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« De la joie que désir tant », la lyrique courtoise du trouvère Gace Brulé par l’ensemble médiéval Oliphant

musique_danse_moyen-age_ductia_estampie_nota_artefactumSujet : musique médiévale, chanson médiévale, amour courtois, trouvère, vieux-français,  manuscrit du Roy, fine amant,
Période :  XIIe,  XIIIe, moyen-âge central
Titre: De la joie que désir tant 
Auteur :  Gace Brulé  (1160/70 -1215)
Interprète :  Ensemble Oliphant
Album: Gace Brûlé  (Alba Records, 2004)

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui, nous revenons aux trouvères des XIIe, XIIIe siècles avec une chanson médiévale de l’un des plus célèbres d’entre eux : Gace Brûlé. C’est une pièce de lyrique courtoise et l’interprétation que nous vous proposons, ici, nous provient de l’Ensemble Oliphant, dont nous aurons l’occasion de dire un mot.

Attribution dans les manuscrits

Dans son ouvrage de 1902 sur les Chansons de Gace Brûlé, Gédéon Huet classait l’attribution de la pièce au trouvère comme « douteuse », tout en la définissant, tout de même, comme « très probablement authentique ». Elle est, du reste, généralement admis depuis, gace_brule_chanson_trouvere_medievale_manuscrit_du_roy_fr-844_moyen-centralcomme  telle.

(ci-contre la chanson « A la joie que désir tant » dans le Français 844 de la BnF –
( consultez-le sur Gallica ici )

Du côté des manuscrits anciens, on la retrouve notamment attribuée au trouvère (« Messire Gasse ») dans le Français 844 (MS fr 844 ou Manuscrit du Roy) et encore dans le Français 12615 (MS fr 12615, connu encore sous le nom de Chansonnier de Noailles ), tous deux consultables sur le site de la BnF.

Gace Brûlé « De la joie que désir tant » par l’ensemble Oliphant

L’Ensemble Oliphant,  le  moyen-âge des trouvères français en Finlande

D’origine finlandaise, l’ensemble médiéval Oliphant s’est formé dans le courant de l’année 1995. Il compte, à son bord, des musiciens spécialisés dans le répertoire des musiques anciennes et s’est donné comme champ d’exploration un répertoire qui va du XIIe siècle et ses moyen-age_musique_chanson_ensemble_medieval_oliphantchants de trouvères ou même de Minnesangers allemands aux chants polyphoniques de l’Ars Nova et du moyen-âge tardif.

Après un premier album consacré aux chants de croisades,  largement salué par la critique, lors de sa sortie, en 2000, la formation médiévale se proposait, en 2004, de faire redécouvrir l’oeuvre de  Gace Brûlé avec un album qui portait comme titre le nom du trouvère champenois et qui comportait 14 chansons de ce dernier, servie par la voix de la soprano Uli Kontu-Korhonen.

Pour l’instant et du côté import, il semble que les enchères soient sérieusement montées sur cet album même si l’on en trouve quelques exemplaires d’occasions à des prix plus abordables. Pour l’obtenir, le plus raisonnable serait, sans doute, d’attendre un peu ou de se le faire adresser directement depuis le site de son distributeur.

chanson_musique_medievale_trouvere_gace_brule_ensemble_oliphant_moyen-age_centralAprès cette production, dans le courant de l’année 2006, l’ensemble finlandais sortit un nouvel album sur les  trouvères  de la France médiévale et, un peu plus tard, en 2010, leur quatrième et dernier album (à ce jour) voyait le jour. Il prenait, cette fois, pour thème les Minnesängers et des chansons de l’Allemagne médiévale.

Du côté de l’actualité d’Oliphant, on ne trouve guère, depuis, de quoi se mettre sous la dent, Leur site web officiel n’a, en effet, pas été actualisé depuis fort longtemps et du côté album, à tout le moins, l’ensemble est en sommeil, s’il ne s’est pas simplement dissolu.

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De la joie que désir tant
Chanson XLIV

De la joie que désir tant
D’Amors qui m’a a soi torné,
Ne puis lessier* (renoncer) que je ne chant
Puis que ma dame vient a gré,
En cui j’ai mis cuer et pensé,
A trestote ma vie;
Mes trop me font ennui de lé* (de laier abandonner, laisser)
Cil cui Deus maleïe* (de malaier : maudire).

