n petit cadeau du jour pour vous : un peu d’infographie haute définition autour de nos créations et reconstitutions historiques – mottes castrales et autres châteaux forts -, à utiliser comme fond d’écran, si le cœur vous en dit.
POUR UTILISER CETTE IMAGE COMME FOND D’ECRAN
Cliquez droit sur l’image et enregistrez-là sur votre disque dur. A partir de là il vous suffit de vous rendre dans les paramètres d’affichage (clic droit sur le bureau Windows, « personnaliser ») et de l’ajouter comme fond d’écran.
Pour l’instant, toutes nos créations sont réalisées à l’aide du moteur du jeu medieval engineers. Le jeu propose un mode créatif et un mode survie. Il est en alpha et « early version » ce qui veut dire qu’il est moins cher qu’il ne le sera au lancement, mais également qu’il est encore en développement. Si vous voulez l’essayer et acquérir la version alpha, suivez simplement ce lien.
e vous propose, aujourd’hui, de découvrir, en exclusivité, quelques images d’un projet de reconstitution « historique » auquel nous sommes attelés depuis quelques temps et sur lequel nous avons déjà empilé quelques sérieuses heures.
L’idée est de reconstituer une motte castrale de la fin du XIe, début du XIIe siècle, en nous servant d’une main de la sandbox du jeu Medieval Engineers et de l’autre main de sources archéologiques et historiques entre lesquelles : le dictionnaire raisonné d’architecture médiéval de Eugène Viollet le Duc, les chroniques du curée d’Ardre et encore divers autres documents sur des sites existants actuellement fouillés par les archéologues. S’il ne s’agit pas d’une motte ayant précisément existé, mais plutôt d’un hybride qui réunit les caractéristiques de plusieurs ayant quant à elles existé, cette motte castrale se situe donc au plus près du champ des possibles. Il faudra encore quelques heures pour boucler ce monde mais une fois fini, nous nous en servirons pour réaliser quelques vidéos sur l’histoire des châteaux forts et notamment, en l’occurrence, des châteaux à mottes.
Le site naturel : plaine et rivières
Même si nous voyons quelques montagnes au loin, notre motte castrale se trouve en plaine. A l’image du site de la Tusque, à Sainte-Eulalie d’Ambarès, décrit par Viollet le Duc dans son dictionnaire d’architecture médiévale, l’enceinte a tiré avantage de la présence des deux ruisseaux qui la borde. Elle bénéficie donc de cette protection naturelle. Sur le plus grand des deux cours d’eau, un barrage a également été ménagé pour inonder le fossé, au pied de la motte.
Une hauteur exceptionnelle
Au vue de sa hauteur, on doit supposer que cette motte est partiellement artificielle. Elle dépasse de près de dix mètres celle du château de Gisors. Sauf erreur de ma part, si une motte telle que la notre avait été élevée totalement artificiellement, à ce jour, elle détiendrait le record de la plus haute motte castrale jamais construite. Le plateau de cette création virtuelle culmine en effet à une hauteur supérieure à trente deux mètres. et vous êtes donc, techniquement en face de la motte castrale la plus haute jamais construite. Je n’en suis pas peu fier je dois dire, mais il faut admettre que les pelletées de terre virtuelle sont bien plus légères que les réelles. Outre le fait qu’il soit du plus bel effet visuel et nous aide à percevoir encore mieux, l’effet symbolique de ce type de construction sur qui se trouve au pied, ce gigantisme de circonstance nous permettra encore d’aborder la question de la taille moyenne des mottes castrales et de pouvoir ainsi remettre en échelle les créations du passé. Il n’est pas impossible également que dans une future vidéo, cette motte n’accueille un château du type de celui de Gisors, si ce n’est une réplique de ce dernier, mais j’en dit déjà trop.
Au vue de la taille de l’élévation et même de l’enceinte, on peut également déduire que le seigneur qui l’a faite construire était relativement aisé mais qu’en plus, il n’était peut-être pas aussi pressé par le contexte que certains ont pu l’être à l’époque (qui ont érigé quelquefois des mottes en à peine quelques jours). De la motte prestige à la motte guerrière, réponse immédiate à l’envahisseur ou au voisin plein de convoitise, de la motte du seigneur aisé à celle du seigneur chiche ou de peu de moyens, la disparités des statuts et des situations se donnent à voir dans les architectures. Ici, nous avons pris résolument le pari du prestige et de la grandeur. Point de pierre donc encore pour ce seigneur dans ce XIe finissant, il trouve son luxe et affirme sa grandeur avec le bois, mais en revanche, il ne badine pas.
La tour maîtresse : inspirée des chroniques du curée d’Ardres et de Viollet le duc.
Au sommet de la motte, nous avons juché un grand donjon, spacieux et doté de tout le confort nécessaire à la vie du seigneur et de ses gens, familles, « gens de maison », et garnison d’élite. Son intérieur et la disposition des différents espaces de cette grande tour maîtresse s’inspirent, en grande partie, des descriptions que l’on trouve dans les chroniques du curée d’Ardre. Du point de vue défensif, cette grande tour est, bien sûr, entourée d’une chemise de bois sur le haut de la motte, mais le dispositif est également doublé au pied de butte. L’accès à l’intérieur du donjon ne se fait que depuis le premier étage et au moyen d’un dispositif que l’on peut relever ou baisser. Le bâtiment est aussi nanti de force hourds sur son pourtour ainsi que de quelques autres mécanismes de défense supplémentaires que nous vous présenterons dans la vidéo. Son intérieur prétend également refléter l’obsession de sécurité et de protection personnelle que les seigneurs francs exigeaient de ce type de bâtiments. La barbacane, à l’entrée de l’enceinte, comme celle au sommet de la motte tâche de suivre les études faites par Jean Mesqui sur les portes des châteaux et enceintes, au XI et XIIe siècle.
