Sujet : fête médiévale, marché médiéval, animations, compagnies médiévales, reconstituteurs, histoire vivante Période: moyen-âge central, XIVe Lieu : Château de Montaner, Pyrénées-Atlantiques, Nouvelle Aquitaine, Béarn. Evénement: Les 17e médiévales de Montaner Dates : du 6 au 7 juillet 2019
Bonjour à tous,
e week-end, au cœur des Pyrénées-Atlantiques, le château de Montaner rebroussera le temps pour revenir au temps de Gaston Fébus et des glorieuses heures du Béarn médiéval. Une fois encore, les organisateurs de cette fête confirment leur ferme intention de faire battre à plein les divertissements et animations évocatrices du Moyen-âge et de nombreux artistes, reconstituteurs et compagnies médiévales sont attendus pour ces 17e médiévales.
Mesnies, troubadours, spectacles,
marché et grande nocturne
On célébrera ainsi un moyen-âge festif et historique, teinté de notes fantastiques avec, au programme, défilé de troupes, combats à la façon médiévale, scénettes, théâtre, musiques, danses, agrémentés de temps forts et de nombreux spectacles.
Le samedi soir, une grande nuit médiévale est également prévue, avec bal, retraite aux flambeaux, spectacles de feu et feu d’artifice. A l’habitude, tout au long de la fête, on pourra flâner entre les échoppes du marché avec ses artisans et exposants d’inspiration médiévale, ses démonstrations de savoir-faire d’époque, et ses étals gastronomiques.
Compagnies médiévales, reconstituteurs et artistes
Les Tritons Ripailleurs – Els Berros de la Cort – Spiritual Season – Les Tanneurs de Drac – Belli Mercator – L’art et Creation – Entre Chien et Jeu – Opale de Lune – Guerre et Chevalerie – La Compagnie Dovahkiin – Compagnie Febusiana – La Compagnie du Polisson – Compagnie les Lions de Guerre – Compagnie La Mesnie de Barbazan – Fauconnerie Marche – La Petite Brigade – La Forge de l’Osencame – Empreinte d’histoire – Association A-Te-Lier – Les Ateliers de l’Esquielle – Compagnie les Crinieres d’Evol – Association les Animaux des R – Qu’em Biarnes – Les Berserkrs – Febus Avan – La Herpaille et Les Mortes Payes – Les Archers de Febus – La Commanderie de Pyrene – Les Sentinelles de La Guivre – La Guilde Bâtarde – Les Écuries des 3 Balzanes – Les 7 Vallées – Les ribauds de Pacoy – Nordvegir – Compères et troubadours
Sujet : musique, poésie, chanson médiévale, troubadours, occitan, langue d’oc, amour courtois, Provence médiévale, fine amor, fine amant Période : moyen-âge central, XIIe, XIIIe siècle Auteur : Peire Vidal (? 1150- ?1210) Titre : Pos tôrnatz sui en Proensa Interprète : Ensemble Beatus Album : l’Orient des Troubadours (2011)
Bonjour à tous,
ous revenons, aujourd’hui, à l’art des troubadours du moyen-âge central, en compagnie de Peire Vidal. De retour dans sa chère Provence natale, le poète dédiait cette pièce, à sa dame, à son seigneur mais encore, et peut-être même, principalement, à la fine amor (fin’amor) et aux qualités supposées du fine amant véritable.
La belle interprétation que nous avons choisie de vous proposer de cette chanson médiévale courtoise nous est servie par l’Ensemble Beatus avec Jean-Paul Rigaud au chant, accompagné de Jasser Haj Youssef. Nous profiterons de cet article pour vous présenter cette formation plus en détail.
« Pos tôrnatz sui en Proensa » avec l’Ensemble médiéval Beatus
L’ensemble Beatus aux temps médiévaux
Fondé dans le courant de l’année 2005, en terre limousine, l’ensemble Beatus s’est distingué, depuis, sur la scène des musiques médiévales. On connait, par ailleurs, son fondateur et directeur Jean-Paul Rigaud pour être unpassionné du genre. Ce dernier a été, en effet, maintes fois, salué et primé pour la qualité de ses interprétations, aux côtés de Diabolus In Musica, mais encore de Sequentia, Perceval ou Organum, pour ne citer que ces ensembles.
