Archives de catégorie : Humour médiéval

Rire au Moyen-âge mais aussi rire du ou avec le Moyen-age. C’est toute l’ambition de cette catégorie dédiée à l’humour médiéval au sens large.

Fabliau médiéval et conte satirique : un vilain crédule et un prêtre cupide sous la plume de Jean Bodel

humour_medieval_grivoiseries_epigramme_amours_interditesSujet : fabliau, poésie médiévale, conte populaire satirique, cupidité, vieux français, trouvères d’Arras
Période : moyen-âge central, XIIe,XIIIe siècles
Auteur : Jean (ou Jehan) Bodel (1167-1210)
Titre : de Brunain, la vache du prêtre
Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui, nous vous proposons de partir pour la fin du XIIe siècle avec un fabliau champêtre qui nous conte l’histoire d’un prêtre cupide et d’un Vilain crédule. Nous le devons à Jean Bodel d’Arras, poète et auteur médiéval que l’on considère souvent comme l’un des premiers à avoir écrit des fabliaux en langue française, même si l’origine de ces petites historiettes humoristiques et caustiques date sans doute de bien avant.

Jehan Bodel : éléments de biographie

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Jean Bodel, enluminure, Manuscrit 3142 de la Bibliothèque de l’Arsenal, XIIIe siècle

O_lettrine_moyen_age_passionn ne connait pas précisément la date de naissance de ce jongleur trouvère qui vécut dans la province d’Arras de la fin du XIIe siècle au début du XIIIe. Sa mort est en revanche datée, puisqu’on le retrouve dans le registre de la confrérie des jongleurs d’Arras auxquels il appartenait.

Arras (Pas-de-Calais) est alors une ville en plein développement économique et commercial qui exporte ses produits, ses draps et ses tapisseries jusqu’en Orient. La classe bourgeoisie et marchande y est florissante trouveres_arras_blason_jean_bodel_fabliau_medievalet les trouvères d’Arras y donneront naissance à une forme de poésie bourgeoise dont Jean Bodel est un des premiers à ouvrir le bal.

Fait cocasse ou étrange suivant la foi que l’on veut y préter, au début de ce  même siècle, une légende locale prête à deux trouvères fâchés entre eux d’avoir été réunis par une vision qui les aurait enjoint de se rendre à la cathédrale de la ville. Ils s’y tenaient des malades souffrant du mal des ardents, cette maladie qui surgissait après l’ingestion de seigle contaminé par l’Ergot et qui a frappé, à plusieurs reprises, des villes du moyen-âge. Après moultes trouvere_arras_sainte_chandelle_miracle_jean_bodel_fabliau_medievalhésitations et palabres, les deux jongleurs se seraient réconciliés et la vierge leur aurait alors remis une sainte chandelle avec laquelle ils purent guérir de leur mal tous ceux qui se trouvaient là. Hasard de l’Histoire ou bienveillance de la ville à l’égard des trouvères du fait de cette légende, au XIIe siècle et aux siècles suivants, la province arrageoise donnera naissance à de nombreux poètes et trouvères au nombre desquels on comptera notamment Adam de la Halle.

Jehan Bodel a laissé derrière lui neuf fabliaux, quelques pastourelles, ainsi que diverses pièces poétiques et dramatiques. Passant avec aisance du genre lyrique au drame, avec des incursions dans le genre comique et plus populaire, certains auteurs dont Charles Foulon qui lui a dédié une thèse d’état, en 1958,  n’ont pas hésité à le qualifier de génie. Outre ses oeuvres poétiques, on lui doit encore une chanson de geste de plus de huit mille alexandrins qui conte la guerre de l’Empereur Charlemagne contre les saxons : « La Chanson des Saisnes« . ainsi qu’une  pièce de théâtre dramatique et religieuse: le Jeu de saint Nicolas, un « miracle » inspiré d’un auteur et historiographe carolingien du IXe siècle, Jean Diacre Hymmonide (825-880) et traduite par le poète normand Wace (1100-1174).

Ce Jeu de Saint-Nicolas, sans doute l’écrit le plus étudié de Jean Bodel, conte la conversion de sarrasins au christianisme. Au moment de la rédaction de cette pièce, connue à ce jour comme une des premières pièces de théâtre écrites en français, le poète avait vraisemblablement déjà pris la croix pour la IVe croisade. Engageant ses contemporains à se joindre à l’expédition en terre sainte à travers, il y mit aussi en avant la subtilité d’une conversion au saint_nicolas_miracle_jean_bodelchristianisme pour laquelle les armes ne seraient pas nécessai-rement d’un grand secours; le roi des sarrasins, bien que, vainqueur sur les chrétiens et les ayant décimé, finira, en effet, par se convertir tout de même. En dehors des aspects religieux de la pièce, Jean Bodel y brosse encore des tableaux sociaux et humoristiques de l’époque ayant pour théâtre les tavernes de l’arrageois.

