n passant, nous vous proposons quelques nouvelles images de la motte castrale en cours de reconstitution. C’est un monde 3D que nous réalisons avec le moteur du jeu vidéo Medieval engineers de la société Keen Software et qui s’inspire de diverses lectures sur le sujet: de Viollet le Duc à d’autres études archéologiques plus récentes, en passant bien sûr par l’incontournable colloque de Caen sur l’archéologie médiévale et les écrits de Michel de Boüard et de Michel Bur (voir aussi nos articles sur la naissance et l’histoire des châteaux forts) et encore d’éléments retrouvés dans les chroniques de Guines et d’Ardre, par Lambert, curé d’Ardres (notamment sur la répartition des espaces privatifs et des pièces dans un donjon du milieu du XIIe siècle).
Nous nous attellerons bientôt à la réalisation d’une vidéo qui nous fournira l’occasion d’une visite virtuelle commentée de ce monde, mais en attendant, nous vous proposons un peu d’infographie et de travail sur les lumières, les ciels et les ambiances.
C’est donc un monde « imaginaire » que nous nous sommes proposés de réaliser ici. Il présente une grande motte castrale, ses installations défensives et sa basse-cour, et s’inspire de sources historiques et archéologiques sérieuses pour se situer à la croisée de possibles; l’idée étant donc de fournir le prétexte de parler de ces châteaux à motte et de leurs installations, autant que d’approcher la vie dans ce type de forteresses aux XIe, XIIe siècles.
Comme nous le disions déjà dans un premier article de présentation sur ce projet de motte castrale, ceux qui sont familiers de ce genre de châteaux de bois et de terre noteront que notre butte est d’une hauteur assez exceptionnelle. Elle dépasse, en effet largement, les trente mètres d’élévation, ce qui la rend, de fait, bien plus haute que la plupart de ses contemporaines qui, elles, plafonnent bien plus souvent à des hauteurs maximales de 15 à 20 mètres. Il existe, bien sûr, des exemples de mottes castrales artificielles frappées de gigantisme notamment au niveau du diamètre général d’élévation en pied de butte mais peu d’entre elles atteignent de telles hauteurs que celle de nos captures et de notre monde 3D, en étant artificielles.
Si une telle motte castrale avait existé, elle aurait été assurément juchée sur une butte semi artificielle, voir naturelle comme on a retrouvé certaines, depuis, grâce à l’archéologie ou encore à la photographie aérienne.
A l’image de sa hauteur, le diamètre du plateau de notre motte est aussi particulièrement grand. Bien qu’elles semblent avoir obéi à des standards de construction relativement hétérogènes, les mottes castrales du moyen-âge central présentent bien plus fréquemment des plateaux qui avoisinent les dix à quinze mètres de diamètre et celle-ci les supère largement. Même si notre forteresse imaginaire n’est pas encore de pierre, au vue de sa taille générale – motte et installations défensives et humaines comprises – autant que des moyens déployés nous sommes forcément, ici, en présence d’un seigneur de prestige et nanti. Pour faire bonne mesure nous lui avons d’ailleurs ménager une tour maîtresse (donjon) qui offre tout le confort auquel un tel seigneur aurait pu rêver dans le courant du XIIe siècle et dans ce moyen-âge, devenu féodal.
Vous pouvez, bien entendu, utiliser ces images, comme fonds d’écran gratuits si le coeur vous en dit.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Castlewood, motte féodale et forteresse du Xe siècle
l y a quelques temps, nous avions présenté ici un premier article à propos des mottes castrales, ces fortifications qui marquent l’entrée du moyen-âge dans l’ère de la féodalité et des châteaux. Nous vous avions alors proposé une vidéo accélérée de la construction de Castlewood, forteresse fictionnelle et motte féodale du Xe siècle. Cette fois-ci, nous vous proposons une visite plus détaillée et plus explicite de cette carte; vous y trouverez une dimension tout à la fois historique et ludique puisque la motte castrale de Castlewood (réalisée à l’aide du moteur du jeu « Medieval Engineers »), se destine aussi à des joueurs potentiels.
