Archives par mot-clé : histoire médiévale

Chaîne youtube maison sur le moyen-âge : 10000 vues!

Sujet : chaîne youtube médiévale,
Mois de 7 novembre 2016, célébration des 10 000 vues!
Bonjour à tous,

C_lettrine_moyen_age_passion‘est la fête cette semaine, nous avons en effet passé les 10 000 vues sur notre chaîne Youtube! Aussi, nous allons en profiter pour remercier ici tous ceux qui ont eu la curiosité de venir voir nos vidéos et de soutenir nos efforts de ce côté là.

chaine_youtube_moyen-age_architecture_litterature_poesie_medievale_histoire_chateaux_forts_moyenageuxBien sûr, pour ce qui est des volumes,  il faut comparer ce qui est comparable. Si nous cherchions à tout prix les millions de vues, nous pourrions, comme de nombreux « youtubers » le font, hélas, reposter sans vergogne des vidéos déjà créées par d’autres ou même encore faire des vidéos gags en faisant sauter des amis dans des piscines sans eau ou sur des trampolines passés au savon noir.

Bien entendu, l’intention n’a jamais été celle-ci, mais plutôt de proposer des vidéos exclusives autour du moyen-âge. Les montées en vue sont donc graduelles mais notamment sur les vidéos en vieux français qui s’adressent tout de même à un public particulièrement spécialisé ou même fondu de littérature médiévale dans le bon sens du terme, je dois avouer que dépasser le millier de vues avec une lecture de Rutebeuf dans le texte me comble de ravissement. Il reste que pour une chaîne spécialisée sur le monde médiéval qui propose des vidéos historiques sur les châteaux forts et encore des lectures poétiques en vieux français, c’est plutôt encourageant!

Si vous passiez sur le site, par hasard, à la faveur d’une lanterne allumée dans l’obscurité de la nuit, ou même si vous n’avez jamais été un oeil sur la chaîne, elle se trouve ici : Youtube/fredeffe

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Merci encore à tous et une très belle journée!

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
« L’ardente passion que nul frein ne retient poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient » Publiliue Syrus  Ier s. av. J.-C

La croisade albigeoise : Montsegur, haut lieu du Catharisme (1)

croisade_cathare_albigeois_languedoc_inquisition_montsegur_moyen-age_centralSujet : reconstitution historique, château, Cathares, catharisme, siège, Montségur, Albigeois,
Période : moyen-âge central
Média : vidéo-documentaire, mondes 3D, Des racines et des ailes, France 3.
Production : IZIgraph Patrimoine

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui, à la faveur d’une belle reconstitution 3D que nous devons à la société IZIgraph Patrimoine, nous abordons l’histoire du château de Montségur assiégé en 1243-1244 lors de la croisade contre les cathares et, du même coup, nous en profitons pour ouvrir une série d’articles sur cette croisade contre les Albigeois.

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Pour qui s’est déjà rendu sur place pour visiter les ruines de ce qui reste de Montségur,  la hauteur à laquelle est bâtie la forteresse sur son piton rocheux (ou son pog en bon languedocien) ne peut que faire forte impression. Ses murailles ou ce qu’il en reste, qui sont en réalité les vestiges d’un château construit postérieurement à celui qui subit le terrible siège des années 1240, plafonnent, en effet, à près de 1 200 mètres d’altitude sur un dôme de calcaire qui, un peu à l’image des hauteurs du château de Foix, semble avoir été planté là, depuis des temps immémoriaux, dans l’attente qu’on y juche une forteresse.

