Archives par mot-clé : François 1er

Clément Marot de Cahors: portrait d’un esprit libre à la lisière du monde médiéval et de la renaissance

portrait_clement_marot_poesie_medievaleSujet : poésie médiévale, poésie satirique, portrait poète, auteur médiéval
Période : moyen-âge tardif, début renaissance
Auteur : Clément MAROT de Cahors (1496-1544)
Titre : De soi-même

« Plus ne suis ce que j’ai été,
Et ne le saurais jamais être.
Mon beau printemps et mon été
Ont fait le saut par la fenêtre.
Amour, tu as été mon maître,
Je t’ai servi sur tous les Dieux.
Ah si je pouvais deux fois naître,
Comme je te servirais mieux ! »
Clément MAROT, « De soi-même »

Bonjour à tous!,

A_lettrine_moyen_age_passion
ujourd’hui, nous voulons dire un mot de ce poète médiéval qu’était Clément MAROT. Bien sûr, au vue des dates, vous vous direz peut-être qu’en ce début de XVIe siècle français qui s’avance résolument en direction de la renaissance, nous usurpons quelque peu nos propres habitudes en nous aventurant sur des terres qui ne
sont plus nôtres, puisque déjà plus tout à fait médiévales, et pourtant. La question éternelle du « quand finit et quand débute le clement_marot_portrait_presume_poesie_medievale_auteurmoyen-âge? » se trouve à jamais reposée parce que les transitions tranchées n’existent que dans les chronologies simplistes. Mais s’il est bien l’enfant de ce XVIe siècle naissant qui se tourne déjà vers d’autres lumières, c’est sans doute parce qu’il se situe dans l’héritage des valeurs d’un certain moyen-âge que Clément MAROT peut être le porteur d’une modernité dans laquelle on verra même, quelquefois, l’annonce de la renaissance. Trempé de l’héritage poétique de François VILLON, imprégné de François Pétrarque et de Virgile, mais aussi de l’Amour courtois du Roman de la Rose qu’il éditera d’ailleurs, comme il le fera de l’oeuvre de VILLON à la demande du roi François 1er, Clément MAROT nous offre le portrait d’un esprit libre dont l’itinéraire houleux, entre faveurs de cour, exils et déboires, n’est pas sans évoquer quelques similitudes avec celui de François VILLON (ci-dessus portrait présumé de Clément MAROT, par Corneille de Lyon, début du XVIe siècle).

Eléments de bibliographie

Issu de la petite bourgeoisie, Clément MAROT naît en 1496 à Cahors en Quercy, dans le Lot et Garonne d’aujourd’hui. Ayant suivi des études de clerc, en vue  d’embrasser, plus tard, la carrière juridique et devenir procureur ou chancelier, il y montre aussi peu de zèle que d’intérêt, préférant même occuper son temps avec les Enfants-sans-souci, joyeuse confrérie, célébrant la fête des « fous », qui paradait et festoyait alors dans les rues de Paris.  Plus apte à l’écriture poétique et de plus de poesie_medievale_clement_marotgoût pour l’aventure, il laissera finalement de côté la carrière juridique pour embrasser celle des armes.

(ci-contre buste de Clément MAROT par Jean TURCAN, fin XIXe siècle – 1888)

Il fera, ainsi, ses premières classes en tant que page au service de Nicolas de Neufville, propriétaire d’une maison et d’un jardin sur les bords de Seine, nommés « Les Tuileries » qui seront cédés plus tard à François 1er, avant que Catherine de Médicis n’en fasse le lieu qu’on connait aujourd’hui. A l’issu de cet apprentissage, Clément MAROT servira quelques temps comme soldat et combattra même sur le champ de bataille à Pavie (sixième guerre d’Italie) où il sera blessé. De son côté,  son père, lui-même versificateur et rhétoriqueur, se montrera soucieux de la carrière littéraire de son fils et intercédera auprès de ses appuis à la cour pour qu’une place lui soit faite; le jeune Clément y sera finalement présenté et c’est une traduction des deux premiers livres de la métamorphose d’Ovide offerte au roi François 1er qui lui servira de billet d’introduction et lui ouvrira les portes de cette dernière.

