Evénement : divers fêtes et marchés de Noël avec animations médiévales. Lieu : Alsace Dates : décembre 2017
Bonjour à tous,
vec les frimats de l’hiver et à l’approche des fêtes de la nativité, les fêtes médiévales cèdent la place à des marchés de Noël, certains d’entre eux proposant aussi des animations autour du moyen-âge. Par tradition séculaire, c’est bien sûr du côté de l’Alsace qu’ils se tiennent et nous vous en proposons donc ici une courte sélection pour les week end à venir.
Noël au château : marché de Noël
et fêtes médiévales de Wasselonne
Dates : les 2 et 3 décembre 2017 Lieu : Bas-Rhin, Grand Est, Alsace
Nous leur avions dédié un article, à l’occasion de la précédente édition, et les voilà de retour: les fêtes de Noël se réinvitent au château de Wasselonne et se teintent de médiéval pour l’occasion.
Autour de son marché de Noël, traditionnel et artisanal, avec plus de 90 artisans attendus et costumés pour l’occasion, l’édition 2017 de cette fête proposera donc, à nouveau, son lot d’animations inspirées du moyen-âge : musique médiévale, contes anciens, tir à l’arc, ateliers dédiés au métier d’antan, etc…
Le marché de Noël médiéval
de Ribeauvillé-Riquewihr
Dates : les 2, 3, 9 et 10 décembre 2017 Lieu : Haut-Rhin, Grand Est, Alsace
urant le moyen-âge central, la cité de Ribeauvillé fut le « fief » d’une grande corporation de ménétriers (menestrels, instrumentistes et musiciens). Depuis plus de six siècles, elle continue d’ailleurs de célébrer ces derniers en donnant, chaque année, une belle fête en leur honneur. La grande manifestation, qui a lieu autour de début septembre, à l’occasion des fêtes de la nativité de la vierge est même réputée comme l’une des plus anciennes d’Alsace.
Au moment de Noël, en plus de son marché artisanal, gastronomique et traditionnel, avec ses incontournables stands pour les amateurs de décoration, la cité alsacienne se pare donc, à nouveau, des couleurs du moyen-âge et nous promet, cette année encore, d’y investir tout son savoir-faire en matière d’animations et de réjouissances médiévales. Musiques, saltimbanques, parades de créatures étranges et autres bateleurs ou artistes de rue seront au programme de ces deux fins de semaine.
« Christkindelsmärik » le grand Marché de Noel de Strasbourg
Dates : du 24 novembre au 30 décembre 2017 Lieu : Bas-Rhin, Grand Est, Alsace
Même s’il n’est pas vraiment médiéval dans ses animations, il vaut tout de même le coup de le mentionner ici, ne serait-ce que pour ses origines. Avec plus de quatre cents ans d’Histoire, ce marché est le plus ancien, non seulement d’Alsace, mais aussi d’Europe, et le marché de Noël de Strasbourg est aussi, sans nul doute celui qui a inauguré cette tradition désormais bien ancrée dans l’ensemble de la région. Créé autour de la fin du XVIe siècle, à l’initiative des protestants de Strasbourg qui entendaient bien se démarquer des traditions catholiques d’alors et de la Saint-Nicolas, l’événement visait à revenir aux sources, en célébrant, au plus près, la nativité et l’Enfant Jésus.
Avec plus de 300 artisans et exposants, de nombreux concerts et animations autour de la Nativité, ce grand marché de Noël maintient haut la main sa tradition et on vient aujourd’hui le visiter de l’Europe entière.
Sujet : château-fort, lieu d’intérêt, reconstitution 3D, vidéo, architecture médiévale, Guillaume le Conquérant, monument historique, patrimoine anglais. Période : Moyen-âge central (XIe siècle) Lieu : Château de Corfe (Dorset, île de Purbeck, Angleterre)
Bonjour à tous,
oilà quelque temps que nous n’avions pas publié un article sur un édifice et château-fort médiéval, et c’est un reconstitution très réussie à l’aide de technologies de pointe en matière de 3D qui nous en fournit aujourd’hui l’occasion.
Cette fois, il s’agit d’un château anglais, celui de Corfe. Situé dans le Dorset sur la péninsule de Purbeck, à la pointe sud de l’Angleterre, avant son occupation normande, le site et sa belle élévation auraient été occupés par des saxons. On prête la construction de cet édifice défensif à Guillaume le Conquérant, dans le courant du XIe siècle. Il est d’ailleurs considéré comme un des plus anciens châteaux fort anglais de cette époque à avoir été construit, dès le départ et partiellement, en pierre et non en terre et en bois comme de nombreuses autres châteaux à mottes ou mottes castrales de cette période.
