“Le Moyen-Âge ne m’a retenu que parce qu’il avait le pouvoir quasi magique de me dépayser, de m’arracher aux troubles et aux médiocrités du présent et en même temps de me le rendre plus brûlant et plus clair.”
Citation de Jacques Le Goff, historien médiéviste (1924-2014), « A la recherche du Moyen Âge ».
Sujet : sites d’intérêt, découverte virtuelle de villages médiévaux et de charme, valorisation du patrimoine historique. Média : visites virtuelles multimédia, audio, image, vidéo Site web : on-visite.com
Bonjour à tous!
aire vivre ou revivre l’Histoire des villages de France et notamment leur riche patrimoine médiéval, voilà une des belles ambitions que se donne le site: on-visite.com, La grande originalité de l’approche de l’agence savoyarde qui gère le site web et oeuvre derrière la scène est de mettre au service de cet objectif les techniques les plus avancées du multimédia : visite virtuelle complète avec panoramas 360° en haute résolution, plan interactif des villages et des lieux d’intérêt, et même, ô merveilles de la technologie et qualité de leurs réalisations! Sons, vidéos, musiques médiévales (quand il y a matière), et surtout de véritables guides audio pour vous accompagner et vous dévoiler tous les petits secrets des lieux explorés.
n réalité, le champ d’intervention de l’agence web va au delà de la visite virtuelle de villages médiévaux ou de sites d’intérêts (naturels ou historiques), et elle offre de manière plus large ses prestations à toute compagnie ou collectivité susceptible d’être intéressée par le format multimédia proposé, mais, et c’est ce qui nous intéresse ici, de nombreux villages de caractère et d’intérêt médiéval, ont déjà été réalisés pour le compte, entre autre, du comité départemental du Gard, ainsi que pour le compte de l’agence de développement du tourisme ardéchois.
Pour notre plus grand plaisir donc, il semble que la recette plaise et permette aux villages de charme et de caractère qui sont si nombreux sur nos terres de France, de valoriser leur patrimoine historique et leurs lieux d’intérêts. Ils ont souvent tant à conter de leur Histoire et notamment de la période médiévale que nous ne pouvons que saluer l’initiative,
Bien sûr, l’expérience virtuelle aussi bien réalisée soit-elle, n’a pas pour but d’épuiser le sujet mais bien de susciter l’envie, à partir de cette première découverte, de se rendre sur place, pour découvrir le lieu et vous y balader vraiment: la visite réelle, le contact avec les habitants, le toucher de la pierre resteront à jamais irremplaçables.
Amis savoyards, laissons donc de côté nos vieilles querelles, et en bon dauphinois que nous sommes, consentons à saluer bien bas votre oeuvre et à la partager ici! 😉
Une belle journée à tous et longue vie!
Fred
pour moyenagepassion.com « A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes »
Sujet ; musique médiévale, troubadours modernes Titre : Cantiga 166, Cantique 166 Interprète : Vox Vulgaris Album : « The Shape of Medieval Music to Come »
Bonjour à tous!
ox populi est un groupe suédois fondé dans les années 90. Formé de quatre musiciens aux influences les plus diverses, du folk en passant par le rock ou la musique baroque, l’ensemble compte notamment, parmi ses membres fondateurs, l’historien essayiste Rasmus Fleischer, qui s’est fait connaître, par ailleurs, pour son activisme anti-copyright sur le web (photo ci-dessous).
Plus que d’interpréter des partitions médiévales existantes de manière « académique », et sans pour autant tomber dans le Rock médiéval, l’originalité de Vox Populi tient au fait que ces troubadours modernes se sont orientés sur une approche laissant libre court à l’improvisation des musiciens à partir du thème de base. Le fait que les artistes composent avec leur « propre modernité » et leur libre expression dans le cadre, serait ainsi la meilleure façon de restituer l’esprit de la musique médiévale telle qu’elle se jouait à l’époque. Il y a dans ce partie-pris artistique quelque chose qui rappelle bien évidement le free Jazz, mais sans en suivre ni les rythmes ni l’exécution, les thèmes de Vox populi restant résolument médiévaux. D’ailleurs, le titre de l’unique album du groupe « The shape of Medieval Music to come » : « la forme de la musique médiévale à venir » est une référence claire à Ornette Coleman (1930-2015). saxophoniste et jazzman, considéré comme l’un des pères fondateurs du Free Jazz.
Le groupe s’est produit de manière intensive jusque dans les années 2004, date à laquelle il n’a plus fait parler de lui, jusqu’à nouveau en 2007, à l’occasion d’un concert mythique en Sibérie sur l’invitation de la société philharmonique de Novosibirsk et l’ensemble médiéval Insula Magica.
De la deuxième croisade :
Saint Bernard & la bubulle d’Eugène.
