Sujet : armure médiévale, équipement, reconstitution historique, armure de plates. Période : moyen-âge central, XIVe siècle Média : vidéo documentaire moyen-âge Auteur : Ola Onsrud (chaîne youtube)
Bonjour à tous,
i vous vous êtes toujours demandé à quel point il pouvait être fastidieux de revêtir une armure de chevalier durant le moyen-âge, vous trouverez ici une vidéo qui vous en donnera une excellente idée.
Il s’agit là d’une armure de plates du XIVe siècle tardif, véritable fleuron de l’art militaire de cette période. Elle est d’ailleurs d’autant plus prestigieuse que sa reconstitution s’appuie sur des sources croisées dans lesquelles on compte, principalement, l’équipement de Edouard Plantagenêt (1330-1376), fils d’Édouard III d’Angleterre, mieux connu encore sous le nom de Prince noir, mais aussi celui de Cristopher, prince du Danemark et duc de Lolland (1341-1363). Les gisants des deux princes à la cathédrale de Canterbury en Angleterre et celle de Roskilde au Danemark, ont servi de base à cette re-création mais encore d’autres enluminures en provenance de manuscrits d’époques.
Une fois revêtue, la totalité de cet équipement, armes comprises, pèse près de 36 kilos.
On doit cette reconstitution, ainsi que la réalisation de cette courte mais excellente vidéo à Ola Onsrud, enseignant norvégien en économie, gestion et marketing dans le civil, par ailleurs, passionné de toujours pour l’histoire médiévale et l’histoire vivante.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
Sujet: ville médiévale, métiers médiévaux, travail moyen-âge, artisans, corporations, corps de métiers valorisation, culture technique, histoire médiévale, médiéviste Période : moyen-âge, du XIIe au XVe siècles Média: conférence vidéo, chaîne youtube Lieu:Musée de Cluny, décembre 2017 Titre: Travailler en ville au Moyen Âge Conférencière: Julie Claustre
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous reprenons la suite du cycle passionnant de conférences proposées par le Musée de Cluny sur le travail au moyen-âge et qui valait vraiment que nous lui consacrions quelques articles séparés. Après le travail de la terre avec Didier Panfili, celui des chantiers avec Cécile Sabathier et celui des moines et des monastères avec Elisabeth Lusset, l’intervention du jour a pour objet le travail dans la ville médiévale. Elle nous est proposée par l’historienne médiéviste Julie Claustre.
Réalité de la ville médiévale :
entre espace urbain espace rural
Dans la ville du moyen-âge, espace urbain et espace rural s’interpénètrent et les frontières entre nature et agriculture, d’un côté et, de l’autre, activités proprement urbaines et espace construit y sont bien moins tranchées qu’aujourd’hui. A ce titre, comme l’intervenante du jour nous le rappellera, au début du XVe siècle on trouve encore à Paris de nombreuses parcelles cultivées ou dédiées à l’élevage des animaux destinés à nourrir les habitants de la ville. Un tiers de l’espace leur est même consacré. Le phénomène débordera largement la période médiévale puisque laboureurs et vignerons vont se côtoyer, dans la capitale, jusqu’au XVIIe siècle.
(ci-contre, chronique de Girart de Roussillon, construction d’une église à Saint-Denis (XVe siècle)
Bibliothèque de vienne,
Au milieu de ce savant mélange d’urbanité et de ruralité, émergent pourtant des spécificités liées à la vie urbaine et notamment certains métiers qui lui sont propres. C’est de ce travail là dont il est question dans la conférence du jour. Dans ce vaste champ de pratiques, elle se concentrera en particulier sur certaines activités « productives » et marchandes de la cité, sur leur organisation et sur les représentations qui s’y trouveront bientôt attachées. On y parlera donc de diversité même mais encore de corporations, de culture technique et d’une valorisation hétérogène des savoirs-faire qui ne rimera pas systématiquement avec la reconnaissance sociale de ces acteurs ni avec leur réussite économique.
