Sujet: art martial, combat, joute médiévale, tournoi, chevalerie, histoire vivante, Fédération française de Béhourd, reconstitution historique. Période: moyen-âge central à tardif Evénement : Tournoi championnat de France
Bonjour à tous,
our faire suite à notre article sur le Béhourd de la semaine dernière, sachez que dans le cadre des championnats de France, un tournoi de sélection pour l’Equipe de France aura lieu à Saint-Dizier, dans la Haute-Marne, les 18 et 19 mars prochain.
Si vous avez la curiosité de découvrir cette forme moderne de combat médiéval et ses joutes chevaleresques, cela peut-être une occasion rêvée. Pour participer sur le terrain, bien sûr, il vous faudra d’abord vous inscrire et être adhérent. Je ne suis pas certain qu’il soit encore trop tard pour le faire mais en contactant le site officiel de la fédération sur www.combatmedieval.com, ils sauront vous le dire.
Et puisque nous sommes dans le sujet des tournois, je ne résiste pas à vous proposer un petit montage maison autour de la série télévisée Kaamelott d’Alexandre Astier (et oui je sais, mais c’est une source inépuisable d’inspiration. Il suffit de se baisser!).
ans cet épisode intitulé Morituri, Yvain (Simon Astier) et Gauvain (Aurélien Portehaut) sont sommés par le roi Arthur (Alexandre Astier) à demi-endormi et conscient de se battre à mort, sous l’oeil affligé de Calogrenant ( Stéphane Margot) et du père Blaise (Jean-Robert Lombard).
En l’occurrence, en fait de valeureux combattants de Béhourd ou même de grand héros comme nous les décrivait Michel Pastoureau dans sa conférence sur les légendes arthuriennes, ici, nous sommes un peu loin de l’ambiance du championnat de France de Béhourd mais plus proche de « sauve qui peut ».
En vous souhaitant une excellente journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : pagan folk, paganisme, légendes celtiques, médiéval imaginaire, musique, néofolk médiéval, médiéval fantaisie, Période : médiéval fantastique Groupe : OMNIA Titre : Fee Ra Huri Album : Live On Earth (2012)
Bonjour à tous,
uand les instruments du monde médiéval fusionnent avec le folk celtique et la musique rock du côté de la Hollande, cela donne OMNIA. Bien sûr, il ne faut pas chercher ici à retrouver le réalisme d’un Hespèrion XXI ou d’un Micrologus, nous sommes face à une réinterprétation qui s’assume et dont les racines vont bien plus certainement chercher dans le folk irlandais des siècles postérieurs au moyen-âge mélangés d’autres influences, et, peut-être même encore, dans les racines folk celtiques remises au goût du jour par un nombre important de groupes dans les années soixante-dix, dans la continuité de la mouvance contestataire californien hippie.
Au delà de la musique et du sens de la fête
un mouvement et des valeurs
« OMNIA est un groupe d’amoureux inconditionnels de la nature et de Musiciens guerriers de la terre qui voyage de part le mond pour diffuser leur musique et célébrer à travers elle, l’amour de la vie, la créativité, la nature et la fantaisie avec un public de tout âge et de toute culture. » OMNIA – Biographie – Site web
Pour autant que la formation hollandaise interpelle bien plus le public sur un imaginaire celtique médiéval que sur un moyen-âge musical authentique, il faut reconnaître que l’ambiance est largement festive et les musiciens talentueux.
Folk, paganisme, et musique festive
A travers tout cela, on peut difficilement s’empêcher de penser qu’une certaine idée de la fête reste attachée à l’univers médiéval même quand il est revisité comme ici par une modernité technique et musicale assumée: « Au moyen-âge on sait faire la fête ». Cette idée semble relativement partagée et sans doute qu’un certain nombre de bandes médiévales Folk ou néofolk récentes lui fait écho, même s’il faut bien sûr s’entendre sur le moyen-âge auquel il est ici fait référence.
Quoiqu’il en soit, le genre musical d’OMNIA s’inscrit, de manière déclarée, dans un Folk Païen (Pagan Folk) ouvert à toutes les influences et qui ne se prive d’aucune. Au delà du positionnement musical, il faut encore dire un mot de l’ambition qui sous-tend tout cela. Il ne s’agit pas, en effet et même loin de là, que de célébrer un certain sens de la fête. Plus qu’un style de musique, le groupe veut aussi être la manifestation toute à la fois « d’un style de vie, d’une philosophie et d’une religion « naturelle » sans leader et sans règle ».
