Sujet : agenda, festival historique, sorties historiques, idées week end, artisans, historiens, reconstituteurs, animations médiévales, animations historiques. Nom : Festival Historia Lieu : Palais des Congrès de Strasbourg Dates : Du 16 au 18 février 2018 Organisateurs : magazine Historia
Bonjour à tous,
es beaux jours ne sont pas encore là et, avec eux, les nombreuses fêtes médiévales et autres festivals historiques ou plus fantastiques, mais, à petit pas, quelques dates viennent tout de même marquer le calendrier des sorties de fin de semaine sur ces thèmes. A ce titre et pour anticiper un peu, d’ici une quinzaine aura lieu, à Strasbourg, le Festival Historia, un grand événement de trois jours organisé par le magazine du même nom, en partenariat avec des nombreux autres acteurs du domaine.
Une grande première
pour célébrer l’Histoire avec un grand H
Sous le parrainage symbolique du célèbre Gutenberg, ce festival s’annonce comme une grande première. Du point de vue thématique, il couvrira l’Histoire au sens large et le moyen-âge s’y trouvera également représenté.
De leurs propres mots, ses organisateurs entendent y embrasser « toutes les approches de l’Histoire, des plus académiques aux plus novatrices ». Il est donc question de privilégier une Histoire vivante, interactive, et ludique et découverte, échanges, divertissement resteront les maître mots au programme de ces trois jours pleins. On pourra, ainsi, trouver sur place : jeux de plateaux, jeux vidéos, expositions de maquettes et figurines, conférences, projections, livres, mais encore animations et reconstitutions historiques, (combats de gladiateurs, escrime ancienne, troupes viking en manoeuvre, danses des années folles, etc..).
Dans cette optique ambitieuse et fédératrice, au croisement de toutes les formes de passion historique, une très longue liste d’intervenants et d’invités est aussi attendue : auteurs, réalisateurs, historiens, chercheurs, journalistes scientifiques, reconstitituteurs, paléontologues, hommes de radio et même vidéastes youtubeurs viendront ainsi partager leurs recherches, productions ou expériences.
Plus de cent-dix exposants, des activités en continu & un festival qui s’annonce intense
u point de vue de l’intensité des activités et des divertissements, pour en donner une idée, un événement est prévu toutes les 12 minutes sur le parvis du festival et on pourra encore compter sur les nombreuses compagnies historiques annoncées pour égayer de leurs prestations et de leurs animations, les allées du Palais des Congrès de Strasbourg. Hors exposants du marché de l’Histoire, voici une liste non exhaustive de quelques unes des sociétés, musées ou compagnies que vous pourrez trouver sur place :
Acta events – combats historiques – Adphile voyage avec le timbre – Adt alsace – Aesh – Amam – Asso légion VIII Augusta – Astoure ouest et cie – Cahem – CD 55 mission histoire – Citadelle/lion de belfort – D-day experience museum – Forties factory – France 40 vehicules – Gladiator’s race – Hanau-lichtenberg – Historex – Inventive Sarl – les Grenadiers d’Ile de France – Ligne Maginot Schoenenbourg – MM park – Musee des blindes – Plateau 14-18 – Point de repères production – Arte – Quarter kit – Rue 1940 – Souvenir Napoléonien – Terra Nobilis – Tonton michel – Wargaming experience – Wing for ever
Remise du Prix Historia 2018
Depuis 2010, le magazine historia remet annuellement un prix d’excellence aux travaux et productions médiatiques dans le domaine historique. La remise du prix 2018 tirera partie du festival et se déroulera dans son cadre.
Salon du livre et de la BD historiques
es livres, mais aussi les BD historiques seront largement représentés sur le site, avec un « village » dédié aux auteurs et éditeurs. Voici une liste non exhaustive des maisons d’éditions attendues sur cette partie du festival:
La prestigieuse BNF sera également présente pour faire partager au public ses grandes richesses documentaires et patrimoniales, ainsi que les derniers outils permettant d’y accéder.
Un marché de l’Histoire sur plus de 2000 m²
L’Association pour l’Histoire Vivante sera aussi de la partie. Fort de son expérience en la matière, la mise en place d’un grand Marché de l’Histoire lui a, en effet, été confiée. Sur une surface de plus de 2000 m², il devrait comprendre près d’une soixantaine d’exposants parmi lesquels on comptera de nombreuses échoppes médiévales.
