Sujet : amour courtois, musique, poésie médiévale, chanson médiévale, Cantigas de amigo II, galaïco-portugais, troubadour, lyrique courtoise. Période : XIIIe siècle, moyen-âge central Auteur : Martín (ou Martim) Codax Titre: Mandad’ei comigo Interprètes :Oni Wytars Album : Amar e Trobar, la passion et le mystère au moyen-âge (1992)
Bonjour à tous,
ous partons aujourd’hui, toutes voiles dehors, à la découverte de l’art des troubadours galaïco-portugais de l’Espagne et du Portugal du moyen-âge central. Ce sera l’occasion d’approcher une nouvelle chanson de Martin Codax, prise dans le répertoire des Cantigas de amigo. Comme dans la plupart des poésies du genre, le poète met ici ses rimes dans la bouche d’une damoiselle qui nous conte ses sentiments pour son « ami », autrement dit son bien-aimé, dans l’attente de son retour ou de sa venue.
Bien que le jongleur (juglar ou jograr) galaïco-portugais Martin Codax ne soit qu’un des quatre-vingt huit auteurs des cantigas de amigo, il est demeuré, à ce jour, l’un des représentants les plus célèbres de cette lyrique courtoise médiévale et il reste, en tout cas, l’une des plus chantés. Comme nous lui avons déjà dédié un article, nous vous invitons à vous y reporter, au besoin : Martin Codax troubadour médiéval.
Oni Wytars. Mandad’ei comigo, Cantiga de Amigo 2 de Martin Codax
Amar e Trobar,
par l’ensemble Médiéval oni Wytars
‘est l’excellent ensemble allemand Oni Wytars qui nous propose ici l’interprétation de cette Cantiga de Amigo II de Martin Codax. Elle est tirée de leur album Amar e trobar, sorti en 1992. La formation y présentait seize titres empruntés au répertoire médiéval français, italien et espagnol, avec pour ambition d’approcher le thème de l’amour et de la passion au moyen-âge, au sens large. Les pièces vont en effet de l’amour courtois et profane, à un amour au sens plus spirituel, comme on le trouve dans la passion et les mystères. On trouvera ainsi des compositions issues de l’art des troubadours, des Cantigas de Amigo, mais encore des pièces en provenance du Livre Vermell de Montserrat ou des Cantigas de Santa Maria.
Oni Wytars signait également, dans cet album, une collaboration avec le très reconnu compositeur, chef d’orchestre, musicien et musicologue autrichien. René Clemencicet ce dernier venait prêter, ici, ses talents d’instrumentiste à la flûte à bec, à la flûte en corne (gemshorn) ou encore au chalémie (instrument médiéval de la famille des hautbois).
Du côté du chant, c’est la soprano Ellen Santaniello qui prêtait ici sa belle voix à la pièce de Martin Codax du jour.
Mandad’ei comigo de Martin Codax
et sa traduction/adaptation en français
Mandad’ei comigo, ca ven meu amigo. E irei, madr’ a Vigo
Un message m’est parvenu Que venait mon doux ami Et j’irai, mère, à Vigo
Comigo’ei mandado, ca ven meu amado. E irei, madr’ a Vigo
J’ai avec moi le message Que venait mon bien-aimé Et j’irai, mère, à Vigo
Ca ven meu amigo e ven san’ e vivo. E irei, madr’ a Vigo
Que venait mon doux ami bien portant et vivant Aussi, j’irai, mère, à Vigo
Ca ven meu amado e ven viv’ e sano. E irei, madr’ a Vigo
Que venait mon bien-aimé Bien vivant et bien portant Aussi, j’irai, mère, à Vigo
Ca ven san’ e vivo e d’el rei amigo E irei, madr’ a Vigo
Qu’il venait bien portant et vivant
Et qu’il est du roi l’ami Aussi, j’irai, mère, à Vigo
Ca ven viv’ e sano e d’el rei privado. E irei, madr’ a Vigo
Qu’il venait vivant et bien portant et qu’il est du roi, favori Aussi, j’irai, mère, à Vigo
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
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Sujet : amour courtois, musique, poésie médiévale, Cantigas de amigo V, galaïco-portugais, troubadour. Période : XIIIe siècle, moyen-âge central Auteur : Martín (ou Martim) Codax Titre: Quantas Sabedes Amar Amigo Interprètes : Montserrat Figueras, Jordi Savall, Ferran et Arianna Savall Album : Du temps & de l’instant (2005)
Bonjour à tous,
robablement natif de la Province de Vigo en Gallice qu’on retrouve présente dans nombre de ses chansons, Martín Codax fut un troubadour galaïco-portugais du moyen-âge central. Bien qu’il soit indéniablement l’un des poètes les plus connus et les plus diffusés de la littérature médiévale galaïco-portugaise (« profane ») nous n’avons pas la date précise de sa naissance ou de sa mort et nous connaissons de sa vie, comme beaucoup de troubadours, uniquement ce que ses poésies nous en apprennent, c’est à dire presque rien. On situe, en général, ses activités artistiques entre le milieu du XIIIe et les débuts du XIVe siècle.