Un peu d’Histoire : l’entrée dans l’ère des châteaux forts
Après la dislocation de l’empire de Charlemagne, les invasions de byzantins et de barbares viennent, en effet, en horde, piller les terres du grand royaume de France au pouvoir alors divisé, et la multiplication autant que la fréquence de ces attaques, trouvent l’armée carolingienne impuissante à leur faire face. On encourage alors les barons et autres seigneurs à assurer eux-même et autant que faire se peut, la protection de leur territoire et dans la mesure du possible, la protection de leur gens. Ce phénomène verra alors la mise en place d’une nouvelle forme d’organisation sociale, économique et politique des territoires autour de la personne du seigneur, et marquera aussi l’entrée dans une nouvelle ère de l’architecture médiévale défensive. (photo ci-contre, Statue équestre de Charlemagne, Bronze, IXe siècle, Louvre, PARIS)
Cette période durera plus de cinq siècles pour aller des forteresses et des mottes féodales principalement faites de bois jusqu’aux châteaux forts de pierre nantis des systèmes de défense les plus élaborés; au fil du temps, les bâtisseurs de châteaux et l’architecture militaire redoubleront, en effet, d’ingénuité pour contrecarrer les envahisseurs potentiels, fussent-ils des barbares venus de loin ou même simplement d’ambitieux seigneurs voisins.
Architecture et éléments des mottes castrales et féodales
On commencera donc autour du IXe, Xe siècle à établir des mottes castrales. Elles auront des visées prioritaires de défense du territoire et de survie sur des terres troublées régulièrement par envahisseurs ou pillards, mais où sévissent aussi les tensions entre seigneuries voisines, en l’absence d’un pouvoir centralisé fort et reconnu de tous.
Pour assurer des défenses efficaces, on creuse alors des fossés sur le périmètre de la motte. Ils peuvent être secs ou emplis d’eau, quand on à la chance d’avoir une rivière ou un fleuve non loin. On cherche aussi les hauteurs, quand on peut les trouver, pour en avoir les avantages défensifs et l’on borde le pourtour des fossés, surélevé par les remblais de terre venus de l’escavation, de hautes palissades de bois.
Dans ces mottes féodales, la division sociale de l’espace et sa codification préfigureront déjà celles que l’on retrouvera dans la plupart des forteresses et châteaux qui y succéderont, Il y a, en effet, derrière les premières grandes portes, ce premier grand espace auquel on accède, la « basse-cour », où se tient une partie du petit peuple de manière permanente et en fonction des places disponibles. Les autres qui n’ont pas la chance d’y être établis et qui vivent à l’extérieur des remparts pourront toujours s’y réfugier en cas d’attaque. On trouve aussi dans cette basse cour, à la mesure de sa taille, les métiers nécessaires à l’autonomie de la forteresse (forgerons, charpentier, serfs ou vilains, …), mais encore la religion avec chapelle ou église dans cette France devenue depuis longtemps chrétienne. Et comme c’est bien connu, l’eau c’est la vie et qu’il est nécessaire d’en avoir pour faire face à tout siège, il y a aura toujours un puits, à l’intérieur de l’enceinte de la motte castrale.
Dans cette motte castrale, sur une butte elle-même fréquemment surélevée, qui préfigurera ce qui deviendra, plus tard, la haute cour des châteaux forts, on trouvera le seigneur et ses proches, qu’ils se tiennent comme souvent au Xe siècle dans un donjon de bois ou, plus tard et à partir du XIe, dans un donjon de pierre qui évoluera encore vers un logis seigneurial plus élaboré dans les châteaux plus récents.
Défense des mottes castrales & pierre contre bois
Depuis les premières mottes castrales du neuvième siècle, jusqu’aux château-forts les plus élaborés des treizième, quatorzième ou même quinzième siècles, l’évolution de l’architecture médiévale défensive et des châteaux est indissociable de l’évolution des armes qui les assiègent.
