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De la difficile quête du Saint Graal en Terre Sainte (2)

saint_graal_humour_medieval_mp3Sujet : Saint Graal, roi Arthur, légendes arthuriennes, chevaliers de la table ronde, humour médiéval, humour, Joseph d’Arimathie
Période : médiéval fantastique, haut moyen-âge.
Média : audio, mp3

Bonjour à tous,

R_lettrine_moyen_age_passionevenons à des choses sérieuses pour revivre un émouvant épisode de la quête du Saint-Graal. Chrétien de Troyes ne le mentionne pas, pas d’avantage que la joyeuse bande d’auteurs de la littérature arthurienne; il semble donc que jusque là l’Histoire ne l’ait pas retenu  mais c’était sans compter sur notre sagacité.

Du dit de l’arrière-arrière petit fils de Joseph d’Arimathie  et des chevaliers à sa porte (2).

Si, par la plus grande des infortunes, vous aviez manqué le trépidant premier épisode de cette série exclusive à très gros budget, il se trouve ici : De la difficile Quête du Saint-Graal en Terre Sainte (1)

En vous souhaitant une belle journée!

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

De la difficile quête du Graal en terre sainte

saint_graal_humour_medieval_mp3Sujet : Saint Graal, roi Arthur, légendes arthuriennes, chevaliers de la table ronde, humour médiéval, humour,
Période : médiéval fantastique, haut moyen-âge.
Média : audio, mp3

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous n’avons pas encore trouvé le temps d’avancer sur les trente épisodes audio de notre série humoristique sur le moyen-âge. Les textes et les dialogues sont déjà en boite mais finaliser représente beaucoup de travail de post-production sur les ambiances, sans doute une musique ou deux à trouver. Bref, entre le site qui nous prend beaucoup de temps, les vidéos et les dernières corrections du roman d’aventure, le temps se fait court par moments. Du coup, en attendant, voici juste une petite ânerie sonore autour du Saint Graal.

Du dit de l’arrière-arrière petit fils de Joseph d’Arimathie  et des chevaliers à sa porte (1)

Un joyeux samedi à tous!

Fred

Histoire des châteaux-forts & techniques de siège médiévales 5

Index des autres articles sur le sujet :
1. Naissance des châteaux-forts
2. Du bois vers la pierre
3. Mottes, forteresses de bois et techniques de siège
4. L’âge d’or des châteaux-forts

 5. L’AUTOMNE DES CHÂTEAUX FORTS

N_lettrine_moyen_age_passionous voici arrivé au dernier article de cette modeste série sur l’Histoire des châteaux médiévaux: des premières mottes castrales jusqu’aux derniers châteaux-forts. Après l’âge d’or, c’est maintenant de l’automne et de la fin des châteaux forts qu’il nous faut parler. Que l’on conserve bien à l’esprit ici, comme nous l’avons fait tout du long de cette série, que pour autant que nous puissions faire des chronologies, ou décider que tel ou tel château n’est plus un château-fort mais un château d’agrément, la réalité est toujours plus fine que cela: ce sont des phénomènes qui s’étalent dans le temps, les transitions ne sont jamais brutales, les définitions sont plus complexes, et les disparités commandent aussi. histoire_medievale_moyen-age_chateaux_forts_disparition
L’Histoire n’observe, bien souvent, que des vérités tendancielles qu’il est toujours difficile de figer dans des chronologies simplistes. (ci-contre le château de Lassay, Loire, XVe siècle).

Tout ceci en tête, on s’entend généralement sur le fait que deux grands phénomènes marqueront la fin progressive de l’ère des châteaux forts: le premier vient des progrès de l’artillerie, le second des mouvements dans les équilibres et les jeux de pouvoir; en l’occurrence pour ce dernier phénomène, nous faisons référence à la domination progressive du pouvoir royal sur celui des seigneurs et des vassaux. De fait, quand les châteaux forts entreront dans leur automne et même leur hiver, la féodalité y entrera avec eux.

