Sujet : Kaamelott, légendes arthuriennes, roi Arthur, humour, comédie, série télévisée culte, détournement, humour médiéval,
Période : moyen-âge central, haut moyen-âge pour la légende.
Auteur original: Alexandre Astier
Distribution : CALT production, M6
Episode audio : votre serviteur
Média : épisode Kaamelott inédit
Bonjour à tous,
ous partageons aujourd’hui un nouvel épisode audio maison de la série Kaamelott. Encore une fois, il ne s’agit là que de petits exercices de style et d’écriture en forme de clin d’oeil pour prolonger le plaisir de la compagnie des personnages de la série culte.
Nous y recherchons donc « l’esprit » de Kaamelott en choquant ces derniers à de nouvelles situations. Pour emprunter une citation de la série « il faut plutôt y voir un élan« , qu’y rechercher une copie conforme. Ces épisodes sont donc des « déclinaisons » à la manière d’Alexandre Astier et s’ils parviennent à vous faire sourire ou même rire, nous aurons tenu notre pari.
La Madeleine de Leodagan, l’épisode audio
ette fois-ci, nous retrouvons le Roi Arthur à table avec son épouse Guenièvre (Anne Girouard) et sa belle-famille, Léodagan (Lionnel Astier) et Dame Séli (Joëlle Sevilla). Pour être un des premiers épisodes que nous ayons écrit, il est sans doute celui qui se distancie le moins, en terme de trame, de la série originale. On retrouve, en effet, dans Kaamelott deux épisodes autour de la thématique du dessert raté et celui que nous vous proposons aujourd’hui en est très proche.
Pour le reste, nous avons déjà mentionné ici et les historiens qui s’y sont penchés et continuent de s’y pencher d’ailleurs n’en finissent pas de souligner le contre-pied et la distance qu’Alexandre Astier prend avec les légendes arthuriennes. S’il en suit tout de même la trame (à tout le moins celle de certains auteurs arthuriens), il prend aussi de grandes libertés avec l’oeuvre : nouveaux personnages, rencontre de personnages historiques (Attila, etc) qui n’ont pu avoir lieu, etc…
Loin du Graal et de sa quête, les personnages de Kaamelott finissent aussi fatalement par se débattre bien plus avec leurs propres travers et leur quotidien. Quant à notre roi Arthur, il passe la majeure partie de son temps à surnager au milieu du niveau général de compréhension de ceux qui l’entourent et qui avoisine le zéro pointé.
En fait de moyen-âge réaliste, cette symphonie dont Alexandre Astier nous régale en véritable virtuose, dans ses changements de tons ou de rythmes est résolument moderne et si, d’un point de vue arthurien, elle demeure totalement atypique, elle est, pour notre plus grand plaisir, d’une grande fraîcheur et d’une grande drôlerie.
Le mal marié et sa belle-famille ou le moderne fédérateur contre les « naguère » sauvages et inféodés
es scènes de ce Roi Arthur, entouré de sa belle-famille, mal marié à une Guenièvre pour laquelle il conçoit peut-être, au final un peu de tendresse mais, au fond, si peu d’amour, sont des morceaux de choix. Et si l’on se situe certainement dans un classique au niveau de la dynamique comique: le mari, sa femme, sa belle-famille (acariâtre) imposée, il faut encore ici lire l’opposition entre, d’un côté, cet Arthur « éclairé », élevé en partie à Rome, résolument moderne, souple et ouvert, en bref réputé civilisé et, de l’autre, ces royaumes tout juste fédérés et qui, peu de temps avant encore, n’étaient que des tribus inféodées vivant dans la violence et la barbarie.
A la table d’Arthur c’est donc aussi cela qui se joue, l’opposition entre le passé « tribal » des terres de Bretagne et leur futur qu’il incarne, celle entre sa modernité et une certaine forme de sauvagerie et ce double ressort comique est pour Alexandre Astier, une source inépuisable d’inspiration et de drôlerie.
Cette belle-famille impayable, incarnée à l’écran par les deux excellents comédiens Joelle Sevilla et Lionnel Astier (qui sont dans la vie la mère et le père de l’auteur), n’hésitera d’ailleurs pas un seul instant à comploter dans le dos du roi, pour lui faire des coups bas ou même pour détourner des caisses du royaume quelques deniers.
La Madeleine de Léodagan, le script
Interieur chateau. Le roi Arthur finit de manger avec sa belle-famille et son épouse et s’apprête à sortir de table avec LeoDagan.
Arthur : Bon bin c’est pas tout ça, mais on a du pain sur la planche…
Leodagan : Allez…
Dame Séli: Stop! Personne ne bouge. C’coup là vous restez tous a table,
Leodagan : Mais quoi encore? Puisqu’on vous dit qu’on a des choses à faire…
Dame Séli: Et bien ça attendra. Pour l’instant, vous vous rasseyez fissa.
Leodagan : Non mais là, y a des moments aussi…
Leo Dagan se rassoit et Arthur aussi.
