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1964-1978 Eric Rohmer à la rencontre des légendes arthuriennes et du Perceval de Chrétien de Troyes.

chrétien_de_troyes_legendes_arthuriennes_litterature_medievale_conte_du_graal_moyen-age_central_XIIe_siecleSujet : légendes arthuriennes, littérature médiévale,
Période : moyen-âge central, XIIe
Auteur : Chrétien de Troyes (1135-1185)
Titre : le conte de Graal ou Perceval le Gallois
Média : documentaire et trailer
Réalisateur :  Eric Rohmer

Bonjour à tous,

E_lettrine_moyen_age_passionn 1964,  bien avant la sortie de son film Perceval le Gallois, le cinéaste Eric Rohmer connaissait déjà bien son sujet. Il en faisait la démonstration en réalisant un documentaire de vingt minutes sur le roman de Chrétien de Troyes pour le compte de l’institut Pédagogique National et dans le cadre de la série « En profil dans le texte ».

eric_rohmer_regards_sur_chetien_de_troye_perceval_le_gallois_litterature_medieval_moyen-age_centralPour ceux qui ne connaissent pas du tout le Perceval de Chrétien de Troyes et qui souhaiteraient en avoir une première approche, voila donc une excellente introduction. Peut-être vous donnera-t’elle l’envie d’aller au plus près d’un des textes fondateurs des légendes arthuriennes à la française. Comme nous l’expliquait Richard Trachsler dans une conférence sur le roman arthurien donnée à la grande Ecole des chartes, Chrétien de Troyes  semble bien avoir été, et de loin, l’un des auteurs les plus populaires du corpus arthurien durant la période médiévale. De fait, on peut difficilement s’intéresser aux légendes arthuriennes en en faisant l’économie.

Ce documentaire d’Eric Rohmer a, en quelque sorte, une double valeur historique. La première renvoie, bien sûr, au moyen-âge central et aux prémices du roman arthurien à la française: les vers de Chrétien de Troyes feront date et marqueront à jamais le cycle de la légende du Graal.  Pour ce qui est de la deuxième valeur historique de ce programme, elle concerne le septième art et nous témoigne de l’intérêt de longue date d’Eric Rohmer  pour l’oeuvre de chretien_de_troyes_litterature_auteur_medieval_moyen-age_central_XIIe_legendes_arthuriennes_perceval_graalChrétien de Troyes avant de la porter sur grand écran.

(Gravure supposée de Chrétien de Troyes, anonyme,  XVIe siècle BnF)

Illustré par de nombreuses enluminures d’époque et quelques beaux extraits de l’oeuvre originale, nous suivons ici, pas à pas, le Perceval de Chrétien de Troyes. C’est le plus ingénu des chevaliers d’Arthur, mais aussi celui qui sera le plus proche d’atteindre le but ultime de la quête : le Saint Graal. On regrette presque que le programme n’ait pu être réalisé en couleurs pour apprécier à plein les enluminures, mais hormis cela, sa valeur pédagogique n’a pas pris une ride au moment d’approcher ce très célèbre conte du moyen-âge central.

Le Conte du Graal

« Et lui, qui ne savait son nom, le devine et répond qu’il s’appelait Perceval le Gallois. Il ne sait s’il dit vrai ou non, mais il disait vrai, bien qu’il n’en sût rien. »
Chrétien de Troyes – Perceval le Gallois ou Le Conte de Graal 

Ceux qui connaissent le Kaamelott d’Alexandre Astier ne pourront s’empêcher de sourire à la lecture de la citation en prose ci-dessus  (« Provençal le Gaulois ! même pas foutu de connaître son nom). Il faut dire que le Perceval de Chrétien de Troyes semble personnifier l’ingénuité et la spontanéité qui l’accompagne. On se souviendra notamment de la première apparition de ce personnage dans le roman médiéval et de sa rencontre avec les chevaliers qu’il prend pour des anges et qu’il harangue de ses questions, au risque d’émousser la patience de certains d’entre eux, par son ignorance.