Enfin, pour clore cette présentation du Festival Historia de Strasbourg qui s’annonce décidément bien, que l’on ne nourrisse aucune inquiétude du coté des grandes faims ou grand-soif, on comptera largement de quoi se sustenter sur place.
Sujet ; festivités médiévales, combats médiéval , reconstitution historique, armes, armures anciennes, art martial. Nom: « Tournoi International de Combat Médiéval Full Contact » Lieu : Tourcoing (Nord) Dates : samedi 5 & dimanche 6 nov 2016
Bonjour à tous,
ans le cadre des idées sorties sur le thème du moyen-âge, cette fin de semaine, en la ville de Tourcoing, agglomération de la métropole lilloise, se tiendra un grand tournoi de Béhourd. Mais qu’est-ce que c’est donc que cette chose là?, vous demanderez-vous peut-être et je vous répondrai que le Béhourd est une forme d’affrontement martial pas comme les autres, puisqu’il s’agit, muni d’armures d’époque précisément reconstituées de s’affronter en duel ou en équipe, armes anciennes à la main. Il faut être fondu, me direz-vous? Oui! Fondus d’histoire assurément, autant que d’art martial, et de ces temps où la poudre ne venait point encore troubler la quiétude d’une bonne pelade à l’ancienne, aux sons métalliques des armes blanches de tous poils.
Entre sport et passion historique:
une discipline martiale bien encadrée
Alors, bien sûr, et même s’il y a la protection des armures, cette passion n’a rien d’un hobby kamikaze et les conditions de sécurité sont fortement ménagées, autant que les mêlées et les duels soigneusement arbitrés et réglementés: les armes et toutes les parties contondantes des armures sont notamment émoussées parce qu’il ne s’agit pas non plus de s’étriper. Les règles sont aussi bien établies et il s’agit avant tout de faire choir l’adversaire. Une fois à terre, il est considéré défait. Pour étrange ou anachronique que peut avoir l’idée de se retrouver dans un gymnase tout ce qu’il y a de plus moderne ou même dans une arène plus ouverte, avec ses supporters, ses arbitres et ses scores, la discipline reste particulièrement spectaculaire et l’on sent bien dans ces échauffourées, le coeur qu’y mettent les pratiquants du Behourd et tout le plaisir qu’ils y prennent.
Comme tout bon sport avec ses règles, son cadre, ses licenciés, ses événements, ses tournois et ses championnats nationaux ou internationaux, le Béhourd a sa fédération: la Fédération Française de Béhourd, elle même rattachée à deux ligues internationales: l’IMCF & la HMBIA (Battle of the Nations). Elle dispose d’un site web très complet où l’on peut trouver l’ensemble des informations utiles ainsi que des éléments précis sur les sources historiques de cette discipline martiale médiévale pas comme les autres. En voici d’ailleurs l’adresse : Fédération Française du Behourd.
Une vidéo de présentation de la Fédération Française de Behourd qui donne envie!
oila une vidéo qui donne un très bon aperçu de la discipline. Vous verrez que bien que très encadré par les règles, les coups portés peuvent être assez impitoyables.
Contrairement à certaines reconstitutions historiques « jouées », nous sommes bien ici en présence d’un art martial et le Béhourd n’est pas vraiment, pour le dire trivialement, un sport de fillettes, même si on trouve un Béhourd féminin pratiqué par des filles qui n’ont pas froid aux yeux: Jeanne d’Arc ou Brienne de Torth, sortez de ce corps! Quoiqu’il en soit, âmes sensibles s’abstenir!
Tourcoing ce week end :
un grand tournoi de niveau international
‘événement qui se tient à Tourcoing ce week end et qui s’étalera sur deux jours est un tournoi de niveau international. On y attend près de cent cinquante guerriers en armure et c’est donc un moyen royal de découvrir la discipline. Pour les amateurs d’histoire et de moyen-âge, comme d’armures et d’armes anciennes ce sera encore l’occasion de venir admirer des armures médiévales de tous pays, patiemment reconstituées, documents à l’appui, par ces passionnés d’histoire qui se plaisent à la faire revivre le glaive au poing. Pour être plus précis sur la période sur laquelle se centre le Béhourd en terme d’armures et d’armes anciennes, il s’agit des XIIIe et XIVe siècles, mais cela peut aller jusqu’à des siècles postérieurs. En général, dans l’organisation des combats et par souci de réalisme autant que d’équité, les différences d’époque entre les combattants et leur équipement n’excèdent pas cinquante ans.
