Sujet : événement, festival, musiques anciennes, musiques médiévales, patrimoine, églises romanes, Ars Nova, chants polyphoniques, chants de troubadours, concerts. Evénement :Festival Voix et Route Romane, « l’Alpha et l’Omega, une Histoire du Temps » Dates : du 31 août au 23 septembre 2018 Lieu : Alsace, itinérant, (route, romane)
Bonjour à tous,
noter, dors et déjà, sur l’agenda médiéval, un grand festival exclusivement consacré à la musique en provenance du moyen-âge. Il a pour nom le Festival Voix et Route Romane et il s’agit de sa 26e édition. Cet événement s’étire sur la durée d’un mois, de la fin août à la dernière semaine de septembre, et, au titre de ses particularités, il faut noter qu’il est itinérant. En suivant la route romane d’Alsace, il propose, en effet, des concerts de choix au sein de ses plus belles églises et à la découverte d’un patrimoine monumental souvent peu connu de cette région.
Depuis sa création, en 1992, par le Conseil régional d’Alsace et la Délégation régionale au Tourisme, ce bel événement culturel, à la croisée de la musique et de l’architecture romane du moyen-âge central, a reçu près de quatre-vingt-dix ensembles spécialisés dans le répertoire médiéval, parmi les plus prestigieux d’Europe. Au fil des années, il s’est imposé comme l’un des plus grand festival du genre en France. Il est, encore, et c’est une autre de ses originalités, l’un des seuls à proposer une programmation uniquement dédiée aux musiques du moyen-âge.
L’Alpha & l’Omega
Art des troubadours, Ars nova, chants polyphoniques et bien plus encore
« Je suis l’alpha et l’oméga, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant »(Apocalypse 1, 8 ).
Le thème choisi, cette année, est l’Alpha et l’Omega. Il vient clore un cycle autour de l’Histoire du temps, initié par le festival, à l’occasion de ses deux précédentes éditions. Venues de la France entière, mais encore d’Espagne, de République Tchèque et de Belgique, les formations conviés, pour cette 26ème édition, proposerons ainsi de grands concerts, récitals ou spectacles, en relation avec ce thème.
Entre l’Alpha et l’Omega, « le début et la fin » de cette histoire du temps, on pourra y découvrir de véritables fleurons de la musique médiévale. Thème oblige, ce voyage musical s’aventurera jusqu’aux rives du moyen-âge tardif et à la lisière de la renaissance : des chants d’amour courtois des troubadours du XIIIe siècle aux chants polyphoniques de l’Ars nova, en passant par l’Ars Antiqua du XIIe siècle ou encore l’exploration du culte marial au moyen-âge central, dans le bassin méditerranéen. Pour ne citer qu’une autre des nombreux prestations prévues, on aura même l’occasion d’y revisiter les Cercles de l’Enfer de Dante dans un ambitieux spectacle, mêlant narration, effets visuels et musique, proposé par la troupe La Camera delle Lacrime ,
Les formations & les concerts
Diabolus in Musica – Musica Nova – Irini – La Camera delle Lacrime – Tasto Solo – Tibutirna Ensemble & David Dorůžka Trio – Dialogos – Comet Musicke – La Note Brève – Huelgas Ensemble
Pour découvrir toute l’étendue, la richesse et l’originalité du programme concocté pour cette édition 2018 du Festival Voix et Route Romane, nous en pouvons que vous inviter à consulter son site officiel et son programme très détaillé.
Sujet : musique médiévale, chanson médiévale, amour courtois, fine amor, langue d’Oil, vieux-français, Ars Nova, compositeur médiéval, MS 146 Période : Moyen Âge central, XIIIe, XIVe
Auteur : Jehannotde Lescurel Interprètes : Ensemble Syntagma, direction d’Alexandre Danilevsky
Album : « Songe un Songe »livre-disque & media book
Au moment de ses publications, le livre-album que l’Association pour la musique ancienne avait produit sur le compositeur des XIIIe, XIVe siècles n’était hélas plus disponible à la vente et comme il l’est à nouveau, nous avons, aujourd’hui le plaisir de vous l’annoncer, ainsi que de vous en donner les liens.