Arrivé au pied de cet étonnant relief, on ne se surprend pas que ce mythique château de Montsegur, dernier bastion d’une communauté cathare alors encore significative en nombre ait pu donner tant de fil à retordre aux armées des croisés chrétiens qui, avec la bénédiction des papes et des rois avaient  entrepris, au milieu du XIIIe siècle, de mettre fin à une hérésie, elle-même chrétienne. Au moment du siège de Montségur en 1243, une grande majorité des cathares a abjuré, a été décimée ou bannie des terres du Languedoc ou a même fui pour se réfugier vers la Catalogne ou vers l’Italie et la Lombardie notamment),

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Une expédition à l’assaut de l’Histoire

O_lettrine_moyen_age_passionn se gare en bas du piton rocheux et on grimpe à l’assaut de la forteresse de Montségur par un petit sentier étroit qui serpente entre la végétation et les arbres et qui semble n’en plus finir. Une fois arrivé en haut, on découvre bien vite qu’il ne reste plus que quelques ruines du château qui fut construit postérieurement au siège de Montségur, mais cela n’importe peu car nous sommes bien sur les terres du drame et les guides très dynamiques et enthousiastes qui vous attendent, au sommet de ce pog, ont tôt fait de vous transporter à travers ses heures les plus glorieuses et les plus sombres.

croisade_cathare_albigeois_languedoc_inquisition_siege_visite_montsegur_moyen-age_centralSe tenant au milieu de sa cour trapézoïdale, la surface laissée semble si petite que l’on peine même à imaginer qu’ici durant près de quarante ans vivaient en moyenne entre 500 et 800 personnes. D’après les sources archéologiques, un véritable village s’y tenait. On avance même que lors du siège de Montségur, quelques mille cathares, fuyant l’inquisition qui sévissait alors dans la plaine du Languedoc, y avaient trouvé refuge. En réalité, outre le fait que les notions d’espace sont quelques fois trompeuses et qu’il est difficile de se les représenter édifiées quand elles sont à nues, la cour du Castrum était loin d’être la seule occupée sur cette montagne. Les quelques murs encore debout ne sont que les vestiges du centre de la place forte. Les autres remparts ont été totalement détruits après coup, ainsi que les autres édifices qui se trouvaient sur les hauts de Montségur et cette excellente reconstitution 3D a le grand avantage de nous permettre de mieux se les représenter, tout en donnant quelques éléments sur le siège que connut le château entre 1243 et 1244.

M_lettrine_moyen_age_passionême si le treizième siècle avait vu les armées s’aguerrir de l’expérience des croisades successives en terre lointaine, par la nature même de son site,  le pog de Montségur a donc été le théâtre d’un des plus longs sièges de l’histoire de la croisade contre les albigeois. Pas moins de dix mois furent, en effet, nécessaires pour faire tomber la forteresse où s’étaient réfugiés non pas les derniers, mais les « presque » derniers cathares.

Quand, en ce début d’année 1243, les quelques cinq mille hommes de l’armée du Sénéchal de Carcassonne Hugues des Arcis, accompagnés de l’archevêque de Narbonne, Pierre Amiel, se regroupent au pied du piton de calcaire en vue de l’assiéger, c’est, en réalité un château et un seigneur chrétien auxquels ils font face, même si ce lieu est devenu, depuis plus de dix ans déjà, un haut lieu du catharisme. Le seigneur auquel la forteresse appartient, un noble occitan du nom de Raymond de Péreille, a, en effet, concédé, en 1230, à l’évêque cathare Guilhabert de Castres de faire de Montségur  la tête de pont et le siège de l’église cathare.

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croisade_cathare_albigeois_languedoc_inquisition_montsegur_reconstitution_3D_chateau_fort_002  croisade_cathare_albigeois_languedoc_inquisition_montsegur_reconstitution_3D_chateau_fort_005

1230 Montségur haut lieu du catharisme

L_lettrine_moyen_age_passione traité de Meaux-Paris a été signé un an auparavant, consacrant la paix entre Paris et Toulouse et ce qui sera le premier pas vers l’annexion définitive de la région par la couronne française moins d’un demi-siècle plus tard. L’inquisition n’est alors pas encore créée, elle ne le sera qu’en 1233 par le pape Grégoire IX, désireux d’en terminer avec le catharisme tout en créant un cadre permettant d’établir des procédures et d’éviter, dit-on aussi, les abus des justices civiles.

