Sujet : poésies courtes, épigramme, poésie de cour, renaissance. humour, sagesse populaire, vilain Période : XVIe, renaissance, fin du moyen-âge Auteur : Mellin Sainct-Gelays
ou Melin (de) Saint- Gelais (1491-1558) Ouvrage : Oeuvres complètes de Mellin Sainct- Gelays, Prosper Blanchemain, 1873.
Bonjour à tous,
our égayer votre journée, voici une épigramme de Melin Saint-Gelais. Le poète de cour renaissant y opposait, avec humour, le savoir universitaire, la science du lettré au bon sens paysan.
Homme rustre et sans manière ou représentant d’une forme certaine forme de sagesse populaire, l’image du « vilain » oscille tout au long du moyen-âge central et jusqu’aux siècles suivants pour incarner, tour à tour, les deux visages, au gré de l’inspiration des poètes.
Au siècle renaissant de Melin Saint-Gelais, on demeure toutefois assez loin de certains portraits au vitriole de paysans tels qu’on pouvait en trouver dans le courant des XIIe et XIIIe. L’eau a coulé sous les ponts ; dans le courant du XIIIe, les universités se sont ouvertes à des classes sociales plus laborieuses. On en trouvera notamment la marque dans les poésies de Rutebeuf (Ci encoumence li diz de l’Universitei de Paris) et peu à peu, certaines lettrés ou poètes revendiqueront même ouvertement leurs origines paysannes.
Au XIVe siècle, Le Dit de Franc-Gontierde Philippe de Vitry passera aussi par là pour revaloriser l’image de la vie campagnarde. Usés par les artifices des jeux de cour, certains poètes du XVe s’en feront encore les représentants (Alain Chartier, Eustache Deschamps,..) même si Villon y opposera un contre pied humoristique (voir le contredit de Franc-gontier). Sans doute peut-on ajouter à ce mouvement, le rythme de la vie urbaine et son développement. Peu à peu, la séparation entre deux mondes s’affirme, commençant déjà pour certains, à faire de la campagne un ailleurs (nostalgique ?) teinté de la promesse d’une simplicité, d’une authenticité et d’une tranquillité reconquises.
Nous retrouvons, en tout cas, dans cette épigramme de Saint-Gelais un paysan qui nous parle de simplicité, de liberté mais aussi entre les lignes, d’une forme de dignité, celle de nourrir sa famille sans devoir quémander comme le fait ici le miséreux lettré (avec un brin de condescendance).
Un maistre-ès-arts mal chaussé, mal vestu, Chez un paysan demandoit à repaistre ; Disant qu’on doit honorer la vertu, Et les sept arts dont il fut passé maistre. Comment sept arts! répond l’homme champestre; Je n’en sais nul, hormi mon labourage ; Mais je suis saoul quand il me plaist de l’estre, Et si nourris ma femme et mon ménage.
Sujet : vieux-français, lai, poésie médiévale, littérature médiévale, poésie satirique, poésie morale satire, enfer, fabliau, langue d’oil, oil. Période : Moyen-âge central XIIIe siècle. Auteur : anonyme Titre : le Salut d’Enfer Ouvrage : Jongleurs & Trouvères, d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Roi, Achille Jubinal, 1835.
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous partons en direction du XIIIe siècle pour un peu d’humour médiéval satirique avec une pièce de choix et presque totalement oubliée. Elle a pour nom le Salut d’Enfer et on peut la trouver notamment transcrite dans un ouvrage d’Achille Jubinal datant de 1835, et ayant pour titre Jongleurs et trouvères.
Les Manuscrits anciens
Cette poésie qui tutoie le style enlevé et humoristique de certains fabliaux, au point que nous serions presque tenté de la considérer comme une émanation du genre, peut être retrouvée dans les deux manuscrits anciens suivants : le MS Français 837 et le MS Français 12603, tous deux conservés à la BnF).
Le premier manuscrit, le MS Fr 837 (consultable ici sur le site Gallica), est à l’origine de la transcription reportée ici. Il est daté de la fin du XIIIe siècle et contient pas moins de 249 oeuvres, à l’écriture gothique appliquée. On y trouve des fabliaux, des dits et des contes en vers. dont un peu plus d’une trentaine de pièces de Rutebeuf.
