Le moyenâgeux : La « mauvaise réputation » en résonance, de Brassens à Villon

Sujet : citation, monde médiéval,  médiévale, chanson, hommage, François Villon,      Georges Brassens,    le moyenâgeux (1966)


citation-monde-medieval-georges-brassens-francois-villon


« Je mourrai pas à Montfaucon
Mais dans un lit, comme un vrai con.
Je ne mourrai, pas même pendard
Avec cinq siècles de retard.
Ma dernière parole soit
Quelques vers de Maître François,
Et que j’emporte entre les dents
Un flocon des neiges d’antan. »

Georges Brassens – Le Moyenâgeux 

Fable médiévale : le chien et la brebis de Marie de France

dragon-moyen-age-fable-ysopets-marie-de-franceSujet  : poésie médiévale, fable médiévale, langue d’oïl, vieux français, anglo-normand, auteur médiéval, ysopets, poète médiéval,   pauvreté, justice, poésie satirique
Période  : XIIe siècle, Moyen Âge central.
Titre :  Dou chien et d’une berbis  
Auteur    :   Marie de France    (1160-1210)
Ouvrage    :    Poésies de Marie de France Tome Second, par B de Roquefort, 1820, 

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionutour du  premier siècle de l’ère chrétienne, Caius Iulius Phaedrus, plus connu sous le nom de Phèdre, lègue à la postérité un grand nombre de fables. Il crée ses propres récits, mais, pour une grande part d’entre eux, marche dans les pas du grec Esope qui l’avait précédé de cinq-cents ans.

Ce double-héritage traversera le temps jusqu’au Moyen Âge pour y être repris, en partie, sous le nom d’Ysopets ou Isopets.  Ces petits récits où les personnages sont plantés par des animaux inspireront ainsi quelques auteurs médiévaux. A la fin du XIIe siècle, Marie de France  est l’un des plus célèbres d’entre deux.  Deux siècles plus tard,  au Moyen Âge tardif, Eustache Deschamps  s’y frottera aussi bien que dans une moindre mesure. Plus tard encore, au XVIIe siècle, par son talent stylistique hors du commun, Jean de  Lafontaine, donnera, à son tour,  à   ses fables antiques de nouvelles lettres de noblesse. Aujourd’hui, nous étudions ensemble la fable médiévale de Marie de France intitulée : dou chien et d’une brebis.

Ou comment les puissants  utilisent
la justice pour dépouiller les faibles

deco_fable_medievale_marie_de_franceOn trouve la trace de cette fable du Chien et de la Brebis chez Phèdre. Elle est , toutefois, reprise    dans des formes un peu différentes chez Marie de France. Chez les deux auteurs, la justice est instrumentalisée de manière perfide par les puissants, au détriment des faibles. En effet, ces derniers  n’hésiteront pas à  produire de faux témoins pour dépouiller la brebis, éternel symbole de pauvreté, d’innocence et de faiblesse. Dans les complices de la malversation, la poètesse franco-normande a ajouté un rapace, qu’on ne trouve pas chez Phèdre et qui vient renforcer cette idée de collusion des prédateurs.

La fin de la fable de Phèdre est aussi  plus heureuse puisque la Brebis paye ce qu’on lui réclame injustement  mais ne périt pas.   Egalement, le loup s’y trouve punit de son mensonge et la notion d’une justice transcendantale est mise en avant : les dieux le font tomber dans une fosse pour son mensonge. Chez Marie  de France, la fin est sans appel. L es pauvres et les faibles  sont sacrifiés par les puissants et on se partage leurs avoirs (et, même leur chair) entre prédateurs.   Faut-il y voir le simple reflet du pessimisme  de la poétesse ? On serait plutôt tenté d’y  décrypter l’influence contextuelle de maux de son temps qu’elle entend dénoncer ainsi, ouvertement.