L’avènement de la poudre à canon et de l’artillerie lourde

Détail de la Bataille de Constantinople, 1453, monastère de Moldovita, Moldavie, XVIe, Fresque de Toma de Suceava
Détail de la Bataille de Constantinople, 1453, monastère de Moldovita, Moldavie, XVIe, Fresque de Toma de Suceava

A_lettrine_moyen_age_passionu début du XIVe siècle, l’avènement de la poudre à canon et des engins de guerre utilisant cette dernière ne compliquera que de manière très relative la tâche de l’architecture médiévale défensive. Comme on l’a vu dans l’article précédent, l’usage de plus en plus fréquent, à partir du milieu du XIIe siècle, d’engins de siège titanesques tels que les trébuchets ou les mangonneaux, n’a pas suffi à empêcher que soient encore construits de nouveaux châteaux. Il en sera de même pour l’arrivée de la poudre: elle ne sera pas dans un premier temps une raison suffisante pour freiner l’élévation de tels édifices et il y aura même encore des avancées de l’architecture médiévale pour y surseoir. Du point de vue des dispositifs d’attaque, cette poudre aura encore quelques progrès à faire avant de menacer histoire_medievale_poliorcetique_chateaux_forts_artillerie_canons_primitifvéritablement les châteaux et les premières bouche de feu du XIVe ne déclasseront pas d’avantage les engins de siège mécaniques qui seront encore utilisés lors des sièges.

Du point de vue de l’architecture défensive, les architectures arrondies offrant moins de prise aux projectiles de tout type, se généraliseront. Du côté des remparts et des fortifications, pour contrer les premiers canons, on ménagera encore en lieu et même souvent en plus des archères, des trous à canons. Un certain nombre de châteaux se verra également construit de manière plus « ramassé » pour que l’ensemble des remparts et tours fassent front plus efficacement aux gros engins de siège comme aux premiers canons.

histoire_medievale_poliorcetique_chateaux_forts_artillerie_canonsConcernant le XIVe siècle et même dans une certaine mesure une grande partie du XVe siècle, il faut aussi noter qu’en dehors même des engins de siège si gros soient-ils et au delà encore du blocus des routes de la forteresse pour affamer et en démoraliser ses occupants, une des stratégies de siège majeure restera encore le travail de sape ou de mines. Or, l’Histoire nous apprend que le travail des sapeurs et ingénieurs de sape qui s’approchent des murailles ou creusent en dessous pour les détruire, continuera durant les XIVe et XVe siècle sur les bases des siècles précédents. Concernant ces techniques, l’usage d’engins explosifs pour détruire les remparts ne se généralisera pas avant le XVIe siècle (voir universalis. Histoire de l’Artillerie).

Oh le boulet…

Mons Meg, château d'Edimbourg. Canon construit en 1449 par Philippe le Bon, et donné en cadeau au roi Jacques II d'Écosse, portée 2 miles (3 km!)
Mons Meg, château d’Edimbourg. Canon construit en 1449 par Philippe le Bon, et donné en cadeau au roi Jacques II d’Écosse, portée 2 miles (3 km!)

M_lettrine_moyen_age_passionême si ce ne sera pas le seul facteur et nous verrons plus loin pourquoi, les progrès du boulet de fonte et son pouvoir dévastateur ainsi que la puissante grandissante des canons atermoieront quelque peu cette idée du château comme moyen privilégié, sinon unique, d’assurer la défense efficace des territoires, mais il faudra attendre pour cela la fin du XVe siècle. Voici une citation de Jean Delmas pour étayer ces dires ;

« L’introduction de la poudre en Occident n’entraîne pas de changements immédiats dans l’architecture militaire. Les boulets de pierre que lancent les premières bouches à feu n’entament pas l’escarpe d’Orléans (1428), n’ébrèchent que légèrement celle de Constantinople (1453). Mais le boulet de fonte triomphe de toutes les fortifications existantes. L’artillerie de Charles VIII en fait une brutale démonstration pendant la campagne d’Italie (1493). Les ingénieurs italiens, ainsi qu’Albert Durer en Allemagne, sont convaincus de la nécessité d’innover. »
Jean DELMAS, Histoire des Fortifications. Universalis.

Et même dans ce contexte, la confiance dans les édifices de pierre continuera d’avoir la vie dure. Dans les exemples de châteaux-forts les plus tardifs de la fin du XVe siècle, on tentera encore notamment « d’enfouir » en partie les châteaux pour éviter que des tirs répétés d’artillerie ne puissent ouvrir des brèches à la base de leurs murailles. La forteresse de Salses (Roussillon) construite entre la fin du XIVe siècle et le début du XVe par les rois espagnols pour contrer les avancées et l’occupation française, en est un célèbre témoin.

