« C’est la dose qui fait le poison. » Citation médiévale, sagesse de Paracelse,
Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim (1493-1541): médecin, alchimiste, philosophe et astrologue du moyen-âge tardif.
Bonjour,
oilà sans doute une des citations les plus connues de Paracelse, ce médecin et savant controversé du XVIe siècle qui s’est aussi signalé par ses excès et ses diatribes contre les médecins et savants de son temps et à travers eux contre les universités.
Et en même temps, ça va paraître surement un tantinet hors sujet mais plus je la relis, plus je suis persuadé que cette phrase recèle une contre pétrie sans pourtant arriver à mettre la main dessus. Essayez, vous allez voir c’est super énervant.
Fred
Pour moyenagespassion.com A la découverte des plus belles contrepèteries cachées de Paracelse.
Sujet : Saint Graal, roi Arthur, légendes arthuriennes, chevaliers de la table ronde, humour médiéval, humour, Joseph d’Arimathie Période : médiéval fantastique, haut moyen-âge. Média : audio, mp3
Bonjour à tous,
evenons à des choses sérieuses pour revivre un émouvant épisode de la quête du Saint-Graal. Chrétien de Troyes ne le mentionne pas, pas d’avantage que la joyeuse bande d’auteurs de la littérature arthurienne; il semble donc que jusque là l’Histoire ne l’ait pas retenu mais c’était sans compter sur notre sagacité.
Du dit de l’arrière-arrière petit fils de Joseph d’Arimathie et des chevaliers à sa porte (2).
Henri VIII: « – Je peux vous parler en tête à tête? » Anne Boleyn : « – Oui, mon roi, un instant, je change de toilette et je suis tout à vous. » Henri VIII : « – Non mais vous embêtez pas avec ça, j’ai vraiment besoin juste que d’votre tête en fait. »
Bonjour à tous,
ujourd’hui, au menu, nous vous proposons un peu d’humour noir, en forme de clin d’oeil à l’article que nous avons publié récemment sur la chanson Greensleeves. Conformément à une croyance assez répandue, nous y examinions, en effet, la possibilité que le roi Henri VIII d’Angleterre de la dynastie Tudor ait pu en être l’auteur, et nous y touchions aussi un mot de la vie sentimentale mouvementée de ce roi. Nous sommes à la toute fin du moyen-âge ou au début de la renaissance, et sous son règne assez long qui dura 38 ans, le souverain connut, en effet, six reines, dont deux qu’il fit décapiter: la première Anne Boleyn (celle de l’illustration en tête d’article) est même devenue une figure de martyre pour les protestants. La seconde, Catherine Howard, fut exécuter également par décapitation, moins de deux ans après qu’elle eut été faite reine. (portrait ci-contre)
Pour cette dernière, tout aurait, en réalité, commencé bêtement par une altercation de couple, bénigne en apparence. La jeune reine serait, en effet, rentrée un soir, fourbue d’une journée passée à chevaucher son destrier, son secrétaire personnel ou un courtisan. L’Histoire hésite. Devant sa mine déconfite, le roi lui aurait alors dit: « Ca va chérie? T’en fais une tête! » et tout serait parti de là.
Oui oh! Je sais! De grâce, ne niez pas, je sens bien poindre les airs goguenards sous les barbes et les moustaches. On va encore me dire que les choses se sont passées autrement et que c’est l’intrigue et l’adultère de Catherine Howard qui l’ont conduite à sa perte, et surement pas un simple querelle de couple « bébête » et somme toute bien banale, au sortir d’une journée tendue. Et bien, vous avez gagné, vous l’aurez voulu! Nous allons, une fois de plus, vous démontrer l’implacable véracité de nos dires en appelant à la rescousse notre correspondant sur le terrain, le grand, l’immense démystificateur de vérités historiques, j’ai nommé Gonthier Bernoix de la Tanche, pour qu’il établisse, par le menu, la fiabilité de nos sources! Et puisque l’on nous raille et puisque l’on nous moque, nous nous effacerons même, en ne faisant que le citer pour laisser la vérité triompher et cingler de toute sa cinglantise. (je ne sais plus si l’on dit cinglantise ou cinglerie? Mais comme je suis un peu énervé, bon bref!)
