Sujet : poésie médiévale, trouvère, poète, écrivain moyen-âge (XIIIe siècle).
Auteur : Rutebeuf (1230-1285),
Média : lectures audio, vidéos, fichiers sons.
Titre : « la pauvreté Rutebeuf », complainte du trouvère à l’attention du « bon » roi Louis (Saint-Louis, Louis IX).
La lecture audio de « La Pauvreté Rutebeuf »
dans le texte et en vieux français.
La lecture audio de « la Pauvreté Rutebeuf »
en Français Moderne
Bonjour à tous!
omme vous l’avez compris au fil des semaines, nous explorons sur ce site web, le monde médiéval et d’histoire du moyen-âge sous toutes leurs formes. Dans ce cadre, moyenagepassion est aussi, pour nous, un laboratoire d’expérimentation, qu’il s’agisse d’écriture, de vidéos, d’images ou de sons, au gré de nos inspirations. En vérité, c’est de la forge répétée que l’on fait les meilleures épées et sans couler ses premières lames dans les flammes ou sans chercher de nouveaux alliages, nul artisan n’aurait jamais pu forger l’acier des meilleures armes. D’une certaine manière, c’est à cela que nous nous essayons mais quoiqu’il en soit, chers lecteurs de ces lignes, c’est toujours entre vos mains que nous remettons ces expériences médiévales, des plus sérieuses aux plus triviales, en fondant l’espoir que vous nous y suivrez avec intérêt, curiosité et surtout avec plaisir.
Des lectures audio de textes et poésies anciennes
Aujourd’hui, justement, nous ouvrons un nouveau chapitre dans nos explorations en nous aventurant sur le terrain des lectures. Ce n’est pas un exercice très habituel sur notre belle terre de France, de nos jours, et on les trouve sans doute plus répandues dans d’autres pays latins et, notamment, de langue espagnole. Et comme si la difficulté n’était pas déjà assez grande, nous avons décidé de nous essayer, au delà du français moderne, à la lecture des langues médiévales, vieux français et autre langues d’oil, dans le texte, pour essayer d’en faire revivre la « musicalité ».
Dans le cadre de cette expérience, il nous a paru tout naturel de faire de Rutebeuf, grand trouvère et poète médiéval du XIIIe siècle, le premier invité de ces lectures audio. Nous n’avons, en effet, jamais caché notre admiration pour lui et nous espérons parvenir à lui rendre modestement tribut ou, à tout le moins, le faire un peu revivre ici. Nous prenons donc pour point de départ son entêtante complainte sur sa pauvreté qu’il adressait, alors, au bon roi Louis. (ci-dessus peinture: « Saint Louis, roi de France, et un page ». de Domenico THEOTOCOPOULOS, dit EL GRECO, fin du XVIe siècle, Musée du Louvre)
Pour permettre un double éclairage sur ce texte, nous l’avons gravé dans les deux langues et dans deux fichiers séparés. Vous pourrez éclairer de ce qui vous échappe entre le français moderne et le verbe original du poète. Pour la version textuelle des paroles dans les deux langues, je vous renvoie à notre précédent article sur la complainte de Rutebeuf.
Vieux français, langue d’oil & langues médiévales :
à propos de prononciation
l y a peu de traces concrètes de la prononciation du vieux français et des langues médiévales; le fait est qu’en dehors des quelques textes concernant ces aspects qui ont pu traverser le temps, peu de fichiers sons nous sont parvenus et youtube n’existait alors pas. Du côté des linguistes et des historiens, on s’entend donc sur quelques vérités et surtout sur une relative ignorance. Dit-on Roi ou Roé? Dit-on Saint Pou ou Saint Pau? Que faire encore des consonnes finales? Doit-on les rendre muettes comme nous le faisons, depuis, en français moderne? Et, encore, quid des dyphtongues ? Pire que tout, on sait qu’on s’autorise alors, dans la grande liberté de la licence poétique, à prononcer une chose ou l’autre au gré des vers et de leurs rimes. Pourtant, dans cet espace d’hypothèses et de questions, nous voulions, tout de même essayer d’aller chercher ce que pouvait être la poésie médiévale dans le texte. (à droite, miniature du départ en croisade du roi Saint Louis)
Ais-je la prétention de la vérité dans mon interprétation? Non. bien évidemment, loin s’en faut! Je ne suis pas un spécialiste de ces questions linguistiques. Ces lectures audio sont le résultat d’une mélange entre, d’un côté, ce que j’ai pu lire sur la prononciation du vieux français, et de l’autre côté, mon bagage en langues latines. J’ai, dans ma besace, une bonne connaissance du français, de l’italien et de l’espagnol que je parle couramment, à laquelle viennent s’ajouter quelques faibles restes de mes heures de latin même si, je le confesse, j’ai traversé celles-ci à la vitesse de jacques Brel et de son « rose, rose, rosam ». J’ai aussi des notions de catalan, ou tout au moins, de sa musicalité. Concernant cette dernière langue, j’ai toujours été frappé de voir combien son écrit pouvait être proche du latin et de certains mots que l’on retrouve dans le vieux français. Pour certaines tournures que j’utilise ici, nul doute que le catalan me les aura inspirées. Bref, la lecture audio du texte original en vieux français est un peu le fruit de tout cela. Encore une fois, il n’y a là aucune prétention de la perfection mais simplement l’exercice de s’y essayer, en espérant ne pas tomber trop loin. Si vous êtes expert de ces questions, n’hésitez pas à me contacter pour d’éventuels remarques, je les accueillerais à bras ouverts. Pour le reste et comme toujours, les commentaires ou les mails sont toujours les bienvenus.
Voilà je crois que tout est dit, j’espère que vous apprécierez.
En vous souhaitant une belle journée.
Amicalement.
Frédéric EFFE
pour moyenagepassion.com
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. »
Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C
Bonjour je vous remercie et j’apprécie merci à vous.
Merci.
Merci 🙂
Vous avez raison, en matière de prononciation des textes anciens, on ne saurait prétendre au réalisme, seulement à la plausibilité. Vu la variété des parlers romans dans la France médiévale, il y avait sans doute autant de prononciations que de lecteurs du texte. Il est même probable que certains sons aient disparu. Dans mon modeste idiome régional, on diphtongue encore les « au », ce qui produit le phonème « aw ‘», inexistant en français. Le son « on » est prononcé « un » etc. Si les parlers romans régionaux ont gardé une foultitude de mots anciens, peut-on considérer qu’ils pourraient fournir autant de pistes d’approche pour la prononciation des anciens textes ?
Bonjour,
Merci de votre commentaire.
Pour la prononciation, c’est tout à fait exact, sur l’Oïl et l’Oc il y avait de nombreux régionalismes, donc forcément accents, variantes, tournures qu’on retrouve d’ailleurs au niveau des manuscrits anciens. Pour le reste, même si certains parlers régionaux ont été sujets à quelques évolutions également je suis tout à fait enclin à penser qu’ils peuvent fournir des pistes intéressantes. Pour la prononciation de certains mots, je m’inspire d’ailleurs d’autres langues romanes, comme le catalan par exemple. Il semble qu’il y ait eu tout de même une évolution d’une langue très diphtonguée au XIIe vers une contraction de certaines diphtongues pour aller au plus simple et au plus court. Il ne serait pas surprenant que dans le même esprit certaines consonnes ne soient devenues muettes qu’avec le temps pour même quelquefois finalement disparaître. Des langues comme l’Oc ou le Catalan qui prononcent chaque lettre ou syllabe me semblent quelquefois, pour cette raison, assez proche de la prononciation du vieux français des origines. 🙂