Sujet : armure médiévale, équipement, reconstitution historique, armure de plates. Période : moyen-âge central, XIVe siècle Média : vidéo documentaire moyen-âge Auteur : Ola Onsrud (chaîne youtube)
Bonjour à tous,
i vous vous êtes toujours demandé à quel point il pouvait être fastidieux de revêtir une armure de chevalier durant le moyen-âge, vous trouverez ici une vidéo qui vous en donnera une excellente idée.
Il s’agit là d’une armure de plates du XIVe siècle tardif, véritable fleuron de l’art militaire de cette période. Elle est d’ailleurs d’autant plus prestigieuse que sa reconstitution s’appuie sur des sources croisées dans lesquelles on compte, principalement, l’équipement de Edouard Plantagenêt (1330-1376), fils d’Édouard III d’Angleterre, mieux connu encore sous le nom de Prince noir, mais aussi celui de Cristopher, prince du Danemark et duc de Lolland (1341-1363). Les gisants des deux princes à la cathédrale de Canterbury en Angleterre et celle de Roskilde au Danemark, ont servi de base à cette re-création mais encore d’autres enluminures en provenance de manuscrits d’époques.
Une fois revêtue, la totalité de cet équipement, armes comprises, pèse près de 36 kilos.
On doit cette reconstitution, ainsi que la réalisation de cette courte mais excellente vidéo à Ola Onsrud, enseignant norvégien en économie, gestion et marketing dans le civil, par ailleurs, passionné de toujours pour l’histoire médiévale et l’histoire vivante.
En vous souhaitant une très belle journée.
Frédéric EFFE
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Sujet : Kaamelott, humour, série télévisée, nouveauté, légendes arthuriennes, quête du Graal, Heroic Fantasy, médiéval-fantastique,
DVD, Blu-ray, coffret, intégrale. Période : haut moyen-âge à moyen-âge central, Auteur : Alexandre Astier Distribution : Studio M6,
Bonjour à tous,
u côté des légendes arthuriennes revisitées à la lumière de notre temps et avec humour, on notera que Alexandre Astier, auteur-réalisateur entre autres oeuvres, de Kaamelott, vient tout juste d’annoncer la sortie d’un coffret, réunissant l’ensemble des opus de la célèbresérie télévisée. Jusque là, l’offre était, en effet, fractionnée par livres.
Prévu pour début octobre prochain, ce coffret qui totalise, ainsi, des heures de visionnage (mis bout à bout, plus de 35 heures, sans coupure et sans pub !) devrait ravir les fans puisqu’un bon nombre d’entre eux l’attendait depuis longtemps déjà. Il devrait aussi donner des idées de cadeaux à tous ceux qui veulent faire partager leur goût pour les aventures épiques des chevaliers du Graal, à la façon d’Alexandre Astier.
Depuis sa sortie, la série a su conserver une base de plusieurs millions de fans; elle est encore régulièrement rejointe par de nouveaux amateurs qui la découvrent, à travers ses nombreuses rediffusions tv, et on peut donc s’attendre à ce que ce coffret rencontre un franc et légitime succès. C’est, en tout cas, tout le mal que nous lui souhaitons.
Au titre de bonus, il contiendra, sans nul doute, quelques surprises supplémentaires, comme le suggère le teaser, publié, dans la foulée, par l’auteur lui-même, sur sa chaîne youtube. Il y démontre encore l’étendue de ses talents, cette fois, dans le registre musical et la direction d’orchestre. On dira ce qu’on voudra, mais tout de même, mener à la baguette le grand Orchestre National de Lyon, c’est prestigieux.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Kaamelott, la série met en scène la quête médiévale du Saint-Graal, à travers les aventures de chevaliers de la table ronde, légèrement ralentis par leur propre capacité d’entendement.
Au programme, comédie, non-sens, situations jubilatoires et des dialogues rythmés et savoureux qui n’hésitent pas à puiser dans le registre d’un argot que n’aurait pas désavouer Michel Audiard, et qui plaque, sur les légendes arthuriennes, une modernité rafraîchissante. Il n’est pas pour autant question d’y botter en touche la gravité que prend parfois le roman arthurien dont l’auteur suit la trame (en y posant tout de même sa propre signature) ; la narration sait aussi, par instants, se faire plus grave, en particulier dans les derniers opus, qui, rappelons-le, ne sont pas tout à fait les derniers, puisque une trilogie cinématographique, en préparation, devrait leur faire suite.