Et si, cette fin de semaine à Tourcoing, à la ferveur des combats, ou même pour faire une pause entre deux mêlées, vous souhaitiez vous changer les idées, sachez que côté shopping, ballade, ripailles et petites emplettes, il y aura même sur place un marché médiéval.
Voilà pour la sortie week end mes amis. Comme toujours, que vous puissiez vous rendre ou non à ce grand tournoi de Béhourd, que la joie vous accompagne et guide vos pas! Une très belle fin de semaine!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : fêtes historiques, festival moyen-âge, troubadours, compagnies médiévales. Evénement : Les Trobades médiévales de Perpignan 2016 Lieu : Perpignan (Pyrénées-Orientales, Occitanie) Date : les 15 et 16 octobre 2016
Bonjour à tous,
ette fin de semaine, sur l’agenda des événements célébrant le monde médiéval, c’est vers le sud de la France que nous vous invitons à diriger vos chausses si vous ne vous y trouvez pas déjà, pour une grande fête de deux jours en bord de mer, dans la cité de Perpignan la Catalane.
L’événement, organisé à la fois par la ville et par l’office du tourisme, est de taille puisque pendant ces deux journées de samedi et dimanche ce sont plus de deux cent cinquante figurants et acteurs et près de vingt compagnies médiévales qui investiront le centre historique de la cité catalane, pour la faire revenir pour vous au moyen-âge central des XIIIe et XIVe siècles.
Le programme détaillé
des trobades de Perpignan 2016
Entre jeux médiévaux, défilés et parades, animations, concerts de musique, troubadours et jongleurs, de la farce légère aux reconstitutions historiques les plus sérieuses, le programme de ces Trobades 2016, s’annonce fort chargé et ne vous laissera que l’embarras du choix. Au titre des spectacles de rue, il y aura même une troupe humoristique qui vous fera voyager dans la médecine des temps anciens et encore une bande de joyeux goliards pour vous entraîner dans leurs facéties musicales et farcesques.
Les chevaux seront aussi de la fête et une belle place leur a été ménagée puisque trois compagnies différentes les représenteront, entre camp équestre, numéros de dressage en costumes d’époque, mais encore joutes et voltiges. En plus de toutes ces animations historiques et festives, vous pourrez, bien sûr, compter sur des campements ou ateliers thématiques à la redécouverte des métiers du moyen-âge mais encore – que les amateurs de ripailles se rassurent – sur un marché médiéval et « gourmand »! Ajoutons enfin que la fête se veut résolument familiale et que les enfants n’ont pas été oubliés puisque de nombreuses animations leur seront également destinées.
La riche histoire médiévale
de Perpignyà, la catalane
L’histoire du site de Perpignan et de ses environs ne commence pas tout à fait au moyen-âge. Au VIIe siècle avant notre ère, on trouve, en effet, des traces attestées d’occupation des lieux par les Sordes, une tribu d’origine ibérique, qui y tenaient leur capitale: une cité du nom de Ruscino, qui donnera plus tard son nom à la province du Roussillon. Autour du premier siècle et après la colonisation romaine, les Sordes finiront par disparaître et les romains s’installeront sur ce site, situé à quelques kilomètres de l’actuel cité de Perpignan. Ils y établiront un Forum et feront même de Ruscino une véritable cité romaine mais l’abandonneront pourtant, un peu plus tard dans le temps, pour des raisons que les historiens n’ont pas réussi à percer à ce jour (l’hypothèse d’un séisme a été soulevée sans être, pour l’instant, avérée). Vraisemblablement, ils iront s’installer un peu plus loin pour y fonder la ville de Perpignan. De son côté, la ville de Ruscillo restera occupée durant le haut moyen-âge mais son histoire est mal connue, même si des découvertes récentes montrent qu’elle a pu jouer un rôle important, au VIIe siècle, dans la conquête de Narbonne par les Arabes. Quoiqu’il en soit, elle disparaîtra, semble-t’il, de manière définitive à la période carolingienne et la seule certitude que l’on est que le site de la ville actuelle de Perpignan est sans relation avec celui dont les Sordes avait fait, à quelques kilomètres de là leur capitale. Concernant la cité catalane, il faudra attendre le Xe siècle pour en trouver les premières mentions. (ci- dessus la tour de Château Roussillon, construite au XIIIe, XIVe siècles, sur le site de l’ancienne Ruscino ).
