Sujet : poésie médiévale, satirique, satire, humour, poète, épigramme, poésies courtes, grivoiserie, pastourelle Période : fin du moyen-âge, début renaissance Auteur : Clément Marot (1496-1544) Titre : Du Jeu de Robin et Margot, épigramme
Bonjour à tous,
ême si elle est clairement osée, nous ne résistons pas au plaisir de poster cette poésie grivoise de Clément Marot. Ames sensibles s’abstenir donc, épigramme polisson au programme aujourd’hui.
Un jour Robin vint Margot empoigner, En luy monstrant l’oustil de son ouvraige, Et sur le champ la voulut besongner; Mais Margot dit : » Vous me feriez oultraige: Il est trop gros et long à l’advantaige. » – “Bien, dit Robin, tout en vostre fendasse Ne le mettray;” et soudain il l’embrasse, Et la moytié seulement y transporte. “Ah ! dit Margot en faisant la grimace, Mettez y tout : aussi bien suis je morte. Clément MAROT (1496-1544) Epigramme – Les Jeux de Robin & Margot
Nous l’avons déjà dit ici, la pastourelle de la jeune bergère, en général dénommée Marion ou même Margot*, traverse tout le moyen-âge central. La belle s’y fait tentée par un chevalier désireux d’en abuser, mais, par ailleurs amoureuse d’un jeune homme de sa condition, elle résiste à ce prétendant de passage et ne se laisse aveugler ni par sa condition sociale, ni par ses richesses, pas d’avantage que par ses belles paroles (voir le jeu de Marion et Robin).
Les pastourelles nous chantent donc l’amour champêtre mais peut-être faut-il y lire encore une « morale » de classe, au sens sociologique du terme: l’amour triomphera finalement de l’attrait que pourraient exercer le pouvoir, la condition sociale ou la possession matérielle sur la jeune âme innocente. Au contraire de cela, la bergère ne se laissera pas corrompre. Elle épousera son Robin et ils célébreront chichement leurs noces, en ayant adressé au passage un message et une leçon d’humilité en direction des puissants et des seigneurs. Tout ne serait donc pas à vendre en ce monde.
ien loin de ces considérations morales et sociologiques, Marot revisite ici le genre de la pastourelle et notamment le devenu très classique jeu de Robin et Marion, à sa façon, c’est à dire avec causticité et sans retenue dans un épigramme tout en grivoiserie qui nous montre jusqu’où son humour peut s’aventurer.
Avec ses racines et ses références bien plantées dans le roman de la Rose et dans la poésie de François Villon (qu’il rééditera avec beaucoup d’application), avec sa tête dans la renaissance qui pointe déjà le nez, Marot, poète de cour, esprit libre et impertinent aussi, n’usurpe pas sa place quand il s’agit de parler de poésie médiévale et de moyen-âge puisqu’il en est à la lisière, un pied dedans et un autre déjà au dehors.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes.
* En aparté, concernant cette Margot ou Marion, bergère qui nous vient du moyen-âge central, vous noterez bien sûr le clin d’oeil que lui fit également Brassens dans sa chanson Brave Margot.
Sujet : Kaamelott, légendes arthuriennes, roi Arthur, humour, comédie, série télévisée culte, détournement, humour médiéval, Période : moyen-âge central, haut moyen-âge pour la légende. Auteuroriginal:Alexandre Astier Distribution : CALT production, M6 Episode audio : votre serviteur Média : épisode Kaamelott inédit
Bonjour à tous,
ous partageons aujourd’hui un nouvel épisode audio maison de la série Kaamelott. Encore une fois, il ne s’agit là que de petits exercices de style et d’écriture en forme de clin d’oeil pour prolonger le plaisir de la compagnie des personnages de la série culte.
Nous y recherchons donc « l’esprit » de Kaamelott en choquant ces derniers à de nouvelles situations. Pour emprunter une citation de la série « il faut plutôt y voir un élan« , qu’y rechercher une copie conforme. Ces épisodes sont donc des « déclinaisons » à la manière d’Alexandre Astier et s’ils parviennent à vous faire sourire ou même rire, nous aurons tenu notre pari.