A tel fes* (de faire) joie sens talant,
Por s’amor, que de mon cuer hé* (de haîr) :
Félon, losengier* (calomniateur), mesdisant
Dont deable font tel planté
Que trestote lor poësté* (puissance)
Tornent en félonie,
Qu’ainçois sont de mal apensé
Que l’amor soit jehie.* (de gehir : avouer, confesser)

Petit puet lor guerre valoir
Quant ma dame voudra amer,
Et s’ele a talent ne voloir
Du plus loial ami trover
Qui soit, dont me puis je vanter
Qu’a haute honor d’amie
Ne porroit nus amis monter
Por nule seignorie.

Se longue atente et bon espoir
Ne me font joie recovrer,
Donc m’a Amor traï por voir,
Qui toujours la me fait cuider;
Mes uns vis m’en doit conforter
Qui mainte ame a traie ;
Et si sai qu’en désespérer
A orgueil et folie.

Bele douce dame, merci
De moi qui onc mes ne fu pris
D’Amors, mais or m’en est ainsi,
Qu’a toz amans m’en aatis* (de aatir : défier):
De cuer vos pri volenteïs
Qu’en vostre compaignie
M’acueilliez, ainz qu’il me soit pis,
De felenesse envie.

Dame, moût ai petit servi,
A tel don com je vos ai quis* (de querre : démandé) ;
Mes mes cuers vers vos a plevi* (de plévir, a promis, s’est engagé)
D’estre li plus leaus amis
Dou mont; si le serai toz dis ;
Qu’Amor n’ai pas lessie* (de laissier, abandonner, renoncer),
Ains est tote en moi, ce m’est vis,
Tant qu’a loial partie.

Odin (1) pri et mant et devis
Que ceste chanson die
A ceus qu’il savra ententis* (soucieux)
D’amer sens tricherie.

(1) Gace Brûlé fait référence dans quelques unes de ses chansons à ce Odin. Il s’agit d’un de ses contemporains dont l’identité demeure inconnue, à ce jour. Selon Gédéon Huet (opus cité), il pouvait peut-être s’agir du jongleur du trouvère. Le dernier paragraphe de cette chanson pourrait, en effet, le suggérer.

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En vous souhaitant une belle journée.

Fred
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Le Festival Voix et Route Romane : à la découverte des musiques médiévales et du patrimoine roman alsacien

evenement_festival_musiques_medievales_moyen-age_ars_nova_chants_polyphoniquesSujet : événement, festival,  musiques anciennes, musiques médiévales, patrimoine, églises romanes, Ars Nova, chants polyphoniques, chants de troubadours, concerts.
Evénement : Festival Voix et Route Romane, « l’Alpha et l’Omega, une Histoire du Temps »
Dates : du  31 août au 23 septembre 2018
Lieu : Alsace, itinérant,  (route, romane)

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passion noter, dors et déjà, sur l’agenda médiéval, un grand festival exclusivement consacré à la musique en provenance du moyen-âge. Il a pour nom le Festival Voix et Route Romane et il s’agit de sa 26e édition. Cet événement s’étire sur la durée d’un mois,  de la fin août à la dernière semaine de septembre, et, au titre de ses particularités, il faut noter qu’il est itinérant.  En suivant la route romane d’Alsace, il propose, en effet, des concerts de choix au sein de ses plus belles églises et à la découverte d’un patrimoine monumental souvent peu connu de cette région.

evenement_festival_musique_medievale_repertoire_moyen-age_ars_nova_chant_polyphonique_voix_route_romane_alsaceDepuis sa création, en 1992, par le Conseil régional d’Alsace et la Délégation régionale au Tourisme,  ce bel événement culturel, à la croisée de la musique et de l’architecture romane du moyen-âge central, a reçu près de quatre-vingt-dix ensembles spécialisés dans le répertoire médiéval, parmi les plus prestigieux d’Europe. Au fil des années, il s’est imposé comme l’un des plus grand festival du genre en France. Il est, encore, et c’est une autre de ses originalités, l’un des seuls à proposer une programmation uniquement dédiée aux musiques du moyen-âge.

L’Alpha & l’Omega

Art des troubadours, Ars nova, chants polyphoniques et bien plus encore

« Je suis l’alpha et l’oméga, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant » (Apocalypse 1, 8 ).