« Le travail en ville au moyen-âge »par Julie Claustre (Musée de Cluny)
Julie Claustre est maître de conférences en Histoire du moyen-âge à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et attachée au Laboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris.
Activités productives citadines
« …Vraiment on eût volontiers dit qu’en qu’en la ville se tenait une foire perpétuelle, tant elle regorgeait de richesses, cire, poivre, graines et fourrures de vair et de gris, et toutes marchandises qui se peuvent imaginer. » Chrétien de Troyes – Perceval le Gallois ou contes de Graal
Fourmillement, diversité, technicité
En partant de l’arrivée du Gauvain de Chrétien de Troyes à Escavalon, la première réalité à laquelle nous confronte le travail dans la ville médiévale tient autant de la diversité et de l’effervescence : « bons ouvriers qui travaillent aux métiers les plus variés » fonderies d’or et d’argent, orfèvreries, travail des émaux, du verre, du cuir, fabrication d’armures et d’écus, draperie et textile, fourrures, épices, etc. Tout s’y fabrique et tout s’y vendent et l’image est celle d’un fourmillement, de l’opulence, mais encore d’une forme « d’excellence » (le mot est moderne mais l’idée est là).
Savoir-faire, technicité, complexité des opérations réalisées, à travers certaines formes d’artisanat urbain, il est donc question de maîtrise et les villes des XIIe, XIIIe et XIVe siècles verront s’organiser autour de ces métiers de véritables corporations (« mestier », « guildes », etc…) qui deviendront bientôt les interlocuteurs privilégiés du pouvoir et qui auront même une forme de représentation d’influence variable, dans les instances décisionnaires de certaines cités.
Naissance et développement
d’organisations corporatives des métiers
Ces « corporations » régiront bientôt les droits d’entrée et de sorties des individus à l’intérieur de leurs différentes spécialités, leurs conditions d’exercice, leurs filières d’apprentissage et mettront en place de véritables chaînes pour contrôler et réglementer chaque métier, tout autant que pour garantir la qualité de leurs oeuvres ou productions. Un peu plus tard dans le temps, certaines d’entre elles seront même à l’initiative de la constitution de caisses pour aider leurs membres victimes de maladies professionnelles ou même pour financer leur funéraille.
Intrication du politique et de l’économique
On notera, au passage, l’implication des pouvoirs seigneuriaux dans ces processus dans un véritable dialogue qui s’installera alors entre pouvoir politique et économique. Les instances de la ville y auront bien sûr un intérêt de contrôle social tout autant que fiscal et même encore militaire et participatif, mais le phénomène dénotera aussi, sur certains secteurs clés, d’une véritable volonté d’implication du pouvoir politique dans la « signature » des productions.
C’est notamment souvent le cas du secteur de la draperie et on s’en étonne moins quand on sait l’importance que ce dernier a revêtu pour le développement intra-muros de nombreuses villes médiévales mais aussi pour leur rayonnement économique et culturel « hors frontières ». Dans le courant du moyen-âge central, nombre de cités européennes ont été, en effet, littéralement propulsées vers l’avant par la vente et l’exportation de leurs textiles.
(ci contre, étapes de confection textile, illustrations tirées du manuscrit allemand
« Le livre de douze frères des maisons mendel, » (XIVe)
cité dans la conférence.)
L’activité en question emploie aussi une main d’oeuvre conséquente aux différentes étapes de sa production qui justifiera d’un large crochet de l’intervenante de cette conférence, pour nous le détailler. On notera notamment avec elle et pour en donner la mesure, qu’une ville comme Florence employait, à un moment donné de son histoire médiévale, plus d’un quart de ces habitants dans ce secteur.
Valorisation sélective
Le développement de ces métiers urbains, en particulier ceux liés à la production et à la « création » de la matière (opérations techniques réputées complexes), donnera le jour à une valorisation générale de leur exercice et de leurs productions, mais il ne suffira pourtant pas qu’on les loue ou qu’on les consacre sur les vitraux des cathédrales pour en faire de larges voies d’accès à la richesse ou à l’opulence économique. Si, là-encore les drapiers ont souvent tiré leur épingle du jeu (on pourrait peut-être y ajouter certaines productions stratégiques de la ville qui ont prises, pour des raisons locales et historiques, une importance particulière au regard de leur exportation ), certains secteurs sont exclus de cette valorisation et certains métiers, à l’intérieur de secteurs pourtant valorisés, le sont aussi. L’historienne nous en donnera ici quelques exemples éloquents.
