Sujet : fêtes médiévales, festivals, événements festifs moyen-âge, marché médiéval, idée, sortie week end. Date : du 22 au 25 juillet 2016 Lieu : Mirepoix (Ariège)
Bonjour à tous,
ue vous soyez ariégeois, joyeux Juillettistes ou simplement de passage dans le sud de France ce week-end, si vous êtes proche du joli comté de Foix, n’hésitez pas à aller faire un tour du côté de Mirepoix. Comme chaque année la jolie petite ville médiévale ariégeoise y célèbre, en effet, ses fêtes historiques et médiévales.
Sur la route des cathares et de l’histoire troublée d’une Ariège convertie au catharisme, Mirepoix a connu les drames de l’inquisition, puis s’en étant relevée a connu, quelques temps après, son propre déluge puisqu’elle fut inondée en 1289 et détruite par les eaux. Finalement reconstruite sur l’autre rive de la rivière Hers qui l’avait dévastée, elle le fut suivant les plans d’époque des fameuses bastides qui fleurissaient à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle dans le sud de la France. Elle en garde le plan géométrique et l’organisation, et ce charme médiéval incom-parable qui se prête parfaitement à l’événement joyeux et festif, évocateur du monde médiéval, que nous propose Mirepoix en cette fin de semaine.
Des festivités médiévales dans la joie,
au milieu du patrimoine unique de Mirepoix
u programme des activités, animations de rues, et autres défiles de troubadours et saltimbanques en musique et costumes, spécialités culinaires et de belles ballades dans cette ville pleine de charme, sous le soleil de juillet qu’on espère au rendez-vous.
Pour les yeux et pour la curiosité historique, par delà les artisans, les costumes, les musiques, et les jolies rues colorés à colombages, vous pourrez encore découvrir les belles halles de marché de Mirepoix sur la place centrale (du XIXe) et une belle cathédrale gothique médiévale. Pour dire un mot de cette dernière, la Cathédrale Saint-Maurice de Mirepoix, fut construite au début du XIVe siècle quand Mirepoix fut érigé en évêché pour prévenir les populations de retomber dans le catharisme. Déclaré monument historique en 1907, de grands travaux y furent entrepris dans le courant du XIXe siècle pour, entre autre chose, surélever l’édifice et remplacer sa charpente de bois par une voûte de pierre. On apprendra notamment que d’entre les maîtres ayant coordonné les travaux, on trouve rien moins qu’un disciple direct de l’illustre architecte Eugène Viollet le Duc. Monument d’exception, l’édifice s’enorgueillit aussi de posséder une des nefs les plus larges d’Europe, la seconde après celle de la cathédrale espagnole Sainte-Marie de Gérone avec plus de 21,60 mètres.
u cours de vos pérégrinations, vous aurez, à coup sûr, le plaisir d’aller voir, à quelques pas de la place centrale, le palais épiscopal de Mirepoix des débuts de la renaissance, mais encore la porte d’Aval, dernière des quatre portes encore debout et vestige des remparts érigés dans le courant du XIVe pour fortifier la ville.
Pour les plus courageux, il y aura aussi la possibilité en vous éloignant un peu au nord de la ville, d’approcher le château de Terride, jadis nommé château de Mirepoix et dont les premières mentions nous ramènent à la fin de l’an mil. Classé lui aussi monument historique, il a appartenu notamment au comte de Foix Raymond Roger dans les tous débuts du XIIIe siècle et a connu, à quatre reprises au cours de sa longue histoire, le siège par les croisés. Autre château encore un peu plus loin, mais au sud cette fois, le château de Lagarde, (photo ci dessous), bâti quant à lui, au début du XIe siècle par Ramire Ier de Navarre ou d’Aragon, le premier roi de la province d’Aragon. Il ne reste aujourd’hui de l’édifice qu’une belle ruine mais qui sait? Les vieilles pierres encore là vous conteront peut-être à l’oreille, quelques légendes de ces temps anciens.
