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Une exposition sur les légendes arthuriennes au Château de Pierrefonds avec la BnF

expo_arthur_bnf_pierrefonds_chateau_moyen-age_legendes_arthuriennesSujet : Roi Arthur, légendes arthuriennes, roman arthurien, sources historiques, exposition,littérature, cinéma, télévision, Eugène Viollet le Duc
Période : du moyen-âge central à nos jours
Exposition : le Roi Arthur, une légende en Images.
Lieu : Château de Pierrefonds,
Pierrefonds, Oise, Hauts-de-France.
Dates : Du 20 octobre 2018 au 22 avril 2019

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionu titre des événements autour du monde médiéval à relever sur vos agendas, nous avons le plaisir de relayer ici l’annonce d’une grande exposition sur les légendes arthuriennes. Elle se tient, depuis près d’un mois dans le cadre prestigieux du château de Pierrefonds et elle y restera jusqu’au 22 avril prochain.

En partenariat avec la BNF

legendes-arthuriennes_roi-Arthur_exposition_evenement_monde_medieval_medievalisme_bnf_chateau_pierrefonds_hauts-de-FranceOuverte depuis le 20 octobre, cette invitation à la découverte du  monde  arthurien est organisée par le beau monument historique en partenariat avec la BnF. Nous sommes donc ici face à un double gage de sérieux et de qualité. Souvenons-nous que notre prestigieuse bibliothèque nationale s’enorgueillit d’un fond d’exception sur le sujet ; elle est en effet détentrice de la plus grande collection mondiale de sources, documents historiques et codex sur le roman arthurien et elle conserve également, en son sein, le fleuron des manuscrits médiévaux enluminés traitant des hauts faits du noble roi breton et de ses chevaliers.

Du moyen-âge à nos jours,
la légende en images

Des œuvres  de Chrétien de Troyes aux plus récentes productions sur la légende du Graal, cette belle exposition se propose de vous entraîner, à travers des projections d’images et d’enluminures, dans un voyage qui s’étale sur une durée de huit siècles. On verra ainsi défiler les plus célèbres héros de la quête du Graal, en suivant la piste de cette légende indémodable qui continue de fasciner et qui ne cesse de se réécrire, encore de nos jours, sous la plume de nos auteurs, scénaristes, illustrateurs ou artistes contemporains.

L’ombre de Viollet le Duc

Au cœur du patrimoine de Pierrefonds, cette belle exposition fournit encore l’occasion de suivre, dans les vastes couloirs du château, l’ombre d’Eugène Viollet le Duc, qui nous a servi de guide à plus d’un tour, ici, sur le sujet de l’architecture médiévale.

On se souvient que dans la deuxième moitié du XIXe siècle et sous Napoléon III, le grand maître architecte avait participé activement à la rénovation (on pourrait même dire au sauvetage) du prestigieux palais. Animé par la passion qu’on lui connaissait pour les édifices de l’époque médiévale, il prit même ce vaste projet à-bras-le-corps, entendant bien montrer, à travers cette réalisation et pour longtemps, la qualité et les hauteurs des savoir-faire français des XIVe et XVe siècles en matière civile, militaire et architecturale. Des légendes arthuriennes qui l’ont partiellement accompagné et même inspiré lors de ses grands travaux, il a laissé, entre autre témoignage, d’impressionnantes fresques que le public pourra découvrir  dans le cadre de cette exposition (voir photo ci-dessus chambre de l’Impératrice, château de Pierrefonds).

Du Septième art à la Télévision :
légendes, aventures et Camelot à Pierrefonds

Ajoutons que depuis le milieu du XXe siècle, ce beau monument historique classé, aujourd’hui propriété du Centre des monuments nationaux a été, à de nombreuses reprises, le théâtre de tournages cinématographiques. On n’en citera ici que quelques exemples : le Bossu de 59 avec Bourvil et Jean Marais, le Peau d’âne de Jacques Demy en 70, avec la belle Catherine Deneuve, dans les années 80, le célèbre Papy fait de la Résistance de Jean-Marie Poiré, entouré de la troupe du Splendid, à la fin des années 90, le Jeanne d’Arc de Luc Besson et encore, l’excellente série des Rois maudits, réalisée par Josée Dayan, dans les années 2000.

Plus près de nous, l’édifice a encore servi de décor à la série télévisée britannique Merlin, mais également à certaines scènes de la série Kaamelott. Cette exposition autour du Roi Arthur, devrait donc fournir l’occasion aux visiteurs d’approcher des aspects plus modernes de la légende, tout en redécouvrant le patrimoine exceptionnel du  château de Pierrefonds sous un nouvel angle.