Redisons-le, la richesse de Kaamelott en fait une série indémodable, à visionner et à revisionner. Pour preuve, elle est, depuis sa première sortie, régulièrement rediffusée à la télévision. Il faut d’autant plus saluer ce succès qu’elle demeure une production télévisuelle de qualité, 100% française, comme il n’y en plus tant dans notre paysage audiovisuel.
Avec ce coffret, on pourra donc profiter de Kaamelott, sans coupure et sans pub, comme nous le disions plus haut. C’est d’autant plus important que les épisodes des quatre premiers livres ont des formats courts et, il faut bien le dire, même en comprenant bien la logique économique et le modèle sous-jacent, la vente interposée de salades, de jus de fruits et autres produits de grande consommation, pouvaient, en gâter, avant ce coffret, franchement le rythme.
En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
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PS : sur les photos de l’article et dans l’ordre, Alexandre Astier (Roi Arthur), Thomas Cousseau (Lancelot du Lac), Carlo Brandt (Méléagant)
Sujet : festival, fêtes, animations médiévales, agenda spectacles, moyen-âge fantastique, légendes arthuriennes, chevaliers, table ronde, Brocéliande Evénement : La Pentecôte du Roi Arthur Lieu : Château de Comper, Concoret Morbihan, Bretagne.
Dates : les 19 et 20 mai 2018
Bonjour à tous,
mis de la Bretagne médiévale et des légendes arthuriennes, ce week end se tiendra un événement à ne pas manquer en la mythique forêt de Paimpont, (possible site, dit-on, de la forêt de Brocéliande originelle). Le château de Comper et le Centre de l’Imaginaire Arthurien y célébreront en effet, la Pentecôte du roi Arthur.
Du côté de la légende, une fois l’an, les chevaliers de la table ronde se réunissaient tous à la Pentecôte, pour célébrer leur roi. Moment incontournable de la vie de Camelot, c’était aussi là que les nobles héros venaient conter au grand roi breton leurs derniers exploits et les résultats de leurs quêtes. Fidèle à la tradition, depuis maintenant 14 ans, le Centre de l’Imaginaire Arthurien sis au coeur du château de Comper, fait chaque année, de cette date, une grande célébration.
Pour parenthèse et pour le bon plaisir du roi, gageons que les faits des nobles chevaliers présents à la réunion seront un brin plus prestigieux que ceux de la légende du Graal, à la façon de Kaamelott dont nous ne résistons pas à donner, ici, un pathétique échantillon :
« Le vieux a essayé de me vendre un genre de turban, comme ils se mettent sur la tête, là-bas. J’ai d’abord commencé par l’envoyer chier, puis je me suis dit que ça ferait sûrement plaisir au seigneur Karadoc. » Dagonet (Antoine de Caunes) Kaamelott,
Livre 1, le retour de Judée,Alexandre Astier.
Programme des réjouissances
n beau programme vous attend donc pour cette Pentecôte du Roi Arthur 2018, à Concoret : campements à la découverte de la vie médiévale, contes, musiques, scénettes, découvertes des savoir-faire d’antan. Il y aura également des combats et des joutes données en l’honneur du Roi qui sera, bien sûr, présent sur site avec ses chevaliers, pour s’en délecter.
De nombreuses compagnies médiévales ont été invitées par le Centre Arthurien pour l’occasion et on pourra compter, sur place, avec la présence de plus de cent reconstituteurs en costumes ou armures d’époque pour faire de cet événement une évocation réussie du moyen-âge des légendes et du roman arthurien.
Compagnies & Maisnies
de réconstituteurs attendus
La Chasse Artus – Les Chevaliers Pourpres – La Compagnie Grise – La Maisnie de Kistreberh – La Compagnie de Pontcastel – La Compagnie Kouviadenn – la Sainte Hermine de Redon – Les Tard Venus – Les Tisseurs de Brûme
Ajoutons qu’en plus des animations médiévales prévues, ripailles et envies gourmandes trouveront encore largement sur place, de quoi se sustenter.