A peine âge de quarante ans et ayant contracté la lèpre, Jehan Bodel fera ses adieux à ses amis et à la société dans ses  « congés » avant de se retirer dans une léproserie dans le courant de l’année 1202. Il y mourra quelques huit ans plus tard.

La notion de « satire » dans les fabliaux

Opoesie_medieval_auteur_satirique_morale_politique_eustache_morel_deschampsn a pu se poser, quelquefois, la question  de savoir s’il fallait ranger les fabliaux, ceux de Jean Bodel compris, dans le genre satirique. C’est une question à laquelle certains auteurs répondent non, mais encore faut-il bien sûr s’entendre sur ce que l’on range sous le terme de satire ou genre satirique. Nous concernant, c’est toujours dans son sens large que nous l’utilisons et l’appréhendons:  « Écrit dans lequel l’auteur fait ouvertement la critique d’une époque, d’une politique, d’une morale ou attaque certains personnages en s’en moquant. » ou « Œuvre en prose et en vers  attaquant et tournant en ridicule les mœurs de l’époque. »

La notion de « virulence » ou de « violence » n’étant que très relative et sa mesure fortement liée à une époque, il ne semble pas qu’elle puisse véritablement retenue comme pertinente. D’une certaine manière et pour être très clair dans notre définition, la causticité suffit pour faire d’un texte un texte satirique, ce qui n’exclut pas, bien sûr, que la satire puisse avoir des degrés.

Il semble utile d’ajouter qu’une certaine forme d’anticléricalisme qu’on trouve souvent dans les fabliaux ne doit pas nous tromper. Durant le moyen-âge, même si l’on se gausse des prêtres ou des moines débauchés, cupides, goinfres ou même encore fornicateurs, on le fabliau_humour_medieval_vache_vilain_pretre_jean_bodel_trouvere_arras_moyen-agefait toujours depuis l’intérieur de la religion. On retrouvera cela dans les fabliaux et dans certaines poésies de Rutebeuf ou même de Villon. Pour autant qu’ils peuvent être acides à l’égard de certains membres du corps religieux (leur soif de pouvoir, leur propension à vouloir s’enrichir, la distance qu’ils tiennent entre le contenu de leurs prêches et leurs pratiques réelles, etc…), ces critiques ne visent pas tant, la plupart du temps, à ébranler l’église comme institution, ni à remettre en cause son existence, mais bien plutôt à la nettoyer de ses mauvais « représentants ».  Dans des siècles où le salut de l’âme est une question au centre des préoccupations, on se sent forcément concerné par la probité et la conduite de ceux qui, de la naissance à la mort, sont supposés être les garants de ce salut.

De Brunain, la vache au prestre,
dans le vieux français de Jean Bodel

Le fabliau du jour nous met face à l’image du prêtre cupide et accapareur qui ne pense qu’à s’enrichir, que l’on retrouve souvent dans les fabliaux et du vilain quelque peu en manque de second degré mais qui sortira tout de même victorieux de l’histoire.

D’un vilain cont et de sa fame,
C’un jor de feste Nostre Dame
Aloient ourer* â l’yglise. (prier)
Li prestres, devant le servise,
Vint a son proisne* sermoner, (chaire)
Et dist qu’il fesoit bon doner
Por Dieu, qui reson entendoit ;
Que Dieus au double li rendoit
Celui qui le fesoit de cuer.

« Os »*, fet li vilains, « bele suer, (de Oïr)
Que nos prestres a en couvent :
Qui por Dieu done a escient,
Que Dieus li fet mouteploier ;
Mieus ne poons nous emploier
No vache, se bel te doit estre,
Que pour Dieu le dotions le prestre ;
Ausi rent ele petit lait.
« Sire, je vueil bien que il l’ait.
Fet la dame, par tel reson.»

