Sujet : agenda, animation, fêtes médiévales, sorties historiques, lieu d’intérêt, foires, marché médiéval.
Lieu : Senlis, Oise, Hauts-De-France
Evénement ; 4e foire médiévale de Senlis, « au temps du chancelier Guérin »
Date : 23 et 24 septembre 2017
Bonjour à tous,
u titre de l’agenda médiéval de cette fin de semaine, nous dédions un premier article à la 4eme Foire médiévale de la cité de Senlis, haut lieu d’intérêt patrimonial et historique qui nous fournira l’occasion d’une petite plongée au coeur de son moyen-âge.
Foire médiévale de Senlis : le programme
Organisée par l’Association locale les Figurants de l’Histoire, en collaboration avec l’Association Cité d’Antan pour la partie reconstitution historique, l’événement entend célébrer une des nombreuses personnalités que Senlis a connu au cours de son Histoire, en l’occurrence médiévale, ce qui tombe bien. Il s’agit d’un personnage du XIIIe siècle connu sous le nom de Guérin, ou encore Frère Guérin (1157-1227). L’homme, que l’on dit alors proche et ami du roi Philippe-Auguste fut garde des sceaux, évêque de Senlis et même chevalier. Il contribua d’ailleurs à la victoire remportée par la couronne française à la célèbre bataille de Bouvines. Plus tard, en 1223, il recevra même l’insigne honneur d’être nommé Chancelier de France.
En hommage donc au Chancelier Guerin (ou Garin), Senlis vous propose cette fin de semaine et sur les deux jours du week end, un voyage retour au XIIIe siècle et à son passé médiéval glorieux,
Au programme, défilés de troupes et parades, mêlée et combats « courtois » entre chevaliers et guerriers, et encore conteurs médiévaux, scénettes, spectacle de fauconnerie, et bien sûr, animation musicale d’époque.
Troupes médiévales, mesnies et reconstituteurs du XIIIe siècle
our la partie reconstitution historique, les nombreuses troupes invitées sur place par les passionnés de Cité D’antan, seront toutes spécialisées dans le XIIIe siècle. En plus des combats et démonstrations, elles y tiendront de nombreux camps thématiques sur la vie civile et militaire au XIIIe siècle : hygiène, médecine, gastronomie, art du costumes civil et militaire, etc… En tout, près de 80 reconstituteurs seront présents sur le site.
Cité Antan – Fief et Chevalerie – Les compagnons de Bohémond – La Guilde Médiévale – La Mesnie de la Fortelle – Les Pérégrins – Les citains – Die Brandenburgunder (Allemagne)
Pour le reste, en plus des exposants et commerçants de la foire qui se tiendra dans la cour du château et sur la place de la cathédrale, de nombreux artisans seront aussi sur place pour présenter les métiers anciens et en faire des démonstrations au public. Bien sûr, côté ripailles aux saveurs médiévales, tout a été prévu pour vous sustenter sur place, dans le parc du château royal.
Ajoutons que la célébration se veut familiale et que les enfants n’ont pas été oubliés. De nombreux animations leur sont, en effet, tout entières consacrées, entre spectacle de marionnettes, animaux de la ferme ou encore ateliers à thème.
Avant d’en terminer sur le programme mentionnons encore pour ceux qui seront déjà sur place vendredi, une soirée spéciale organisée par l’Association Cité D’Antan autour de la découverte sensorielle du XIIIe siècle (saveurs, textures, couleurs, teintures, tissu, etc…). Voir l’événement FB ici
Senlis, haut lieu d’Histoire médiévale
e ses premiers vestiges gallo-romains, aux premiers siècles de notre ère, jusqu’à ses édifices religieux et ses fortifications du moyen-âge central, le site anciennement baptisé Augustomagus, fut évangélisé par Saint Rieul, premier évêque de Senlis, autour du IVe siècle. Devenu, dans le courant du IXe siècle, le comté de Senlis, la cité n’a pas tardé à connaître des heures prestigieuses dont elle conserve encore aujourd’hui les traces dans son patrimoine et ses monuments d’exception.
