Sujet : marché, festivités, festival, tournoi, médiéval, événement, agenda sortie, historique, Moyen Âge, artisanat, animations, compagnies médiévales. Evénements : festivals et marché médiévaux du week-end de Pâques Lieu : Carcassonne, Peyrolles en Provence, Orange, Mons Dates : samedi 15 et dimanche 16 avril 2017
Bonjour à tous,
e week end de pâques est l’occasion pour de nombreuses villes de célébrer leur histoire médiévale. De fait, il y a tant d’événements autour du Moyen Âge, cette fin de semaine, que nous saurions bien en peine d’en choisir un seul à vous indiquer. Nous avons donc décidé, pour cette fois, de vous faire un petit « digest » des lieux, des fêtes médiévales et des contacts. C’est une sélection et il y en a très certainement bien d’autres. En fonction de votre localisation, vous trouverez, nous l’espérons, de quoi ajouter quelques couleurs médiévales à votre week-end de Pâques.
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Carcassonne , le tournoi de la citadelle
C’est dans le cadre du grand théâtre Jean Deschamps que se déroulera ce tournoi qui opposera plus de cents participants, durant deux jours. Au programme, des mêlées 5vs5 notamment et gageons encore de nombreuses autres surprises.
Un grand tournoi médiéval à l’ombre des remparts
Dates : samedi 15 et dimanche 16 avril 2017 Lieu : théâtre Jean Deschamps, Carcassonne
Bien sûr, la Fédération Française de Béhourd sera sur place avec le fleuron des combattants de ces tournois en armures médiévales d’époque et armes anciennes scrupuleusement reconstituées.
Comme nous l’avons déjà dit dans notre article sur cet art martial historique très particulier, tous les tranchants et contondants sont émoussés pour éviter les accidents. Qu’on se rassure, la discipline reste grandement spectaculaire! Pour l’organisation de l’ensemble de l’événement, la Fédération Française de Béhourd est étroitement associée à l’Association Internationale Historique de la Bataille Médiévale (HMBIA) et bien sûr à la ville de Carcassonne. Même si le théâtre peut accueillir plusieurs milliers de spectateurs, nous vous conseillons néanmoins de prendre des informations sur les sites officiels autour de l’événement et peut-être même de réserver vos places :
Le Rassemblement du Prince d’Orange et son marché de l’Histoire
Dates : samedi 15 et dimanche 16 avril 2017 Lieu : parc des expositions, Orange
Chaque année se tient à Orange un grand rassemblement médiéval autour du Prince d’Orange. Ce festival qui célèbre donc le moyen-âge est organisé par l’Association historique Le Royaume d’Orange en partenariat étroit avec la ville. Il y est prévu des animations riches en couleur, campements, tournois, présence de compagnies médiévales et s’y tiendra aussi un Marché de l’Histoire organisé par l’Association pour l’Histoire vivante (dont nous avons déjà parlé ici à plusieurs reprises).
L’événement se déroulera dans et autour du parc d’Expositions. Concernant le marché de l’Histoire comme tous les événements de ce type, vous pourrez y trouver un grand nombre d’artisans autour de la reconstitution historique, avec une grande représentation de la période médiévale.
La foire médiévale du Roy René
de Peyrolles en Provence
Dates : samedi 15 et dimanche 16 avril 2017 Lieu : village de Peyrolles en Provence
Au nord d’Aix en Provence, le village médiéval de Peyrolles organise cette année la 13e édition de sa Foire du Roy René pour y célébrer son histoire, son château et sa période médiévale en hommage au bon Roy René, alias René 1er d’Anjou qui s’était établi dans la province d’Aix dans le milieu du XVe siècle.
Défilés et parades, animations équestres et compagnies médiévales thématiques, il y aura encore plusieurs tavernes où se restaurer pendant ces deux jours, ainsi qu’un marché médiéval et artisanal.