Même si cette idée peut faire grincer des dents, certains historiens et juristes avancent en effet que la création de l’inquisition et l’instauration d’une démarche inquisitoriale représentèrent un « progrès » en terme de procédure par rapport à la situation précédente. Si on la compare avec les abus et les massacres auquel la croisade avait donné lieu – on se souvient du siège de Béziers et du passage par le fer de populations entières, sans aucune forme de procès – il ne fait pas tellement de doute que ce fut le cas. D’après les sources historiques, on sait aujourd’hui encore que les inquisiteurs trouvaient bien plus de satisfactions dans l’abjuration par les cathares de leur foi et dans leur retour dans le troupeau des brebis catholiques que dans leur crémation. Or, il semble que, de son côté, la justice civile en faisait moins de cas, étant de nature plus expéditive dans son croisade_cathare_albigeois_languedoc_inquisition_montsegur_pape_gregoire_IXapplication des lois, des consignes et des sentences. Pour illustrer cela, nous citons ici Jean Louis Biget, Historien spécialiste de ces questions:

« L’Inquisition substitue à la procédure accusatoire publique une procédure d’office totalement secrète, à huis clos et sans avocat. Malgré ses aspects arbitraires, elle offre autant de garanties que les justices traditionnelles, qui soumettent les accusés à une présomption de culpabilité et les obligent à subir l’épreuve, fort aléatoire, du fer rouge, ou d’autres de même style, pour prouver leur innocence. Les enquêtes fouillées et exhaustives des inquisiteurs laissent ses chances à l’accusé, s’il n’est pas coupable, et les faux témoins encourent la prison perpétuelle. L’Inquisition prononce cependant des châtiments sévères : la remise au bras séculier – c’est-à-dire le bûcher –, la prison, qu’elle instaure comme peine afflictive, le port de signes infamants – des croix, homologues à la rouelle des juifs. Elle recourt à des techniques modernes : elle se constitue une mémoire écrite, fortement structurée, avec des répertoires commodes, révolution analogue à celle de l’informatique. »
jean-Louis Biget : Catharisme et Cathares en Languedoc

Du reste, comme l’église ne pouvait pas mettre en oeuvre les sentences d’ordre punitives, c’est bien sur la justice civile que les inquisiteurs allaient s’appuyer pour faire avaliser leurs décisions. Si cette dernière ne s’y était pas pliée, aucun bûcher n’aurait sans doute été allumé, ni aucun cathare emmuré mais l’Europe médiévale est politico-religieuse, comme les couronnes le sont, et il est alors difficile de tracer clairement les frontières entre les deux. Disant tout cela, on comprend bien qu’il n’est pas question ici de justifier quoique ce soit, mais simplement d’être réaliste sur les motivations et les forces en présence, au vue du contexte historique et politique du XIIIe siècle. Bien sûr, pour beaucoup, il aurait été plus simple que l’appel à la croisade n’ait pas été lancé, que l’inquisition n’ait pas été créée, que l’église en reste là avec le catharisme, mais la machine était lancée et il semble bien que rien n’aurait pu alors la faire reculer. Il ne s’agissait plus depuis longtemps pour Rome, de laisser courir l’hérésie cathare mais de l’éradiquer.

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croisade_cathare_albigeois_languedoc_inquisition_montsegur_reconstitution_3D_chateau_fort_006    croisade_cathare_albigeois_languedoc_inquisition_montsegur_reconstitution_3D_chateau_fort_008

Un climat d’occupation

S_lettrine_moyen_age_passionur les terres languedociennes, une fois le traité de Meaux-Paris signé, en 1229 et une paix relative retrouvée entre la couronne royale et du comté de Toulouse en la défaveur de cette dernière, la croisade militaire était donc officiellement terminée. De nombreux seigneurs languedociens dépossédés de leurs terres et leurs fiefs, on installa dans leur château des seigneurs français et, sur le terrain, des officiers royaux, baillis et autres viguiers, qui se chargeaient d’encadrer la situation. Cette dernière fut rapidement vécue par les languedociens comme une occupation et c’est compréhensible, puisque techniquement c’en était une. Avant tout cela, la province était autonome et ne faisait pas partie de la couronne française. Le climat est d’autant plus délicat que les abus de la part de ces officiers royaux sont, dit-on, alors nombreux et vont graduellement achever d’exaspérer les populations.

