Sujet : bibliographie, auteur médiéval, médiévalisme, actualité, éducation, littérature médiévale. Période : du Moyen Âge (XVe) à nos jours. Auteur : François Villon (1431-1463) Contributeur/Editeur : Robert Dabney Peckham, Société François Villon, Université du Tennessee. 38e bulletin
Bonjour à tous,
yez, oyez ! Amis de François Villon, de son œuvre et de son actualité, le dernier bulletin de la Société François Villon signé de la plume de Robert D Peckham vient de paraître. Pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents, depuis près de 4 décennies, ce professeur émérite de littérature médiévale et bibliophile américain s’est efforcé de traquer et de répertorier toutes les parutions autour du poète du XVe siècle, à travers le monde.
Si cet universitaire passionné de Moyen Âge, tout autant que de poésie et de littérature en langue française, coule désormais des jours heureux , en savourant une retraite bien méritée, il n’en est pas pour autant moins actif. Désormais, il se consacre, en effet, presque entièrement à sa passion pour les musiques anciennes et la poésie, et a déjà donné de nombreux concerts, accompagné de son autoharpe, dans le Tennessee où il est installé.
L’actualité brûlante de l’œuvre de François Villon et sa postérité
Quant au bulletin de la Société François Villon, Robert D Peckham continue, gracieusement, de le maintenir et comme rien n’échappe à sa sagacité, vous y débusquerez les informations les plus variées au sujet de l’actualité villonnesque, en de nombreuses langues. Il peut s’agir d’ouvrages et de livres que des experts modernes ont fait paraître, mais aussi de séminaires, de conférences, ou encore de documents et d’articles en ligne. Enfin, vous y verrez également mentionnés des performances et spectacles et tout un tas de données touchant l’iconographie culturelle et les représentations plus actuelles autour de François Villon ( comics, BD, etc..). Il s’agit là de la 38ème édition.
En bref, ce bulletin (comme le site très complet qui le sous-tend) est une invitation à découvrir l’actualité de l’un de nos plus grand poète médiéval sous toutes ses formes, des plus érudites aux plus profanes. Comme nous nous intéressons, ici, au Moyen Âge historique et littéraire autant qu’à ses manifestations plus récentes et au médiévalisme, vous comprendrez mieux en quoi cette approche peut nous séduire. Pour le reste, voila longtemps que nous n’avons rien publié sur Villon, mais nous avions trouvé bonne place dans les bulletins précédents (notamment le numéro 33 et le 35).
Vous pourrez retrouver le dernier bulletin de la société François Villon (lien alternatif de téléchargement). Il faudra encore attendre pour espérer revoir en ligne le site très complet réalisé par Robert Peckham qu’hébergeait l’Université du Tennessee à Martin. L’institution a, en effet, décidé de le fermer pour de raisons liées à des choix techniques et de maintenance. L’immense travail de compilation effectué par le biographe de Villon a pu être préservé mais il attend encore de trouver un hébergement en ligne pour reprendre vie. Quoiqu’il en soit, si vous vous intéressez à l’œuvre de Villon, aux productions qu’elle a suscitée et à son influence jusqu’à nos jours, le travail de Robert Peckham est unique et ne peut être ignoré. C’est une véritable mine que nous espérons pouvoir explorer à nouveau en ligne, dans toute sa richesse et dans un proche futur.
Frédéric EFFE Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.
NB : l’illustration de l’image d’en-tête est un détail de la couverture du dernier opus de Bande Dessinée que le talentueux Luigi Critone a consacré au Villon de Jean Teulé : Je, François Villon, tome 3 : Je crie à toutes gens merci, Delcourt (2016).
Sujet : musique ancienne, galaïco-portugais, culte marial, miracle, résurrection, Moyen Âge chrétien, Espagne médiévale, pèlerinage. Période : XIIIe siècle, Moyen Âge central Titre : CSM 167, Quen quer que na Virgen fia e a roga de femença,… Auteur : Alphonse X (1221-1284) Interprète : Conservatoire de musique Thornton, Los Angeles, Californie (2014).