L’événement n’a sans doute pas l’ampleur des trois autres festivals que nous vous présentons dans cet article, mais la commune et de nombreux bénévoles s’y impliquent à plein, en s’attachant à le soigner chaque année. Nous ne cessons de dire ici que la passion fait quelquefois de grandes choses avec des moyens plus modestes.
Au gré de vos envies, vous pourrez céder ici aux charmes rupestres de Peyrolles, à son cachet médiéval, à sa belle foire du Roy René, et encore à la présence de son lac.
Mons, festival trolls et légendes :
la Belgique à l’heure du médiéval fantasy
Dates : vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 avril 2017 Lieu : Parc Lotto Mons Expo, Mons, Belgique.
Durant trois jours durant, la ville Belge de Mons s’éveillera, cette fin de semaine, dans le royaume de la féerie et des légendes issu du Moyen Âge fantaisie ou fantastique (comme on préfère).
Ce très sympathique Festival Trolls et Légendes n’en est plus à son galop d’essai, puisqu’il s’agit, cette année, de sa 7ème édition. Comme pour les précédentes, l’ambition reste de présenter les Légendes nordiques ou celtiques et le moyen-âge imaginaire et rêvé, sous ses formes artistiques les plus diverses et variées : Musique, Littérature, BD, Expo, Jeux, Cinéma, animations, parades, etc…
Cette année encore, ce festival promet d’être fantastique à plus d’un titre, et les organisateurs se sont également entourés de la présence de prestigieux invités d’honneur. Ils recevront notamment cet année, l’artiste et illustrateur Adrian Smith qui est devenu rien moins qu’une figure mythique dans le domaine de l’Art et de l’illustration Médiéval Fantaisie. Outre sa présence sur place, l’affiche du festival de l’édition 2017 de ce très prometteur festival Trolls et Légendes est de lui.
Un peu de l’ambiance du Festival de l’année précédente
Voilà pour le grand tour des sorties, fêtes et autres réjouissances médiévales de cette fin de semaine, mes amis, en espérant que vous y trouverez de quoi vous contentez et de quoi festoyer !
Une très belle journée à vous et surtout un excellent week end pascal.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : fêtes historiques, festival moyen-âge, troubadours, compagnies médiévales. festival historique. histoire vivante Evénement : Fous d’Histoire à Margny Lès Compiègne Lieu : Margny Lès Compiègne, Oise (Hauts de France) Date : les 19 et 20 novembre 2016
Bonjour à tous,
vec l’arrivée du mois de décembre et celle du froid aussi, les fêtes autour du moyen-âge cèdent progressivement le pas aux marchés de noël mais c’est sans compter sans nos amis de l’Association Histoire Vivante qui nous ont concocté un autre grand rassemblement de deux jours complets pour célébrer l’Histoire , au sens large, et avec elle le monde médiéval.
Cette fois-ci c’est dans l’Oise qu’ils nous donnent rendez-vous, pour la 11e édition du festival Fous d’Histoire de Margny Lès Compiègne. Y sont attendues comme toujours de nombreuses compagnies pour y célébrer l’histoire vivante, mais aussi les arts poétiques, musicaux, théâtraux, dansés, et encore le spectacle de rue ou les numéros faisant intervenir le dressage animalier et plus généralement tout type de créations autour de l’Histoire réaliste ou plus imaginaire et allégorique. L’événement hébergera encore un grand marché historique avec plus de 200 artisans venus de l’Europe entière.
Un programme digne d’un grand festival
oncernant la programmation détaillée des activités qui auront lieu autour du parc d’Exposition le Tigre, ce sont pas moins de six pages de programmes étalées sur deux jours que vous propose les organisateurs. Autant dire que vous n’aurez que l’embarras du choix et peu le temps de vous ennuyer si vous souhaitez tout voir.
(Les derniers trouvères, groupe de musique festive aux sonorités médiévales avec de très belles orchestrations sur des paroles originales, seront présents.)
