Sujet : humour, Kaamelott, Alexandre Astier, série télévisée, série culte, Saint Graal, légendes arthuriennes, roi Arthur. comédie, médiévalisme,
Période : moyen-âge central pour le roman arthurien, haut moyen-âge pour la légende.
Auteur : Alexandre Astier
Distribution : CALT production, M6
Médias : détournement affiche cinéma
Bonjour à tous,
ous vous proposons aujourd’hui un peu de détente à la façon Kaamelott, en tirant encore partie du temps qui nous est laissé avant que ne sorte le premier opus de la trilogie sur grand écran. Nul besoin de préciser que nous sommes, là encore, bien plus dans le médiévalisme que dans le moyen-âge réaliste, et bien plus dans l’humour contemporain que dans l’humour médiéval au sens propre.
Quoiqu’il en soit, avant la date tant attendue par des millions de fans impatients, et dont il n’est pas impossible que ce petit cachottier d’Alexandre Astier (oui non je sais, c’est un peu familier, je l’ai senti en le disant) nous la taira jusqu’à la sortie effective du film en salles, voici donc une digression et une affiche de cinéma totalement imaginaire, certainement très loin d’ailleurs de ce que nous réserve le premier long métrage de l’auteur de la série culte autour du Saint Graal et du roi Arthur. Ceux qui connaissent bien les Monty Python et leur Holy Grail ne manqueront pas de reconnaître l’inspiration plutôt marquée de ce détournement.
ien sûr, il s’agit là encore d’un clin d’oeil et d’un hommage rendu à la série française, en l’inscrivant dans l’univers de référence des Monty Python et de leur Holy Grail. En 75, le film fit l’effet d’une bombe et l’on a quelquefois du mal à se souvenir du souffle et du ton nouveau que les six comédiens britanniques amenaient alors dans les salles. Dans l’Angleterre conservatrice, l’impertinence de cette bande qui osait tous les contre-pieds et passait tous les sujets au crible de leur humour déjanté faisait aussi débat et divisait; difficile en tout état de cause, de demeurer indifférent.
Si l’absurde et le non-sens sont au rendez-vous dans Kaamelott, à travers de nombreux dialogues et situations, sans faire d’échelle et pour des raisons ne serait-ce que culturelles, on ne peut pas pour autant comparer point par point l’humour présent dans la série télévisée avec les délires très british des Monty Python qui faisaient, par exemple, courir le roi Arthur à pied sur un rythme de noix de coco pour simuler le bruit de son cheval ou qui faisaient encore intervenir des cars de police pour arrêter les frais, dans un anachronisme totalement assumé.
L’anachronisme est aussi présent dans Kaamelott et c’est même un moteur humoristique dont Alexandre Astier use à de nombreuses reprises, mais s’il joue allègrement avec le non sens et s’aventure, on peut même le dire, bien plus loin que de nombreuses oeuvres comiques françaises sur les rives de l’humour british (et de son sens du non-sens), il y a indéniablement aussi, dans son écriture, une vraie touche de comédie française « classique » dans les situations. Par ailleurs, n’importe quel anglais mis en face de la série vous le dira, ça n’arrête pas de lever le ton et de s’engueuler dans Kaamelott, ce qui est perçu, semble-t-il, outre manche, comme « typiquement » français.
Au delà des différences évidentes, pour qui aime les Monty Python et leur humour, on ne peut s’empêcher pourtant de voir une vraie forme de filiation entre cette version française d’Alexandre Astier autour de la « Matière de Bretagne » comme la définissait Jean Bodel et la version des joyeux drilles anglais. Dans les deux cas, il s’agit bien de revisiter de manière légère et totalement décalée une oeuvre sérieuse, sans pour autant considérer que l’humour n’est pas une affaire à prendre au sérieux.
D’ailleurs, l’auteur de Kaamelott lui-même ne cache pas son admiration pour les comiques anglais et nous reprenons ici, en guise de conclusion, ses propres mots, tirés d’un interview qu’il donnait en 2013, au journal Le Progrès, dans le cadre du Festival Lumière.
Qu’est ce qui rapproche les Monty Python de Kaamelott ?
« Je dirais qu’il y a quelque chose de l’ordre de la bienveillance paternelle. Pour nous, la mythologie, la légende arturienne, l’ancien testament sont à tout le monde, ce sont des matières faites pour être triturées. La légende arturienne est un mur et chacun met sa brique, y compris George Lucas avec « Star Wars ». Les Monty peuvent déconner, mais ils ne sont jamais pris en défaut de respect, c’est ça que j’aime chez eux. Ma scène préférée de » Sacré Graal », c’est quand le châtelain dit aux deux gardes de surveiller la chambre de son fils. Ça dure un quart d’heure parce qu’ils ne comprennent pas ce qu’on leur demande. Le fait qu’au cinéma, des auteurs aient consacré plusieurs minutes d’écran utile à deux mecs qui ne comprennent pas, pour moi, ça a été une véritable révélation. C’est l’essence même de la comédie. »
Alexandre Astier, propos recueillis par François Monnet, Le progrès
Vous aurez noté au passage les géniales illustrations de Terry Gilliam qui émaillent cet article. En réalisation, comme en animation, ses créations ont amené une touche unique dans les productions télévisuelles comme cinématographiques des Monty Python.
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En vous souhaitant une belle journée!
Fred
Pour moyenagepassion.com
« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. »
Publilius Syrus Ier s. av. J.-C