Dans les premiers siècles des mottes féodales, on fait, certes, souvent face à des hordes de barbares à cheval ou à pied, mais les catapultes sont déjà là depuis plusieurs siècles puisqu’on date leur invention de -399 avant Jésus-Christ. Quand elles sont aux mains des assaillants, ces armes de siège font donc principalement face à des forteresses de bois; c’est le sujet que nous abordons dans cette vidéo, à travers la reconstitution de cette grande motte féodale fictionnelle.
Réalisme de Castlewood vs les mottes castrales « usuelles » retrouvées par l’archéologie
La forteresse de Castlewood est particulièrement grande et particulièrement nantie en terme de systèmes défensifs. Si une telle « motte » avait existé, elle préfigurerait ce que pourrait être le noyau d’une ville défensive, sans doute plus qu’un simple château-fort. Par ailleurs, pour ménager une grande visibilité et éviter les angles morts, les mottes castrales sont bien plus souvent installées sur des périmètres circulaires que sur des périmètres rectangulaires tel que l’est Castlewood. Il y a toujours des exceptions en Histoire et en architecture et c’est dans ce champ de possibles que se situe donc cette motte castrale. De la même façon, ses catapultes défensives frisent le luxe ostentatoire, autant que le nombre de ces tours qui égalent et même supèrent en nombre celles que l’on retrouvera dans l’architecture philippienne une fois que Philippe Auguste l’aura formalisée, au début du XIIe siècle (voir, à ce propos, notre vidéo sur le château de Guedelon).
Au fond, cette forteresse féodale de Castlewood s’inscrit dans une « modernité », doublé d’un « luxe » défensif qui ne reflète sans doute pas les caractéristiques que présente la plupart des mottes féodales de l’époque, en tout cas celles que l’archéologie et l’Histoire nous ont pour l’instant restitué. Il faut bien se rendre compte aussi que les moyens alloués à la défense, au moment de l’émergence de ce phénomène « d’enchâtellement » des territoires, dépendront alors grandement du nombre de gens disponibles pour les fabriquer et des ressources présentes sur site. N’oublions pas que le succès rencontré par les mottes castrales à travers toute l’Europe, dans cette partie du moyen-âge, s’explique aussi par le peu de moyens nécessaires pour les construire et la rapidité relative de leur construction. D’une manière générale, il ne semble pas que l’on s’engage alors dans des chantiers de longue haleine et il y a, semble-t’il, dans cette période du IXe Xe siècle comme une urgence à se protéger. Si les mottes castrales évoluent et s’étoffent certainement avec le temps, le noyau doit donc être, dans la plupart des cas, créé rapidement, sans compter le fait que les ressources présentes tant en moyen humain que matériel sur site, doivent permettre de renforcer ou réparer les fortifications entre les attaques.
Dans ce sens, la motte castrale fictionnelle de Castlewood n’a d’autres prétentions que de nous fournir un support au débat pour approcher cette période, plus que d’en être le témoin réaliste. Même si nous restons dans le champ de possibles, si une telle forteresse avait existé, elle serait sans doute plus l’exception que la règle et, encore une fois, se présenteraient sans doute plus comme l’ancêtre d’une ville fortifiée que d’un « simple » château-fort.
Mauguio ; la plus grande motte castrale artificielle découverte en Europe à ce jour.
A titre de comparaison, l’une des plus grandes mottes castrales d’Europe reconnue se situe dans le sud de la France, à Mauguio, et voici à droite une illustration de cette dernière. Erigée autour de l’an 960, elle trône encore au coeur de la ville dont elle semble être le coeur originel.
Bonus : Castlewood par Medieval Engineers et Keen Software
Je dois avouer que nous avons été assez content de voir que cette création de Castlewood a été saluée par la société productrice du jeu vidéo Medieval Engineers qui lui a même dédié quelques minutes au début d’une de leurs vidéos, il y a quelques temps de cela. Nous avons le plaisir de vous la présenter ici.
En vous souhaitant une très belle journée!
Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge et du monde médiéval sous toutes ses formes, jusque dans les plus imaginaires.