En réalité, le salon ouvre dès le vendredi 18 à guichet fermé mais cette journée est réservée aux scolaires et aux professionnels. De son côté, le grand public est attendu à partir du samedi 19,novembre, à partir 10h00 du matin pour un événement qui durera jusqu’au dimanche soir 18h00.
Côté tarif, rien à redire avec un ticket journée de 9 euros, et des tarifs réduits à 4,50 euros (enfants -12 ans, demandeurs d’emplois, handicapés), le festival se démarque encore par son accessibilité quand on songe aux nombres de spectacles et d’animations qui y sont proposées sur chacune des journées.
(Ci-contre la Compagnie Arcadia théâtre sera également de la fête.)
Si vous aviez eu la chance de vous rendre au Festival Fous d’Histoire de Dinan, il faut encore préciser que l’Association pour l’Histoire Vivante ne cède pas un pouce à la facilité puisqu’on retrouvera à l’occasion de cette édition de Margny-Lès-Compiègne de nombreuses compagnies et artisans historiques et médiévaux qui n’étaient pas présents à Dinan. Nous en présentons seulement quelques uns sur cette page, mais vous pourrez en retrouver la liste complète sur le site du festival.
Pour plus d’informations sur l’Association pour l’Histoire Vivante, partie-prenante de l’organisation de cet événement, nous vous renvoyons à l’article que nous avions fait sur le Festival Fous d’Histoire de Dinan auquel ils étaient déjà associés.
En vous souhaitant de très belles fêtes historiques de fin de semaine à Margny-lès-Compiègne si vous avez le plaisir de pouvoir vous y rendre, et sinon, quoiqu’il en soit, que la joie accompagne chacun de vos pas durant ce week end!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet ; festivités médiévales, combats médiéval , reconstitution historique, armes, armures anciennes, art martial. Nom: « Tournoi International de Combat Médiéval Full Contact » Lieu : Tourcoing (Nord) Dates : samedi 5 & dimanche 6 nov 2016
Bonjour à tous,
ans le cadre des idées sorties sur le thème du moyen-âge, cette fin de semaine, en la ville de Tourcoing, agglomération de la métropole lilloise, se tiendra un grand tournoi de Béhourd. Mais qu’est-ce que c’est donc que cette chose là?, vous demanderez-vous peut-être et je vous répondrai que le Béhourd est une forme d’affrontement martial pas comme les autres, puisqu’il s’agit, muni d’armures d’époque précisément reconstituées de s’affronter en duel ou en équipe, armes anciennes à la main. Il faut être fondu, me direz-vous? Oui! Fondus d’histoire assurément, autant que d’art martial, et de ces temps où la poudre ne venait point encore troubler la quiétude d’une bonne pelade à l’ancienne, aux sons métalliques des armes blanches de tous poils.
Entre sport et passion historique:
une discipline martiale bien encadrée
Alors, bien sûr, et même s’il y a la protection des armures, cette passion n’a rien d’un hobby kamikaze et les conditions de sécurité sont fortement ménagées, autant que les mêlées et les duels soigneusement arbitrés et réglementés: les armes et toutes les parties contondantes des armures sont notamment émoussées parce qu’il ne s’agit pas non plus de s’étriper. Les règles sont aussi bien établies et il s’agit avant tout de faire choir l’adversaire. Une fois à terre, il est considéré défait. Pour étrange ou anachronique que peut avoir l’idée de se retrouver dans un gymnase tout ce qu’il y a de plus moderne ou même dans une arène plus ouverte, avec ses supporters, ses arbitres et ses scores, la discipline reste particulièrement spectaculaire et l’on sent bien dans ces échauffourées, le coeur qu’y mettent les pratiquants du Behourd et tout le plaisir qu’ils y prennent.
