n attendant de futures vidéos et aussi plus d’articles en préparation, à propos d’architecture médiévale, de châteaux et autres reconstitutions historiques, nous continuons de vous proposer un peu d’Art digital sous forme de fond d’écran gratuit. Cette fois-ci, c’est une version assez orageuse du château-fort de Bodiam, ce château anglais du XIVe siècle, construit dans le contexte de la guerre de cent ans et sur lequel nous avons déjà fait deux vidéos et articles (voir Bodiam episode 1).
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Comme la dernière fois, cette création est encore réalisée à l’aide de la sandbox du jeu vidéo medieval engineers. Attention quand même, nous ajoutons beaucoup d’effets de lumière à l’original.
Le jeu a été en alpha version jusqu’à 2020 et son développement s’est un peu arrêté en queue de poisson. Si le cœur vous dit de faire vos propres mondes et châteaux et pour plus d’informations, voici un lien permettant de l’acquérir
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Une excellente journée à tous et longue vie!
Second et dernier épisode de notre vidéo-documentaire sur le château de Bodiam au moyen-âge et sur l’architecture médiévale
Sujet : châteaux et forteresses, architecture médiévale. le château anglais de Bodiam et la guerre de cent ans. Période : 1385-1390, XIVe siècle, bas moyen-âge. Média : vidéo documentaire, reconstitution du château et de son intérieur en 3D d’après les sources archéologiques. Outil : sand box du jeu 3D médieval engineers.
Bonjour à tous bonne gens, passionnés de moyen-âge et de monde médiéval ou simplement curieux des choses de notre belle Histoire!
ous poursuivons donc aujourd’hui la présentation du château-fort de Bodiam, superbe édifice de la fin du XIVe siècle, inspiré de l’architecture Philippienne et qui se tient en Angleterre, dans l’Est du Sussex, non loin des côtes françaises et de Calais.
Pour mieux comprendre ce château et son domaine, approcher de plus près le contexte historique de la guerre de cent ans, mais aussi l’économie médiévale et féodale, n’hésitez pas à consulter le premier épisode sur le sujet ici : le Château fort de Bodiam, témoin de la guerre de cent ans, Episode 1.
Guerre de cent ans,
grandes compagnies et grande chevauchée
Dans ce deuxième épisode et cette nouvelle vidéo, nous parlons encore de la guerre de cent ans et des compagnies de routiers, ces grandes compagnies qui terrorisèrent les campagnes françaises d’alors et auxquelles le chevalier Edward Dalyngrigge, propriétaire et bâtisseur du château de Bodiam, aurait appartenu. Nous touchons également un mot de la « Grande Chevauchée » de Jean de Gand et la déroute subi par le Duc de Lancastre nous permettra, au passage, d’appréhender la réalité des grandes pandémies du moyen-âge (peste noire et dysenterie) et leur « rôle » jusque dans les batailles. Nous abordons aussi dans cet épisode les débats soulevés par les historiens anglais sur l’efficacité défensive réelle de Bodiam et nous penchons de manière plus précise sur l’architecture du château et ce que l’on peut trouver à l’intérieur de son enceinte.
L’architecture médiévale défensive
du château de Bodiam
Du point de vue de son architecture défensive, le château de Bodiam de 1390 dispose de haut murs, de nombreuses tours, de belles douves, ainsi que d’une barbacane doublée d’un haut corps de garde doté de mâchicoulis et d’assommoirs. Ses nombreuses grilles d’entrée sont aussi comme autant de sas pour freiner tout envahisseur parti à sa conquête. On y trouve encore une poterne avec sa sortie discrète à l’arrière du château en cas de siège, un puits comme dans toute bonne forteresse qui se respecte, de nombreux pont-levis et finalement, tout ce qui en fait, en apparence au moins, un véritable château-fort apte à résister et défendre son territoire.
Pourtant, malgré tous ces dispositifs défensifs et comme nous le mentionnions plus haut, de nombreux débats ont eu cours, auprès des historiens anglais de la période médiévale, pour savoir si ce beau château aurait été réellement efficace en cas d’invasion des côtes anglaises par les armées du roi de France. Un certain nombre d’arguments sont, en effet, soulevés sur ces questions que nous détaillons dans cette vidéo.
Tout le confort et le nécessaire
entre quatre murs d’enceinte
Comme nous le disions dans notre premier article, nous avons reconstitué ce château sur plans archéologiques. A ce jour, il ne reste, en effet, du Bodiam médiéval que les murs d’enceinte et les tours, et de nombreuses interrogations subsistent encore sur certaines de ses salles. On connaît, de manière certaine, la forme générale et la hauteur qu’avaient ses bâtiments mais l’on n’est pas sûr, pour une bonne partie d’entre eux, de leur affectation ni de leur usage.