Le Conte du Graal Perceval, Chrétien de Troyes Manuscrit ancien, 12577 Bnf (1330)
Le Conte du Graal Perceval, Chrétien de Troyes Manuscrit ancien, 12577 Bnf (1330)

Avec le roman de Perceval le Gallois, Chrétien de Troyes nous contera donc le voyage initiatique de ce jeune « valet » d’abord tenu loin du monde et qui sera finalement rattrapé par sa destinée, à la grande tristesse de sa mère qui avait tout fait pour le préserver de l’univers de la chevalerie, de crainte qu’il n’en périsse comme ses frères et son père avant lui. Finalement adoubé, Perceval se signalera par ses faits, mais il  passera pourtant à côté des épreuves les plus importantes qui lui seront soumises sans les relever, même si ce sera pour mieux en tirer les leçons.

Le paradoxe d’une innocence nécessaire et nécessairement perdue

Cette parabole d’un Perceval, « récipient » vide ou récipiendaire » qui fait de son mieux pour s’emplir des valeurs de la chevalerie, les suivant même trop littéralement, pour finir par comprendre qu’il  aurait dû savoir s’en affranchir et dépasser sa timidité pour deco_medievale_epeerejoindre sa véritable destinée est à l’image même de la difficulté de la quête du Graal. L’erreur et l’errance sont nécessaires dans ce parcours qui conduit au dépassement de soi véritable et à la renaissance dans les valeurs chrétiennes qui deviennent ici, et plus que jamais, indissociables de celles de la chevalerie.

Paradoxalement, cette innocence qui semble presque être une des raisons, sinon une des conditions nécessaires pouvant expliquer le succès de Perceval, est à jamais perdue mais peut-être n’a-t-elle pas été sacrifiée en vain ? La leçon sera lourde pourtant qui résonnera comme une sentence imparable et une malédiction pour n’avoir pas poser les bonnes questions qui auraient pu sauver le roi et le royaume, autant que pour avoir laissé mourir sa mère. A peine nommé « Perceval le Gallois » le voilà déjà rebaptisé « Perceval l’infortuné ».

Le Conte du Graal Perceval, Chrétien de Troyes Manuscrit ancien, 12577 Bnf (1330)
Le Conte du Graal Perceval, Chrétien de Troyes Manuscrit ancien, 12577 Bnf (1330)

« Perceval l’infortuné. Ah ! malheureux Perceval, comme il t’est mésavenu de n’avoir pas posé ces questions. (sur le Graal et sur la lance) C’eût été un tel bienfait pour le bon roi infirme qu’il eût retrouvé l’usage de ses jambes et eût été désormais capable de gouverner sa terre. Et quel service rendu à tous les autres ! Mais maintenant sache qu’il. en coûtera cher à autrui et à toi. Et c’est ton péché qui en est la cause, car deco_medievale_epeetu as fait mourir ta mère de douleur. »
Chrétien de Troyes – Perceval le Gallois ou Le Conte de Graal 

Au final, le héros devra parvenir à trouver son propre chemin et sa propre vérité dans une allégorie du dépassement de soi qui passera par la transcendance. La quête du chevalier ne peut se faire sans Dieu. Dernier roman de Chrétien de Troyes, le conte de Graal restera inachevé et sans doute l’auteur médiéval a-t-il laissé ainsi involontairement ouvert le mystère de Perceval et de sa destinée, autant que celui du Graal, pour de longs siècles après lui. Le plus pur et le plus innocent des chevaliers de la table ronde était-il à jamais destiné à faillir ? Certains auteurs ont écrit leur propre suite, en le faisant triompher et en lui faisant trouver et, cette fois, saisir le Graal. Chrétien de Troyes n’en a pas eu le temps. L’aurait-il fait du reste?

Le Perceval d’Eric Rohmer sur grand écran

Il faudra pas moins de quatorze ans pour que la fascination d’Eric Rohmer pour l’oeuvre de Chrétien de Troyes et pour le personnage de Perceval le Gallois qu’il exprimait déjà dans ce documentaire, prenne forme sur grand écran.