Le Salut d’Enfer, amputé de sa fin, est encore présent, sous le nom de Lai d’Infier dans le MS Fr 12603 (voir sur Gallica ici). Daté du XIIIe au début du XVe siècle, ce manuscrit est une vaste compilation de littérature médiévale, contenant de nombreuses poésies et récits de tous bords. Mêlant auteurs célèbres à d’autres moins renommés ou mêmes anonymes, l’ouvrage présente aussi une large variété de thèmes qui vont des légendes arthuriennes (fragment du Roman de Brut de Wace, Chevalier au lion de Chrétien de Troyes, …) jusqu’aux fabliaux, en passant même encore par des chansons de geste d’Ogier le Danois ou desfables de Marie de France.
Enfin, pour finir ce petit tour d’horizon sur les origines sourcées de notre satire du jour, on retrouvera encore quelques uns de ses vers au sein d’une autre pièce intitulée Les XXIII Manières de Vilains, présente dans le Manuscrit Français 1553 (MS Fr 1553), daté du XIIIe.
Ce dernier texte étant lui aussi demeuré anonyme, on ne sait pas si son auteur, est le même que celui du Salut d’Enfer ou si, au contraire il a plutôt emprunté des parties de l’original pour les intégrer à son oeuvre. Les XXIII manières du vilain, qu’on connait encore comme « Des vilains », comptent parmi ces textes dont la violence satirique contre les vilains pourrait presque être choquante si nous ne savions les replacer dans leur contexte (Voir notre article sur les vilains des fabliaux). Elles furent également publiées, par A Jubinal dans un petit précis d’un peu plus de trente pages datant de 1834.
Gastronomie Infernale et satire sociale
ur le fond, ce Salut d’Enfer est donc une pièce satirique et humoristique. Sur un ton caustique et moqueur, son auteur nous conte ce qui se passe aux Enfers dans une grande ronde qui met en scène des formes élaborées de gastronomie infernale. Comme nous le disions plus haut, on y recroise le ton bonhomme et rigolard, de certains fabliaux.
On retrouve aussi dans sa conclusion quelques traces laissées par les tensions des invasions et des croisades. Autant le dire, cela ne constitue pas ce qui nous a semblé le plus intéressant à relever ici. Le défilé des nombreux métiers, professions de foi et personnes empruntés à la société du XIIIe siècle (magistrats, financiers, faux abbés, faux moines, bigots donneur de leçons, etc…), qui s’y trouvent rôtis par l’auteur, aux côtés des criminels les plus notoires, nous a semblé largement plus drôle et, plus propice aussi, à approcher l’humour médiéval satirique, son impertinence, ses moqueries et ses cibles très larges et très nombreuses.
vision médiévale de l’enfer Miniature, Bible moralisée Oxford-Paris-Londres, MS Harley 1526 (XIIIe siècle)
D’un point de vue linguistique, comme son vieux français est assez loin du nôtre, nous vous donnons ici de nombreuses clés de vocabulaire pour en faciliter la compréhension. Une partie d’entre elles est empruntée à l’ouvrage de Achille Jubinal cité en-tête d’article. Toutes les autres sont issues de recherches personnelles et d’une plongée en règle au coeur de différents dictionnaires (le Godefroy court, le Saint-Hilaire et le très exhaustif dictionnaire de La Curne de Sainte Palaye, entre autres). Tout cela étant dit, place à la farce.
