Sujet : fêtes médiévales, festivités, animations, compagnies médiévales, agenda, légende du Volo Biòu, Lieu : Saint-Ambroix, Gard, Occitanie Evénement: Les 32e Fêtes Médiévales du Volo Biòu Dates : du 13 au 14 juillet 2018
Bonjour à tous,
omme chaque été, à la mi-juillet, et pour la 32e année consécutive, les grandes fêtes médiévales et votives du Volo Biòu sont de retour à Saint-Ambroix, dans le département du Gard.
Au programme des fêtes du Volo Biòu 2018
Dès le vendredi matin et jusqu’au samedi, tard dans la nuit, on célébrera donc, ce week end, à Saint- Ambroix, la légende locale de ce boeuf ailé qui permit, jadis, au village, de sauver in extremis le produit de ses vignes (voir article).
Comme à l’habitude, ces célébrations s’enrichiront de force animations & divertissements inspirés du Moyen-âge : parades costumées, musiciens, comédiens, saltimbanques, feront revivre les rues du village aux sonorités et aux couleurs médiévales. Des camps à la découverte de la vie, de l’artisanat et des techniques de combats d’antan seront aussi installés, et on pourra également, comme chaque année, flâner entre les échoppes du marché artisanal d’époque.
Temps forts de l’événement, les deux nocturnes du vendredi et du samedi, proposeront encore de festoyer autour d’un grand banquet, suivi de concerts et de spectacles de feu. Légende oblige, l’événement de clôture le samedi, en milieu de soirée, verra s’envoler le fameux « Volo Biòu », recrée pour l’occasion.
Compagnies médiévales et troupes d’artistes
Pour cette édition 2018, on pourra croiser sur place des troupes venues des quatre coins de France et même d’Allemagne et du Portugal.
La Cie Les Pies – La Caravane des Couleurs – Sons da Suévia – Cradem Aventure – Parade Masquée Fêtes Païennes – Les Chimères- Les Baladins de Méliador – Guillemette – Mes Chiens artistes – Le Royaume des Enfants – Campements de vie – Archerie – Ferme Géante
Sujet : ballade, légendes nordiques, musique folk médiéval, ancienne, troll, chevalier, médiéval fantaisie, légendes celtiques. Période : médiéval fantastique (?) Groupe : Garmarna Titre : Herr Mannelig ou Bergtrollets frieri Album : Guds spelemän (1996)
Bonjour à tous,
i vos racines normandes vous grattouillent ou si le celte en vous brûle de se frotter à de vieilles légendes et rêve encore de dragons et de trolls, nous avons trouvé, aujourd’hui, exactement ce qu’il vous faut. Nous vous proposons, en effet, une vieille légende du nord de l’Europe, en forme de ballade musicale et folklorique.
La demande en mariage d’une troll des montagnes à un chevalier
Garmarna, les interprètes du jour.
e groupe GARMARNA est d’origine suédoise. Formé dans les années 93, il est bien plus spécialisé dans le rock que la dans les musiques anciennes. A l’occasion de leur second album, en 1996, ils décidèrent pourtant de faire une incursion dans le genre folk de l’Europe du nord et de la Suède, en y consacrant un album complet ayant pour titre, Guds spelemän: les violons de Dieu ou les violoneux divins.
La chanson que nous vous proposons aujourd’hui est la première de l’album. C’est une belle ballade de style médiévale qui nous entraîne dans l’univers fantastique des légendes et des terres du nord. Elle est connue sous plusieurs titres Bergtrollets frieri (la proposition (en mariage) de la Troll des montagnes) ou Herr Mannelig(Messire Mannelig et quelquefois même Mannerlig). Comme le titre est devenu populaire au delà de l’Europe du nord dans les milieux néo-folk ou dans le registre du folk-médiéval, elle est loin d’en être à sa première reprise. Vous en trouverez donc des versions suédoises, mais aussi d’autres en allemand, en italien, ainsi qu’en Polonais ou même en biélorusse.
L’histoire de la chanson
lle conte les déboires d’une femme troll des montagnes qui, pensant ainsi devenir humaine, essaya de persuader un preux et jeune chevalier de l’épouser. La chanson rapporte leur dialogue et sa tentative et ses mensonges pour le convaincre.