En bref, voilà une belle idée de ballade, pour cette fin de semaine, à la redécouverte du monde médiéval, à tout le moins un peu de ses couleurs, de ses saveurs ou de ses sonorités, dans une ambiance festive et populaire .
Une belle journée à tous, mes amis, dans la paix de l’esprit et la joie du coeur.
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com « A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes »
Sujet : festival, les médiévales de Provins, divertissement sortie, lieux d’intérêt, Lieu : Provins, haut site historique, patrimoine mondial de l’UNESCO Dates : Samedi 11 et Dimanche 12 juin 2016
Bonjour à tous!
i vous avez un peu de temps pour vous détendre cette fin de semaine et que vous êtes autour de Paris, la cité de Provins vous propose ses 33e médiévales, un festival de taille à ne pas manquer pour célébrer le monde médiéval à moins d’une heure de distance de la Capitale.
Les 33e Médiévales de Provins :
Un festival intense et ambitieux
u programme: fête dans la joie et immersion dans le moyen-âge réaliste ou imaginaire récrée par la ville de provins pour deux jours pleins de festival: concerts et ripailles, reconstitutions historiques, jeux, gastronomie, découverte de la vie quotidienne médiévale, ateliers participatifs (forge, cuisine, tissage, cuir, etc). art du rue, danses médiévales et animations à ne plus les compter. Il y aura même de nombreux campements à thème (tir à l’arc, escrime médiévale, enluminure, cuir, vikings,…) dont un sur le thème de Thibaut IV de Champagne ou Thibaut le chansonnier, roi troubadour de Navarre et comte de Champagne dont nous avons déjà eu l’occasion de vous parler à plusieurs reprises sur ce site.
Du côté spectacles de rue et animations, le festival vous régalera encore de théâtre comique autour de la légende d’Arthur et des chevaliers de la table ronde (Compagnie Crealid), de spectacles équestres à la poursuite de la légende des chevaliers et bien sûr de nombreux troubadours, jongleurs, équilibristes et autres saltimbanques venus pour ravir vos sens et vous transporter quelques sept ou huit siècles en arrière. La très joyeuse et dynamique compagnie Gueule de Loup sera aussi sur place et il y aura encore, des caravanes de marchands venues de pays lointains qui déambuleront dans la ville; vous pourrez même d’ailleurs vous essayer à des balades à dos de chameaux si le coeur vous en dit!
Bref, j’en passe, mais une chose est sûre quand Provins se met à l’âge médiéval, tout est fait pour que vous y trouviez votre plaisir et votre divertissement. Sachez encore que des navettes gratuites sont organisées dans la ville, tout au long des deux jours du festival pour vous faciliter les accès à toutes ces réjouissances. Pour plus de détail le programme des festivités des 33e médiévales de Provins est ici. Vous pouvez aussi consulter le site web des 33e médiévales ici.
La ville de Provins
Au coeur de l’histoire médiévale
otée d’un très beau patrimoine historique et médiéval, la ville de Provins a conservé, à ce jour, près de soixante monuments historiques classés ou inscrits au registre du patrimoine. Elle peut être, à juste titre, considérée comme une véritable témoin de l’histoire de l’architecture militaire, civile et religieuse et de l’Histoire de France mais aussi de l’Europe commerciale et marchande. De fait, en 2001, la valeur historique de la ville à été reconnue mondialement puisqu’elle a été classée sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Provins a vu passer plus d’un personnage illustre de l’Histoire de France. Clovis s’empara de son Castrum Romain à la fin du Ve siècle et plus tard, on sait que Charlemagne y envoya ses « missi dominici », hauts fonctionnaires royaux très proches du roi que ce dernier mandait dans les points les plus importants du royaume afin d’en contrôler la bonne marche.
