Sujet : légendes arthuriennes, cinéma, Excalibur, Leodagan, citations médiévales, citations autour du Moyen Âge, roi Arthur, épée, rocher. film Période : Moyen Âge central, haut Moyen Âge Film : Excalibur (1981) Réalisateur : John Boorman
Bonjour à tous,
l’approche des fêtes, pour les enfants du tube cathodique que nous sommes pratiquement tous désormais (même si certains d’entre nous ont décidé, après coup, de s’en affranchir un peu), cette période est souvent celle où la télévision repassait les vieux classiques. A l’occasion des vacances de Noël, on se souvient presque tous de films que l’on a vus un nombre incalculable de fois : à chaque génération, les siens.
Bien sûr, à l’ère du DVD, les choses sont différentes. Si les habitudes sont restées, on se retrouve avec la possibilité de choisir son programme. Calés au fond d’un bon sofa, on se retrouve enclin à se laisser aller à quelles bonnes soirées, à rejouer, le temps d’un film, à la madeleine de Proust cinématographique. Pour la période médiévale, j’hésite entre l’Excalibur de Boorman, un bon vieux Robin Hood ou pourquoi pas, dans un autre genre, une des trilogies de Peter Jackson à la revisite de Tolkien. Et vous, quels seraient les classiques que vous auriez envie de revoir ?
Le pouvoir d’un roi couronné par une épée
“Je l’ai vu de mes yeux. Le garçon a tiré l’épée ! Si un garçon a été choisi alors un garçon doit être roi !” Leodagan (Patrick Stewart) – Excalibur, John Boorman
« I saw what I saw. The boy drew the sword! If a boy has been chosen, then a boy shall be king! » Leodegrance – Excalibur
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : légendes arthuriennes, cinéma, Excalibur, Merlin, Roi Arthur, citations, monde médiéval, citations autour du Moyen Âge, épée, Uther Pendragon, Période : Moyen Âge central, haut Moyen Âge Film : Excalibur (1981) Réalisateur : John Boorman
Uther : Où étais-tu passé ?
Merlin : J’ai suivi ma propre voie depuis l’aube des temps. Quelquefois je donne et quelquefois je prends. C’est à moi de décider quoi et quand.
Uther : Tu dois m’aider, Merlin !
Merlin : Le dois-je ?
Uther : Je suis ton roi !
Merlin : Ainsi, tu as encore besoin de moi, à présent que ma trêve est achevée. Des années pour construire, quelques instants pour tout ruiner, et tout cela par luxure !
Uther : Pour Igrayne ! Une nuit avec elle. Tu ne peux comprendre, tu n’es pas un homme. Utilise ta magie. Fais-le !
Merlin : Igrayne… Tu feras le serment, sur ta propre couronne, de me donner ce que je désire. Et alors tu pourras l’avoir.
Uther : [s’agenouillant] Par Excalibur, je le jure !
Merlin : Ce qui sortira de ta luxure m’appartiendra. Jure le encore ! Uther : JE LE JURE !
Merlin (Nicol Williamson) et Uther Pendragon (Gabriel Byrne) , dialogue extrait du film Excalibur de John Boorman (1981)
Version originale anglaise
Uther: Where have you been?
Merlin: I have walked my way since the beginning of time. Sometimes I give, sometimes I take – it is mine to know which and when.
Uther: You must help me, Merlin!
Merlin: Must I?
Uther: I am your king!
Merlin: So you need me again, now that my truce is wrecked. Years to build and moments to ruin, and all for lust!
Uther: For Igrayne! One night with her. You don’t understand, you’re not a man. Use the magic. Do it!
Merlin: [considering] Igrayne… You will swear, by your true Kingship, to grant me what I wish. Then you shall have it.
Uther: [kneeling] By Excalibur, I swear it!
Merlin: What issues from your lust, shall be mine. Swear it again!
Uther: I SWEAR IT!
Pacte fondateur des légendes Arthuriennes modernes et moment culte du film de Boorman. Arthur naîtra du pêché et du subterfuge d’Uther et de la complicité de Merlin. Excalibur scellera le serment et en sera temoin.
Au passage, on notera la qualité des dialogues qui prennent, par endroits, des accents de drame shakespearien et ce Merlin, aussi mystérieux qu’ambivalent, à la poursuite de ses propres desseins.