Malgré tous ses arguments, l’homme de guerre ne se laissera pas tenter et ne l’épousera pas car, dira-t-il, elle est fille de troll de montagnes et du Diable et n’est pas chrétienne. La pauvre « trollette » ne se délivrera donc pas de sa malédiction au sortir de la chanson.
Datation?
Concernant la datation, on trouve, ici ou là, affirmé que c’est une des plus anciennes chansons suédoises. De notre côté, nous n’avons trouvé, pour l’instant, aucun élément fiable permettant de l’affirmer. La seule certitude c’est qu’on la retrouve imprimée et mentionnée, avec sa partition, dans un vieil ouvrage suédois du milieu du XIXe siècle et de l’année 1877 (visuel ci-dessus pour la partition). Ce livre, qui ne nous dit rien de précis sur les origines ou sur l’auteur de la chanson, regroupe des chansons folkloriques de Sudermanie (Södermanland), un antique province de Suède, situé au Sud de Stockholm. La ballade Herr Mannelig est la première à être citée dans l’ouvrage et elle est sans doute originaire de la même région, puisque ses paroles mentionnent deux lieux qui s’y trouvent: Tillo et Terno.
Pour le reste, nous savons aussi qu’elle est écrite en vieux suédois et comme beaucoup de chansons réputées médiévales, il est possible qu’elle soit antérieure au XIXe siècle, mais pas au point d’avoir ses origines avant le XVe siècle. Est-elle du XVIe, du XVIIe siècle? encore une fois et pour le moment en tout cas, il demeure difficile d’en être certain.
Adaptation française des paroles.
Nous vous en proposons ici une adaptation libre en français. Si vous êtes « suèdophone », la version en langue originale vient après.
Un matin, à l’aube, avant que le soleil ne luise Et que les oiseaux se mettent à chanter La troll des montagnes s’offrit au juste chevalier Et lui conta de fausses paroles
Messire Mannelig, Messire Mannelig, m’épouserez-vous? Pour tout ce que je vous offrirai sans compter Répondez seulement oui ou non Dites moi si vous voulez ou pas
A vous, je donnerai douze chevaux véloces Ils se tiennent dans le bosquet rose Ils n’ont jamais été sellés Et leur bouche n’a connu de bride
A vous, je donnerai douze moulins Qui sont entre Tillo et Terno Les meules sont de l’or le plus rouge Et leurs roues couvertes d’argent
A vous, je donnerai une épée dorée Qui brille de quinze anneaux d’or Pour que vous soyez fort au combat Et gagnez toutes vos batailles
A vous, je donnerai une tunique Des meilleures et des plus brillantes Non cousue de fil à l’aiguille Mais crocheté de pure soie blanche
(il répond)
Des cadeaux comme ceux-là, je prendrai volontiers Si tu étais une femme chrétienne. Mais je sais que tu es fille de troll des montagnes Des mauvais esprits et du diable
La troll des montagnes est sortie par la porte En gémissant et en criant: Si j’avais pu avoir pour moi ce jeune chevalier juste et bon, Mes tourments aurait pris fin.