Les derniers châteaux-forts après les perfectionnements de l'artillerie à poudre, Salses, Forteresse du XVIe siècle
Les derniers châteaux-forts après les perfectionnements de l’artillerie à poudre, Salses, Forteresse du XVIe siècle

La recentralisation des pouvoirs militaires  autour des rois et la naissance des nations

P_lettrine_moyen_age_passion copiaparallèlement à tout cela, la centralisation progressive du pouvoir s’organisera de plus en plus autour de la couronne et du royaume. C’est en réalité une lente évolution que l’on fait souvent débuter sous le règne de Philippe Auguste et se poursuivre avec Saint-Louis, mais qui touche bien d’autres pays que la France en Europe.

C’est un fait qui semble s’affirmer depuis le XIIe siècle et ne cesse de se voir confirmer dans les siècles suivants: la féodalité dérange le pouvoir central au fur et à mesure qu’il se réaffirme ce qu’il n’a de cesse de faire. Les pouvoirs économiques, politiques ou militaires qu’ont acquis au fil du temps les plus grands vassaux, autant que les trahisons ou manoeuvres de certains d’entre eux, menacent la couronne et la position des souverains. Tout cela a conduit naturellement ces derniers à vouloir y mettre le hola, quand ce n’est pas tout simplement un terme. Qu’on se souvienne, entre autres choses, des stratégies de Philippe-Auguste pendant que le Duc de Normandie et roi d’Angleterre, Richard Coeur de Lion était encore à la croisade et que le roi de France en était revenu, prématurément et sans lui. C’est un temps de reconquête du territoire, autant que du pouvoir royal sur ses propres terres,, et peut-être avec tout cela, l’affirmation de la naissance d’un nation. Il y a encore et bien sûr la victoire aussi réelle que symbolique du roi de France à la bataille de Bouvines qui l’opposait alors à de puissants princes et vassaux français, menés par Jean Santerre, et soutenus par l’empereur du Saint-Empire Otton IV. Comme Saint Louis le fera après lui, Philippe-Auguste édictera également de nombreuses lois pour réaffirmer le pouvoir royal.

La Bataille de Bouvines, 1214, Tableau d'Horace Vernet, XIXe siècle, gallerie de Versailles
La Bataille de Bouvines, 1214, Tableau d’Horace Vernet, XIXe siècle, gallerie de Versailles

D_lettrine_moyen_age_passionans ce phénomène de reconquête du pouvoir par les rois sur l’ensemble de leur territoire, il n’y a au fond, de leur part, que des stratégies visant à récupérer ce que, graduellement, la féodalité leur avaient confisqué, A cette volonté marquée, qui se traduit dans les lois comme dans les faits, il faudra encore ajouter le fait que les croisades auront contribué à décimer les seigneurs et à affaiblir la féodalité. Ces derniers en sont revenus, en effet, souvent ruinés et dépendants du trésor de la couronne pour subsister, quand ce n’est pas simplement les pieds devant. Tout cela fait, à certains endroits, le jeu des rois. A cet effet collatéral des croisades sur les politiques intérieurs et l’équilibre des pouvoirs, viendra encore s’ajouter un autre événement marquant du moyen-âge central qui secouera encore les seigneuries locales: la guerre de cent ans. Outre les pertes qu’occasionnera chez les nobles, ce conflit qui semble ne jamais devoir finir, même s’il est entrecoupé de trêves, la guerre de cent ans entraînera encore, à sa suite, les compagnies de routiers, restes de l’Ost anglais ou de mercenaires de provenance variés et leurs exactions incessantes sur certaines parties du territoire. Il faudra bien alors que l’on se rende compte du soutien que peuvent apporter les rois ou les princes de la couronne pour y mettre fin.chateaux_architecture_medievale_philippienne_philippe_auguste_moyen-age_passion Avec tout cela, le pouvoir royal autant que l’ost du roi se fortifieront et dans les esprits c’est aussi  l’idée de nation qui commencera alors à se forger. Qui pourra alors mieux que le roi la personnifier et comment pourrait-il souffrir quelques concurrences locales dans ce contexte?
(portrait de Philippe Auguste)

Dans les facteurs d’affaiblissement de cette féodalité et pour le mentionner ici par parenthèse, il faut encore ajouter les épidémies de peste noire qui, autant que la guerre de cent ans, décimèrent les populations et changèrent la donne en faveur de la main d’oeuvre restante; une forme de rééquilibrage des forces qui finalement jouera en faveur du petit peuple et en défaveur des seigneurs. A n’en pas douter, le monde féodal se porte de plus en plus mal et les souverains tirent leur épingle du jeu. Dans ce contexte politique et économique, la construction de châteaux (re)deviendra aussi et de plus en plus, le privilège du roi; le pouvoir dont les seigneurs locaux avaient hérité quelques siècles auparavant à la faveur du contexte historique, diminuera graduellement. Le système féodal cédera, peu à peu, la place à la monarchie centralisée.