Plus de détails sur l’exposition arthurienne à Pierrefonds ici

Une belle journée à tous.

Fred
Pour moyenagepassion.com
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Une définition médiévale de la langue de bois par Jean de Meung

miniature_medievale_jean_clopinel_jean_de_meun_clopinel_poesie_morale_moyen-ageSujet : citations médiévales, extrait poésie, sagesse médiévale, poésie morale, satirique et critique.
Auteur : Jean de Meung, Jean Clopinel (1250-1305)
Période : moyen-âge central, XIIIe siècle.
Extrait de : le codicille
Manuscrit ancien : le roman de la Rose, Arsenal 5209, Bnf.

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous partageons, aujourd’hui, un peu de la poésie de Jean de Meung (Clopinel), en forme de citation morale. Les vers sont extraits du codicille dont nous avons déjà parlé ici. C’est un texte que l’auteur médiéval adresse à ses contemporains en forme d’exhortation morale. Même si on l’a souvent référencé ou confondu avec un autre écrit du poète qui s’appelle le testament, il semble pertinent de les différencier pour s’y retrouver un peu mieux.

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“Qui autruy veult blasmer, il doit estre sans blasme;
Et qui veult en blasmer, il doit avoir du blasme*:
Bien dire sans bien faire, est comme feu de chausme
Qu’on esteient de legier* au pied ou à la paulme.”
Jean de Meung (1250-1305) Le Codicille

Adaptation/français moderne :

“Qui autrui veut blâmer, il doit être sans blâme;
Et qui veut embaumer, il doit avoir du du baume:
Bien dire sans bien faire, est comme feu de chaume
Qu’on éteint aisément du pied ou de la paume.”

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Les vers de Jean de Meun dans le manuscrit ancien et médiéval: ms Arsenal 5209 (Bnf Paris)

On retrouve notamment ce codicille dans le manuscrit ancien du XIVe siècle, ms arsenal 5209 de la Bnf. consultable en ligne ici.

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R_lettrine_moyen_age_passioneplacés dans leur contexte, ces quatre pieds de vers s’adressent aux puissants, seigneurs, gens « savants » ou religieux face au peuple et aux petites gens. Il y est question de l’importance de leur probité, autant que de nécessaire cohérence entre leurs actes et leurs paroles. Au delà de simplement dénoncer la langue de bois, Jean de Meung les enjoint à être conscients de leur exemplarité s’ils prétendent recevoir en retour respect, crédibilité et même « amours » de ceux qu’ils gouvernent ou vers lesquels ils prêchent. Plus loin, il parlera même de « suivre la voye droite ». Nous sommes donc bien dans une dimension de morale, de justice, et de justesse.

Voilà tout un programme pour qui veut se livrer à l’exercice du pouvoir ou prétendre guider ses contemporains vers quelque lumière que ce soit et voilà des mots qui, à travers le temps, n’ont pas pris une ride et que l’on peut valablement reprendre aujourd’hui.

Un excellent début de semaine à tous!

Fred
Pour moyenagepassion.com.
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L’amour courtois de Guillaume de Machaut avec Elisabeth Pawelke, Trobairitz contemporaine

Guillaume-de-Machaut_trouvere_poete_medieval_moyen-age_passionSujet : musique médiévale, musicien, trouvère, troubadour, poète médiéval, amour courtois, virelai
Titre : « Je vivroie liement»
Auteur: Guillaume de Machaut (1300-1377)
Période : XIVe siècle, Moyen Âge
Interprète :  Elisabeth Pawelke

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui, nous revenons vers le grand maître de musique Guillaume de Machaut pour partager l’un des trente trois virelais  qu’il nous a laissés. Soucieux de formaliser les genres et les compositions musicales, comme le fut son ami Eustache Deschamps de le faire pour la poésie, Guillaume  Machaut fut un des premiers à organiser de manière systématique son œuvre.

De fait, il nous a légué trois manuscrits complets sur son abondant travail de composition et d’écriture, fournissant même l’ordre dans lequel classer ses différentes œuvres musicales.  Nous retrouvons donc la pièce du jour, le virelai V23 intitulé « Je vivroie liement » (je vivrai dans la joie) dans différents manuscrits anciens enluminés, avec ou sans notation musicale, dont certains qui furent même réalisés de son vivant et à l’élaboration desquels il a certainement participé (la miniature ci-dessous est tirée de l’un deux et même de plus ancien: le manuscrit 1586 de la BnF).