Plus tard et dès l’an mille, la ville s’impose comme un carrefour commercial de première importance. L’économie y sera florissante et elle attirera alors à elle de nombreux habitants et marchands. Durant le XIIIe siècle, on fortifiera la ville en y faisant construire des remparts de plus de cinq kilomètres de long pour protéger ses gens et ses richesses. Bénéficiant de la protection des comtes de Champagne, la ville connaîtra également le très célèbre roi guerrier troubadour, Thibaud le Chansonnier ou Thibaud IV de Champagne, vassal de Philippe Auguste et de Saint Louis, dont nous vous parlions plus haut dans cet article..
Provins sera alors devenue une ville de majeure importance avec plus de 80 000 habitants ce qui en fera la troisième ville de France et les célèbres foires de Champagne du XIIe et XIIIe siècles consacreront encore son grand renom. En 1429, la ville verra aussi Charles VII et sa cour, en compagnie de Jeanne d’Arc, communier ensemble autour d’une messe dans son église du XIIe siècle, la collégiale Saint-Quiriace (photo à droite). A la fin du XVe siècle, le roi Louis XI dit le Prudent, visitera même la ville.
Quand il s’agit de faire revivre et d’animer sa propre Histoire. la ville de Provins n’en est pas à son galop d’essai et loin de là. Elle propose en effet, tout au long de l’année, de nombreux événements et visites de ses monuments ou de ses rues, à la découverte de son patrimoine et, pour ce qui nous intéresse, de la période médiévale de son Histoire. Avec les 33e médiévales, l’ambition est clairement de faire de cet événement l’un des plus grand festival de France sur le moyen-âge. Nul doute qu’avec l’expérience acquise, les efforts fournis, la qualité patrimoniale et monumentale de cette belle ville, et encore l’exceptionnel programme des festivités, le pari sera réussi. Alors, encore une fois, si le coeur vous en dit, voilà une très belle sortie pour égayer cette fin de semaine et la finir dans la joie!
Une merveilleuse journée à tous et, par dessus tout, joie et longue vie!
Fred
Pour moyenagepassion.com « A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes »
Sujet : folk néo-médiéval, musique monde médiéval, théâtre visuel Groupe : Strella do Dia (étoile du jour) Répertoire : manuscrits, danses et chants historiques Origine : Portugal Création du groupe : 2000
Bonjour à tous,
ous vous proposons, aujourd’hui, de la musique médiévale aux notes « folk », en provenance du sud de l’Europe avec les troubadours de Strella do Dia, une bande d’artistes portugais qui s’attelle à faire revivre le moyen-âge musicalement et visuellement.
Né dans les années 2000, le groupe parcoure les festivals historiques et médiévaux d’ici et d’ailleurs pour faire partager leur passion de la musique et du monde médiéval. S’appuyant sur des sources historiques d’époque, on leur doit, à ce jour, trois albums dans lesquels ils reproduisent des titres inspirés de manuscrits aussi variés que les Cantigas de Santa Maria, les Carmina Burana, le Livre Vermeil de Montserrat, ou encore les Cantigas de Amigo; manuscrit composé au XIIIe siècle par Martin Códax, les Cantigas de Amigo sont aussi un genre poétique galéco-portugais dans le registre de l’amour courtois. Dans leur répertoire et leur production, ce groupe de troubadours des temps modernes, fait aussi revivre des danses médiévales comme l’Estampie, la Saltarelle et la Ductia. Vous pourrez trouver plus d’informations sur leurs productions ainsi que leur programme de festivals sur leur site web (version française), ainsi que sur leur chaîne youtube. Ils semblent tout de même se produire plus largement au Portugal et en Espagne, c’est dire si dans ces pays là également, les festivals et autres festivités autour de la période médiévale ne manquent pas.
omme toujours, quand le moyen-âge s’invite dans notre monde moderne, son héritage historique et musical laisse place à la libre interprétation et c’est plutôt vers des notes folks et des rythmes enlevés que le groupe portugais nous entraîne. Il faut souligner, ici, les moyens sérieux investis dans la réalisation de la plupart de leurs vidéos autant que la qualité dans la prise de son. Ce sont des choses qui ne sont, hélas, pas toujours au rendez-vous pour valoriser à leur juste mesure les productions de ce type de troubadours et de groupe musical.