Par la suite, le château de Corfe est demeurée forteresse royale anglaise jusqu’au milieu du XVIe siècle et plus précisément en 1572, date à laquelle il fut cédé par la couronne au lord chancelier Christopher Hatton, pour changer à nouveau de main jusqu’à l’aube de la révolution anglaise. Durant les XIIe et XIIIe siècles, ce beau château-fort connut un certain nombre d’aménagements par ses différents monarques successifs. dont la construction de son donjon, l’aménagement de sa cour intérieure et encore diverses autres opérations de restauration ou de renforcement sur ses ouvrages défensifs. Au début du XIIIe siècle, il servit encore de prison royale, de garde du trésor et même d’entrepôt militaire, c’est dire si l’on comptait alors sur la fiabilité de son architecture défensive.
Plus tard, dans le courant du XVIIe siècle, il fut un des derniers bastions des partisans de la royauté et du roi Charles 1er et fut assiégé par les Parliamentarians puritainsfarouches défenseurs du parlement anglais contre la couronne. Ils finirent d’ailleurs par faire tomber le château et ordonnèrent qu’il soit démantelé. Il le fut pratiquement complètement. De fait, aujourd’hui d’un édifice témoin du moyen-âge central, il est devenu également un des symboles encore débout de la révolution anglaise.
Comme nombre d’autres monuments historiques du patrimoine anglais, le château de Corfe est actuellement géré par le National Trust qui y organise les visites et finance le maintien de ses vestiges.
Les technologies 3D au service
de l’architecture médiévale et de l’Histoire
Pour en revenir à la vidéo qui accompagne cet article, bien qu’assez courte, elle permet bien de se représenter l’édifice tel qu’il se présentait encore dans le courant du XVe siècle. D’un grand réalisme et d’une très belle qualité d’intégration (sur le site réel), elle démontre bien tout l’intérêt et l’apport des technologies 3D pour approcher de manière réaliste l’architecture médiévale. Ajoutons encore qu’elle a été réalisée dans le cadre d’un projet de fin d’études par l’infographiste Ciprian Selegean, alors étudiant en animation digitale et 3D de l’université de Porthmouth. Le moteur de modélisation utilisé ici était le très puissant software Maya d’Autodesk.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : beau livre, photographies, livre d’Art, légendes arthuriennes, forêt de Brocéliande, littérature médiévale, roman arthurien, Période : Haut moyen-âge, moyen-âge central. Lieu : Forêt de Brocéliande Ouvrage : « Brocéliande entre rêve et réalité »
Auteurs : Philippe Manguin et Vivian Fedieu Daniel
Bonjour à tous,
‘article d’aujourd’hui nous emmène au coeur des légendes arthuriennes, mais cette fois, du côté de la Bretagne continentale, dans la forêt mythique et profonde de Brocéliande. Nous y suivons les pas de deux amoureux de l’endroit qui n’ont de cesse, depuis des années, d’en traquer la magie et les lumières et viennent tout juste d’éditer un très beau livre d’art et de photographies sur le sujet. Et comme on ne se refait pas, tout en émaillant cet article de quelques belles photos empruntées, avec leur aimable autorisation, à leur ouvrage et pour vous en donner le goût, nous en profitons également, dans un second temps, pour remonter le fil de Brocéliande et de son apparition dans le roman arthurien.
Brocéliande , entre rêve et réalité
Un beau livre d’Art sur la forêt mythique
Installés au coeur de Brocéliande, Philippe Manguin et Viviane FedieuDaniel, tous deux fascinés par la mythique forêt bretonne, ont donc eu l’excellente idée d’éditer un beau livre pour nous en faire partager les beautés et les mystères. Il a pour titre Brocéliande, entre rêve et réalité, les photographies sont réalisées par Philippe Manguin et servies par les textes de Viviane Fedieu Daniel. Le propos n’est pas, ici de retracer l’histoire de Brocéliande mais plutôt d’y suivre le fil d’une balade émerveillée au coeur de ses lieux et à travers ses saisons.
Au delà des amateurs de beaux livres et de photographies, il ne pourra que ravir les férus de légendes arthuriennes et bretonnes, et les amoureux de ce beau lieu magique qu’est la forêt de Brocéliande. Et pour ce qui est de la nature légendaire de cette dernière, sans même parler de son histoire néolithique, de ses impressionnants menhirs, ou de certains autres de ses vestiges celtiques, nous voulons revenir ici, à son entrée et sa présence, devenue presque incontournable, dans les célèbres légendes du cycle arthurien.