Dame Séli : C’est un jour special… Et y a du dessert…
Arthur : De quoi? Encore un truc que vous avez fait?
Dame Séli : Vous, on vous a rien demandé. Soyez déjà content qu’il reste de quoi faire à bouffer avec toutes les allées et venues dans les cuisines, la nuit…
Arthur : Hé bin! On la sent bien l’ambiance de fête en tout cas…
Leodagan : Mais qu’est ce qu’y a encore à fêter là? Encore une de vos lubbies ça…
Dame Séli : Si même vous, vous en souvenez plus, j’avoue que j’sais pas quoi vous dire…
Guenièvre (enthousiaste): Mais allez mère, dites le quoi! Qu’est ce qu’on fête?
Dame Séli : Oui bin la ramenez pas trop, vous non plus…Vous avez encore l’air d’avoir oublié et quand vous allez vous rappeler vous allez encore vous sentir gourde… Notez ça changera pas tellement de d’habitude…
Guenievre se renfrogne et ne dit rien.
Leodagan : Non mais ça y est… Cherchez plus je sais… Mais bon on le fête pas ça d’habitude… C’est pour ça j’ai pas raccordé… D’ailleurs je suis à deux doigts de trouver ça louche…
Dame Séli : Ne commencez pas à faire de mauvais esprit et mangez ce qu’on vous donne…
Leodagan : Non mais oui, mais c’est ça… Je me demande si je ne préfère pas quand on le fête pas, en fait…
Arthur : Bon alors vous allez dire c’que c’est ou pas? Qu’au moins on est un raison valable pour bouffer ce truc la…
Leodagan : Non mais rien… Des conneries….
Arthur : Mais quoi?
Leodagan : Rien j’vous dis.. C’est mon anniversaire… Voilà, vous êtes content?
Arthur : Ah d’accord… Bon bin, bon anniversaire, alors…Remarquez, c’est plutôt une bonne nouvelle, au moins on est sûr que ce genre de truc arrivera pas plus d’une fois par an… C’est déjà ça… (il avale une autre bouchée ) ça a un nom ce machin en revanche ? Parce que si c’est le cas, ça vaudrait l’coup quand même de le connaitre au cas où quelqu’un prenne l’idée de m’en re-proposer un jour…
Dame Séli : C’est du flan aux raisins secs. Une spécialité de la grand-mère de monsieur mon ingrat de mari…
Leodagan : Ah d’accord! Non mais oui effectivement. J’arrivais pas a mettre un nom sur les petits trucs tout secs qui ressemblent à des noyaux. Mais là ça y est, tout s’éclaire…
Dame Séli: Oh, commencez pas! Vous nous avez assez bassiné avec le flan de votre grand mère. Maintenant vous mangez…
Arthur à Leodagan : Parce que c’est ça qu’elle vous filait a becqueter votre grand mère? J’ai l’impression de comprendre plein de trucs du coup…
Leodagan : Non mais vous, tout de suite… Surtout qu’y a rien à comprendre. Non vraiment. Là par contre, faut qu’je reste honnête, ça fait pas pareil…
Dame Séli : Ah! Voilà! Non mais ça, j’en étais sûre que vous alliez encore y trouver à redire.
Leodagan : Non mais oui, mais bien sûr, ça ressemble… Mais c’est pas pareil…
Guenièvre : C’est dommage je l’ai pas tellement connu ma grand- mère.
Arthur ; Remarquez coté pâtisserie, je ne suis pas sûr que vous y avez perdu grand chose…
Dame Séli : Bon mais qu’est ce qu’y a tant qu’est différent encore ?
Leodagan : J’en sais rien… C’est pas pareil je vous dis… Non, mais c’est toute une époque aussi. C’est peut-être le fait que la grand mère elle cuisinait qu’avec les fruits, les oeufs et la farine qu’on lui ramenait des pillages. Du coup déjà là c’est pas pareil…
Arthur : Ah bin là désolé mais oui, C’est du régulier ici… Au royaume de Logres depuis qu’on est un PEU civilisé, on pille plus les campagnes comme à la « belle époque » comme vous dites…
Leodagan : Non mais cherchez pas, vous pourrez jamais comprendre ça, vous, de toute façon… (évocation) Je me souviens, ça avait toujours ce petit côté magique. On lui ramenait les trucs qu’on piquait aux pécores et pis elle nous faisait ses petits gâteaux avec. Alors souvent, le soir même, on les becquetait en même temps qu’on faisait cramer les mecs. Bon bin y avait cette petite odeur dans l’air, on les entendait gueuler, y avait le flan aux raisins secs. Non franchement ça fait pas pareil…
Arthur : vous voulez peut-être qu’on vous mette un mec à cramer pour voir si ça reprend du goût?
Leodagan. Ah mais si c’est vous qui proposez…J’avoue que je me laisserais bien tenter…
Noir
Dame Séli : Remarquez un petit geste pour l’anniversaire de votre beau-père, ça vous étoufferait pas non plus…
Arthur : Je déconnais…
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En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com
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