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La Cantiga de Santa Maria 156 : le miracle d’un prêtre dévoué, à la langue tranchée, puis retrouvée

musique_espagne_medievale_cantigas_santa_maria_alphonse_de_castille_moyen-age_centralSujet : musique médiévale, Cantigas de Santa Maria, galaïco-portugais, culte marial, miracles, Sainte-Marie, vierge, moyen-âge chrétien, Espagne médiévale.
Période : moyen-âge central, XIIIe siècle
Auteur : Alphonse X  (1221-1284)
Ensemble : Musica Ficta & l’Ensemble Fontegara
Titre :  Cantiga 156
Album : Músicas Viajeras: Tres Culturas (Enchiriadis2013)

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous poursuivons aujourd’hui notre exploration du culte marial médiéval à travers l’étude des Cantigas de Santa Maria du roi Alphonse X de Castille. Cette fois-ci, nous nous penchons sur la Cantiga 156. A notre habitude, nous en détaillerons le contenu et nous en profiterons aussi pour vous dire un mot de la belle version que nous vous en présentons ici et de ses interprètes.

La Cantiga 156 par   Musica Ficta et l’Ensemble Fontegara

Musica Ficta et l’Ensemble Fontegara

Fondés au début des années  90,  par le musicien, directeur d’orchestre et éditeur de Musiques anciennes espagnoles, Raúl Mallavibarrena, les deux ensembles Musica Ficta  et Fontegara ont été réunis par lui en 2012 à  l’occasion d’un album ayant pour titre : Músicas Viajeras: Tres Culturas.

A la fusion des mondes chrétien, musulman et juif séfarade de la péninsule ibérique, Musicas Viajeras (Musiques itinérantes) est une invitation à la découverte de ces trois cultures, à travers leur univers musicaux. L’éventail des pièces proposées, au nombre de 15, déborde largement le Moyen-âge pour aller puiser jusque dans le répertoire de la période baroque. Entre tradition Sefardi, musique et chants arabes et chrétiens, on y retrouve deux Cantigas de Santa Maria, dont celle du jour. Ajoutons que dans cette production, les deux formations étaient accompagnées par la musiques_espagne_medievales_cantigas_santa_maria_156_ensemble_musica_ficta_culte_marial_moyen-agesoprano Rocío de Frutos.

A ce jour, l’album est toujours édité par Enchiriadis (la maison d’édition créée par le directeur des deux  ensembles) qui a eu l’excellente idée, en plus de le proposer au format CD, de le mettre à disposition également sous forme dématérialisée et MP3. Pour plus d’informations, voici un lien sur lequel vous pourrez trouver les deux formats:  Musicas Viajeras: Tres Culturas

Pour revenir à Raúl Mallavibarrena, dans le champ des musiques anciennes, du moyen-âge jusqu’à la période baroque, ce musicien et musicologue espagnol a déjà reçu de nombreux prix et la reconnaissance de ses pairs dans ses domaines de prédilection. musica_ficta_musique_medievale_renaissance_baroque_Raul_MallavibarrenaLoin de se contenter de diriger ou de fonder divers ensembles, il est également très actif dans le champ de la publication. A ce titre, il a participé notamment, depuis les années 90, à la revue de musique classique Ritmo et on lui doit encore, entre autres contributions, des articles sur les musiques médiévale, renaissante et baroque dans l’encyclopédie espagnole « Historia de la Música », paru aux Editions Altaya

Voici deux liens vous pouvez vous reporter pour plus d’informations (en Espagnol) : Site web de l’Ensemble Musica Ficta – Site Web des éditions Enchiriadis

Les paroles de la Cantigas 156
« A Madre do que de terra… » 

Les efforts pour séparer le « magique » du religieux courent tout le long de la période médiévale. Au XIIIe siècle, ils continuent d’être bien présents et même si les manifestations les plus fusionnelles de ces deux mondes telles qu’on pouvait les retrouver dans certaines formes d’Ordalie par exemple,  ont reculé depuis les débuts du XIe siècle. Dans ce moyen-âge imprégné de valeurs chrétiennes, au sein d’un univers nimbé de mystères et fait d’étranges lois d’analogies et de correspondances, les miracles resteront pour longtemps le signe d’une foi chrétienne qui tutoie,  le surnaturel et le magique et ouvrent tous les champs du musique_medievale_chant_chretien_culte_marial_miracle_alphonse-X_cantiga_santa_maria_moyen-agepossible. Dans ces champs là, les prodiges  qui on trait à l’intercession de la « mère du Dieu mort en croix » trouvent une place de choix,