De son côté, la victoire politique étant une chose, Grégoire IX entreprit de continuer la traque des cathares par ses propres représentants. Alléguant  que les évêques étaient trop occupés pour conduire cette tâche, il confia l’inquisition à l’ordre mendiant des dominicains qui s’étaient signalés, un peu avant, dans le Languedoc par leur démarche de prêche et de prédications, moins fastueuse et plus dépouillée que celle des autres représentants de l’église d’alors. Lordre monastique était d’ailleurs né, en grande partie, de l’expérience et des tentatives de son fondateur, Dominique de Guzmán (Saint-Dominique) pour rallier les adeptes du catharisme à une foi chrétienne plus proche des origines.  Quoiqu’il en soit, par cette inquisition, Rome acheva d’ajouter à l’humiliation des seigneurs du pays d’Oc et au climat de tension et de peur qu’avaient généré les croisades autant que l’intrusion des seigneurs et des gens du nord sur les terres languedociennes, en créant sur la durée un climat de persécution et de délation au sein des populations.

L’organisation de Montségur après 1230:
Eglise cathare et chevaliers faydits

P_lettrine_moyen_age_passion copiaour revenir à 1230, la trêve étant signée et l’inquisition pas encore créée, dans cet entre-deux peut-être le seigneur de Montségur a-t-il alors pensé que les conflits étaient derrière eux? Toujours est-il qu’il finira par céder à la requête de l’évêque cathare et ne reviendra pas dessus, à aucun moment, dans les années qui suivront. Montsegur deviendra donc le haut lieu officiel  du catharisme. Les cathares aideront à financer la garnison permettant d’assurer la protection du château, et, peu de temps après, Raymond de Péreille confiera l’organisation de sa défense à un homme qui est son cousin et deviendra bientôt son gendre puisqu’il lui donnera sa fille en épousailles: Pierre-Roger de Mirepoix. Ce dernier jouera un rôle majeur dans la défense de Montségur lors du siège mais aussi dans le déclenchement de l’opération militaire d’envergure qui signera la destruction de la forteresse dans sa forme cathareblason_chateau_montsegur_pays_cathare_albigeois_reconstitution_3D_monde_medieval. Au moment de l’attaque du château, cela dit, le site est déjà largement repéré, dénoncé et regardé de biais, depuis longtemps par l’Eglise romaine et on peut imaginer que face aux enjeux et aux forces en présence, Montségur allait bien devoir, tôt ou tard,  tomber.

A l’image de la garnison qui se trouve alors sur place et des hommes dont il s’est entouré, Pierre-Roger de Mirepoix est un chevalier et seigneur languedocien « faydit ». Il s’est vu confisquer ses biens et ses possessions en 1209 par Simont de Monfort, soit le château de Mirepoix, pour son implication aux côtés des albigeois dans les conflits. Il le reprendra en 1223 pour le perdre à nouveau sur l’ordonnance royale de 1229. Dépossédé de tout par deux fois, si l’on admet que cette croisade fut en réalité une guerre de conquête tout à la fois géo-stratégique, politique, économique et religieuse et on ne peut guère faire autrement au vue de ses conséquences historiques concrètes sur le terrain, du point de vue languedocien, l’homme deviendra un résistant.

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A propos du faidiment 
Sans être soi-même cathare, il suffisait alors de s’en déclarer protecteur ou de ne pas vouloir participer volontairement à la croisade ordonnée par Rome pour tomber sous le coup du faidiment et de nombreux nobles languedociens étaient de fait tombés sous le coup de cette mesure. Elle n’était pas définitive et pour récupérer ses terres, il « suffisait » en passant par les instances de Rome ou en s’adressant directement au pape, d’abjurer si l’on était cathare et, dans tous les cas de figure, de rejoindre les rangs de la croisade pour lutter activement contre l’hérésie. Facile à dire mais sans doute plus difficile à faire au vue du contexte. Pourquoi?