Messire Mannelig, Messire Mannelig, m’épouserez-vous? Pour tout ce que je vous offrirai sans compter Répondez seulement oui ou non Dites moi si vous voulez ou pas
Version originale suédoise
Bittida en morgon innan solen upprann Innan foglarna började sjunga Bergatrollet friade till fager ungersven Hon hade en falskeliger tunga
Herr Mannelig herr Mannelig trolofven i mig För det jag bjuder så gerna I kunnen väl svara endast ja eller nej Om i viljen eller ej
Eder vill jag gifva de gångare tolf Som gå uti rosendelunde Aldrig har det varit någon sadel uppå dem Ej heller betsel uti munnen
Eder vill jag gifva de qvarnarna tolf Som stå mellan Tillö och Ternö Stenarna de äro af rödaste gull Och hjulen silfverbeslagna
Eder vill jag gifva ett förgyllande svärd Som klingar utaf femton guldringar Och strida huru I strida vill Stridsplatsen skolen i väl vinna
Eder vill jag gifva en skjorta så ny Den bästa I lysten att slita Inte är hon sömnad av nål eller trå Men virkat av silket det hvita
Sådana gåfvor jag toge väl emot Om du vore en kristelig qvinna Men nu så är du det värsta bergatroll Af Neckens och djävulens stämma
Bergatrollet ut på dörren sprang Hon rister och jämrar sig svåra Hade jag fått den fager ungersven Så hade jag mistat min plåga
Herr Mannelig herr Mannelig trolofven i mig För det jag bjuder så gerna I kunnen väl svara endast ja eller nej Om i viljen eller ej
En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
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Sujet : musique ancienne, folk, chanson traditionnelle anglaise, version musicale Période : XVIe, début de la renaissance, toute fin du moyen-âge Titre : Lady Greensleeves, Greensleeves to a Ground, Greensleeves Groupe : Hespèrion XXI, Jordi Savall, Album : Ostinato (2001) AliaVox
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous vous proposons un peu de la grâce absolue de Jordi Savall et de sa formation Hespèrion XXI, au service d’une chanson anglaise mythique de la toute fin du moyen-âge et même du début de la renaissance, qui a pour titre Lady Greensleeves, mais que l’on retrouve encore souvent sous le simple titre de Greensleeves.
La superbe adaptation musicale de Lady Greensleeves par Jordi Savall
Pardonnez-nous si nous avons l’air d’insister avec Jordi Savallet sa formation Hespérion XXI, mais c’est qu’en dehors du grand travail de recherches historiques et d’interprétation effectué, en amont de chaque album, pour restituer des joyaux et des trésors de musique ancienne, le toucher et le son de du maître de musique catalan sont tellement uniques qu’il ne nous laisse d’autres choix. Au vu du nombre d’interprétations que l’on trouve de cette extrêmement populaire Lady GreenSleeves, nous aurons sans doute l’occasion d’en partager d’autres versions, mais pour l’instant place à Hespérion XXI!
Pour parler un peu de l’album Ostinato (Obstiné en Italien) dans lequel on peut retrouver cette version unique de Greensleeves, son titre contient tout entier son objet. A travers plus de 150 ans d’histoire de la musique ancienne et européenne, Hesperion XXI y explore, en effet, des morceaux choisis qui font appel à ce que l’on appelle la basse « obstinée » ou basse « contrainte ». Connu encore sous le nom d’Ostinato, ce procédé de composition consiste à répéter une mesure de 4 à 8 temps tout au long d’une pièce avec des variations et improvisations autour. Au XVIe siècle, il deviendra caractéristique de certaines danses italiennes telle que la romanesca ou la passamezzo.
Les paroles et la légende de Greensleeves
Même si cette pièce est au départ une chanson, elle a été reprise un nombre incalculable de fois, depuis des siècles, sous sa forme uniquement instrumentale. C’est d’ailleurs cette dernière forme que nous avons choisi aujourd’hui pour vous la présenter, mais nous en profitons tout de même pour aborder également les paroles qu’on lui connait et aussi les traduire.
Du point de vue de l’histoire, la chanson conte les déboires d’un amant rejeté par sa belle, une demoiselle du nom de « lady Greensleeves ». L’amour a visiblement été consommé entre les deux amants mais l’homme en est encore « captif » et ne se résout pas à la séparation. Il implore sa maîtresse de revenir l’aimer encore une fois, lui rappelant même toutes les attentions qu’il a eu pour elle, mais aussi tous les beaux cadeaux qu’il lui fit, du temps de leurs élans conjoints. Ceci pourrait paraître quelque peu indélicat, dit comme cela, quoiqu’en le traduisant dans sa version originale et complète, je me sois franchement demandé à plusieurs reprises si la longue liste qu’il fait de ses achats pour elle, qui pourrait presque paraître pathétique tant elle est détaillée, est faite sous l’effet du désespoir ou si le détail et la répétition ne cherchent pas finalement à ménager un effet humoristique. Par certains endroits, l’homme me fait un peu penser au Arnolphe de l’école des femmes de Molière, bien que rien dans le texte ne laisse supposer une telle différence d’âge entre lui et cette Lady Greensleeves. Une chose est sûre, même si sa complainte reste finalement très matérialiste et peu « relationnelle », à sa façon, le pauvre bougre n’a ménagé ni sa peine, ni ses deniers pour se faire aimer de la belle. (ci-dessus peinture de Alessandro Allori, peintre italien de la renaissance, contemporain de la chanson, XVIe siècle)
Au vue des détails qu’il donne, il apparaît d’ailleurs comme un homme relativement riche et puissant puisque, entre autre bijoux et habits précieux, il avait même mis au service de la demoiselle des « hommes tous vêtus de vert » pour s’assurer qu’elle ne manque de rien; il parle aussi de ses terres. On n’est donc pas du tout face à un trouvère désargenté de type Rutebeuf ou Villon. Quoiqu’il en soit, malgré toutes ses belles attentions, il semble bien que la rupture ait été consommée; la demoiselle a fermé sa porte et l’amant transi n’a plus que sa plume, sa longue liste de reproches et sa chanson pour se consoler. Qui eut pu dire alors que cette dernière traverserait les siècles et connaîtrait la renommée incroyable qui fut la sienne durant plus de quatre cents ans et jusqu’à nos jours?