La Madeleine de Leodagan, l’épisode audio
ette fois-ci, nous retrouvons le Roi Arthur à table avec son épouse Guenièvre (Anne Girouard) et sa belle-famille, Léodagan(Lionnel Astier) et Dame Séli (Joëlle Sevilla). Pour être un des premiers épisodes que nous ayons écrit, il est sans doute celui qui se distancie le moins, en terme de trame, de la série originale. On retrouve, en effet, dans Kaamelott deux épisodes autour de la thématique du dessert raté et celui que nous vous proposons aujourd’hui en est très proche.
Pour le reste, nous avons déjà mentionné ici et les historiens qui s’y sont penchés et continuent de s’y pencher d’ailleurs n’en finissent pas de souligner le contre-pied et la distance qu’Alexandre Astier prend avec les légendes arthuriennes. S’il en suit tout de même la trame (à tout le moins celle de certains auteurs arthuriens), il prend aussi de grandes libertés avec l’oeuvre : nouveaux personnages, rencontre de personnages historiques (Attila, etc) qui n’ont pu avoir lieu, etc…
Loin du Graal et de sa quête, les personnages de Kaamelottfinissent aussi fatalement par se débattre bien plus avec leurs propres travers et leur quotidien. Quant à notre roi Arthur, il passe la majeure partie de son temps à surnager au milieu du niveau général de compréhension de ceux qui l’entourent et qui avoisine le zéro pointé.
En fait de moyen-âge réaliste, cette symphonie dont Alexandre Astier nous régale en véritable virtuose, dans ses changements de tons ou de rythmes est résolument moderne et si, d’un point de vue arthurien, elle demeure totalement atypique, elle est, pour notre plus grand plaisir, d’une grande fraîcheur et d’une grande drôlerie.
Le mal marié et sa belle-famille ou le moderne fédérateur contre les « naguère » sauvages et inféodés
es scènes de ce Roi Arthur, entouré de sa belle-famille, mal marié à une Guenièvrepour laquelle il conçoit peut-être, au final un peu de tendresse mais, au fond, si peu d’amour, sont des morceaux de choix. Et si l’on se situe certainement dans un classique au niveau de la dynamique comique: le mari, sa femme, sa belle-famille (acariâtre) imposée, il faut encore ici lire l’opposition entre, d’un côté, cet Arthur « éclairé », élevé en partie à Rome, résolument moderne, souple et ouvert, en bref réputé civilisé et, de l’autre, ces royaumes tout juste fédérés et qui, peu de temps avant encore, n’étaient que des tribus inféodées vivant dans la violence et la barbarie.
A la table d’Arthur c’est donc aussi cela qui se joue, l’opposition entre le passé « tribal » des terres de Bretagne et leur futur qu’il incarne, celle entre sa modernité et une certaine forme de sauvagerie et ce double ressort comique est pour Alexandre Astier, une source inépuisable d’inspiration et de drôlerie.
Cette belle-famille impayable, incarnée à l’écran par les deux excellents comédiens Joelle Sevilla et Lionnel Astier(qui sont dans la vie la mère et le père de l’auteur), n’hésitera d’ailleurs pas un seul instant à comploter dans le dos du roi, pour lui faire des coups bas ou même pour détourner des caisses du royaume quelques deniers.
La Madeleine de Léodagan, le script
Interieur chateau. Le roi Arthur finit de manger avec sa belle-famille et son épouse et s’apprête à sortir de table avec LeoDagan.
Arthur : Bon bin c’est pas tout ça, mais on a du pain sur la planche…
Leodagan : Allez…
Dame Séli: Stop! Personne ne bouge. C’coup là vous restez tous a table,
Leodagan : Mais quoi encore? Puisqu’on vous dit qu’on a des choses à faire…
Dame Séli: Et bien ça attendra. Pour l’instant, vous vous rasseyez fissa.
Leodagan : Non mais là, y a des moments aussi…
Leo Dagan se rassoit et Arthur aussi.
Dame Séli : C’est un jour special… Et y a du dessert…
Arthur : De quoi? Encore un truc que vous avez fait?