« – Grand dieu! Avec c’qu’on s’est mis hier soir, j’ai pas encore bien les yeux en face des trous, moi… C’est cette bière de l’abbaye là! Entre nous, je ne sais pas ce qui z’i collent dedans les moines mais je me suis pris une de ces reculées! C’est pas compliqué cette nuit le plafond de ma cellule on aurait dit un vitrail de la Sainte mère et j’ai bien revérifié encore ce matin en me levant c’est que de la pierre donc bon… Quand j’vous dis que leur bière elle est limite hallucinogène, je sais quand même de quoi j’parle. Ça va qu’i z’étaient contents de me voir et qui fallait un peu marquer le coup, mais un de ces quatre, faudra quand même vérifier si c’est bien compatible avec la règle une bibine pareille… Bon, c’est pas tout ça mais c’est pas le moment de mollir, tout le gratin est là, et y a même le roi et la reine. On va éviter de trop les laisser mariner quand même. Alors… » Quantum praedecessores », la bubulle à Eugène, enfin la bubulle, le bide plutôt… I serait monté tout en haut du Sinaï pour nous la pondre celle-là, il aurait surement eu plus de succès… Bref, ça va pas être de la tarte mais bon on va essayer de rattraper le coup quand même. Tiens, faites-moi passer la croix, ça sera pas de trop… Allez, en piste! Edesse, deuxième expédition vers la terre Sainte! »
Bernard de Clairvaux,
Sermon de Vezelay (juste un peu avant), 31 mars 1146
Pour la petite histoire
rès de Soixante ans après qu’Ubain II ait lancé la première croisade en 1096, le pape Eugène III se décida à lancer, à son tour, une nouvelle expédition en terre Sainte, dans le courant de l’année 1146. Le comté d’Edesse, le plus oriental des États latins, était, en effet, tombé deux ans auparavant. Contrairement à l’écho favorable qu’avait suscité l’appel de la première croisade, relayé rapidement par de nombreux prédicateurs dont Pierre l’Hermite mais également par des mouvements populaires et des pèlerins, « Quantum praedecessores », la Bulle papale d’Eugène III (portrait ci-contre) ne rencontrera pas le même succès. Pourtant, bien déterminé à « conduire » l’expédition, le Saint père demandera à Bernard de Clairvaux, homme d’action et de foi de lui prêter la main pour relayer cet appel. On peut lire ça et là que Saint Bernard s’était montré, au départ, un peu tiède sur l’idée, ce qui est, par ailleurs démenti en d’autres endroits, mais il reste que son sermon de Vezelay lança véritablement et de manière forte, le départ de la deuxième croisade. Le roi de France Louis VII, mais aussi la reine Aliénor, furent convaincus et prirent la croix à Vezelay même. L’empereur Conrad III la pris un an après, à Spire. A l’exclusion de la prise de Lisbonne par les portugais que les croisés anglais auront aidé en chemin, même si la mobilisation finit par être importante, d’un point de vue militaire, on s’accorde à peu près sur le fait que cette expédition fut un fiasco total.
Le devoir de transparence
la sempiternelle question que nous ne manquerons pas de nous voir adresser concernant la fiabilité de la citation que nous livrons ici, nous répondrons encore et toujours la même chose; nous avons, comme on dit dans le métier, « nos entrées ». Bien sûr, nous nous y attendons, ceux qui se sont un peu penchés sur la vie de Bernard de Clairvaux vont surement faire leurs gros étonnés et nous dire que Saint Bernard était bien plus un pratiquant assidu et un ascète, adepte des mortifications, qu’un joyeux drille se pintant avec les autres moines. Nous sentant donc acculé, nous nous verrions alors obligé de lever le voile sur toute l’histoire de cette citation; bref, encore et encore, de parler de nos méthodes d’investigation et de dire tout le sérieux que nous y portons. (ci-contre, peinture de Olaf Simony Jensen, XIXe moines buvant à la taverne)
Pour faire court sur la fiabilité irréprochable de la source dont nous tenons notre information d’aujourd’hui, disons simplement que l’ami de confiance d’une connaissance nous a dirigé vers cette ex-relation à lui. C’est d’ailleurs, à quelques lieues d’ici, au petit matin, que la rencontre magique a eu lieu, dans un charmant petit débit de boissons. L’homme se tenait là, modeste et silencieux, au comptoir, et sans l’intuition aiguisée du chercheur aguerri, nul n’aurait pu penser un seul instant que, sous le voile des apparences presque banales de la situation, la vérité historique se tenait là, belle et placide, dans l’attente d’être révélée.
omme je l’ai dit, la patience reste toujours notre meilleure alliée et ce n’est qu’après quelques tournées pour mettre notre informateur en confiance, que ce précieux témoin de l’histoire, descendant direct du coté de sa mère d’un long lignage de vendeurs ambulants de travers de porc Vézeliens, s’est enfin décidé à nous gratifier de la citation. L’oeil humide et le doigt levé de manière sentencieuse, il nous confia avant cela :
« – Attention, ça je le tiens de mon grand père. Il me l’a dit ici-même, là où que je suis assis, justement. Je me souviens, c’était le matin et déjà à l’époque, on faisait l’ouverture au blanc ici. »
Puis, après avoir essuyé ses yeux mouillés d’émotion du revers de sa manche, il nous révéla la précieuse citation que nous partageons ici avec vous, avant d’ajouter à l’attention du tenancier, sans doute, pour voiler la grande émotion suscitée par l’évocation de son lointain aïeul qui avait laissé alors traîner une oreille indiscrète et surpris la conversation entre les religieux :
« – Bon, mais allez, Ho! On parle on parle mais faut pas s’endormir! Tiens Dédé, remets encore deux p’tits blancs sur l’ardoise du Monsieur et, après ça, on passera au pastis, je vois que c’est déjà dix heures et demi. »
Après quelques heures, je réussissais enfin à m’éclipser pour regagner, plutôt chargé et en toute hâte, mon logis. Et pour la première fois, je fis l’expérience dont, croyez-le bien. je ne tire par gloriole mais que, par souci de restitution, il me faut ici mentionner. Je fis l’expérience, disais-je, que depuis la montée dans le bus jusqu’au perron de ma modeste demeure, il demeurait possible de recouvrir l’ensemble du trajet à quatre pattes.
Bref, après cela, je pense que tout sera bien clair pour tout le monde, que nos méthodes sont irréprochables et que nous n’inventons rien!
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com
“Le Moyen-Âge ne m’a retenu que parce qu’il avait le pouvoir quasi magique de me dépayser, de m’arracher aux troubles et aux médiocrités du présent et en même temps de me le rendre plus brûlant et plus clair.”