Château de Sarzay, XVe, XVIe, Indre. témoin de la guerre de cent ans
Château de Sarzay, XVe, XVIe, Indre. témoin de la guerre de cent ans

Le château redevient le fait du prince

O_lettrine_moyen_age_passionutre le fait qu’un des inconvénients du château pour la défense du territoire reste qu’il est difficile d’en déloger des ennemis aux mains desquels l’édifice serait éventuellement tombé à l’issu d’un siège, avec cette centralisation progressive du pouvoir royal, des volontés se sont donc faites jour, du côté des différentes royaumes d’Europe, de François 1er et Chambordfreiner la possibilité pour des nobles ou des seigneurs d’acquérir un peu trop de pouvoir défensif et militaire, et peut-être encore de prestige, par l’intermédiaire de la construction de châteaux. La féodalité finit aussi, à travers cela, par payer le prix de ses abus sur le fait du prince; en dehors du fait que des châteaux s’étaient construits sans toujours attendre l’autorisation des rois (cf Michel Bur) l’expérience aura aussi enseigné aux souverains que par le jeu compliqué des familles et des alliances, les vassaux et les seigneurs n’étaient pas toujours prompts à faire allégeance à leur propre couronne. Ils pouvaient même parfois se retourner contre elle. Se retranchant alors derrière les hauts murs de leurs forteresses, ils se trouvaient alors à faire la nique à leur propre souverain; or, faire ployer le genou à un noble qui possède en château reste toujours et forcément un peu plus délicat que s’il n’en possède pas (voir l’article sur le siège de château Montbrun en 1424).

Et même si l’on s’accorde généralement sur le fait que le lancement par François Ier (1515-1547) (portrait ci-dessus) du château de Chambord, véritable palace de prestige et « d’agrément », qu’il fait ériger à sa gloire marque la fin définitive des châteaux forts, on trouvera encore sous le règne Henri IVd’Henri IV (1553-1610, portrait ci-contre), ces signes forts de la volonté qu’eurent les rois, même encore bien après Philippe Auguste et Saint Louis, de centraliser autour d’eux la défense du territoire et de ne plus laisser quelques nobles locaux mettre leur pouvoir en péril. Henri IV prendra, en effet, la décision de faire détruire ou démanteler de nombreux châteaux et forteresses afin d’éviter « qu’elles ne servent de repaires aux ennemis de l’autorité royale »; signe des temps amorcé des siècles auparavant sous Philippe Auguste, poursuivi sous Saint Louis et qui raisonnera encore jusqu’au début du XVIIe siècle. Léger paradoxe aussi puisqu’au vue des progrès de l’artillerie, le château, sous Henri IV, n’est plus tout à fait indestructible, ni imprenable, mais on le voit il reste encore, à l’évidence, d’une efficacité suffisamment établie pour qu’on le craigne au point de vouloir le détruire. Dans les siècles suivants, on retrouvera jusque dans les révolutions du XVIIIe siècle, notamment en Angleterre, cette même idée puisqu’on détruira alors, sur ordre du parlement, certains châteaux-forts, non seulement pour le symbole de classe qu’il représente mais aussi de peur que quelques ennemis de la nation n’y trouvent refuge. Et à travers tout cela, c’est encore et finalement à l’efficacité défensive des châteaux-forts que l’on rendra hommage, même, entre temps les innovations de l’armement et de l’artillerie seront venues la nuancer.