Bonjour à tous,
otre expédition du jour nous ramène du côté de la cour d’Espagne pour la découverte d’une nouvelle Cantiga de Santa Maria. A partir du Moyen-âge central, les pèlerinages à la vierge, avec leurs chants de louanges et leurs histoires de miracles sillonnent les routes médiévales. Au XIIIe siècle, Alfonse X de Castille, grand roi lettré de l’Espagne médiévale, décide d’en compiler ces récits en musique dans un vaste recueil.
Plus de 400 pièces dédiées à la Sainte
Le corpus des Cantigas de Santa Maria finit par dépasser les 400 pièces annotées musicalement. Elles forment une anthologie du culte marial qui déborde largement les frontières de l’Espagne. Du point de vue linguistique, ces chants à la vierge furent rédigés en galaïco-portugais, langue alors privilégiée par les poètes, troubadours et jongleurs de la péninsule ibérique et portugaise. Depuis quelque temps déjà, nous en avons entrepris, tranquillement, la traduction (voir index des cantigas déjà traduites en français actuel)
En terme de thématique, les miracles dominent largement les cantigas de Santa Maria d’Alphonse X ; tous les sujets y sont traités, y compris les plus fantastiques et surnaturels (protection, guérison miraculeuse, résurrection, apparition, etc…). Au XIIIe siècle, aucun obstacle ne semble pouvoir se dresser devant la foi en la Sainte Mère. Nous sommes au cœur du culte marial ; à ce moment du Moyen Âge, il s’est déjà pleinement installé, avec une vierge Marie capable d’exaucer toutes les prières des hommes et qui a pris pleinement sa place, aux côtés de son fils, « le Dieu mort en croix », si cher au monde médiéval.
La vierge réconciliatrice de tous les croyants
Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir la Cantiga de Santa Maria 167. Elle nous conte un nouveau miracle survenu, cette fois, au nord de l’Espagne, dans la province de Huesca, à l’occasion d’un pèlerinage vers le sanctuaire de la vierge de Salas. Au passage, en étudiant la Cantiga 189, nous avions déjà eu l’occasion d’y croiser le miracle d’un pèlerin empoisonné par un dragon et sauvé in extremis.
Dans la CSM 167, le récit mettra en scène une mère musulmane originaire de la ville de Borja, dans la province de Saragosse. Ayant perdu son enfant et au comble du désespoir, la pauvre femme décidera de s’en remettre à la vierge de Salas. Elle a, nous dira la Cantiga, déjà entendu parler de miracles similaires accomplis par cette vierge de Salas.
Une référence à la Cantiga 118
Concernant cette allusion, il faut, sans nul doute, y voir une référence à la CSM 118. Celle-ci conte, en effet, une histoire similaire à la Cantiga du jour. Il y est, question de la résurrection d’un enfant chrétien par la vierge de Salas justement et sur demande de la mère éplorée. Il s’agit donc là clairement d’un renvoi à l’intérieur du corpus, qui vient en renforcer la cohérence et le propos. La vierge peut accomplir deux fois le même miracle pour la consolation d’une mère, indépendamment des croyances de départ de cette dernière.
Une résurrection suivie d’une conversion
Contre la désapprobation et la véhémence d’autres femmes de sa communauté qui s’opposent au pèlerinage, la protagoniste du miracle du jour tiendra bon. Elle ira prier la vierge de Salas « à la manière des femmes chrétiennes », pour que son fils lui soit rendu. Selon le poète, sa persévérance et ses prières se verront largement récompensées puisqu’elle assistera, sans délai, à la résurrection de son fils. Saisie d’émerveillement et de reconnaissance pour avoir retrouvé son enfant vivant, la femme se convertira même à la religion chrétienne et (nous dit la cantiga), elle vouera, pour le reste de ses jours, une grande vénération à la vierge.