Dans le même ordre d’idées, compétence et maîtrise d’oeuvre technique ne garantiront pas toujours à leurs détenteurs, fussent-ils aux échelons les plus élevés de leur profession, une indépendance financière ; ainsi, certains maîtres artisans seront même contraints de se ranger sous le régime du salariat pour pouvoir subsister. D’égale façon, des barrières financières, réglementaires , sociales ou légales existeront aussi pour passer du statut de salarié à celui d’artisan indépendant ou de maître d’oeuvre. Enfin, on pourra encore ajouter aux limites de cette valorisation, des différences de reconnaissance qui touchent encore les notions de genre, puisque masculin et féminin ne sembleront pas s’y trouver logés à la même enseigne.
Pour conclure sur un voeu pieux et tout en rendant grâce à la qualité de ces interventions proposées par le Musée de Cluny, on peut espérer que d’autres conférences viendront compléter le tableau sur le sujet immensément vaste du travail dans la ville au moyen-âge. Si bonne soit-elle, une seule conférence ne saurait en effet l’épuiser. On pense notamment à d’autres secteurs et métiers (métiers de bouche, restauration, etc…), mais aussi aux activités urbaines de service ou encore pourquoi pas aux métiers de la justice, de la régulation ou de la loi, pour ne donner que ces quelques exemples.
Pour le moment, sachons toutefois nous contenter et disons-le encore une fois, en les articulant, ces quatre belles conférences nous offrent un panorama assez complet de la réalité du travail au moyen-âge et des règles qui le régissent et demeurent une véritable mine d’information. Merci donc encore une fois au Musée du moyen-âge pour partager gracieusement tout cela avec le public sur sa chaîne youtube.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : château-fort, reconstitution 3D, vidéo, architecture médiévale, angleterre médiévale, Pays de Galles, monument historique, patrimoine anglais. forteresse. Période : Moyen-âge central, XIVe siècle Lieu : Château de Flint ( Flintshire, pays de Galles, frontières anglaises) Chaîne Youtube : Dextra Visual
Bonjour à tous,
l y a quelque temps de cela, nous vous avions parlé de l’histoire médiévale du château fort de Flint et avec elle, de la conquête du Pays de Galles par le roi Edouard 1er d’Angleterre, entre la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle.
A cette occasion, nous vous avions présenté l’extraordinaire travail de reconstitution 3D de l’édifice juste après sa création (autour de 1304). par la chaine Youtube Dextra Visual. Il n’y avait alors que le château et son site et c’était déjà beaucoup, mais comme dans la continuité de cette réalisation, les infographistes anglais de Dextra Visual viennent tout juste d’ajouter le premier village qui ne tarda pas à jouxter le bâtiment, nous ne résistons pas à partager avec vous cette nouvelle vidéo. Elle rend bien compte des phénomènes fréquents d’urbanisation (ou de pré-urbanisation) autour des forteresses médiévales.
Le château de Flint et son village médiéval à la fin du XIIIe siècle.
Encore une fois, il faut rendre grâce ici à la grande qualité de la réalisation infographique qui nous permet de nous transporter véritablement au coeur du moyen-âge central, pour revenir aux plus belles heures de ce château-fort d’inspiration philippienne.
Un projet éducatif et touristique
Ajoutons que les artistes de Dextra Visual ne sont pas arrêtés là puisqu’ils ont encore modélisé la ville de Flint et son château plus tard dans le temps : dans le courant du XVIIIe et également aux débuts du XXe. Pour information, toutes ces réalisations s’inscrivent, en réalité, dans le cadre d’un projet très sérieux, commissionné par le Conseil du Comté de Flintshire en vue de promouvoir l’histoire et le patrimoine de la région, dans un but à la fois éducatif et touristique.