Loin des tendances visuelles du cinéma d’alors, le réalisateur décidera de coller à l’approche graphique médiévale pour les décors de son litterature_poesie_medieval_legendes_arthuriennes_chretien_de_troyes_perceval_gallois_conte_graal_eric_rohmer_documentaire_moyen-agefilm, utilisant des codes ambitieux qui ne seront pas décryptés par tous avec la même facilité. Les châteaux plus petits que les personnages, les décors plus théâtraux que cinématographiques, Eric Rohmer entendra situer son oeuvre dans un espace visuel reconstruit en référence aux miniatures médiévales, en prenant les codes du cinéma à contre-pied.

Nous partageons ici le trailer donné à l’époque pour présenter le film. On y reconnaîtra outre Fabrice Luchini qui décrochait là un premier rôle de taille, la présence de Arielle Dombasle en Blanchefleur et celle de André Dussollier en Gauvain.

Le choix de coller au plus près de l’oeuvre écrite avec des jeux d’acteurs qui, là aussi, s’inscriront dans un espace pas tout à fait vraiment théâtral mais pas sans doute pas non cinématographique, ne destinera pas le film au plus grand nombre, ni aux amateurs de format « standard ».  Il recevra tout de même de nombreux éloges et trouvera ses détracteurs et son public. Le film obtiendra d’ailleurs le prix Méliès en 1979 et 2 nominations aux César en 1980 et il est indéniable que Eric Rohmer signera là une oeuvre totalement originale et au plus près du texte de Chrétien de Troyes et de son roman arthurien médiéval.

En vous souhaitant une très belle  journée.

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du moyen-âge sous toutes ses formes

Une parenthèse d’humour autour de Kaamelott et un mot sur ses produits dérivés

excalibur_legendes_arthuriennes_conference_histoire_medieval_litterature_moyen-age_michel_pastoureauSujet : Kaamelott, légendes arthuriennes, roi Arthur, humour,  comédie, série télévisée culte,  détournement, produits dérivés.
Période : moyen-âge central et haut moyen-âge
Auteur original: Alexandre  Astier
Distribution :   CALT production, M6
Média : détournement

Bonjour à tous,

V_lettrine_moyen_age_passion copiaoilà quelques petits détournements inspirés de la série télévisée Kaamelott pour égayer votre journée et faire tribut encore, une fois à son auteur, Alexandre Astier, Sauriez-vous reconnaître de quels épisodes sont inspirés ces faux ?

Kaamelott, merchandising, produits dérivés, et exploitation mercantile de l’oeuvre

kaamelott_serie_culte_alexandre_astier_leodagan_lionnel_astier_humour_detournement_peche_truite_ptits_enfantsCe n’est pas faute d’avoir eu des propositions mais, hormis les DVD’s, les livres ou les BDs qui sont des productions directes dérivées de l’œuvre ou encadrées par ses soins, l’auteur de Kaamelott a, jusque là, refusé toute exploitation mercantile tiers ou tout merchandising autour  de sa célèbre série télévisée. Il s’en est expliqué à plusieurs reprises : il n’a pas souhaité perdre le contrôle de son œuvre, et prendre, se faisant, le risque de la dévoyer au profit d’une exploitation aveugle et purement intéressée.

Il existe, bien entendu, sur le marché « sauvage » des produits dérivés mais, à un jeu de plateau près et sauf erreur de notre part, à ce jour, ils sont tous joyeusement illégaux. Il existe peut-être des exceptions pour des créations qui seraient de véritables créations artistiques uniques et/ou qui se situeraient plus dans la référence allégorique en ne faisant pas un usage direct du logo, des marques et des citations mais, quoiqu’il en soit, dès lors qu’il y a exploitation commerciale directe, sérialisée et/ou « massive », il y a préjudice potentiel pour l’auteur et le fil est donc extrêmement ténu. Encore une fois, du côté de Calt  comme de celui de Rain Dog, la société de production qui se charge de promouvoir et distribuer, entre autres oeuvres et spectacles, ceux d’Alexandre Astier, il n’y a pas eu, pour l’instant, de concession officielle de la « marque » Kaamelott à des exploitants ou guethenoc_kaamelott_detournement_humour_serie_culte_serge_papagalli_alexandre_astier_legendes_arthur_graaldes commerçants tiers.

C’est donc tout cela bien en tête et en manière de clin d’oeil que nous vous présentons ici quelques détournements humoristiques. Les produits dérivés dont il est question sont rien moins qu’absurdes et s’ils font référence à des épisodes de la série, ils renvoient surtout à un département marketing  un tantinet décalé dont les produits sont tout, sauf distribuables.