Le château de Bodiam est aussi un mélange de « classicisme » et de modernité. Inspiré d’une architecture symétrique du XIIe, XIIIe siècle, il dispose de nombreux éléments qui l’inscrivent bien dans son époque et dans la « modernité » du XIVe, avec ses défenses militaires qui anticipent déjà l’arrivée, encore récente alors, de la poudre et de l’artillerie et qui ménagent des trous à canon dans ses murs d’enceinte, avec ces vingt-huit latrines qui se déversent dans l’eau de ses douves ou encore avec ses grandes cheminées et cette impression de confort qu’il donne quand on se plonge dans sa reconstitution.
A l’intérieur de ses quatre ailes, on retrouve un ordonnancement qui, même s’il reste partiellement inconnu, semble pourtant se dessiner clairement en divisions sociales, fonctionnelles, militaires ou festives. On y trouvera, notamment, une grande salle de banquet et ses grandes cuisines, une aile seigneuriale nantie d’une chapelle, des logis et cuisines pour les serviteurs, et encore d’autres choses que nous vous proposons de découvrir dans ce vidéo documentaire historique.
L’histoire de Bodiam du XIVe au XXe siècle
Pour revenir un peu sur l’histoire de Bodiam, au delà du moyen-âge qui l’a vu s’ériger, après qu’il fut construit en 1385 par Edward Dalyngrigge le château resta la propriété de sa lignée jusqu’à la mort de ce dernier. En 1470, Sir Thomas Lewknor en hérita, mais son soutien à la maison Lancastre durant « la guerre des deux roses » lui valut un siège en 1483 dont on ne connaît pas la durée mais à l’issu duquel Bodiam lui fut confisqué. Au seizième siècle, en 1542, quelques rois et passations de pouvoir plus loin, le château revînt finalement à nouveau à la lignée Lewknor.
A partir de là, Bodiam passera dans les mains de plusieurs générations de la famille Lewknor jusqu’au début du XVIIe siècle et sera ensuite vendu à John Tufton en 1639. Ce dernier s’étant rangé du côté des royalistes durant la première Révolution anglaise se verra condamné par le parlement anglais à payer une amende, et devra vendre Bodiam pour s’en acquitter. Il vendra le château à un membre de ce même parlement : Nathaniel Powell. C’est autour de cette période que le château de Bodiam sera démantelé partielle-ment. Après la première révolution anglaise, on a, en effet, détruit, de manière volontaire, de nombreux châteaux et édifices défensifs de crainte qu’ils ne puissent servir à nouveau aux partisans royalistes. La barbacane, les ponts et ponts levis ainsi que les bâtiments situés à l’intérieur du Château seront ainsi démantelés, ce qui explique, en grande partie, l’état dans lequel il se trouve aujourd’hui.
Le château restera dans la famille Powell jusqu’en 1722, date à laquelle il sera vendu à Sir Thomas Webster. Il restera dans la famille de ce dernier pendant plus d’un siècle et deviendra d’ors et déjà populaire, faisant l’objet de visites à la découverte de cette « ruine pittoresque » du XIVe siècle. Il sera à nouveau vendu en 1815 et passera ainsi dans différentes mains dans le courant du XIXe siècle, jusqu’à son acquisition par George Curzon au début du XXe, en 1916. Conscient de la valeur inestimable de ce patrimoine historique, ce dernier déploiera de grands efforts pour restaurer certaines parties du château et faire conduire également une étude archéologique et architecturale sur l’édifice. A sa mort en 1925, le château sera légué à l’institution National Trust (National Trust for Places of Historic Interest) et sera déclaré « monument historique classé ». C’est cette institution qui, aujourd’hui encore, prend grand soin de préserver le château médiéval de Bodiam et y organise les visites au public.
Voilà, mais assez parlé et place à la vidéo! Nous espérons que cette ballade dans ce beau château-fort du moyen-âge vous plaira autant qu’il nous a plu de le reconstituer et de le faire revivre pour vous à travers ce documentaire.
Une très belle journée à tous et un grand merci encore de votre présence.
Votre dévoué.
Frédéric E.
Pour Moyenagepassion.com
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C
Sujet : le château de Bodiam et son domaine, châteaux et forteresses, architecture médiévale, économie médiévale et féodale.
Période : 1385-1390, fin XIVe siècle, guerre de cent ans
Média : vidéo documentaire, reconstitution du château en 3D
Outil : sandbox du jeu 3D médieval engineers
Un Vidéo-documentaire sur le moyen-âge et la guerre de cent ans autour de la reconstitution historique de Bodiam et son domaine
L’histoire du château de Bodiam
n 1385, en pleine guerre de cent ans, le roi Richard II d’Angleterre accorde au Chevalier Edward Dalyngrigge « l’autorisation de créneler » soit de construire un château-fort pour protéger le royaume contre les « ennemis du roi ». Nous sommes dans l’Est Sussex, sur les côtes britanniques à quelques kilomètres à vol d’oiseau de Calais et ces ennemis auxquels le roi d’Angleterre fait allusion sont les français. Même si nous sommes au milieu d’une courte trêve comme il y en a eu de nombreuses pendant cette période troublée, on craint en effet une invasion par les côtes et l’on compte bien s’y préparer.