Le Parchemin Vindel
Ses oeuvres nous sont connues par les chansonniers et manuscrits anciens de lyrique galaïco-portugais ou même encore par le Parchemin Vindel. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier document, découvert totalement par hasard au début du XXe siècle dans un exemplaire de l’ouvrage De Officiis de Cicéron que l’on a pu retrouver les notations musicales des chansons du poète. Le parchemin daté du milieu du XIIIe siècle et composé de plusieurs feuillets, avait vraisemblablement servi plus tardivement à un moine pour effectuer la reliure de l’ouvrage politique de l’homme d’Etat romain. C’est un libraire madrilène du nom de Pedro Vindel qui fit cette découverte en 1914. Aujourd’hui, le précieux document est conservé aux Etats-Unis, à la Morgan Library & Museum, de New York.
Ajoutons encore qu’à ce jour, le Parchemin Vindel et le Parchemin Sharrer(lui aussi découvert très tardivement, vers la fin du XXe siècle), sont les deux seuls documents anciens ayant permis de retrouver les compositions musicales originales des Cantigas de Amigo.
Le legs et les chansons de Martín Codax
Les chansons de Martín Codax sont toutes regroupées sous le genre des Cantigas de amigo ou chansons pour l’être aimé et nous sommes donc clairement ici dans le registre lyrique de l’amour courtois.
Les oeuvres léguées par le poète galaïco-portugais sont peu nombreuses ; sept chansons ont été mises à jour pour l’instant et le parchemin Vindel a permis de retrouver la musique de six d’entre elles. Jusqu’à encore récemment le succès de ce troubadour médiéval a largement débordé la péninsule ibérique et on le trouve repris par un nombre incalculable de formations spécialisées dans les musiques anciennes, à travers l’Europe et même au delà. La musicalité de la langue galaïco-portugaise autant que la pureté et la simplicité de sa poésie y sont indéniablement pour beaucoup. Les chansons de Martin Codax les plus souvent reprises mettent en scène la mer de Vigo et ses vagues évocatrices de contemplation et de poésie. C’est le cas de celle du jour à laquelle la talentueuse chanteuse lyrique soprano Montserrat Figueras prêtait son talent dans les années 2000.
Quantas sabedes amar amigo, par Montserrat Figueras
Du temps & de l’instant
Pour l’interprétation de la Cantiga de Amigo du jour, la V, nous avons donc choisi l’envoûtante interprétation de Montserrat Figueras accompagnée de Jordi Savall, de leurs deux enfants Ferran et Arianna et du percussionniste Pedro Estevan.
L’enregistrement date de 2005 et il est tiré de l’album au titre français : Du temps & de l’instant. Les artistes catalans signaient là une production familiale et intimiste présentant une sélection de pièces allant du moyen-âge central à des siècles plus récents (XVIIIe et au-delà). Ils y visitaient au passage l’Espagne, la Catalogne, l’Orient et même encore la Grèce et le mexique. L’album est toujours disponible à la vente sur le site officiel d’Alia Vox, leur maison de distribution.
Les Paroles de la Cantiga de Amigo V
et leur traduction, adaptation en français
Dans les chansons issues de Cantigas de Amigo, le troubadour met en général ses mots dans la bouche d’une demoiselle parlant de l’être aimé, le louant ou l’attendant. C’est le cas ici.
Quantas sabedes amar amigo treydes comig’ a lo mar de Vigo: E banhar-nos-emos nas ondas!
Jusqu’à quel point sais-tu aimer un ami (mon ami?)* Viens avec moi à la mer de Vigo : Et nous nous baignerons dans les vagues !
Quantas sabedes amar amado treydes comig’ a lo mar levado: E banhar-nos-emos nas ondas!
Jusqu’à quel point sais-tu aimer l’être aimé (mon aimé?) Viens avec moi à la mer de Vigo : Et nous nous baignerons dans les vagues !