Le Brebis, le chien et le loup chez Phèdre

Les menteurs n’évitent guère la punition de leurs méfaits. Un Chien de mauvaise foi demandait à la Brebis un pain qu’il soutenait lui avoir laissé en dépôt. Le Loup, cité comme témoin, affirma qu’elle en devait non pas un, mais dix. La Brebis, condamnée sur ce faux témoignage, paya ce qu`elle ne devait pas. Peu de jours après elle vit le Loup pris dans une fosse : « Voilà, dit-elle, comme les dieux récompensent le mensonge! »

 Les Fables de Phèdre, traduites par  par M. E. Panckoucke   (éd de 1864) 

fable-medievale-ysopet-marie-de-france-chien-berbis-moyen-age-vieux-francais-oil


Dou Chien et d’une berbis
dans l’oïl    franco-normand de Marie de France

Or cunte d’un Chien mentéour
De meintes guises trichéour,
Qui une Berbis emplèda
Devant Justise l’amena.
Se li ad un Pain démandei
K’il li aveit, ce dist, prestei;
La Berbiz tut le dénoia
E dit que nus ne li presta.
Li Juges au Kien demanda
Se il de ce nus tesmoins a
Il li respunt k’il en ad deus,
C’est li Escufles è li Leus.
Cist furent avant amenei,
Par sèrement unt afermei
Ke ce fu voirs que li Chiens dist:
Savez pur-coi chascuns le fist,
Que il en atendoient partie
Se la Berbis perdeit la vie.

Li Jugièrres dunc demanda
A la Berbis k’il apela,
Pur coi out le Pain renoié
Ke li Chienz li aveit baillié,
Menti aveit pur poi de pris
Or li rendist ainz qu’il fust pis.
La Chative n’en pot dune rendre
Se li convint sa leine vendre,
Ivers esteit, de froit fu morte,
Li Chiens vient, sa part enporte
È li Escoffles d’autre par;
E puis li Leus, cui trop fu tard
Ke la char entre aus detreite
Car de viande aveient sofreite.
È la Berbiz plus ne vesqui
E ses Sires le tout perdi.

Cest essample vus voil mustrer,
De meins Humes le puis pruver
Ki par mentir è par trichier,
Funt les Povres suvent plédier.
Faus tesmoignages avant traient,
De l’avoir as Povres les paient;
Ne leur chaut que li Las deviengne,
Mais que chascuns sa part en tiengne.

Du chien et de la brebis
Adaptation en français moderne

NB : nous avons fait le choix d’une adaptation libre et versifiée plutôt qu’une traduction littérale.

On conte d’un chien menteur
Aussi tricheur que trompeur,
Qui, au tribunal, attaqua
Une brebis pour qu’on la jugea.
Un pain elle devrait rembourser
Que, jadis, il lui a prêté.
La brebis nia sans délai :
« Jamais tel prêt ne lui fut fait !
Aussi, le juge requit du chien
Qu’il puisse produire un témoin.
 Le chien rétorqua, sentencieux :
« Milan et loup : ils  seront deux »
Ainsi, témoignèrent les compères 

Et, sous serment, ils affirmèrent
Qu’ils confirmaient du chien, les dires.
Savez-vous pourquoi ils le firent ? 
C’est qu’ils en tireraient partie
Si la brebis perdait la vie.

Lors, le juge demanda,
A la brebis qu’il convoqua
Pourquoi avoir nié qu’un pain
Lui fut bien prêté par le chien ?
C’était là piètre menterie
Qu’elle rende ce qu’elle avait pris !
La pauvrette qui n’avait rien
Dut vendre sa laine à bas prix.
C’était l’hiver elle en périt.
Le chien vint prélever sa part,
Puis le milan vint à son tour 
Et puis le loup, un peu plus tard,
Ainsi la chair fut partagée
Car de viande on avait manqué
Et c’en fut fait de la brebis
Que ces seigneurs avaient trahie. 