La forêt de Paimpont et le château de Comper, terre de légendes arthuriennes et d’Histoire
onsidérée en Bretagne comme un haut lieu des légendes arthuriennes, la forêt de Paimpont fut aussi une terre riche en histoire médiévale et en enjeux. A son orée, le Château du Comper mentionné pour la première fois au milieu du IXe siècle, était alors désigné comme la demeure du Roi Salomon de Bretagne. Plus tard, dans le courant du moyen-âge central, la place forte passa à la main des Gaël-Montfort et vit se dérouler sous ses murs de rudes batailles, au cours des conflits opposant ces derniers aux Blois.
Mis à mal par Duguesclin, au milieu du XIVe siècle, au moment de la guerre de succession de Bretagne, le château sera reconstruit quelques années plus tard. Dans le courant du XVe, il passera sous la main des Laval, seigneurs et héritiers des Montfort. Ce sont ces derniers qui, se réclamant de la lignée d’Arthur, identifieront les premiers la forêt de Paimpont comme celle citée par Wace dans son roman de Brut et feront d’elle la légendaire Brocéliande; elle était alors désignée comme Brocélien, ou Brec’helean en breton. Renommée et prestige du légendaire Arthur obligent, à la même époque, la lignée des Rohan, dans le Finistère, se revendiquera aussi d’une filiation arthurienne, tout en situant, du même coup, la mythique forêt sur leurs terres. Rien n’est jamais simple…
près quelques tergiversations dans le courant du XIXe siècle, sous la plume de Blanchard de la Musse et encore du Chanoine Mahé, la forêt de Paimpont sera à nouveau désignée comme le lieu originel le plus probable de la légendaire Brocéliande. (Pour plus de détails, voir notre article sur la forêt de Brocéliande et son histoire ici)
De son côté et pour y revenir, le château de Comper connaîtra dans le courant du moyen-âge et après le XVe, quelques épisodes houleux. Il sera notamment assiégé durant plusieurs mois, à la fin du XVIe, pendant les guerres opposant la ligue bretonne à la couronne française et il sera encore sérieusement malmené autour de la période révolutionnaire. Il n’en restera dès lors plus que quelques vestiges médiévaux qui coexistent, aujourd’hui, avec un manoir renaissant, bâti dans le courant du XIXe siècle.
Du point de vue arthurien, quelques légendes d’origine locale et semble- t-il assez récentes (début du XXe) feront encore du château de Comper rien moins que le site de naissance de la fée Viviane, connue encore comme la célèbre dame du Lac. Dans la même veine, une autre légende (locale elle-aussi et vraisemblablement encore plus récente), conte que Merlin aurait fait édifier, dans les eaux du lac bordant l’édifice, un palais de cristal pour la fée. Ce serait même, dans cet endroit, que le célèbre Lancelot aurait été élevé.
Depuis 1990, le site abrite le Centre Arthurien et est devenu, de fait, un haut lieu de célébration de la légende du Graal et de ses chevaliers. Alors, qui sait ?, en vous y rendant cette fin de semaine, peut-être pourrez-vous entrevoir l’ombre de Merlin dont on dit que le tombeau gît non loin, ou peut-être encore, à la faveur d’un rayon de soleil sur le lac, pourrez-vous voir scintiller les reflets cristallins du palais de Viviane, enfoui sous les eaux ?
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : musique médiévale, Cantigas de Santa Maria, galaïco-portugais, culte marial, miracles, Sainte-Marie. Epoque : moyen-âge central, XIIIe siècle Auteur : Alphonse X (1221-1284) Titre : Cantiga 152, le bol d’argent
Tantas nos mostra a Virgen Direction : Eduardo Paniagua (2003) Album : Caballeros, Cantigas de Alfonso X, el sabio
Bonjour à tous,
ous poursuivons ici l’exploration des Cantigas de Santa Maria, chansons médiévales toutes entières dédiées au culte marial et à la vierge, léguées à la postérité par le roi espagnol Alphonse X de Castille, dans le courant du XIIIe siècle. Aujourd’hui, c’est la Cantiga numero 152 que nous vous présentons par le détail.
Culte Marial
La bonté d’une Sainte et la bienveillance d’une mère, au secours de l’homme médiéval
C’est une évidence mais on ne peut s’intéresser au moyen-âge en Europe occidentale, sans se pencher sur ses aspects profondément chrétiens et, dans ce cadre, on peut encore moins occulter le culte qui s’y développe autour de la vierge Marie, et ce monument qu’il lui est dédié et que représentent les Cantigas de Santa Maria.
