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Agenda : Apotropaïk ou le Moyen-Age en musique, au musée de Cluny

evenement_concert_musiques_medievales_polyphonique_musee_cluny_moyen-ageSujet : agenda, musiques médiévales, concert, ensemble médiéval, Ottaviano Petrucci, Harmonice Musices Odhecaton, musiques polyphoniques, chansons polyphoniques, école franco-flamande
Période : moyen-âge tardif, XVe siècle
Lieu :  Musée de Cluny, Paris 5eme
Dates : dimanche 18 février 2018 à 16h00 et lundi 18 février 2018 à 12h30
Ensemble  : Apotropaïk, Autour de 1500

Bonjour à tous,

Sur l’agenda médiéval, le Musée de Cluny vous propose ce dimanche et ce lundi une incursion au coeur de la musique du moyen-âge tardif.  Au programme, deux concerts du jeune ensemble médiéval Apotropaïk, autour des compositeurs de l’école franco-flamande de la fin du XVe siècle.

Ottaviano Petrucci
et le Harmonice Musices Odhecaton

I_lettrine_moyen_age_passion copiamprimeur vénitien de la toute fin du moyen-âge, Ottaviano Petrucci (1466-1539) a marqué l’histoire musicale du XVe et du XVIe siècle par ses productions.

Dès 1501, il publie un ouvrage qui fera date : le Harmonice Musices OdhecatonAvec ses quatre-vingt seize pièces, cette anthologie musiques_medievales_polyphoniques_moyen-age_tardif_ecole_franco_flamande_Ottaviano-Petrucci_Harmonice_Musices_Odhecatonsera, en effet, le premier du genre dans le domaine de la musique polyphonique. En plus de cet ouvrage de référence, on doit encore au vénitien, entre chansons polyphoniques, frottoles italiennes, ou encore pièces pour luth, motets, messes, autour de soixante publications. Par ses choix éditoriaux autant que par ses techniques d’impression novatrices et le large succès de ses livrets et recueils, Ottaviano Petrucci consacra l’importance majeure de l’école franco-flamande  dans la culture musicale européenne de son temps.

Ce dimanche et ce lundi, le Musée de Cluny et l’ensemble Apotropaïk vous convie donc à la découverte d’un nombre choisi de compositeurs de cette école mis à l’honneur par Petrucci dans son Harmonice Musices Odhecaton. (pour réserver voir le lien en pied d’article)

Apotropaïk,
le jeune ensemble médiéval qui monte

Avec une palette d’instruments anciens variées, harpe gothique, vièle à archet, luth médiéval, flûtes à bec et encore voix, le quatuor Apotropaïk se centre sur un répertoire musical qui puise ses premières inspirations dans les manuscrits et la musique du XIIIe siècle, pour s’étendre jusqu’aux débuts de la renaissance.

Le parcours de ce jeune ensemble, dédié aux musiques médiévales et anciennes et formé il y a un peu plus de deux ans, se place déjà sous les meilleurs auspices.  Depuis sa première prestation, fin 2015, à l’occasion de la Nuit de Corée, organisée par le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de LyonApotropaïk a été choisi l’année dernière, par ce dernier, pour le représenter, dans le cadre du projet interculturel « Transcultural Confluence ». Tout récemment, en novembre 2017, la formation a également reçu le premier prix du Concours International des Journées de musiques anciennes de Vanves.

agenda_evenement_musique_anciennes_medievale_Apotropaï_concerts_musee_cluny_moyen-age_tardif_XVe

A ce jour, l’ensemble médiéval et renaissant propose des programmes   qui vont du moyen-âge italien, aux danses et chansons de la cour du Bourgogne du XVe ( Guillaume Dufay, Gilles  Binchois, Manuscrit d’Oxford ou MS Canonici 213 ), en passant par le  Chansonnier du Roi, le MS fr 844 que nous connaissons bien ici et des compositeurs comme Jeannot de LescurelGuillaume de Machaut  ou encore Adam de la Halle.