Bien qu’enfant du sol occitan et trempé de racines limousines, Beatus n’a pas limité son répertoire à l’art des anciens troubadours locaux. On le retrouve, en effet, à l’exploration des musiques et chants, profanes ou liturgiques, du Moyen-âge, des XIIe au XVe siècles, Le travail privilégié par la formation se situe au carrefour de l’ethnomusicologie et de la musique contemporaine et, pour son directeur, il est avant tout question de développer « une approche de ces répertoires dans leur relation avec la création artistique, musicale et littéraire actuelle. »
Beatus a produit, jusque là, quatre albums. Les deux premiers, dont celui du jour, sont dédiés à l’art des troubadours, Le troisième, intitulé le Lys et le lion, porte sur les chants polyphoniques de la France et de l’Angleterre médiévales du XIVe siècle. Enfin, le quatrième « Lux Lucis », part à la redécouverte des chants sacrés médiévaux d’Occident et d’Orient, sur le thème de la lumière, avec l’appui des Manuscrits anciens de l’abbaye Saint-Martial de Limoges.
En 2011, Jean-Paul Rigaud s’associait au musicien, violoniste et compositeur tunisien Jasser Haj Youssef. Muni de sa viole d’amour. ce dernier délaissait un temps le Jazz, pour une excursion aux sources de l’imaginaire courtois, sous l’angle des influences arabo-andalouses de l’art des tout premiers troubadours. Du point de vue de l’interprétation et de la restitution, une certaine modernité était, là aussi, de mise avec un programme, qui, des propres mots de l’Ensemble « ne prétend pas à une reconstitution historique mais propose, à partir des sources manuscrites, une interprétation actuelle des cansos de troubadours dont l’oeuvre est imprégnée d’un Orient vécu ou rêvé ».
Ainsi, avec un total de douze pièces, l’album suggère et souligne de possibles rapprochements entre Orient et Occident médiéval, en alternant des chansons et compositions de troubadours célèbres – Guillaume d’Aquitaine, Peire Vidal, Rimbaut de Vaqueiras, Gaucelm Faidit, Jaufre Rudel, etc… – avec des pièces instrumentales issues du
répertoire oriental traditionnel et qui laissent une large place à l’improvisation. L’album est toujours disponible à la vente au format CD ou MP3. Voici un lien utile pour plus d’informations : L’Orient des troubadours par l’Ensemble Beatus
« Pos Tornatz Sui en Proensa », le fine amant courtois tout entier livré au bon vouloir de sa dame
En caricaturant un peu, on friserait presque la dialectique du maître et de l’esclave, à travers cette rhétorique dont Peire Vidal se fait ici le chantre. Si le cadre reste la lyrique médiévale courtoise, il nous parle, en effet, dans cette chanson, d’un abandon total du fine amant qui, se livrant sans réserve au pouvoir et au bon vouloir de sa dame (au point même qu’elle pourrait le donner ou le vendre), retirerait à travers cela, une source du pouvoir qu’il peut avoir sur elle. Patience, impeccabilité, fidélité, abandon, voilà les armes véritables de l’amant courtois. Peine et souffrance, son lot, la conquête, sa récompense. Il faut, bien sûr, voir, là, une envolée lyrique, bien plus littéraire que factuelle, tout à fait dans la veine courtoise, et peut-être encore la marque de la grandiloquence qui est une des signatures de ce poète occitan mais l’idée demeure intéressante par les cartes qu’elle met en main du fine amant (prêt à se réduire presque à néant pour parvenir à ses fins) et la dialectique de pouvoir qu’elle sous-tend.
Pour le reste, après quelques vers teintés de mystère (strophe II) qui pourraient évoquer, par leur nature allusive, les formes du Trobar Clus, on ne pourra que louer la qualité et la pureté incomparable du style de Peire Vidal.
E poiran s’en conortar En mi tuit l’autr’ amador, Qu’ab sobresforsiu labor Trac de neu freida foc clar Et aiguà doussa de mar.