Formé autour de l’an 2000, on doit depuis à la formation hollandaise quelque chose comme dix-sept albums. Leur philosophie restant l’indépendance dans la production musicale en particulier et dans leur choix de vie en général, ils auto-produisent leur création et on peut même trouver sur leur site web, outre la possibilité d’acquérir leur musique sous toutes les forme (CD, Itunes, etc), une boutique de Tee shirts et autres « goodies » de leur cru. Ajoutons à cela qu’ils écrivent leurs chansons dans des langues aussi diverses que l’anglais, le breton, le latin, le français, le finlandais, l’arabe, l’espagnol, l’allemand, le mongolien, l’Hindi et qu’ils ont même comme le groupe MAGMA de Christian Vander l’avait fait en son temps, créé leur propre language appelé l’OMNIAN. On doit également à ses étonnants musiciens, amants de littérature, la mise en musique et la reprise de poésies célèbres de Catulle, Edgar Poe, William Blake, Shakespeare, et encore d’autres auteurs.
Un mouvement naturaliste à l’ambition globale
Au delà de sa nature festive, le folk médiéval celtique est bien souvent le signe ou la tête émergée d’un « mouvement » social qui, culturellement, nous dit bien plus que sa simple manifestation musicale. Ainsi, la formation hollandaise entend bien chanter: « la liberté individuelle, les anciennes valeurs celtiques de bien et du mal » et, à travers tout cela, prétend encore encenser une « conscience écologique globale et la connexion spirituelle entre l’homme et la nature ».
Sans vouloir généraliser, le PAGAN FOLK (folk païen) en provenance d’Angleterre, d’Allemagne ou d’Europe du Nord puise, presque de manière systématique, ses valeurs de référence dans une antique culture celtique (souvent plus rêvée qu’historique), mélangée à d’autres traditions, et ancre ses racines dans un univers pré-chrétien dont peu de choses nous sont finalement parvenues, mais dont on pourrait encore trouver les dernières traces dans la survivance de guérisseurs de tous bords et autres « sorciers » et « magiciens » que l’église romaine a poursuivi, sans relâche, de son inquisition dans les courants du XVIe et XVIIe siècles
Indéniablement, il y a encore, derrière tout cela, la marque d’un mouvement naturaliste, qui, en réaction avec la modernité et le monde post-industriel, se cherche un terrain d’élection dans une époque où l’homme était, dans l’idée, plus proche de la nature et où il vivait « en harmonie » avec elle. Concernant OMNIA, pour donner encore la dimension qui sous-tend tout cela et comprendre jusqu’où leur ambition se situe, voilà une de leur citation sur la question que je ne fais ici que traduire :
« Le monde meurt… Les singes mutant sont devenus totalement dingues. En tant qu’espèce nous devons la fermer une bonne fois pour toutes et écouter ce que la nature a à nous dire. » OMNIA – Biographie – Site web
Des racines plus imaginaires et allégoriques que réalistes
Rattachement donc à une tradition naturaliste à reconquérir, il s’agit donc bien d’ouvrir des perspectives pour le futur et pas de passéisme. Concernant cette harmonie et cette connexion perdue avec mère nature, il faut sans doute dire ici, qu’elle ne correspond pas tout à fait non plus à la réalité du monde médiéval et contient largement sa part de rêve et d’ imaginaire. Même si le moyen-âge, durant ses mille ans d’histoire, était clairement moins urbanisé que notre monde moderne, on assiste, dès le XIIIe siècle, à un premier phénomène de regroupement urbain significatif et dès le XVe cette urbanisation a déjà conduit à une déforestation déplorable qui a ouvert, par la suite, aux colons du nouveau monde, de larges voies d’exportation du bois qui commençait déjà à se raréfier en Europe.
Dans le même ordre d’idée, dans le monde médiéval historique, pour autant que la relation de l’homme avec la nature était indéniablement plus prégnante que dans notre monde post-industriel, il faut encore ajouter que c’était d’abord et avant tout, une relation de dur labeur et de travail agraire et agricole, dans le cadre d’une nature déjà largement domestiquée. Plus que le moyen-âge réel, c’est donc bien plutôt, vers les légendes celtiques et nordiques, relayées et souvent revisitées, de manière moderne, par la littérature médiévale fantastique et ses peuples naturels – elfes, trolls et autres nains de montagnes -, que nous ramène souvent cet cet idéal de connexion naturaliste moderne. Nous nous trouvons avec lui face à un moyen-âge rêvé ou « reconstruit ».
Pour mieux comprendre encore ce mouvement folk païen et même si tous les groupes ne se rattachent pas nécessairement à cela, il est encore utile d’évoquer le Wicca de Gerald Brousseau Gardner, écrivain ésotériste britannique et anthropologue qui, dans le courant du XXe siècle, présenta un modèle de religion basé sur « l’ancienne religion » et sur une fusion empruntant, à la fois, à la tradition celte, au chamanisme, au druidisme, ainsi qu’à des éléments nordiques et slaves.