Nous aborderons toutes ces questions dans l’article suivant. En attendant je vous souhaite une excellente journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

Sortie médiévale : Fous d’Histoire à Dinan, la Bretagne au Coeur de l’Histoire Vivante

heraldique_dinan_bretagne_histoire_moyen-age_fetes_historiques_festival_medievales_fou_histoireSujet : fêtes historiques, festival moyen-âge, troubadours, compagnies médiévales. festival historique.
Evénement : Salon Fous d’Histoire 2016
Lieu : Dinan, Côtes-d’Armor (Bretagne)
Date : les 22  et 23 octobre 2016

Bonjour à tous,

C_lettrine_moyen_age_passione week end, la cité médiévale de Dinan vous accueille en ses murs pour y célébrer l’Histoire au sens large. Elle héberge, en effet, pour la deuxième fois consécutive, le festival Fous d’Histoire, un grand baladin_animation_popolino_compagnie_medievale_spectacle_theatre__humour_festival_fous_histoire_dinanévénement qui entend bien faire coup double, puisqu’il se destine à la fois au grand public mais aussi aux professionnels.

A travers le nombre impressionnant de compagnies venues se joindre au festival pour présenter reconstitutions et spectacles, les visiteurs pourront se divertir  à loisir, quant aux organisateurs d’événements  historiques, ils pourront ainsi juger sur pied et découvrir de nouvelles animations autour de différentes périodes de l’histoire et de leur reconstitution.

La période couverte est donc assez large et si les passionnés de moyen-âge n’y seront pas en reste puisque de très nombreuses compagnies médiévales y seront présentes, les curieux d’Histoire au sens large  y trouveront, eux aussi, leur compte.

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Le programme et les compagnies présentes.

C_lettrine_moyen_age_passion‘est au Comité de la Fête des Remparts de Dinan qui organise dans la belle citée médiévale la grande majorité des manifestations historiques, ainsi qu’à l’Association pour l’Histoire vivante (dont nous touchons un mot plus loin), que nous devons cette seconde édition du Festival Fous d’Histoire de Dinan.

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L’événement a ceci d’ambitieux et d’original qu’il fait coexister un grand salon du spectacle historique qui accueillera des compagnies venues des quatre coins de France pour présenter leurs nouveaux spectacles et vous régaler de leurs prestations sur scène ou dans la rue, avec un marché de l’histoire et ses produits d’inspiration historiques, mais encore de nombreuses et très sérieuses conférences sur tous ces sujets. Il y aura même un espace dédié aux éditeurs pour vous y faire découvrir magazines, bandes dessinées, livres et autres ouvrages spécialisés sur le sujet de l’Histoire au sens large.

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compagnie_medievale_musique_ancienne_traditionnelle_animations_evenements_spectacle_festival_moyen-age_fetes_historiques compagnie_azur_spectacle_vivant_concerts_conte_fables_medieval_onirique_festival_historique_fous_histoire_vivante_dinan cow_prod_compagnie_animations_evenements_historiques_spectacles_equestres_joutes_chevalerie_festival_fous_histoire_vivante

Pour preuve encore que ce festival met véritablement la barre très haute, du samedi 22 octobre au matin au soir du dimanche 23, plus de trente compagnies et exposants y sont attendus pour faire vibrer la cité médiévale de leur passion et de leur art. Se joindront encore à eux de nombreux autres acteurs qui oeuvrent dans le domaine de l’histoire vivante sous toutes ses formes. Au menu des réjouissances et des animations: musique, chants, danses, théâtres, spectacles et arts Al_cantara_compagnie_musique_danses_medievale_fetes_historiques_fous_histoire_vivante_dinande rue, numéro de dressage animalier, art militaire et techniques de combats anciennes mais encore artisanat, fabrications d’armures, de décors, d’accessoires ou d’instruments anciens, et autres prestations diverses.

Nous vous présentons, tout au long de cet article et sous forme visuelle, une liste non exhaustive des compagnies présentes (en nous excusant auprès de ceux qui ne s’y trouveront pas) afin que vous puissiez vous faire une idée de la densité d’événements et de spectacles qui se trouvent concentrés sur ces deux journées. Nous sommes, chaque semaine, plus étonnés de voir combien de compagnies, d’artistes et de passionnés se dédient à l’Histoire et ce grand festival en propose un très bel échantillon. Pour plus de détails, vous pouvez valablement consulter le site de l’Association pour l’Histoire vivante qui, nous le disions plus haut, organise l’événement en coordination avec la municipalité de Dinan et son association historique.