Murs de chair et contre murs de pierre 

Le siège d'Orléans, 1429, Enluminure, Manuscrit Martial, d'Auvergne, 1493
Le siège d’Orléans, 1429, Enluminure, Manuscrit Martial, d’Auvergne, 1493

Q_lettrine_moyen_age_passionuoiqu’il en soit, tout facteur combiné et les progrès de l’artillerie à poudre inclus, à partir du XVe siècle, les guerres commenceront à changer défini-tivement de visage. La conception de la défense du territoire par les châteaux et par les nobles qui les occupent ne fera plus recette. Bien sûr, toutes les batailles du moyen-âge, du Xe au XVe siècles sont loin de s’être toutes jouées autour de forteresses assiégés mais on commencera alors, de manière plus systématique, à opposer aux armées d’invasion ou aux assaillants les « murs de chair » de l’armée du Roi, contre les « murs de histoire_medievale_la_fin_de_la_chevalerie_don_quichotte_picassopierre » des nobles et des seigneurs qui les avaient précédés. A noter que l’artillerie y prendra aussi sa part active puisque l’usage du canon et autres armes à feu portables ne se limiteront désormais plus à l’assaut des murailles des forteresses.

Ce sera encore, avec tout cela, la fin de l’ère de la chevalerie et des chevaliers. les archers anglais l’avait déjà mise à mal au début du XVe siècle, lors de la bataille d’Azincourt, mais avec ce nouveau type d’armes, la voilà encore bien compromise; même si on continuera encore longtemps de jouter, son rôle durant les batailles autant que les légendes qui entouraient les chevaliers, seront en recul. Bien sûr il y aura encore quelques charges à la lance et aussi l’héroïsme légendaire du chevalier Bayard, mais à quelques temps de là et à un peu plus d’un siècle de là, la chevalerie et ses valeurs auront changé de visage; Cervantes pourra même s’en rire, avec un brin de nostalgie poétique et son Don Quichotte n’aura plus alors que quelques moulins à défier (ci dessus le Don Quichotte de Picasso, XXe siècle).

Les châteaux-forts continueront d’être, pour nous de merveilleux fleurons de l’architecture médiévale comme le sont les cathédrales, mais sur le terrain et dans les faits, à leur rôle défensif, se substituera peu à peu l’édifice qui marque le prestige, celui du seigneur encore, mais surtout du roi qui les fera construire; l’esthétique et le faste primeront alors sur la nature militaire des édifices. Bien sûr, les bâtiments ne seront pas totalement dénués de dispositifs défensifs, mais on s’accorde alors pour dire qu’ils seront devenus plus « palais » ou même « châteaux » tout courts, plutôt que châteaux-forts. Pour nuancer cette question, je vous conseille un article très pertinent d’Hubert Damisch sur Persée, même s’il date déjà un peu : Histoire et Typologie de l’Architecture : le problème du château.

Aller plus loin sur les châteaux

P_lettrine_moyen_age_passion copiaour conclure sur tous ces aspects et sur l’histoire médiévale des châteaux et des techniques de siège, nous voulons encore insister sur le fait que cette série d’articles n’est qu’un survol de la question et n’a d’autres ambitions d’ailleurs. Comme nous le disions, l’analyse des discontinuités, des faits marquants ou des ruptures ne sont jamais si simples en Histoire, à moins que l’on veuille fixer dans les esprits quelques étapes et quelques dates utiles. Nous ne sommes pas entrés dans tous le détail des débats de spécialistes sur ce sujet, et ils sont nombreux, mais nous espérons, au moins, en avoir effleuré quelques uns.

histoire_medievale_chateaux_forts_bibliographie_auteursPour plus d’information et de réflexion critique sur ce sujet de l’Histoire médiévale châteaux-forts, je vous enjoins à consulter les références qui suivent. Je m’y suis appuyé tout au long de ces articles sans forcément les citer toujours explicitement; c’est la liberté et le privilège que donne « l’essai » sur le devoir rendu à l’université qui, lui, exige toujours qu’une bibliographie soit exhaustive et pointue. Appelons donc cela des pistes pour ceux qui veulent creuser:  le dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle d’Eugène Viollet le Duc, les écrits de Michel Bür, de Michel Bouard et du colloque de Caen, les ouvrages de Jean Mesqui, les recherches récentes en archéologie sur ces sujets, l’excellent site persée.fr et ses précieuses sources, le fond documentaire merveilleux de la Bibliothèque Nationale de France et le site Gallica.fr, l’encyclopédie universalis encore pour le sérieux de ces auteurs et de ces articles. Et pourquoi pas encore certains articles de wikipédia quand ils sont bons, même s’ils méritent toujours d’être recroisés avec d’autres sources: les références ou les ouvrages qu’ils citent fournissent, en tout cas souvent, d’excellents points de départ pour aller chercher les informations soi-même sur toutes ces problématiques.

Merci encore de votre lecture et de votre présence!