Bienvenue à Castlewood, motte féodale, forteresse du Xe siècle. Sujet : construction de châteaux, édifices ou engins de siège du moyen-âge, motte castrale du Xe siècle. Epoque : haut moyen-âge pour cette vidéo. Jeu video : medieval engineers Modes proposés : créatif (sandbox), survie, multiplayer. Editeur : keen software, Sortie en 2015 Vidéo : châteaux, forteresses médiévales, chaîne youtube sur le moyen-âge,
Time lapse, tutoriel sur la construction de la motte feodale
ous partageons, aujourd’hui, une petite vidéo que nous avons réalisée dans le cadre de la découverte du jeu vidéo « medieval engineers ». Elle nous a permis à la fois d’approcher les possibilités du jeu, notamment sur la partie construction bois, (colombages, fortifications, tours et mécaniques liées à ce matériau), tout en cherchant à recréer une motte castrale du dixième siècle de bonne taille.
Nous aurons l’occasion de publier une vidéo plus complète sur cette motte castrale dans le futur mais pour l’instant, nous vous proposons déjà ce « time lapse » qui permet de voir en 30 minutes l’ensemble du travail de construction effectué, (qui, au passage, a pris en réalité plus de 60 heures).
Mottes castrales et féodales et naissance de la féodalité
u point de vue historique, au dixième siècle, l’empire carolingien est disloqué et divisé, la descendance de Charlemagne n’étant, en effet, pas parvenue à s’entendre pour en maintenir la cohésion. A cette même période, des invasions vikings et byzantines font des expéditions et des raids de pillage réguliers sur le territoire de l’empire et l’armée carolingienne ne peut plus y faire face. Dans ce contexte, les barons et seigneurs sont encouragés à construire sur leur domaine des fortifications pour protéger leur territoire et notamment pour résister à ces vagues d’envahisseurs.
De là, naîtra une période d’enchâtellement qui durera plus de quatre siècles pour passer des châteaux et forteresses de bois au châteaux de pierre et faire évoluer l’architecture médié-vale, autant que l’art de la guerre et de la défense du territoire, de manière unique et irrévocable. Au niveau social, ce phénomène donnera également naissance aux structures de la féodalité médiévale et à l’organisation hiérarchique, économique, militaire et sociale des territoires autour de la personne du seigneur. (photo ci-contre, reconstitution d’une motte féodale du Xe siècle, Institut écologie et environnement CNRS )
e simple article ne peut, bien sûr pas épuiser ce sujet passionnant que recouvrent les mottes castrales, l’enchâtellement et la naissance de la féodalité, et il n’y prétend d’ailleurs pas. Nous reviendrons sur tout cela en présentant de manière un peu plus détaillée, cette forteresse du Xe siècle que nous avons baptisée « Castlewood ». Pour l’instant, profitons simplement de cette vidéo pour approcher un peu mieux le potentiel et les possibilités offertes par le jeu médiéval engineers tout en découvrant une grande motte castrale; de quoi, nous l’espérons, assouvir la curiosité des passionnés du monde médiéval tout en donnant du grain à moudre aux joueurs.
Inventaire défensif et architectural du domaine
otre motte castrale comprend un pont dormant, de larges fortifications équipées de tours d’angles, une barbacane doublement fortifiée.
Dans la basse cour, on retrouve une église de bois, des fermes, maisons et granges avec leur enclos ainsi qu’une incontournable taverne. Au niveau supérieur de la butte, on trouve le logis du seigneur, qui se trouve être une luxueuse demeure de bois à colombages. On trouve également, à ce même niveau de la haute cour, les écuries du seigneur et à nouveau pour protéger cette zone une barbacane fortement renforcée, avec même à son sommet, un piège de pierre. Une nouvelle palissade de bois a été également installée pour barricader l’endroit, équipé lui-même de force tours sur son périmètre .