Comme tout bon sport avec ses règles, son cadre, ses licenciés, ses événements, ses tournois et ses championnats nationaux ou internationaux, le Béhourd a sa fédération: la Fédération Française de Béhourd, elle même rattachée à deux ligues internationales: l’IMCF & la HMBIA (Battle of the Nations). Elle dispose d’un site web très complet où l’on peut trouver l’ensemble des informations utiles ainsi que des éléments précis sur les sources historiques de cette discipline martiale médiévale pas comme les autres. En voici d’ailleurs l’adresse : Fédération Française du Behourd.
Une vidéo de présentation de la Fédération Française de Behourd qui donne envie!
oila une vidéo qui donne un très bon aperçu de la discipline. Vous verrez que bien que très encadré par les règles, les coups portés peuvent être assez impitoyables.
Contrairement à certaines reconstitutions historiques « jouées », nous sommes bien ici en présence d’un art martial et le Béhourd n’est pas vraiment, pour le dire trivialement, un sport de fillettes, même si on trouve un Béhourd féminin pratiqué par des filles qui n’ont pas froid aux yeux: Jeanne d’Arc ou Brienne de Torth, sortez de ce corps! Quoiqu’il en soit, âmes sensibles s’abstenir!
Tourcoing ce week end :
un grand tournoi de niveau international
‘événement qui se tient à Tourcoing ce week end et qui s’étalera sur deux jours est un tournoi de niveau international. On y attend près de cent cinquante guerriers en armure et c’est donc un moyen royal de découvrir la discipline. Pour les amateurs d’histoire et de moyen-âge, comme d’armures et d’armes anciennes ce sera encore l’occasion de venir admirer des armures médiévales de tous pays, patiemment reconstituées, documents à l’appui, par ces passionnés d’histoire qui se plaisent à la faire revivre le glaive au poing. Pour être plus précis sur la période sur laquelle se centre le Béhourd en terme d’armures et d’armes anciennes, il s’agit des XIIIe et XIVe siècles, mais cela peut aller jusqu’à des siècles postérieurs. En général, dans l’organisation des combats et par souci de réalisme autant que d’équité, les différences d’époque entre les combattants et leur équipement n’excèdent pas cinquante ans.
Et si, cette fin de semaine à Tourcoing, à la ferveur des combats, ou même pour faire une pause entre deux mêlées, vous souhaitiez vous changer les idées, sachez que côté shopping, ballade, ripailles et petites emplettes, il y aura même sur place un marché médiéval.
Voilà pour la sortie week end mes amis. Comme toujours, que vous puissiez vous rendre ou non à ce grand tournoi de Béhourd, que la joie vous accompagne et guide vos pas! Une très belle fin de semaine!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : fêtes historiques, festival moyen-âge, troubadours, compagnies médiévales. Evénement : Les Trobades médiévales de Perpignan 2016 Lieu : Perpignan (Pyrénées-Orientales, Occitanie) Date : les 15 et 16 octobre 2016
Bonjour à tous,
ette fin de semaine, sur l’agenda des événements célébrant le monde médiéval, c’est vers le sud de la France que nous vous invitons à diriger vos chausses si vous ne vous y trouvez pas déjà, pour une grande fête de deux jours en bord de mer, dans la cité de Perpignan la Catalane.
L’événement, organisé à la fois par la ville et par l’office du tourisme, est de taille puisque pendant ces deux journées de samedi et dimanche ce sont plus de deux cent cinquante figurants et acteurs et près de vingt compagnies médiévales qui investiront le centre historique de la cité catalane, pour la faire revenir pour vous au moyen-âge central des XIIIe et XIVe siècles.
Le programme détaillé
des trobades de Perpignan 2016
Entre jeux médiévaux, défilés et parades, animations, concerts de musique, troubadours et jongleurs, de la farce légère aux reconstitutions historiques les plus sérieuses, le programme de ces Trobades 2016, s’annonce fort chargé et ne vous laissera que l’embarras du choix. Au titre des spectacles de rue, il y aura même une troupe humoristique qui vous fera voyager dans la médecine des temps anciens et encore une bande de joyeux goliards pour vous entraîner dans leurs facéties musicales et farcesques.