Sur le nom de la Demoiselle : GreenSleeves, que nous pourrions traduire littéralement par « Manches Vertes », même si cela sonne affreusement mal, ou par « Vertemanches » ce qui sonne légèrement mieux, on trouve quelques analyses à la ronde que je ne fais ici que mentionner sans avoir le moyen de les accréditer. L’une d’elle avance que la couleur verte était alors le symbole de la « légèreté » en amour, dans le sens d’amours « volages » ou même de l’amour naissant.
Dans la même veine et au vue de la tournure de l’ensemble du texte, certains auteurs anglais avancent même que cette jeune maîtresse aurait pu être une fille légère, voir même une prostituée. Cela est générale-ment étayé par le fait qu’à la fin du XVIIe siècle, en anglais archaïque, l’expression « green gown » désignait une robe devenue verte après que sa propriétaire se soit roulée dans l’herbe et, du même coup, une perte de la virginité « de manière illicite », entendez « hors mariage ». Comme à aucun moment, l’homme ne parle de prendre la belle en épousailles ou d’un quelconque désir d’officialiser cette relation, l’hypothèse s’est étendue sur le fait que la demoiselle pouvait être une maîtresse intéressée, voire une prostituée. En tout état de cause, rien de tout cela ne peut être vérifié et d’ailleurs si c’était le cas, ce serait aussi étrange que cocasse, puisque la chanson a connu, dans ses nombreuses variantes, une adaptation en chant de noël à partir de la fin du XVIIe siècle ( ci-dessus « le paysan et la prostituée », toile de Lucas Maler, dit Lucas Cranach l’Ancien, peintre allemand de ce même XVIe siècle).
Le roi Henri VIII d’Angleterre,
auteur-compositeur de Greensleeves?
Une « légende » raconte que Lady Greensleeves aurait été écrite autour de 1530 par Henri VIII d’Angleterre pour Anne Boleyn (portrait ci-contre) qui était alors sa maîtresse mais deviendrait bientôt, pour un temps, la reine consort d’Angleterre. Anne Boleyn aurait, à un moment donné, rejeté le roi, avant de changer d’avis et l’amant, autant que l’auteur de la chanson, serait donc, dans cette hypothèse, le roi lui-même. Si c’était bien le cas, la belle aurait été mal inspirée de changer d’avis et aurait mieux fait de tenir la position, puisqu’elle finira exécutée et décapitée pour adultère, inceste et haute trahison sur ordre personnel d’Henri VIII; autant de crimes dont l’Histoire semble l’avoir lavé depuis à quelques avis d’historiens prés. Elle est même devenue d’ailleurs une des figures martyres du protestantisme. Les historiens penchent entre un complot visant à éliminer la reine ou une claire volonté d’Henri VIIIde le faire parce que cette dernière ne lui donnait pas d’héritiers mâles.
Pour la petite histoire, il faut tout de même se souvenir que Anne Boleyn ne fut pas la seule de ses épouses que ce roi, à la vie maritale et sentimentale, riche en péripéties et en « rebondissements » dramatiques, fit exécuter, au point qu’on lui prête même d’avoir été le véritable personnage ayant inspiré le conte de Perrault Barbe Bleue, bien plus que Gilles de Retz.