Perpignan en Roussillon-Empúries
L’histoire médiévale de Perpignan est assez mouvementée. La cité changera, en effet, plusieurs fois de main, de province et même de nation, du moyen-âge central, jusqu’au XVIIe siècle. Dès son entrée dans l’histoire du Xe siècle, en 927 précisément, elle sera sous l’égide des comtes de Roussillon-Empuries.
Unifiés au IXe siècle par le comte catalan Sunyer II, fondateur de la maison d’Empúries (Ampurias), les deux comtés d’Empúries et de Roussillon étaient alors sous la même main et Perpignan la catalane en était devenue la capitale. A la fin du Xe siècle, en 991, et quelques trois générations plus tard, à la mort de Gausfred 1er, les comtés se retrouveront divisés entre deux de ses héritiers: Hug et Guislabert qui deviendront respectivement les comtes Hug 1er d’Empuries et Guislabert 1er de Roussillon. Par un jeu complexe d’alliances, d’obligations et d’héritage, un status quo sera toutefois maintenu entre les deux provinces pendant encore longtemps et la séparation ne semblera même pas effective jusque dans le courant du XIe siècle. Les alliances résisteront même à de sérieux conflits qui éclateront entre les deux maisons, jusqu’à ce dans le courant du XIIe siècle le comte de Barcelone devenant lui-même de plus en plus puissant s’en mêle. En commençant à faire pression sur le comte d’Empúries, il modifia, en effet, le jeu des forces pour que ce dernier se sépare de manière plus tranchée de ses alliances d’avec le comté de Roussillon. Bien que le Roussillon s’en trouva quitte de céder certaines de ses terres et châteaux, la séparation ne fut pour autant pas consommée et malgré un fort déséquilibre entre les deux comtés né de ces jeux de pouvoirs, les relations loyales complexes qui s’étaient été établies de longue date entre les deux provinces perdurèrent longtemps et même après que le Roussillon et Perpignan aient changé de mains pour passer dans celles d’Aragon*.
D’Aragon à Majorque
En 1172, le comté de Roussillon et la ville de Perpignan seront finalement légués par Girard II de Roussillon à la couronne d’Aragon, en la personne d’Alphone II d’Aragon. Pierre II le catholique, le fils de ce dernier crééra vingt ans plus tard dans la cité, un consulat, accordant à la ville et ses habitants des privilèges et droits en matière politique, juridique et civile ce qui marque bien l’importance que la ville avait alors déjà prise. Il faudra pourtant attendre le fils de Pierre II: Jacques 1er d’Aragon, nommé en catalan Jaume el Conqueridorpour que le cours du destin de Perpignan soit changé à jamais.
Sous le règne de ce roi chevalier conquérant, la ville connaîtra, en effet, sa période la plus florissante et, pour le dire autrement, un véritable âge d’or. Il en fera la capitale du royaume de Majorque, y fera construire un palais des rois et, de 1276 à 1344, Perpignan connaîtra un essor économique et commercial sans précédent: cuir, draperie, orfèvrerie, artisanat de luxe, elle sera devenue alors le centre d’un royaume nouveau fondé de toutes pièces par ce personnage historique flamboyant dont il faut dire un mot ici.
Jacques 1er ou Jaume le conquérant
Né à Montpellier, cet homme est devenu un véritable héros catalan. Fils de Pierre II et de Marie de Montpellier, il se montrera, en effet, durant son long règne, aussi fin politique que bon stratège. Roi d’Aragon, comte de Barcelone, D’abord contesté par les nobles d’Aragon, il s’imposera bientôt en faisant d’habiles alliances avec la couronne d’Espagne et en mettant en place des réformes sur ses territoires. Sous la pression des marchands et nobles de Barcelone qui se plaindront alors de nombreux raids de pirates maures dans les eaux côtières, tout autant qu’animé par l’idée chrétienne de reprendre des territoires historiques des mains des maures, il organisera bientôt de véritables campagne de reconquêtes et connaîtra un succès retentissant dans ses entreprises qui lui vaudront son surnom, autant que son entrée dans la postérité: il reprendra, en effet, des mains des musulmans et avec ses armées les territoires de Majorque (Mallorqua), mais aussi la Ville de Valence et plus au sud celle d’Alzira. Il réussira même à soumettre Minorque (Menorqua).