Sujet : légendes arthuriennes, cinéma, Excalibur, Merlin, Roi Arthur, citations, monde médiéval, citations autour du Moyen Âge, épée Période : Moyen Âge central, haut Moyen Âge Film : Excalibur (1981) Réalisateur : John Boorman
« Voici Excalibur ! L’épée du pouvoir ! Forgée quand les oiseaux et les bêtes et la fleur étaient un avec l’homme, et que la mort n’était encore qu’un rêve!»
«Behold Excalibur! The sword of power! Forged when birds and beasts and flower were One with Man, and death was but a dream! »
Merlin (Nicol Williamson), citation extraite du film Excalibur de John Boorman (1981) – Arthur (Peter Nigel Terry , 1945-2015)
Sujet : Roi Arthur, légendes arthuriennes, roman arthurien, Excalibur, épée, tradition celtes, mythologie et légendes. Période : haut moyen-âge et moyen-âge central Sources : Excalibur, Britannia.com Auteur : David Nash Ford (historien britannique),
Traduit de l’anglais
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous remontons aux sources des légendes arthuriennes et notamment à la partie qui concerne la célèbre épée du roi : Excalibur. Nous le faisons en bonne compagnie puisque nous vous proposons, cette fois-ci, la traduction d’un article issu du très sérieux site Britannia.com.
Nous le devons à David Nash Ford, jeune historien et archéologue britannique littéralement tombé, enfant, dans les légendes arthuriennes, après avoir visité le site du château de Tintagel et qui s’en est fait, depuis, une spécialité. Pour faire bonne mesure, en plus de sa traduction depuis l’anglais, nous y adjoignons quelques notes et éléments explicatifs, ainsi que des illustrations provenant d’autres sources.
En vous souhaitant une très bonne lecture !
EXCALIBUR Une discussion sur les origines de l’épée du Roi Arthur, par D Nash Ford
La tradition
Le nom Excalibur fut utilisé pour la première fois par les romanciers français pour désigner l’épée du Roi Arthur . Ce n’était pas alors la célèbre « épée du rocher » (qui s’est brisée lors d’une bataille), mais une deuxième épée acquise par le roi par l’intermédiaire de son conseiller druidique Merddyn (Merlin). Inquiet qu’Arthur puisse tomber à la bataille, Merlin emmena le roi jusqu’à un lac magique où une main mystérieuse jaillit de l’eau, brandissant une épée magnifique. C’était la Dame du lac offrant à Arthur une épée magique incassable, forgée de la main même d’un elfe forgeron d’Avalon, ainsi qu’un fourreau qui permettrait de la protéger autant que son porteur, tant qu’il l’aurait sur lui.(ndt; le fourreau en lui-même était doté du pouvoir magique d’empêcher la mort de son porteur en cas de perte de sang occasionnée par des blessures).
Près de la fin du règne d’Arthur, durant les temps troublés de la rébellion de Medrod(Mordred ou Mordred), Excalibur fut volée par la demi-soeur sorcière d’Arthur, la FéeMorgane. Bien que l’épée fut retrouvée, le fourreau, quant à lui, fut perdu à jamais.
La fée Morgane se débarrasse du fourreau magique d’Excalibur (gravure de Henri Justice Ford 1902)
C’est ainsi qu’Arthur fut mortellement blessé durant la bataille de Camlann*. Suite à cela, le roi donna l’instruction à Bedwyr (ou Girflet) (le chevalier de la table ronde nommé Bedivere) de rendre Excaliburau lac d’où elle était venue. Toutefois, questionné sur les circonstances autour du retour d’Excalibur dans l’eau, Bedwyr clama n’avoir rien noté d’extraordinaire. Arthur sut dès lors que Bedwyr avait gardé Excaliburpour lui-même et le renvoya une nouvelle fois au Lac. Ayant cette fois lancé l’épée dans les eaux troubles, Bedwyr vit la main mystérieuse apparaître et s’emparer d’Excalibur pour l’entraîner dans les fonds du lac pour la dernière fois.