D’éventuelles concessions de licences
d’exploitation dans le futur ?

G_lettrine_moyen_age_passionageons que ce positionnement concernant le merchandising et les produits dérivés pourra encore changer au moment de l’exploitation cinématographique de Kaamelott au cinéma. De nombreux fans en seraient certainement ravis et puisque la demande existe, il vaudrait autant qu’elle soit gérée par les créateurs légitimes de l’oeuvre.

Le dernier spectacle en date d’Alexandre Astier « l’exoconférence » avait déjà ménagé un peu de merchandising, sous forme principalement de tee-shirts. Les freins sur l’exploitation indirecte de l’œuvre  ne relèvent donc pas d’une allergie de principe de sa bohort_kaamelott_humour_detournemennt_serie_tele_legendes_arthuriennespart, mais simplement d’une volonté bien légitime de conserver la maîtrise de son sujet. Si la marque Kaamelott se conjugue en produits dérivés, dans le futur proche, peu de doute subsiste donc sur le fait qu’il en conservera la mise en œuvre ou qu’il sera au moins étroitement partie-prenant de ses déclinaisons.

Ajoutons que la position prise jusqu’à maintenant est un réflexe d’auteur qui l’honore parce qu’on se doute bien qu’il eut été largement plus juteux et lucratif pour lui de laisser faire le marché en concédant quelques licences, avant d’en retirer tranquillement les fruits. On touche ici à une différence fondamentale entre l’œuvre et le produit, qui est celle entre la nature de l’auteur/artiste et du « marketeur ». L’artiste suit son inspiration, sa conviction profonde, son intuition même: dans l’absolu, il ne lâche rien (même si bien souvent la faim peut l’amener à faire des concessions) ou en tout cas, il ne dévoie pas son œuvre à n’importe quel prix. Le marketing quant à lui, dans sa forme la plus sauvage, est la discipline qui consiste à pouvoir tout vendre sans restriction et quelquefois justement, à « n’importe quel prix ».

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Le légendaire Perceval revu et corrigé par la plume d’Alexandre Astier

D’une certaine façon, les deux activités sont à l’opposé même si elles peuvent, bien sûr, coexister intelligemment au moment de la distribution. kaamelott_serie_culte_alexandre_astier_produits_derives_humour_detournement_merchandising_elias_enchanteur_bruno_fontaine_potion_de_viriliteAjoutons encore à cet argument une assertion plus générale d’Alexandre Astier lui-même qui, dans un autre interview, se défendait de faire des choses « attendues » ou même de chercher, par avance, « à plaire ». C’est encore la marque d’un artiste. La création dans ce domaine est une activité solitaire. Son résultat ne se livre qu’une fois l’œuvre « terminée » et l’artiste n’a surtout pas à se soucier de séduire, pendant ce temps de gestation. L’art est une forme de langage qui cherche à exprimer et à dire, et non pas à plaire ou à vendre. Toute sa différence avec le marketing est contenue dans cette forme d’absence de préparation à un marché, ou dans cette absence d’intentionnalité.

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Débordements et exploitations indirectes

C_lettrine_moyen_age_passione clair positionnement sur l’exploitation mercantile dérivée de Kaamelott  ne prive pas de grandes sociétés de chercher à utiliser, de manière détournée, des références plus ou moins indirectes à la série pour surfer sur sa côte de sympathie et rabattre du chaland. Une apps vient encore récemment de le faire au bénéfice d’un grand groupe bancaire et nul kaamelott_kadoc_brice_fournier_detournement_legendes_arthur_monde_medieval_humour_merchandisingdoute que Rain Dog saura y mettre bon ordre. D’ailleurs, une autre apps mobile qui proposait des sonneries de téléphone sur le thème de Kaamelott en a dernièrement fait les frais, puisque son programmeur s’est vu contraint de fermer l’application, à la demande des producteurs de l’œuvre.