Le Salut d’Enfer
HAHAI! hahai! je sui venus; Saluz vous mande Belzébus, . Et Jupiter et Appollin. Je vieng d’enfer le droit chemin, Noveles conter vous en sai, Qu’anuit en l’ostel herbregai, En la grant sale Tervagan* (nom du diable). La menjai .j. popélican* (financier), A une sausse bien broié, D’une béguine* (bigote) renoié* (renégate), Qui tant avoit du cul féru* (de ferir : frapper), Qu’ele l’avoit tout recréu*(fourbu). Cele nuit fui bien ostelez, Quar de faus moines et d’abez Me fist l’en grant feu au fouier, Et par devant et par derrier. Me servoient faus eschevin* (magistrat), Mes ainz que je fusse au chemin, Lendemain m’estut-il mengier. Belzébus fist appareillier .J. userier, cuit en .j. pot; Après faus monnoiers en rost, .Ij. faus jugeurs à la carpie* (sauce), Et j. cras moine à la soucie* (sauce), Estanchiez* (repu) fui d’avocas, .J. entremès qui fist baras; A mengier oi à grant plenté* (à foison); En tout le plus lonc jor d’esté Ne vous porroie raconter, Ne escrire, ne deviser, La grant foison d’âmes dampnées Qui en enfer sont ostelées.
De champions et de mordreurs* (meurtriers), Et de larrons et de robeurs* (voleurs), Faus peseur, faus mesureeur, Cil i parsont (portion ? partage) bien asseur* (en sécurité, assuré); De papelars* (bigots) et de nonnains* (nonnes) Est noz enfers auques* (n’est pas encore) toz plains. Li cordelier, li jacobin, Qui escritrent en parchemin La confession des béguines, Et les péchiez que font souvines* (couchés, renversés sur le dos); Li noir moine i sont mal venu, Por ce que il ont trop foutu; (foutiner se battre) Si en sont batu en chapitle. Li blanc moine n’i sont pas quite, Quant l’en i doit chanter à note Dedenz enfer à grant riote* (discussion, querelle). De cels aus sas et aus barrez* ( frères en sac et frères barrés ou bariolés : les Carmes) Est noz enſers mal ostelez* (loger) ; Por ce que dras orent divers (parce qu’ils ont des habits différents) Vont en enfer cus descouvers.
Noz enfers est de grant afère, Quar nus n’i veut entrer ne trère*(s’y rendre, y aller) C’on n’i reçoive liement* (joyeusement, avec douceur). Par la coille* (testicule) qui ci me pent, Je vous di voir* (vrai), ne vous ment mie : En enfer est ma dame Envie, Qui garde la porte et l’entrée; Luxure i est trop honorée ; De clers, de moines, de Templiers, De prestres et de chevaliers, Est Luxure dame clamée Et mult forment d’aus honorée, Trestout ausi comme roine : Qui miex vaut plus profond l’encline. ‘ J’aporte d’enfer grant pardon, De Tervagan et de Mahom, De Belzébus, de Lucifer, Qui vous puist mener en enfer.
Explicit le Salut d’Enfer.
Une belle journée à tous.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes
Sujet : musique, chanson médiévale, humour, trouvère, ménestrel, jongleur, auteur médiéval, vieux-français, grivoiserie, chanson satirique. Période : moyen-âge central, XIIIe siècle. Auteur ; Colin Muset (1210-?) Titre : « Quant je voi yver retorner» Interprètes : Krless Medieval Crossover Band
Album : Hudci písní nejstarších, Musique de l’Europes médiévale (1998)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous vous proposons un chanson médiévale « rafraîchissante » de Colin Muset. Elle l’est à plus d’un titre, tout d’abord parce que le trouvère y célèbre le retour de la saison froide (c’est un peu tôt mais en l’absence de climatisation, ça peut être bienvenu pour certains) et, ensuite, parce qu’elle contient, comme nous le verrons, l’humour de ce poète du XIIIe siècle, amateur déclaré et assumé, toute à la fois de bonne chère et de plaisirs « courtois » et plus si affinités.
Du côté de l’interprétation et pour varier, nous vous en présentons ici une version instrumentale. Assez enlevée, on la doit à Krless, ensemble folk/rock d’inspiration médiévale plein d’énergie, et qui nous vient de République Tchèque, ce qui nous démontre encore une fois, à quel point la musique du moyen-âge central n’en finit pas de séduire et de voyager dans le temps et l’espace, autant que dans les formes.