Et toi Brocéliande, Sous ton lourd manteau d’hiver, Rêves-tu d’Arthur?
Brocéliande et le roman arthurien :
huit siècles de légende
Le poéte normand Wace et le roman de Rou
C’est au trouvère anglo-normand Wace (1100-1175) que l’on doit d’avoir mentionné pour la première fois la forêt de Brocéliande (Bréchéliant) et même la célèbre fontaine de Barendon, dans son roman de Rou. Contrairement à son roman de Brut, l’ouvrage ne s’intéresse pas tant à la matière de la Bretagne outre-manche qu’à l’histoire du duché de Normandie depuis Rollon (Rou ou Rol), mais Wace nous y apprend tout de même qu’avant même d’être investie par les légendes arthuriennes, la forêt de Brocéliande semblait déjà considérée comme un haut lieu de contes et de mystères, loué par les bretons, autant que ses chevaliers étaient renommés :
« … e cil devers Brecheliant donc Breton vont sovent fablant, une forest mult longue e lee qui en Bretaigne est mult loee.
La fontaine de Berenton sort d’une part lez le perron ; aler i solent veneor a Berenton par grant chalor, e a lor cors l’eve espuiser e le perron desus moillier ; por ço soleient pluie aveir. » Wace – Le roman de Rou
Comme l’indique le même extrait, Wace est donc aussi un des premiers à mentionner les prodiges de la fontaine de Barendon. Plus loin, il nous dit même s’être rendu en personne à Brocéliande, pour y débusquer ses « merveilles », et peut-être aussi pour avérer les croyances qui voulaient qu’en répandant quelques gouttes de la fontaine miraculeuse sur le sol, on pouvait déclencher la pluie et les orages, en période de grande sécheresse. N’était-il pas assez savant, méritant ou versé dans le druidisme pour la trouver ou pour y parvenir, l’histoire ne le dit pas, mais en tout cas et de son propre aveu (joliment tourné), il échoua totalement dans son entreprise :
« La allai je merveilles querre* (chercher) Vis la forêt, et vis la terre, Merveilles quis*, mais ne trovai, (*je cherchai) Fol m’en revins, fol y allai, Foll y allai, fol m’en revins, Folie quis, por fol me tins » Wace – Le roman de Rou
Brocéliande et Chrétien de Troyes :
Yvain et le chevalier au Lion,
près cette première entrée écrite et connue de Brocéliande dans la littérature des contes et légendes de la Bretagne continentale, Chrétien de Troyes mentionnera, à son tour, la forêt (devenue cette fois Brocheliande) dans son roman arthurien Yvain et le chevalier au lion, même s’il ne la situera pas tout à fait au même endroit queWace, mais plutôt outre-manche. C’est donc Yvain le narrateur ici:
Et trouvai un chemin a destre, Parmi une forest espesse. Mout y ot voie felenesse, De ronses et d’espines plaine. A quel ahan et a quel paine Tout* chele voie et chel sentier! A bien pres tout le jour entier M’en alai chevauchant ainsi Tant que de la forest issi, Et che fu en Brocheliande. De la forest en une lande Entrai et vi une breteche A demie lieue galesche; Yvain ou le chevalier au lion, Chrétien de Troyes
Et pour ce qui est de la fontaine de Barendon, Chrétien de Troyes lui fera également une belle place, sans en donner le nom. C’est à l’évidence la même que celle décrite par Wace.Elle en a, en tout cas, les propriétés merveilleuses et légendaires,et sous la plume de son auteur, Yvain aura même largement plus de réussite que Wace a en faire surgir les merveilles :
Puis erra dusque a la fontaine, Si vit quanques il vaut veoir. Sans arrester et sans seoir, Versa seur le perron de plain De l’yaue le bachin tout plain. De maintenant venta et plut Et fist tel temps que faire dut. Et quant Dix redonna le bel, Sor le pin vinrent li oysel Et firent joie merveillouse Seur la fontaine perillouse. Yvain ou le chevalier au lion, Chrétien de Troyes
Dans le courant des XIIe et XIIIe siècles, d’autres auteurs ou trouvères mentionneront encore Brocéliande. Pour n’en citer que deux de plus, Robert de Boron lui attachera le personnage de Merlin et elle gagnera même l’Occitanie dans le roman de Jaufré qui en fera aussi un lieu à part entière des légendes arthuriennes. Elle sera, dès lors et pour longtemps, définitivement entrée dans le roman arthurien.