Les chevaux seront aussi de la fête et une belle place leur a été ménagée puisque trois compagnies différentes les représenteront, entre camp équestre, numéros de dressage en costumes d’époque, mais encore joutes et voltiges. En plus de toutes ces animations historiques et festives, vous pourrez, bien sûr, compter sur des campements ou ateliers thématiques à la redécouverte des métiers du moyen-âge mais encore – que les amateurs de ripailles se rassurent – sur un marché médiéval et « gourmand »! Ajoutons enfin que la fête se veut résolument familiale et que les enfants n’ont pas été oubliés puisque de nombreuses animations leur seront également destinées.
La riche histoire médiévale
de Perpignyà, la catalane
L’histoire du site de Perpignan et de ses environs ne commence pas tout à fait au moyen-âge. Au VIIe siècle avant notre ère, on trouve, en effet, des traces attestées d’occupation des lieux par les Sordes, une tribu d’origine ibérique, qui y tenaient leur capitale: une cité du nom de Ruscino, qui donnera plus tard son nom à la province du Roussillon. Autour du premier siècle et après la colonisation romaine, les Sordes finiront par disparaître et les romains s’installeront sur ce site, situé à quelques kilomètres de l’actuel cité de Perpignan. Ils y établiront un Forum et feront même de Ruscino une véritable cité romaine mais l’abandonneront pourtant, un peu plus tard dans le temps, pour des raisons que les historiens n’ont pas réussi à percer à ce jour (l’hypothèse d’un séisme a été soulevée sans être, pour l’instant, avérée). Vraisemblablement, ils iront s’installer un peu plus loin pour y fonder la ville de Perpignan. De son côté, la ville de Ruscillo restera occupée durant le haut moyen-âge mais son histoire est mal connue, même si des découvertes récentes montrent qu’elle a pu jouer un rôle important, au VIIe siècle, dans la conquête de Narbonne par les Arabes. Quoiqu’il en soit, elle disparaîtra, semble-t’il, de manière définitive à la période carolingienne et la seule certitude que l’on est que le site de la ville actuelle de Perpignan est sans relation avec celui dont les Sordes avait fait, à quelques kilomètres de là leur capitale. Concernant la cité catalane, il faudra attendre le Xe siècle pour en trouver les premières mentions. (ci- dessus la tour de Château Roussillon, construite au XIIIe, XIVe siècles, sur le site de l’ancienne Ruscino ).
Perpignan en Roussillon-Empúries
L’histoire médiévale de Perpignan est assez mouvementée. La cité changera, en effet, plusieurs fois de main, de province et même de nation, du moyen-âge central, jusqu’au XVIIe siècle. Dès son entrée dans l’histoire du Xe siècle, en 927 précisément, elle sera sous l’égide des comtes de Roussillon-Empuries.
Unifiés au IXe siècle par le comte catalan Sunyer II, fondateur de la maison d’Empúries (Ampurias), les deux comtés d’Empúries et de Roussillon étaient alors sous la même main et Perpignan la catalane en était devenue la capitale. A la fin du Xe siècle, en 991, et quelques trois générations plus tard, à la mort de Gausfred 1er, les comtés se retrouveront divisés entre deux de ses héritiers: Hug et Guislabert qui deviendront respectivement les comtes Hug 1er d’Empuries et Guislabert 1er de Roussillon. Par un jeu complexe d’alliances, d’obligations et d’héritage, un status quo sera toutefois maintenu entre les deux provinces pendant encore longtemps et la séparation ne semblera même pas effective jusque dans le courant du XIe siècle. Les alliances résisteront même à de sérieux conflits qui éclateront entre les deux maisons, jusqu’à ce dans le courant du XIIe siècle le comte de Barcelone devenant lui-même de plus en plus puissant s’en mêle. En commençant à faire pression sur le comte d’Empúries, il modifia, en effet, le jeu des forces pour que ce dernier se sépare de manière plus tranchée de ses alliances d’avec le comté de Roussillon. Bien que le Roussillon s’en trouva quitte de céder certaines de ses terres et châteaux, la séparation ne fut pour autant pas consommée et malgré un fort déséquilibre entre les deux comtés né de ces jeux de pouvoirs, les relations loyales complexes qui s’étaient été établies de longue date entre les deux provinces perdurèrent longtemps et même après que le Roussillon et Perpignan aient changé de mains pour passer dans celles d’Aragon*.