Quant je voi yver retorner, la version musicale du groupe Krless
Krless, folk, rock énergique
d’inspiration médiévale
ormé dans les années 90, par quatre musiciens tchèques passionnés de musique médiévale mais pas que, le groupe Krless s’est positionné, depuis sa création, au carrefour des genres. Ce « Medieval Crossover » totalement assumé dont ils entendent bien se faire les représentants, comporte une bonne dose de rock, folk, de musiques arabes ou séfarades et va même jusqu’au blues, au besoin.
Ce qui est recherché ici c’est donc plutôt de se situer dans une énergie et une acoustique telles que peuvent les attendre un auditoire moderne et le groupe s’affirme lui-même comme bien plus proche de la « World music », que de l’Ethnomusicologie. Autrement dit, même si les compositions comportent leur lot d’instruments anciens ou d’époque, il n’est pas question pour ces quatre artistes de chercher à restituer la musique médiévale telle qu’on pouvait peut-être l’entendre dans son berceau original. Le moyen-âge est la source d’inspiration qui donne libre cours à la fusion des genres; Krless parle même de « reliquat » médiéval et le cadre est ainsi clairement posé.
Du point de vue du répertoire, le groupe puise dans des compositions qui vont du XIIIe au XVe siècle. Ouvert à tous les styles, profanes ou religieux, leur champ d’exploration a encore ceci d’original qu’il s’étend sur une ère géographique assez vaste qui inclue l’Europe médiévale pour s’élargir au bassin méditerranéen et aller jusqu’à la Turquie et le moyen-orient.
Depuis leur formation, Krless a sorti pas moins de 5 albums et ils se sont aussi produits dans un nombre impressionnant de manifestations, mais aussi de pays autour du bassin méditerranéen et au delà (République Tchèque, Biélorussie, Estonie, Roumanie, Allemagne, France, Etats-Unis, Libye, Algérie, etc,…).
L’album Hudci písní nejstarších »,
musiques de l’Europe médiévale
Sorti en 1998, l’album « Hudci písní nejstarších », musiques de l’Europe médiévale, proposait 16 titres, pris dans un large répertoire de pièces du moyen-âge central à tardif, en passant par la Provence des troubadours, les trouvères du nord de la France, et encore l’Espagne, l’Allemagne, la bohème, avec des titres en différentes langues dont un certain nombre en latin, empruntés notamment au Manuscrit des chants de Benediktbeuern et aux Carmina Burana.
Quant je voi yver retorner
dans le vieux français de Colin Muset
L’impertinence et l’humour grivois
d’un bon vivant, loin des codes courtois
u retour de l’hiver, quand bien d’autres poètes, trouvères ou troubadours du moyen-âge central pouvaient être tentés de chanter leur douleur, leur tristesse ou leur espoir de reconquérir leur dame, dans l’attente du « renouvel » printanier, Colin Muset, partageait, de son côté, avec cette chanson, bien d’autres préoccupations.
Résolument pragmatique, il n’a, en effet, ici, qu’une idée en tête : trouver un hôte généreux qui le gratifie des largesses de sa table, si possible riche et garnie en victuailles, viandes et gibiers de saison. Mais les espérances du trouvère ne s’arrêtent pas là, et il forme encore l’espoir que ce bienfaiteur potentiel le laisse accessoirement s’adonner à quelques plaisirs « courtois », voire même lutiner avec sa dame, sans se montrer trop jaloux de la chose. Rien ne lui déplairait plus, en effet, que de devoir chevaucher, aux côtés d’un seigneur, qui soit rancunier voir mal disposé à son encontre.
Bref, gourmandise et grivoiserie sont au programme de l’hiver rêvé de Colin Muset. Les codes courtois y sont totalement retournés à l’avantage du jouisseur et il y a, à travers cet humour, une forme de provocation que, plus près de nous, un Georges Brassens, par exemple, n’aurait certainement pas désavoué.
Les Paroles
Quant je voi yver retorner, Lors me voudroie sejorner, Se je pooie oste trover, Large qui ne vousist conter. Qu’eüst porc et buef et mouton, Mas larz faisanz, et venoison, Grasses gelines et chapons, Et bons fromages en glaon.
