Sujet : citation médiévale, sagesse persane du moyen-âge central
Un mal d’yeux’ survint à. un pauvre petit homme; il alla trouver un vétérinaire, lui disant : “Donne-moi un remède.” Le vétérinaire lui introduisit dans l’oeil la drogue dont il se servait pour les yeux des quadrupèdes, et notre homme devint aveugle. On porta la contestation devant le juge, lequel dit : “il n’y a pas d’amende à payer par le vétérinaire. Si cet autre n’avait pas été un âne, il ne serait pas allé le trouver. ” Mocharrafoddin Saadi (1210-1291), poète et conteur persan Gulistan, le jardin des roses.
Sujet : Kaamelott, légendes arthuriennes, roi Arthur, humour, comédie, série télévisée culte. Période : moyen-âge central, haut moyen-âge pour la légende. Auteur : Alexandre Astier Média : livres, ouvrages sur la série, colloques Distribution : M6, Calt Production
Bonjour à tous,
oncernant la série télévisée Kaamelott, nous lui réservons, vous le savez, une large place ici. En dehors du fait que nous l’apprécions, nous sommes bien loin d’être les seuls dans le domaine de l’Histoire médiévale à nous y pencher.
Le colloque de la Sorbonne sur Kaamelott:
c’est aujourd’hui & demain 24, 25 mars 2017
Le travail d’Alexandre Astier autour des légendes Arthuriennes, autant que l’immense succès qu’il a rencontré auprès du public, ont, en effet, fait de Kaamelott un objet d’étude de choix pour les Historiens mêmes les plus académiques. Pour légère que puisse paraître la série, il ne faut pas s’y tromper, humour ne rime pas toujours et forcément avec trivialité. Au centre de l’intérêt que suscite aujourd’hui le monde médiéval, l’oeuvre télévisuelle interpelle aussi les chercheurs et elle a donné naissance à bien des livres, articles ou conférences. L’une d’elle – c’est même d’ailleurs un colloque de deux jours – est au coeur de l’actualité puisqu’elle se tient, aujourd’hui même et demain, à la Sorbonne :
Nous vous en avions parlé à la fin du mois de février, mais comme l’événement est complet depuis déjà quelques temps, inutile de vous y précipiter. En revanche, du côté des réseaux sociaux, les plus passionnés d’entre vous peuvent en saisir dors et déjà quelques bribes en direct sur Twitter (#collKaamelott). Si vous n’avez pas la chance de vous trouver sur place ou que Twitter n’est pas votre tasse de thé, rassurez-vous, les minutes de ce colloque devraient, quoiqu’il en soit, être bientôt disponibles sous forme papier ou même, espérons-le, de vidéos youtube. Nous vous en tiendrons informés, bien entendu.
A titre d’anecdote, Alexandre Astier a retwitté l’info sur la conférence, il y a deux jours et l’afflux d’audience sur le site de l’université a, semble-t-il, créer quelques surchauffes du côté du serveur! 🙂 L’intérêt pour l’auteur mais aussi pour la série autant que pour le moyen-âge qu’elle évoque ne se démord donc pas.
Lectures Kaamelott
Pour tromper l’attente, en attendant le compte rendu de cet événement , on retrouve encore des ouvrages sur le sujet de Kaamelott et notamment certains qui valent d’être mentionnés ici :
Un écrivain & un historien sur la piste de Kaamelott
Accompagné de l’historien médiéviste Martin Aurell, grand spécialiste de l’histoire du roi Arthur, l’écrivain Eric Le Nabour suit ici les pas d’Alexandre Astier et ses facéties « kaamelottiennes », en les croisant avec ce qui nous est parvenu des légendes.
Les scripts de la série au format poche
Vous pouvez également retrouver l’ensemble des scripts de la série au format poche pour vous replonger au coeur des dialogues hilarants d’Alexandre Astier.
Les DVD’s au complet
Ajoutons que même si l’oeuvre doit se prolonger sur grand écran, ses premiers opus sont aujourd’hui bouclés. Cela signifie très concrètement que si vous êtes de ceux qui ne regardez pas la télévision de manière régulière, et qui n’appréciez pas forcément de dépendre d’une série à suivre, tous les jours et à heure fixe, sur le petit écran, vous avez pu passer à côté de Kaamelott lors de sa diffusion, pour cette raison même. La bonne nouvelle est que l’ensemble de l’oeuvre (écrite jusque là) est aujourd’hui disponible sous forme de coffrets et peut être visionnée de manière continue, sans plus dépendre de l’attente que suppose le format d’une série quotidienne télévisuelle.