Moralité

Cet exemple nous montre bien
(et je pourrais en trouver maints)
Comment par ruse et perfidie
On traîne    les pauvres en plaidoirie
Leur opposant de faux témoins
Qui se payent sur leurs maigres biens.
Peu leur chaut de ce qu’il devienne,
Pourvu que chacun, sa part, prenne.


En vous souhaitant une très belle  journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.

Hors champ : le long hiver de la Covid 19

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionprès le déconfinement amorcé au courant du mois de mai et comme on l’imagine, pour bien des établissements culturels, rouvrir ses portes ne sera  pas suffisant pour que les visiteurs s’y engouffrent. Les changements drastiques effectués au Puy du Fou pour accueillir le public le démontrent. Face à la crise, il est important de continuer à marquer clairement son engagement sanitaire.  Du reste, d’autres événements suivent déjà : quelques fêtes médiévales sont prévues dans le cadre de château notamment. Nous aurons l’occasion d’en reparler. Réjouissons-nous tout en restant prudents, au regard  des mesures  à respecter puisque le  Coronavirus  2019 n’est toujours pas éradiqué.

Loin de nos considérations historiques et médiévales habituelles et pour déroger à nos habitude, ces événements autour de  LA Covid19 (les académiciens nous expliquent qu’il faut plutôt l’abréviation du virus au féminin) soulèvent quelques réflexions que nous voulions partager ici.

L’heure du confinement

Pour prendre un pas de recul  sur les premiers volets de cette crise sanitaire, tout s’est passé comme si, le vieil adage « Pour vivre heureux, vivons caché« , que certains pouvaient partager  jusque là, était devenu  par la force des circonstances : « Pour survivre, restons cloîtré« . Plus question de choix dès lors.  A l’arrivée de l’épidémie et au vu du manque de moyens, peu d’alternatives se sont ouvertes, si peu de voies ont été tracées. L’heure était au confinement : quatre syllabes pour une mesure nécessaire (pour éviter l’engorgement des hôpitaux et au moins dans les premières semaines) et qui, paradoxalement, pouvait aussi sonner un peu comme une sentence.  

 Dans les sociétés humaines, au passé comme au présent, la réclusion imposée par un état ou une institution se rattache, le plus souvent, à   des images d’enfermement punitif, de couvre-feu, de sanctions, de violences faites aux individus. Hors de ces contextes nous n’y sommes guère habitués mais si la mesure sanitaire a emporté nécessairement une privation relative de libertés,  elle était pourtant loin  d’avoir la dureté de ces symboles.  Du reste,  si certains trublions ont eu l’oreille un peu dure, les populations ont fini, globalement, par jouer le jeu.   La pire punition de ce long confinement, sera, on le sait, la violence faite à l’économie.

Quel horizon au sortir de l’abri ?

De longues semaines d’attente plus tard, si l’annonce d’un déconfinement  a sonné pour la grande majorité, comme un soulagement, en réalité, c’est une sorte de demi-sortie tiède, sans visibilité claire et sans mesures véritablement incisives qui était proposée. Au fond, ce deuxième temps d’une crise covid19  (qui n’en finit plus de ne pas finir), ressemblait plus à une version 1.01 du confinement qu’à une véritable riposte.

Pour peu,  il en venait même à prendre les dehors de ces hivers post-nucléaires tels qu’on les voit dans les films de genre : la guerre est survenue. La bombe a été lâchée. Quelque temps ont passé. Les yeux redécouvrent la lumière  du soleil, au sortir de l’abri.  C’est bon de se sentir dehors, mais cette  poussière, encore en suspension dans l’air et qui s’étire, en paillettes,  sous les rayons de l’astre du jour, est-elle encore chargée d’invisible poison  ?  Et si c’était le cas aurions-nous le moyen d’y faire face mieux que la fois d’avant ?  La seule perspective sera-t-elle le reconfinement ? Devrons-nous encore redescendre dans l’abri et à quel prix pour notre économie ? Un seule certitude, ce déconfinement, nous le savons tous, n’est pas encore  le monde d’après. Ce monde là se fera désirer. A  entendre les politiques, il n’a pas encore de dates sur le calendrier et même plus d’horizon.