Du côté musical, cette production originale propose treize titres issus de l’œuvre de Jehannot de Lescurel. En plus du CD, elle est également accompagnée d’un livre illustré de 150 pages. C’est un essai à la découverte de l’auteur médiéval, sous la plume d’Emilia Danilevsky.
A travers l’approche historique, l’analyse et la réflexion, l’auteur(e) nous propose ici de mieux approcher le caractère novateur autant que la nature originale de l’œuvre de Jeannot de Lescurel. Il faut dire qu’il existe littéralement un fossé entre ce compositeur et ses prédécesseurs. Plus que d’opérer une simple synthèse de l’art des trouvères et troubadours qui l’avaient précédé, il marque, en effet, un véritable tournant dans la musique médiévale et annonce déjà l’arrivée de l’Ars Nova.
Ajoutons que l’édition du livre est bilingue français/anglais et qu’on y trouvera encore les paroles des chansons de Jehannot de Lescurel en vieux français original, accompagnées de leur traduction en français moderne, en anglais et même en allemand.
Si vous êtes férus de Moyen Âge, de musique ancienne ou encore de lyrique courtoise, cette production ne pourra que vous intéresser. Le cas échéant, en voici le lien : J. de Lescurel. Songe un Songe
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.
Sujet : musique médiévale, musique ancienne, chanson, complainte, amour courtois. fortune. Titre : Tels rit au main qui au soir pleure Œuvre : le remède de Fortune. Auteur : Guillaume de Machaut (1300-1377) Période : XIVe siècle, Moyen Âge tardif Interprète : Ensemble Project Ars Nova Album : Machaut : remède de Fortune (1994)
Bonjour à tous,
ous retournons aujourd’hui au Moyen Âge tardif et à l’Ars Nova avec une complainte du grand maître de musique du XIVe siècle, Guillaume de Machaut.
La pièce « Tels rit au main qui au soir pleure » est tirée du Remède de fortune du Manuscrit ancien FR 1586, pièce d’amour courtois dans laquelle le compositeur nous conte la quête et les revers d’un poète pour conquérir la cœur de sa dame. Dans le cas du chant présent, il emprunte l’image de la roue de la fortune (la médiévale, bien sûr, pas la télévisuelle) pour décrire ses déboires amoureux. Amertume d’un sort qui frappe de manière inéluctable, sans qu’on sache comment, ni qu’on s’y attende vraiment, la roue tourne comme dans le chant « O fortuna » écrit un peu plus d’un siècle avant cette complainte de Guillaume Machaut et qui sert d’introduction à la Carmina BuranadeCarl Orff,
Nous sommes pourtant bien dans la même conception de ce sort, cette « fortune » changeante, qui abaisse ou élève dans un mouvement sans fin et contre lequel l’homme ne peut rien, qu’il soit empereur, pape, roi ou simple poète et amoureux transi :
O fortuna, extrait des chants de Benediktbeuern (Carmina Burana)
Sors immanis et inanis, rota tu volubilis, statu malus, vana salus, semper dissolubilis obumbrata et velata michi quoque niteris; nunc per ludum dorsum nudum fero tui sceleris.
Sort monstrueux Et informe, Toi la roue changeante, Une mauvaise situation, Une prospérité illusoire, Fane toujours, Dissimulée Et voilée Tu t’en prends aussi à moi Maintenant par jeu, Et j’offre mon dos nu A tes intentions scélérates.
Tels rit au main qui au soir pleure par l’ensemble Project Ars Nova
L’ensemble Project Ars Nova : la passion des musiques médiévales des XIVe, XVe siècles
Fondé aux début des années 80, au sein même de l’école suisse Schola Cantorum Basiliensis pour la recherche et pour les musiques anciennesdont nous avons déjà dit un mot ici (voir article sur l’Ensemble Syntagma), l’Ensemble Project Ars Nova ou plus laconiquement l’Ensemble PAN réunissait principalement de jeunes passionnés de musiques médiévales originaires des Etats-Unis.
Composé au départ de trois artistes, Laurie Monahan (chant mezzo-soprano), Michael Collver (chant, vièle à roue, cornet) et Crawford Young (luth), il fut bientôt rejoint par deux artistes supplémentaires: Shira Kammen (vièle, instruments à cordes et archet, ) et John Fleagle (chant ténor et harpe médiévale).