On est là quand même dans un luxe total bien loin de la motte castrale typique avec son simple donjon dans la haute cour et sa double palissade circulaire dans laquelle on rentre à peine quelques fermes. Ici, le seigneur est puissant et les invasions ont relativement épargné ce domaine pour permettre aux habitants d’avoir le temps de le protéger avec de si grandes défenses. Le grand fossé qui borde notre forteresse est à l’image du reste, de taille imposante. Pas de douves emplies d’eau ici et pas de cours de rivière ou détournée, le fossé reste sec. Côte défense active, nous nous sommes encore fendus de quelques catapultes, ce qui frise le luxe ostentatoire. Avec les tours que nous avons ici et quelques bons archers, nos défenses passives auraient sans doute suffi à mettre au pli une horde de barbares envahisseurs mal éduqués, mais au diable l’avarice!
A noter que pour ce petit exercice médiéval, nous avons réalisé l’en-semble des constructions totalement sur terre battue et sans aucune fondation. Si les fermes et les masures semblent souvent construi-tes ainsi à cette période, il faut vraiment se garder de généraliser. De tout temps, les hommes ont eu la sagesse de s’adapter à leur environnement et d’utiliser les matériaux qui se trouvaient à leur portée pour construire leurs habitations. On ne voit donc pas pourquoi dans un environnement où la pierre abonde, ils ne l’auraient pas utilisée. Penser autrement irait encore avec cette idée qu’on s’était faite un peu vite d’un moyen-âge où tout l’héritage du passé aurait été perdu et où finalement on n’aurait tout oublié, ne sachant plus rien, ni de la médecine des plantes, ni de l’architecture, ni finalement, de rien. Si cela paraît encore réaliste à certains, levez la main, s’il vous plait. Voilà merci, bon sortez maintenant! Non mais je plaisante vous pouvez rester. Bon mais bref, vous l’aurez compris le fait d’avoir fait dans cette forteresse absolument toutes les constructions sur terre battue relève plus de l’exercice de style que du réalisme historique.
Sur ce, une très belle journée et aussi de bonnes ripailles pour ce réveillon de fin d’année! joyeuses fêtes à tous!
Sujet : Projet, écriture, série humoristique médiévale, humour médiéval
Période : Moyen-âge central Média : vidéo, univers 3D fictionnel, moteur de Medieval Engineers
La Forteresse médiévale de Roqueblanche
a ville-forteresse de Roqueblanche est totalement fictionnelle et a été créée, de toutes pièces, à l’occasion d’un projet d’écriture. Ce projet consiste à réaliser une série humoristique ayant pour cadre le moyen-âge et qui se déroule dans une ville fortifiée, au début du XIIIe siècle.
Trente épisodes audio de cette série ont déjà été écrits et déposés à la société des auteurs, ayant pour cadre cet univers. On y retrouve de nombreux personnages et on peut y suivre, au fil du temps, la vie de cette forteresse et de ses habitants.
Un des lieux pivots de la série est une petite taverne brasserie de la ville, tenue par Adrien un personnage haut en couleurs. C’est un homme célibataire qui vit avec sa fille de vingt printemps, qui commence à lui causer de plus en plus de souci. On lui doit notamment la phrase suivante restée célèbre dans les annales de Roqueblanche pour sa nature hautement philosophique :
« Attention tout l’monde écoute, tout l’monde tend bien l’oreille parce que j’vais l’dire qu’une fois! J’vous préviens, le prochain qui dit qu’ma bière elle sent la pisse, j’le sors d’ici à coup de chausses dans les roustons! » Adrien, Tavernier, Roqueblanche
Bref, vous l’aurez compris, les premiers épisodes se présentent comme une galerie de portraits. Il y a bien sûr le seigneur, incorrigible fêtard et ses gens, mais il y a surtout les gens de la rue, ceux de l’ordinaire, le peuple, finalement, avec ses travers, son humour, sa tendresse, ses petites méchancetés, et toutes ces contradictions qui font de l’être humain ce qu’il est finalement.
Vidéo : présentation courte de la forteresse en Musique et en ambiance médiévale
Le lieu : les terres du Dauphiné
ien qu’elle soit fictionnelle, la forteresse se situe en terre dauphinoise, à la frontière de la Drôme des collines et de la Drôme provençale. Comme la zone est semi-montagneuse, elle pourrait se situer proche du Diois (Die, Dieulefit, ce genre d’endroit) même si encore une fois elle est totalement imaginaire.