Pour revenir à Greensleeves, et dans une autre version de l’histoire on allègue, en relation avec l’hypothèse soulevée plus haut que cette Lady Greensleeves aurait plutôt été une prostituée et non la future reine d’Angleterre. En réalité, aucun document ne permet d’étayer, historiquement, ni l’une ni l’autre de ces versions.
L’histoire de Greensleeves et les faits connus
On sait de source sûre que cette pièce, dont l’auteur et le compositeur sont demeurés anonymes à ce jour, est mentionnée, pour la première fois sous le règne dynastique de la maison Tudor, dans le registre de la compagnie des papetiers et éditeurs de presse de Londres ». En 1580, un dénommé Richard Jones l’a, en effet, faite enregistrer, en vue de sa publication. Dans les deux années qui suivront, on la retrouvera mentionnée sept fois dans ce même registre, sous des titres variés autour de « Lady Greensleeves » et sous le nom d’éditeurs ou d’imprimeurs divers. Même si cela ne permet toujours pas de dater sa composition, il est indéniable qu’elle est déjà alors « officiellement » devenue extrêmement populaire comme elle l’est restée d’ailleurs depuis. En 1602, Shakespeare y fera même allusion dans une de ses comédies: « Les Joyeuses Commères de Windsor » (The Merry Wives of Windsor).
C’est en 1584 que les paroles de Greensleeves apparaissent pour la première fois dans un document écrit traçable, quant à sa musique, on la retrouve dans divers livres datant de la même période: le premier étant celui connu sous le nom de « William Ballet Lute Book« date de 1590 et présente une partition pour luth de la chanson. Elle apparaîtra également en 1595 dans un manuscrit hollandais de Luth, le « Het Luitboek van Thysius », rédigé par un certain Adriaen Smout de Rotterdam et on la retrouvera, au fil du temps, dans de nombreux autres ouvrages.
Si l’on en connait pas l’auteur, le style et la composition laissent plutôt supposer que les origines de Greensleeves, ou au moins de son inspiration musicale, seraient sans doute plutôt à rechercher du côté du Passamezzo, danse de la renaissance Italienne dont nous parlions déjà plus haut, ou même de la Pavane espagnole, danse de cour lente de la même époque. Autre fait à relever concernant cette mélodie anglaise célèbre, et qui n’a pas trait à ses origines, mais plutôt à sa popularité, en tendant un peu d’oreille, vous aurez certainement noté que la célèbre chanson du grand Jacques Brel« Le port d’Amsterdam » s’en est aussi clairement inspirée.
Les paroles anglaises de Greensleeves
Il en existe de nombreuses variantes remaniées, rallongées, au besoin pour être converties, nous l’avons mentionné plus haut, en chant de noël mais Lady Greensleeves fut aussi adaptée au XVIIe siècle par ceux que l’on dénommait alors « les cavaliers » et qui étaient les troupes royales au service du roi Charles 1er, durant la guerre civile anglaise (1642–1651). On lui connait depuis des myriades de versions: jazz, folk, rock ou même variétés, de John Coltrane à Elvis Presley en passant par Léonard Cohen, Marianne Faithfull, Neil Young, Jethro Tull et même plus récemment Hélène Segara.
Les paroles anglaises que nous donnons ici proviennent de l’époque des Tudors. Nous les avons traduites et adaptées librement. Je précise que j’ai finalement consenti à traduire Greensleeves par Vertemanche en vous laissant libre d’utiliser le nom original, si vous le préférez. Mais, allons, assez parlé, en piste!
The Chorus / le Refrain
Greensleeues was all my ioy, Greensleeues was my delight: Greensleeues was my hart of gold, And who but Ladie Greensleeues.
Vertemanche était toute ma joie Vertemanche était tout mon plaisir Vertemanche était mon coeur d’or Et qui d’autre que demoiselle Vertemanche
The Verses / les paroles
Alas my loue, ye do me wrong, to cast me off discurteously: And I haue loued you so long Delighting in your companie.
Hélas, mon amour, mon amour, vous me faites du mal De me rejeter ainsi sans courtoisie Car je vous ai aimé bien et longtemps Prenant plaisir en votre compagnie
Chorus/Refrain
I haue been readie at your hand, to grant what euer you would craue. I haue both waged life and land, your loue and good will for to haue.
