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l’Histoire avec humour et talent!
n concept, une écriture et un ton moderne, de bons acteurs pour de l’Histoire plutôt fouillée, il ne nous en faut pas plus pour décider de nous abonner et de partager les vidéos de cette jeune chaîne youtube ! L’équipe de Confessions d’Histoire revisite ici avec humour et légèreté la première croisade en faisant revivre ses personnages clés. C’est frais, c’est une gourmandise et ça rend intelligent ou à tout le moins, un peu plus cultivé. Si avec ça, ils ne nous font pas aimer l’Histoire!
La première croisade, éléments de synthèse
« Éteignez donc entre vous toute haine, que les querelles se taisent, que les guerres s’apaisent, et que toute l’aigreur de vos dissensions s’assoupisse. Prenez la route du saint sépulcre, arrachez ce pays des mains de ces peuples abominables, et soumettez-le à votre puissance. Dieu a donné à Israël en propriété cette terre dont l’Écriture dit » qu’il y coule du lait et du miel « .
Extrait du discours de Clermont d’Urbain II, transcription de Robert le Moine.
Lancée à l’appel du Pape Urbain II (1042-1099) à l’occasion d’une visite en France (concile de Clermond), ce que l’on a appelé plus tard dans l’histoire la première croisade visait à libérer le tombeau du Christ et reprendre Jérusalem, tombé aux mains de turcs. Il s’agissait aussi de partir à la défense des chrétiens d’Orient. Pour s’assurer que son appel soit entendu, l’Eglise accordera alors une « Trêve de Dieu » à tout ceux qui partiront, soit une indulgence plénière pour les péchés commis. (ci dessus la statue du pape Urbain II, Châtillon sur Marne, XIXe siècle)
L’appel rencontrera un succès total. Il sera relayé par des prédicateurs itinérants tel que Pierre l’Ermite et en 1096, des guerriers venus de toute la chrétienté se mettront en marche pour Constantinople, pas moins de trois armées de croisés pour un total de 150 000 hommes! Du point de vue militaire, la croisade sera un succès. Jérusalem sera repris dans ce premier mouvement, même si les années suivantes montreront que la ville Sainte ne se laisse pas si facilement conquérir quand tant de religions la convoitent. Ainsi, les croisades se succéderont et cet appel du Pape Urbain II raisonnera encore longtemps de conséquences dans les siècles qui le suivront et dans l’histoire du moyen-âge.
Des 150 000 hommes qui partirent, on dit que 15 000 seulement arrivèrent au terme de cette expédition guerrière qui aura connu dans son cours de notables débordements. Il faut aussi se replacer dans le contexte de l’époque et l’on a souvent écrit qu’outre ses objectifs chrétiens avoués, la première croisade avait fourni également l’occasion d’éloigner du royaume des chevaliers belliqueux et quelquefois désœuvrés que l’on préférait savoir loin des terres du royaume plutôt que guerroyant en ses murs.
Une très belle journée à tous!
Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge et du monde médiéval sous toutes ses formes.
«À justice tenir et à droit rendre, sois loyal et droit envers tes sujets […] et soutiens la querelle du pauvre jusqu’à ce que la querelle soit éclaircie.»
Louis IX, Roi de France, (1214-1270), dit « le prudhomme », plus connu encore sous le nom de Saint Louis,
rès pieu et très chrétien, autant qu’épris d’un grand souci de justice pour son peuple et ses gens, Saint Louis, petit fils de Philippe Auguste, est un roi qui, à bien des égards, est entré dans la légende pour sa magnanimité et son sens de la justice. Il est mort, emporté par la dysenterie, durant la VIIIe croisade (Tunis).
__________________________________________________________________________Citation médiévale & chrétiens du moyen-âge
Sujet : musique médiévale, musicien, compositeur médiéval, poète médiéval, chanson médiévale, Titre : Douce Dame Jolie, Virelai* Auteur: Guillaume de Machaut (1300-1377) Période : XIVe siècle, Moyen Âge Interprétes : Annwn Album : Orbis Alia (2007)
Bonjour à tous,
ette fois-ci, les amateurs de musique médiévale authentique devraient s’en réjouir, nous partageons ici une pièce de Guillaume de Machaut, auteur du moyen-âge, reconnu par tous comme l’un des plus grand poète et musicien du XIVe siècle.
Douce dame jolie de Guillaume de Machaut, par Annwm
Annwm, folk médiéval ou mystique folk en provenance d’allemagne
Fondée en 2006, par l’archéologue, chanteuse et harpiste (uf!) Sabine Hornung, la formation allemande Annwm se classe bien plus du côté du « Folk » d’inspiration médiévale que de l’ethno-musicologie au sens strict.
Les inspirations puisent dans le répertoire du moyen-âge ou même celui du folk et des musiques plus traditionnelles et proviennent des origines les plus diverses : celtiques, nordiques, bretonnes, séfarades, mais encore d’autres pays de l’Europe médiévale. Elles sont prises dans le répertoire profane, comme dans le liturgique. Au gré des pièces proposées, les compositions sont revisitées et modernisées et les instruments anciens y côtoient les plus électriques ou récents.
Baptisée par la formation elle même « Mystic folk », on peut tout de même rattacher cette approche à un mouvement folk médiéval qui a pris, au début des années 2000, une certaine ampleur, notamment en Allemagne, et dans lequel on peut trouver des formations comme Faun.