Voici des liens utiles pour suivre leur actualité et mieux les découvrir:  Facebook  – Site web –  Soundcloud


Ajoutons que concernant sa venue, cette fin de semaine, au Musée de Cluny, le quatuor n’en est pas à son galop d’essai. C’est en effet la troisième fois que l’institution leur fait confiance et leur ouvre ses portes dans le cadre de ses concerts-rencontres du Centre de musique médiévale de Paris.

Concert d’Apotropaïk   au Musée de Cluny,
programme, informations & réservation ici
 
 

En vous souhaitant une belle journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.

Bryd one brere, lyrisme courtois pour une belle chanson médiévale anglaise du XIIIe

musique_danse_moyen-age_ductia_estampie_nota_artefactumSujet : musique, poésie médiévale, Angleterre, chanson médiévale, lyrique courtoise, amour courtois.
Période : XIIIe, moyen-âge central
Source :  MS Muniment Roll 2, King’s College, Cambridge.
Titre: Bird on a Briar, Bryd one brere (breere),  Auteur :  anonyme
Interprète :   Ensemble Belladonna
Album: Melodious Melancholye(2005) The sweet sounds of medieval England

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui,  pour faire écho à la chanson de Colin Muset, « En may quand le Rossignols« , nous passons de l’autre côté de la manche, en Angleterre, pour une chanson médiévale du même siècle. Nous sommes donc au moyen-âge central et vers la fin du XIIIe.

Conservé au  King’s College de Cambridge, sur un rouleau de parchemin référencé MS Muniment Roll 2,  cette pièce, demeurée anonyme, conte parmi les plus anciennes chansons qui nous soient parvenues de l’Angleterre médiévale. Elle a été retrouvée, copiée au dos d’une bulle papale datant de 1199 mais elle lui est postérieure et on la date usuellement au XIIIe siècle. Etranges méandres suivis par les sources historiques pour traverser le temps, il est assez cocasse de penser que cette chanson profane ait pu être retranscrite au dos d’un document religieux officiel qui datait déjà alors de près de cent ans. On s’imagine mal aujourd’hui griffonner les paroles d’une chanson ou d’une poésie, si jolie soit-elle, sur un manuscrit daté.

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Amour, espoir, douleur et renouveau :
une jolie pièce de Lyrique courtoise

Oiseau sur une branche de bruyère ou de rosier églantier : Bryd one brere en anglais ancien ou  Bird on a Briar en anglais moderne, cette chanson   nous conte l’histoire d’un poète épris d’une servante. Inspiré lui aussi par un oiseau, comme beaucoup de ses contemporains chanteurs et artistes de l’Europe médiévale, le chanteur lui demandera d’intercéder en sa faveur pour lui attirer l’amour de la belle convoitée.  Si elle lui offrait son coeur, il serait enfin libéré de sa douleur et même « renouvelé »: loye and blisse were were me newe; la joie et le bonheur le vêtiraient d’habits neufs, autrement dit, ferait de lui un homme neuf. Pour nous situer dans l’Angleterre médiévale, nous sommes bien ici dans la lyrique courtoise chère à nos trouvères et troubadours des XIIe et XIIIe siècle.

Au passage, on notera que la variante de Bird, « Bryd », associé au « Brere », « Briar » de la fin du vers évoque indéniablement avec ses R roulés, le roucoulement de l’oiseau ou peut-être encore le bruissement de ses ailes. Sur le plan métaphorique, il incarne ici pour le poète la belle désirée ou même ou peut-être même encore amour lui-même.

Bird on a Briar, Bryd one brere par lEnsemble Belladonna

Les doux sons de l’Angleterre médiévale
par l’ensemble Belladonna

On peut trouver, en ligne, de nombreuses versions et reprises de cette chanson qui avec Miri(e) it is while sumer ilast fait partie des pièces les plus célèbres du répertoire médiéval ancien anglais.