Ci-contre miniature de la Cantiga de Santa Maria 156 dans le manuscrit de l’Escorial MS TI 1, Códice Rico (Bibliothèque San Lorenzo el Real, Madrid)

Le miracle dont il est question ici touche un prêtre que des hérétiques avaient châtié en lui coupant la langue, pour avoir trop chanté de louanges à la vierge. Le religieux se trouvait au désespoir de ne plus pouvoir entonner ses chants mais, là encore, sur les rives les plus miraculeuses du culte marial, tout peut s’accomplir. Ainsi, un jour qu’il se rendait à l’abbaye bénédictine de Cluny pour assister aux vêpres, avec les moines, il ne put s’empêcher de faire avec eux l’effort d’entonner les chants dédiés à la Sainte et, comme il s’exécutait, sa langue repoussa et elle lui fut rendue.

Comme dans de nombreuses autres Cantigas, le poète nous conte que bien des moines furent témoins du miracle et le louèrent. Pour finir, le prêtre se fit moine et rejoignit la communauté de Cluny.

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Este miragre fez Santa Maria en Cunnegro por un crerigo que cantava mui ben as sas prosas a ssa loor, e prendérono ereges e tallaron-ll’ a lingua.

A Madre do que de terra primeir’ ame foi fazer
ben pod’ a lingua tallada fazer que possa crecer.

Dest’ un mui maravilloso
miragre vos contarey,
que fez, e mui piadoso,
a Madre do alto Rei
por un crerigo, que foran a furt’ ereges prender
porque de Santa Maria sempr’ ya loor dizer.

A Madre do que de terra primeir’ ome foi fazer…

Poilo ouveron fillado,
quisérano y matar;
mais, polo fazer penado
viver, foron-lle tallar
a lingua ben na garganta, cuidando-o cofonder,
porque nunca mais da Virgen fosse loor compõer.

A Madre do que de terra primeir’ ome foi fazer…

Pois que ll’a lingua tallaron,
leixárono assi yr;
e mui mal lle per jogaron,
ca non podia pedir
nen cantar como cantara da que Deus quiso nacer
por nos; e con esta coita cuidava o sen perder.
A Madre do que de terra primeir’ ome foi fazer…

E o que mais grave ll’ era,
que quando oya son
dizer dos que el dissera,
quebrava-ll’ o coraçon
porque non podia nada cantar, onde gran prazer
ouvera muitas vegadas, e fillava-ss’ a gemer.

A Madre do que de terra primeir’ ome foi fazer…

El cuitad’ assi andando,
un dia foi que chegou
a Cunnegro, e entrando
na eigreja, ascuitou
e oyu como cantavan vesperas a gran lezer
da Virgen santa Rea; e quis con eles erger.

A Madre do que de terra primeir’ ome foi fazer…

Sa voz, e ssa voontade
e ssa punna y meteu.
E log’ a da gran bondade
fez que lingua lle naceu
toda nova e comprida, qual ante soy’ aver;
assi esta Virgen Madre lle foi conprir seu querer.

A Madre do que de terra primeir’ ome foi fazer…

Esto viron muitas gentes
que estavan enton y,
e meteron mui ben mentes
no miragre, com’ oý;
e a Virgen poren todos fillaron-s’ a beizer,
e o crerigo na orden dos monges se foi meter.

A Madre do que de terra primeir’ ome foi fazer…

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Retrouvez l’index de toutes les Cantigas de Santa Maria traduites et commentées, avec leur interprétation  par les plus grands ensembles de musique médiévale,

En vous souhaitant une très belle journée!