Quoiqu’il en soit, il reste que la recette du Pagan Folk trouve largement son public et le succès d’OMNIA en est encore une belle preuve. Dans les espaces imaginaires où vivent encore les légendes celtiques et nordiques autant qu’un moyen-âge naturaliste à célébrer, il y a de la place pour un rêve qui , à défaut d’être toujours historiquement réaliste, parle à l’évidence, à beaucoup d’entre nous.
Fee Ra Huri, les paroles
Du point de vue des paroles, il ne faut pas sur ce morceau particulier au moins chercher la profondeur du sens et l’on se trouve presque face aux performances vocales tel que peut les affectionner un Gilles Vignault. Si vous voulez vous y entraîner en tout cas, voici les lyrics:
Wack fol’a day diddle dee dye doe Je le len ‘o je le la le len ‘o Fiddle daddle day diddle dee dye doe Ho ri f dhe ra hur
Wack fol’a Day diddle dee dye do Je le s ‘je le la o le s’ o Fiddle diddle dee dye daddle day doing Ho f ri dhe ra hur
En vous souhaitant une excellente journée!
Fred
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Sujet : réflexions, philosophie, raison, citations médiévales, Saint chrétien, moyen-âge chrétien, théologie. mystique chrétienne. Auteur : Saint-Augustin d’Hippone (354-430) Période : aube du moyen-âge, fin de l’antiquité Ouvrages : les confessions, la cité de Dieu, De la trinité.
“Les hommes s’en vont admirer la cime des montagnes, les vagues énormes de la mer, le large cours des fleuves, les côtes de l’océan, les révolutions et les astres, et ils se détournent d’eux-mêmes.” Saint-Augustin d’Hippone (354-430) – Les confessions
Bonjour à tous,
hilosophe, théologien, brillant orateur, auteur confirmé et grand mystique chrétien de la toute fin de l’antiquité, par les réflexions et les nombreux écrits qu’il léguera, Saint-Augustin influencera de manière profonde le moyen-âge chrétien. Au delà du monde médiéval, il restera même, jusqu’à nos jours, un grand auteur de référence de la théologie chrétienne et de son enseignement, même si les conceptions de Saint Thomas d’Aquin viendront à partir du XIIIe siècle quelque peu atténuer l’influence augustinienne. Sans prétendre faire ici l’hagiographie d’Augustin d’Hippone, l’oeuvre, l’homme autant que son influence ne pouvant être traités dans le cadre d’un seul article, il est tout de même important d’en dire quelques premiers mots,
Eléments de biographie
Une vie de bonheur, n’est-ce pas la chose que tout le monde veut et quepersonne au monde ne refuse? Mais où l’a-t-on connue pour la vouloir tant? Où l’a-t-on vue pour en être si épris? Saint-Augustin d’Hippone (354-430) – Les confessions
Issu d’une famille de petits propriétaires fonciers romains, Saint Augustin naît en 354, près de la fin de l’Antiquité, dans la ville de Souk-Ahras sur le territoire de l’Algérie actuelle, appelée alors Thagaste. Il mourra 76 ans plus tard, en 430 à Annaba, l’Hippone d’alors. Durant les années de sa vie et notamment durant son ministère, Rome connaîtra de nombreuses crises sous l’impulsion des incursions barbares et bien que se tenant en Afrique, Augustin se tiendra toujours proche et à l’écoute des problématiques de l’Eglise Romaine.
Dans un IVe siècle qui voit triompher et s’officialiser la religion chrétienne comme religion unique de l’Empire romain, les écoles de pensée philosophiques et les débats théologiques essaiment, et avec eux, l’interprétation des textes et les grandes questions qu’elle soulève: manichéisme, néo-platonisme, pélagianisme, donatisme, arianisme. Au fil de sa vie, la pensée de Saint-Augustin se définira par ses propres expériences personnelles et par les écoles philosophiques l’ayant influencées, autant que par les détracteurs de l’Eglise catholique ou les différents schismes auxquels sa charge d’évêque le conduira à faire face. Ces tensions dogmatiques et philosophiques lui permettront d’affiner sa propre vision de la conversion, autant que de se prononcer sur la place de l’homme face au divin et face au monde, dans sa solitude comme dans ses cités.