Pour conclure
n résonance avec la littérature médiévale arthurienne, dans la distance ou la proximité entre les personnages de la série et ceux du corpus arthurien, entre les lignes encore de notre intérêt pour le moyen-âge d’Alexandre Astier et tout ce qu’il nous renvoie de notre propre modernité, Kaamelott se lit à plusieurs degrés et nous invite à la réflexion. Bien entendu, il est aussi question du plaisir de rire avec une comédie qui, pour être très française, tire aussi, par instants, l’humour du côté d’un non-sens et d’un sens de l’absurde aux accents anglais, qui n’est pas sans évoquer l’excellent Sacré Graaldes Monty Python.
En vous souhaitant une belle journée dans la joie!
Fred
Pour moyenagepassion.com. A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : citations histoire, historien médiéviste, Michel Pastoureau, Sciences humaines, anthropologie et histoire, réflexions , pluridisciplinarité, histoire des symboles et des représentations, liberté, sociologie.
“La préférence individuelle, le goût personnel existent-ils vraiment ? Tout ce que nous croyons, pensons, admirons, aimons ou rejetons passe toujours par le regard et le jugement des autres. L’homme ne vit pas seul, il vit en société.” Citation de Michel PASTOUREAU, historien médiéviste, Bleu : Histoire d’une couleur
Bonjour à tous,
our ne pas être ciblée uniquement sur le monde médiéval, cette citation de Michel Pastoureaureste un axiome pour tout amateur ou chercheur en sciences humaines. L’homme, animal social, n’existe qu’en relation. Il « épouse » ou « contredit » dans des positions ou des postures qui n’en finissent pas d’interroger ou de refléter, en miroir, le contexte social, culturel et historique dans lequel il se trouve pris. Et même le deux-plumes d’Edouard Sapir, interrogé dans sur la culture de sa tribu et qui n’était jamais de l’avis de personne, ne pouvait s’y soustraire.
Echapper aux déterminismes, exercer notre libre arbitre, espérer faire le deuil de nos « habitus » en faisant la nique à Bourdieu, bien sûr, nous en avons quelquefois soif, mais aux frontières de nos conformismes comme de nos échappées belles, nous demeurons le produit d’un contexte et nous évoluons dans un champ de symboles et de représentations dont les contours nous sont tracés. Alors, si la beauté de nos itinéraires existe, sans doute est-ce dans le dessin et les motifs que nous laissons de nos empreintes, sur la toile figée de ces espaces possibles. Le « génie », ou celui que l’on pointe du doigt comme tel, y échappe-t-il ou ne fait-il que les réagencer en se juchant un peu plus haut, à des hauteurs qui lui permettent de regarder un peu plus loin ? Il faut relire l’archéologie du savoir de Foucault pour trouver quelques éclairages sur ces questions.
De la même façon, la richesse, la distinction unique et ce qui fait nos différences, sont toutes entières contenues dans ces déterminismes. Combien de vocables pour décrire le sable chez les Touaregs, là où nous ne voyons que des dunes? On pense encore à cette tribu indienne d’Amérique latine dont Jean Stoetzel nous parlait dans sa psychologie sociale et qui étaient les seuls à percevoir dans le ciel, une étoile que nul autre ne voit. Alors, prenant la mesure de notre propre ignorance et touchant du doigt les merveilles et les richesses insoupçonnables de tous les ailleurs possibles, on ne peut s’empêcher d’attraper le vertige, celui-là même qui effleure l’historien, face à un manuscrit ancien exhumé du passé et découvrant un simple texte qui paraît vouloir lui parler, dans lequel il retrouve des mots même semblables aux siens, mais qui cache pourtant, il le sait, des trésors de monde à reconstruire.