Au sortir de ses conquêtes il fondera le royaume de Majorque et fera de Perpignan sa capitale, faisant entrer cette dernière dans la période la plus faste de son histoire. La liste de titres que Jacques le Conquérant possède alors donne la mesure de son influence et, du même coup, du rayonnement et du prestige qu’il offrira à la cité catalane: souverain de la couronne d’Aragon et comte de Ribagorce, comte de Barcelone, de Gérone, de Besalú et de Pallars Jussà, Roi de Valence, Comte de Gevaudan, Comte d’Urgell, Seigneur de Montpellier, et pour finir, comte de Roussillon et roi de Majorque.
Au terme d’un règne de plus de soixante-ans, il laissera derrière lui douze héritiers issus de deux mariages différents. Le royaume de Majorque, la seigneurie de Montpellier, les comtés de Cerdagne et celui de Roussillon et avec lui Perpignan, reviendront alors à son fils cadet Jacques (Jaume) II de Majorque, ce qui n’ira pas sans poser quelques problèmes à son fils ainé, Pierre III d’Aragon dit Pierre le Grand que l’héritage de l’aragonais, de Barcelone et de Valence ne semblait pas seul contenter. Huit ans après la mort de Jaume le conquérant, cette mésentente et les tensions entre les deux frères nés de cette convoitise, se traduiront par une mésalliance. Le roi de France Philippe III le Hardipartant à la conquête de l’Aragonais avec la bénédiction du pape Martin IV qui voulait freiner les ardeurs conquérantes de Pierre III en Sicile, le cadet Jacques II, s’alliera, en effet, avec le roi de France contre son frère aîné. Revenant de cette croisade infructueuse contre Pierre III d’Aragon, c’est d’ailleurs dans la ville de Perpignan que le roi de France trouvera la mort en 1285. Mais le conflit laissera longtemps des traces entre les deux branches familiales et pour le dire trivialement, le ver sera dans le fruit.
De fait, deux générations plus tard, en 1344 et durant la guerre de cent ans, le royaume de Majorque périclitera suite à une trahison entre les descendants des deux maisons, Pierre IV d’Aragon (ci-contre) et Jacques III de Majorque, autant que par des prises de position par ce dernier « un peu trop anglaises » au goût du royaume de France, en la personne de Phillipe VI qui aura son rôle à jouer. Indéniablement, sur l’échiquier, il faudra désormais compter sur la couronne française et sur son intérêt pour la province qui ne fera que s’affirmer avec le temps. Au sortir du conflit, la seigneurie de Montpellier sera rachetée par le roi de France et le Roussillon tombera aux mains de Pierre IV. Perpignan sera redevenue aragonaise. Elle perdra alors son statut de capitale mais conservera tout de même son importance se voyant construire une université et, quelques trente ans plus tard, un tribunal de la mer. Entre temps, en 1346, la peste noire l’aura sévèrement mise à l’épreuve.
Perpignan et la Catalogne
prises entre deux couronnes
Au moyen-âge finissant et dans le courant du XVe siècle, la couronne de France confirmera ses visées expansionnistes en occupant Perpignan dans la ferme intention de la reprendre. Les habitants de l’entendront pourtant pas de cette oreille et la cité se soulèvera quelques dix ans plus tard, en pure perte, lors d’un siège cruellement mémorable de deux ans, de 1473 à 1475. A l’issu du conflit, elle restera française mais sa pugnacité sera saluée par les rois d’Aragon. Le coeur catalan n’a jamais eu le goût de la soumission. Vingt ans plus tard, Charles VIII la restituera toutefois avec le Roussillon aux rois catholiques dans une Espagne qui, à l’image des autres royaumes d’Europe, s’unifie et entend bien centraliser son pouvoir. A partir de cette période, la cité fera les frais des conflits entre les deux grandes puissances et son économie en pâtira.
Dans le courant du XVIIe, en 1640, durant la guerre des faucheurs et le soulèvement des catalans contre l’occupation de leur territoire par les troupes madrilènes, Perpignan se révoltera aussi contre Madrid et la ville connaîtra, à nouveau, un siège. Elle sera alors alliée dans ce conflit avec la France. Vingt ans plus tard, le traité des Pyrénées de 1659 la restituera, cette fois-ci définitivement, avec le Roussillon et la moitié du comté de Cerdagne, à la couronne de France, laissant la Catalogne coupée en deux par une frontière qui, dans le coeur de nombre de catalans, n’a toujours existé que sur le papier. Qu’il suffise de lever un peu la tête en se promenant dans Perpignan en toute saison, pour y voir les bannières dorées au quatre griffures rouge sang, pour s’en apercevoir (ci-dessus la première page du traité des Pyrénées).