En Occident, le culte marial s’intensifie autour du VIIe siècle avec l’entrée dans le calendrier de fêtes destinées à célébrer la Sainte incarnée et sa maternité. Cette force s’affirmera encore du IXe au XIe siècle et, au XIIe siècle, les images et les réflexions associées à la « madre dolorosa » accompagnant son fils sur la croix lui conférera plus que jamais un statut unique dans le coeur des croyants. Entre le ciel et la terre, la mère de Dieu sera alors devenue celle de tous les hommes, capable de leur offrir le salut et prompte à les secourir. Mère de miséricorde, le XIIe et le XIIIe la vénéreront encore intensément à travers des productions artistiques dans tous les domaines et de nombreux récits de Miracles. (1)
Au XIIIe siècle, les Cantigas de Santa Maria sont chantées à la cour d’Espagne, elles résonnent aussi dans les chants des pèlerins et les accompagnent sur le chemin de la rédemption au long des grandes routes souvent périlleuses du moyen-âge. A la faveur de certains prêcheurs de l’Eglise, cet « amour » de la Sainte héritera même par endroit des formes et des contours de la lyrique courtoise. L’émotion qu’elle suscite chez bon nombre d’hommes occidentaux, au coeur du moyen-âge, nous est sans doute aujourd’hui difficile à percevoir dans toute sa profondeur et sa complexité mais elle recouvre une réalité indubitable dont nous gardons encore de nombreux témoignages.
Sainte miraculeuse, mère des mères, dames des dames, touchée par la grâce divine et pleine de miséricorde, icone féminine sublime de bonté et de pureté, cette « notre dame » qui est même devenue le symbole de l’Eglise toute entière est, pour l’homme médiéval, capable plus encore que tout autre Saint d’intercéder efficacement auprès de son fils, le Christ, le Dieu mort en croix et d’obtenir son oreille et sa mansuétude. A lui, on n’ose pas toujours d’adresser directement, jamais tout à fait certain d’en être digne, ni d’avoir son écoute et comme on la crédite de cette bonté infinie. tout autant que de cette proximité, elle apparaît aussi, souvent et se montre quand on l’appelle, pour peu qu’on le fasse avec une foi sincère. Ainsi, l’histoire de la Cantiga 152 est encore celle d’un miracle et d’une apparition.
La Cantiga 152 par Eduardo Paniagua
Eduardo Paniagua et les chevaliers dans les cantigas de Santa Maria
Nous avions déjà dédié à Eduardo Paniagua, un long article à l’occasion de notre présentation détaillée de la Cantiga 23 (celle du miracle du vin). Aussi, si vous désirez en savoir plus sur ce brillant et talentueux musicien espagnol entièrement dévoué au répertoire médiéval, nous vous invitons à le consulter.
Rappelons simplement que dans les nombreuses productions musicales médiévales qu’il a ramené à la lumière et réinterprétées, on doit à Eduardo Paniagua l’immense travail d’avoir recompilé et enregistré l’ensemble des Cantigas de Santa Maria.
Dans un album de 2003 ayant pour titre Caballeros, il proposait une selection des Cantigas d’Alphonse le Sage, sur le thème des chevaliers et de la chevalerie. C’est de cet album qu’est tiré l’interprétation de la Cantiga 152 du jour. Vous le trouverez disponible à la vente en ligne sous ce lien : Caballeros
La Cantiga 152 Un bol d’argent plein d’amertume pour un chevalier débauché
etits pélerins, simple gens, marchands, bourgeois, seigneurs et princes, les miracles des Cantigas de Santa Maria ne font pas d’ostracisme social et la vierge ne distingue pas entre les classes pour accomplir ses prodiges. Bien au contraire, la multiplicité des exemples ne fait que renforcer l’idée que la Sainte est à portée de tous. Le Miracle, cette fois-ci, concerne un chevalier.
Como u bon cavaleiro d’armas, pero que era luxurioso, dezia sempr’ «Ave Maria», e Santa Maria o fez en partir per sa demostrança.
Comment un bon chevalier d’armes, mais qui était plein de luxure, disait toujours « Ave Maria » et comment Sainte Marie par sa démonstration lui permis de s’en défaire.
Bien qu’il invoqua souvent le nom de la vierge en disant « Ave Marie », l’homme ne se rendait jamais aux messes, ni aux offices et ne priait guère non plus. Fort talentueux dans les arts de la guerre et doté d’un grand courage, il demeurait aussi arrogant et licencieux, se rendant coupable de tous les péchés de luxure, les plus grands comme les plus petits.