L’Histoire, complexité et pluridisciplinarité
Face à cette vérité et cet axiome, l’histoire est devenue une science pluridisciplinaire qui tente de restituer les sociétés du point de vue non plus simplement de leur chronologie mais qui, bien au delà, fait le pari de resituer les hommes du passé dans une histoire des symboles et des représentations, autant que dans les intrications culturelles, psychologiques et sociologiques dans lesquels ils se trouvaient pris.
C’est un travail de reconstruction complexe et subtil, une monographie patiente qui fait appel, bien au delà de la paléographie, l’analyse des sources et documents anciens, ou l’approche des traces factuelles du passé grâce à l’archéologie sous ses formes les plus diversifiées et pointues, aux méthodes et aux apports de toutes les autres sciences humaines, et même encore, nouvellement aux données de sciences récentes comme la climatologie.
En changeant de visage au fur et à mesure de l’évolution des autres sciences pour élargir ses vues, l’Histoire a su opérer sa remise en cause autant que prendre la mesure de sa propre complexité. Elle a su encore retourner sur elle-même son propre regard en développant l’Historiographie pour chercher à mieux se comprendre et pour interroger ses processus de gestation idéologiques, contextuels et sociaux. Gourmande de tous les éclairages, ouverte à tous les questionnements, jamais elle n’a été aussi vivante, vibrante de tout embrasser. Il n’y a plus de certitudes confortables et l’on peut quelquefois s’en offusquer, habitués que nous étions à recevoir d’elles des réponses simples, mais elle y a substitué la passion de l’inconnu et, avec elle, une curiosité insatiable. Signe de maturité, nulle doute qu’elle y a aussi gagné en humilité. .
Michel Pastoureau est un de ces médiévistes qui pense la complexité historique en perspective et ses ouvrages le place au coeur de questionnements devenus aussi anthropologiques. Vous pouvez découvrir quelques unes de ses conférences dans les articles suivants :
Sujet : Kaamelott, légendes arthuriennes, roi Arthur, humour, comédie, série télévisée culte, Brice Fournier, citations, Kadoc. Période : moyen-âge central, haut moyen-âge pour la légende. Auteur : Alexandre Astier Média : détournements graphiques Distribution : M6, Calt Production
Bonjour à tous,
oici une nouvelle parenthèse d’humour autour de la série Kaamelott. Nous en profitons pour vous présenter Kadoc, personnage mythique de la série, ainsi qu’un portrait de Brice Fournier qui le joue à l’écran.
Du côté des variations graphiques et humoristiques, nous laissons voguer notre imagination vers l’univers du médiéval fantaisie qui n’est pas absent des légendes arthuriennes à la façon d’Alexandre Astier, mais aussi vers le cinéma (avec des détournements d’affiches) et encore les « produits dérivés ».
Concernant ce dernier point, il s’agit d’un clin d’oeil puisque, jusqu’à présent, l’auteur de la série télévisée s’est montré plutôt réticent à laisser exploiter Kaamelott en terme de merchandising. Sur cette question, sa position a toujours été claire. Il ne souhaite pas voir transformer son oeuvre en sous-produit marketing et il entend bien en conserver la maîtrise.
Kadoc, frère du chevalier Karadoc et
personnage mythique de Kaamelott
On peut difficilement évoquer le personnage Kadoc de Kaamelott sans parler de celui qui l’incarne à l’écran et sans lui rendre, ici, un véritable tribut. Dans la série, c’est Brice Fournier, acteur senior, originaire de la région lyonnaise (Saint-Priest) qui campe avec brio ce frère improbable du chevalier Karadoc (Jean-Christophe Hembert), lui-même largement sous-doué et bien plus fort dans le domaine de la boustifaille que dans celui de la quête du Graal. Quant à son frère, Kadoc, n’en parlons pas, ou plutôt si parlons-en.
« Bah, Karadoc, c’est le gars brillant, quoi… Le frère à côté c’est sûr… C’est vraiment un gros con. » Perceval (Franck Pitiot)
Kaamelott, Alexandre Astier.
Dans Kaamelott, le personnage de Kadoc atteint des sommets et bat tous les records en terme de nullité. Il frise même, on peut le dire, la déficience mentale légère. Une de ses particularités est qu’il ne dort jamais, ce qui d’après les druides consultés, pourrait expliquer son retard certain sur d’autres points. En revanche, il faut le savoir, il s’évanouit quand on lui parle de « machins trop techniques » (dixit Karadoc) et, autre détail important, il faut aussi d’éviter de lui donner des couteaux; il n’y a pas droit, parce qu’il risque d’attaquer les gens avec.