Quelques siècles plus tard et après bien des péripéties, Perpignan la catalane de coeur n’a rien oublié de son histoire et pour aller la découvrir et s’ouvrir à ce riche passé, il n’y a surement pas de plus belles occasions que ces trobades en fête qu’elle vous offre cette fin de semaine. Vous y êtes donc conviés chaleureusement et si vous avez l’opportunité de vous y rendre, n’hésitez pas un seul instant.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : réjouissances et fêtes médiévales, fêtes historiques, idées sortie, idées week end, lieu d’intérêt Lieu : Crémieu Département : Isère Date : 10 et 11 septembre 2016 Nom : Les médiévales de Crémieu
Bonjour à tous!
écouvrir une ville et son histoire médiévale, le temps d’une sortie ou d’un week end, notre rubrique événements s’étoffe de semaine en semaine, mais au fond, quoi de plus probant quand il s’agit d’aborder le moyen-âge, de ses siècles à nos jours, que d’en visiter les lieux qui s’en font à nouveau le théâtre? Or, les occasions ne manquent pas et il est même étonnant de voir à quel point les mille ans que couvre cette période nous fascinent encore, peut-être même de manière croissante à en juger par le nombre d’événements proposés en terre de France, chaque fin de semaine. De fait, il est même parfois difficile de choisir sur lequel mettre l’accent tant nos villes et nos villages, et sans parler encore de ceux de Belgique, de Suisse ou d’Europe, ont à coeur d’éveiller réguliè-rement leurs vieilles pierres pour les faire vibrer à nouveau, le temps d’un festival, de leur histoire médiévale.
De fait, ce week-end, entre toutes les réjouissances médiévales qui se tiennent ici ou ailleurs, deux d’entre elles sont fort tentantes, Elles ont lieu toutes deux en région Rhône-Alpes: l’une, à quelques pas de Lyon, dans la très jolie cité médiévale de Crémieu. L’autre, en Provence, dans la cité des papes, la prestigieuse Avignon. Comme il faut pourtant bien choisir, nous avons décidé de dédier cet article aux médiévales de Crémieu, Assurément, le nombre d’événements et de célébrations historiques qui se déroulent régulièrement en Avignon nous fourniront d’autres occasions de parler de cette grande cité et de sa célèbre histoire. Si vous êtes dans ses alentours ce week end, voici tout de même le lien du festival des Carmes qui s’y déroule ce week end, mais pour l’instant place aux belles Médiévales de Crémieu! Cité dauphinoise que nous avons eu l’occasion de visiter plusieurs fois et que nous affectionnons particulièrement!
La 14e édition des médiévales de Crémieu
* Affiche non officielle des médiévales. voir pied de l’article
Depuis plus d’une dizaine d’années, les médiévales de Crémieu sont devenues une véritable tradition et sont toujours une grande réussite. Leur succès en a même fait l’une des fêtes sur le thème du moyen-âge les plus prisées de la région lyonnaise et des trois départements Ain, Isère et Rhône. Comme chaque année, les festivités couvriront une durée de deux jours pleins. et se dérouleront, à l’habituel, à l’occasion du deuxième week end de septembre. Elles seront, cette fois-ci, sous le signe du loup et pour faire honneur à cette thématique des animations et séances de dressage de l’animal, (rares!) seront même proposées durant l’événement qui s’annonce à l’image des années précédentes riche et haut en couleurs.
Du samedi au dimanche, vous pourrez, bien entendu et en sus du grand marché médiéval ou plus de cents exposants sont attendus, retrouver de nombreuses animations musicales, théâtrales et visuelles dans les rues de la cité médiévale. Pour vous en donner la mesure, chaque année, plus de deux-cents artistes professionnels et trois-cents bénévoles en moyenne sont présents sur le site pour vous y faire revivre le moyen-âge. Cette année, en plus des grandes parades festives programmées, pas moins de huit lieux du centre ville seront le théâtre permanent d’animations du samedi au dimanche, de la fin de matinée jusqu’au soir : ateliers et camps à thèmes, grands spectacles de chevalerie, mêlées de troupes au combat et à l’arme ancienne, concerts de musique festive et médiévale avec, entre autre, le joyeux trio de la compagnie gueule de loup, mais aussi troupes comiques, troubadours, conteurs, musiciens, jongleurs, comédiens sur échasses et j’en passe; l’église sera même de la fête et vous proposera des concerts de musiques anciennes.