Dame Séli : Vous, on vous a rien demandé. Soyez déjà content qu’il reste de quoi faire à bouffer avec toutes les allées et venues dans les cuisines, la nuit…
Arthur : Hé bin! On la sent bien l’ambiance de fête en tout cas…
Leodagan : Mais qu’est ce qu’y a encore à fêter là? Encore une de vos lubbies ça…
Dame Séli : Si même vous, vous en souvenez plus, j’avoue que j’sais pas quoi vous dire…
Guenièvre (enthousiaste): Mais allez mère, dites le quoi! Qu’est ce qu’on fête?
Dame Séli : Oui bin la ramenez pas trop, vous non plus…Vous avez encore l’air d’avoir oublié et quand vous allez vous rappeler vous allez encore vous sentir gourde… Notez ça changera pas tellement de d’habitude…
Guenievre se renfrogne et ne dit rien.
Leodagan : Non mais ça y est… Cherchez plus je sais… Mais bon on le fête pas ça d’habitude… C’est pour ça j’ai pas raccordé… D’ailleurs je suis à deux doigts de trouver ça louche…
Dame Séli : Ne commencez pas à faire de mauvais esprit et mangez ce qu’on vous donne…
Leodagan : Non mais oui, mais c’est ça… Je me demande si je ne préfère pas quand on le fête pas, en fait…
Arthur : Bon alors vous allez dire c’que c’est ou pas? Qu’au moins on est un raison valable pour bouffer ce truc la…
Arthur : Ah d’accord… Bon bin, bon anniversaire, alors…Remarquez, c’est plutôt une bonne nouvelle, au moins on est sûr que ce genre de truc arrivera pas plus d’une fois par an… C’est déjà ça… (il avale une autre bouchée ) ça a un nom ce machin en revanche ? Parce que si c’est le cas, ça vaudrait l’coup quand même de le connaitre au cas où quelqu’un prenne l’idée de m’en re-proposer un jour…
Dame Séli : C’est du flan aux raisins secs. Une spécialité de la grand-mère de monsieur mon ingrat de mari…
Leodagan : Ah d’accord! Non mais oui effectivement. J’arrivais pas a mettre un nom sur les petits trucs tout secs qui ressemblent à des noyaux. Mais là ça y est, tout s’éclaire…
Dame Séli: Oh, commencez pas! Vous nous avez assez bassiné avec le flan de votre grand mère. Maintenant vous mangez…
Arthur à Leodagan : Parce que c’est ça qu’elle vous filait a becqueter votre grand mère? J’ai l’impression de comprendre plein de trucs du coup…
Leodagan : Non mais vous, tout de suite… Surtout qu’y a rien à comprendre. Non vraiment. Là par contre, faut qu’je reste honnête, ça fait pas pareil…
Dame Séli : Ah! Voilà! Non mais ça, j’en étais sûre que vous alliez encore y trouver à redire.
Leodagan : Non mais oui, mais bien sûr, ça ressemble… Mais c’est pas pareil…
Guenièvre : C’est dommage je l’ai pas tellement connu ma grand- mère.
Arthur ; Remarquez coté pâtisserie, je ne suis pas sûr que vous y avez perdu grand chose…
Dame Séli : Bon mais qu’est ce qu’y a tant qu’est différent encore ?
Leodagan : J’en sais rien… C’est pas pareil je vous dis… Non, mais c’est toute une époque aussi. C’est peut-être le fait que la grand mère elle cuisinait qu’avec les fruits, les oeufs et la farine qu’on lui ramenait des pillages. Du coup déjà là c’est pas pareil…
Arthur : Ah bin là désolé mais oui, C’est du régulier ici… Au royaume de Logres depuis qu’on est un PEU civilisé, on pille plus les campagnes comme à la « belle époque » comme vous dites…
Leodagan : Non mais cherchez pas, vous pourrez jamais comprendre ça, vous, de toute façon… (évocation) Je me souviens, ça avait toujours ce petit côté magique. On lui ramenait les trucs qu’on piquait aux pécores et pis elle nous faisait ses petits gâteaux avec. Alors souvent, le soir même, on les becquetait en même temps qu’on faisait cramer les mecs. Bon bin y avait cette petite odeur dans l’air, on les entendait gueuler, y avait le flan aux raisins secs. Non franchement ça fait pas pareil…
Arthur : vous voulez peut-être qu’on vous mette un mec à cramer pour voir si ça reprend du goût?