Aujourd’hui, c’est l’interprétation de l’Ensemble Belladonna que nous avons choisi pour vous la présenter. C’est la deuxième pièce que nous partageons ici de leur album Melodious Melancholye,  les musique_chanson_angleterre_medievale_moyen-age_ensemble_belladonna_Melodious_Melancholyedoux sons de l’Angleterre médiévale, daté de 2005, mais il faut avouer que, par bien des aspects, cette production du trio de musiciennes venues d’horizons  et de pays divers, est une véritable merveille de justesse et de sensibilité.

Bird on a Briar, une chanson du XIIIe siècle en anglais ancien et sa traduction en Français

S_lettrine_moyen_age_passionur le plan métaphorique,  on peut se demander à  quel point cette poésie fait aussi référence au registre religieux ou même au culte marial : lumière, salut, renouveau, blancheur, fleur des fleurs etc… C’est une hypothèse que l’on trouve notamment creuser dans un article du Guardian. Vue sous cet angle, la chanson prendrait bien évidemment un tout autre tour et hériterait d’un double-sens assez subtil. Cela reste plausible même s’il nous semble tout de même qu’elle appartienne au fond plus clairement au registre courtois et profane.

Bryd one brere, brid, brid one brere,
Kynd is come of love, love to crave
Blythful biryd, on me thu rewe
Or greyth, lef, greith thu me my grave.

Oiseau sur la bruyère, Oiseau, Oiseau sur la bruyère (1)
L’homme ( mankind, l’humanité,) est né de l’amour, ainsi l’amour nous assoiffe (nous en avons soif)
Oiseau joyeux, aie pitié de moi
Ou creuse, amour, creuse pour moi ma tombe.

Hic am so blithe, so bryhit, brid on brere,
Quan I se that hende in halle:
Yhe is whit of lime, loveli, trewe
Yhe is fayr and flur of alle.

Je suis si joyeux, si inondé de lumière, oiseau sur la bruyère
Quand je vois cette servante dans la salle
A la peau si blanche, si charmante et pure* (true : vraie, authentique)
Elle est si juste, fleur de toutes les fleurs.

Mikte ic hire at wille haven,
Stedefast of love, loveli, trewe,
Of mi sorwe yhe may me saven
Ioye and blisse were were me newe.

La pourrais-je jamais conquérir
Ferme en son amour, charmante et sincère,
Pour qu’elle puisse me sauver de ma douleur,
Et me revêtir d’une joie et d’une félicité nouvelles (la joie et le bonheur ferait de moi un homme neuf)

(1) Nous traduisons ici Brere, en anglais moderne « Briar » par Bruyère. Le mot désigne aussi le rosier églantier.  La tentation est bien sûr grande de changer l’oiseau en rossignol. S’il s’agissait d’une adaptation, nous n’aurions pas hésité une seconde. 

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes

« En mai » du trouvère Colin Muset ou un peu de chaleur printanière pour faire fondre la neige

poesie_litterature_medievale_realiste_satirique_moral_moyen-ageSujet : musique, chanson médiévale, poésie médiévale, humour,  trouvère, auteur, poète  médiéval, vieux-français, motet, humour, renouvel.
Période : moyen-âge central, XIIIe siècle.
Auteur ; Colin Muset (1210-?)
Titre :  « En May (mai), quant li rossignolez»
Interprète : Ensemble Syntagma
Album
Trouvères in Lorraine – Touz Esforciez  (2004)

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous voici  de retour au XIIIe siècle avec une chanson du trouvère  Colin Muset. Loin de la neige et loin du froidil nous chante ici le mois de mai et le réveil printanier  et avec lui ses oiseaux et ce « renouvel » de la nature si cher aux poètes médiévaux.

Inspiré par le chant d’un rossignol, le trouvère cueillera une branche de saule pour s’en faire une flûte et chanter l’amour mais, bien sûr, comme il s’agit de Colin Muset, il en profitera encore pour nous conter son goût pour les chapons, les viandes rôtis et les bons gâteaux, mais aussi pour les hôtes généreux envers son art et qui dépensent sans compter.