En vous souhaitant une excellente journée, peut-être à l’ombre d’un vieux mur de pierre ou dans le songe évanescent d’une forteresse qui émerge du brouillard, par un matin blanc d’hiver. Longue vie!

Frédéric EFFE.
pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes

Kaamelott le film, Kaamelott Resistance, l’interview d’Alexandre Astier lui-même, qui on dira ce qu’on voudra, reste tout de même le mieux placé pour en parler.

kaamelott_news_actualites_long_metrage_trilogie_resistance_legendes_arthuriennesSujet :  Kaamelott, trilogie, série télé, long métrage, films légendes arthuriennes, roi Arthur
Auteur : Alexandre Astier
Interview : L’express
Date : janvier 2016
Période : haut moyen-âge forcément

B_lettrine_moyen_age_passionon, sur ce coup là, je ne m’explique franchement pas comment j’ai fait pour passer à côté de cet interview d’Alexandre Astier par l’Express à propos de la suite des projets Kaamelott et qui date déjà de quelques mois. Ce n’est pas faute pourtant de jeter un oeil régulier sur le sujet mais entre De Joinville, Saint Louis, Froissard, les troubadours, les poètes médiévaux, les châteaux-forts, les croisades et aussi deux ou trois âneries, le temps file…

Du coup, je dois bien l’avouer,  je me sens un peu comme ce type qui se pointe 5 mois après pour vous souhaiter un bon anniversaire. Mais, tant pis, notre pain noir mangé, publions la nouvelle! Elle est trop bonne pour ne pas trouver ici sa place, même avec effet retard, et je me fais même une joie de l’annoncer à tous ceux qui étaient passés à coté, aussi surprenante soit-elle: Oui, vous entendez bien! Alexandre Astier plébiscite les tee shirts marins! C’est fantastique! Mais je plaisante bien sûr, la nouvelle c’est que le bateau trilogie; long métrage sur grand écran kaamelott s’apprête à lever l’ancre et la concrétisation du projet n’a jamais été si proche (pour le jargon maritime, là par contre, ce n’est pas moi qui continue mes âneries, c’est lui dans l’interview).

Voilà tout est dit! Rien à ajouter, le capitaine de bord de la nef Kaamelott a parlé et nous serons, de toute façon et comme toujours, au rendez-vous de ses créations.

Sans parler des longs métrages et de la trilogie Kaamelott qui traiteront vraisemblablement du retour du roi Arthur et que tous les suiveurs et autres aficionados de la série télévisée attendent impatiemment depuis quelques années déjà, j’avoue que le format écrit qui semble poindre à l’horizon pour Kaamelott Resistance a, lui aussi et par anticipation, une effet assez jubilatoire. Qui sait, en alexandre_astier_des_nouvelles_de_kaamelott_le_film_et_kaamelott_resistanceeffet, où l’imagination d’Alexandre Astier et son talent pourront le porter avec sa plume, une fois affranchi des contraintes budgétaires qu’emporte toujours forcément un peu la production audio-visuelle?

Même s’il avait déjà sorti le scénario des premiers livrets en format papier, et aussi quelques bandes dessinés de choix, pour ceux qui suivent les pérégrinations du talentueux auteur et qui aiment aussi les livres, on ne peut être qu’impatient de le voir se prêter à l’exercice; si c’est bien d’un roman ou d’un livre qu’il pense nous gratifier, bien entendu, mais allez savoir avec lui. Cette manie de vouloir surprendre aussi, le pire c’est que je suis sûr qu’il a toujours été comme ça, jamais là où on l’attend…

Alexandre Astier, un auteur talentueux et exigeant kaamelott suite
Alexandre Astier, un auteur talentueux et exigeant jamais là où on l’attend

Plaisanterie mise à part, soyons franc c’est aussi ça qui est rafraîchissant chez Alexandre Astier: ne jamais chercher à être attendu, quitte à  prendre même le contre-pied. Franchement c’est un vrai bol d’air et c’est aussi un pari sur l’intelligence du public que le public lui rend bien. Combien de films avez-vous vu dernièrement dont vous connaissiez déjà la fin dès la première minute? Nous l’avons déjà dit ici mais je ne me lasse pas de le répéter parce que c’est loin d’être anodin. Dans nos sociétés « médiamétrisées » au ras du slip, tout est sacrifié sur l’autel du neuromarketing et des annonceurs: le politiquement correct, les choses attendues, les choses convenues, On ne cesse de nous diffuser de la médiocrité culturelle en nous expliquant que ce sont les gens qui en redemandent, mais au fond on continue de leur en servir à seule fin de leur vendre des cacahuètes, des salades ou des chips entre les vides des programmes: de l’émotion pas cher et bon marché contre du contenu qui fait réfléchir. Il faut que le cerveau soit mou et disposé pour consommer.