Leodagan. Ah mais si c’est vous qui proposez…J’avoue que je me laisserais bien tenter…
Noir
Dame Séli : Remarquez un petit geste pour l’anniversaire de votre beau-père, ça vous étoufferait pas non plus…
Arthur : Je déconnais…
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En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
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Sujet : poésie médiévale, satirique, satire, humour, poète, épigramme, poésies courtes. Période : fin du moyen-âge, début renaissance Auteur : Clément Marot (1496-1544) Titre : D’un curé, épigramme
Bonjour à tous,
ous partageons, aujourd’hui, une nouvelle poésie courte, prise dans le répertoire des épigrammes de Clément Marot. Le poète et auteur du début de la renaissance nous entraîne, cette fois-ci, et toujours avec beaucoup d’humour et d’esprit, dans une moquerie au sujet d’un curé qui, à l’évidence ne cesse de se vanter d’apprécier la gente féminine.
Nous sommes aux portes de la renaissance ou à l’hiver du moyen-âge comme on préférera, pourtant l’esprit satirique qui courait déjà dans les fabliaux au sujet des curés ou prêtres dévoyés, est toujours bien présent chez Marot qui ne perd pas une occasion d’en rire : cupidité, grivoiserie, sexualité débordante, écarts entre la prêche et les actes, tout y passe. Nous avions déjà publié sa Ballade sur frère Lubin, voici donc ici une autre épigramme sur le même sujet. Ce ne sont que deux exemples, on en trouvera encore d’autres chez le poète .
D’un curé, Epigramme.
« Au curé, ainsi comme il dit, Plaisent toutes belles femelles, Et ont envers luy grand credit, Tant bourgeoyses que damoyselles; Si luy plaisent les femmes belles Autant qu’il dit, je n’en sçay rien; Mais une chose je sçay bien, Qu’il ne plait pas à une d’elles. »
Clément Marot, (1496-1544)
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
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Sujet : Kaamelott, légendes arthuriennes, roi Arthur, humour, comédie, série télévisée culte, détournement, humour médiéval, série télé Période : moyen-âge central, haut moyen-âge pour la légende. Auteur : Alexandre Astier Distribution : CALT productions, M6 Média : épisode Kaamelott inédit, page FB
Bonjour à tous,
our faire suite à l’article précédent sur Kaamelott et pour faire patienter les amateurs du genre, en attendant le retour du roi Arthur national, alias le très affûté et talentueux Alexandre Astier, nous vous proposons deux nouveautés sur le sujet.
Un page Facebook Autour de Kaamelott
La première nouveauté est une page FaceBook autour de la série Kaamelott. Vous pourrez y retrouver des détournements graphiques, (affiches cinéma et autres) de l’humour et tout un tas d’autres créations sur le thème de la célèbre série télévisée. Elle ne contient aucun « repompage » intempestif, uniquement des créations nouvelles et exclusives.
Un nouvel épisode de Kaamelott
inspiré des personnages de la série
a deuxième nouveauté est un autre épisode à la façon d’Alexandre Astier. Il met cette fois en scène les deux enchanteurs du château : le célèbre Merlin (Jacques Chambon à l’écran) et le nettement moins célèbre Elias de Kelliwic’h (Bruno Fontaine), dit « le fourbe ». Ce dernier est, en effet, nouveau dans le corpus des légendes arthuriennes et a été crée de toutes pièces par l’auteur de la série télévisée, sans doute pour venir soutenir la nullité affligeante de son Merlin qui est un contre-pied total de celui que nous vante en principe les légendes.
Une colère gratinée avec Merlin et Elias, Enchanteurs de Kaamelott
Pris dans une compétition totalement illégale, au grand désavantage de Merlin, les deux enchanteurs n’en finissent pas de se chamailler, donnant lieu à quelques épisodes originaux savoureux. En voici donc un qui nous donne l’occasion de retrouver un peu ces deux personnages de Kaamelott. Il est totalement inédit. Encore une fois, c’est une forme de clin d’oeil à l’auteur et aux fans de la série pour patienter un peu en attendant le retour du roi.
En espérant que tout cela vous plaise, nous vous souhaitons une excellente week end.
Fred
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