D’Aragon à Majorque
En 1172, le comté de Roussillon et la ville de Perpignan seront finalement légués par Girard II de Roussillon à la couronne d’Aragon, en la personne d’Alphone II d’Aragon. Pierre II le catholique, le fils de ce dernier crééra vingt ans plus tard dans la cité, un consulat, accordant à la ville et ses habitants des privilèges et droits en matière politique, juridique et civile ce qui marque bien l’importance que la ville avait alors déjà prise. Il faudra pourtant attendre le fils de Pierre II: Jacques 1er d’Aragon, nommé en catalan Jaume el Conqueridorpour que le cours du destin de Perpignan soit changé à jamais.
Sous le règne de ce roi chevalier conquérant, la ville connaîtra, en effet, sa période la plus florissante et, pour le dire autrement, un véritable âge d’or. Il en fera la capitale du royaume de Majorque, y fera construire un palais des rois et, de 1276 à 1344, Perpignan connaîtra un essor économique et commercial sans précédent: cuir, draperie, orfèvrerie, artisanat de luxe, elle sera devenue alors le centre d’un royaume nouveau fondé de toutes pièces par ce personnage historique flamboyant dont il faut dire un mot ici.
Jacques 1er ou Jaume le conquérant
Né à Montpellier, cet homme est devenu un véritable héros catalan. Fils de Pierre II et de Marie de Montpellier, il se montrera, en effet, durant son long règne, aussi fin politique que bon stratège. Roi d’Aragon, comte de Barcelone, D’abord contesté par les nobles d’Aragon, il s’imposera bientôt en faisant d’habiles alliances avec la couronne d’Espagne et en mettant en place des réformes sur ses territoires. Sous la pression des marchands et nobles de Barcelone qui se plaindront alors de nombreux raids de pirates maures dans les eaux côtières, tout autant qu’animé par l’idée chrétienne de reprendre des territoires historiques des mains des maures, il organisera bientôt de véritables campagne de reconquêtes et connaîtra un succès retentissant dans ses entreprises qui lui vaudront son surnom, autant que son entrée dans la postérité: il reprendra, en effet, des mains des musulmans et avec ses armées les territoires de Majorque (Mallorqua), mais aussi la Ville de Valence et plus au sud celle d’Alzira. Il réussira même à soumettre Minorque (Menorqua).
Au sortir de ses conquêtes il fondera le royaume de Majorque et fera de Perpignan sa capitale, faisant entrer cette dernière dans la période la plus faste de son histoire. La liste de titres que Jacques le Conquérant possède alors donne la mesure de son influence et, du même coup, du rayonnement et du prestige qu’il offrira à la cité catalane: souverain de la couronne d’Aragon et comte de Ribagorce, comte de Barcelone, de Gérone, de Besalú et de Pallars Jussà, Roi de Valence, Comte de Gevaudan, Comte d’Urgell, Seigneur de Montpellier, et pour finir, comte de Roussillon et roi de Majorque.