Un  esprit libre à la cour

"Portrait of a man", portrait supposé de Clément MAROT Giovanni Battista Moroni (1520-1587)
« Portrait of a man », un autre portrait supposé de Clément MAROT par Giovanni Battista Moroni (1520-1587)

On a dit de Clément MAROT qu’il était un poète de cour. De fait et en exceptant le sens péjoratif que le terme peut recouvrir, il l’a été. Suivant les traces de son père qui avait servi la reine Anne de Bretagne, il sera bientôt sous la protection de Marguerite de Navarre (Marie d’Angoulème), soeur ainée du roi François 1er et épouse d’Henri, roi de Navarre. Cette dernière le prendra en affection et fera de lui son valet de chambre. Il sera aussi remarqué par le roi lui-même qui le tiendra en ses faveurs. Pourtant, même si au cours de sa vie, Clément MAROT saura concéder de son
temps et de sa plume aux puissants, et même, peut-on dire, les séduire, il connaîtra aussi les affres de la prison et de l’exil pour sa marguerite_de_navarre_protectrice_de_clement_marot_auteur_medievalliberté d’esprit, ses prises de positions, certaines de ses satires et, finalement, pour ses rimes.

(ci-contre portrait de Marie D’Angoulème, par Jean Clouet début du XVIe siècle)

A l’image de RUTEBEUF, d’Eustache DESCHAMPS ou de François VILLON, Clément MAROT est, en effet, un autre de ces auteurs qui s’exercent aux jeux de cour et côtoient les puissants, sans se laisser pourtant totalement dompter, ni conquérir par les normes de son temps. Y a-t’il, au moyen-âge, d’autres manières de vivre de son art et de sa plume que dans l’ombre du pouvoir? Rien n’est moins sûr, comme il n’est pas tout à fait certain d’ailleurs, toute proportion gardée, que le cours de l’histoire ait véritablement changé cela, mais le fait est que conserver une certaine liberté d’esprit et exercer son sens critique en se tenant si proche des puissants relève bien souvent de la gageure et de la prise de risque en ces temps reculés.  De fait, même quand leurs facéties ou leur satire amusent à la cour, les auteurs de cette veine finissent presque invariablement par s’y faire des ennemis véritables. Une autre question demeure de savoir si cette proximité des puissants ne les conduit pas, quelquefois, à certaines imprudences nées d’un excès de confiance dans la protection que cette proximité leur confère; au delà de susciter des jalousies impitoyables et des rancœurs tenaces, l’un a alors tôt fait de déraper, perdant en un instant une protection qu’il se croyait solidement acquise. Cette question se pose sans doute dans le cas de Clément MAROT puisque à de nombreuses reprises le roi lui-même viendra intercéder pour le tirer de mauvais pas, lui apportant un soutien plus ou moins marqué, au fil du temps, en fonction des querelles au centre desquelles le poète se retrouvait engagé.

De déboires en exils

1540 le roi François Ier, l'empereur Charles Quint et le cardinal Farnèse à Paris , par Taddeo Zuccaro,1566
1540 le roi François Ier, l’empereur Charles Quint et le cardinal Farnèse à Paris , par Taddeo Zuccaro,1566

Q_lettrine_moyen_age_passionuoiqu’il en soit, malgré la prison ou les exils qui jalonneront son parcours, les faveurs du roi ne peuvent suffire à tout expliquer et Clément MAROT restera, jusqu’au bout,  un esprit en recherche, refusant de se laisser plier tout à fait aux dogmes qui lui sont contemporains. Quel courage ou quel amour éperdu de sa propre liberté d’homme faut-il pour oser se définir, ou simplement pour suivre son propre chemin de questionnement dans ce XVIe siècle où la vie est encore réglée par la force du dogme, la puissance des institutions religieuses et une justice qui n’hésite pas à broyer les railleurs comme les impertinents?  On dit qu’il fit libérer un prisonnier ce qui lui valut la prison, il y retourna encore et par deux fois pour avoir fait la francois_premier_1er_protecteur_de_Clement_Marotnique à l’église en ne respectant pas le jeûne au carême.