Les    pandémies apocalyptiques

Bien sûr,  on nous dira que nous forçons un peu le trait en nous servant de cette imagerie apocalyptique,  mais   tout le monde en aura saisi le fond. Et puis, nous pourrons toujours rétorquer que ce n’est pas  vraiment nous qui avons commencé. Les fictions de pandémies radicales, ou même d’un monde peuplé de survivants zombies suite à des virus extra-terrestres ou de laboratoire ont, en partie, supplanté  sur nos écrans les peurs nucléaires des années 80.

Une certaine montée en épingle autour de ce Coronavirus n’est d’ailleurs sûrement pas étrangère à cela. Depuis près de 15 ans, la presse a fait ses choux gras, de chaque nouveau virus, en surfant allègrement sur cette phobie  (vache folle, grippe aviaire, Sars, etc…).  Le sensationnalisme fait lire et fait vendre, l’aubaine était irrésistible.. Aujourd’hui, de nouveaux prédicateurs viennent aussi nous expliquer qu’ils étaient les seuls à avoir annoncé cette « Apocalypse » (légèrement sur-vendue)  de la Covid, quand cette idée est dans l’air depuis des décennies déjà.  Le monde ne les avait pas attendus pour se la repasser en boucle. Du reste, au vu du mondialisme, de l’accélération de la circulation des biens et des personnes,  évidemment, que  nous n’étions pas  prêts…

Le temps de l’impuissance et des  menteries

Quoiqu’il en soit, si on n’a pas pu sortir tout à fait indemne, ni en toute tranquillité de ce long hiver de la  Covid, c’est qu’il  n’est pas encore fini.   Nul n’est besoin que de nouvelles  terreurs  nous soient servies, une partie d’entre nous est encore sous le coup  du confinement, mais plus encore sous le choc du véritable séisme (médiatique, politique, technocratique, économique) déclenché par la venue de celui qu’on a appelé outre-atlantique et dans de grands élans dramatiques : the invisible enemy.  Angoisses spontanées et légitimes auxquelles sont venues se surajouter d’autres plus manufacturées ? Oeuvre-t-on seulement à les déconstruire autant qu’on a travaillé à les échafauder ? « Comptons nos morts au quotidien », la nouvelle conception du devoir et de l’action politique, tandis que les pseudo-experts atermoient la moindre lueur d’espoir…  Au regard des chiffres  véritables, certains esprits  ont pu, après coup, se sentir quelque peu troublés.  Bien sûr qu’une action ferme était nécessaire, mais en cas d’alerte incendie, on nous avait, jusque là, tous appris à suivre le plan d’évacuation dans le calme…

Que reste-t-il ?

coronavirus-fetes-medievales-saison-2020Alors, que nous reste-t-il, aujourd’hui, sinon ce sentiment que la Covid nous a laissé de notre propre impuissance sociale face à ces formes inévitables d’hystérie médiatique, face à  ce vent  de panique qui éclatait en février et ses foules qui s’écharpaient, déjà, dans les rayons des supermarchés, face à ce manque de moyens qui, bientôt, a éclaté  au grand jour, face encore à cette technocratie médicale qui est allée jusqu’à écharper ses médecins de terrain, face enfin aux  collusions suspectées et déjà partiellement établies avec les géants de l’industrie sectorielle.

Toutes choses nauséabondes auxquelles il nous faut ajouter   les terribles ratages d’une classe politique, férue d’idéalisme supra-nationale et d’ingénierie sociale, mais si peu armée pour partir véritablement à la guerre et prendre des décisions dans le monde réel : revirements, mensonges, interdictions, demi-autorisations, ré-interdictions, ingérence sur le terrain des prescriptions médicales et finalement bannières de non responsabilité brandies hautes devant les médias ou les commissions d’assemblée. « Les masques n’ont aucun intérêt pour le grand public« , « Nous n’avons jamais manqué de masques« ,  « J’ai interdit la chloroquine parce qu’on prend trop de médicaments« .