Miniature tirée du plus ancien manuscrit connu des oeuvres de Guillaume de Machaut et contemporain de l'artiste - Manuscrit 1586 - Bnf
Miniature tirée du plus ancien manuscrit connu des oeuvres de Guillaume de Machaut et contemporain de l’artiste – Manuscrit 1586 – Bnf

Le virelai de Guillaume de Machaut
et sa notation musicale du XIVe siècle

Après quelques sérieuses heures de recherche, le nez plongé dans les vieux parchemins et les nombreux manuscrits anciens sur Guillaume de Machaut que l’on peut trouver notamment sur le site de la BNF, nous vous présentons, ci-dessous, ce virelai, accompagné de sa partition. Le tout  est extrait du manuscrit ancien numéroté 9221  ayant pour titre « Guillaume de Machaut: œuvres narratives et lyriques« . Cet ouvrage n’est pas tout à fait contemporain de l’artiste puisqu’il date de 1380-1395 mais il a l’avantage d’être accompagné de la notation musicale d’époque. Il n’est, encore une fois, pas le seul dans ce cas puisque les manuscrits anciens sur l’œuvre de Guillaume de Machaut ne manquent pas et dénotent bien de sa popularité comme de son influence sur la musique de son siècle et de ceux qui suivront.

Si vous en avez la curiosité, le lien direct vers le manuscrit ici.

L’interprète du jour :  Elisabeth Pawelke

On trouve quelques versions de ce morceau à la ronde dont certaines exécutées par des formations de taille moyenne avec des orchestrations conséquentes mais nous avons choisi pour l’interprétation du jour celle de Elisabeth Pawelke, Elisabeth Pawelke est une chanteuse, musicienne et harpiste qui s’est jusque là spécialisée dans les musiques anciennes et médiévales et qui connait, déjà, des débuts de carrière très prometteurs dans ces répertoires. Elle a participé, depuis plusieurs années, à plusieurs formations musique_medievale_virelai_guillaume_de_machaut_Elisabeth_Pawelkemédiévales (le groupe Almara, la formation troubadours du monde, Egeria, l’ensemble Ricci Caprici) mais elle a aussi contribué activement à la réalisation de plusieurs albums du groupe folk néo-médiéval allemand FAUN dont nous avons déjà eu l’occasion de parler ici. Elle se produit également en solo sur divers scènes européennes, où elle propose des répertoires qui vont des lais de Marie de France à des chansons d’amour courtois de troubadours ou Trobairitz médiévaux. Elle nous offre, ici, une version très épurée du virelai de Guillaume de Machaut, sans fioriture et soutenue presque uniquement par sa très belle prestation vocale.

Traduction adaptation de « Je vivroie lentement » en français moderne

On doit au musicologue américain d’origine germanique Leo Schrade d’avoir publié l’ensemble des œuvres de Machaut, dans le courant du XXe siècle, contribuant ainsi à faire mieux connaître  le maître de musique médiéval hors de nos frontières. De fait, si vous cherchez une peu à la ronde sur le web, vous vous rendrez compte qu’on parle pratiquement plus de cette pièce du jour sur des sites anglophones que sur des sites français. Dans la même veine, on trouve aussi plus facilement sa traduction et adaptation en anglaise qu’en français. Pour réparer cette ironie de l’Histoire, nous nous y sommes donc attelés et vous donnons ici quelques clés et définitions qui devraient vous permettre de mieux comprendre ce virelai :

Je vivroie liement*, (dans la joie)
Douce creature,
Se vous saviés vraiement
Qu’en vous fust parfaitement
Ma cure

Dame de meinteing (maintien) joli,
Plaisant, nette et pure,
Souvent me fait dire: « aymi » (Hélas)
Li maus que j’endure

Pour vous servir loyaument.
Et soiés seüre
Que je ne puis nullement
Vivre einsi, se longuement
Me dure.

Je vivroie liement,
Douce creature,
Se vous saviés vraiement
Qu’en vous fust parfaitement
Ma cure.

Car vous m’estes sans mercy
Et sans pité dure,
Et s’avés le cuer de mi
Mis en tel ardure (désir ardent)

Qu’il morra certeinnement
De mort trop obscure,
Se pour son aligement (soulagement)
Merci n’est procheinnement
Meüre.* (votre pitié ne tarde à venir)

Je vivroie liement,
Douce creature,
Se vous saviés vraiement
Qu’en vous fust parfaitement
Ma cure.


(1) que vous êtes l’objet de toute mon attention, mes soins, mon souci

En vous souhaitant une très belle journée !
Fred
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