Au XVe siècle, quelques maisons de seigneurs bretons de son voisinage revendiqueront même leur appartenance directe à la lignée d’Arthur. Le légendaire roi breton sera alors devenu à l’image de Charlemagne, ce héros qui inspire et dont on se réclame du côté de la Bretagne armoricaine et continentale et la forêt de Brocéliance, partie intégrante de cet héritage. Le pouvoir de fascination de cette dernière ne s’arrêtera d’ailleurs pas au moyen-âge, ni aux légendes du roi Arthur, puisqu’elle inspirera de nombreux autres romans contemporains qui la prendront encore pour cadre.
Pour revenir au livre du jour et ses belles photographies dont cet article a pu vous donner une idée – même si l’objet livre est quelque chose que l’on touche, que l’on sent et que l’on manipule, a fortiori quand c’est un livre d’Art – puisque Noel approche et avec lui, le temps des petites attentions et des beaux livres, peut-être céderez-vous à la tentation de suivre les pas inspirés de ses deux auteurs Philippe Manguin et de Viviane Fedieu à la découverte des lumières de cette belle forêt de légendes et de leur bel ouvrage: Brocéliande, entre rêve et réalité.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : musique médiévale, danse médiévale, estampie, manuscrit ancien, Période : moyen-âge central, XIIIe siècle, Titre : la tierche (tierce) Estampie roiale (royale), manuscrit du Roy (Roi), chansonnier du Roy, manuscrit français 844. Auteur : anonyme Interprète : The Dufay Collective Album :A dance in the garden of Mirth Chandos (1994)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous vous proposons un peu de danse médiévale avec un retour au célèbre Manuscrit ou Chansonnier du Roy ( MS Français 844) du moyen-âge central. Nous avions déjà publié ici la prime, la seconde, la quarte et même la septième estampie royale, toutes issues de ce précieux codex et voici donc venir la tierche ou tierce.
Avec plus de six-cent pièces, ce Manuscrit ancien demeure un témoignage de grande importance de la musique et des chansons médiévales des XIIe et XIIIe siècles. Pour plus de détails, le concernant et pour en découvrir d’autres pièces, n’hésitez pas à suivre le lien suivant : musiques et chansons médiévales du Chansonnier du Roy (roi) ou Manuscrit 844.
La tierce estampie royale par les anglais du Dufay Collective
« A dance in the garden of mirth »
Danses médiévales du XIIIe et du XIVe
L’interprétation du jour nous est proposée par le groupe anglais The Dufay Collective. Elle est tirée d’un album sorti en 1994, et ayant pour titre A dance in the garden of mirth.
Comme pour l’album dont nous avions parlé dans notre article précédent, ne vous fiez pas au côté un peu « rock british » de la couverture, cet ensemble est, en effet, bien dévoué aux musiques du moyen-âge et de la renaissance. Estampies, trotto, saltarello, dans cet album instrumental, les artistes anglais nous proposaient une sélection de danses médiévales, en provenance principalement de la France du XIIIe siècle et de l’Italie du XIVe, avec également une pièce provenant d’Angleterre.
Pour plus d’informations sur cette productionou pour l’acquérir en ligne, voici un lien utile : A Dance In The Garden Of Mirth
Actualité et agenda ?
Concernant l’actualité du Dufay Collective, le groupe ne semble pas s’être produit activement sur scène depuis 2013, même si leur dernier album Love and Devotion in Medieval England date de 2015. Pour les suivre, le moyen le plus simple reste donc leur Page Facebook officielle.
On peut aussi valablement s’intéresser à son directeur, le compositeur et musicien William Lyons et à son actualité. Extrêmement actif dans le champ des musiques anciennes, cet artiste compositeur et instrumentiste polyvalent (joueur de flûtes, luth, cornemuse et encore percussionniste) collabore avec des nombreuses institutions et ensembles dans ce domaine, sur la scène anglaise (Royal College of Music, Shakespeare Globe Theater, etc…). et il a encore contribué en tant que compositeur ou interprète à de nombreuses bandes sonores de films pour la télévision ou le cinéma ( Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, Robin Hood ou le Hobbit, entre autres titres célèbres). Pour les anglophones, son site web est ici : William-Lyons.com
En vous souhaitant une très belle journée et une belle écoute.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.