Le thème choisi, cette année, est l’Alpha et l’Omega. Il vient clore un cycle autour de l’Histoire du temps,  initié par le festival, à l’occasion de ses deux précédentes éditions. Venues de la France entière, mais encore d’Espagne, de République Tchèque et de Belgique, les formations conviés, pour cette 26ème édition, proposerons ainsi de grands concerts, récitals ou spectacles, en relation avec ce thème.

Entre  l’Alpha et l’Omega, « le début et la fin » de cette histoire du temps, on pourra y découvrir de véritables fleurons de la musique festival_musique_medievale_route_romane_eglise_alsace_patrimoine_culture_02médiévale. Thème oblige, ce voyage musical s’aventurera  jusqu’aux rives du moyen-âge tardif et à la lisière de la renaissance : des chants d’amour courtois des troubadours du XIIIe siècle aux chants polyphoniques de l’Ars nova, en passant par l’Ars Antiqua du XIIe siècle ou encore l’exploration du culte marial au moyen-âge central, dans le bassin méditerranéen. Pour ne citer qu’une autre des nombreux prestations prévues, on aura même l’occasion d’y revisiter les Cercles de l’Enfer de Dante dans un ambitieux spectacle, mêlant narration, effets visuels et musique, proposé par la troupe La Camera delle Lacrime ,

Les formations & les concerts

Diabolus in Musica – Musica Nova – Irini – La Camera delle Lacrime – Tasto Solo – Tibutirna Ensemble & David Dorůžka Trio – Dialogos – Comet Musicke – La Note Brève – Huelgas Ensemble

Pour découvrir toute l’étendue, la richesse et l’originalité du programme concocté pour cette édition 2018 du Festival Voix et Route Romane, nous en pouvons que vous inviter à consulter son site officiel et son programme très détaillé.

Site officiel du Festival Page FB de l’événementProgramme (pdf)

En vous souhaitant une belle journée.
Fred

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Danse médiévale : la quinte estampie royale par le Early Music Consort de Londres

chanson_musique_danse_medievale_manuscriit_ancien_français_844_chansonnier_du_roi_moyen-ageSujet : danse, musique médiévale, estampie, manuscrit ancien, chansonnier du Roy, trouvères, troubadours, chants et musiques de Croisades.
Période : Moyen Âge,  XIIIe siècle.
Auteur : anonyme
Source :  Français 844, chansonnier du Roy.
Titre : La quinte estampie royale
Interprètes : The Early Music Consort of London – David Munrow
Album: « Music of the crusades » (1971)

Bonjour à tous,

V_lettrine_moyen_age_passion copiaoilà longtemps que nous n’avions publié une pièce  instrumentale tirée du Manuscrit ou Chansonnier du Roy (roi), conservé à la Bibliothèque nationale de France où il est référencé comme Français 844. Avec près de six-cent pièces en provenance principalement de la France du XIIIe siècle, l’ouvrage demeure une source inépuisable et incontournable pour qui s’intéresse de près à la musique médiévale du Moyen Âge central (voir le manuscrit en ligne sur Gallica).

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Il s’agit donc ici de la Quinte Estampie Royale, pièce dansée, prise dans le répertoire demeuré anonyme du manuscrit. Depuis leur berceau d’origine, peut-être italien ou français, ces danses  qui, par leur nature technique, avaient, selon Jean De Grouchy (1255-1320), « le pouvoir de tirer les jeunes garçons et les jeunes filles de leur vanité » (Ars Musicae) se répandirent jusqu’à l’Angleterre où elles connurent un succès certain pour s’éteindre dans le courant de la renaissance.

Linterprétation de l’estampie que nous avons choisie de partager ici est celle du Early Music Consort of London, ensemble qui fut très reconnu en Grande Bretagne dans le domaine des musiques anciennes, dans le courant des années 70 ; cet article fournira l’occasion de vous le présenter et de toucher également un mot de son directeur : David Munrow.