De 1985 à 1991, l’ensemble produisit huit albums autour de sa période musicale de prédilection et du répertoire médiéval de l’Ars Nova. Il fut actif jusqu’un peu avant les années 2000, date à laquelle on perd sa trace. A ce qu’il semble, ils ne se produisent donc plus en scène ou en studio et s’ils le font peut-être à quelques rares occasions, il n’existe, en tout cas, pour l’instant, aucun site web ou page facebook officielle pour le relayer.
Itinéraires artistiques
Du côté des itinéraires respectifs des cinq membres de l’ensemble, Laurie Monahan a co-fondé avec deux autres artistes, en 1995 et à Boston l’ensemble vocal Tapestry. Ce dernier, largement salué depuis par la critique, propose un répertoire qui mêle musiques médiévales et compositions traditionnelles avec des pièces plus contemporaines. Crawford Young, désormais reconnu comme un grand expert du Luth de la période du XVe siècle et devenu par ailleurs, dans le cours de années 80, enseignant à la Schola Cantorum Basiliensis, a une part active dans un autre ensemble médiéval qu’il a crée en Suisse et dirige depuis 84 : L‘Ensemble Ferrara,
Quant à Michael Collver qui prête sa voix de contre-ténor à la pièce du jour, après des contributions variées dans de nombreux ensembles, dont le Boston camerata, et des albums qu’il a pu diriger dans le courant des années 2010, il est également toujours présent, à la fois sur le terrain vocal et instrumental. On le retrouve notamment, encore tout récemment dans la formation Blue Heron, de Boston.
L’artiste John Fleagle, décédé en 1999, a laissé derrière lui un album salué par la critique et ayant pour titre World’s Bliss : Medieval Songs of Love and Death, réalisé en collaboration avec Shira Kammen. Quant à cette dernière, elle a participé, depuis son histoire commune avec le Project Ars Nova, à près de vingt albums et joué avec de nombreux ensembles de musique ancienne. Du point de vue de son actualité, on peut la retrouver aux côtés du newberry consort pour des concerts autour de la tradition séfardie.
Comme on le voit, à la triste exception de John Fleagle et pour des raisons de fait, plus que de cœur, la passion pour les musiques anciennes et médiévales n’a pas déserté les artistes de l’ensemble PAN et chacun continue de la faire vivre à sa manière, à travers son travail.
Remède de Fortune, l’album
Pour revenir à la pièce du jour, elle est tirée d’un album sorti en 94 et dédié entièrement au Remède de Fortune de Guillaume de Machaut. C’est une version épurée musicalement, et il faut avouer que l’interprétation vocale de Michael Collver, associé au son de la vièle à roue est totalement envoûtant.
Tels rit au main qui au soir pleure,
la complainte de Guillaume de Machaut
Tels rit au main qui au soir pleure Et tels cuide qu’Amours labeure Pour son bien, qu’elle li court seure Et ma l’atourne; Et tels cuide que joie aqueure Pour li aidier, qu’elle demeure. Car Fortune tout ce deveure, Quant elle tourne, Qui n’atent mie qu’il adjourne Pour tourner; qu’elle ne sejourne, Eins tourne, retourne et bestourne, Tant qu’au desseur Mest celui qui gist mas en l’ourne; Le sormonté au bas retourne, Et le plus joieus mat et mourne Fait en po d’eure.
Car elle n’est ferme n’estable, Juste, loyal, ne veritable; Quant on la cuide charitable, Elle est avere, Dure, diverse, espouentable, Traitre, poignant, decevable; Et quant on la cuide amiable, Lors est amere. Car ja soit ce qu’amie appere, Douce com miel, vraie com mere, La pointure d’une vipere Qu’est incurable En riens a li ne se compere, Car elle traïroit son pere Et mettroit d’onneur en misere Deraisonnable.
Fortune est par dessus les drois; Ses estatus fait et ses lois Seur empereurs, papes et rois, Que nuls debat N’i porroit mettre de ces trois Tant fus fiers, orguilleus ou rois, Car Fortune tous leurs desrois Freint et abat. Bien est voirs qu’elle se debat Pour eaus avancier, et combat, Et leur preste honneur et estat Ne sai quens mois. Mais partout ou elle s’embat, De ses gieus telement s’esbat Qu’en veinquant dit: « Eschac et mat » De fiere vois.