(ci-contre portrait de François 1er, qui intercéda à plusieurs reprises en faveur de Clément MAROT, Jean Clouet, début du XVIe siècle)

Dans une France qui voit la doctrine orthodoxe s’étendre et même se soulever face à l’église catholique, notre poète sera même encore dénoncé comme un chef de file et devra fuir. Même s’il semble aujourd’hui bien difficile d’établir de manière certaine si MAROT était véritablement calviniste ou luthérien. il ne pourra, dés lors, plus compter sur le soutien du roi (qu’il regagnera plus tard dans le temps). Commencera alors un premier exil d’un an qui prendra la forme d’une errance; d’une cour à l’autre, de province en province et usant de ses charmes, Clément MAROT se rapprochera de ceux qui depuis longtemps l’ont nourri et protégé: les puissants. C’est d’abord en Italie qu’il trouvera refuge auprès de la Duchesse de FERRARE, première épouse de François 1er, puis, plus tard à Venise. Bientôt, comme la couronne française assouplira un peu sa position à l’égard des luthériens, acceptant même que les exilés reviennent sur les terres de France sous couvert de repentance, MAROT rentrera, repenti, mais en joie.

Une guerre armée de rimes et de plumes

« Je dy Dieu gard à touts mes ennemys
D’aussi bon coeur qu’à mes plus chers amys. »
Clément MAROT

Mais comme elle est coûteuse la recherche d’un chemin de vie en marge des ornières quand les haines tenaces se fomentent et s’accrochent dans les recoins obscurs des couloirs du pouvoir. De la satire à la raillerie, Clément MAROT ne semble au fond  jamais s’être lassé au jeu du sens critique, et même quand il baissait la garde, conscient d’être sans doute aller trop loin et voulant pardonner à tous, pour ne pas subir encore l’exil ou pour en revenir, dans l’ombre, ses ennemis n’oubliaient rien et continuaient d’attendre leur heure. Il s’en fit de nombreux du côté de la Sorbonne et certains ambitieux en saisirent aussi l’opportunité au grand jour. Ce fut le cas de François SAGON, ancien ami de MAROT bientôt retourné contre lui. poesie_medievale_satirique_eugene_deschamps_moyen_ageS’engagera alors par poésies interposées une lutte sur laquelle il ne faut pas se tromper: pour être littéraire, elle n’en fut pas moins meurtrière dans ses intentions et avec elle, viendra pour le poète le temps d’un nouvel exil. Les amis de MAROT – il lui en reste de fidèles et de nombreux – viendront même à s’en mêler, prenant sa défense de leur plume.

Loin de la cour et dans son nouvel exil, dans un premier temps, MAROT n’entrera dans le jeu que du bout de la plume, espérant plutôt que les esprits se calment pour pouvoir rentrer en France. Mais les attaques de ses ennemis, autant que les coups bas de SAGON, finiront par l’irriter. Jugeant indigne d’une réponse directe les exécrables attaques et rimes de SAGON, et pour rabaisser ce dernier, MAROT lui répondra en faisant parler son valet, Il écrira alors un texte que l’on qualifie, en certains endroits, de première satire de la littérature française moderne. (universalis, Pierre JOURDA) : l’Épître de Fripelipes, valet de Marot, à Sagon,

posie_medievale_clement_marot_de_soi_meme

Quoiqu’il en soit, au terme de ces échanges de rimes aux plumes rageuses et trempées de vindicte, l’Histoire, autant que son talent et les sympathies qu’il a su s’attirer, donneront raison à MAROT; cette guerre finira donc par être gagnée et le poète pourra bientôt rentrer de son exil. Hélas encore pour lui, ses amitiés du côté de la philosophie comme ses tentatives de traduire les psaumes lui attireront à nouveau les foudres des autorités judiciaires comme de l’Eglise et tout se passe comme si chacun de ses pas fournit une occasion de plus à ses ennemis de lui fondre dessus. Bientôt, comme une malédiction qui lui colle à la peau, ce sera encore et à nouveau, l’exil, le départ forcé et déchirant pour cet homme qui semble ne se sentir bien et véritablement chez lui qu’à la cour et en France. C’est ainsi que la mort le surprendra à l’automne 1544, loin de ses terres et durant ce dernier exil, dans la ville italienne de TURIN. En guise d’épitaphe, nous citons ici les belles lignes d’Abel GRENIER dans son ouvrage « Oeuvres complètes de Clément MAROT » (1951) qui, entre autres sources, nous a inspiré l’essentiel de cette bibliographie.

« Telle fut la fin de cet homme aimable dont la vie s’écoula tour à tour joyeuse et paisible, inquiète et vagabonde, sans que jamais il ait cessé de garder, dans la bonne comme dans la mauvaise fortune, la vivacité de son esprit, l’insouciance de son humeur et la liberté de sa muse primesautière. »
Abel GRENIER « Oeuvres complètes de Clément MAROT »

Même si on a quelquefois dit de la poésie de MAROT qu’elle était « légère », quand on n’a pas simplement dit qu’elle était « moyenne », elle reste une poésie du coeur et de sincérité à l’image de ses premiers vers de lui partagés ici et qui nous ont fourni l’occasion de ce portrait. Nous lui devons aussi des textes satiriques et critiques et nous aurons, bien sûr, l’occasion d’en partager quelques uns de plus ici.

En vous souhaitant une  journée pleine de joie.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
« A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes »

Le prince d’Orange, chanson populaire du XVIe siècle

Sujet : chanson, musique moyen-âge, troubadours, trouvères
Période : haut moyen-âge, fin du moyen-âge, XVIe siècle (1544)
Auteur de la chanson : non connu, chant populaire
Interprètes : Malicorne
Extrait de l’album : Pierre de Grenoble sortie en 1973

Malicorne, troubadours &  folk des 70’s


G_lettrine_moyen_age_passion
roupe folk mythique des années 1970, Malicorne s’est fait connaître pour avoir repris et fait connaître un répertoire de chansons populaires anciennes qui, pour la plupart, se situe à la toute fin du moyen-âge, sinon un peu après.

prince_orange_troubadour_trouvere_folk_moyen_age_passionPassionnés  d’instruments anciens et de musique folk, le groupe dispose aussi des talents vocaux uniques et de la belle sensibilité de ses interprètes principaux : Gabriel Yacoub et Marie Sauvet (photo ci dessous de ces deux artistes). De fait, on leur doit des titres aux résonances magiques qui ont remis au goût du jour un certain nombre de complaintes et de textes anciens. A gabriel_yacoub_prince_orange_troubadour_malicornel’appel de leurs fans et pour leur plus grand plaisir, le groupe mythique s’est reformé en 2010, à l’occasion d’un concert aux Francofolies de la Rochelle.

Concernant la chanson « le prince d’Orange », en dehors du groupe Malicorne, qui l’a rendue populaire, à nouveau, par le grand succès rencontré avec l’album Pierre de Grenoble, dans les années soixante-dix, il faut noter qu’elle a été reprise et est encore aumarie_sauvet_prince_orange_troubadour_malicorne répertoire de nombreux groupes de folks ou de troubadours des temps modernes qui sillonnent les nombreuses fêtes et festivals dédiés au monde médiéval et au moyen-âge sur notre bonne terre de France. A ce qu’il semble, la plupart s’inspire du même texte que celui de Malicorne; on doit donc bien supposer une certaine influence, à défaut d’une filiation ouvertement revendiquée.

L’histoire de  la chanson du  Prince d’Orange.

La chanson « Le prince d’Orange »  est supposée datée de 1544. Nous sommes donc pratiquement à la toute fin du moyen-âge. En réalité, il y a forcément une confusion quelque part concernant ce chant et son histoire, car s’il est bien daté de 1544, ce sur quoi on semble s’accorder dans des ouvrages même anciens, il ne peut, en aucun cas, comme on le trouve affirmé en certains endroits, conter la mort du célèbre  Guillaume de Nassau, prince d’Orange, (1533-1584) appelé également « Guillaume le Taciturne » qui, lui, ne mourra que cinquante ans plus tard et pas du tout sur le champ de bataille, mais assassiné par un fanatique comtois.

prince_orange_blason_troubadour_moyen_age_passionComme on s’en doute, il y a eu dans l’histoire de nombreux  princes d’Orange,  et tant de Guillaume(s) en plus de cela qu’il est bien difficile de faire le tri. On en compte plus de vingt auquel on ajoute pas toujours le chiffre en latin quand on les cite! Imaginez que l’on ne parle que de Louis de France sans mentionner le I, le II, le IX etc, cela vous donne à peu près une idée de la situation. Donc, rien à voir là non plus avec le célèbre troubadour Guillaume d’Aquitaine (1071-1126) qui nous aura épargné d’être, lui aussi, comte d’Orange pour ne point ajouter à notre confusion, ce dont nous lui rendons grâce ici, même s’il y a eu aussi un autre Guillaume d’Orange (1155-1218), troubadour mais il s’agissait cette fois-ci de Guillaume de Baux.

Bon mais alors quoi ?