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compagnie_medievale_arts_martiaux_historiques_confrerie_de_la_corneille_animations_evenements_festival_moyen-age compagnie_medievale_mandalas_humour_jonglerie_animations_evenements_spectacle_medieval_festival_moyen-age
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compagnie_virges_armes_histoire_vivante_reconstitutions_historique_spectacles_fetes_historiques_festival_medieval equipage_marie_claudine_fetes_historiques_fous_histoire_reconstitution_danse_artisanat_spectacle_theatre_compagnie_medievale_
la_chalemie_fetes_historiques_danse_moyen-age_renaissance_animations_spectacle_compagnie_medievale mil_marie_mougenot_fetes_historiques_musicien_vielle_a_roue_musiques_anciennes_spectacle_festival_medieval
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tisseurs_de_brume_fetes_historiques_fous_histoire_reconstitution_danse_artisanat_spectacle_theatre_compagnie_medievale_ pro_jacq_compagnies_theatrale_fetes_historiques_spectacle_theatre_festival_medieval_dinan

Pour en terminer avec ce programme, et si vous comptez encore parmi les sceptiques qui pensent qu’Histoire peut parfois rimer avec baladins_vallee_argent_compagnie_spectacle_theatre_animalier_equestre_-fetes_historiques_festival_salon_fous_histoire_vivanterasoir, sachez qu’en Bretagne ce week end, tout sera fait pour vous démontrer le contraire. De nombreux spectacles seront humoristiques, d’autres encore tutoieront la poésie visuelle, et le rire, autant que la magie artistique, seront présents tout au long de ces deux jours dans les rues de Dinan.  Il s’agit donc bien de se divertir sans compter, dans l’ambiance d’un festival haut en couleurs et en émotion. Ajoutons enfin, pour ceux qui pensent s’y rendre en famille que les enfants, là non plus, n’ont pas été oubliés puisque des grandes aires de jeux sont également prévues pour eux.

L’Association pour l’Histoire Vivante

C_lettrine_moyen_age_passionréée en 2010, l’Association pour l’Histoire vivante, loi 1901, a pour vocation de promouvoir les différentes corporations, compagnies ou acteurs de la reconstitution historique en France. Même s’il existe un certain nombre d’institutions, associations, organismes, et  compagnies spécialisées dans certaines périodes spécifiques de l’Histoire, une large place était, en effet, laissée à la salon_historique_fous_histoire_et_une_association_pour_l_histoire_vivantepromotion de l’Histoire vivante au sens large; c’est ce qui a motivé la création de cette Association et c’est, de fait, ce à quoi elle s’emploie depuis sa création.

A cette fin, elle organise et coordonne de multiples événements: marchés, festivals, spectacles et est aussi fournisseur de services dans le domaine de la reconstitution historique et de l’histoire vivante. En contact avec un grand nombre de compagnies du secteur
qu’elle aide à se produire, elle a eu également l’occasion de prêter la main à l’occasion de tournages historiques pour les chaînes de télévision généralistes ou plus spécialisées. Sur son site, elle propose encore la vente de produits autour de ses thématiques de prédilection. Quant au salon fous d’Histoire, il n’en est pas à sa première édition et elle le propose déjà dans plusieurs villes de France.

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Dinan, cité médiévale historique

L_lettrine_moyen_age_passiona cité de Dinan fournit un merveilleux cadre pour ce salon historique et comme il y est plus question d’y célébrer l’Histoire vivante au sens large, que l’Histoire même de la ville, nous n’en dirons qu’un mot ici.