Quelques années plus tard, autour de 1390, le château de Bodiam est construit et se tient fièrement au milieu de ses douves et de son domaine. Inspiré de l’architecture philippienne, ce château de pierre très symétrique est encore debout aujourd’hui pour ce qui est de ses remparts et de ses tours au moins; l’intérieur, quant à lui, est en ruine. Même ainsi il ne perd rien de sa superbe ni de sa majesté, et reste extrêmement populaire en Angleterre. Il faut dire que ses pieds qui se reflètent dans l’eau de son fossé pour le grandir encore, le font paraître à un de ses endroits magiques comme on en trouve seulement dans les contes ou les vieilles légendes.
Un château à la transition
de l’architecture médiévale
Bodiam est considéré par la plupart des historiens anglais comme un château de transition, en ce sens qu’il marque ce moment de l’architecture médiévale et de l’histoire militaire à partir duquel on commencera à construire de plus en plus de palais et de châteaux pour le prestige de leur propriétaire, plus que pour la défense du territoire. Bien sûr, les châteaux ont toujours été une grande marque de prestige pour leur détenteur, mais l’avènement et l’invention en France du trébuchet au milieu du XIIe siècle, autant que la généralisation des armes à poudre et des canons à la fin du XIVe contribueront peu à peu à changer le visage des guerres et l’intérêt des bâtiments de pierre en matière d’architecture militaire défensive. A leur place, on opposera bientôt aux assaillants ou aux envahisseurs un mur de chair, soit des bataillons de terrain et les guerres changeront de forme pour longtemps.
Ascension dans l’échelle sociale et politique
ou véritable bâtiment défensif ?
Des études archéologiques sur son intérieur autant que sur ce qu’il en reste, nous savons que Bodiam contient de nombreux éléments qui en font aussi une demeure de confort : toilettes et facilités, nombreuses cheminées, etc. Devant le peu d’épaisseur de ces murs, sa distance réelle des côtes anglaises (un quinzaine de kilomètres) et un certain nombre d’autres points, mais aussi justement parce que nous sommes dans cette période de transition évoquée plus haut, les débats vont bon train entre les historiens anglais pour tenter de répondre aux questions suivantes : Bodiam est-il déjà au delà de cette période de transition évoquée plus haut ? Edward Dalyngrigge n’aurait-il pas utilisé cette « licence de créneler », obtenu de son roi, uniquement pour des ambitions politiques à l’intérieur de la noblesse anglaise et particulièrement celle de sa région, afin de se hisser dans les couloirs du pouvoir. Bodiam aurait-il pu être véritablement efficace en cas d’invasion? Dans le même esprit, on a aussi quelquefois décrit Bodiam comme le vieux rêve d’un chevalier militaire en retraite. Qu’en est-il?
Video sur le château de Bodiam : l’épisode 1.
Pour répondre à toutes ses questions et pour mieux les appréhender, nous avons reconstitué ici la carte du domaine de Bodiam telle qu’elle se présentait en 1390. Le château et son domaine ont été reconstruits d’après des plans archéologiques. Une maquette située au château de Bodiam actuelle nous a également aidé, ainsi que d’autres documents et cartes anciennes.
Dans cette vidéo documentaire, nous nous proposons de mieux cerner le personnage d’Edward Dalyngrigge et sa lignée pour comprendre comment un « simple » chevalier a pu durant cette période médiévale troublée que fut la guerre de cent ans, parvenir à se hisser dans la noblesse mais aussi à accumuler une fortune suffisamment haute pour pouvoir se construire un château. Jeune militaire ambitieux, adoubé chevalier à vingt ans, Edward Dalyngrigge aura passé sa vie en batailles sur le terrain français, combattant pour des campagnes officielles du roid’Angleterre mais ayant aussi fait partie des Routiers, ces « grandes compagnies » qui pillaient et rançonnaient sur le territoire de France dans le courant du XIVe siècle.
Nous voulons aussi en profiter dans cette vidéo pour aborder les contrats en place et appréhender ce domaine médiéval tel qu’il se présente après que le château de Bodiam y fut construit, pour mieux cerner l’ambition économique et politique que pouvait avoir Dalyngrigge pour son domaine. On y trouve alors des vilains, un moulin à eau, un jetée pour le commerce fluviale, un pont de pierre, etc. Finalement, à travers ce domaine et cette histoire de Bodiam, nous abordons le contexte historique de la guerre de cent ans et en profitons aussi pour parler de la guerre de cent ans et aussi d’économie médiévale et féodale.
Le deuxième épisode que nous vous présenterons bientôt traite, quant à lui , de manière plus précise du château en lui-même, de son intérieur et de ses installations que nous avons également reconstitué en fonction des données archéologique et historiques connu sur Bodiam.
Bonne vidéo et bon documentaire, et merci encore de votre présence sur moyenagepassion!
Votre dévoué.
Fred
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus Ier s. av. J.-C