En pourront s’en réconforter En moi tous les autres amants, Car, par grands efforts de labeur, Je tire de la neige froide un feu clair Et de l’eau douce, de la mer.
Les paroles adaptées de l’Occitan au français moderne
Pour base d’adaptation de cette chanson médiévale, nous avons suivi la traduction de Joseph Anglade ( Les poésies de Peire Vidal, Librairie Honoré Champion, 1913). Nous nous en sommes toutefois largement éloignés, par endroits, avec l’appui de quelques bons vieux dictionnaires et lexiques d’occitan médiéval.
I Pos tôrnatz sui en Proensa Et a ma domna sap bo, Ben dei far gaia chanso, Sivals per reconoissensa : Qu’ab servir et ab bonrar Conquier hom de bon senhor Don e benfait et honor, Qui be-l sap tener en car : Per qu’eu m’en dei esforsar.
Puisque je suis revenu en Provence, Et que ce retour plait à ma dame Je me dois de faire une chanson joyeuse, Au moins par reconnaissance; Car en servant et en honorant On obtient de bon seigneur Don et bienfait et honneur, Pour qui qui sait bien le chérir : Aussi dois-je m’en efforcer.
II Ses peccat pris penedensa E ses tort fait quis perdo, E trais de nien gen do Et ai d’ira benvolensa E gaug entier de plorar E d’amar doussa sabor, E sui arditz per paor E sai perden gazanhar E, quan sui vencutz, sobrar.
Sans avoir péché je fis pénitence Et sans tort je demandai pardon ; Et je tirai de rien un gentil don, Et de la colère, la bienveillance, Et la joie parfaite, des pleurs, Et de l’amer, la douce saveur ; Et je suis courageux par peur, Et je sais gagner en perdant, Et, quand je suis vaincu, triompher* (surpasser)
III E quar anc no fis falhensa, Sui en bona sospeisso Quel maltraitz me torn en pro, Pos lo bes tan gen comensa. E poiran s’en conortar En mi tuit l’autr’ amador, Qu’ab sobresforsiu labor Trac de neu freida foc clar Et aiguà doussa de mar.
Et comme jamais je ne commis de faute, J’ai bon espoir Que l’effort * (souffrance, peine) tourne à mon profit, Puisque le bien commence si gentiment. En pourront s’en réconforter En moi tous les autres amants, Car, par grands efforts de labeur, Je tire de la neige froide un feu clair Et de l’eau douce, de la mer.
IV Estiers non agra garensa, Mas quar sap que vencutz so, Sec ma domn’ aital razo Que vol que vencutz la vensa ; Qu’aissi deu apoderar Franc’ umilitatz ricor, E quar no trob valedor Qu’ab leis me pose’ aiudar, Mas precs e merce clamar,
Sans cela, je n’aurais pas de salut (secours); Mais quand, me sachant vaincu, Ma dame suit un tel principe Qu’elle veut que, vaincu, la vainque : Car ainsi doit l’emporter La franche humilité sur la puissance (la franche et noble humilité ?) Et je ne trouve aucune aide, Qui, auprès d’elle, me puisse secourir, Autre que lui demander pitié et merci.
V E pos en sa mantenensa Aissi del tôt m’abando, Ja ,no’m deu de no ; Que ses tota retenensa Sui seus per vendr’e per dar. E totz hom fai gran folor Que ditz qu’eu me vir alhor ; Mais am ab leis mescabar Qu’ab autra joi conquistar.
Et puisque, en son pouvoir (territoire, garde, …) Ainsi, tout entier, je m’abandonne, Jamais elle ne me refuse : Car, sans aucune réserve, Je suis sien pour vendre ou pour donner, Et tout homme fait grande folie Qui dit que je me tourne ailleurs, Puisque je préfère faillir auprès d’elle Qu’avec une autre conquérir le bonheur ( me procurer de la joie).
VI E cel que long’ atendensa Blasma, fai gran falhizo ; Qu’er an Artus li Breto, On avian lor plevensa. Et eu per lonc esperar Ai conquist ab gran doussor Lo bais que forsa d’amor Me fetz a mi dons emblar, Qu’eras lo-m denh’ autreiar.
