« Les gens ne devraient pas toujours tant réfléchir à ce qu’ils doivent faire, ils devraient plutôt penser à ce qu’ils doivent être. S’ils étaient seulement bons et conformes à leur nature, leurs œuvres pourraient briller d’une vive clarté. »
Maître Eckhart (1260-1328), Théologien, philosophe et grand mystique chrétien et dominicain du moyen-âge ( XIIIe siècle)
Citation médiévale, sagesse médiévale et mystique chrétienne.
« La connaissance, c’est l’expérience que fait l’homme de l’unité qui unit tous les hommes. » Citation médiévale, mystique chrétienne
Maître Eckhart (1260-1328), théologien, philosophe et grand mystique chrétien et dominicain du moyen-âge.
oilà encore une belle citation de maître Eckhart, l’un des mystiques les plus profonds que les dominicains et le monde médiéval nous aient légué. Au delà des formules ou des mots, cette connaissance que l’on peut toucher et de laquelle il parle, se fond chez lui avec le concept de Un taoïste. Le Un de l’unité du monde. Rien n’est séparé, pas même un être, pas même une mouche. Cette connaissance est une expérience directe, non livresque, et comme toujours, elle repose et se niche dans la méditation silencieuse plus que dans la glose. Les mots de Maître Eckhart se lisent toujours à travers sa pratique, avec l’âme ou le coeur, plutôt qu’avec la tête.
Sujet : Graduel de Fontevrault, chants liturgiques, musique médiévale Période : XIIIe, moyen-âge central Conservé à : Bibliothèque de Limoges Type : chants polyphoniques et grégoriens. Titre: « Kyrie: Orbis factor » Interprètes: Ensemble Organum Album: « Le chant de la Mémoire »
Un Codex exceptionnel du XIIIe siècle
ujourd’hui, nous publions un chant grégorien qui a donné des frissons à plus d’un. Il est tiré d’un ouvrage médiéval : le Graduel de Fontevrault. C’est un codex de plus de trois cent feuillets qui est, comme tous les graduels, un livre de chant de messes et un guide pour les messes au quotidien sur une année entière. La copie de l’ouvrage date du XIIIe siècle mais il aurait été légué au XIVe siècle à l’église de Saint-Junien, située dans la Haute Vienne (Limousin) et se trouve maintenant conservé à la bibliothèque de Limoges.
Par son contenu iconographique et musical unique, ce codex reste, encore à ce jour, une source exceptionnelle pour l’étude de la pratique liturgique et des chants grégoriens du moyen-âge central. Il est encore connu sous le nom de Graduel d’Alienor de Bretagne du nom de l’abbesse de Fontevrault (1302-1342) dont le blason figurait sur la tranche de l’ouvrage. Les études ont toutefois permis de montrer depuis que le codex avait été copié autour du milieu du XIIIe siècle dans un atelier de Paris.
Consulter l’ouvrage en ligne
a bibliothèque municipale de Limoges nous a fait la grâce de l’avoir mis en ligne afin que nous puissions apprécier la qualité de sa conservation autant que l’iconographie de ce manuscrit et pour ceux qui savent lire la musique pouvoir la décrypter. En voici les liens :
L’ensemble « Organum »,
à la recherche des musiques anciennes
« Il ne s’agit pas seulement de prendre une partition et de la jouer, il faut comprendre aussi le monde auquel cette musique fait référence » Marcel Pérès – Le chant de la mémoire
Sous la férule de Marcel Pérès, l’ensemble Organum , qui interprète ce chant grégorien ici, fait partie de ces groupes qui sont à la fois en quête de musique et d’histoire. Depuis 30 ans, ils fouillent, cherchent, s’interrogent et finalement livrent au public autant leur interprétation que le fruit de leurs recherches artistiques sur l’histoire des musiques anciennes et à travers elle, sur l’art et le sacré. C’est un long travail, ambitieux et patient, celui d’artistes animés par la passion de tenter de « reconstruire l’histoire du chant sacré« , comme ils le disent eux-même, Pour en savoir plus et mesurer toute leur ambition dans ce champ des musiques anciennes et sacrées, autant que pour en savoir plus sur leurs concerts, leurs productions et les encourager, je vous invite à visiter leur site web qui se trouve ici: : organumcirma.com
Pour le reste, le mystère d’une musique qui vous touche ou ne vous touche point, quelque soit son origine, son époque, les croyances qui la font naître où les instruments dont elle use, reste et restera toujours entier. Il ne me semble pas en tout cas qu’il faille nécessairement être chrétien, ni même peut-être croyant, pour se laisser transporter par ce chant grégorien et par son interprétation par les très belles voix de l’ensemble Organum.
Le Kirie « Orbis factor »
Du point de vue de son contenu, le Orbis Factor est une prière appelant la miséricorde divine et la lumière christique. Comme toutes les litanies religieuses, qu’elles soient chrétiennes, juives, musulmanes, bouddhistes, etc, etc, les paroles de cet orbis factor font appel à la répétition, en l’occurrence ici « eleison » (Kirie Eleison : « Seigneur aie pitié ») qui traduit l’insistance dans l’évocation. Il y a sans nul doute également dans la force vibratoire même du chant et de cette répétition, la recherche d’une élévation comme d’une purification. C’est une technique que les indiens et les bouddhistes connaissent bien aussi et pratiquent à travers le « mantra ».
Orbis factor rex aeterne, eleison Pietatis fons immense, eleison Noxas omnes nostras pelle, eleison Christe qui lux es mundi dator vitae, eleison Arte laesos daemonis intuere, eleison Conservans te credentes confirmansque, eleison Patrem tuum teque flamen utrorumque, eleison Deum scimus unum atque trinum esse, eleison Clemens nobis adsis paraclite ut vivamus in te, eleison.
Une belle journée à vous!
Fred
Pour moyenagepassion.com « A la recherche du monde médiéval sous toutes ses formes »
« Mais il est un autre parfum bien supérieur à ces deux premiers; je l’appellerai le parfum de la bonté, parce qu’il se compose des misères des pauvres, des angoisses des opprimés, des tristesses des affligés, des fautes des pécheurs. »
« Du précieux parfum de la miséricorde », Bernard de Clairvaux, Sermon XII,
Citation médiévale de Bernard de Clairvaux, (1090-1153) Saint et mystique chrétien du moyen-âge central, XIIe siècle, attaché à l’ordre de Citeaux, (cisterciens, règle de Saint Benoit). Engagé politiquement dans son temps, il est entre autre chose, fondateur de l’abbaye de Clairvaux et « co-créateur » de l’ordre des moines guerriers plus connus sous le nom des templiers.