Pourquoi ce lieu? Tout d’abord parce que c’est ma terre de naissance et que j’y suis attaché, à ses accents autant qu’à la simplicité salutaire de ses gens, et ensuite aussi parce que c’est là d’où je viens. oui, pas faux, ça sonne exactement pareil et ça fait un peu répétition mais j’avais envie d’insister.
L’époque : le moyen-âge central
‘histoire de Roqueblanche se situe en plein coeur du moyen-âge et au début du XIIIe siècle. Pourquoi? Parce que c’est un siècle que j’affectionne particulièrement et qu’ayant déjà écrit deux romans qui se passent pendant cette période médiévale, j’ai l’impression de commencer à bien la connaître. Je me situe avant les grandes épidémies de peste qui ravageront l’Europe, dans un temps ou l’on chante encore l’amour courtois et où l’on croit encore à la noble chevalerie, même si les habitants de Roqueblanche ne sont visiblement pas tous d’accord sur la question de glorifier les hommes en armure. Pour être plus précis, l’histoire se situe plutôt à partir de 1230, entre la sixième et la septième croisade.
Au fond, ce qui m’intéresse justement, c’est qu’il ne se passe rien de notable et d’ainsi pouvoir bénéficier d’une relative tranquillité et prospérité, favorable à une certaine « indolence ». Faire une série humoristique sur la peste, allez savoir pourquoi, je le sentais moyen. J’étais aussi assez attaché à l’idée de faire quelque chose de réaliste, en restant au niveau des gens, de leurs préoccupations quotidiennes et du comique qui peut ressortir des situations et des dialogues. Je voulais aussi éviter la fresque historique, hyper réaliste et documentée, non que je n’aime pas le genre, mais ce n’était simplement pas l’idée. Par ailleurs, d’autres savent le faire bien mieux que moi. Je lui préfère toujours la fiction.
La finalité du projet
êvons un peu. Dans l’idéal, la série Roqueblanche pourrait trouver sa place dans un format court et quotidien télévisuel. Dans le concret, elle a pris pour l’instant la forme de trente épisodes sonores et audio qui font en moyenne cinq minutes trente chacun. Je suis aussi en train d’explorer le moyen de la réaliser en animation de type 2D ou dessins animés, on va dire. C’est assez long à produire. Il faut créer les personnages, les décors, réaliser le montage vidéo image par image, etc… Non, rassurez-vous, je n’ai l’outrecuidance ou l’ambition de prétendre devenir Pixar à moi tout seul, mais j’espère, de cette façon au moins, partager de manière plus concrète cet univers et ces personnages, en espérant vous divertir.
En attendant d’en avoir plus à vous mettre sous la dent, je vous partage déjà dans cet article les vidéos sur les décors et ce petit monde avec un tour plus détaillé du propriétaire dans la vidéo ci-dessous. Pour le reste, promis, dès que j’ai quelque chose de prêt, je vous ferais passer une petite vidéo.
Vidéo 2 : présentation détaillée de la ville forteresse et grand tour du propriétaire
Qu’est-ce qu’on y trouve?
Comme Roqueblanche est plus une ville fortifiée qu’un simple château-fort, on y trouve représentée toute la société médiévale avec ses métiers, ses marchands, ses bâtiments, son seigneur, etc.
Les défenses de la ville et les murailles
Côté fortification, la forteresse a ses hauts murs, ses tours de garde, sa porterie, son pont-levis, sa large enceinte fortifiée avec ses créneaux, ses courtines et son long chemin de ronde. Elle a aussi ses douves sèches, son immense palais seigneurial, pour ne pas dire ostentatoire avec ses jardins et sa chapelle.
LA BASSE COUR
Échoppes, tavernes et restaurants
Côté bâtiments, on y trouve des logements pour les marchands, en général situés au dessus de leurs échoppes : boulangerie et four à pain, taverne et restaurant divers, marchand d’accessoires, de tissus, de meubles de bois, etc. On trouve également des halles de marché d’époque, ces grands bâtiments sans mur à la charpente merveilleuse qui commencent à fleurir un peu partout à partir du XIIe siècle dans les centres de village ou dans les bastides, et qui pour certain en deviennent le coeur aux côtés de l’église.