A tant s’en vienent en meson,
Que ne firent plus longue fable.
Li vilains s’en entre en l’est able,
Sa vache prent par le lien,
Presenter le vait au doïen.
Li prestres est sages et cointes.
« Biaus Sire, fet-il a mains jointes,
Por l’amor Dieu Blerain vous doing ».
Le lïen li a mis el poing,
Si jure que plus n’a d’avoir. * (n’est plus à lui)

« Amis, or as tu fet savoir
Fet li provoires dans Constans,
Qui a prendre bee toz tans.
« Va t’en, bien as îet ton message,
Quar fussent or tuit ausi sage
Mi paroiscien come vous estes,
S’averoie plenté* de bestes. »* (J’aurais des quantités de)

Li vilains se part du provoire.
Li prestres comanda en oirre
C’on face por aprivoisier
Blerain avoec Brunain lïer,
La seue grant vache demaine*. (personnelle)
Li clers en lor jardin la maine,
Lor vache trueve, ce me samble.
Andeus les acoupla ensamble:
Atant s’en tome, si les lesse.

La vache le prestre s’ebesse,
Por ce que voloit pasturer,
Mes Blere nel vout endurer,
Ainz sache li lïen si fors ;
Du jardin la traïna fors :
Tant l’a menee par ostez* (maisons)
Par chanevieres* et par prez, (champs de chanvres)
Qu’ele est reperie a son estre
Avoecques la vache le prestre,
Qui mout a mener li grevoit. * (A qui il déplaisait tant d’être menée)

Li vilains garde, si le voit :
Mout en a grant joie en son cuer.
« Ha », tet li vilains, « bele suer,
Voirement est Dieus bon doublere,
Quar li et autre revient Blere ;
Une grant vache amaine brune ;
Or en avons nous deux por une :
Petis sera nostre toitiaus*. » (étable)

Par example dist cis fabliaus
Que fols est qui ne s’abandone* ; (ne se  résout   pas)
Cil a le bien cui Dieus le done,* (Celui qui a le bien c’est celui à qui Dieu le donne)
Non cil qui le muce et entuet* :  (Non celui qui le cache et l’enfouit)
Nus hom mouteploier ne puet
Sanz grant eür*, c’est or dei mains. (chance, sort)
Par grant eür ot li vilains
Deus vaches, et li prestres nule.
Tels cuide avancier qui recule.
Explicit De Brunain la vache au prestre.

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Une très belle journée à tous et longue vie!
Fred
Pour moyenagepassion.com
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Humour grivois et Amours interdites, une épigramme de Clément Marot

humour_medieval_grivoiseries_epigramme_amours_interditesSujet : humour, poésie médiévale, grivoiserie, humour grivois, épigrammes, vieux français.
Auteur : Clément Marot (1496-1544)
Période : moyen-âge tardif, début de la renaissance
Titre : épigramme.

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui, pour égayer cette journée, nous partageons une épigramme humoristique, grivoise et anticléricale de Clément Marot. Ames chastes s’abstenir donc mais ne vous en offusquez point! Hors de l’amour courtois, il faut bien que toutes les formes d’amours médiévales trouvent ici leur place.

humour_poesie_medievale_epigramme_clement_marot_grivoiserie_moine_volage

« Frère Thibault, sejourné gros et gras,
Tirait de nuit une garce en chemise
Par le treillis de sa chambre: où le bras
Elle passa, puis la tête y a mise,
puis tout le sein, mais elle fut bien prise,
Car son fessier y passer ne peut onc:
“Par la morbieu, ce dit le moine adonc,
Il ne m’en chaut de bras, tétin ne tête;
Passez le cul, ou vous retirez donc,
Je ne saurois sans lui te faire fête.”
Clément Marot (1496-1544)

Chasteté et célibat des religieux,
le premier concile du Latran

P_lettrine_moyen_age_passion copiaour rappel, dans les premiers siècles de la religion chrétienne, si la vie monacale supposait le célibat, la chasteté n’était pas imposée de manière formelle à tous les religieux et une certaine tolérance régnait même à l’égard des moines qui, par leur style de vie, empruntaient un chemin christique. L’image du Christ étant associée à la pauvreté, à la chasteté et au célibat, ils en héritaient, en quelque sorte, dans leurs voeux et continuent d’ailleurs toujours de le faire. Dan Brown et son Da Vinci code n’y ayant rien changé, la madeleine demeure toujours plus proustienne que christique.

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Le moine entreprenant, Francis Hayman, peintre anglais du début du XIIXe siècle.