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen-âge sous toutes ses formes

« le Miracle de la guérison de Lugo », la Cantiga de Santa Maria 77 commentée et traduite

musique_espagne_medievale_cantigas_santa_maria_alphonse_de_castille_moyen-age_centralSujet : musique médiévale, Cantigas de Santa Maria, galaïco-portugais, culte marial, miracles, Sainte-Marie, vierge, moyen-âge chrétien, Espagne médiévale
Période : moyen-âge central, XIIIe siècle
Auteur : Alphonse X  (1221-1284)
Ensemble : Arany Zoltán
Titre : Cantiga 77 « Da que deus mamou »
Média : chaîne youtube  de l’artiste (2011)

Bonjour à tous,

E_lettrine_moyen_age_passionn route pour l’Espagne médiévale du XIIIe siècle, nous continuons d’y dérouler le fil des Cantigas de Santa Maria du roi Alphonse de Castille. Aujourd’hui, c’est sur la Cantiga 77 que nous portons notre attention et c’est un autre récit de miracle à inscrire au crédit du culte marial du moyen-âge central.

Pour son interprétation, nous avons choisi ici une version assez « enlevée ». Il s’agit de celle de l’artiste hongrois Arany Zoltan (voir portrait de ce musicien multi-instrumentiste et chanteur ici). Loin des rivages du chant lyrique ou classique, le rythme de sa version autant que musique_culte_marial_medievale_cantigas_santa_maria_moyen-age_centralsa voix très « terrestre » ou ancrée nous sortent des lieux de culte habituels pour nous ramener vers une interprétation qui nous fait toucher du doigt un autre aspect de ces chants. Au moyen-âge, ils appartiennent à tous et on se les approprie dans les arts les plus allégoriques et les plus sophistiqués comme dans les plus populaires ( dans les écoles, dans la rue et bien sûr encore sur les routes de pèlerinage).

Vierge à l’enfant,Jean Fouquet (1481), moyen-âge tardif, début renaissance

D’une certaine manière, c’est encore un peu le cas de nos jours et en voici un autre exemple. Ces miracles médiévales autour de la vierge continuent en effet de séduire et d’interpeller les artistes les plus classiques du répertoire médiévale comme les plus folk.

La Cantiga Santa Maria 77 par Arany Zoltan

Cantiga 77 : la guérison de Lugo et son  adaptation-traduction en français moderne

L_lettrine_moyen_age_passione miracle conté dans la Cantiga de Santa Maria 77 touche le champ de l’infirmité. Elle ne sera pas la seule à traiter de ce sujet et on retrouvera d’autres Cantiga sur le thème.

Pèlerins ou sujets frappés de paralysie, d’infirmités, de maux étranges et orphelins ou même encore de lèpre, dans le courant du Moyen-âge central, la vierge guérit tout, pour peu qu’on lui prête foi, et comme celui qu’elle avait enfanté avait accompli, avant elle, de merveilleux prodiges, elle répète ses miracles quelquefois avec son aide et en intercédant auprès de lui, d’autre fois seule.

Nous vous proposons, ici, une adaptation traduction en français moderne des paroles de cette Cantiga.

Esta é como Santa María sãou na sa igreja en Lugo ũa mollér contreita dos pées e das mãos.

Voici comment, dans son église de Lugo, Sainte-Marie guérit une femme qui avec les pieds et les deux mains paralysés (rétrécis)

Da que Deus mamou o leite do seu peito,
non é maravilla de sãar contreito.

Puisque Dieu elle a nourri de son sein,
Il ne faut pas s’étonner qu’elle puisse soigner les paralysés

Desto fez Santa Maria miragre fremoso
ena sa ygrej’ en Lugo, grand’ e piadoso,
por ha moller que avia tolleito
o mais de seu corp’ e de mal encolleito.
Da que Deus mamou o leite do seu peito…

De fait, Sainte Marie accomplit un grand,
pieux et merveilleux miracle dans son église de Lugo
pour une femme qui avait contracté
un mal ayant paralysé (contracré, rétréci) la plus grande partie de son corps. (refrain)

Que amba-las suas mãos assi s’ encolleran,
que ben per cabo dos onbros todas se meteran,
e os calcannares ben en seu dereito
se meteron todos no corpo maltreito.
Da que Deus mamou o leite do seu peito…

Ses deux mains étaient contractées de telle manière
qu’elles se mettaient jusqu’à dedans ses épaules
et ses deux talons, pour la même raison,
entraient jusque dans son corps maltraité. (refrain)

