Sujet : invasions barbares, empire romain, histoire, identités barbares, figure archétypale, figure mythologique, livre, histoire.
Période : fin de l’antiquité, haut moyen-âge,
Média : émission de Radio, France Culture
Programme : Concordance des temps, déc 2016
Titre : Les barbares, vraiment différents ?
Conférencier : Bruno Dumézil, maître de conférences à Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
Bonjour à tous,
l’aube du moyen-âge, y-a-t’il eu véritablement des mouvements et des afflux massifs de « tribus », de populations ou d’armées venues pénétrer les frontières de l’empire romain pour le détruire? N’est-ce là qu’une « invention » dramatisée des historiens et des hommes du passé, une « construction » pour mettre un visage sur la décadence et la fin d’une civilisation ? Le « barbare », coupable idéal et désigné. Comme s’il n’était pas concevable que Rome se soit effondrée sur elle-même, sous la pression de ses propres fêlures et de ses faiblesses endémiques?
Pour faire suite à une première conférence de Bruno Dumézil que nous avions postée, il y a quelques semaines, au sujet de la chute de l’empire romain et la réalité historique des invasions barbares, nous retrouvons ici l’historien dans une émission radiophonique proposée en décembre 2016 par France Culture et produite par Jean-Noël Jeanneney (lien vers le podcast ici).
Bruno Dumézil y interroge, à nouveau, son sujet de prédilection, la réalité d’invasions ayant précipité la chute de Rome, mais plus précisément encore, il se pose ici la question de l’existence factuelle d’une « identité » barbare. Plus qu’une réalité, il s’y dessine un assemblage conceptuel, une construction ou peut-être pourrait-on dire un barbare « archétypal » : figure terrifiante de l’altérité, le sauvage, le non civilisé hirsute, guerrier sans pitié annonciateur de la fin des temps et paradoxalement aussi d’un possible renouveau.
Brunon Dumézil, à la poursuite des identités « barbares »
igure punitive, dramatique et dramatisée, venue mettre en péril les civilisations, était-il déjà aux origines du monde ? Se tenait-il déjà, depuis l’aube des temps, à la source même des éternels recommencements ?
Brandi comme l’étendard de la peur par l’homme « civilisé » « sophistiqué », afin d’unir ses propres contraires ou de protéger ses frontières et son monde, le barbare est encore celui qui ne parle pas et qui n’use pas des mêmes mots. De fait, il reste même le muet de l’Histoire, cet « autre » qui ne parle que le langage du feu et du sang et que l’on ne peut ni raisonner, ni convaincre, sauf à s’unir pour y mettre toutes ses forces et ses armes. Figure primale ? Visage d’un ancêtre commun, d’un premier homme dormant dans nos inconscients collectifs et qui se tiendrait à l’embuscade des fêlures de nos civilisations et de leurs fragilités ? Existe-t’il vraiment ou n’est-il qu’une ombre ? Laissons Bruno Dumézil nous parler de ce barbare « construit » ou pour le dire autrement, de cette « invention » du barbare.
Pour creuser le sujet, nous vous mettons à nouveau ici le lien Les barbares, édité chez P.U.F.
En vous souhaitant une excellente journée et une bonne écoute.
Frédéric F.
Pour moyenagepassion.com
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