La Quinte Estampie Royale par le Early Music Consort of London

The Early Music Consort of London
& David Munrow

En 1967, le chanteur, musicien, multi-instrumentiste, bassoniste, pianiste, flûtiste, directeur d’orchestre et musicologue, David Munrow fondait le Early Music Consort de Londres, un ensemble dédié à un large répertoire allant du Moyen Âge à la période baroque.

musique_medievale_ancienne_directeur_David_Munrow_early_music_consort_londres_moyen-age_centralEn un peu moins de dix ans, la formation produisit près de quinze albums.  Elle s’interrompit en 1976, suite au décès prématuré de son directeur. Entre-temps, l’homme avait laissé son empreinte sur la scène des musiques anciennes britanniques en contribuant grandement à les rendre accessibles et à les populariser auprès du public. En plus d’être un surdoué, un découvreur et encore un grand collectionneur d’instruments anciens, David Munrow fut aussi un homme de média : télévision, cinéma, radio, et durant sa brève, mais brillante carrière, il n’a pas hésité à s’essayer à tout pour faire partager son enthousiasme et sa passion au plus grand nombre.

« Musique du temps des croisades »

L’album « Music of the Crusades » dont est tirée la pièce du jour est le deuxième de l’ensemble. Il propose 19 pièces sur ce thème, dont la grande majorité sont d’origine  françaises et proviennent du XIIIe siècle et du Manuscrit Français 844.

Il contient principalement des chansons de troubadours et de trouvères mais on y trouve également quelques estampies royales; l’album ouvre même sur la Quinte. Sur les 19 pièces présentées, 11 sont d’auteurs anonymes. Pour le reste, on y trouve des chansons de Marcabru, Gaucelm Faidit, Guiot de Dijon, Le Châtelain de Coucy, Conon de Bethune, Thibaut de Champagne, mais encore « l’inévitable » complainte musique_danse_medievale_croisades_estampie_Early_Music_Consort_London_David_Munrow_moyen-age_centraldu Roi Richard Coeur de Lion (fait prisonnier en Autriche à son retour de Croisades), et aussi  le célèbre chant Palästinalied  du Minnesänger et poète allemand Walther von der Vogelweide (que nous aurons bientôt l’occasion de présenter ici).

L’album est toujours édité et disponible à la vente en ligne au format CD. Pour plus d’informations, en voici le lien : Music of the Crusades (Musique du temps des croisades) Il en existe même des versions vinyle à des prix plus élevés.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
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« Je muir d’amourette », l’amour courtois du trouvère Adam de La Halle par l’Ensemble Fortune’s wheel

trouveres_troubadours_musique_poesie_medievale_musique_ancienneSujet : musique, chanson médiévale, poésie médiévale, vieux français, trouvère, rondeau, chansons polyphoniques, amour courtois, fine amor, bibliographie.
Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle
Auteur : Adam de la Halle (1235-1285)
Titre : Je muir d’Amourete(s)
Interprètes : Fortune’s wheel
Album : Pastourelle, the Art of Machaut and the Trouvères (2002)

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous revenons aujourd’hui à la poésie d’Adam de la Halle avec un de ses célèbres rondeaux. Le thème est celui de l’amour courtois. « Je muir d’amourette », le  fine amant se meurt de n’avoir réussi à séduire la demoiselle ou la dame de son coeur et du manque de miséricorde dont il fait l’objet. Bien moins douce et docile qu’il ne l’avait supposé au premier abord, elle se montre sauvage et cruel, en lui accordant pas ses grâces et le trouvère, rendu seul, se morfond.

Le rayonnement des musiques et de la poésie de l’Europe médiévale n’a pas de frontières. Bien au delà du continent, ces oeuvres appartiennent désormais au patrimoine de l’Humanité et séduisent, en tout cas, de nombreux artistes et un large public à travers le monde. Pour preuve, l’interprétation du jour nous vient d’outre-atlantique et d’un ensemble médiéval américain  ayant pour nom Fortune’s Wheel;  nous aurons ainsi l’occasion de vous les présenter.