Pois viu que lle non prestava nulla meezinna,
tornou-ss’ a Santa Maria, a nobre Reynna,
rogando-lle que non catasse despeyto
se ll’ ela fezera, mais a seu proveito
Da que Deus mamou o leite do seu peito…

Après avoir vu qu’aucune médecine ne lui fonctionnait
Elle se tourna vers Sainte Marie, la noble reine,
La suppliant de ne pas prendre mal
ce qu’elle avait pu faire, mais qu’elle le prenne à son avantage. (refrain)

Parasse mentes en guisa que a guareçesse,
se non, que fezess’ assi per que çedo morresse;
e logo se fezo levar en un leito
ant’ a sa ygreja, pequen’ e estreito.
Da que Deus mamou o leite do seu peito…

Qu’elle fasse cesser son mal de façon à ce qu’elle guérisse
Et, sinon, qu’elle fasse en sorte qu’elle meurt vite (à l’instant).
Et suite à cela elle se fit emmener sur un lit
petit et étroit, en face de son église. (refrain)

E ela ali jazendo fez mui bõa vida
trões que ll’ ouve merçee a Sennor conprida
eno mes d’ agosto, no dia ‘scolleito,
na sa festa grande, como vos retreito
Da que Deus mamou o leite do seu peito…

Et se trouvant là, elle mena une vie virtueuse,
Jusqu’à obtenir la miséricorde de la dame pleine de bonté
au mois d’août,  durant le jour choisi
pour sa grande fête, comme je vous le conterai (refrain)

Será agora per min. Ca en aquele dia
se fez meter na ygreja de Santa Maria;
mais a Santa Virgen non alongou preyto,
mas tornou-ll’ o corpo todo escorreyto.
Da que Deus mamou o leite do seu peito…

Vous le conterais désormais. Qu’en ce jour
elle se fit porter à l’intérieur de l’église de Sainte Marie.
Et la Sainte ne retarda pas son action
mais remis tout son corps en ordre. (refrain)

Pero avo-ll’ atal que ali u sãava,
cada un nembro per si mui de rig’ estalava,
ben come madeira mui seca de teito,
quando ss’ estendia o nervio odeito.
Da que Deus mamou o leite do seu peito…

Mais tout survint de telle façon que là où elle soignait
chaque membre, tout à tour, se mettait à craquer
comme le bois très sec d’un toit
quand son muscle rétréci s’étirait. (refrain)

O bispo e toda a gente deant’ estando,
veend’ aquest’ e oynd’ e de rijo chorando,
viron que miragre foi e non trasgeito;
porende loaron a Virgen afeito.
Da que Deus mamou o leite do seu peito…

L’évêque et tous ceux qui se trouvaient en face,
voyant cela et l’entendant, et criant à haute voix,
virent qu’il s’agissait d’un miracle et non une tromperie,
et pour cela, ils louèrent la Vierge. (refrain)

Retrouvez-ici l’index des  Cantigas de Santa Maria que nous avons déjà abordées, commentées et même traduites.

En vous souhaitant une très belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

Découvrez les Cantigas de Santa Maria en français actuel

musique_espagne_medievale_cantigas_santa_maria_alphonse_de_castille_moyen-age_centralSujet :  musique médiévale, Cantigas de Santa Maria, galaïco-portugais, culte marial, miracles, Sainte-Marie.
Epoque :  Moyen Âge central, XIIIe siècle
Auteur :  Alphonse X  (1221-1284)
Index :  Index des Cantigas de Santa Maria traduites, commentées et adaptées en français moderne
Bonjour à tous,

P_lettrine_moyen_age_passion copiaour faciliter vos recherches sur le site, voici un index des Cantigas de Santa Maria d’Alphonse X de Castille que nous avons eu l’occasion de commenter et traduire jusque là.

Pour chaque article, vous trouverez une interprétation de la Cantiga de Santa Maria par un grand ensemble de musique médiévale, accompagné d’une mise en contexte, ainsi que des sources manuscrites et anciennes. Egalement, au côté de la version originale en galaïco-portugais, nous joignons systématiquement une traduction française. Ces traductions des Cantigas de Santa Maria en français actuel sont effectuées par nos soins au moyen de diverses sources croisées.