L’ensemble du projet déborde un peu le cadre médiéval qui nous occupe ici mais si vous en avez la curiosité et pour poursuivre ce voyage dans le temps jusqu’à nos jours, nous vous encourageons à visiter la chaîne youtube officielle de Dextra Visual pour y retrouver toutes ces vidéos.
En vous souhaitant une excellente journée.
Frédéric EFFE
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Sujet : château-fort, reconstitution 3D, vidéo, architecture médiévale, angleterre médiévale, Pays de Galles monument historique, patrimoine anglais. Période : Moyen-âge central, XIIIIe siècle Lieu : Château de Ewloe ( Flintshire, pays de Galles, frontières anglaises)
Bonjour à tous,
l y a quelque temps de cela nous avions partagé ici une belle reconstitution 3D du château de Flint au pays de Galles et nous avions touché, à cette occasion, un mot de l’histoire de l’Angleterre médiévale. Aujourd’hui c’est un autre château que nous vous présentons. Il a lui aussi joué son rôle dans le cadre du même conflit qui opposait la couronne anglaise aux natifs gallois.
Situé lui aussi au nord du pays de Galles et dans le comté du Flintshire, à quelques lieues du site du château de Flint et à deux pas de la frontière anglaise, le site d’Ewloe connut plusieurs épisodes houleux de Henri II d’Angleterre, à son fils Henri III et finalement ,jusqu’au fils de ce dernier, Edouard 1er. Nous en avions parlé dans notre article précédent, c’est ce dernier souverain, qui, d’une main de fer et notamment au moyen d’un grand maillage de forteresses, mit un terme à la résistance galloise qui s’efforçait de regagner le terrain qui lui avait été confisqué depuis les campagnes de Guillaume le conquérant, autour de 1066 et contre les seigneurs de la Marche que le normand avait mis en place derrière lui.
Henri II d’Angleterre, Owain Gwynedd et
La bataille d’Ewloe ou de Coleshill
eu après son accession au trône, Henri II d’Angleterre décida de lancer une campagne en galles pour y rétablir l’ordre et y restaurer la couronne. En 1157, parti de Chester, avec dit-on près de 30 000 hommes, il entendait remonter vers le nord du pays de galles pour le reconquérir mais l’affaire ne fut pas si simple. Il croisa, en effet, bientôt l’opposition galloise sur sa route. Dans le but de la prendre à revers, le souverain anglais envoya son avant-garde dans la forêt d’Ewloe. Erreur fatale. Ses hommes s’y feront piégés et le site sera le théâtre d’une grande victoire des gallois. Les gallois menés par les fils de Owain Gwynedd y mettront ainsi en déroute les armées d’Henri II. L’histoire raconte même que le roi anglais manqua d’être tué durant cette bataille qui entra dans la légende du côté gallois, d’autant plus que ces derniers se trouvaient, à ce que l’on conte, en large sous nombre par rapport aux anglais.
(ci-contre armoiries « supposées » de Owain Gwynedd, non vérifiée historiquement)
Même si Henri II put tout de même, suite à cette bataille, poursuivre ses avancées et contraindre Owain à une trêve, en entreprenant une nouvelle campagne près de 10 ans plus tard et en 1165, il prendra cette fois, une autre route. Il est possible que le souvenir douloureux de l’affront reçu à Ewloe l’y ait poussé. L’histoire ne le dit pas, mais les gallois aiment à le supposer.
Reconstitution de Ewloe par DEXTRAVISUAL
Ewloe sous le règne de Llywelyn ap Gruffudd, dernier prince gallois
l est difficile de savoir si le site bénéficiait déjà au XIIe siècle et au moment de la bataille d’Ewloe, d’une construction fortifiée. Si c’est le cas, elle ne semble pas avoir joué de rôle dans les échauffourées qui se passèrent principalement en forêt. Il faut donc faire un bond, un siècle plus tard, sous Llywelyn ap Gruffudd (ouGruffydd) pour retrouver la trace d’une partie de la construction dont on peut observer de nos jours les vestiges.