Je me suis tenu près de votre main Pour satisfaire tous vos désirs J’ai gagé mes terres et ma vie Pour gagner votre amour et votre bienveillance
Chorus/Refrain
I bought three kerchers to thy head, that were wrought fine and gallantly: I kept thee both boord and bed, Which cost my purse wel fauouredly,
Je t’ai acheté trois fichus De fine étoffe et galante Je t’ai gardé près de moi et dans mon lit Ce qui a bien vidé ma bourse
Chorus/Refrain
I bought thee peticotes of the best, the cloth so fine as might be: I gaue thee iewels for thy chest, and all this cost I spent on thee.
Je t’ai acheté trois jupons Du meilleur et plus fin tissu Et trois bijoux pour ton giron Et tous ces frais c’était pour toi
Chorus/Refrain
Thy smock of silk, both faire and white, with gold embrodered gorgeously: Thy peticote of Sendall right: and thus I bought thee gladly.
Ta chemise de soie, pure et blanche
Magnifiquement brodée d’or
Ton foulard de soie légère
Et tout ça acheté de bonne grâce
Chorus/Refrain
Thy girdle of gold so red, with pearles bedecked sumptuously: The like no other lasses had, and yet thou wouldst not loue me,
Ta ceinture d’or si rouge ornée de perles somptueuses Du genre qu’aucune fille n’avait Et pourtant, tu n’as pas voulu m’aimer.
Chorus/Refrain
Thy purse and eke thy gay guilt kniues, thy pincase gallant to the eie: No better wore the Burgesse wiues, and yet thou wouldst not loue me.
Ta bourse et tes jolis poignards Ta boîte à épingles si belle au regard De meilleur, n’avait femme bourgeoise Et avec tout ça, tu n’as pas voulu m’aimer.
Chorus/Refrain
Thy crimson stockings all of silk, with golde all wrought aboue the knee, Thy pumps as white as was the milk, and yet thou wouldst not loue me.
Tes bas pourpres, tous de soie Brodés d’or au dessus du genou Tes escarpins immaculés, aussi blancs qu’était le lait Et pourtant, tu n’as pas voulu m’aimer.
Chorus/Refrain
Thy gown was of the grossie green, thy sleeues of Satten hanging by: Which made thee be our haruest Queen, and yet thou wouldst not loue me.
Ta robe était du vert des prés tes manches de Satin tombantes, Qui faisait de toi notre reine des moissons Et avec tout ça, tu n’as pas voulu m’aimer.
Chorus/Refrain
Thy garters fringed with the golde, And siluer aglets hanging by, Which made thee blithe for to beholde, And yet thou wouldst not loue me.
Tes jarretières frangées d’or aux aiguillettes d’argent pendantes, Dont la vue t’avait tant ravi Et pourtant, tu n’as pas voulu m’aimer.
Chorus/Refrain
My gayest gelding I thee gaue, To ride where euer liked thee, No Ladie euer was so braue, And yet thou wouldst not loue me.
Mon vaillant hongre je t’ai donné Pour le mener où tu voudrais Nulle fille n’eut jamais ton audace Et avec tout ça, tu n’as pas voulu m’aimer.
Chorus/Refrain
My men were clothed all in green, And they did euer wait on thee: Al this was gallant to be seen, and yet thou wouldst not loue me.
Mes hommes tous vêtus de vert Toujours prévenants avec toi Quel beau tableau cela faisait Et pourtant, tu n’as pas voulu m’aimer.
Chorus/Refrain
They set thee vp, they took thee downe, they serued thee with humilitie, Thy foote might not once touch the ground, and yet thou wouldst not loue me.
Ils t’aidaient à le monter et t’en faisaient descendre Ils te servaient avec tant d’humilité, Pas une seule fois, je crois, tu n’eus à toucher le sol de ton pied Et avec tout ça, tu n’as pas voulu m’aimer.
Chorus/Refrain
For euerie morning when thou rose, I sent thee dainties orderly: To cheare thy stomack from all woes, and yet thou wouldst not loue me.