Dans ce contexte de mise à mort progressive du sens critique et de dictate du pognon à tout crin, surprendre et miser sur l’intelligence du public est devenu, de fait, rien moins qu’une forme d’acte engagé. Au delà d’être la marque d’une liberté que justement l’Art véritable devrait toujours permettre, c’est aussi une marque profonde d’empathie et de respect et même si on sent bien qu’il y a du jeu et de la complicité dans la manière dont Alexandre Astier le fait, il n’y a, pour autant, aucune facilité dans l’exercice. Ne nous y trompons pas, c’est toujours de la prise de risque et c’est aussi toujours dans le sens d’un pari d’élévation. Au delà de l’immense plaisir qu’il y a toujours à découvrir ses créations, il est aussi en train de démontrer quelque chose et d’ouvrir des voies. Alors une fois encore, respect et  Grazie mille!

Alexandre Astier, des news de Kaamelott Resistance et Kaamelott trilogie. (Interview l'express)
Alexandre Astier, des news de Kaamelott Resistance et Kaamelott trilogie. (Interview l’express)

Juste avant de décrocher par contre et pour le relever quand même, j’ai bien aimé la question suivante du journaliste, ça sent le truc mûrement réfléchi:

– Tous les personnages de Kaamelott seront-ils dans le film ?

– Oui, tout à fait, absolument, les cent cinquante acteurs des six livres télés et des centaines d’heures vidéos seront tous là. Ils auront même une réplique chacun. Bon assez courte par contre. Va falloir que ça dépote pour que tout le monde puisse en placer une parce que même à une minute la réplique, ça va nous faire déjà un film de plus de deux heures trente. Rassurez-vous par contre le roi Arthur en aura deux. C’est le minimum que je pouvais faire quand même. Une autre question peut-être?

– Elle est où la poulette ?

– Ah voilà! Enfin, on sent que vous retombez enfin sur vos pattes. Vous dansez ?

– Non désolé. Jamais entre les repas.

– Dommage, ça aurait pu être sympa de se faire un p’tit Moon walk.

Mais allons, freinons là! Ne cédons pas à la facilité de se gausser. Le journaliste voulait surement savoir quels personnages clés on allait retrouver dans le film et soutirer quelques infos en posant la question à l’envers. A son grand dam, il fit choux blanc mais nous le remercions quoiqu’il en soit de cette interview qui, bien que publiée ici avec quelques retards, apporte son lot de vraies bonnes nouvelles pour la suite de Kaamelott et de la légende du roi Arthur, façon d’Alexandre Astier. Rassurez-vous, par contre, de notre côté, leçon bien apprise, nous avons, depuis, news_kaamelott_trilogie_le_film_resistance_interview_alexandre_astiercherché sans relâche tel le courageux teckel explorant avec frénésie le terrier du lapin s’il y avait des nouvelles plus fraîches et point n’en avons trouvé, hormis la petite phrase de l’excellent François Rollin (le roi Loth dans Kaamelott) datant de quelques jours et qui confirme les démarrages de tournage autour des débuts 2017. Il a même ajouté qu’il était vraisemblable qu’il en fasse partie. Tant mieux que serait le royaume de Logres sans ce traître né et cet inlassable comploteur. Une autre nouvelle datant de deux jours confirme également que le tournage du film devrait démarrer cet hiver. Le sujet est donc bien plus chaud que jamais!

Pour ceux qui ne connaissent pas encore Kaamelott, les cours de rattrapage sont ici. Vous y trouverez aussi toutes les infos pour vous procurer cette excellentissime oeuvre d’Alexandre Astier autour de la légende du roi Arthur et des preux chevaliers de la table ronde. Pour le cas où vous soyez passés à côté au moment de sa diffusion télévisuelle, il y a quelques années, n’ayez aucune crainte, il ne sera jamais trop tard, c’est absolument indémodable.

Une belle journée à tous!

Fred
pour moyenagepassion.com
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publilius Syrus  Ier s. av. J.-C