L’interdiction formelle du mariage ou du concubinage pour les prêtres, par l’église catholique romaine,  au premier Concile œcuménique du Latran de 1123 fit suite, en réalité, à des siècles de débat sur la question mais, cette fois-ci, le don se durcit. On menaça d’annulation les mariages existants et on élargit même la mesure de célibat aux clercs. Sur ces points, l’église catholique romaine et l’église d’Orient furent longtemps en désaccord et cette position prise par Rome, fut même à l’origine d’un forme de schisme. Ces règles prônées par l’église catholique se sont posées, toutefois, comme un point de discipline propre à cette dernière et n’ont pas été érigées en dogme; outre une forme de mimétique christique, les questions du célibat comme de la chasteté sont d’ailleurs encore présentées de nos jours comme le signe, pour ceux qui ont décidé de rentrer dans les ordres, d’un engagement et d’un dévouement total envers Dieu comme envers l’église. moines_pretres_religieux_volage_amour_humour_poesie_medievale_clement_marot_L’église orientale décida, quant à elle, de ne pas s’y plier.

Pour autant, qu’il s’agisse de chasteté comme de célibat, une fois le concile diffusé sur le sol de l’Europe chrétienne, il  ne fut pas simple de le faire appliquer aux prêtres et sans doute encore moins aux clercs. De fait, si les moines ou les religieux volages émaillent de leurs facéties grivoises le moyen-âge comme les siècles suivants, le fait correspond indéniablement à une réalité et pour longtemps encore, l’humour populaire comme un certain anticléricalisme en feront largement leurs choux gras, comme le faisait alors Clément Marot dans cette épigramme. (ci-dessus l’escapade amoureuse du jeune novice dans la version filmée du Nom de la Rose  d’Umberto Eco par Jean Jacques Annaud)

Du côté de l’église, ce débat, censé avoir été tranché il y a plus de neuf siècles, est,  du reste, demeuré  ouvert  jusqu’à nos jours.

En vous souhaitant une belle journée!
Fred
Pour moyenagpassion.com
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De la difficile quête du Graal en terre sainte

saint_graal_humour_medieval_mp3Sujet : Saint Graal, roi Arthur, légendes arthuriennes, chevaliers de la table ronde, humour médiéval, humour,
Période : médiéval fantastique, haut moyen-âge.
Média : audio, mp3

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous n’avons pas encore trouvé le temps d’avancer sur les trente épisodes audio de notre série humoristique sur le moyen-âge. Les textes et les dialogues sont déjà en boite mais finaliser représente beaucoup de travail de post-production sur les ambiances, sans doute une musique ou deux à trouver. Bref, entre le site qui nous prend beaucoup de temps, les vidéos et les dernières corrections du roman d’aventure, le temps se fait court par moments. Du coup, en attendant, voici juste une petite ânerie sonore autour du Saint Graal.

Du dit de l’arrière-arrière petit fils de Joseph d’Arimathie  et des chevaliers à sa porte (1)

Un joyeux samedi à tous!

Fred

Cuisine interne et objectifs de rentrée

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous faisons une petite parenthèse cuisine interne et actualité  aujourd’hui, pour vous donner un peu de visibilité sur les objectifs et ambitions de cette rentrée sur moyenagepassion.
humour_medieval_moyen-age_passion_twitter_buzz_galactiqueBon! J’avoue avoir, au départ, beaucoup hésité entre une campagne solide de promotion via google, ou une chasse aux likes et aux shares via les outils publicitaires de Facebook. Fallait-il encore twitter ou retwitter sans relâche et en tout sens ou  plutôt développer une « apps » mobile interactive du genre « Trouve instantanément une citation médiévale en vieux français à placer dans une conversation pour briller en société »? Bref, j’étais à la torture et telle une nuée d’ectoplasmes vengeurs, les questions autant que les doutes m’assaillaient de toute part  ne me laissant aucun repos: impossible de faire le tri.

like_facebook_monde_medieval_humourFinalement lassé, je décidais de prendre le taureau par les cornes, et, après une session intensive de réflexion nocturne muni d’un solide oreiller et de mon plus beau pyjama coton à motifs imitation cottes de mailles, je m’éveillais ce matin même avec les idées enfin claires. L’évidence était là et je me dit alors avec une voix un peu à la Gabin: « Mon p’tit père, quand on a de grandes ambitions, on ne peut pas se la jouer petit et mesquin ». Oui alors juste  une parenthèse par contre. En fait, souvent quand je me parle à moi-même je me dit « mon p’tit père », c’est un truc secret, adapté d’une méthode de développement personnel américaine très pointue pour devenir millionnaire en deux semaines sans travailler et gagner, en plus, entre trois points et trois points et demi de QI. Ne riez pas, c’est américain! Mais bref, revenons à nos moutons ou nos taureaux plutôt même: en un mot, comme dit l’expression, il nous fallait viser les étoiles pour atteindre les étoiles encore plus loin!  C’est comme ça qu’on dit?Je ne sais plus, c’est une citation célèbre de l’animateur de télévision Frédéric Lopez, il me semble.