Le château-fort d’Ewloe compte d’ailleurs parmi les derniers, sinon le dernier, à avoir été édifié de la main d’un seigneur gallois natif. Nous sommes au milieu du XIIIe siècle, sous le règne d’Henri III, et le grand seigneur et stratège gallois, encore connu sous le nom de Llywelyn le Dernier (voir article précédent) allait commencer à regagner à nouveau du terrain sur la couronne anglaise.
Après avoir repris le site d’Ewloe en 1257, il y engagera la construction d’une forteresse de pierre. En 1265 et depuis cette position fortifiée, le gallois fera même tomber le château de Hawarden, à quelques kilomètres de là.
A l’occasion du traité de Montgomery de 1267, les terres furent reconnues à la main du Prince de Galles, mais dix ans plus tard, face aux alliances de ce dernier avec Simon de Montfort, le fils d’Henri III désormais couronné Edouard 1er ne l’entendra pas de cette oreille. Il lancera une campagne qui durera de 1277 à 1283 et aura définitivement raison de la résistance galloise.
Le pays de Galles à la main de Edouard 1er
et la fin du château d’Ewloe
près avoir assis son autorité dans le Flintshire, le roi d’Angleterre boudera le site d’Ewloe et lui préférera, de loin, le château de Flint, nouvellement édifié, plus vaste et bien plus stratégique du point de vue militaire (structure défensive plus efficace, ravitaillement en troupes et en logistique facilité par voie maritime).
Eléments d’architecture défensive
De son côté, sis sur un monticule rocheux, le château d’Ewloe était noyé au milieu d’une dense végétation forestière qu’il surplombait de ses hauteurs. A l’époque de son occupation, il faut supposer que ses abords étaient clarifiés afin de détecter l’approche d’assaillants potentiels et pouvoir les accueillir, le cas échéant, avec quelques jets nourris de flèches ou de carreaux d’arbalète.
Du point de vue architectural, il était bordé d’un fossé et possédait une structure commune à d’autres châteaux gallois de la même période. A l’image de certaines mottes castrales, il était doté d’une double enceinte : une autour de la basse-cour, l’autre protégeant la haute cour et son donjon. A l’opposé de ce dernier, une autre tour flanquée venait encore protéger l’autre pointe de l’édifice. L’accès à la basse cour s’effectuait par une simple porte, ménagée dans le mur d’enceinte. L’entrée la plus large se trouvait, quant à elle, du côté de la haute cour et était accessible au moyen d’un pont enjambant le fossé. (voir photo plus haut dans l’article)
A la fin du XIIIe siècle, le site étant tombé à l’abandon, les belles pierres de Ewloe seront, comme pour beaucoup d’autres édifices de cette période, pillées ou réutilisées à la faveur d’autres projets. De la gloire passée de Llywelyn le Dernier, il ne reste aujourd’hui à Ewloe plus que quelques murs debout pour encore en témoigner. Comme Flint, le château de Ewloe et la préservation de ses restes ont été confiés au CADW, organisme gallois pour la sauvegarde et la protection du patrimoine. Encore une fois, il faut rendre grâce ici au travail d’infographie 3D de la chaîne DextraVisual qui nous fournit l’occasion d’approcher de plus près l’histoire mouvementée de l’Angleterre médiévale, tout en nous donnant les moyens de visualiser l’édifice après sa construction.
Malgré la longue résistance du pays de Galles, ce dernier n’échappera toutefois pas à son destin. Le XIIIe siècle est un siècle d’expansion pour les souverains de l’Europe médiévale et ces derniers s’évertuent à regagner du terrain sur des provinces perdues ou même à en conquérir de nouvelles. Contre les pouvoirs et les « identités » régionales, contre les seigneuries, les baronnies ou les duchés, l’Europe des nations est en marche, ou à tout le moins en gestation, et c’est d’abord et avant tout une Europe qui se construit contre les dérives de la féodalité, autour des monarques et des couronnes et de leur volonté de centralisation.
En vous souhaitant une excellente journée.
Frédéric EFFE
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