Sujet : édito mars 2017, plus de 400 articles sur le monde médiéval, divertissement, moyen-âge historique, moyen-âge imaginaire.
Bonjour à tous,
our ceux qui arrivent sur le site à la faveur d’une recherche sur les moteurs de recherches ou par hasard, sachez que vous y trouverez plus de 400 articles sur le sujet du moyen-âge. Pour les autres, nous vous remercions chaleureusement de nous être fidèles et de nous suivre dans notre exploration du monde médiéval sous toutes ses formes.
Moyenagepassion est né d’un intérêt et d’une passion, autant que d’un questionnement. Qu’est-ce que le monde médiéval et pourquoi interpelle-t-il autant certains d’entre nous? Cette question en recouvre en réalité deux autres : qu’est-ce que le moyen-âge historique et qu’est-ce que le moyen-âge « reconstruit », soit celui que nous percevons ou que nous nous représentons encore aujourd’hui ? Quelle est la frontière entre les deux? Y-a-t’il des dénominateurs communs? Pour répondre à ces questions, nous avons décidé d’avancer avec un parti-pris, celui de vous divertir tout en vous informant. Vous trouverez donc ici de quoi vous amuser, de quoi explorer et, nous l’espérons, de quoi réfléchir.
Du moyen-âge « moyenâgeux » au monde médiéval: les enseignements de l’Histoire
epuis sa création, Moyenagepassion couvre donc des sujets qui touchent à l’Histoire du monde médiéval : sa musique, sa littérature, sa poésie, sa chevalerie, ses batailles et ses personnages, sa science, sa médecine, son vieux français aussi. A travers tout cela, il est question d’approcher la vie au moyen-âge dans sa réalité autant que de déconstruire les idées reçues qui, souvent, l’ont accompagnées. Pour compliqué et exigent que cela puisse être, c’est l’esprit véritable de cette période et sa restitution fidèle que nous recherchons .
Même si les historiens médiévistes continuent d’effectuer un grand travail depuis le XXe siècle pour faire le deuil des préjugés qui, du siècle des lumières au XIXe, ont projeté sur ce long moyen-âge, des caricatures « commodes », nos usages langagiers trahissent encore sur ces mille ans d’Histoire nombre de fausses idées.
« C’est le moyen-âge », dit-on d’un air entendu pour se référer, tout à la fois à un monde archaïque, violent », « barbare », « sale », mâtiné d’obscurantisme et d’ignorance. « chaque siècle a son propre moyen-âge » peut-on encore entendre citer dans le même esprit. Au listing des phrases creuses, ont-ils encore nos siècles leur propre antiquité, leur propre renaissance ou leur propre préhistoire ? Tant d’idées reçues se sont cristallisées dans nos imaginaires que nous en sommes même venus à confondre « médiéval » l’adjectif correct qui se rapporte à cette période et « moyenâgeux » l’adjectif péjoratif qui se rapporte à ce moyen-âge « obscur », ces « temps sombres », comme si notre monde moderne se tenait, lui, dans la grande lumière du savoir et de la paix retrouvée.
Alors oui, une des ambitions premières de moyenagepassion reste bien d’aller rechercher dans l’Histoire sérieuse, celle des laboratoires d’universités, des thèses, et des sources fiables, ce que pouvait être véritablement le moyen-âge et même quelquefois, à travers nos recherches et nos articles, de montrer que les influences du monde médiéval qui perdurent jusqu’à nos jours ne sont pas toujours celles que l’on croit. Cela demande des recherches, des lectures, le passage obligé par l’histoire comparative mais également, autant que faire se peut, le recours à l’historiographie, cette discipline qui consiste à mettre en comparaison les différentes versions que l’Histoire nous propose d’un même fait, à travers les âges et les idéologies dont elle est si difficilement exempte parce que les historiens sont aussi des hommes produits d’un contexte, d’un terroir, d’une culture.
Funambule en équilibre sur le fil :
restituer sans encenser, éviter les écueils
uand le monde moderne tout imbu de ses propres lumières, de ses idéologies, et quelquefois souvent de son auto-satisfaction, pointe le « barbarisme » du passé et de ce moyen-âge « obscur et ignorant » comme pour mieux chercher à briller, il n’est donc pas question pour nous, on l’aura compris, de se laisser duper. D’une certaine façon, peut-être avons-nous perdu quelques leçons de ce monde médiéval qu’il pourrait nous être utile de nous souvenir pour mieux nous comprendre nous-mêmes. Peut-être même encore est-ce cela que nous cherchons pour partie, en nous retournant quelquefois vers lui, avec des envies festives et une pointe de nostalgie ?
Pour autant, s’il s’agit de rétablir la justesse des vues, il serait tout aussi absurde d’encenser de manière aveugle ce moyen- âge retrouvé, en tombant dans un excès inverse de « passéisme ». Si l’on n’en reste pas moins homme, le travers du jugement moral est un premier écueil de principe que les Sciences Humaines se doivent d’éviter mais, au delà même, les historiens nous enseignent avec défiance, à ne pas céder à la tentation de la transposition à l’emporte-pièce. Le moyen-âge reste un ailleurs, un monde complexe de signes et de symboles dont les parentés de langage avec le nôtre pourraient quelquefois nous induire à des rapprochements faciles si nous n’y prenions garde et c’est encore un autre écueil auquel il ne faut pas céder. Doit-on pour autant s’interdire de jeter entre cette longue période de l’histoire et notre modernité des ponts ? Sans doute pas.