Et chaque matin quand tu t’éveillais Je te faisais porter de délicieux mets Pour prévenir ton estomac de tous maux Et pourtant, tu n’as pas voulu m’aimer.
Chorus/Refrain
Thou couldst desire no earthly thing. But stil thou hadst it readily: Thy musicke still to play and sing, And yet thou wouldst not loue me.
Tu ne pouvais désirer aucune chose terrestre Sans l’obtenir sur l’instant Tes musiciens toujours prêts à jouer et à chanter Et pourtant, tu n’as pas voulu m’aimer.
Chorus/Refrain
And who did pay for all this geare, that thou didst spend when pleased thee? Euen I that am reiected here, and thou disdainst to loue me.
Et qui paya pour tout ce faste Que tu dépensas à ta guise Jusqu’à moi qui suis, là, rejeté et toi qui dédaignas aimer
Chorus/Refrain
Wel, I wil pray to God on hie, that thou my constancie maist see: And that yet once before I die, thou wilt vouchsafe to loue me.
Bien, je vais prier Dieu sur le champ Pour que tu vois tous mes efforts Et qu’une fois avant ma mort Tu daignes consentir à m’aimer
Chorus/Refrain
Greensleeues now farewel adue, God I pray to prosper thee: For I am stil thy louer true, come once againe and loue me.
Vertemanche, maintenant, farewell, adieu Je prie Dieu pour que tu prospères Car je suis toujours ton amant sincère Reviens m’aimer une fois encore.
Chorus/Refrain
Une très belle journée à tous
Fréderic EFFE
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Sujet : Châteaux et forteresses, Château Montbrun, Dournazac, Haute vienne.
Histoire et architecture médiévales Média : vidéo, réplique du château Période : moyen-âge central
Bonjour à tous!
‘est avec grand plaisir que nous partageons aujourd’hui cette nouvelle vidéo sur le moyen-âge et ses forteresses, dans laquelle nous parlons du merveilleux et célèbre château Montbrun et de son domaine.
La construction de cette forteresse a débuté au XIIe siècle et s’est achevée au XVe s. Depuis, le château Montbrun a été sujet à diverses restaurations dont notamment une au XIXe siècle et une autre courant XXe par son actuel propriétaire. Par chance, il semble que l’ensemble de ces travaux n’ait pas dénaturé la forteresse d’origine, aujourd’hui classée au titre des monuments historiques français.
Une histoire qui se perd dans la nuit des temps
Le château Montbrun est situé en Haute-Vienne sur la commune de Dournazac. L’histoire, autant que les origines des terres autour de Montbrun, sont au moins aussi intéressantes et passionnantes que le château lui-même. Le terrain autour de la forteresse a en effet été occupé depuis des millénaires par des ethnies ou tribus successives qui, au delà de sa simple position stratégique, semblent y avoir vu et même découverts des richesses (mines d’or?) qui fondent encore les légendes actuelles du domaine et de château Montbrun. Les Celtes l’ont occupé, puis les francs et on y a même retrouvé la présence d’une motte castrale et d’une tour en bois. Non loin de là, encore, dans le courant du XIIe siècle (en 1199 pour être plus précis), sur le site de Châlus Chabrol, le roi Richard Coeur de lion en personne (rendu célèbre entre autre par les aventures de Robin de Bois) a trouvé la mort pendant un autre siège après avoir reçu un carreau d’arbalète à la base du cou. Au passage, si vous le souhaiter, vous pouvez consulter l’article sur la très belle complainte poétique que Richard Coeur de Lion nous a laissée alors qu’il était emprisonné en Autriche.
Un siège à 21 millions d’Euros :
la vidéo sur château Montbrun
Pourquoi ce titre ? Et bien tout d’abord parce que ce château et son gigantesque domaine (étables, maisons, dépendance, immense restaurant taverne, etc) sont à vendre. Le propriétaire actuel est un hollandais d’origine celte passionné et qui a beaucoup investi dans le château pour l’amener au niveau d’une prestation de luxe (héliport, jacuzzi, suites mirobolantes, mobilier d’époque, …) dans le respect de son architecture et de son histoire mais il souhaite apparemment le vendre depuis quelques années. Avis donc aux acheteurs nantis! On raconte même que Brad Pitt a failli l’acheter mais que Angelina Jolie le trouvait un peu isolé lui préférant une propriété un peu plus proche du bord de mer et des alizés. Je précise que je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout, en situation de vérifier cette information hautement people, glanée sur le web et qui ne me passionne qu’à demi, il me faut bien l’avouer, mais comme certains pourraient la trouver intéressante, je la mentionne. Il en faut pour tout le monde.