Entre ripailles et un tour à la taverne, ou au grand banquet arrosé d’hypocras ou de vin rouge (avec modération) sous les majestueuses halles couvertes (photo ci-contre) jusqu’au grand bal médiéval du samedi soir, il y aura encore dans les rues de la belle cité, des processions de ladres avec force crécelles, pour vous faire souvenir que la lèpre, ramenée des lointaines terres croisées, fut, bien avant la peste noire et durant de longs siècles, un des autres fléaux qui toucha l’Europe médiévale. Rassurez-vous pourtant, ces ladres là, ne dénoteront pas du reste des festivités et n’auront à vous offrir pour contagion que celle du rire et de la bonne humeur.
Sise à quelques quarante kilomètres de Lyon, à la pointe nord du département de l’Isère, la cité de Crémieu est riche d’une histoire médiévale et dauphinoise qu’elle a su conserver et valoriser. De fait, point ne serait nécessaire d’attendre l’occasion d’une grande fête médiévale pour aller en découvrir le patrimoine et c’est même d’ailleurs une destination très prisée des fins de semaine pour de nombreux habitants du lyonnais ou du grenoblois qui viennent en arpenter les ruelles et se laisser aller à ses charmes incomparables. Et, du charme, Crémieu en déborde. Elle est de ces lieux encore préservés du temps dans lesquels chaque détour de rue semble vouloir nous conter une histoire.
Ses belles halles du XVe siècle sont désormais presque entrées dans la légende. Nous leur avions d’ailleurs dédié un hommage particulier, il y a quelque temps, à l’occasion d’une vidéo sur le sujet de la charpenterie médiévale. Outre leur esthétique indéniable, elles sont parmi les plus grandes halles de marché couvertes de France, les deuxièmes par la taille – pour en donner une idée, leur charpente, couverte de lauzes sur une surface de 1200 m², dépasse les 400 tonnes- , mais le patrimoine historique de Crémieu ne s’arrête pas là.
Historiquement, la ville entre véritablement dans la postérité dans le courant du XIIe siècle en devenant le lieu de résidence des Dauphins de la tour qui y construisent un château. Située à la pointe nord de l’Isère et à la frontière nord du Dauphiné historique, province alors indépendante, ces seigneurs y sont puissants et l’emplace-ment hautement stratégique de la cité, au portes de la Savoie et de la route d’Italie, en fait un site de choix. De fait, la présence des dauphins attirera sur la ville une prospérité économique et politique qui durera plusieurs siècles. On battra même à Crémieu monnaie pour leur compte, d’une monnaie qui est alors en usage dans une grande partie du sud-est de la France. Au hasard des rues, vous pourrez d’ailleurs découvrir d’anciennes maisons d’époque, construites du temps où la cité florissante attirait à elle de nombreux marchants venus y commercer.
De son emplacement stratégique, et militaire, autant que de cet essor économique, la ville conserve de très beaux remparts et dresse encore fièrement ses portes fortifiées du XIVe siècle à l’ombre desquels se tient un couvent d’Augustins et son cloître bâtis entre le XIV et le XVIIe siècle. Installé sur la colline Saint Laurent et dominant la cité, le château des dauphins des XIIe et XIIIe est encore là. Restauré au XIXe siècle, il semble veiller sur la plaine avec bienveillance comme il le faisait déjà plus de huit siècles auparavant. Sur les hauteurs encore, se dressent les remparts fortifiés et les restes du prieuré bénédictin Saint-Hippolyte, déserté par ses moines dans le courant du XIIe siècle mais dont les pierres résistent à l’assaut du temps.
Voilà, mes amis, un peu de détails sur la cité de Crémieu et sur ce bel événement qui s’y prépare cette fin de semaine. Autant de raisons de plus pour vous rendre sur place, si vous êtes quelque part non loin du Dauphiné, et pour aller y partager un peu de cette histoire, à l’occasion de cette grande fête médiévale.
Une belle journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
___________________________________________________________________________* Sur l’affiche non officielle des médiévales de Crémieu. Crédit photo pour l’homme loup: moncommuniquedepresse.com (Crémieu 2015), Logo officiel des medievales 2016 sur le site medievales-cremieu.fr / Montage, Retouche & création : moyenagepassion.com