Côté Basse-cour
On trouvera dans la basse-cour, une église à l’architecture inspirée des églises d’Art Roman des XIe et XIIe siècles mais faite de bois et non encore de pierre. Tous les châteaux à mottes n’ont pas accueilli d’église en leur enceinte, mais ça a été le cas d’un certain nombre d’entre eux et celui que nous avons réalisé en compte une.
Il y aura encore dans cette basse-cour tous les bâtiments nécessaires à la vie du château à mottes, tels que les décrit Viollet le Duc, mais aussi quelques autres auteurs, historiens ou archéologues, ayant écrit sur la question: écurie du seigneur, magasins, artisans mais encore, ici, quelques paysans qui y cultivent ou qui y élèvent des bêtes et se qui sont rangés sous la protection de la motte et de son seigneur. Nous vous présentons ici quelques photos et captures de certaines de ces constructions.
La série de vidéos sur cette motte castrale suivra bientôt. Il reste encore quelques détails à finaliser pour que cet univers soit prêt. Vous en serez, bien entendu, les premiers avertis!
En attendant, une très bonne journée à tous et longue vie!
Fred
Pour moyenagepassion.com « A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes »
Enfin, une expérience scientifique pour vérifier les actuelles hypothèses sur la disparition des mottes castrales au moyen-âge.
on, nous l’avions déjà posté à l’occasion de notre troisième article sur l’histoire des châteaux-forts et de la poliorcétique, mais pour ceux qui l’auraient raté autant que pour les besoins de l’indexation je reposte ici cette ânerie en image.
Attention!, « Vous qui êtes, chez vous, ne tentez pas de reproduire cette expérience à la maison, ni ailleurs non plus d’ailleurs! ». Outre le fait que vous pourriez passer pour un gros débile, cela pourrait, à coup sûr, s’avérer dangereux. En plus, vous ne connaissez pas le seigneur des lieux et si petit soit-il, si ça se trouve, il est du genre rancunier!
Humour : pas taper!
Il ne faut pas m’en vouloir, je suis comme un enfant, mais j’avoue que le fait d’imaginer vingt historiens et scientifiques assis, silencieux et concentrés (autant que l’air dépité de celui qui a réalisé ce patient travail de maquette) autour de cette expérience que l’on pourrait qualifier sans trop s’avancer de totalement absurde et crétine, ne lasse pas de me faire rire.
Que l’on se rassure donc, la motte castrale sur la photo ne sera pas sacrifiée sur l’autel de l’Histoire « un poil » approximative, issue de mes pitreries du jour. Elle est actuellement visible au musée historique de la ville de Bayeux. Visitez-le si vous passez par là-bas pour apprécier, entre autre chose, le travail effectué sur cette jolie reconstitution historique miniature d’une motte castrale médiévale!
ujourd’hui, j’avais envie de dédier quelques vers aux châteaux, d’ici ou ailleurs. Je n’aurais pas l’arrogance de nommer cela poésie. Faire de la poésie, c’est comme se prétendre « artiste », c’est une définition que seuls les autres peuvent donner, qu’il me suffise déjà d’avoir l’outrecuidance de publier ces quelques lignes…
Oeil des Siècles
Coquilles d’escargot en spirale indolente, Qui gravissent les cieux jusqu’à tes dents de pierre Tandis que l’eau se mire dans tes hauteurs lierres Tes tours tremblent encore d’émotion retenue Au souvenir des temps où l’on donnait le cor A l’assaut de tes murs, à l’assaut de tes rues D’émotion contenue, tes tours tremblent encore.
Et s’ils te disent ruines, O vénérable ancien, Le port encore bien droit dedans ta robe altière, Digne comme un promis que l’on mène à sa belle A peine effacé, le souvenir revient Des jours où face aux osts, tu te tenais rebelle. Tous alors, fols ou rois, redoutaient le courroux De tes remparts grondants d’une rage tonnerre.
Et cette tour qui penche comme une cicatrice, A l’Est de ta ronde, du côté du levant, Insigne de victoire dans ta chair pierraille A la beauté étrange des blessures refermées Et des marques guerrières, au large des batailles, Tes ennemis d’alors ? Poussière au lit du temps Leur ambition déchue en régal aux chimères. Mais toi, oeil des siècles, vieil ami, vieux complice, Tu te tiens encore là, debout, vibrant et fier.
Et dans l’eau qui se pâme aux langueurs célestes De tes murailles borgnes aux longs doigts effilés Raisonnent encore les luths, les vièles et les gestes Des jongleurs en liesse venus te célébrer. Trouvères, montreurs d’ours et belles damoiselles, Dames à la coiffure plus haute qu’un donjon, Vendeurs ambulants qui vantent leurs chiffons, Seigneurs, manants, vilains, en fête tout autour, A la gloire de tes faits, au soleil de tes jours.
Et de ton pont-levis dont il ne reste rien, Pas plus que de ta grille mâchurée de ferraille, Moi je sais bien, vieux frère, que c’est coquetterie. Du sage un peu railleur à la barbe grisaille. Au jour qui les perce, ces ouvertures qui baillent Sont comme le sourire édenté de l’ancien, Des ridules de joie autour de ses yeux gris, Et qui se rie de nous, nous qui ne savons rien.
Une bien belle journée à tous sur les terres de monde où l’on parle le Françoués.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publilius Syrus Ier s. av. J.-C