Einsi m’a fait, ce m’est avis, Fortune que ci vous devis. Car je soloie estre assevis De toute joie, Or m’a d’un seul tour si bas mis Qu’en grief plour est mué mon ris, Et que tous li biens est remis Qu’avoir soloie. Car la bele ou mes cuers s’ottroie, Que tant aim que plus ne porroie, Maintenant vëoir n’oseroie En mi le vis. Et se desir tant que la voie Que mes dolens cuers s’en desvoie, Pour ce ne say que faire doie, Tant sui despris.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.
Sujet : musique médiévale, poésie médiévale, amour courtois, Ars Nova, compositeur médiéval, Roman de Fauvel, Manuscrit français MS 146 Période : Moyen Âge central, XIIIe, XIVe
Auteur : Jehannot (ou Jehan) de Lescurel(ou L’escurel) Ensemble: Syntagma et Alexandre Danilevsky
Album : livre-disque & media book sur Jehan de Lescurel
Bonjour à tous,
ous avons le plaisir de vous présenter aujourd’hui à la fois un compositeur des XIIIe, XIVe siècles, un ensemble musical ayant une prédilection pour les musiques anciennes, mais encore un livre-disque qu’ils ont édité autour de ce compositeur. En route donc pour un voyage au coeur de la musique médiévale actualisée par la vibrante passion d’artistes de notre temps !
Jehannot de Lescurel :
compositeur et poète des XIIIe, XIVe siècles
Compositeur, chansonnier et poète, Jehannot de Lescurel n’a laissé pour trace que son oeuvre : trente-quatre pièces lyriques, annexées au célèbre et très satirique « Roman de Fauvel« , dans le manuscrit ancien, fr 146 de la BnF, daté du XIVe siècle. De la vie de cet artiste, pour l’instant, nous ne savons rien et les quelques hypothèses fantasques qui en avaient fait, au début du XXe siècle, un clerc à demi-criminel, pendu en 1304 à Paris pour « débauches, meurtres et vols » ont depuis été rejetées par les historiens, faute de documents pouvant l’attester; il semblerait en effet, qu’on se soit alors emballé un peu vite sur la foi d’une simple homonymie.
Malgré cette absence de biographie certifiée, du point de vue artistique, les musicologues avertis s’accordent à faire de Jehannot de Lescurel un des maîtres annonciateurs de la transition vers l’Ars Nova. On le décrit aussi comme à la synthèse de la tradition musicale des trouvères et celle des troubadours provençaux, même s’il n’est déjà plus lui-même un trouvère, mais bien un compositeur à part entière, comme le sera Guillaume de Machaut autour de la même période.
Du point de vue de leur notation, ses compositions pourraient être parmi les premières de l’Histoire de la musique occidentale et médiévale à pouvoir être jouées « littéralement ». On se souvient que les systèmes de notation musicales précédents cette période laissaient souvent un large et libre champ aux interprètes sur certains points, notamment la rythmique (voir article troubadours).
Du legs de Jehan de Lescurel, on ne dispose, pour l’instant, que d’une seule composition polyphonique même si les pièces retrouvées laissent supposer qu’il ait pu en produire bien plus. Elles sont donc toutes, à un exception près, monophoniques et se répartissent, dans des formes déjà clairement fixées, en virelais, ballades, rondeaux et Dits entés. Du point de vue des thèmes de prédilection, les chansons et poésies du compositeur gravitent autour de l’amour courtois dans un style très épuré, qui, il faut bien le dire, tranche totalement avec le ton satirique et pamphlétaire du Roman de Fauvel du MS 146 auquel on les a trouvées jointes.
SONGÉ .I. SONGE : un livre-disque original tout entier dédié à l’art de Jehan Lescurel
Faire mieux connaître et surtout donner à entendre la musique et l’art de Jehannot Lescurel, voilà donc le pari relevé par l’Ensemble Syntagma, formation spécialisée dans les musiques anciennes et qui nous en livre, aujourd’hui, une véritable étude. L’oeuvre se présente comme un Livre-Disque et le CD y est donc accompagné d’une véritable présentation sur le compositeur du XIIIe siècle. En tout, ce sont plus de 80 pages de réflexions et d’impressions sur la poésie des XIIIe, XIVe et sur l’auteur du dit « Gracieux Temps », à destination des amateurs éclairés ou simplement curieux de musique et de poésie médiévale.