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Des ambitions clairement galactiques

D_lettrine_moyen_age_passione fait, après la réunion « stratégie-café-croissant » de toute l’équipe avec les chats, la décision était prise. Le lancement de la campagne moyenagepassion se ferait au niveau galactique. C’était à la vraie mesure du site et totalement novateur avec ça! Les grands groupes mondiaux et les sociétés du QAQ 40 nous en jalouseraient même sûrement le concept, j’en étais douloureusement  conscient, redoutant presque déjà une possible tentative d’OPA de Bayer. Après tout, ils venaient de racheter Montsanto, ils pouvaient être, si ça se trouve, encore chauds. Tenant la dragée haute et la dague fermement accrochée au fourreau, je savais pourtant qu’il me faudrait tenir bon. Désormais, plus rien ne pouvait m’arrêter et en leur ouvrant leur habituelle boîte de patée au saumon, je sentis bien, à leur miaulements, que les chats eux aussi me réitéraient leur soutien.

Alors voilà, mes amis, mes frères, actionnaires, actionnettes, cousins, cousines, nous y sommes. Et c’est avec émotion que nous vous dévoilons aujourd’hui, ici même, le résultat de nos longues réflexions, sous la forme d’un visuel qui, pour paraître très simple, risque bien de créer un buzz au niveau galactique et de faire trembler la voie lactée toute entière. Le voici :

Faites tourner!

J_lettrine_moyen_age_passione m’empresse d’ajouter que si vous connaissez, dans votre entourage immédiat, quelques êtres venus d’ailleurs, n’hésitez surtout pas à leur partager cet article. Ce serait dommage qu’ils se perdent en route alors que là bon avec un peu d’info, une fois trouvés notre galaxie, il suffit de s’orienter un poil pour tomber pile sur la terre. Et de là, bon bin du classique hein, café internet, lieu public avec Wifi Gratos, bref du velours pour une intelligence supérieure ça. Bon par contre je mise un peu là dessus je dois reconnaître. C’est le côté un petit peu « sélect » de la campagne. De coup, pour toutes les espèces qui ont l’intelligence supérieure ou égale à celle d’une moule, il faut rester lucide, ça risque d’être un peu « challenge » quand même. En même temps, est-ce qu’une moule construirait un vaisseau spatial capable de dépasser la vitesse de la lumière? J’ai quand même des petits doutes sur la question. En plus usiner ou même faire une soudure sous l’eau à moins d’avoir du matos super spécifique, ça supposerait en plus d’un certain niveau de technicité, un degré de motivation dont je ne dis pas que la moule soit totalement exempte mais bon bref.

Juste une dernière chose quand même, évitez-moi, si vous le pouvez, les reptiliens de Saturne. Ca risquerait d’être intenable avec les chats et en plus ça fout des écailles partout sur les canapés. Et puis, de toute façon, autant le dire tout net, il est hors de question que je me fende de la traduction des quelques trois cents articles déjà parus en lézardien. Je le maîtrise très peu et je n’ai aucunement l’intention d’en apprendre plus, en tout cas au moins jusqu’à avoir la preuve concrète qu’ils sont déjà parmi nous, même si David Vincent ne les a pas vu en cherchant un raccourci que jamais il ne trouva. Pour ce qui est des petits gris, c’est un peu pareil, n’étant pas franchement fan des abductions, je préférerais largement y surseoir mais les concernant je ne veux pas non plus trop faire la fine bouche, ils risqueraient de le prendre de travers.

Voilà tout est dit, mes amis, vous êtes désormais dans la confidence des Dieux, enfin des chats, enfin bon, vous en savez un peu plus quoi… Alors me direz-vous qu’y-a-t’il de médiéval dans tout cela? Et je vous répondrais  très sincèrement; merci beaucoup de nous poser la question et rassurez-vous, nous aussi, nous nous la posons.

Une belle journée!
Fred
Pour moyenagepassion.com
Le site de référence sur le monde médiéval au niveau galactique