L’église
Cette dernière est bien sûr présente et a sa place centrale dans la basse cour de la ville, dans ce moyen-âge profondément imprégné de religion et de chrétienté. Entre la basse cour et la haute cour et son palais , il y a également un certain nombre de logements qui peuvent être destinée à héberger les notables, les administratifs, le pouvoir judiciaire et même les bourgeois qui existent forcément dans une ville de cette taille. Il y a encore des écuries bien sûr pour les chevaux des gens de passage.
Tribunal, cachots, potence et justice
Toujours au vue de la taille de cette ville forteresse, nous trouvons encore à Roqueblanche, un bâtiment dédié qui fait à la fois office de tribunal et de prison et dans lequel le bourreau en sous-sol déploie des trésors d’ingéniosité psychopathe pour faire dire à tous ceux qui passent entre ses mains ce qu’il a envie d’entendre. Dans ce même bâtiment, on a aussi prévu aux étages supérieurs l’hébergement d’une force armée totalement dédiée à la sécurité même de la ville, soit finalement un ancêtre des forces de polices, plutôt d’ailleurs des forces de gendarmerie pour être plus exacte puisqu’elles restent à composante militaire. Le royaume est donc en paix mais faut pas exagérer non plus.
Académie militaire : « Si vis pacem, para bellum »
Comme disait un romain que je n’ai pas vraiment connu personnellement et qui serait décédé depuis, d’après ce que j’ai compris, « si tu veux la paix, prépare la guerre ». On trouve donc entre la basse-cour et la haute cour de Roqueblanche, une académie militaire aménagée dans le premier château historique de la ville. Un deuxième palais a, en effet, été construit plus récemment à un niveau encore au dessus pour répondre aux exigences de luxe, de faste et des festins de la famille du seigneur.
Les métiers
Côté métiers, il y a aussi bien sûr, la forge et ses métiers (maréchal ferrant, forges d’outils, d’armes et d’armures), un tailleur de pierre, un boulanger, un atelier de poterie et céramique, un herboriste ou apothicaire, etc.
LA HAUTE COUR ET LE PALAIS SEIGNEURIAL
Elle contient principalement le château du seigneur qui est en réalité un véritable palais seigneurial avec sa grande salle pour festoyer, sa cave immense dans lequel le maître des lieux semble passer plus de temps qu’il ne devrait aux dires de certains au moins et encore de nombreuses pièces pour loger famille, familiers ou nobles de passage. Il y a aussi largement assez de place pour une petite armée de serviteurs et pour une large garnison rapprochée. On trouve également des jardins, une chapelle, un jeu de paume et tout un tas d’autres choses mais je ne veux pas tout dévoiler ici.
HORS LES MURS
Vilains, serfs, et zone périurbaine
A la faveur de la paix qui règne dans l’endroit et du grand développement de la ville, à défaut de pousser les murs d’enceinte, on retrouve en dehors de murs de la ville, une zone agricole bien sûr avec son moulin, son four banal, et ses fermes mais aussi un développement de type péri-urbain avec une grande zone d’accueil et d’hébergement pour tous les visiteurs extérieurs, mais aussi des premiers bâtiments d’habitation nichés à l’ombre des remparts, dont certains contiennent également des échoppes.
Champ de tournoi
Lieu Incontournable des grandes fêtes de printemps où les chevaliers les plus téméraires viennent partager leur temps entre camping sauvage et coups de lance dans les gencives ou le poitrail, Roqueblanche se devait d’avoir son champ de tournoi, et comme le dit le seigneur des lieux :
« On ne peut pas non plus passer son temps qu’à boire ou à dormir, de temps en temps, il faut bien se marrer un peu. »
Bref, voilà pour la présentation générale des lieux et du projet. D’autres informations et des choses plus concrètes suivront au fur et à mesure de nos avancées sur la réalisation!