Un jour, l’homme se trouva en grande lutte avec lui-même, désireux de s’amender au fond de son âme mais au dilemme, car son corps ne voulait abandonner les plaisirs de chair qu’il goûtait par ailleurs et auxquels il s’était habitué. Et tandis qu’il était au débat, ne sachant trancher, la « glorieuse » lui apparut, tenant dans sa main un magnifique bol d’argent grand et luisant. A l’intérieur du récipient, se tenait un mets de couleur jaunâtre et abjecte, à la saveur amère et à l’odeur nauséabonde et fétide.
A la vue du liquide, le chevalier fut pris d’une grande peur et somma l’apparition de vouloir se nommer. La Sainte lui répondit : « Je suis Sainte Marie et je viens avec ce bol te décrire ta situation afin que tu les abandonnes tes erreurs. Car, vois-tu, ce bol te montre que tu es beau et doté de très grandes qualités. Et pourtant, comme tu es aussi plein de péchés et sale dans ton âme, tu empestes comme ce mets malodorant et tu iras en enfer, qui est plein d’amertume.
Ayant prononcé ces mots, la vierge s’en fut, et depuis cet instant là jusqu’à la fin de ses jours, le chevalier s’amenda et vécut dans la droiture. Et quand son âme fut séparée du corps, il s’en fut dans le lieu de Paradis où il vit la vierge sainte qui est la dame des dames.
Refrain « La vierge nous montre tant de merci et d’amour Que jamais et pour aucune raison nous ne devons être de mauvais pêcheurs. »
La Cantiga de Santa Maria 152
en galaïco-portugais original
Como u bon cavaleiro d’armas, pero que era luxurioso, dezia sempr’ «Ave Maria», e Santa Maria o fez en partir per sa demostrança.
Tantas nos mostra a Virgen de mercees e d’ amores que per ren nunca devemos seer maos pecadores.
E dest’ un mui gran miragre mostrou por un cavaleiro que apost’ e fremos’ era e ardid’ e bon guerreiro; mas era luxurioso soberv’ e torticeiro, e chẽo d’ outros pecados muitos, grandes e mẽores. Tantas nos mostra a Virgen de mercees e d’ amores que per ren nunca devemos seer maos pecadores.
Este per ren madodynnos nen vesperas non oya, nen outras oras nen missa; pero en Santa Maria fiava e muitas vezes a saudaçon dizia que ll’ o Sant’ Angeo disse, de que somos sabedores. Tantas nos mostra a Virgen de mercees e d’ amores que per ren nunca devemos seer maos pecadores.
E un dia, u estava cuidando en ssa fazenda com’ emendass’ en sa vida, e avia gran contenda, ca a alma conssellava que fezesse dest’ emenda, mas a carne non queria que leixasse seus sabores; Tantas nos mostra a Virgen de mercees e d’ amores que per ren nunca devemos seer maos pecadores.
El estand’ en tal perfia, pareceu-ll’ a Groriosa con ha branqu’ escudela de prata, grand’ e fremosa, chẽa dun manjar mui jalne, non de vida saborosa, mas amarga, e sen esto dava mui maos odores. Tantas nos mostra a Virgen de mercees e d’ amores que per ren nunca devemos seer maos pecadores.
U a viu o cavaleyro, foi con medo [e]spantado e preguntou-lle quen era. Diss’ ela: «Dar-ch-ei recado: eu sõo Santa Maria, e venno-te teu estado mostrar per est’ escudela, porque leixes teus errores. Tantas nos mostra a Virgen de mercees e d’ amores que per ren nunca devemos seer maos pecadores.
Ca ves, esta escudela mostra-ti que es fremoso e ás muitas bõas mannas; mas peccador e lixoso es na alma, poren cheiras com’ este manjar astroso, per que yrás a inferno, que é chẽo d’ amargores». Tantas nos mostra a Virgen de mercees e d’ amores que per ren nunca devemos seer maos pecadores.
E pois ll’ ouv’ aquesto dito, a Virgen logo foy ida; e el dali adeante enmendou tant’ en sa vida, per que quando do seu corpo a ssa alma foy partida, foi u viu a Virgen santa, que é Sennor das sennores. Tantas nos mostra a Virgen de mercees e d’ amores que per ren nunca devemos seer maos pecadores.