De notre correspondant de terrain : Gonthier Bernoix De la Tanche
« Mon cher Frédéric,
Merci de votre confiance sans cesse renouvelée et merci aussi pour vous tenir du côté de la vérité, la seule, en nous laissant une fois de plus la parole. Vous avez beau être seulement notre cousin par alliance du côté de l’arrière tante de notre oncle Euzèbe, qui n’est pas, hélas pour elle, une Bernoix De la Tanche, votre sagacité pourrait presque faire de vous, parfois, l’un des nôtres.
Pour le cas qui nous concerne aujourd’hui, soyons clairs. Autant certaines fois nous ne sommes pas totalement sûrs de nos sources, autant là, c’est, comme disent les grouillots, du béton armé. Pas la moindre place au doute! Cette révélation sur l’échange entre le roi Henri VIII nous provient, en effet, d’une source totalement irréfutable puisqu’il s’agit de Marinette C., vendeuse de poissons attitrée sur le Marché du boulevard Raspail, dans le sixième arrondissement. Depuis que nous la connaissions, la chère dame, dont la probité n’est plus à établir – ce que la grande majorité de sa clientèle (dont nous sommes) pourra vous confirmer – la chère dame, disais-je, ne cessait, à tout propos, de s’en référer à sa longue lignée familiale et poissonnière, à grands renforts de citations qu’elle parsemait invariablement de « comme disait mon grand-père » par ci, « comme disait mon pauvre aïeul », par là.
C’est ainsi que nous en sommes venus bientôt à fonder la certitude que quelques précieuses vérités historiques se trouvaient assurément nichées là, prêtes à surgir, pour peu que nous nous donnions la peine de gratter un peu sous les écailles. Il suffisait de remonter patiemment, tel le fringant saumon, le cours de cette mémoire familiale jusqu’à ses sources les plus reculées. Depuis des mois, nous cuisinions donc Marinette, à petit feu, tout en feignant de n’être qu’à nos emplettes et c’est ce dernier vendredi, sur le coup des midis, que tout advint. Après avoir levé nos deux filets de dorade et la main déjà plongée dans le panier de crevettes que nous nous proposions de servir en accompagnement, elle accoucha, enfin, devant nos yeux émus de l’incroyable vérité que sa famille avait su conserver durant plus de cinq siècles. Encore une fois, notre intuition ne nous avait pas trompé; la grande Histoire nous souriait. De l’aveu même de Madame Marinette, un de ses aïeuls, un certain Arnould C., surnommé mystérieusement la truite, avait, en effet, été écailler au château du roi Henri VIII quand l’incident était survenu en ce terrible mois de février 1542. Et ce n’est pas sans émotion que nous reportons ici les dires de cette témoin privilégiée de l’Histoire, sans en changer une virgule. Elle s’était, jusque là, tenue silencieuse, dans l’attente de rencontrer un chercheur véritable, digne de recueillir la vérité et elle venait de le trouver:
-« Comment vous dites, M’sieur Gonfier? Henri VIII? Bin vous pensez! Dans la famille, on a encore gardé l’arête de sole avec laquelle il a failli s’étouffer un jour, le pauvre bougre. Enfin j’dis l’pauvre bougre mais c’était pas lui le plus à plaindre. Ce jour là, mon pauvre aïeul a bien failli y laisser sa tête avec celle de la sole parce qu’attention c’était pas un mou du genou le Henri! Mais bon, l’aïeul, c’était un vif aussi. On l’surnommait pas la truite pour rien. Du coup, il a filé fissa en cuisine et il a pu sauver ses fesses. Bon par contre, après ça, toute sa vie, à chaque fois qu’il devait lever une sole, il avait les guitares qui jouaient des claquettes. C’est c’même soir d’ailleurs, après le deuxième service, en passant dans les couloirs et j’peux vous