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Même si l’on suppose des traces d’occupation du site datant de l’antiquité, l’histoire connue de Dinan commence au moyen-âge central et au XIe siècle, date à laquelle elle est fondée par Josselin, l’un des fils du vicomte de Saint-Malo (qui s’appelle alors Alet). Ce sont ses descendants qui favoriseront l’installation sur le site d’un prieuré bénédictin ainsi que d’une église dans le courant de ce même siècle.

dinan_cite_medievale_fortifiee_histoire_medievale_duche_de_bretagne_jean_1erSituée sur les bords de la Rance, la cité se dotera bientôt d’un port fluvial qui lui permettra d’établir des relations commerciales fortes avec l’Angleterre et la Flandre. Les deux siècles suivants, elle continuera de prospérer et verra même se construire une seconde église paroissiale. Son développement suscitera bientôt l’intérêt du duc de Bretagne, Jean 1er (gravure ci-contre) qui en achètera la moitié, flouant au passage les droits du seigneur légitime des lieux, Henri III d’Avaugour. Ce dernier disputera longtemps son héritage, mais la marche de l’Histoire sera la plus forte et Dinan sera bientôt tout entière sous la main du duché de Bretagne. La croissance de la ville s’y poursuivra au XIIIe siècle et les ducs y feront construire de puissants remparts qui feront alors de Dinan, après Nantes et Rennes, une des villes les mieux fortifiées de Bretagne. Ces efforts dénotent bien de la prospérité économique de la cité d’alors et l’installation de nouvelles communautés religieuses dans le courant de ce XIIIe siècle viendra encore confirmer ce fait.

Les efforts de fortifications se poursuivront aux XIVe et XVe siècles, faisant de Dinan une place forte stratégique pour la défense du territoire breton. Le début du XIVe siècle verra naître, non loin, le célèbre dogue noir de Brocéliande, Bertrand Du Guesclin dinan_cite_medievale_fortifiee_histoire_medievale_siege_du_guesclinet quelques quarante ans plus tard, ce dernier défendra avec succès la cité assiégée par les anglais, lors de la guerre de succession du duché de Bretagne. Une statue de lui est d’ailleurs érigée à Dinan (photo ci-contre).

Au début du XVIe siècle, tandis que le pouvoir royal se centralise de plus en plus, la cité deviendra française avec le reste des villes bretonnes. Au cours des siècles suivants, elle poursuivra son développement, en s’organisant notamment autour du commerce de toile qu’elle exportera vers le nord, et plus tard vers l’Espagne et même les Amériques. Sa noblesse et sa bourgeoisie y prospéreront jusqu’au XVIIIe, laissant en témoignage de nombreux édifices et de riches maisons datant de cette époque dans le centre historique de la ville.

Pour ce qui est de l’architecture de la ville, voici un reportage très court et très bien fait, tiré de l’émission de France 3, Des racines et des Ailes et qui vous permettra de vous en faire une belle idée :

Pour le reste, mes chers amis, si vous en avez l’opportunité, vous êtes cordialement attendus, cette fin de semaine, dans la jolie cité médiévale de Dinan pour y festoyer à l’occasion de ce grand festival qui célèbre la passion de l’histoire vivante!

En vous souhaitant une très belle fin de semaine.

Fréd
Pour moyenagepassion.com
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Blaise cendrars, Gilles de Rais : un poête du XXe siècle à la rencontre d’un ogre du XVe

histoire_medievale_inquisition_gilles_de_rais_rets_crimes_serial_killer_moyen-ageSujet : procès, inquisition, histoire de France, histoire médiévale et criminelle, Maréchal de France,
Période : moyen-âge tardif, XVe
Auteur : Blaise CENDRARS
Titre : les annales de la Violence
Personnage historique : Gilles de Rais ou Retz (1404-1440)
Média : théâtre radiophonique (1950) France Culture

Bonjour à tous,

V_lettrine_moyen_age_passion copiaoici près de soixante-dix ans, Blaise Cendrars essayait sa plume aux programmes radiophoniques et pour cette émission particulière, sur un média qui était alors en gestation, c’est sur un personnage
du moyen-âge tardif, devenu tristement légendaire que le célèbre écrivain et poète du XXe siècle décidai de se pencher: le terrible et gilles_de_rais_gilles_de_retz_histoire_medievale_histoire_criminelle_moyen_age_barbe_bleueténébreux maréchal de France Gilles De Rais ou encore de Gilles de Retz.