Miroir Miroir, le moyen-âge aujourd’hui
t comme si tout cela n’était pas suffisant, dans ce jeu de miroirs où notre monde moderne se mire, avec plus ou moins de justesse, dans l’eau de son passé, suivant qu’il le fasse par l’oeil d’historiens soucieux de méthode ou de contemporains plus éloignés de ces préoccupations d’exactitude et de rigueur, nous voulons encore, ici, aller plus loin. Et c’est, en effet, une autre des ambitions qui nous guident que de rechercher, au sens le plus large possible, les marques du moyen-âge et les signes de notre engouement actuel pour cette période jusque dans notre présent, car ils existent de toute part. Alors, ce moyen-âge qui a la « cote », quel est-il ?
Avec la belle saison qui approche, pas une semaine ne passera sans qu’on le fête, ici ou là. Dans la France entière, mais encore dans de nombreux lieux d’Europe, les festivals et les festivités sont chaque année, innombrables; on se costume, on parade, on festoie, on joue et on danse à l’ombre des remparts de nos moindres châteaux et chaque ville fait chanter ses vieilles pierres. Histoire vivante, archéologie, archéo-sites, de nombreuses associations célèbrent aussi le monde médiéval, à leur manière, en tentant de le recréer le plus fidèlement possible et même parfois de le revivre au quotidien dans des lieux protégés et qui se tiennent comme hors du temps. Vous y trouverez des passionnés intarissables sur leur sujet qui y occupent leur week-end et leurs heures libres.
Dans la musique, qu’ils s’agissent de formations classiques s’abreuvant à la source des manuscrits anciens et médiévaux, ou même de groupes plus folkloriques mettant en scène un moyen-âge imaginaire qui puise dans le répertoire profane, festif ou même encore dans des légendes celtiques réinventées, la référence à la période médiévale a, là encore, la vie belle et trouve largement son public. Dans nos médias, un certain moyen-âge a aussi bien trouvé sa place. Les succès télévisuels de séries comme le Trône de fer ou comme Kaamelott l’ont démontré, mais encore celui des films de Peter Jackson sur l’oeuvre de JRR Tolkien. De ce point de vue là, sans doute cette période du passé a-t-elle supplanté l’engouement pour les péplums sur la mythologie ou sur l’antiquité qui fleurissaient de toute part au XXe siècle et dans les années-soixante. Dans notre littérature enfin, nos rayons de librairie regorgent de sagas palpitantes ayant souvent pour théâtre un moyen-âge fantastique et imaginaire et même quand les ouvrages sont historiques et quelquefois plus âpres à la lecture, les succès sont au rendez-vous, des ouvrages comme la « cathédrale de la mer » ou le « nom de la rose » l’ont largement démontré.
Embrasser tous les moyen-âges: découvrir, expérimenter, s’informer, rire et se divertir
otre monde a faim de moyen-âge et ce qui, aujourd’hui,s’y donne à lire et y résonne encore nous intéresse donc tout autant, qu’il s’agisse de très sérieuse histoire vivante ou d’archéologie, ou même d’événements et de représentations plus fantaisistes ou fantastiques. Car même si ces dernières évocations n’ont souvent plus grand chose à voir avec la réalité de ces mille ans d’Histoire, elles nous disent beaucoup de notre monde actuel, des espaces qu’il remplit autant de ceux qu’il laisse vides. Alors bien sûr, sans doute voudra t’on faire la différence entre un moyen-âge des puristes, animés de l’ambition de sa restitution exacte et un autre plus fantasmagorique et rêvé, moins criant de vérité historique ? De notre côté, nous ne voulons pas faire l’impasse justement parce que comprendre ou même tracer des lignes claires, imposent que l’on puisse s’aventurer sur tous les territoires, y compris ceux de l’imaginaire. C’est vraiment avec un grand angle observons tout ces « moyen-âges » et de cette façon aussi, chacun peut y trouver sa place.
Au sortir de tout cela, l’ambition est vaste et l’objet est large. Pour le cerner, nous privilégions, pour l’instant, l’approche focalisée, un peu à la manière de la peinture impressionniste. Par petits points, par petites touches, en nous défiant des grandes généralités ou pire des généralisations, l’idée est de faire un travail patient de compulsion, de recherche et d’information précis sur les sujets que nous traitons, avec l’exigence de l’objectivité et celle des sources sérieuses. Avec le temps, dans cette confrontation du moyen-âge « reconstruit » par les historiens et les sources qui nous en sont parvenus, et le moyen-âge représenté ou remis en scène par notre monde moderne, nous espérons que nous saurons un peu mieux tracer les lignes de démarcation, entrevoir les ponts aussi pour, finalement, avoir une vision plus claire du moyen-âge historique, autant que de notre monde moderne, de ses racines médiévales et de ses aspirations.
Comme un alchimiste derrière un athanor en forme de plume, avec ses encres pour ingrédients, cet espace web reste aussi un laboratoire d’expérimentation. Et encore une fois, comme il s’agit aussi de divertissement, nous ne nous privons pas, par instants, d’être facétieux ou de nous adonner au goût de la farce. Pour autant que les sujets que nous y abordons puissent être sérieux, nous ne voulons, pour rien au monde, laisser l’ombre d’un personnage qui serait tout droit sorti d’un roman de Umberto Eco, nous ravir le plaisir de rire et de vous divertir !
Merci encore à tous d’être là et de nous accompagner dans ce voyage. En vous souhaitant une très belle semaine!
Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
NB : les illustrations et enluminures de cet article sont tirées du manuscrit ancien du XIIIe siècle connu sous le nome de la bible de Morgan ou de Maciejowsky.