Treydes comig’ a lo mar de Vigo e veeremo’ lo meu amigo: E banhar-nos-emos nas ondas!
Viens avec moi à la mer de Vigo Et nous verrons mon ami : Et nous nous baignerons dans les vagues !
Treydes comig’ a lo mar levado e veeremo’ lo meu amado: E banhar-nos-emos nas ondas!
Viens avec moi dans la mer agitée Et nous verrons mon aimé : Et nous nous baignerons dans les vagues !
* Notez que nous traduisons « Quantas sabedes amar » comme « Jusqu’à quel point (COMBIEN) sais-tu aimer » ce qui me parait le plus littéral et logique même si c’est une traduction totalement hispanisante que j’assume : « Cuantas Sabeis amar… »
L’absence de ponctuation laisse à penser que « Combien sais-tu aimer, ami » sous entendu « mon ami, mon aimé » peut-être sujette à caution, ce qui pourtant serait, là encore en espagnol contemporain, sans doute plus correct et donnerait en plus à la chanson un sens différent certes, mais peut-être plus logique ou « coulant ». Comme on trouve de nombreuses traductions espagnoles à la ronde qui ajoutent l’article indéfini « UN ». « Combien sais-tu aimer UN ami ou l’être aimé » Dans le doute, je le laisse donc et garde la porte ouverte aux deux options, même si je ne suis convaincu qu’à moitié et lui préfère largement la première : la jeune fille parlant à son propre amoureux, le « défiant » gentiment et l’invitant à la rejoindre dans les vagues. On retrouve encore et quelquefois cette phrase traduite comme « Toi qui sais aimer un ami » mais dans ce cas-là le « Quantas » est occulté et cela me semble encore moins correct.
En vous souhaitant une belle journée.
Fréderic EFFE
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Sujet : amour courtois, musique, poésie médiévale, Cantigas de amigo, galaïco-portugais, troubadour. Période : XIIIe siècle, moyen-âge central Auteur : Lourenço Jograr (Jogral) Interprète :Paulina Ceremuzynska Titre: Três moças cantavam d’amor Album : E moiro-me d’Amor (2006)
Bonjour à tous,
l y a tant de beaux auteurs, artistes, poètes, trouvères et troubadours qui nous viennent du monde médiéval qu’il pourrait parfois sembler difficile de savoir par où commencer. De notre côté, dans cette aventure, nous avons choisi de privilégier un voyage exploratoire qui ne suit pas nécessairement les sentiers balisés, ni les frontières des terres de la France d’alors. Notre objet est donc vaste mais nos pas restent libres de toute entrave.
Bien sûr, en matière de poésie et de littérature médiévale, il y a des classiques, des hiérarchies dans les auteurs, des influences réputées plus certaines que d’autres. En plongeant dans la discipline fascinante qu’est la codicologie, on peut même compter les codex et les manuscrits anciens pour mesurer la popularité de certains textes, ou projeter leur influence, même si cela reste un exercice délicat, comme nous le rappelait Richard Trachsler dans son excellente conférence sur le roman arthurien, donnée à l’Ecole de Chartes. Avec le temps et si Dieu nous prête vie, nous finirons bien par rattraper tous ces « classiques », mais encore une fois, nous n’en avons pas, jusque là, fait notre priorité systématique.
Ainsi, aujourd’hui, nous continuons d’emprunter, à notre façon, les chemins de traverse, à la découverte de ce fascinant moyen-âge et ce faisant, nous partons à la rencontre des Cantigas de Amigo et des Cantigas de Amor, autrement dit ces chansons des troubadours de l’Espagne et du Portugal médiéval qui sont des pièces de lyrique courtoise toutes entières dédiées à l’ami (soit l’être aimé) ou à l’amour.
Nous voilà donc à l’abordage des rives du moyen-âge central pour vous parler d’un troubadour du XIIIe siècle: Lourenço Jograr (ou Xograr), que l’on pourrait traduire, s’il le fallait, par Laurent ou Laurencin le Jongleur. Et comme souvent, cet article nous fournit encore l’occasion de parler d’une artiste passionnée de musique médiévale. C’est une chanteuse et soliste contemporaine d’origine polonaise. Elle a pour nom Paulina Ceremuzynska et elle nous offre ici une très belle interprétation d’une chanson de ce Lourenço, mais avant de la découvrir disons quelques mots de ce dernier.