En général, on s’accorde plutôt à dire que cette chanson conte la mort de René de Chalon (1519-1544), prince d’Orange, comte de Nassau et seigneur de Bréda, oncle et ancêtre direct de Guillaume 1er d’Orange. René de Chalon, donc, serait mort en 1544, emporté à vingt cinq ans par une blessure reçue sur le champ de bataille, durant le siège de Saint-Dizier (portrait ci dessous). Cette chanson aurait été écrite en son hommage et l’année de cette même mort. Voilà qui est plus cohérent cette fois-ci au niveau des dates au moins. Oui, mais voilà, si c’est bien de ce princeprince_orange_chanson_medievale_troubadour_trouvere_moyen-age_passion d’Orange là dont cette chanson nous parle, que viennent faire ici les anglais et la guerre de cent ans?  La réponse est: « absolument rien du tout », puisque, même si les tensions franco-anglaises ont eu la vie dure au fil des alliances ou dés-alliances entre les deux royaumes, après cette même guerre de cent ans, cette dernière est réputée finie plus d’un siècle avant que cette chanson ne soit écrite.

En réalité, le siège de Saint Dizier, durant lequel René de Chalon trouva la mort, est une bataille qui fait partie de la Neuvième Guerre d’Italie. Cette guerre a opposé l’empereur du Saint Empire romain germanique, Charles Quint, soucieux d’unifier son royaume, au roi de France d’alors, François 1er, qui refusait de céder son trône. Et si, encore une fois comme nous le dit l’Histoire, René de Chalon était un proche de l’empereur Charles Quint qui l’aurait même veillé sur son lit de mort, c’est à l’appel de cet empereur que notre prince d’Orange s’en fût en guerre pour guerroyer donc contre le roi de France.  rene_de_chalon_prince_orange_chanson_troubadour_medievalLes ennemis auxquels il faisait face alors, n’étaient donc pas les anglais, mais bien les français et les fidèles du roi de France, François 1er.

(photo ci-contre l’incroyable sculpture datée de 1545 et réalisée par le sculpteur lorrain Ligier Richier sur le transi de René de Chalon,  église Saint-Étienne de Bar-le-Duc (Meuse).

Dans les faits, durant cette bataille de Saint- Dizier, les anglais, s’il y en avait sur le terrain ce que je ne saurais affirmer, par le soutien d’Henri VIII d’Angleterre à l’empereur devaient même se trouver du côté de René Chalon et de l’empereur et non pas du roi de France! Comment dans ces circonstances auraient-ils pu tirer et tuer le prince d’Orange? La chanson ferait-elle allusion à un autre prince d’Orange et une autre bataille? Si c’est le cas, point n’en trouve trace pour l’instant, mes bons amis. Et du coup, ça y est! Tout cela commence à me monter un peu. Si ça continue, je vais finir par faxer tout ça à Alain Decaux ou à Stéphane Berne moi, ça va pas traîner. Qu’ils bossent un peu là-dessus, eux aussi! Il n’y a aucune raison, mais vraiment aucune raison que je sois le seul à m’y coller!  Mais allons, assez devisé! Haut les coeurs et chantons!

Le prince d’Orange, le texte en 1835

Prince d'orange chanson
Bulletin de la Société d’Histoire de France, ouvrage de 1835


Paroles modernes de ce chant ancien

C’est le Prince d’Orange
Tôt matin s’est levé
Est allé voir son page
 » Va seller mon coursier « 
Que maudit soit la guerre
 » Va seller mon coursier « 

Mon beau Prince d’Orange
Où voulez-vous aller ?
Que maudit soit la guerre
Où voulez-vous aller ?

Je veux aller en France
Où le Roi m’a mandé
Que maudit soit la guerre
Où le Roi m’a mandé

Mis la main sur la bride
Le pied dans l’étrier
Que maudit soit la guerre
Le pied dans l’étrier

Je partis sain et sauf
Et j’en revins blessé
Que maudit soit la guerre
Et j’en revins blessé

De très grands coups de lance
Qu’un Anglais m’a donnés
Que maudit soit la guerre
Qu’un Anglais m’a donnés

J’en ai un à l’épaule
Et l’autre à mon côté
Que maudit soit la guerre
Et l’autre à mon côté

Un autre à la mamelle
On dit que j’en mourrai
Que maudit soit la guerre
On dit que j’en mourrai

Le beau Prince d’Orange
Est mort et enterré
Que maudit soit la guerre
Est mort et enterré

L’ai vu porté en terre
Par quatre cordeliers
Que maudit soit la guerre
Par quatre cordeliers


Une belle journée à tous en chanson!

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com

« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. »  Publilius Syrus   Ier s. av. J.-C