Les questionnements de l’homme et du divin
« Cependant, si faible que soit l’esprit humain, vicié par le péché, l’âme humaine, toujours raisonnable et intelligente… parce qu’elle a été faite à l’image de Dieu, peut, à l’aide de la raison et de l’intelligence, comprendre et voir Dieu » Saint-Augustin d’Hippone (354-430) – De la trinité
A la frontière de la philosophie et de la théologie, on glose alors, durant ces IVe, Ve siècles autour de la relation de l’homme au divin, mais aussi de l’homme au monde et les questions sont multiples.
Elles touchent la philosophie, comme la spiritualité : comment articuler foi et raison? Quel est la part de Dieu dans l’homme? Peut-il être saisi par l’esprit? Fait de chair et de matière (impure?) l’homme est-il condamné à contenir le mal en lui ou en être le foyer, contre la perfection divine de l’univers, comme les manichéens le pensent alors? Peut-il s’élever vers le divin sans renoncer totalement au monde ou se mortifier? Quelle est la place du choix dans le processus et le long chemin qui conduit à la pureté? En tant que créature de Dieu, ne la contient-il pas? Son libre arbitre seul peut-il suffire à le faire adhérer au bien et à l’affranchir du mal? Et finalement, à travers tout cela, on s’interroge sur la manière dont l’homme peut s’inscrire dans le dessein divin et y prendre sa place.
Tout au long de son ministère et à toutes les questions posées par la philosophie mais aussi par des théologiens menaçant l’église de leurs interprétations et donnant lieu aux premières hérésies, Saint-Augustin apportera la contradiction et, avec elle, la vision d’une conversion et d’une élévation faite d’une mélange entre psychologie, raison et œuvre divine, Sans démystifier l’importance des desseins et de la grâce divine à l’œuvre dans la conversion et tout en leur laissant leur part d’insaisissable et de mystère, il brossera le portrait d’une alchimie divine qui opérera le bien à travers l’homme, pour peu que ce dernier l’appel de ses vœux et soit persévérant. Se faisant, ce grand penseur, que l’on a souvent à juste titre désigné comme l’un des premiers philosophes chrétiens, se prononcera sur l’importance de l’homme, de sa raison et de ses choix au sein du destin divin.
Au delà de tous ces questionnements, Saint-Augustin introduira encore l’idée de Dieu dans la gestion de la cité et la politique et jettera les bases d’une théocratie qui entendra soumettre le pouvoir politique au divin et à ses représentants sur terre, comprenez l’Eglise et les papes.
“Ne t’en vas pas au dehors, rentre en toi-même; au cœur de la créature habite la vérité” Saint-Augustin d’Hippone (354-430) – Du maître.
Relations entre grâce et Salut, questionnement sur la liberté humaine et affirmation de la nécessité de recherches introspectives articulant foi et raison pour retrouver le chemin qui mène au divin dans une incessante quête de pureté, cité de Dieu contre cité des hommes, et tant d’autres thèmes encore, ce qui deviendra après Saint-Augustin l’augustinisme sera longtemps enseigné comme base de la philosophie. Et jusqu’à la redécouverte d’Aristote et les réflexions de Thomas d’Aquin au XIIIe siècle, les écrits et les pensées de l’évêque d’Hippone influenceront grandement le moyen-âge chrétien et la manière de penser la relation de l’homme au divin. Plus tard, dans le courant du XVIe siècle, ses pensées auront encore une grande influence sur le luthéranisme et la naissance du protestantisme. A ce jour, il demeure encore par son leg et ses œuvres une source d’inspiration et de réflexion pour les pères de l’église comme pour les philosophes chrétiens ou non d’ailleurs.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
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Sujet : poésie médiévale, satire, mots d’esprit auteur, poète, humour, querelle, épigramme. Période : fin du moyen-âge, début renaissance Auteur : Clément Marot (1496-1544) Titre : « A maistre Grenouille, poëte Ignorant »
Bonjour à tous,
‘il était encore besoin de démontrer l’esprit et l’humour caustique de Clément MAROT quand il s’y adonne, autant que sa maîtrise du verbe et de la rime jusque dans les formes courtes, nous vous proposons aujourd’hui un de ses savoureuses épigrammes. Celui-ci prend la forme d’une flèche assassine en direction d’un poète concurrent. Nous avions déjà abordé le thème des querelles par poésies et plumes interposées en abordant la biographie de cet auteur du début de la renaissance et vous pouvez valablement consulter l’article en question pour plus de détails : Clément Marot, portrait d’un esprit libre
« Bien ressembles à la grenouille : Non pas que tu sois aquatique; Mais comme en l’eau elle barbouille, Si fais tu en l’art poétique. » Clément Marot- Epigramme – A Maistre Grenouille, poète ignorant.
En vous souhaitant un excellent lundi sous les meilleurs auspices.
Fred
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