En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes
Sujet : documentaire moyen-âge, divertissement, lieux d’intérêt, Châteaux, reconstitution historique. Titre : les visiteurs de l’Histoire à la fin du moyen-âge Période : bas moyen-âge, XVe siècle, année 1450 Lieu : Château de Crèvecoeur, Normandie Média : vidéo, série télévisée Chaîne de télévision : France 5Année : 2012
Un voyage dans les couloirs du temps
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous postons un petit documentaire vidéo, léger et divertissant. Il concerne, bien entendu, le monde médiéval et nous propose un voyage dans le temps, à la fin du XVe siècle, en 1450.
Ce programme télévisuel fait partie de la série « les visiteurs de l’Histoire » diffusée par la chaîne de télévision France 5, dans le courant de l’année 2012. Dans cette série, nous suivons Arnaud Poivre d’Arvor, innocent (et presque ingénu) visiteur de l’Histoire, à la découverte de différentes périodes du passé. En l’occurrence dans cet épisode, il part explorer le château de Crèvecoeur en Auge, en Normandie, lieu d’attraction et d’intérêt historique qu’un petit groupe de passionnés a décidé d’animer et de faire revivre (photo ci-dessous). Rebaptisé, pour l’occasion, Arnaud « de passage », Arnaud Poivre d’Arvor investira les lieux, le temps de deux journées, en se glissant dans la peau d’un paysan du XVe siècle.
L’ingénu et l’historien
Chers puristes amateurs, historiens affranchis, ou passionnés d’Histoire, à la recherche du détail pointu et peut-être même, de la qualité académique, ne voyez dans ce programme télévisuel qu’un divertissement et jugez-le, s’il vous est possible, sans élitisme, et pour ce qu’il est.
Bien sûr, nous même aurions, sans doute, aimer voir un Arnaud Poivre d’Arvor moins innocent sur la période qu’il visite, pour qu’il aille plus loin dans la pertinence de ses questions et de son observation, mais tout le concept est là justement, qui consiste à opposer la « naïveté » de ce « visiteur de l’Histoire », au monde et à l’époque dans lesquels il se retrouve transporté. L’émission entend donc garder un ton léger et tirer partie de cette distance entre celui qui ne sait pas et l’univers auquel il se confronte. Elle se destine, à l’évidence, à une audience large et qui connait peu ces sujets, et entend aussi englober le public jeune dans ses visées; il s’agit donc, bien entendu, d’un positionnement voulu. Les réactions innocentes « face camera » de ce « Arnaud de passage », lui permettent, ainsi, de poser les questions que chacun pourrait se poser. Un peu moins d’innocence aurait, sans doute, permis de mieux creuser ce monde médiéval dans lequel ce programme nous invite et de mieux satisfaire notre curiosité insatiable pour le moyen-âge, mais il en faut pour tous les goûts. Le double objectif du ludique et du divertissement est, en tout cas, atteint, puisque l’ensemble se révèle, à la fois, drôle et instructif. (ci-contre photo de Arnaud Poivre d’Arvor à la paille et à la charrette)
A la décharge de notre innocent visiteur, on s’attend peut-être, aussi, face au nom qu’il porte, à une filiation plus marquée d’un point de vue journalistique, mais il faut bien qu’il s’en démarque. Injustice de l’héritage qu’il faut porter, quelquefois, malgré soi, à brûle- pourpoint, sans doute, serions-nous tenter d’en exiger moins d’un parfait inconnu, mais comment l’en rendre comptable? Il joue ici au visiteur, découvreur de l’histoire, pas au journaliste averti. Pour juger ce programme sur les ambitions qu’il affiche – une émission « ludique et instructive » de divertissement et de sensibilisation sur des thèmes historiques -, il faut bien reconnaître que la drôlerie naît justement de cette ingénuité étonnée qu’Arnaud Poivre d’Arvor nous livre, autant dans ses gestes que dans ses questions, face aux choses qu’il découvre. Au fond, cette humilité et cette candeur nous le rendent aussi drôle et sympathique et on finit par passer un bon moment en sa compagnie (et celle de son chapeau).
