Amour courtois et « fine amor », un point sur la question avec trois experts

Sujet  :  littérature, poésie médiévale, fine amor, amour courtois, histoire, définition, contexte d’émergence, hypothèses. Période : moyen-âge central (XIIe et XIIIe  siècles) Média :  émission de radio,  France Culture Titre :   la fabrique de l’Histoire, l’amour courtois (2016) par  Emmanuel Laurentin Intervenants : Michel Zink,  Didier Lett,  Damien Boquet. Bonjour à tous, ‘où vient la … Continuer la lecture de Amour courtois et « fine amor », un point sur la question avec trois experts

La Ballade à double entendement d’Eustache Deschamps, lecture audio

Sujet : poésie médiévale, morale,  réaliste, satirique, réaliste, ballade, moyen français Période : moyen-âge tardif, XIVe siècle Auteur : Eustache Deschamps  (1346-1406) Titre : « Ballade a double entendement, sur le temps présent» Média : lecture audio Bonjour à tous, ujourd’hui, pour faire écho à la Ballade à double entendement d’Eustache Deschamps que nous avions publié il y a quelque temps, nous vous … Continuer la lecture de La Ballade à double entendement d’Eustache Deschamps, lecture audio

Jean de Meung : mauvaise conscience et inutilité des possessions au moment de la mort

citations_medievales_
Sujet : citation, sagesse médiévale, poésie morale et satirique.
Période : Moyen Âge central
Auteur : Jean de Meung (Clopinel) (1250-1305) et Rutebeuf (1230-1285?)
Ouvrage : le codicille

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous revenons, aujourd’hui, sur le codicille de Jean de Meung, que l’on trouve, la plupart du temps, annexé aux éditions du Roman de la rose dont il fut le co-auteur. Ce texte se présente sous la forme d’un poème critique, un legs moral que l’auteur médiéval fait à ses contemporains : clercs, hommes de religions ou puissants, notamment, et dans lequel il n’hésite pas à les égratigner ou les prendre à partie.

citation_sagesse_medievale_jean_de_meung_codicille_moyen-age_central

« Chascun scet que quant l’ame de sa charoigne part,
De ce monde n’emporte avec soy point de part;
Sa desserte l’emmaine, bien ou mal s’en départ,
En aussi pou de temps comme il tonne ou espart.

Pensons que quant ly homs est au travail de mort,
Ses biens ne ses richesses ne luy valent que mort
Ne luy peuvent oster l’angoisse qui le mort,
De ce dont conscience le reprent et remort »
Jean de Meung – Le Codicille

Grand érudit, critique et moraliste, Jean de Meung n’en est pas à son galop d’essai pour ce qui est de manier la satire. Dans ce passage du codicille sur la conscience qui vient tourmenter le mourant sur son lit de douleur, il nous parlera tout à la fois :

  • de la vacuité de l’obsession d’accumuler des biens matériels et des richesses, pire encore quand ils sont acquis de manière malhonnête (« Bien mal acquis ne profite jamais »)
  • de ne pas transmettre à des héritiers de telles richesses mal acquises, au risque de leur empoisonner la vie et de les vouer eux-même « aux enfers ».

rutebeuf_troubadour_trouverre_ppete_moyen-age

Le thème de la mauvaise conscience et des tourments qui se font jour face à la mort, au sujet de ses propres inconduites, n’est pas nouveau et reste cher au moyen-âge. Nous sommes dans  l’Europe médiévale du XIIIe siècle et il est donc question ici de mettre en pratique les préceptes de morale et de conduite chrétienne, sans attendre qu’il soit trop tard : ce monde n’est qu’un passage et nous n’emmènerons rien dans l’au-delà que notre âme et nos actions passées.

On retrouvera pratiquement ses vers à l’identique chez Rutebeuf, et au vue des dates, Jean de Meung s’est certainement inspiré directement du célèbre jongleur et trouvère. Voici les vers de ce dernier, tirés de son dit de la croisade de Tunis :

« Vous vous moqueiz de Dieu tant que vient a la mort,
Si li crieiz mercei lors que li mors vos mort
Et une consciance vos reprent et remort ;
Si n’en souvient nelui tant que la mors le mort. »
Rutebeuf – Le dit de la croisade de Tunis

« Vous vous moquez de Dieu jusqu’à l’heure de la mort,
et vous lui criez grâce lorsque la mort vous mord,
que dans votre conscience sont reproches et remords;
Nul n’y pense jusqu’au moment où la mort le mord. »
Traduction de Michel Zink

Pour élargir au delà du moyen-âge chrétien occidental, dans nombre de cultures et de pratiques spirituelles, cultiver la conscience de sa propre impermanence et de sa propre mort est considéré, loin de toute forme de pensées négatives ou morbides, comme un guide efficace dans les actions de la vie (leur intensité, comme leur profondeur).

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

Anthologie poétique : le dit des ribauds de grève de Rutebeuf et un mot de la place de Grève au moyen-âge central

Sujet : poésie médiévale, poésie réaliste, satirique, trouvère, Vieux français, langue d’oil, ribauds, misère, hiver. Période : moyen-âge central, XIIIe siècle Auteur ; Rutebeuf (1230-1285?) Titre : le diz des ribaux de grève. Média : lecture audio, par André Brunot. Bonjour à tous, our commencer cette semaine sous le signe médiéval, nous vous proposons une lecture audio … Continuer la lecture de Anthologie poétique : le dit des ribauds de grève de Rutebeuf et un mot de la place de Grève au moyen-âge central