Et celui qui longue attente, Blâme, commet une grande faute : Car, hier, en Arthur, les Bretons avaient mis leur confiance, (1) Et, moi, par une longue attente J’ai conquis avec grande douceur Le baiser que la force d’amour Me fit ravir à ma dame, Et que, désormais, elle daigne m’octroyer.
VII Bels Rainiers, per ma crezensa, Noms sai par ni companho, Quar tuit li valen baro Valon sotz vostra valensa. E pos Deus vos fetz ses par E.us det mi per servidor, Servirai vos de lauzor E d’als, quant o poirai far, Bels Rainiers, car etz ses par.
Beau Rainier, par ma foi, Je ne vous connais ni pair ni compagnon, Car tous les vaillants barons Valent moins que votre vaillance. Et puisque Dieu vous fit sans égal Et me donna à vous pour serviteur, Je vous servirai en faisant votre éloge Et de toute manière que je pourrai, Beau Rainier, car vous êtes sans égal.
(1) traduction de J. Langlade : « car maintenant les Bretons ont leur Arthur où ils avaient mis leur espoir. »
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen-Age sous toutes ses formes.
Sujet : roman, livre, aventure médiévale, médecine médiévale, alchimie, Moyen-âge chrétien, science médiévale, savant, conte. Période : Moyen-âge central, XIIIe siècle Auteur : Frédéric EFFE Titre : Frères devant Dieu ou la Tentation de l’alchimiste, éditions Librinova, 2019
Bonjour à tous,
haque nouveau lecteur est un encouragement. Chaque nouveau retour est précieux. Celui-ci nous a particulièrement touché. Merci beaucoup Michelle et merci à tous ceux qui nous ont déjà fait confiance.
« J’ai terminé Frères devant Dieu et l’histoire m’a longtemps habitée. Dès le départ et tout au long du livre, j’ai été impressionnée par les descriptions si vivantes des lieux, les ambiances, la psychologie des personnages, les discussions, les idées qui s’opposaient, et la quantité de détails documentés sur le Moyen Âge. Au départ tout cela m’a rappelé — avec plaisir Le Nom de la Rose. Et puis l’intrigue a pris une tournure tout à fait originale.
En le terminant et encore maintenant, cette histoire qui se prête à différentes lectures possibles me semble très riche. Elles sont toutes très intéressantes par leur opposition entre la Raison et l’Irrationnel, la Science et la Magie, la Justice et l’Éthique, dans la recherche des questionnements d’autrefois tels qu’ils nous paraissent aujourd’hui — ainsi que ceux de notre propre temps.
Merci pour ce beau roman. »
Michelle Gales – Réalisatrice – A la recherche de Vaubeton
Notre roman Frères devant Dieu ou la Tentation de l’Alchimiste est toujours en promotion dans le cadre de notre opération spéciale « Le Moyen-Age à la plage ». Merci d’avance à tous ceux qui en feront l’acquisition et mettront, ainsi, une touche de magie médiévale dans leur été.
Une très belle journée à tous.
Frédéric EFFE
Pour Moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen-âge sous toutes ses formes
Sujet : poésie médiévale, poésie morale, moyen-français, condition humaine, auteur médiéval, poète médiéval, ignorance, folie Période : moyen-âge tardif, XVe siècle Auteur : Alain Chartier (1385(?)-1430) Ouvrage : L’Espérance ou Consolation des Trois Vertus tirée de Les Oeuvres de Maistre Alain Chartier (1617)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, en fait de long billet, voici quelques jolis vers d’Alain Chartier, sur la fragilité de la condition humaine, prise entre faiblesse, ignorance et déraison. Ils sont tirés de son ouvrage inachevé L’Espérance ou Consolation des Trois Vertus.
Chetive créature humaine, Née a travail et a paine, De fraelle corps revestue, Tant es foible et tant es vaine Tendre, passible, incertaine, Et de legier (par un rien)abbatue ! Ton penser te devertue (t’affablie), Ton fol sens te nuit et tue, Et a nonscavoir (ignorance) te maine. Tant es de povre venue Que tu ne peu’z vivre saine, Se des cieux n’es soustenue.
Alain Chartier – L’Espérance ou Consolation des Trois Vertus
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen-Age sous toutes ses formes.