Au terme d’un règne de plus de soixante-ans, il laissera derrière lui douze héritiers issus de deux mariages différents. Le royaume de Majorque, la seigneurie de Montpellier, les comtés de Cerdagne et celui de Roussillon et avec lui Perpignan, reviendront alors à son fils cadet Jacques (Jaume) II de Majorque, ce qui n’ira pas sans poser quelques problèmes à son fils ainé, Pierre III d’Aragon dit Pierre le Grand que l’héritage de l’aragonais, de Barcelone et de Valence ne semblait pas seul contenter. Huit ans après la mort de Jaume le conquérant, cette mésentente et les tensions entre les deux frères nés de cette convoitise, se traduiront par une mésalliance. Le roi de France Philippe III le Hardipartant à la conquête de l’Aragonais avec la bénédiction du pape Martin IV qui voulait freiner les ardeurs conquérantes de Pierre III en Sicile, le cadet Jacques II, s’alliera, en effet, avec le roi de France contre son frère aîné. Revenant de cette croisade infructueuse contre Pierre III d’Aragon, c’est d’ailleurs dans la ville de Perpignan que le roi de France trouvera la mort en 1285. Mais le conflit laissera longtemps des traces entre les deux branches familiales et pour le dire trivialement, le ver sera dans le fruit.
De fait, deux générations plus tard, en 1344 et durant la guerre de cent ans, le royaume de Majorque périclitera suite à une trahison entre les descendants des deux maisons, Pierre IV d’Aragon (ci-contre) et Jacques III de Majorque, autant que par des prises de position par ce dernier « un peu trop anglaises » au goût du royaume de France, en la personne de Phillipe VI qui aura son rôle à jouer. Indéniablement, sur l’échiquier, il faudra désormais compter sur la couronne française et sur son intérêt pour la province qui ne fera que s’affirmer avec le temps. Au sortir du conflit, la seigneurie de Montpellier sera rachetée par le roi de France et le Roussillon tombera aux mains de Pierre IV. Perpignan sera redevenue aragonaise. Elle perdra alors son statut de capitale mais conservera tout de même son importance se voyant construire une université et, quelques trente ans plus tard, un tribunal de la mer. Entre temps, en 1346, la peste noire l’aura sévèrement mise à l’épreuve.
Perpignan et la Catalogne
prises entre deux couronnes
Au moyen-âge finissant et dans le courant du XVe siècle, la couronne de France confirmera ses visées expansionnistes en occupant Perpignan dans la ferme intention de la reprendre. Les habitants de l’entendront pourtant pas de cette oreille et la cité se soulèvera quelques dix ans plus tard, en pure perte, lors d’un siège cruellement mémorable de deux ans, de 1473 à 1475. A l’issu du conflit, elle restera française mais sa pugnacité sera saluée par les rois d’Aragon. Le coeur catalan n’a jamais eu le goût de la soumission. Vingt ans plus tard, Charles VIII la restituera toutefois avec le Roussillon aux rois catholiques dans une Espagne qui, à l’image des autres royaumes d’Europe, s’unifie et entend bien centraliser son pouvoir. A partir de cette période, la cité fera les frais des conflits entre les deux grandes puissances et son économie en pâtira.
Dans le courant du XVIIe, en 1640, durant la guerre des faucheurs et le soulèvement des catalans contre l’occupation de leur territoire par les troupes madrilènes, Perpignan se révoltera aussi contre Madrid et la ville connaîtra, à nouveau, un siège. Elle sera alors alliée dans ce conflit avec la France. Vingt ans plus tard, le traité des Pyrénées de 1659 la restituera, cette fois-ci définitivement, avec le Roussillon et la moitié du comté de Cerdagne, à la couronne de France, laissant la Catalogne coupée en deux par une frontière qui, dans le coeur de nombre de catalans, n’a toujours existé que sur le papier. Qu’il suffise de lever un peu la tête en se promenant dans Perpignan en toute saison, pour y voir les bannières dorées au quatre griffures rouge sang, pour s’en apercevoir (ci-dessus la première page du traité des Pyrénées).
Quelques siècles plus tard et après bien des péripéties, Perpignan la catalane de coeur n’a rien oublié de son histoire et pour aller la découvrir et s’ouvrir à ce riche passé, il n’y a surement pas de plus belles occasions que ces trobades en fête qu’elle vous offre cette fin de semaine. Vous y êtes donc conviés chaleureusement et si vous avez l’opportunité de vous y rendre, n’hésitez pas un seul instant.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.