Derrière l’émission, il faut encore rendre tribut à Serge Tignères, son auteur, par ailleurs journaliste, écrivain, réalisateur et Docteur en Histoire, pour les garanties qu’il nous offre dans son approche des sujets et des contextes historiques. Si le visiteur de passage est innocent, les mondes dans lesquels ce passionné d’Histoire nous transporte sont approchés avec beaucoup de sérieux et très bien documentés.
Les visiteurs de l’Histoire en 1450
Sur la pertinence historique
D’un point de vue historique on pourra toujours ergoter sur certains menus détails, mais ce documentaire souligne, tout de même, certains points pertinents qui sont fidèles à ce que l’Histoire médiévale récente nous enseigne.
Fin de la guerre de Cent ans, dépopulation et émancipation relative des paysans
Durant cette période médiévale, une forme de dépopulation, née de la guerre de cent ans, est en train de changer la donne entre paysans et seigneurs. C’est un phénomène qui n’est pas du qu’à la guerre de cent ans mais qui a aussi émergé avec les épidémies de grande peste du XIVe siècles et les énormes ravages occasionnés sur les populations. D’après les données historiques actuelles, on considère qu’entre le XIVe et le XVe siècles durant laquelle la peste sévit, entre trente et cinquante pour cent de la population aurait été décimée. Dans le siècle qui va de 1340 à 1440 seulement, on mentionne, dans certaines sources, une dépopulation de la France supérieure à 40%. Entre la guerre de cent ans et cette terrible pandémie, les morts sont donc nombreux et les bras se font rares. En position de force, les serfs et les vilains renégocient alors leur statut et commencent à s’émanciper, quand ils ne désertent pas simplement les domaines pour aller travailler chez le seigneur le plus offrant; il y a eu aussi, en effet, dans ce contexte, une forme de surenchère du côté des Seigneuries pour acquérir, à prix fort, cette main d’oeuvre qui faisait cruellement défaut. Comme l’aborde ce documentaire, ce déséquilibre de l’offre et de la demande sera favorable aux paysans de l’époque qui en profiteront pour tirer leurs épingles du jeu.
Les notions d’hygiène au moyen-âge réhabilitées
Pour avoir fait quelques recherches sur la question, je suis heureux de voir que la réhabilitation des notions d’hygiène, autant que l’importance du bain, sont présentes dans ce documentaire et à Crèvecoeur. Pour être très honnête, je ne sais pas à quel point les vilains et les serfs pouvaient bénéficier des étuves en se voyant, en plus, entourés de jolies damoiselles au temps du bain, et j’en aurais plutôt quelques doutes; que cela ait été réservé aux notables, aux gens d’armes ayant quelques pièces ou aux encore aux riches marchands me semble tout de même plus probable. Cela ne veut, bien sûr, pas dire qu’on ne se lavait pas dans les Campagnes. Les traités d’hygiène du moyen-âge sont, souvent, fortement appuyés et relayés par une médecine médiévale bien présente et qui rayonne depuis les universités de Montpellier, de Toulouse ou de Salerne depuis près de trois siècles au moment où nous transporte ce documentaire. Nul doute que via les médecins d’alors dont la profession s’émancipe de plus en plus, déjà dès le XIIIe, XIVe siècles, mais aussi via les moines, ces traités et cette conscience de l’importance de la propreté corporelle et de l’hygiène ont eu des incidences sur le comportement des populations au sens large. Plus personne n’en doute aujourd’hui et c’est encore une idée reçue sur le moyen-âge qu’il convient de revisiter, au risque de décevoir les fans de Jacquouille la Fripouille, celui des visiteurs, le film, celui de Jean-Marie Poiré avec Christian Clavier et Jean Réno, cette fois-ci. L’hygiène est bien présente au moyen-âge et on sait se laver.