Lourenço Jograr ( Xograr ou Jogral )
Laurencin ou Laurent le Jongleur
Les informations concernant la biographie de ce troubadour proviennent essentiellement de ses propres poésies ou des dits d’autres troubadours de son temps le concernant. Le fait qu’il ne soit désigné pratiquement que par son prénom complique encore son identification certaine dans les sources. Contemporain de la deuxième moitié du XIIIe siècle, il était, semble-t-il, d’origine portugaise, et a certainement fréquenté, au moins un temps, la cour d’Alphonse X de Castille.
Son oeuvre, à tout le moins celle qui nous est parvenue, n’est pas immense en taille. Elle comprend une dizaine de cantigas de amigo ou de amor réparties dans plusieurs manuscrits anciens (voir image ci-contre). On y trouve encore quelques jeu-partis demeurés célèbres entre lui et le chevalier et troubadour João Garcia de Guilhade (Johan Garcia de Guilhade) au service duquel Lourenço a certainement été.
TRÊS MOÇAS CANTAVAM D’AMOR par Paulina CEREMUZYNSKA
Paulina Ceremuzynska & l’art des troubadours galaïco-portugais du XIIIe
Nous devons l’interprétation du jour à la chanteuse et artiste Paulina Ceremuzynska. Avec une prédilection pour les musiques anciennes et en particulier celles provenant de la période médiévale et du moyen-âge central, Paulina est diplômée en musicologie à l’université de Varsovie. Titulaire encore d’un master en Interprétation de la musique médiévale, obtenu à l’Université Paris-Sorbonne, elle a étudié le chant et la direction artistique sous l’égide de prestigieux professeurs au nombre desquels on conte le célèbre contre-ténor et chanteur lyrique Richard Levitt.
En 2004, lors d’études et de recherches dans le cadre du Centre de recherches en sciences humaines de Saint-Jacques de Compostelle, elle s’attela à la transcription musicale et à l’interprétation du Parchemin Sharrer, document ancien comprenant des cantigas contemporaines du règne de Denis 1er du Portugal (1279-1325), monarque éclairé connu encore sous le nom du roi poète ou du roi troubadour. Outre ses célèbres réformes dans le milieu agraire, l’homme était un féru de littérature et de culture. Il fonda d’ailleurs l’université de Lisbonne et on lui attribue près de 140 cantigas.
A l’occasion de ses recherches historiques, musicales et médiévales, Paulina se forma aussi au galaïco-portugais et l’ensemble de ce travail donna lieu à un premier CD : Cantigas de Amor e Amigo dans lequel elle présentait des chansons du Roi Denis et du troubadour Martin Codax. Si cet album vous intéresse, vous le trouverez disponible à la vente en ligne sous ce lien : Cantigas de Amor E Amigo
Ce travail fut aussi, indubitablement, la confirmation pour l’artiste d’un vif intérêt, sinon d’une passion, pour la poésie des troubadours de cette période et de cette langue. Elle poursuivit d’ailleurs ses recherches dans la même direction, pour aboutir en 2006 à l’album E moiro-me d’Amor qui se situait encoreautour des troubadours de langue galaïco-portugaise du moyen-âge central. Il s’agit là d’un travail de restitution dont l’ambition est de se situer au plus près de l’esprit médiéval des Cantigas de Amigo. Il s’articule autour d’une sélection de chansons prises dans le répertoire des troubadours les plus prestigieux de l’école galicienne. C’est de cet album qu’est tirée sa sublime interprétation de la chanson de Lourenço Jograr que nous vous proposons aujourd’hui.
A noter encore concernant cette artiste qu’elle est la fondatrice et la directrice artistique de l’Ensemble Meendinhospécialisé dans les chants monophoniques médiévaux et les musiques anciennes. Pour la suivre, voici l’adresse de sa page facebook.
Três moças cantavam d’amor :
le chant d’amour de trois damoiselles pour un troubadour ému
La chanson du jour met en scène trois jeunes filles en peine d’amour et l’une d’elles, qui se trouve être la belle du troubadour propose aux deux autres de chanter la chanson d’un « ami » (l’artiste lui-même donc). Et voilà donc notre troubadour devant la scène, touché, pour ne pas dire émoustillé, que sa chanson puisse avoir été choisie par l’élue de son cœur, y voyant là, à l’évidence, une belle preuve d’amour. Derrière l’émotion du poète, on pourra, bien sûr, argumenter à l’envie sur la nature « auto-élogieuse » du chant, il semble d’ailleurs que quelques troubadours de la même période que l’auteur, l’aient fait, pour le moquer un peu mais la nature épurée de cette chanson d’amour « en miroir » l’emporte tout de même au final.