A l’habitude, le refrain de cette cantiga de Santa Maria scande la leçon à retenir : « Quen quer que na Virgen fia e a roga de femença, Valer ll’a, pero que seja d’outra lee en creença« . Autrement dit, la vierge Marie ou Maryam pour les musulmans (le Coran la mentionne, de son côté, à plusieurs reprises), sait écouter toutes les doléances et elle peut les exaucer, y compris celles faites par des croyants qui se sont rangés sous une autre loi que la loi chrétienne. A ce sujet, on pourra encore rapprocher ce chant à la vierge du miracle de la Cantiga de Santa Maria 181 dans laquelle la sainte chrétienne répondra à l’appel des musulmans, en volant au secours du Khalife de Marrakech et de ses gens.
L’Espagne médiévale au cœur de Los Angeles
Pour la version musicale de la Cantiga du jour, nous avons choisi une interprétation en provenance d’Outre-Atlantique et du Conservatoire de musique de l’Université de Thornton (University of Southern California Thornton School of Music). Cette école de musique américaine, basée à Los Angeles, a vu le jour, il y a près de 150 ans, en 1884. Elle forme, depuis, ses étudiants à l’apprentissage des musiques et des instruments les plus divers, ce qui inclue des formations aux musiques anciennes, mais aussi des répertoires plus modernes, pour des cursus complétés par des cours dans des matières théoriques variées.
Aujourd’hui, cette école de musique californienne affiche plus que jamais l’ambition de préparer ses apprenants à des carrières d’envergure internationale. On jugera de la qualité de leur formation autant que du talent de ces derniers avec cette interprétation pleine de légèreté de la cantiga 167. La performance date de 2014 et nous l’avons empruntée à la chaîne YouTube officielle de l’établissement dédié aux musiques anciennes. Si vous êtes amateurs de musiques anciennes, vous pourrez y trouver de nombreuses pièces en provenance de répertoires médiévaux et baroques.
La Cantiga de Santa Maria 167 et sa traduction en français actuel
Esta é como hua moura levou seu morto a Santa Maria de Salas, e ressucito-llo.
Quen quer que na Virgen fia e a roga de femença, Valer ll’a, pero que seja d’outra lee en creença.
Celle-ci (cette cantiga) raconte comment une femme musulmane emporta son enfant défunt à Sainte Marie de Salas, qui le ressuscita.
Quiconque a foi en la Vierge et la prie avec ardeur sera entendu (valorisé, protégé), même s’il suit une autre loi en matière de religion.
Desta razon fez miragre Santa Maria, fremoso, de Salas, por ûa moura de Borja, e piadoso, ca un fillo que avia, que criava, mui viçoso, lle morrera mui coitado dûa [muy] forte doença. Quen quer que na Virgen fia e a roga de femença…
A ce propos, Sainte Marie de Salas fit un beau miracle, plein de piété, pour une femme maure de Borja, Qui avait un fils très beau qu’elle élevait Et qui mourut très affligé par une maladie très grave. Quiconque a foi en la Vierge et la prie avec ardeur…
Ela, con coita do fillo, que fezesse non sabia, e viu como as crischãas yan a Santa Maria de Salas, e dos miragres oyu que ele fazia, e de fiar-sse na Virgen filloumui grand’ atrevença; Quen quer que na Virgen fia e a roga de femença…
Pleine d’affliction pour l’enfant et ne sachant que faire, Elle vit comment les chrétiennes allaient en pèlerinage à Sainte-Marie De Salas, et entendit parler des miracles qu’elle avait accomplis Et en décidant de placer sa foi en la vierge, elle fit montre d’une grande audace Quiconque a foi en la Vierge et la prie avec ardeur…
E comendou-ll’o menynno e guisou ssa offerenda. Mais las mouras sobr’aquesto lle davan mui gran contenda; mais ela lles diss’: « Amigas, se Deus me de mal defenda, a mia esperença creo que vossa perfia vença. Quen quer que na Virgen fia e a roga de femença…