Un moyen-âge profondément chrétien
Durant le moyen-âge, la question de Dieu n’est pas posée et même la poésie satirique d’un Rutebeuf à l’égard des curés ou des moines mendiants ne questionne jamais l’existence de la Sainte Mère (Vierge Marie) ou du Christ (ci-contre oeuvre du début du XVe siècle, Gentile da Fabriano, Vierge à l’enfant, 1404). La religion est une évidence ancrée dans les pratiques et quand on questionne ou qu’on critique les religieux, ou même l’église, à cette époque, on le fait dans une perspective de croyant qui questionne la foi véritable et la motivation réelle de l’Institution au regard de Dieu. On questionne peu ou pas l’existence de Dieu lui-même. Cette dimension est parfaitement retraduite dans ces visiteurs de l’Histoire en 1450, au château de Crèvecoeur. Le moyen-âge est religieux et chrétien et jusque le temps des cuissons du four banal s’y compte en prières.
Centralisme du pouvoir royal de Droit Divin
Tout au long du bas moyen-âge, le pouvoir fort et centralisé que Charlemagne avait conquis et mis en place, et que ses héritiers avaient ensuite perdus, des siècles auparavant, se restructurera graduellement autour du roi. Avec ce phénomène, la féodalité sera, peu à peu, en perte de vitesse et, avec elle, le pouvoir des seigneurs. On a vu les incidences de cela sur la construction des châteaux forts et cette tendance se confirmera au fil des siècles. Pour affirmer leur pouvoir, autant que pour assurer la cohésion du territoire et se prémunir d’alliances intérieures douteuses contre leur propre couronne, nul doute que les rois eurent aussi intérêt à diminuer le pouvoir de seigneurs. Ci-dessus, un portrait du roi Charles VII (1403-1461) qui était au pouvoir en 1450. Cette toile, signée de Jean Fouquet, date elle-même de 1445, soit seulement cinq ans avant la date supposée de notre documentaire.
Faire revivre le moyen-âge avec passion
Au château de Crèvecoeur et dans ces visiteurs de l’Histoire sur la fin du moyen-âge, on sent aussi que les gens du château déploient des efforts louables et sérieux pour faire revivre, avec coeur, cette période du bas moyen-âge. Leur immersion est certaine et leur étonnement spontané face à certaines questions de leur innocent visiteur de passage – sur les cochons roses, sur la religion ou sur d’autres sujets -, le marque bien. Sur la question du jeu des « comédiens » et « acteurs » de ce château reconstitué. « Surjouent-ils par instant? » « Jouent-ils faux? » La civilisation de l’image nous a tous élevé dans un certain sens critique, mais il faut garder de l’indulgence envers les protagonistes de ce documentaire et la troupe qui anime le château de Crèvecoeur. Ce sont des passionnés d’histoire qui n’ont peut-être pas fait Actor Studio mais qui réécrivent un peu d’histoire médiévale sans texte et avec coeur. Par ailleurs, immergé en situation réelle, la perception est toujours différente de la distance que l’on peut prendre devant sa télévision ou un écran. J’ajoute pour le saluer au passage, que le personnage du maître paysan laboureur, autant que son implication dans son travail et son époque, sonnent très justes.
Réjouissances médiévales au château
Nous présenterons certainement le château de Crèvecoeur en Auge de manière plus détaillé et dans un autre article, mais nous voulons déjà donner, ici, quelques éléments sur ce joli lieu qui fait revivre le monde médiéval.
Il est ouvert une bonne partie de l’année et il s’y organise aussi des festivals, des animations, des fêtes, des reconstitutions historiques, et même des « médiévales » qui durent plusieurs jours. Alors, si vous souhaitez, le temps d’une journée, vous glisser vous aussi dans la peau d’un Arnaud de Passage pour aller y célébrer le moyen-âge, n’hésitez pas à visiter le site web du château de Crèvecoeur pour plus de détails.
Une excellente journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval et du moyen-âge sous toutes leurs formes.