Les paroles médiévales
et leur adaptation en français moderne
Nous vous proposons une adaptation française du cru ; elle est issue de la traduction espagnole et anglaise des paroles et de recherches personnelles sur la langue originale. Encore une fois, il s’agit de s’en faire une idée, il reste, quoiqu’il en soit, difficile de retraduire toute la richesse de ce texte dans son contexte:
Três moças cantavam d’amor, mui fremosinhas pastores, mui coitadas dos amores. E diss’end’ũa, mia senhor: – Dized’amigas comigo o cantar do meu amigo.
Trois demoiselles chantaient d’amour c’étaient de très belles bergères Souffrant de peines amoureuses Et l’une d’elles disait, qui est ma dame : – Chantez, mes amies, avec moi, le chant de mon ami. (bien-aimé)
Todas três cantavam mui bem, come moças namoradas e dos amores coitadas. E diss’a por que perço o sem Dized’amigas comigo o cantar do meu amigo.
Toutes les trois chantaient fort bien Comme des filles amoureuses Et prises en détresse d’amour, Et elle dit, ce qui me troubla les sens : – Chantez, mes amies, avec moi, le chant de mon bien-aimé.
Que gram sabor eu havia de as oir cantar entom! E prougue-mi de coraçom quanto mia senhor dizia: – Dized’amigas comigo o cantar do meu amigo.
Quel grand plaisir j’ai eu alors de les entendre chanter! Et comme cela a touché mon coeur quand ma dame leur disait: – Chantez, mes amies, avec moi, le chant de mon bien-aimé.
E se as eu mais oísse, a que gram sabor estava! E quam muito me pagava de como mia senhor disse: – Dized’amigas comigo o cantar do meu amigo
Et, moi, plus je les entendais, Quelle grande joie c’était! Et combien cela me plaisait Comme ma dame disait : – Chantez, mes amies, avec moi, le chant de mon bien-aimé.
En vous souhaitant une belle écoute et une excellente journée!
Fred
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PS : dans les sources utiles sur la poésie et les cantigas médiévales gallego-portugaises (amigo et amor) , il faut citer pour ceux d’entre vous qui parlent portugais ou anglais cet excellent site web attaché, indirectement, à la faculté de Lettres de Lisbonne :Cantigas medievais galego-portuguesas.
Sujet : folk néo-médiéval, musique monde médiéval, théâtre visuel Groupe : Strella do Dia (étoile du jour) Répertoire : manuscrits, danses et chants historiques Origine : Portugal Création du groupe : 2000
Bonjour à tous,
ous vous proposons, aujourd’hui, de la musique médiévale aux notes « folk », en provenance du sud de l’Europe avec les troubadours de Strella do Dia, une bande d’artistes portugais qui s’attelle à faire revivre le moyen-âge musicalement et visuellement.
Né dans les années 2000, le groupe parcoure les festivals historiques et médiévaux d’ici et d’ailleurs pour faire partager leur passion de la musique et du monde médiéval. S’appuyant sur des sources historiques d’époque, on leur doit, à ce jour, trois albums dans lesquels ils reproduisent des titres inspirés de manuscrits aussi variés que les Cantigas de Santa Maria, les Carmina Burana, le Livre Vermeil de Montserrat, ou encore les Cantigas de Amigo; manuscrit composé au XIIIe siècle par Martin Códax, les Cantigas de Amigo sont aussi un genre poétique galéco-portugais dans le registre de l’amour courtois. Dans leur répertoire et leur production, ce groupe de troubadours des temps modernes, fait aussi revivre des danses médiévales comme l’Estampie, la Saltarelle et la Ductia. Vous pourrez trouver plus d’informations sur leurs productions ainsi que leur programme de festivals sur leur site web (version française), ainsi que sur leur chaîne youtube. Ils semblent tout de même se produire plus largement au Portugal et en Espagne, c’est dire si dans ces pays là également, les festivals et autres festivités autour de la période médiévale ne manquent pas.
omme toujours, quand le moyen-âge s’invite dans notre monde moderne, son héritage historique et musical laisse place à la libre interprétation et c’est plutôt vers des notes folks et des rythmes enlevés que le groupe portugais nous entraîne. Il faut souligner, ici, les moyens sérieux investis dans la réalisation de la plupart de leurs vidéos autant que la qualité dans la prise de son. Ce sont des choses qui ne sont, hélas, pas toujours au rendez-vous pour valoriser à leur juste mesure les productions de ce type de troubadours et de groupe musical.
En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes