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La passion selon Saint-Augustin d’Hippone

“Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion.”
Citation de Saint Augustin ou Augustin d’Hippone (354-430),
Philosophe, théologien, brillant orateur et grand mystique chrétien aux portes du haut moyen-âge et à la fin de l’Antiquité.

Vienne, Civitas Sancta : une balade culturelle dans un haut lieu d’intérêt historique

heraldique_vienne_histoire_moyen-age_patrimoine_festivites_medievalesSujet : lieux d’intérêt. idées sorties, ville historique, patrimoine, histoire médiévale, balades culturelles
Période : de l’antiquité au Moyen Âge tardif
Lieu :  Vienne, (Civitas Sancta)
Région : Rhône-Alpes
Département : Isère

Bonjour à tous,

D_lettrine_moyen_age_passionans le cadre de nos articles sur les lieux d’intérêt , nous vous proposons de lever avec nous les voiles pour découvrir la belle cité de Vienne en Isère et son histoire. Il y a d’ailleurs tant à en dire que nous allons débordé un peu de notre sujet habituel en survolant son antiquité et sa période gallo-romaine avant d’aborder, ensuite, sa flamboyante histoire médiévale.

A quelques pas de Lyon, sur la route du sud, et en plein cœur de la vallée du Rhône, la riche héritière gauloise qui fut un jour capitale des Allobroges, connut, en effet, de longs siècles de gloire et de prestige,  de l’antiquité à la renaissance. Le patrimoine hors du commun qu’elle a su conserver tout autant que son sol chargé d’Histoire, en font aujourd’hui un site d’intérêt pour les amateurs de Moyen Âge ou d’antiquité, comme pour les amants de flâneries culturelles.

D‘un point de vue géographique et géo-stratégique, Vienne occupe un site privilégié. Sise dans la vallée du Rhône, sur cet axe fluvial qui relie le nord au sud et que les romains surent aussi exploiter, la cité se tient encore sur un couloir qui s’ouvre sur le Massif central, à l’ouest, et sur les Alpes, à l’est. De fait, on retrouve les premières traces d’occupation de la zone, autour de l’an 5000 avant Jésus-christ, durant la période néolithique et cette présence humaine s’est confirmé également à l’âge du bronze.

Vienne, capitale des Allobroges
dans la France Gauloise

Au début de notre ère, Vienne - Capitale des Allobroges
Au début de notre ère, Vienne – Capitale des Allobroges

Durant l’antiquité, le site sera colonisé par les Allobroges, nom sous lequel on a regroupé une certain nombre de tribus celtes en provenance de Hongrie. Il se sédentarisèrent et, semble-t’il, se fédérèrent sur une bande de terre bordée au nord-est par Genève et le lac Léman, et se terminant au sud, en amont de la Ville de Valence en débordant à l’ouest du côté de l’Ardèche actuelle. Bien qu’excentrée et située à l’est du territoire des Allobroges, Vienne deviendra allobroges_gaulois_empire_romain_bataille_vindalium_conquete_de_vienneleur capitale, confirmant déjà l’importance stratégique et commerciale du site.

Au début du IIe siècle avant notre ère, autour de l’an -125, les romains viendront y guerroyer dans leur marche conquérante vers le nord des terres gauloises. Poursuivant les Salyens (ou Salluviens) peuple installé au sud et dans le midi qui s’était réfugié sur les terres des Allobroges pour fuir l’avancée de l’armée romaine, cette dernière se heurtera aux guerriers gaulois qui refuseront de lui livrer les Salyens. Suite à l’incident et sur une période de plusieurs années, la vallée du Rhône sera le théâtre de batailles d’envergure qui se solderont finalement, en l’an -121 par la défaite des Allobroges.  Les pertes seront considérables et leur alliance avec les puissants Arvernes, peuple gaulois alors installé sur le territoire de l’Auvergne actuelle qui donnera bientôt naissance au légendaire Vercingétorix, n’aura pas suffi à les prémunir de la détermination des romains. Vienne, défaite, tombera aux mains de Rome.

Les riches heures de Vienne, la Romaine

Désormais sous le joug de l’impôt romain, la Vienne des Allobroges se soulèvera encore, un peu plus d’un demi-siècle plus tard, en -61 avant Jésus-Christ, menée par un chef du nom de Catatugnos; en pure perte. Leur valeur guerrière ne pourra rien, là encore, contre  les moyens déployés par monument_patrimoine_ville_historique_vienne_temple_romainRome pour conserver la main mise sur ses conquêtes. Cette fois-ci, les Allobroges rentreront dans les rangs de l’empire, se tenant de son côté durant la guerre des Gaules et levant même des armées pour contribuer à en protéger les frontières. Vienne sera et restera romaine et dans les années qui suivent, elle deviendra même une colonie romaine prestigieuse.

Au premier siècle après Jésus-Christ, de riches familles venues de Rome viendront s’y établir. Ses voies de communication favorisent l’expansion de son commerce et on y exploite la terre au sein de vastes domaines au point que cet essor économique favorisera le développement des  cités voisines parmi lesquelles compteront Annecy, Aix-les-Bains et encore Genève. Signe de son opulence autant que de son importance stratégique pour Rome, Vienne se verra même autoriser par l’empire à édifier des fortifications et on y construira des remparts qui deviendront bientôt, les plus longs de la Gaulle romaine. Elle connaîtra, dès lors, de belles heures d’architecture et verra se construire, entre autres monuments, son théâtre antique, son temple d’Auguste et de Livie, et encore un cirque pour les jeux jeux_du_cirque_romain_vienne_ville_historique_patrimoine_histoire_medievalequi sera en bois au premier siècle, puis en pierre au siècle suivant; il en reste encore aujourd’hui pour témoin un monument appelé la pyramide de Vienne.

Dernier épisode anecdotique qui émaille le développement de cette Vienne romaine qui durera près de cinq siècles, à la mort de César, en l’an 44 av JS, les Allobroges feront encore parler d’eux en expulsant certains colons romains qui se seraient alors déplacés vers les plaines du lyonnais, au nord de Vienne. L’année suivante, serait fondée sur leur nouveau site d’élection, une nouvelle colonie romaine qui allait donner bientôt naissance à  Lugdunum, ville qui moins de vingt ans plus tard, deviendrait la nouvelle capitale de la gaule romaine.

Pour vous donner une ampleur de l’activité commerciale de la cité de Vienne, durant cette période romaine et ne parlant que de l’activité fluviale, les archéologues du musée gallo-romain de Saint Romain en Gal ont reconstitué d’après fouilles, une maquette de ce à quoi le port de Vienne pouvait ressembler en l’an 200 après Jésus-Christ. En voici un aperçu:

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Le port romain de Vienne et son activité débordante, en 200 après Jésus-Christ

Le haut Moyen Âge florissant de Vienne
au temps de burgondes

A l’effondrement de l’empire romain, l’ancienne capitale des Allobroges, devenue prestigieuse colonie romaine, connaîtra une période mouvementée, mais continuera pourtant sa marche vers le prestige.

La France mérovingienne du Ve siècle
La France mérovingienne du Ve siècle

A la fin du Ve siècle et sous les méronvingiens, la cité sera devenue burgonde. Le territoire que ces tribus d’origine germaine avait fondé à la faveur de la dislocation de l’empire romain n’était pas encore alors le royaume de bourgogne mais allait le devenir quelques temps après. Vienne, dit-on, y donnera bientôt naissance à une princesse nommé Clotilde, qui deviendra la deuxième épouse de Clovis, permettant à ce dernier de s’allier les puissants burgondes. Dans cette gaule devenant catholique, et du Ve au VIe siècle, l’évêché de Vienne prendra une avit_de_vienne_saint_avit_ville_historique_sortie_decouverte_patrimoine_histoire_medieval_haut_moyen-agepart active dans la conversion de chefs francs et burgondes prestigieux. Son opulence économique ne s’est toujours pas démentie mais son rayonnement sera alors devenu également religieux et spirituel. On y construira d’ailleurs, en 475, dans l’enceinte du rempart, une église qui sera l’une des plus anciennes de France, l’église Saint-Pierre de Vienne

On retiendra encore de ce siècle le nom de Avit de Vienne ou Saint Avit, (gravure ci-contre) prestigieux évêque de Vienne, d’origine Arverne. Diplomate, poète, érudit en langue latine, et écrivain on le décrira comme un des plus illustres hommes de son temps. Oeuvrant pour la paix, autant que pour la bonne tenue et les règles de l’église, il présidera notamment le concile d’Epaone et sera aussi conseiller du roi de burgonde Gondebaud, mais aussi de son fils Sigismond qu’il convertira au catholicisme.  

Clovis & Clotilde qui lui montre le Dieu unique, Antoine-Jean Gros, esquisse, XIXe siècle
Clovis & Clotilde qui lui montre le Dieu unique, Antoine-Jean Gros, esquisse, XIXe siècle

Après cette période, suivra un temps de guerres et de conflits entre les burgondes et un royaume franc devenu catholique qui s’est renforcé et unifié. De fait, les burgondes verront leur règne s’achever au début du VIe siècle avec leur dernier roi Godemar III et leur royaume sera divisé entre les différentes branches mérovingiennes qui se disputeront, tour à tour,  la main sur Vienne, jusqu’au IIXe siècle.

Au début de ce même siècle, les remparts de la cité limiteront partiellement les dégâts de l’invasion sarrasine, mais la province et les alentours auront tout de même à en souffrir les conséquences. C’est Charles Martel lui-même qui viendra libérer la vallée du Rhône et la cité de leur joug,  quelques années plus tard,  en 733. 

L'église Saint-Pierre de Vienne, une des plus anciennes de France. Construite au Ve siècle puis transformée au XI et XIIe siècle
L’église Saint-Pierre de Vienne, une des plus anciennes de France. Construite au Ve siècle puis transformée au XI et XIIe siècle

Du royaume de Provence  au Saint-Empire

Quand l’empire carolingien éclatera, Vienne tirera à nouveau son épingle du jeu en faisant partie d’une des toutes premières provinces autonomes de ce nouveau monde en émergence et des nouveaux ordres qui y prennent place. La province,  ou plutôt le royaume, dont il est question sera revendiqué et concédé à un homme de guerre, fin seigneur et fin politique : Boson, comte d’Autun, proche et beau-frère par sa sœur du roi Charles le Chauve  et qui deviendra bientôt Boson V de Provence. Il sera, en effet, le premier à tenter de fonder un royaume autonome sur les terres carolingiennes ce qui vaudra d’ailleurs à Vienne un siège en règle de plus de deux ans par les autres branches de l’empire carolingien. A l’issu des conflits, Boson l’emportera tout de même en devenant le premier roi du royaume restauré de Burgondie et de la Provence réunie. Nous sommes alors au IXe siècle, et pour rester dans le ton des invasions du temps, Vienne sera bientôt pillée par les envahisseurs hongrois.

Offrande d'un roi à un saint, fragmant d'une fresque religieuse du VIIe siècle, musée de Cluny
Le roi Boson V de provence et de bourgogne. Offrande d’un roi à un saint, fragment d’une fresque religieuse du VIIe siècle, musée de Cluny

Prés de deux siècles plus tard, au début du XIe siècle, à la mort de Rodolphe III de Bourgogne, dit le pieux ou le fainéant, le royaume bâti par Boson tombera dans l’escarcelle du Saint-Empire Germanique. Faute de descendant, Rodolphe III avait, en effet, constitué comme héritier de la province, le mari de sa soeur cadette, l’empereur conrad_le_salique_heritier_du_comte_de_vienne_histoire_monde_medievaleConrad II le Salique (enluminure ci-contre).

La passation n’ira pas sans heurt du côté bourguignon puisque Eudes II de Blois, neveu et fils de la soeur ainé du défunt roi, tentera par les armes de récupérer la province perdue, en dressant de puissants vassaux contre l’empereur du Saint Empire.. Les conflits dureront deux ans de 1032 à 1034, au sortir desquels l’homme finira par reculer. En 1037, il fera une nouvelle tentative mais faillira encore et mourra cette même année sur le champ de bataille. Pour ce qui est du sort de la cité de Vienne, ne laissant encore une fois derrière lui qu’un fils illégitime devenu évêque, Rodolphe III l’avait aussi déjà scellé, en cédant le comté viennois à l’église, en la personne de l’archevêque de Lyon Burchard II, qui se trouvait être son demi-frère puisque étant, lui-même, le fils illégitime du père de Rodolphe III, (Conrad III de Bourgogne), Etranges destins parfois, que celui des provinces et seigneuries médiévales qui se maintiennent ou se divisent au fil des méandres des passations familiales.

Moyen Âge central: archevêques suzerains, l’âge d’or spirituel de Vienne

Philippe le Bel et le Pape Clément V au concile de Vienne où se décidera le sort des templiers, gravure du IXe siècle
Philippe le Bel et le Pape Clément V au concile de Vienne où se décidera le sort des templiers, gravure du IXe siècle

De 1023 jusqu’au milieu du XVe siècle, date de rattachement du comté de Vienne à la couronne de France, les évêques resteront les seigneurs de Vienne. Dépendant directement de l’autorité du Saint-Empire et de la papauté romaine, ils y régneront avec prestige et conféreront à la cité de véritables lettres de noblesse au sein de l’église catholique. De son archevêché, déclaré Primat des primats des Gaules,  en dépendront, en effet, six autres, ceux de Genève, Grenoble, Valence, Die, Viviers et Maurienne. Fait marquant, autour de l’année 1030, l’archevêque Burchard partagera le comté de Vienne en deux fiefs sans savoir que plus tard ces deux provinces allaient se mettre à guerroyer entre elles. D’un côté, il créera le comté d’Albon qui deviendrait le futur Dauphiné et de l’autre le comté de Maurienne qui serait bientôt la Savoie. Le religieux ne conservera que la cité de vienne elle-même qui restera, quant à elle et pour longtemps, sous la main des archevêques suzerains.

Dans le courant des XIIe et XIIIe siècles, la ville sera plus que jamais florissante tant au niveau économique et politique que spirituelle. La cathédrale Saint-Maurice y sera édifiée et les autres édifices religieux de la ville bénéficieront également des largeurs des vienne_cathedrale_saint_maurice_histoire_medievale_sorties_historiques_patrimoine_historique_haut_moyen-ageévêques et des seigneurs du lieu. La ville attirera ainsi à elle d’autres communautés religieuses qui viendront s’y installer dans le courant du XIIIe siècle.

Les bourgeois et les communautés marchandes de la ville ne seront pas non plus oubliés puisqu’on leur donnera de nouvelles libertés qui favoriseront leur expansion et leur organisation. On bâtira également un prestigieux château-fort, celui de la Bâtie qui deviendra alors le lieu de résidence des archevêques, qui trouvera son usage défensif à plusieurs reprises durant les guerres de religions notamment, montrant bien, s’il en était besoin le sens de la stratégie militaire chez les religieux, au temps médiévaux. Démantelé par Richelieu, il ne reste aujourd’hui de l’édifice qu’une ruine de pierre. Au niveau politique, une nouvelle entité le chapitre de la cathédrale, sera aussi créé qui prendra, bien plus tard, une part active dans les guerres et les conflits opposant la Savoie au Dauphiné.

Point culminant de cet âge d’or des archevêques  de Vienne, le tout début XIVe siècle y verra affluer le Roi Philippe le Bel et le pape Clément V, ainsi que les religieux les plus prestigieux de la papauté à l’occasion du concile de Vienne. C’est même là que se jouera le triste sort de l’ordre des templiers puisqu’il sera décidé d’y mettre fin, chose qui, on le sait, sera faite par le roi dans la lettre et dans les faits.

Une présence royale pressante

Peu de temps après le concile, le roi de France qui veut étendre sa couronne convoite la cité de Vienne. Ne pouvant pour autant, lui mettre simplement et directement la main dessus, il décidera d’annexer la ville de Sainte Colombe de l’autre côté du Rhône, sous le prétexte de la mieux protéger des voyageurs.

tour_des_valois_sainte_colombe_philippe_le_bel_dauphine_vienne_ville_historiqueIl y fera édifier un rempart et une tour, la tour des Valois, et y installera même une garnison, laissant là, ce qui ressemble à un dispositif d’attaque possible de la cité de Vienne, tout autant qu’un message clair à l’attention de ses archevêques sur la proximité pressante de la présence royale. La gravure ci-dessous montre une vue très claire de Vienne depuis Saint Colombe et des remparts construits par Philippe le Bel autour de la ville et du couvent des cordeliers.  Le fait que le roi avait, lors du concile de Vienne, passé la nuit dans ce même couvent a-t’il pu influencer d’une quelconque manière cette décision d’annexion? Rien n’est moins sûr et si c’est le cas, c’est un secret que l’histoire a emporté dans son cours. Quoiqu’il en soit, il ne subsiste aujourd’hui de ce dispositif qui ne laissa sans doute, à l’époque, personne dupe sur son utilité réelle, que la tour, et même le pont médiéval d’alors a été, depuis bien longtemps déjà, reconstruit plus loin.

Vienne vue depuis les remparts de Sainte Colombe, Gravure du XVIIe siècle, Musée de Vienne
Vienne vue depuis les remparts de Sainte Colombe, Gravure du XVIIe siècle, Musée de Vienne

Contre vents et marées: Vienne au Moyen Âge tardif

Frappée par les grands drames des XIVe et XVe siècles: la peste, la famine et les conséquences de la guerre de cent ans, Vienne se relèvera pourtant, maintenant  sa position forte. A la cession du Dauphiné à la France par Humbert II au milieu en 1349, la petite enclave du Saint-Empire se verra désormais cernée de toute part par le royaume de France mais continuera pourtant de converser une relative indépendance bien que de plus en plus sujette aux pressions et aux manoeuvres de la couronne pour l’annexer. Il faudra pourtant encore attendre un siècle pour que l’archevêque de Vienne se résigne à mettre fin à l’indépendance de la cité. Nous sommes alors en 1450 et cette reconnaissance ne ternira en rien le prestige de la ville pas plus qu’elle n’atermoiera la puissance de son économie.

Le rattachement du Dauphiné à la France, en 1349 par Alexandre Debelle, peintre isèrois du début du XIXe siècle
Le rattachement du Dauphiné à la France, en 1349 par Alexandre Debelle, peintre isèrois du début du XIXe siècle

La monnaie qu’on y frappera fera encore longtemps référence pour les autres monnaies du royaume, les foires y bâteront leur plein, et les routes qui avaient fait depuis des temps reculés de Vienne ce haut lieu commercial, stratégique et historiques continueront de lui prodiguer la manne de toujours. Sur la route des pèlerinages, les croyants venus du nord, y feront même des haltes pour venir contempler ses merveilles et ses saintes reliques. Contre vents et marées, le destin hors du commun de la cité de Vienne continuera de la faire briller de mille feux au niveau économique comme spirituel durant la renaissance. (ci contre un denier médiéval frappé à Vienne par l’archevêché).

Fidèle à notre objet médiéval, c’est là que nous laissons son histoire, aux portes du siècle des lumières, pour faire un bond dans le temps et vous inviter à achever cette longue balade historique par la Vienne d’aujourd’hui.

Vienne en Fête : histoire et culture

Outre les quelques quarante monuments classés que Vienne a conservé de sa longue et prestigieuse histoire, la ville à encore bien d’autres choses à offrir pour qui viendrait la visiter. Il y a, bien sûr, les fêtes historiques et les médiévales qui se tiennent chaque début septembre mais ce ne sont pas les seuls moments durant lesquels cette belle cité célèbre son histoire et de ce point de vue, vous y trouverez de quoi vous sustentez toute l’année; journées gallo-romaines, vendanges romaines, musée, et encore visites guidées et découvertes des monuments et de l’Histoire de la ville (une a deux fois par mois),.

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Côté culture entre grands événements populaires et foires, elle vous proposera encore un festival d’écriture et un autre d’humour et pour les amateurs de musique, son magnifique théâtre antique exceptionnellement conservé est, chaque année, le théâtre de nombreux événements et concerts. Du classique au Jazz en passant par les artistes les plus variés, le lieu a vu passer des invités de prestige à la renommée internationale. Les belles heures de son festival de Jazz font aussi chaque année, au début du mois de juillet, le bonheur des vienne_ballade_culturelle_et_historique_ville_de_prestige_patrimoine_histoire_medievaleamateurs du genre. On y vient, de toute la France ou de la région, son petit coussin à la main, passer des nuits entières dans la tiédeur de l’été, à se laisser bercer pas les notes chaudes, blues, feutrées ou free jazz d’artistes au sommet de leur art, dans une qualité acoustique exceptionnelle. Croyez le dauphinois qui vous parle, mes amis. Tout cela est du vécu. Il suffit de quelques instants passés au milieu des vieilles pierres du théâtre de Vienne, dans la chaleur de l’été et la magie d’un concert pour vous sentir, ici, plus seulement en terre d’histoire mais aussi en terre d’émotion et d’amitié.

Un de ces prochains week end ou même un de ces mois d’été où l’appel de la mer vous gagne, sur la route de vos vacances, plutôt que de passer trois heures à vous déshydrater dans les embouteillages, au douloureux péage d’autoroute de Reventin-Vaugris, je vous conseille volontiers de faire une belle halte en la cité de Vienne, pour venir vous rafraîchir à l’ombre de sa prestigieuse histoire et de ses merveilles. Il sera bien tant de reprendre la route à la fraîcheur du matin suivant, quand les bouchons auront sauté.