Et la dame fust autresi Cortoise come li mariz Et touz jors feïst mon plesir Nuit et jor jusqu’au mien partir, Et li hostes n’en fust jalous, Ainz nos laissast sovent touz sous, Ne seroie pas envious De chevauchier toz bo[o]us* (tout boueux) Après mauvais prince angoissoux* (colèreux, violent, cruel).
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet : Kaamelott, humour, série télévisée, nouveauté, légendes arthuriennes, quête du Graal, Heroic Fantasy, médiéval-fantastique,
DVD, Blu-ray, coffret, intégrale. Période : haut moyen-âge à moyen-âge central, Auteur : Alexandre Astier Distribution : Studio M6,
Bonjour à tous,
u côté des légendes arthuriennes revisitées à la lumière de notre temps et avec humour, on notera que Alexandre Astier, auteur-réalisateur entre autres oeuvres, de Kaamelott, vient tout juste d’annoncer la sortie d’un coffret, réunissant l’ensemble des opus de la célèbresérie télévisée. Jusque là, l’offre était, en effet, fractionnée par livres.
Prévu pour début octobre prochain, ce coffret qui totalise, ainsi, des heures de visionnage (mis bout à bout, plus de 35 heures, sans coupure et sans pub !) devrait ravir les fans puisqu’un bon nombre d’entre eux l’attendait depuis longtemps déjà. Il devrait aussi donner des idées de cadeaux à tous ceux qui veulent faire partager leur goût pour les aventures épiques des chevaliers du Graal, à la façon d’Alexandre Astier.
Depuis sa sortie, la série a su conserver une base de plusieurs millions de fans; elle est encore régulièrement rejointe par de nouveaux amateurs qui la découvrent, à travers ses nombreuses rediffusions tv, et on peut donc s’attendre à ce que ce coffret rencontre un franc et légitime succès. C’est, en tout cas, tout le mal que nous lui souhaitons.
Au titre de bonus, il contiendra, sans nul doute, quelques surprises supplémentaires, comme le suggère le teaser, publié, dans la foulée, par l’auteur lui-même, sur sa chaîne youtube. Il y démontre encore l’étendue de ses talents, cette fois, dans le registre musical et la direction d’orchestre. On dira ce qu’on voudra, mais tout de même, mener à la baguette le grand Orchestre National de Lyon, c’est prestigieux.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Kaamelott, la série met en scène la quête médiévale du Saint-Graal, à travers les aventures de chevaliers de la table ronde, légèrement ralentis par leur propre capacité d’entendement.
Au programme, comédie, non-sens, situations jubilatoires et des dialogues rythmés et savoureux qui n’hésitent pas à puiser dans le registre d’un argot que n’aurait pas désavouer Michel Audiard, et qui plaque, sur les légendes arthuriennes, une modernité rafraîchissante. Il n’est pas pour autant question d’y botter en touche la gravité que prend parfois le roman arthurien dont l’auteur suit la trame (en y posant tout de même sa propre signature) ; la narration sait aussi, par instants, se faire plus grave, en particulier dans les derniers opus, qui, rappelons-le, ne sont pas tout à fait les derniers, puisque une trilogie cinématographique, en préparation, devrait leur faire suite.
Redisons-le, la richesse de Kaamelott en fait une série indémodable, à visionner et à revisionner. Pour preuve, elle est, depuis sa première sortie, régulièrement rediffusée à la télévision. Il faut d’autant plus saluer ce succès qu’elle demeure une production télévisuelle de qualité, 100% française, comme il n’y en plus tant dans notre paysage audiovisuel.
Avec ce coffret, on pourra donc profiter de Kaamelott, sans coupure et sans pub, comme nous le disions plus haut. C’est d’autant plus important que les épisodes des quatre premiers livres ont des formats courts et, il faut bien le dire, même en comprenant bien la logique économique et le modèle sous-jacent, la vente interposée de salades, de jus de fruits et autres produits de grande consommation, pouvaient, en gâter, avant ce coffret, franchement le rythme.
En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
PS : sur les photos de l’article et dans l’ordre, Alexandre Astier (Roi Arthur), Thomas Cousseau (Lancelot du Lac), Carlo Brandt (Méléagant)