« A trop parler, on avilit les mots »
Une citation médiévale de Alphonse X de Castille,
Roi, poète, érudit du XIIIe siècle (1221-1284), moyen-âge central.
Version originale espagnole:
« El mucho hablar hace envilecer las palabras »
Bon du coup, rien à ajouter on va dire et c’est déjà presque trop. :p
Sujet : musique médiévale, musiques anciennes, troubadours modernes Ensemble, Groupe :Vox Vulgaris. Titre : Cantiga 213 (Cantigas de Santa Maria) Période : moyen-âge central, XIIIe siècle Album : the shape of medieval music to come Année : 2003
Bonjour à tous,
n peu de la musique de la formation suédoise Vox Vulgaris aujourd’hui avec leur interprétation toujours très personnelle de pièces médiévales auxquelles ils n’hésitent pas à ajouter une touche subtile d’esprit Free Jazz et de variations libres.
Nous en profitons du même coup pour continuer d’explorer le leg musical d’Alphonse X de Castille et des cantigas de Santa Maria dont cette piède du jour est encore extraite.
On nous demande souvent: – Mais combien êtes-vous donc pour animer un site web si fichtrement merveilleux et mirobolant que moyenagepassion.com?
A quoi nous répondons toujours avec modestie et d’un air entendu:
« – Attendez voir. Et bien, il y a le responsable marketing qui se la joue toujours un peu et qui ne fait que demander des budgets de promo que, cela va sans dire, nous ne lui accordons pas. Il y a tout le département production et post-production vidéo de la chaîne youtube. L’équipe documentaire qui a en charge les recherches archéologiques sur les châteaux et les différents dossiers. L’infographiste 3D qui s’occupe de recréer les mondes virtuels pour les vidéos. Il y a encore l’infographiste 2D qui se pointe toujours en retard et passe ses journées avec un casque sur la tête à écouter de la zique devant son Photoshop et puis, celui qu’on appelle le poète, qui se prend pour Rutebeuf et s’occupe des lectures poétiques en vieux français. Le journaliste qui fait des éditos et des articles et s’occupe de la tenue éditoriale du site, en relation avec l’ethno-sociologue, passionné d’histoire, qui ne sait jamais trop où s’arrêter dans ses recherches, ni comment définir la frontière entre article journalistique et thèse d’état. De temps en temps, il y a aussi des Guests pour les chroniques, comme Gonthier Bernoix de la Tanche par exemple qui porte étonnamment bien sa particule, ou encore l’écrivain qui, au train où vont les choses, sortira probablement son roman d’aventure médiévale en 2043, voir à titre posthume. Et puis bien sûr, il y a toute la troupe de comédiens de la série sur le Graal, du bestiaire médiéval fantastique et de l’autre série humoristique en cours. autant dire que nous sommes quand même un certain nombre. Et encore, ça c’est quand je ne prends pas mes médicaments parce que sinon j’arrive facilement à monter au double. »
Longue vie!
Fred « Je suis plusieurs mais on s’entend tous plutôt bien. »
Sujet : poésie, résonance médiévale, François Villon, Dizain, hommage, réhabilitation. Paroles : Théodore de Banville (1823-1891) Titre : Dizain à Villon Période : XIXe siècle
Bonjour à tous,
omme promis, il y a quelques temps, nous partageons une autre poésie de Théodore de Banville dédiée à Maistre François Villon. La dernière fois nous avions publié le verger du roi Louis ou Ballade des Pendus, hommage allégorique qu’avait rendu l’auteur du XIXe siècle aux formes poétiques de Villon tout autant qu’au contenu de son épitaphe. Cette fois-ci, la référence au poète médiéval est encore plus directe et plus qu’un hommage, ce Dizain prend même la forme d’une réhabilitation sublime de Villon lui-même et de son oeuvre.
Théodore de Banville nous offre l’image d’un Villon, rendu à jamais éternel comme Prométhée, le titan supplicié de la mythologie grecque qui s’en était allé dérober les arts du feu aux Dieux, pour les offrir aux hommes. Ce Villon à « la prunelle encore épouvantée » par son propre larcin qu’il nous dépeint, échappe définitivement à ses juges de mauvaise conscience pour devenir, rien moins que le porteur de la lumière, au service de tous les hommes. On rejoint presque ici, sur le plan de la mystique, la hauteur de vision que Michel de Meaulnes nous partageait de Villon dans un article précédent.
Le dizain à Villon de Théodore du Banville
« Sage Villon, dont la mémoire fut Navrée, hélas! comme une Iphigénie, Tant de menteurs s’étant mis à l’affût, Dans ta légende absurde, moi je nie Tout, grand aïeul, hors ton libre génie. O vagabond dormant sous le ciel bleu, Qui vins un jour nous apporter le feu Dans ta prunelle encore épouvantée, Ce vol hardi, tu ne l’as fait qu’à Dieu: Tu fus larron, mais comme Prométhée. » Théodore de Banville (1823-1891) Dizain à Villon
De nombreux auteurs ont déclamé leur admiration et même leur fascination pour la poésie de Villon, mais je ne sache pas qu’on est, jusqu’à ce jour, écrit éloge plus élevé et plus lyrique sur lui que ce dizain de Théodore de Banville.
Ce texte sera rien moins que la clôture de son ouvrage intitulé « 36 ballades joyeuses pour passer le temps » où le poète du XIXe renouait avec la forme poétique médiévale de la ballade, en la remettant au gout du jour, près de cinq siècles après qu’on l’eut presque entièrement délaissée. L’ombre de Villon passe, du reste sur l’ensemble de l’ouvrage, et on le trouve présent dès le premier dizain qui ouvre sur ces trente-six ballades joyeuses et que voici:
Dizain au lecteur
« Ami lecteur, donne-moi l’accolade, Car j’ai pour toi besogné, Dieu merci. Comme Villon qui polit sa Ballade Au temps jadis, pour charmer ton souci J’ai façonné la mienne, & la voici. Je ne dis pas que les deux font la paire. Et contenter tout le monde & son père Est malaisé, chacun garde son rang! Mais voire! avec ces rimes, je l’espère, Tu peux aussi te faire du bon sang. » Juin 1873.
Théodore de Banville
En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
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