Nos versions commentées et traduites en français des Cantigas de Santa Maria


Autres articles, versions instrumentales

En espérant que ce récapitulatif vous sera utile.

Nous nous efforcerons de le mettre à jour régulièrement aussi, si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à l’ajouter à vos favoris.

En vous souhaitant une belle journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

La Cantiga 139 « Maravillosos et piadosos », l’enfant, le pain et le miracle de la statue par l’Ensemble Gilles Binchois

cantigas_santa_maria_vierge_marie_sainte_culte_mariale_medievale_amour_lyrique_courtoise_moyen-ageSujet : musique médiévale, galaïco-portugais, lyrisme médiéval, culte marial, miracle
Période : XIIIe siècle, moyen-âge central
« Auteur »  : Alphonse X de Castille, Alphonse le Sage (1221-1284)
Interprète : Ensemble Gilles Binchois
Titre: Cantiga  Santa Maria 139
Album:  Alphonse x el sabio : Cantigas de Santa Maria (2005)

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionl’occasion d’un article précédent, nous avions abordé, dans le détail, la Cantiga de Santa Maria 139. La version que nous en avions alors présentée était exclusivement instrumentale et nous était proposée par l’Ensemble Perceval et Guy Robert, dans leur album L’art Du Luth au moyen-âge, datant de 1960.

Aujourd’hui et pour faire bonne mesure, nous partageons une superbe version instrumentale et vocale de cette Cantiga. Cette fois-ci, nous la devons à l’Ensemble Gilles Binchois sous la direction de Dominique Vellard.

La Cantiga de Santa Maria 139 par l’Ensemble Gilles Binchois

L’Ensemble Gilles Binchois
et les Cantigas de Santa Maria

ensemble_gilles_binchois_musique_chanson_espagne_medievale_culte_marial_alphonse_de_castille_moyen-ageEn 2005, l’Ensemble médiéval Gilles Binchois présentait un album dédié tout entier aux Cantigas de Santa Maria et ayant pour titreAlphonse  X El Sabio, Cantigas de Santa Maria.

Sous la direction et la voix du tenor Dominique Vellardles  sopranos  Anne-Marie Lablaude et Françoise Atlan y étaient encore accompagnées  par Emmanuel Bonnardot à la vièle et au luth, et Keyvan Chemirani aux percussions,

L’album contient seize pièces sélectionnées avec soin dans le large répertoire des cantigas médiévales et galaïco-portugaise du roi Alphonse de Castille et interprétées avec une grande virtuosité. La version de la Cantiga 139 présentée ici vous en donne, d’ailleurs, un excellent aperçu. Pour en écouter plus d’extraits ou pour l’acquérir, vous pouvez vous reporter au lien suivant.

La Cantiga 139 et le miracle
de l’enfant, du pain et de la statue

L_lettrine_moyen_age_passiona Cantiga de Santa Maria 139 nous conte encore le récit d’un miracle.  Pour redire un mot de l’histoire, elle se déroulait en Flandres où une femme était venu portée son enfant dans une église pour le confier à la protection de la vierge.

Durant la scène, l’enfant offrait spontanément un morceau du pain qu’il était en train de manger, à l’effigie du Christ sur la statue (et on l’imagine dans les bras de la vierge). Après une intercession de la Sainte auprès de son fils, ce dernier, touché par le geste de partage de l’enfant répondait en personne et exhaussait directement le voeu de la croyante. Il épargnait ainsi, une vie de souffrance à l’enfant, en le faisant directement entrer au paradis et le refrain de scander :

Maravillosos et piadosos et mui
Fremosos miragres faz
Santa Maria, a que nos guia
Ben noit’ e dia et nos dá paz

Merveilleux, plein de piété
et grandioses 
sont tes miracles,
Sainte-Marie qui nous guide à la perfection
de nuit comme de jour et nous apporte la paix.

Pour retrouver les paroles de cette cantiga et plus de détails la concernant, nous vous invitons à consulter l’article précédent à son sujet.

En vous souhaitant une belle écoute, ainsi qu’une excellente journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes  ses formes.