De l’incapacité de compter jusqu’à 3

Alors, « Rien ne sera jamais plus comme avant ».    On n’a  cessé de nous le répéter, jusqu’à l’indécence mais le pire reste que nous ne sommes  toujours  pas victorieux, pas d’avantage que nous ne sommes dans l’après Covid. Depuis 7 mois, nous avons surnagé dans des  prises de décisions qui n’ont compté que jusqu’à deux, « confinement- déconfinement » avec des graduations entre les deux. Le  temps 3 de stratégies véritables pour se donner les moyens d’une victoire ferme et sans appel n’a jamais été, véritablement, posé en perspective. La phase de  retranchement du long  confinement n’a pas été mise à profit pour l’établir. En revanche, le temps 4 de la crise économique et de ses violences à venir, lui, a déjà été avancé très largement et à maintes reprises. La guerre sanitaire n’est pas encore gagnée qu’on songe à la prochaine dont on nous promet déjà que nous la perdrons certainement. Rien ne nous est décidément épargné. Dans le discours politique français des quarante dernières années,  il n’est pratiquement jamais question de sortir la tête de sous l’eau, mais toujours d’apprendre l’apnée.

C’est un fait pourtant. Les dernières nouvelles sur la possible persistance du Coronavirus, voire sur la présence d’un certain nombre de foyers de  résurgence  dans le monde, semble l’indiquer clairement : l’ennemi n’a pas été totalement défait. On est donc bien forcé d’enjoindre à la  prudence, tout en se réjouissant au constat que les pratiques sanitaires préventives s’ancrent, chaque jour, un peu plus,  dans l’espace public : port du masque, distances physiques, gestes barrière, gestes d’hygiène…

L’horizon politique dans les mains du marché

Le peuple fera sa part du contrat sanitaire comme il y a souscrit, globalement avec sagesse, au  moment du confinement. Pour autant, saura-t-on lui offrir, cette fois-ci, un horizon véritable ? Face à la  Covid 19, l’action publique a jusque là consacré son impuissance à résoudre.  Au mieux, elle n’a eu l’ambition que d’atermoyer ou de se défausser.  Alors, va-t-elle relever enfin  la tête pour gagner cette guerre sanitaire ? Quel sera le programme ? Va-t-on daigner apprendre un peu des autres et mettre en pratique les recettes qui, ailleurs, semblent  avoir fait leur preuves ? Va-t-on accélérer le dépistage massif    et traiter les malades en les isolant ?

Sommes-nous vraiment dans le pendant ou    encore dans l’avant  ? Un avant de l’attentisme, de l’ouvrir et du fermer, un avant  impuissant à mobiliser intelligemment les énergies nationales, pour mettre en place  des stratégies fortes et concertées dans la perspective de l’éradication du problème… Continuerons-nous d’assister au triste spectacle d’une classe politique suspendue à ses propres idéaux technocratiques ? Naguère, on l’a vu compter sur le réveil d’une Europe des experts qui n’a  pas répondu présente. Hier encore, elle implorait la venue miraculeuse (à l’arrière-goût de Tamiflue) du vaccin d’un Bill Gates  ou  de grands labos privés, comme une façon de nous dire : « patientez, mes  frères, l’action politique est morte, la solution viendra du marché… »

Un bol d’air culturel, historique et médiéval : le Puy du Fou à l’heure du déconfinement

armoirie_ecu_blason-puy-du-fou-vendeeSujet  : spectacle médiéval,    animations historiques, animations médiévales, reconstitution, village médiéval, parc à thème,  spectacles historiques,  reconstituteurs. confinement,
Lieu :   Le Puy du Fou,    Les Epesses, Vendée,  Pays-de-la-Loire
Dates :     Juin 2020 à Novembre    2020

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionlors que le déconfinement continue de se dérouler prudemment sur les terres de France, certains sites culturels autour du patrimoine et notamment du Moyen Âge ont déjà repris leurs activités. Ainsi, de fin mai à courant juin, un certain nombre de musées, châteaux, abbayes et sites  médiévaux ont pu rouvrir, sous couvert, bien sûr d’adapter leurs visites aux exigences d’une crise sanitaire qui n’en finit plus de s’éterniser (voir la carte officielle du ministère de la Culture).