En may, quant li rossignolez – par l’Ensemble Syntagma

Trouvères in Lorraine – Touz Esforciez

C_lettrine_moyen_age_passionette chanson médiévale est donc interprétée ici par l’Ensemble médiéval Syntagma sous la direction d’Alexandre Danilevski. et avec la voix de la soprano Agnieszka Kowalczyk-Lombardi.

colin_muset_trouvere_poesie_chanson_musique_medievale_en_may_moyen-ageLa pièce est tirée d’un album de 2004 que la formation a dédié entièrement aux trouvères lorrains et dont la production a même d’ailleurs été soutenue par le Conseil Général de Lorraine. On peut y retrouver trois chansons de Colin  Muset, mais également de belles pièces de Jaque de Cysoing  Jeannot de Lescurel, Guillaume d’Amiens ou encore  Gauthier d’Epinal. Ces compositions, signées du XIIIe siècle, en côtoient quelques autres de la même période, demeurées anonymes: chansons, motets ou pièces instrumentales.

On peut trouver cet album en ligne sous deux formes, l’une dématérialisée (en MP3), l’autre au format CD classique. En voici les liens : Touz Esforciez : Trouvères en Lorraine

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« En mai, quant li rossignolez »

les paroles de Colin Muset
en vieux-français et leur traduction

En mai, quant li rossignolez
Chante cler ou vert boissonet,
Lors m’estuet faire un flajolet* (une flûte),
Si le ferai d’un saucelet* (une branche de saule),
Qu’il m’estuet d’amors flajoler* (chanter, conter) 
Et chapelet de flor porter
Por moi deduire* (réjouir) et deporter (divertir, amuser)
Qu’adès ne doit on pas muser. (1)

L’autr’ier en mai, un matinet,
M’esveillerent li oiselet,
S’alai cuillir un saucelet,
Si an ai fait un flajolet ;
Mais nuns hons* (nul homme) n’en puet flajoler* (en jouer),
S’il ne fait par tout a löer
En bel despendre et en amer (2)
Sanz faintisë et sanz guiler* (tromperie).

Gravier* (nom ou prénom), cui je vi jolïet, (que je vois toujours joyeux)
Celui donrai mon chapelet.
De bel despendre s’entremet,  (qui sait bien dépenser)
En lui nen a point de regret,
Et por ce li vuil je doner
Qu’il ainme bruit de hutiner* (dispute, combat)
Et ainme de cuer sanz fauser ;  (et aime d’un coeur pur)
Ensi le covient il ovrer. (comme il convient de le faire)

La damoisele au chief blondet
Me tient tot gay et cointelet* (gracieux, agréable) ;
En tel joie le cuer me met
Qu’il ne me sovient de mon det.
Honiz soit qui por endeter
Laira* (de laisser) bone vie a mener !
Adès* (aussitôt) les voit on eschaper,
A quel chief qu’il doie torner.

L’en m’apele Colin Muset,
S’ai maingié maint bon chaponnet* (chapon),
Mainte haste* (viande rôtie, broches), maint gastelet* (petit gâteau)
En vergier et en praelet* (prairie),
Et quant je puis hoste trover
Qui vuet acroire et bien preter,
Adonc me preng a sejourner
Selon la blondete au vis cler* (doux visage).

N’ai cure de roncin lasser
Après mauvais seignor troter :
S’il heent* (haîssent) bien mon demander,
(S’ils détestent quand je demande, quémande)
Et je, cent tanz, lor refuser
(je deteste cent fois plus quand ils refusent)

(1) « Qu’adès ne doit on pas muser » :  car le temps est venu de se divertir. 

(2) « S’il ne fait par tout a löer, En bel despendre et en amer » : s’il ne sait pas faire  de belles louanges, qu’il n’est pas généreux et qu’il ne sait aimer. 

En vous souhaitant une très bonne journée.

Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.

chanson médiévale : la cantiga de amigo II du troubadour Martin Codax

martin_codax_mar_de_vigo_poesie_chanson_medievale_troubadour_moyen-age_central_XIIIe_siècleSujet : amour courtois, musique, poésie médiévale,  chanson médiévale, Cantigas de amigo II, galaïco-portugais, troubadour, lyrique courtoise.
Période : XIIIe siècle, moyen-âge central
Auteur : Martín (ou Martim) Codax
Titre: Mandad’ei comigo
Interprètes :  Oni Wytars
Album :  Amar e Trobar,  la passion et le mystère au moyen-âge  (1992)

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous partons aujourd’hui, toutes voiles dehors,  à la découverte de l’art des troubadours galaïco-portugais de l’Espagne et du Portugal du moyen-âge central. Ce sera l’occasion d’approcher une nouvelle chanson de Martin Codax, prise dans le répertoire des Cantigas de amigoComme dans la plupart des poésies musique_poesie_medievale_troubadour_moyen-age_central_martin_codax_cantigas_de_amigodu genre, le poète met ici ses rimes dans la bouche d’une damoiselle qui nous conte ses sentiments  pour son  « ami », autrement dit son bien-aimé, dans l’attente de son retour ou de sa venue.

Bien que le  jongleur (juglar ou jograr) galaïco-portugais Martin Codax ne soit qu’un des quatre-vingt huit auteurs des cantigas de amigo, il est demeuré, à ce jour, l’un des représentants les plus célèbres de cette lyrique courtoise médiévale et il reste, en tout cas,  l’une des plus chantés. Comme nous lui avons déjà dédié un article, nous vous invitons à vous y reporter, au besoin : Martin Codax troubadour médiéval.

Oni  Wytars. Mandad’ei comigo, Cantiga de Amigo 2 de Martin Codax

Amar e Trobar,
par l’ensemble Médiéval oni Wytars

C_lettrine_moyen_age_passion‘est  l’excellent ensemble allemand Oni Wytars qui nous propose ici l’interprétation de cette Cantiga de Amigo II de Martin Codax. Elle est tirée de leur album Amar e trobar, sorti en 1992. La formation y présentait seize titres empruntés au répertoire médiéval français, italien et espagnol,  avec pour ambition d’approcher le thème de l’amour et de la passion au moyen-âge, au sens large. Les pièces vont en effet de l’amour courtois et profane, à un amour au sens plus spirituel, comme on le trouve dans la passion et les mystères. On trouvera ainsi des compositions issues de l’art des troubadours, des Cantigas de Amigo, mais encore des pièces en provenance  du Livre Vermell de Montserrat ou des Cantigas de Santa Maria.

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Oni Wytars signait également, dans cet album, une collaboration avec le très reconnu compositeur, chef d’orchestre, musicien et musicologue autrichien. René Clemencic et ce dernier venait prêter, ici, ses talents d’instrumentiste à la flûte à bec, à la flûte en corne (gemshorn) ou encore au chalémie (instrument médiéval de la famille des hautbois).

Du côté du chant, c’est la soprano Ellen Santaniello qui prêtait ici sa belle voix  à la pièce de Martin Codax du jour.

Mandad’ei comigo de Martin Codax
et sa traduction/adaptation en français


Mandad’ei comigo,
ca ven meu amigo.
E irei, madr’ a Vigo

Un message m’est parvenu
Que venait mon doux ami
Et j’irai, mère, à Vigo

Comigo’ei mandado,
ca ven meu amado.
E irei, madr’ a Vigo

J’ai avec moi le message
Que venait mon bien-aimé
Et j’irai, mère, à Vigo 

Ca ven meu amigo
e ven san’ e vivo.
E irei, madr’ a Vigo

Que venait mon doux ami
bien portant et vivant
Aussi, j’irai, mère, à Vigo 

Ca ven meu amado
e ven viv’ e sano.
E irei, madr’ a Vigo

Que venait mon bien-aimé
Bien vivant et bien portant
Aussi, j’irai, mère, à Vigo 

Ca ven san’ e vivo
e d’el rei amigo
E irei, madr’ a Vigo

Qu’il venait bien portant et vivant
Et qu’il est du roi l’ami
Aussi, j’irai, mère, à Vigo 

Ca ven viv’ e sano
e d’el rei privado.
E irei, madr’ a Vigo

Qu’il venait vivant et bien portant
et qu’il est du roi, favori
Aussi, j’irai, mère, à Vigo 

 En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.