La pièce du jour de Guillaume de Machaut est tirée de l’album Orbis Alia, sorti un an après la création de la formation, dans lequel on pouvait encore découvrir une sélection éclectique de compositions en provenance des quatre coins d’Europe (France, Suède, Allemagne, Pays de Galles, Espagne), et s’étalant du XIIIe siècle à des périodes plus récentes, en passant par la renaissance.
L’album est toujours disponible en ligne au format CD import. Si vous souhaitez plus d’informations, en voici le lien : Orbis Alia [Import allemand]. Pour information, l’interprétation de la chanson du jour est également disponible, séparément et au format MP3, au lien suivant : Douce Dame Jolie par Annwn
Guillaume de Machaut, brillant musicien, poète, et compositeur du moyen-âge
Eléments de biographie
On ne sait pas grand chose des premières vingt années de vie de ce poète compositeur, ni de sa date ou son lieu de naissance exacts que les historiens font balancer entre la Champagne et les Ardennes. Sa vie nous est mieux connue à partir des années 1323, quand étant clerc, il entre comme secrétaire au service du roi de Bohème, Jean de Luxembourg. Par la suite, il voyagera et suivra Jean 1er dans de nombreuses expéditions ou campagnes, et l’influence à la fois de l’éthique du clerc autant que les valeurs attachées à la chevalerie, se feront nettement ressentir dans ses écrits et son œuvre. Après la mort de Jean 1er de bohème durant la bataille de Crécy, Guillaume de Machaut servira différents seigneurs et plus tard, il s’installera comme chanoine attaché à la Cathédrale de Reims, période durant laquelle son œuvre sera plus productive.
L’oeuvre laissée par Guillaume de Machaut
On lui doit de nombreuses pièces – messes, lais, virelais, ballades, chants royaux, œuvres narratives, complaintes et autres rondeaux – et on reconnait assez largement chez les spécialistes que sa maîtrise des formes classiques et lyriques, s’il ne les a pas inventées lui-même, lui a permis de mieux les préciser, tout en les amenant plus loin, préfigurant ainsi la musique moderne. Il a aussi largement contribué au développement de la musique polyphonique. En bref, il y aura un avant et un après Guillaume de Machaut.
L’amour courtois
La pièce que nous partageons aujourd’hui est sans doute une des plus populaires du compositeur médiéval. C’est une pièce de lyrique courtoise et il y chante ici cette Fine Amor littéraire et très codifiée qui, durant le XIIe siècle et une partie du XIIIe, influencera une partie des valeurs de la chevalerie. Colporté et promu, et chanté abondamment par les troubadours et trouvères du moyen-âge central, on le retrouvera aussi sous la plume de nombreux auteurs médiévaux. Du côté chevaleresque, on pense notamment à Chrétien de Troyes et ses légendes arthuriennes.
D’entre tous les chevaliers de la table ronde, Lancelot sera le plus sûr représentant de cet amour courtois, au moins jusqu’à ce que certaines suites du roman arthurien lui offrent l’opportunité de la transgression et du passage à l’acte.
Amour prude souvent chaste et hors mariage, du chevalier pour sa dame, préférablement de haut rang et dont il lui faut séduire le cœur avec courtoisie, la Fine Amor s’épanche bien souvent dans un désir contraint à demeurer inassouvi et qui se traduit dans la douleur du refus, de l’impossibilité d’être, ou encore de la distance ou de l’attente; en position basse, le fine amant, fébrile, tout entier « au service » de sa dame, vit au bord du gouffre et à la merci de son propre sentiment dont il est « prisonnier »; autant d’épreuves à traverser qui, pense-t-on, font la force autant que la faiblesse de ces jeux amoureux courtois. Leurs tourments sont leurs plus grands délices dans un mouvement qui oscille entre frustration et espérance.
*Virelai : « forme poétique du XIVe siècle (fin XIIIe), particulièrement prisée par les trouvères (Guillaume de Machaut). Dans sa forme la plus simple, le virelai se compose d’une strophes rimée de deux vers, suivie d’une strophe refrain ou formule répétitive, propre à la reprise en chœur. Plus complexe, il mêle des strophes de différentes métriques, le refrain pouvant alors changer, mais par exemple avoir un mètre (en général court) et une assonance particuliers, comme une réponse régulière obstinée. Lire la suite sur musicologie.org.
Les paroles de Douce Dame Jolie dans le moyen-français de Guillaume de Machaut
Douce dame jolie, Pour dieu ne pensés mie Que nulle ait signorie Seur moy fors vous seulement.
Qu’adès sans tricherie Chierie Vous ay et humblement Tous les jours de ma vie Servie Sans villain pensement.
Helas! et je mendie D’esperance et d’aïe; Dont ma joie est fenie, Se pité ne vous en prent.
Douce dame jolie, Pour dieu ne pensés mie Que nulle ait signorie Seur moy fors vous seulement.
Mais vo douce maistrie Maistrie Mon cuer si durement Qu’elle le contralie Et lie En amour tellement
Qu’il n’a de riens envie Fors d’estre en vo baillie; Et se ne li ottrie Vos cuers nul aligement.
Douce dame jolie, Pour dieu ne pensés mie Que nulle ait signorie Seur moy fors vous seulement.
Et quant ma maladie Garie Ne sera nullement Sans vous, douce anemie, Qui lie Estes de mon tourment,
A jointes mains deprie Vo cuer, puis qu’il m’oublie, Que temprement m’ocie, Car trop langui longuement.
Douce dame jolie, Pour dieu ne pensés mie Que nulle ait signorie Seur moy fors vous seulement.
Sur ces belles paroles, excellente journée à tous !
Fred
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