(Gilles de Montmorency Laval, Baron de de Raiz ou Retz (1404-1440), par Eloi Firmin Féron, XIXe, musée Versailles)

Vous l’avez compris, c’est donc un programme très particulier que nous publions aujourd’hui. Il ne sera peut-être pas du goût de certains d’entre vous parce que les voix des commentateurs ou des débatteurs d’alors lui donnent, en début de diffusion, une saveur un peu désuète et rétro. D’autres y trouveront assurément un certain charme mais, quoiqu’il en soit, cela dure peu et  concernant la pièce radiophonique en elle-même, qui est ce qui nous intéresse le plus dans ce programme, les prestations, ni la voix des acteurs ne souffrent de cet aspect. Les mots et leur saveur restent et particulièrement quand ils sont sortis de la plume d’un grand écrivain.

L’émission par l’INA

Le podcast de France Culture

Deux mots sur Blaise Cendrars

R_lettrine_moyen_age_passionomancier, poète et essayiste du XXe siècle, Blaise Cendrars (1887-1961) a fait de sa vie comme de sa poésie et ses écrits une aventure littéraire, en mélangeant les deux au point que le public avait quelquefois du mal à démêler de son personnage le vécu du romancé. D’une jeunesse voyageuse de Moscou aux Etats Unis, en passant par Paris et ses milieux artistiques dadaïstes et surréalistes, d’Apollinaire à Henri Miller, de peintres en poètes, ce talent prodigue  dont on dit qu’il inspira la poésie de son temps,  se singularisera aussi durant la première guerre mondiale aux côtés de la légion étrangère et qui y perdra un bras, semble avoir eu plusieurs vies en une seule. N’ayant jamais cessé d’écrire à l’exception de quelques courtes périodes, il laissera derrière lui une oeuvre considérable faite de poésies, de romans, de contes, de blaise_cendrars_gilles_de_retz_rais_histoire_medievale_serial_killer_theatre_poesie_radiophoniquepièces de théâtres, de nouvelles, mais aussi d’écrits plus auto-biographiques, même si dans sa conception de la littérature, on écrivait finalement  toujours le livre de sa vie à travers tous les autres.

Concernant son approche de Gilles De Rais, sous l’angle d’une forme de schizophrénie à bouffées délirantes dont une des actrices principales, bien qu’absente reste Jeanne d’Arc, on peut se demander si certains de ses traits furent, en partie, inspirés à Cendrars, par Adolf Wölfli: artiste dessinateur, et un des pères de l’Art Brut, mais aussi schizophrène violent que ses crimes sexuels et tentatives de viols sur de très jeunes filles avaient poussé à l’internement psychiatrique à vie, au début du XXe siècle. Blaise Cendrars aurait, en effet, rencontré l’homme durant ses années de médecine à Berne qui l’aurait marqué au point d’en faire l’un de ses personnages de roman: « Moravagine » qui conte l’histoire d’un fou dangereux et homicide, dont la folie fascinera tant le narrateur, un médecin, qu’il l’aidera à s’évader, avant de partir avec lui à l’aventure. Cette oeuvre à tiroirs habitera longtemps Blaise Cendrars, de même que ce personnage violent et sombre, véritable « grand fauve humain » qui campe aussi le double obscur qui hante l’auteur et que seule l’écriture lui permet d’exorciser.

C_lettrine_moyen_age_passiononcernant Gilles De Rais et pour y revenir, dans un premier temps, nous avons choisi de poster uniquement cette pièce de théâtre qui le présente à travers le prisme et la sensibilité de l’auteur et poète suisse contemporain. D’autres articles suivront sur ce personnage historique terrifiant qui nous permettront de l’aborder plus en détail, sources historiques à l’appui, mais pour l’instant,  place au théâtre radiophonique de Blaise Cendrars et à sa vision de cet étrange maréchal de France que l’on a souvent présenté et considéré comme un des premiers serial killers de l’Histoire.

En vous souhaitant une excellente journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
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