La réouverture du   Puy du fou

En plus  de tous ces lieux d’intérêts,  de nouvelles décisions prises  par le pouvoir exécutif français, autour de la mi-juin. ont également opté pour la  réouverture (toujours sous conditions) de  certains parcs à thème en zone verte.

puy-du-fou-evenements-medievales-parc-vendee-covid-deconfinement

Cette dernière mesure a notamment permis au célèbre parc vendéen  du Puy du Fou, de rouvrir ses portes. Les médias s’en sont fait l’écho, courant juin, et l’affaire n’a pas été sans déclencher une forme de grogne, voire quelques polémiques  de la part de certains acteurs culturels  et  politiques qui se sont posés la question d’un possible favoritisme. On sait  Philippe de Villiers,  fondateur du Puy du Fou, relativement « proche » du chef de l’Etat français ; il ne s’en est  même jamais caché, tout en en soulignant, plus d’une fois, les limites idéologiques et factuelles de cette proximité.

Nous n’entrerons pas, de notre côté, dans ces questions,  étant plutôt réjoui de voir que les loisirs et les divertissements culturels puissent être, de nouveau, proposés au public. Levier ou non,  ajoutons que cette décision  semble avoir favorisé, en plus de l’ouverture du  parc médiéval de Vendée, celle d’un grand nombre  d’autres sites culturels ou de loisirs rangés à la même enseigne et qui de fait, ont  aussi pu en bénéficier.

Des mesures draconiennes   pour un accueil
dans les meilleures conditions

Pour assurer l’accueil de leurs visiteurs 2020 sous les meilleures auspices,  les organisateurs du Puy du Fou  ont  mis le paquet sur la qualité des animations autant que sur les aménagements et les grandes précautions sanitaires.  Ainsi, du côté des réservations et au vu du contexte, une plus grande flexibilité a été ménagée  avec même des solutions sur mesure pour répondre au mieux aux contraintes de chacun. Distances obligent : on a aussi revu les plans de circulations, les infrastructures et leurs quotas d’accueil pour réserver bien plus d’espace entre tous :  dans les spectacles, les allées, les restaurants  du parc … Un  effort logistique monumental à mesure de la  taille du parc et  de ses exigences.

evenement-medieval-spectacle-puy-du-fou-vendee-covid19--ouverture-deconfinement-2020Pour poursuivre sur l’accueil  et sur les mesures résolument sanitaires, on ajoutera des distances respectées,    des gestes barrières explicités tout du long, ou encore  un port du masque fortement recommandé et même rendu obligatoire sur certaines parties du parc.  Tout le   personnel  du parc est aussi équipé de matériel anti-covid et  350 agents sont prévus en renfort pour assurer la meilleure circulation du public. Dans ce même esprit, les restaurants   du parc se sont également organisés pour permettre aux gourmands qui le souhaiteraient, d’emporter plus simplement leur nourriture pour la consommer à l’air libre et au confort.

Enfin, pour  lister   quelques mesures fortes supplémentaires, citons la présence d’un médecin et son équipe médicale sur place, de mesures d’hygiène spéciales pour le nettoyage des installations, ainsi que 250 points de distribution de gel hydroalcoolique.   En bref,  pour la saison 2020, on devrait pouvoir se divertir et se changer les idées à moindre  risque au Puy du Fou  et le parc a mis en oeuvre tous les moyens nécessaires pour le rendre possible.