Une excellente journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com
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conférence : Michel Rouche : « Violence et structures archaïques du Haut Moyen Âge »

haut_moyen-age_Clovis_carolingien_conferences_monde_medievalSujet : haut moyen-âge, pouvoir des reines, matriarcat et luttes fratricides du haut moyen-âge, violence fondatrice, barbares
Média : conférence (2014)
Titre :  Violence et structures archaïques du Haut Moyen Âge
Période : haut moyen-âge
Auteur : Michel ROUCHE

LieuÉcole nationale des chartes

Bonjour à tous,

L_lettrine_moyen_age_passione haut moyen-âge s’invite aujourd’hui sur moyenagepassion par le biais d’une conférence. De fait et jusque là, nous avons consacré bien plus d’articles au moyen-âge central et tardif qu’à cette période et cet article nous donne un peu l’occasion de nous rattraper.

Tribus barbares, reines guerrières et traditions fratricides du haut-moyen âge

« L’ amour, comme la violence, abolit les différences. »
René GIRARD « Des choses cachées depuis la fondation du monde « 

Michel_rouche_rene_girard_violence_haut_moyen-age_conference_monde_medievalCette conférence nous est proposée par un éminent historien, Michel ROUCHE, dans le cadre d’une grande  école prestigieuse : l’Ecole nationale des chartes. Elle s’inscrit dans la filiation des travaux de René GIRARD (portrait ci-contre) et d’une violence sacrificielle ou rituelle, comprise comme forme « structurante » du social ou, à tout le moins, comme un moyen d’en assurer la cohésion, en prévenant sa propagation dans l’ensemble de la communauté sociale et humaine. On y découvre donc un moyen-âge balbutiant avec ses tribus et cultures barbares, leurs reines impitoyables et guerrières, et encore les racines d’une longue tradition d’héritiers fratricides qui n’hésitaient pas à écharper et assassiner leurs aînés, leurs enfants ou leur pairs pour leur dérober le pouvoir ou ne pas se le faire ravir.

« Il y a toujours mort d’ homme à l’ origine de l’ ordre culturel. »
René GIRARD – La Violence et le Sacré

Et même si l’exercice auquel se livre, ici, Michel ROUCHE est en forme de tribut à la personne de l’anthropologue et philosophe français René GIRARD (1923-2015), élève lui-même de l’Ecole nationales des Chartes quiconference_monde_medievale_ecole_nationale_des_chartes_philippe_contamine s’est penché sur la violence dans les structures mêmes des mythes, des religions et du pouvoir en la théorisant mieux que personne, on semble, ici, bien loin du moyen-âge central et tardif dont nous avons l’habitude et l’on réalise même à quel point ces quelques mille ans d’Histoire que nous désignons sous le terme générique de « moyen-âge » peuvent recouvrir une réalité différente et hétérogène.

Michel ROUCHE, un érudit au service de l’Histoire

Baptême de Clovis histoire médiévale française
496, le légendaire baptême de Clovis au tournant de l’histoire médiévale française, peinture du XIXe (1837), galerie de Versailles

A_lettrine_moyen_age_passiongrégé d’Histoire, Docteur es-Lettres Michel ROUCHE est un éminent chercheur qui a dédié sa carrière et de patientes recherches à la fin de l’Antiquité et au Haut moyen-âge. On lui doit de nombreux ouvrages sur la question: sur les Francs, des mérovingiens aux carolingiens, mais aussi sur les Wizigoths et autres tribus barbares des premiers siècles de notre ère. Si vous souhaitez creuser ces questions avec un bon livre, nous vous fournissons ci-dessous quelques unes des références utiles que nous lui devons, 

monde medieval michel rouche bibliographie

Une très belle journée à tous!

Fred
Pour moyenagepassion.com
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Importance de la justice et de l’équanimité dans l’exercice du pouvoir par Saint Augistin

“Les royaumes sans la justice ne sont que des entreprises de brigandage”
Citations de Saint Augustin  (354-430), haut moyen-âge,
théologien, philosophe, mystique chrétien, évêque d’Hippone.

Saint Augustin d'Hippone dans son cabinet, par Sandro Botticelli, XVe siècle (1480)
Saint Augustin d’Hippone  par Sandro Botticelli, XVe siècle (1480)

B_lettrine_moyen_age_passionien avant l’affirmation de la division nécessaire des pouvoirs entre exécutif, législatif et judiciaire par Montesquieu, voilà une phrase pleine de vérité et de sagesse que nous laissait Saint-Augustin.

Remplaçons « royaumes »  par  « Etats, nations ou républiques » et cela continue de fonctionner. En même temps,  Saint Augustin l’avait anticipé d’une certaine façon, puisqu’on lui doit encore cette autre citation : “Où il n’y a point de justice, il n’y a point de république. »

Une belle journée à tous!