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Les Oeuvres complètes d’Adam de la Halle
bibliographie & ouvrages

En 1872, après avoir compulsé plus de quinze manuscrits anciens, le juriste, musicologue et ethnologue Edmond de Coussemaker (1805-1876) faisait paraître une synthèse remarquable des oeuvres d’Adam de la Halle. A côté de la liste exhaustive des créations du trouvère artésien du XIIIe siècle : chansons, jeux-partis, motets, rondeaux mais aussi pièces plus longues de l’auteur ( le congé, le poème du roi de Sicile, le jeu de la feuillée, le jeu de Marion et Robin et le jeu du pèlerin), le musicologue nous gratifiait également des partitions de l’ensemble des compositions de l’artiste médiéval, en juxtaposant même les notations anciennes des manuscrits aux notations modernes.

deco_enluminures_rossignol_poesie_medievalePour parenthèse, concernant la pièce du jour et sa popularité, on notera sa présence, entre autres manuscrits, dans le roman satirique Renart le Nouvel (1288) de Jacquemart Giélée. Elle y sera même chantée deux fois. 

Pour revenir à l’ouvrage de Edmond de Coussemaker, cette véritable bible sur l’oeuvre de Adam de la Halle à fait longtemps référence pour les artistes désireux de s’essayer à la musique du trouvère d’Arras, comme aux amateurs de poésie et de littérature médiévale. De fait, à quelques 150 ans de sa première parution, l’ouvrage est toujours réédité. On pourra notamment le trouver chez Hachette où il est publié en partenariat avec la BnF et dans le cadre de sa politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française En voici le lien : Oeuvres complètes du trouvère Adam de La Halle (Éd.1872)

Les oeuvres traduites

A noter qu’en 1995, l’universitaire et spécialiste de littérature médiévale, Pierre-Yves Badel faisait également paraître ses oeuvres complètes du trouvère, aux côtés, cette fois, de leur traduction en français moderne. Sorti dans la Collection Lettres gothiques et sous la direction de Michel Zink, l’ouvrage est toujours disponible au Livre de Poche. Les mélodies y sont également présentes. Pour information,  en voici également le lien : Oeuvres complètes d’Adam de la Halle, par Pierre-Yves Badel.

« Je muir d’amouretes », d’Adam de la Halle, Ensemble Fortune’s wheel

L’Ensemble médiéval Fortune’s Wheel

Fondé en 1996 par quatre musiciens spécialisés dans les musiques anciennes et renommés outre-Atlantique, l’Ensemble Fortune’s Wheel a fait de très salués premiers pas au Festival of Early Music de Mexico, avant de se produire en concert à travers tous les Etats-Unis, dans le courant des années suivantes.

Après avoir publié deux albums, celui dont est extrait la pièce du jour et un autre sur les musiques de l’Angleterre médiévale, le groupe a, semble-t-il, arrêté de se produire et ne s’est pas reformé depuis quelque temps déjà. Les artistes qui le composaient étant toujours actifs dans le champ des musiques du moyen-âge, on peut les retrouver plus récemment dans d’autres formations, du côté des Etats-Unis.

Dans sa composition, on retrouvait  Robert Mealy, vièle, harpe et voix (voir article Ensemble Tenet), Shira Kammen, vièle, harpe et voix (Ensemble PAN), Paul Cummings, voix (Boston Camerata) et Lydia Heather Knutson, voix (Ensemble Sequentia, Boston Camerata,  Blue Heron).

 Pastourelle, the Art of Machaut & the Trouvères

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Sorti en 2002, l’album Pastourelle, proposait 20 titres empruntés au répertoire médiéval des XIIe au XIVe siècles. On pouvait ainsi y retrouver quatre pièces d’Adam de la Halle, une de Conon de Béthune, huit de Guillaume de Machaut et encore quelques autres compositions anonymes de cette même période.  Pour le moment, l’album ne semble pas avoir été réédité mais il est, en revanche, toujours disponible au format MP3 au lien suivant : Pastourelle by Fortune’s Wheel Ensemble.

Je muir d’amouretes d’Adam de la Halle

Je muir, je muir d’amourete,
Las! ai mi
Par defaute d’amiete
De merchi.(1)

Je meurs, je meurs d’amourete,
Las! Pauvre de moi
Par défaut d’Amie

et de miséricorde (pitié).

A premiers la vi douchete* (douce, tendre);
Je muir, je muir d’amourete,

D’une atraitant* (séduisante) manierete 
A dont (alors) la vi,
Et puis la truis* (de trover) si fierete* (sauvage, cruelle)
Quant li pri* (de preiier, supplier)

Je muir, je muir d’amourete,
Las! ai mi
Par defaute d’amiete
De merchi.

En vous souhaitant une belle journée.

Frédéric EFFE.
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du Moyen Âge sous toutes ses formes.