Pour le côté « siège » du titre et de la vidéo, il s’agit bien sûr de siège médiéval. En effet, en 1424, le château est assiégé par le roi de France, Charles VII au motif que Guy Brun, le seigneur du domaine de cette époque refuse obstinément de se soumettre à son autorité, lui préférant la couronne anglaise et Henri VI. L’infortuné et outrecuidant Guy Brun périra dans ce siège.
En construisant une réplique de ce château à l’aide du moteur du jeu « Medieval Engineers » et de sa boîte à outils (sandbox*) pour bien sûr parler d’histoire et d’architecture médiévales nous avons aussi voulu ouvrir l’opportunité de pouvoir revivre ce siège de la manière la plus réaliste qui soit aux détenteurs de ce jeu vidéo.
L’architecture de château Montbrun
Grand château symétrique, à la cour intérieur carrée, doté de tours d’angle défensives dont une est surmontée d’un donjon immense, (chaque tour étant bien sûr relié par des courtines), il ne fait aucun doute que le Château Montbrun largement reconstruit au XVe hérite des standard de l’architecture philippienne.
Même si de l’extérieur, le château de Montbrun en impose par l’élévation de ses murs autant que par la hauteur vertigineuse de son donjon, nous ne sommes pas non plus en face d’une forteresse gigantesque mais plutôt d’un château de taille moyenne. Pourtant à flâner à l’intérieur de ses couloirs, ses escaliers de colimaçon et ses tours, on se rend bien compte de la surface habitable (plus de 400 m²) et l’impression de grandeur est au rendez-vous.
A l’image de nombreux autres châteaux du moyen-âge, cet édifice ramassé sur lui-même et dont chaque mètre carré semble avoir été optimisé à l’intérieur de son enceinte, contient tous les standards qu’on peut attendre d’un château-fort médiéval: une chapelle, un vaste logis du seigneur, de spacieuses cuisines et un grand hall pour les fêtes, et bien sûr de nombreuses dépendances et habitations. On y trouve même des oubliettes en sous-sol d’une des tours et, ô merveille pour les amateurs de souterrains et autre passage secret!, une chambre secrète dans une autre tour.
Détail de l’intérieur actuel de château Montbrun
Comme mentionné plus haut, le château a été superbement restauré et entretenu par son actuel propriétaire. Si vous souhaitez en savoir plus sur la question, vous trouverez plus de photos et détails ici : site web du château Montbrun à vendre. Je vous mets aussi quelques photos ci-dessous afin que vous vous en fassiez une idée.
Détails de l’intérieur de la réplique
Comme la réplique que nous avons faite a pour vocation d’aborder l’architecture et l’Histoire de château Montbrun, mais également de permettre de revivre le siège de 1424, nous ne l’avons pour l’instant pas meublé. Nous avons par contre mis force dispositifs en place pour en sécuriser les accès qu’il s’agisse de sa porterie principale avec sa grande portes et sa grille mais aussi de tout accès vers les bâtiments depuis la cour intérieure. Voici quelques captures d’écran de ces dispositifs.
Montbrun hanté ? La légende de la dame en bleu
Pour ce château comme pour tant d’autres, on conte l’histoire d’un revenant que l’on aperçoit encore de nos jours au hasard d’un couloir et d’une nuit sans lune. C’est l’âme d’une dame en peine, Jaquette de Bourdeille, qui erre à la recherche de sa bague.
N’hésitez pas à regardez la vidéo présente dans cet article pour en savoir plus sur elle et sur château Montbrun. Tout y est!
Merci de votre intérêt et Longue vie!
Fred
Pour moyenagepassion.com
* Sandbox : bac à sable. Désigne la boite à outils de jeu vidéo qui propose des pièces permettant l’assemblage et la construction d’édifices, de technologie ou d’objets complexes.