Et elle lui recommanda l’enfant et prépara son offrande. Mais les femmes maures, à ce propos, lui firent de grands reproches ; Mais elle leur rétorqua : « Mes amies, si Dieu ne me protège pas du mal, Je crois que mon espérance vaincra votre insistance pesante. Quiconque a foi en la Vierge et la prie avec ardeur…
Ca eu levarei meu fillo a Salas desta vegada con ssa omagen de cera, que ja lle tenno conprada, e velarei na eigreja da mui benaventurada Santa Maria, e tenno que de mia coita se sença. » Quen quer que na Virgen fia e a roga de femença…
Car j’emménerai mon fils à Salas, cette fois, Avec une image en cire (1) que j’ai déjà achetée Et je veillerai en l’Eglise de la bienheureuse Sainte Marie, et je tiens pour sûr qu’elle se souciera de mon affliction. » Quiconque a foi en la Vierge et la prie avec ardeur…
E moveu e foi-sse logo, que non quis tardar niente, e levou seu fillo morto, maravillando-ss’a gente; e pois que chegou a Salas, diss’aa Virgen: « Se non mente ta lee, dá-me meu fillo, e farey tig’avêença. » Quen quer que na Virgen fia e a roga de femença…
Puis, elle prit congé et s’en fut, car elle ne voulait point tarder Et elle emporta son fils défunt, en suscitant l’émotion de tous, Et une fois qu’elle fut arrivée à Salas, elle dit à la vierge : « Si ta loi n’a pas menti Rends-moi mon fils et je te montrerai une grande reconnaissance. » (2) Quiconque a foi en la Vierge et la prie avec ardeur…
Ua noite tod’enteira velou assi a mesquinna; mas, que fez Santa Maria, a piadosa Reynna? ressucitou-lle seu fillo, e esto foi muit’aginna; ca a ssa mui gran vertude passa per toda sabença. Quen quer que na Virgen fia e a roga de femença…
Une nuit entière, la pauvre femme veilla ainsi Mais que fit alors Sainte Marie, la reine pleine de miséricorde ? Elle ressuscita son fils, et cela survint très rapidement ; Car sa très grande vertu dépasse tout entendement. Celle qui a foi en la Vierge et la prie avec ardeur…
Quand’aquesto viu a moura, ouv’en maravilla fera, ca ja tres dias avia que o fillo mort’ouvera; e tornou logo crischãa, pois viu que loo vivo dera Santa Maria, e sempre a ouv’en gran reverença. Quen quer que na Virgen fia e a roga de femença…
Quand la femme maure vit cela, elle en fut tout émerveillée Car cela faisait déjà trois jours que son fils était mort : Et après cela, quand elle vit qu’il était vivant grâce à Sainte Marie, Elle se fit chrétienne,et pour toujours, elle voua à cette dernière une grande vénération. Quiconque a foi en la Vierge et la prie avec ardeur…
(1) il s’agit d’une statuette de cire faite à l’effigie de l’enfant défunt. La CSM 118 fait allusion à la même pratique. (2) reconnaissance (union, accord, pacte, concorde)
En vous souhaitant une belle journée !
Fred Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
NB : concernant l’enluminure de l’image d’en-tête, elle est également tirée Ms T1 dit Codice rico de la Bibliothèque Royale de l’Escurial à Madrid. Ce manuscrit daté du XIIIe est contemporain d’Alphonse X. Il peut être désormais consulté en ligne.
Sujet : poésie, élégie, courtoisie, sentiment amoureux, moyen-français, auteur, poète médiéval. Auteur : Clément Marot (1496-1544) Période : Moyen Âge tardif, Renaissance Titre : « Le plus grand bien qui soit en amitié » Ouvrage : Œuvres complètes de Clément Marot, Tome 2, Pierre Jannet (1873)
Bonjour à tous,
ous revenons, aujourd’hui, à l’œuvre poétique de Clément Marot. Au début du XVIe siècle, ce poète de cour s’inscrivit à la charnière du monde de la renaissance et du Moyen Âge. S’il ne cacha pas son goût pour des poètes et des textes médiévaux, comme Le Testament de Villon ou même LeRoman de la rose qu’il édita, il puisa également largement dans les auteurs antiques et on pourra voir en lui, la marque d’une certain renouveau littéraire propre au XVIe siècle.