dire qu’i rasait les murs, qu’il a entendu le roi qui f’sait comme ça à la p’tite, J’dis la p’tite même si c’était la reine parce qu’i z’avaient quand même trente piges de différence. C’est pas rien. Bon bref, il lui a fait : « Ca va, chérie, t’en fais un tête? ». Et comme l’autre était pas du genre à s’laisser marcher sur les nageoires, elle lui a balancé direct dans la face « Cupez-vous donc plutôt d’votre arrière-train, mon bon roi. C’est pas tellement le jour d’me brouter » Et de là, p’tit à p’tit, le ton serait monté et bon bin on connait la suite: comme à la NBA. Faute. Lancer franc, premier essai! Couick! La tête dans l’panier. Bonsoir M’sieurs dames… Henri VIII: 3 – Catherine Howard: 0. Pas de date prévue pour le match retour. »
– Par contre une chose, vous savez, m’sieur Gonfier, nous on s’plaint des fois qu’on n’a pas la vie facile, mais du temps d’mon aieul Arnould, les couteaux à écailler c’était autre chose que maintenant. Croyez-moi quand i fallait s’farcir des bourriches d’huîtres au réveillon, ça brillait pas trop en cuisine. C’est plutôt de ça qui faudrait parler dans vos bouquins ou ch’ais pas quoi, ça oui ça intéresserait surement plus les gens que vos machins, Enfin, j’dis ça… Mais i veut vraiment pas une belle tête de lotte là? J’ui fait à 1 euro, tiens! Dans une soupe, ça, mon p’tit m’sieur, vous m’en direz des nouvelles. »
Inutile de vous préciser, mon cher ami, que sous le coup de l’émotion, je ne l’écoutais déjà plus. Conscient d’avoir été témoin d’un fait historique remarquable, Arnoud C, dit la truite, avait fait en sorte que l’histoire se transmettre et il avait même conservé l’arête qui avait manqué de changer le destin de l’Angleterre et celui de Catherine Howard. Je ne demanderais pas à la voir, pas encore. C’était trop tôt. Un chercheur doit aussi savoir ne pas brusquer les choses. Je me sentais grisé, heureux. Une fois de plus, nous avions visé juste. Pourquoi fallait-il toujours que l’Histoire nous choisisse? Je saluais la dame poissonnière d’un simple merci, du bout des lèvres. Les mots ne voulaient pas sortir, il faudrait du temps. Je prenais la tête de lotte presque machinalement et, avant de la mettre dans mon panier, je croisais son regard accusateur. Cinq siècles d’histoire nous contemplaient, je repensais à l’anecdote. Il y a bien des choses que j’aurais pu manger ce soir là, mais surement pas de la tête de lotte. »
Gonthier Bernoix de la tanche « L’Histoire est toujours là ou on ne l’attend pas »
En guise de conclusion
Henri VIII et l’amour courtois?
Désormais, tout est clair. Comme nous vous l’avions annoncé, c’est édifiant. Quand Gonthier parle, il ne nous reste plus à nous, pauvres ignorants, que le silence comme refuge. Qu’ajouter de plus après cette démonstration implacable de méthodologie scientifique? Si, peut-être tout de même, qu’Henri VIII ne fit pas qu’empiler les conquêtes et décapiter des femmes. Qui sait, un jour, aurons-nous à aborder d’autres faits qu’il laissa à la postérité? Comme tout bon psychopathe, peut-être a-t’il aussi pendu des chats? Je plaisante encore, pardon.
Sur le fond, les spécialistes semblent toutefois s’accorder sur le fait que nous ne serions pas avec Henri VIII, en présence d’une forme d’amour courtois, sauf à se laisser aller à des digressions orthographiques hasardeuses: courtois, court, écourté. Les historiens n’étant pas tellement portés sur les jeux de mots, ils n’ont, en tout cas, semble-t’il par retenu ce genre d’exercice, en les laissant aux pychologues qui pourront toujours gloser. Qui sait, il se peut même que quelques lacaniens s’entêtent, ce serait de circonstance.