Pour la partie sonore, musicale et acoustique, treize pièces du compositeur médiéval sont présentées entre versions instrumentales et lectures. En voici d’ailleurs un extrait donné par l’ensemble au Festival International de Wilz, au Luxembourg (2011).
L’ensemble Syntagma à la redécouverte des musiques anciennes ou médiévales oubliées
L’ensemble Syntagma a été fondé en 1996 par le compositeur et instrumentiste Alexandre Danilevsky. Pianiste, luthiste, vielliste, cet artiste aux multiples talents est russe de naissance, mais vit en France depuis de nombreuses années. Après avoir étudié la composition à Saint-Petersbourg, sa passion pour la musique l’a conduit à se pencher sur la « early music » qu’il a étudiée en Suisse, à la Scola Cantorum Basilensis, institut de recherche et d’enseignement spécialisé dans les musiques anciennes. Pour lui, dusse-t-elle avoir été écrite il y a 800 ans, la musique est faite pour être jouée et sa place n’est pas dans les musées. De fait, il s’emploie désormais activement à faire vivre un répertoire qui va du moyen-âge à la renaissance, et c’est à cette fin qu’il a fondé l’ensemble Syntagma.
Curieux de tout, créatif jusqu’au bout de l’âme, et entièrement dévoué à son art, Alexandre Danilevsky semble avoir une prédilection pour aller chercher dans les répertoires passés et, en l’occurrence pour ce qui nous intéresse, le moyen-âge, des oeuvres méconnues ou peu jouées, auxquelles il se plait à redonner vie. C’en est à un point qu’il caresse même l’idée de créer un jour « Un festival des premières » dans lequel on ne jouerait – pour la première fois donc – que des musiques anciennes méconnues. On en rêverait !
Pour comprendre ou réaliser l’importance que peut avoir pour lui son art, nous traduisons pour vous ces quelques lignes tirées d’un interview qu’il donnait, il y a quelque temps, à Tobias Fischer du site Tokafi.com en réponse à la question : « Quel est votre point de vue sur la scène musicale actuelle ? Y a-t-il une crise ? »
« La Crise est un état permanent pour l’artiste en recherche. En triompher suppose un acte volontaire pour donner naissance à un travail artistique. Notre musique est la fondation du monde. Quand nous l’écrivons ou nous la jouons, le monde s’arrête, sinon pourquoi le ferions-nous? Le monde repose sur notre musique, c’est ce en quoi doit croire un compositeur, sans quoi ce qu’il fait n’a aucun sens. Aller contre la marée est notre destinée, notre destin, notre devoir ou appelez cela comme vous voulez ». Alexandre Danilevsky, compositeur, directeur de l’ensemble Syntagma Tokafi.com 15 questions to A Danivelsky
Avant d’en terminer, et pour témoigner de l’excellence du travail de l’Ensemble Syntagma, ajoutons encore que la formation a déjà reçu deux Awards en 2008 et 2011 par la Medieval Music & Arts Foundation pour ses productions et enregistrements.
Pour entrer en contact avec eux, nous vous conseillons leur page facebook : Ensemble Syntagma Vous pouvez également retrouver des extraits de leurs productions sur leur chaîne youtube officielle early mysic ensemble Syntagma.
Amours que vous ai meffait, les paroles
de la chanson de Jehannot de Lescurel
Amours, que vous ai meffait, Qui amie non amée Au dous plaisant m’avez fait ? Lasse ! et point ne li agrée. Et de quelle eure fui née, Quant je n’ai loial ami ? Amours douce et desirrée, Enamourez le de mi.
J’ai grant paour que il n’ait Aillieurs mise sa pensée ; Quar tant est de dous atrait, Sa guise si savouré[e], Qu’aucune autre enamourée L’a at[r]ait, ce croi, a mi. Amours douce et desirrée, Enamourés le de mi.
Ses regars m’a du cors trait Mon cuer ; ainsi m’a navrée Doucement ; très bien me plait. Dex ! s’aussi m’avoit donnée S’amour, plus beneurée Ne seroit pour ce vous pri, Amours douce et desirrée, Enamourez le de mi.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.