En dehors de cela, Marot se fit connaître pour son esprit, ses traits d’humour mais aussi pour son œuvre abondante et plus grave, par endroits, qui comprend la traduction des psaumes. Fils du rhétoriqueur Jehan Marot, il fut d’abord protégé de François 1er, mais il eut par la suite quelques déboires qui l’obligèrent à l’exil, hors de France, et en particulier, près des cours italiennes (voir sa biographie).
L’élégie, un genre antique
Nous vous avons présenté, jusque là, un certain nombre d’épigrammes, de dizains et de pièces courtes de Clément Marot. Aujourd’hui, nous le retrouvons pour une élégie, genre qu’il contribua à créer en français, en lui prêtant sa plume, son talent et son sens des chutes.
L’élégie est une forme de poésie lyrique, qui avait été connue des grecs avant de passer ensuite aux romains. Elle fut favorisé par certains poètes antiques pour exprimer des thèmes variés, dont notamment le sentiment amoureux, mais toujours sur une note assez triste et mélancolique.
De Marot à la Pléiade
A la fin du Moyen-âge et aux débuts de la renaissance, l’élégie ressurgira donc en langue française avec l’aide de Clément Marot qui œuvrera à la réhabiliter, en tant que genre poétique à part entière (1). La Pléiade acceptera cet héritage de Marot, mais Joachim du Bellay, soucieux de marquer la différence entre son école et l’œuvre de Marot, entrera bientôt dans le débat. A la suite du poète de Cahors, il reconnaîtra l’élégie comme un genre convenable, tout en y mettant la condition qu’on revienne à la tristesse ou la gravité antique d’un Ovide ou d’un Horace (2).
Autrement dit, la légèreté de Marot, ses traits d’esprit et son fréquent badinage lui seront, à nouveau, reprochés. Pour la Pléiade, la poésie est une affaire sérieuse et c’est un raison suffisante pour écarter Marot ou ses héritiers de leur horizon. En relisant les élégies de Marot pourtant (il nous en a laissé un peu plus d’une vingtaine), on notera que si le poète de cahors continue d’y manier la plume avec talent, légèreté et esprit, il renoue tout de même, par endroits, avec le ton un peu mélancolique du genre originel des élégies.
Notes
(1) L’élégie au XVIe siècle, Robert G Mahieu, Revue d’histoire littéraire de la France, numéro 3/4, 1939. (2)Les élégies de Clément Marot, V.L Saulnier, éditions de la Sorbonne, 1968
Elégie, Clément Marot
Le plus grand bien qui soit en amitié, Après le don d’amoureuse pitié , Est s’entr’escrire, ou se dire de bouche , Soit bien , soit dueil , tout ce qui au coeur touche : Car si c’est dueil, on s’entrereconforte ; Et si c’est bien, sa part chacun emporte. Pourtant je veux, mamye, et mon desir, Que vous ayez votre part d’un plaisir Qui en dormant l’autre nuict me survint.
Advis me fut que vers moy tont seul vint Le dieu d’amours , aussi cler qu’une estoille , Le corps tout nud, sans drap, linge, ne toille, Et si avoit, afin que l’entendez, Son arc alors, et ses yeux desbandez, Et en sa main celuy traict bien heureux Lequel nous feit l’un de l’autre amoureux. En ordre tel, s’approche et me va dire : Loyal amant, ce que ton coeur desire Est asseuré : celle qui est tant tienne Ne t’a rien dit (pour vrai) qu’elle ne tienne ; Et, qui plus est, tu es en tel crédit, Qu’elle a foy ferme en ce que luy as dit.
Ainsi amour parloit, et en parlant M’asseura fort. Adonc en esbranlant Ses aisles d’or, en l’air s’en est volé : ‘ Et au resveil je fus tant consolé , Qu’il me sembla que du plus haut des cieux Dieu m’envoya ce propos gracieux.