Pour le reste, comme nous le mentionnons déjà dans l’article précédent, on a émis l’hypothèse que le conte Barbe Bleue de Charles Perrault qu’on a pensé longtemps inspiré par le personnage de Gilles de Retz (sur lequel nous publierons bientôt un article), l’avait été, bien plus, en réalité par Henri VIII. Les crimes du personnage de Barbe bleue étant bien plus semblables à ceux d’Henri VIII, ou ceux d’un Landru qu’à un pédophile sataniste, ce dont on a accusé Gilles de Retz et qu’il a confessé, c’est une hypothèse qui se tient. Et si comme nous, vous vous posez la question, cette fameuse question, cette question terrible: « peut-on rire de tout? », à laquelle il me semble qu’on n’est bien forcé de répondre en forme de question aussi: « Sans doute pas, mais en même temps, peut-on rire de rien? »
Tout cela étant dit, nous vous souhaitons une belle journée!
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com « La maman des poissons elle est bien gentille, mais moi je la préfère avec du citron » Bobby la Pointe
Sujet : fabliau, poésie médiévale, conte populaire satirique, trouvère d’Arras Période : Moyen Âge central, XIIe siècle Auteur : Jean (ou Jehan) Bodel (1167-1210) Titre : de Brunain, la vache du prêtre Média : lecture audio en vieux français
Bonjour à tous,
ans la foulée de l’article précédent sur Jean Bodel, sa vie, son œuvre et le fabliau « De Brunain, la vache au prestre » nous vous proposons aujourd’hui et pour exactement le même prix, sa lecture audio. Elle est pas belle la vie?
Lecture audio : Brunain la vache au prestre,
dans la langue de Jean Bodel
Aparté prononciation, le [oi] en [wé]
C’est moé le roé! Il est généralement entendu que la diphtongue [oi] se prononçait « oué » ou [wé] pour le dire en phonétique correct, en français ancien.
Seulement voilà, il se trouve que nos dernières lectures sur le vieux français et sa prononciation, semble confirmer que le passage du {oi] au [wé] serait postérieur au XIIIe siècle. Avant cela, il est possible, même, si cela reste difficile, à affirmer que [oi] se prononçait de manière diphtongué comme dans « oyez, oyez bonne gens« , ce qui pourrait s’écrit « oye » ou « olle » (en liant les deux l en ye comme en espagnol). Ex : S’averoie dans la phrase « S’averoie planté de bêtes » pourrait alors se voir prononcer, quelque que chose comme: « S’averouaille » Comme il est difficile d’en avoér la certitude absolue et pour que le texte reste plus compréhensible je n’ajoute pas cette difficulté et me contente de de prononcer [oi] comme il s’écrit. A quelques reprises pour le respect de la rime, je le diphtongue toutefois légèrement en [owa]. comme justement dans ce même exemple de « S’averoie planté des bêtes », mais je ne vais pas jusqu’au « Aye » et je le coupe avant.
Notons tout de même que la difficulté de restitution de la prononciation du vieux français médiéval est immense parce que nous n’en avons que quelques traces et les témoignages d’auteurs souvent, eux-mêmes, de la renaissance. Les premiers enregistrements sonores ne datant que de la toute fin du XIXe, se situent déjà à plus de six siècles de notre sujet d’étude. Le reste fait appel à l’évolution de l’écrit et des diphtongues bien souvent en extrapolant des glissements progressifs du latin vers le vieux français, entérinés, par la suite, par des changement dans l’orthographe écrite. Dans d’autres cas, des graphies différentes pour un même vocable à époques identiques peuvent encore nous renseigner sur des prononciations plausibles. Si l’on ajoute à cela le fait qu’il y avait en plus d’un certain standard, sans doutes des myriades d’accents en fonction des régions, la difficulté se corse encore. Il faut donc faire des choix dans le champ des hypothèses.
Une belle journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com « L’ardente passion que nul frein ne retient poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient » Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C.