L’évolution du nom
Les histoires arthuriennes les plus anciennes nomment l’épée du Roi Arthur Caladwich, un nom gallois dérivé de Calad-Bolg et qui signifie « Foudre puissante » (« Hard Lightning »). Par la suite, le nom a évolué pour devenir « Caliburn » chez Geoffroy de Monmouth, ce qui a finalement donné lieu au francisé Excalibur que nous connaissons aujourd’hui.
Les origines anciennes
Des figures légendaires sont associées à des épées magiques à travers le monde, ces dernières représentant souvent le symbole de leur pouvoir royal. Il est intéressant de noter que Curtana, une épée datant du XVIIe siècle et succédant à l’épée originale de Ogier de Danemarche(Ogier the Dane, chevalier Danois légendaire) est encore utilisée jusqu’à ce jour durant les cérémonies de couronnement anglaises. La légende du roi Arthur a aussi des similarités particulières avec la légende nordique de Sigurd, mais des parallèles encore plus frappants peuvent être faits avec le héros irlandais: Cu Chulainn (Cúchulainn) qui possédait lui aussi une épée du nom de Caladbolg.
Cúchulainn héros et guerrier aux pouvoirs extraordinaires parmi les plus importants personnage de la mythologie celte irlandaise.
De telles épées étaient en général réputées avoir été créées par un forgeron elfe. Dans la mythologie saxonne, on le connait sous le nom de Wayland, mais pour les celtes il s’appelait Gofannon. On peut encore l’identifier au Dieu romain Vulcain et au Dieu grec Hephaistos (Hephaestus) qui forgèrent des armes magiques que les muses donnèrent à Persée, et que Tétis (Thétis) donna a Achille. La capitulation ou la destruction ultime de l’épée est une symbole universel bien connu de défaite. Dans le cas présent, elle est emblématique de la mort elle-même.
Le « dépôt » d’épée, d’armes ou d’autres objets de valeurs dans les lacs sacrés et les rivières était une pratique répandue chez les peuple celtes. Strabon(historien géographe grec -64 BC. +25 AC) a mentionné de tels rituels près de Toulouse en France et a noté que d’autres lacs sacrés ont existé à travers l’Europe. Grégoire de Tours (538-594) fait une allusion à des festivités de trois jours autour du lac Gévaudan dans les Cévennes, dédiées à ces rituels. Certains érudits avancent que de telles pratiques faisaient parties des rites funéraires celtes.
Guerriers celtes et « dépôt » d’armes. Illustration sur la base de découvertes archéologiques dans la Ljubljanica (rivière de Slovènie).
Des découvertes archéo-logiques de dépôts de pièces de métal venues de lointaines destinations, sont attestés dans le lac de Llyn Fawr dans le comté de Glamorgan(Morgannwg- Sud du pays de Galles). Elles incluent des haches et des faucilles datant de l’an 600 avant JC. D’autres armes ont été découvertes dans le lac de Llyn Cerrig Bach de l’île galloise d’Anglesey. Leur datation va du 2e siècle avant J.C. jusqu’au 1er siècle Après J.C. De tels dépôts dans les rivières, durant l’âge de fer celtique, sont si nombreux qu’on ne peut les compter. Parmi les plus célèbres d’entre eux, on peut mentionner le superbe bouclier de Battersea ainsi que le Casque du Waterloo Bridge trouvés dans la Tamise. La grande majorité des rivières anglaises semble avoir été communément utilisée pour y déposer des épées du type de celle d’Arthur.«
David Nash Ford (historien britannique),
Traduit de l’anglais par moyenagepassion.com.
*Bataille de Camlann : dernière bataille auquel Arthur aurait pris part, la plus ancienne référence historique de sa mention se trouve dans les annales de Galles (Annales Cambriae). Ce manuscrit datant du Xe siècle est vraisemblablement une compilation d’auteurs divers. Voilà ce que dit l’entrée pour l’année 516 et 537 de notre ère:
« 516. La bataille de Badon, durant laquelle Arthur porta la croix de notre seigneur Jésus-Christ durant trois jours et trois nuits sur ses épaules et les bretons furent victorieux. « 537. La bataille de Camlann, durant laquelle Arthur et Medraut (Mordred) tombèrent. Et il y eu de nombreux morts (« plague ») sur l’ïle de Bretagne (Britain) et en Irlande. »
Une belle journée à tous.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.