Lors prins la plume, et par escrit fut mis Ce songe mien, que je vous ay transmis , Vous suppliant, pour me mettre en grand heur, Ne faire point le dieu d’amour menteur.
Une belle journée à tous.
Fred Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes
NB : sur les illustrations de cet article, vous retrouverez le portrait « supposé » de Clément Marot, en tout cas celui qu’on lui associe le plus souvent. Il est tiré d’un œuvre du peintre italien Giovanni Battista Moroni (1520-1587) et s’intitule laconiquement : « Ritratto di un uomo » autrement dit « Portrait d’un homme« .
Sujet : salon médiéval-fantastique, inspiration médiévale, animations, marché médiéval, compagnies médiévales, reconstituteurs, Moyen Âge fantastique Evénement : Normannia 2023 Lieu : Parc expo Rouen, Seine-maritime, Normandie, Dates : les 11 et 12 février 2023
Bonjour à tous,
ous lui réservions un article par an, depuis sa création, avant que les mesures anti-Covid ne viennent compliquer un petit peu tout, y compris l’organisation des fêtes médiévales. Fort heureusement, après une longue absence de deux ans, le voilà enfin de retour et les habitants du pays de Rouen et de Normandie jubilent déjà à son annonce. Cette fin de semaine et durant tout le week-end, le Salon Normannia de Roue reviendra, en effet, animé de son grand marché et ses facéties médiéval-fantastiques, le parc d’Exposition de Rouen.
Au programme de Normannia 2023
Il s’agira là de la 5eme édition de ce Salon Médiéval Fantastique, somme tout assez jeune, mais qui a su réunir plus de 10000 visiteurs dès ses premières apparitions, pour une édition précédente (en 2020) culminant à 14000.
Organisé par la Fédération Française médiévale, le concept de Normannia est mixte et l’événement mêle, à la fois, des troupes et maisnies de reconstituteurs à des spectacles et animations plus orientés sur le médiéval fantastique et les mondes imaginaires, jusqu’à même l’esthétique steampunk.
On ne change pas une formule qui séduit ; ce cru Normannia 2023 ne dérogera, donc, pas à la règle et s’il n’affiche pas de thème particulier, cette année, c’est peut-être même pour laisser plus de champ libre à l’imagination de ses participants.
Cette année, du point de vue des animations, on pourra compter sur des déambulations joyeuses et en musique mais encore de l’humour, du théâtre et des scénettes variées. Incontournables de tout bon salon médiéval réussi, béhourd, combat médiéval et mêlées en armure seront aussi de la fête. Cette année, un tournoi spécial permettra même de voir s’affronter les plus grands guerriers de l’Histoire.
Pour les amateurs d’espaces ludiques, défis, énigmes, jeux anciens et jeux de plateau seront légion sur place. Ils seront complétés par la présence d’un terrain permanent de Trollball, sport aussi truculent que plaisant dans lequel le ballon a été troqué contre une tête de Troll (en même temps sûrement qu’il l’avait bien cherché). Pour clore sur ce bref aperçu des animations, et dans un registre tout aussi ludique, les visiteurs pourront encore participer à un grand concours de costumes (règlement à retrouver sur le site officiel).
Compagnies médiévales et artistes présents
La Maisnie Hellequin – Compagnie Combin’Arts. – Acus Vacuum – Atome Théâtre – Compagn Faunée – Compagnie Grall – Diex Aïe – Merwenn – Gweltaz le File – Ad tempus – les Compagnons des Terres Parallèles – Le Ragnarök des loups – Les fous de Jeu – Scalpel et Matula – Team Clash – (liste non exhaustive)
Un marché médiéval fantastique de 250 exposants
A l’habitude, Normannia complétera son offre de divertissement par son grand marché. Il sera riche, cette année, de près de 250 exposants. Autant dire qu’il y aura de quoi y faire quelques emplettes entre histoire vivante et mondes imaginaires. Comme pour toutes les dernières éditions, un stand dépôt-vente y sera également dédié aux accessoires et costumes touchant à la reconstitution historique ou aux jeu de rôle Grandeur Nature.