« Dans trois jours, ma tata elle m’emmène à la mer pour me noyer. » Kadoc (Brice Fournier), Kaamelott, A. Astier.
Au titre de ses compétences principales, son vrai point fort reste le jeu du caillou dans lequel il excelle. En gros, il s’agit de lancer un caillou, on imagine dans un pot, ou peut-être simplement en s’approchant le plus près du mur (les avis des experts divergent sur la question) mais quoiqu’il en soit, attention ! sans mordre la ligne, sinon Kadoc fait un blocage. A part cela, ses interrogations les plus existentielles tournent autour d’une question qui le préoccupe excessivement: « Elle est où la poulette ?« , et qu’il pose, la plupart du temps, sans aucune relation au contexte, comme d’ailleurs à peu près tout ce qu’il dit.
En bref, Kadoc évolue dans un monde qu’il est à peu près le seul à comprendre et dont lui seul (et dans une certaine mesure son frère Karadoc) possède les clés. Il vit en principe chez sa « tatan » où il a vraisemblablement été élevé, mais comme visiblement tout le monde en a un peu marre de s’occuper de lui, son frère Karadoc hérite quelquefois de sa garde et essaye, comme il le peut, de le caser dans les pattes du roi Arthur. Jusque là, les tentatives de lui trouver une quelconque utilité au château ont toutes lamentablement échoué.
« J’ai le droit d’être quatre jours pas chez moi, et après chez moi. Mais y a du voyage qui se prépare, et pour soigner les bêtes, y a pas que ma tante, y a moi aussi. » Kadoc (Brice Fournier), Kaamelott, A. Astier.
Kadoc apparaît dans moins de vingt épisodes de la série télévisée. Il n’a, en tout qu’une vingtaine de lignes de dialogue, mais mis au service du génie comique d’Alexandre Astier, le talent de Brice Fournier et sa performance comique, en ont fait rien moins qu’un personnage mythique. Pour tous les amateurs de Kaamelott, ces quelques lignes sont désormais entrées dans la postérité et les apparitions de Kadoc sont toutes gravées dans les mémoires.
Brice Fournier,
de Kadoc à la passion du 7ème art
Actif au théâtre comme au cinéma et en télévision, Brice Fournier apparaît aussi comme jury ou parrain dans de nombreux festivals de cinéma (court et moyen métrages).
Avec plus de dix-sept films à son actif et un nombre équivalent de participations dans des productions télévisuelles, il a, entre autre, dans le courant de l’année 2014, reçu le prix du meilleur second rôle au Macabre Faire Film Festival de New York pour sa prestation dans le très déjanté Extrême Pinocchio de Pascal Chind. Il a aussi participé à plusieurs reprises à des longs métrages primés à Cannes, dont l’excellent film À l’origine de Xavier Giannoli (11 nominations aux Césars du cinéma 2010) dans lequel François Cluzet campe un escroc pris à son propre jeu. En voici un petit extrait, vous en trouverez plus sur la chaîne youtube de Brice.
A l’origine de Xavier Giannoli, avec Brice Fournier. extrait.
En dehors de ses nombreux rôles, Brice a mis en scène la pièce de théâtre humoristique « Pachyderme » de Jacques Chambon, dans laquelle il incarnait en 2015-2016, l’un des rôles principaux. Il est également passé derrière la caméra comme réalisateur à deux reprises. Son premier court métrage Salvic Angel (2008) est un film émouvant et profond sur la solitude, et les déchirures familiales. En 2014, il lance aussi « Des Quiches et des Hommes« , une émission culinaire légère et fun avec Guest. Dans le premier épisode, on retrouvait son complice J-C Hembert (le Karadoc de Kaamelott). A ce jour, deux épisodes sont réalisés et les canaux de distribution devraient se mettre en place, on l’espère, sous peu.
Loin de Kadoc, que nous retrouverons, nous l’espérons, dans la trilogie Kaamelott au grand écran, nous lui souhaitons tout le meilleur pour ses projets sur les planches ou au cinéma !
Pour moyenagepassion.com. « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publilius Syrus Ier s. av. J.-C.