ci-contre crosse réputée avoir appartenu au chancelier Guérin, évêque de Senlis et qu’il troqua contre une épée à l’occasion de la bataille de Bouvines
(Musée de Senlis)
Nantie, dès les IIIe et IVe siècles, de fortifications solides et de tours impressionnantes, ayant encore hérité de sa période romaine d’arènes et de bains, et de quelques autres monuments dont il ne subsiste plus de vestiges, la ville se dotera d’un château royal, au IXe siècle. Un peu plus tard, aux portes de l’an mil, elle verra couronner entre ses murs, le premier roi français capétien Hugues Capet. Résidence de choix des monarques, elle demeurera du reste à la main de cette lignée au cours des siècles suivants, et bénéficiera, de diverses manières, de la manne royale et de ses largesses.
Marque indéniable de son développement et de son rayonnement économique et religieux, dans le courant des XIe et XIIe siècles, Senlis verra s’ériger une cathédrale, trois abbayes ainsi que trois autres églises paroissiales. Vers la fin du XIIe siècle, elle deviendra le siège d’une commanderie de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui y édifiera encore une église supplémentaire et un hôpital.
Quelques temps après, en 1173 Louis VII affranchira les habitants de la cité, en consacrant l’importance de cette dernière, autant que ses privilèges auprès de la couronne. Plus tard, marquant encore l’intérêt des rois pour Senlis, Philippe-Auguste y fera entreprendre la construction d’une nouvelle enceinte, oeuvre que Saint-Louis poursuivra également dans ses aménagements du château royal, aux côtés desquels il lancera encore la construction d’un prieuré dédié à Saint-Maurice et ses reliques (voir photo ci-dessous).
Vignobles, laine, cuir, fourrures, draperie et grandes foires, au XIIIe siècle, la ville connaîtra un fort développement économique et urbain pour atteindre une taille qui n’aura alors rien à envier à celle de la capitale. Au milieu de ce même siècle, le bailliage de Senlis sera créé, qui sera confié, nos lecteurs s’en souviennent, près d’un siècle plus tard et pour un temps, au poète Eustache Deschamps.
La guerre de cent ans et les épidémies de peste du XIVe siècle viendront hélas, en ce lieu comme en tant d’autres, troubler l’âge d’or de Senlis. La ville mettra du temps à s’en relever et ne montrera des premiers signes de redressement qu’au XVe. Durant ce même siècle, elle connaîtra à nouveau quelques épisodes mouvementés et se retrouvera en porte-à-faux dans les conflits entre bourguignons et armagnacs, et sera même rançonnée, un peu plus tard, par les anglais; autant d’événements qui la fragiliseront à nouveau et la conduiront à la ruine.
Il faudra attendre 1475 et le traité de Senlis entre Louis XI et François II de Bretagne pour qu’une paix relative s’y installe à nouveau. On renforcera alors ses ouvrages défensifs et, une fois de plus, la cité se relèvera peu à peu. Las! le XVIe siècle et la renaissance la verront aux prises avec les guerres de religion mais, surtout, avec de nouvelles épidémies de peste. La ville connaîtra alors une dépopulation et un lent déclin, perdant un peu de ses gloires médiévales passées. Les temps auront changé, le moyen-âge appartiendra déjà au passé.
En 1962, l’ensemble du patrimoine et des monuments de la cité, quelque peu malmenés durant les siècles précédents, ont fait, fort heureusement, l’objet d’une mesure de préservation. Au sortir de cette judicieuse politique de conservation, Senlis possède à ce jour plus de 33 monuments inscrits ou classés, auxquels on peut encore ajouter une bonne dizaine d’autres monuments ou d’édifices dignes d’intérêt historique mais ne faisant pas l’objet d’une inscription ou d’une classification.
L’empreinte des rois de France, une glorieuse histoire médiévale et de beaux restes patrimoniaux, voilà d’excellentes raisons de vous rendre à Senlis, cette fin de semaine, à la faveur de cette grande foire médiévale.
En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.