Le Puy du Fou :
Histoire  & divertissement  en grand

Dans le Top 3 des parcs à thème de France

Du point de vue des chiffres, le parc, aujourd’hui dirigé par Nicolas de Villiers a affiché, en 2019, près de 2,3 millions de visiteurs. Cette fréquentation continue de se placer dans le Top 3 des parcs d’attractions à thème français. Face à ses deux challengers principaux d’un côté, l’éternel Mickey et son Disneyland Paris qui le devance (empire culturel Disney et proximité de la capitale obligent), de l’autre, les irréductibles gaulois du parc Astérix, qu’il distance  le Puy du Fou continue de se positionner sur des thématiques qui s’attachent à l’Histoire  de France de Vendée et à la reconstitution : du divertissement donc, tout en jouant la carte du grand parc de loisirs familial à consonance éducative.

Grand Spectacles  et attractions

evenement-medieval-spectacle-puy-du-fou-vendee-covid19-ouverture-deconfinementLes animations du Puy du Fou sont nombreuses et épiques. Certaines se sont installées sur la durée pour devenir des classiques, d’autres sont  plus changeantes. En trente ans, le Parc a ainsi pu montrer sa capacité de se renouveler et de fidéliser une partie de son public, un public dont il grand soin. Ainsi, pour la saison 2020, le Puy du Fou aurait investi plus de 60 millions d’euros afin de créer de nouveaux divertissements à l’attention de ses visiteurs. Avec tant de moyens, créativité et énergie investis, on comprend dès lors qu’il ait souhaité déployer les efforts adéquats pour leur faire partager.

Au nombre de ses attractions, le parc  brille par ses grands spectacles à thème. On citera notamment Rome et les jeux du cirque, les temps médiévaux et des châteaux-forts, les vikings, l’épopée de Jeanne d’Arc, la guerre de Vendée, les mousquetaires de Richelieu, et dernièrement les Noces de Feu, spectacle spécialement réalisé pour la saison 2020.   Le parc manquerait à sa grande vocation familiale,  si à tout cela on n’ajoutait de nombreuses animations, attractions et spectacles conçues tout spécialement à destination des enfants.

La Cinéscénie

Côté programmation, on ne manquera pas non plus de mentionner la Cinéscénie, grande fresque de l’Histoire de la Vendée avec son impressionnante tribune, ses milliers de figurants et acteurs, ses centaines de cavaliers et de techniciens, mais aussi tous les effets aquatiques, pyrotechniques et spéciaux  qui lui sont associés.  Cette Cinéscénie  est , d’une certaine façon, la première pierre   de l’histoire du Puy du Fou puisqu’elle était déjà là à l’aube des années 80.

Faune, flore : un cadre d’exception

evenement-medieval-spectacle-puy-du-fou-vendee-covid-ouverture-deconfinement-2020Si, avec tout cela, vous n’étiez pas encore conquis par l’envie de partir ou  repartir à la découverte de ce fleuron du divertissement culturel et du loisir français   :   ajoutez-y encore, pour la flore, une forêt de près de 50 hectares qui est un véritable ode à la bio-diversité, une superbe roseraie, des jardins des simples et des potagers comme au Moyen Âge. Quant à la faune, vous y découvrirez plus d’un millier d’animaux domestiques ou sauvages, locaux ou plus exotiques, dont une fauconnerie qui héberge plusieurs centaines d’oiseaux répartis dans  la bagatelle de    70 espèces (et qui s’y reproduisent).

Enfin,  pour prendre parfaitement la mesure du succès de Puy du Fou, ce n’est pas par hasard que,  bien au delà des frontières, le parc s’est vu décerné, à plusieurs reprises et pour ses qualités,   le titre de Meilleur Parc du monde, en plus d’une foule d’autres récompenses. A ce stade, il ne tient donc plus qu’à vous de décider si  vous  en serez.  De notre côté, après une mise en sommeil forcé de l’agenda médiéval depuis plusieurs mois, nous sommes très heureux de pouvoir le ré-ouvrir avec le Puy du Fou.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Monde Médieval  sous toutes ses formes.

Twitter
YouTube