Au final, c’est sans doute sur les réseaux sociaux et semble-t-il,  sur Twitter ou dans le marketing mobile que l’on trouve le plus de récupérations sauvages à visées mercantiles ou commerciales indirectes de la série. Entre retape de gifs animés, de créations graphiques ou de citations de Kaamelott empruntées ou détournées par des comptes twitter qui sont en réalité ceux de sociétés ou d’entreprises ayant pignon sur rue, animées de désirs mercantiles à court ou moyen terme, toutes les attentions kaamelott_serie_culte_merchandising_humour_detournement_autour de la série ne sont pas motivées que par du « Fan like ».

Le constat est navrant, mais sans même parler d’exploitation de la marque à des fins commerciales « directes », l’acquisition frénétique d’audience ou de « followers » passe souvent devant le sens de la propriété d’une œuvre, pour des sociétés qui sont, par ailleurs, largement solvables et qui, pour avoir souvent des services juridiques intégrés, savent très exactement ce que signifie tout cela. Dur dans ce contexte de contrôler chaque abus ou même d’en évaluer le préjudice quand les visées mercantilistes se drapent du visage de la référence « sympathique » et de l’humour complice. Pour anecdote et dans le même esprit, la création de la « poulette Kadoc » que nous avions publié dans un article en hommage à Brice Fournier et Kaamelott, s’est retrouvée, moins de quelques heures après, re-uploadé directement sur le compte Twitter de la marque d’une grande surface réputée. CQFD.

Pour terminer sur une note un peu plus sérieuse, les vrais lectures et ouvrages autour de Kaamelott, c’est par ici.

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.

« Belle qui tiens ma vie », quand une chanson de la renaissance s’invite dans les légendes arthuriennes

musique_danses_medievales_manuscrit_ancien_moyen-age_tardif_renaissanceSujet : danse ancienne, pavane, basse danse, danse royale, chant polyphonique, chanson ancienne, kaamelott, chanson, musique ancienne, amour courtois.
Période : renaissance, XVIe siècle (1588)
Auteur : Thoinot Arbeau, (1520-1595) Jehan Tabourot.
Titre : « Belle qui tiens ma vie »
Ouvrage : Orchésographie
Interprète : Ensemble DEUM,  Chorale Thomas Tallis de Arduino Pertile.

Bonjour à tous,

P_lettrine_moyen_age_passion copiaour tout ceux qui aiment et ont aimé la série culte Kaamelott, la chanson « Belle qui tiens ma vie » est entrée définitivement dans le corpus des légendes arthuriennes. Ce chant est, en effet, repris de la bouche même du roi Arthur (Alexandre Astier à l’écran) dans quelques épisodes.

Alors provient-il du moyen-âge, le haut ou le « Dark age » comme l’appellent les anglais, cette période supposée contemporaine des légendes arthuriennes ou nous vient-il plutôt du moyen-âge central et des siècles qui ont vu naître la littérature et le roman arthurien ? Et bien, en réalité, la chanson ne se rattache à aucun de ces deux moyen-âge(s) et leur est postérieure de plusieurs siècles.

(désolé pour la qualité vidéo, l’audio est très bon  en revanche)

Une pavane du XVIe siècle
qui s’invite dans les légendes arthuriennes

Composée et créée par  Thoinot Arbeau, pseudonyme de Jehan Tabourot, chanoine de Langres, ce beau chant polyphonique à quatre voix date en réalité du XVIe siècle et est une pavane, soit une basse danse royale et seigneuriale de la Renaissance.

danse_ancienne_renaissance_jehan_tabourot_belle_qui_tiens_ma_vie_serie_kaamelott_legendes_arthuriennesComme nous l’avons vu ici à plusieurs reprises, ce n’est pas la première fois qu’un air ou une chanson de la renaissance ou même des siècles ultérieurs au moyen-âge s’y invite. Paradoxe ou message voilé, dans Kaamelott, le roi Arthur entonne même cette jolie pièce d’Amour courtois avec la reine Guenièvre (la très drôle Anne Girouard) qui, dans la série, est loin d’incarner celle qui tient véritablement son coeur, loin s’en faut. Dans les libertés que l’auteur prend avec son oeuvre, en voici donc une de plus, mais, encore une fois, nous l’avons mentionné ici, les légendes arthuriennes revues et corrigées par Alexandre Astier, n’ont pas l’ambition du réalisme historique. Elles se situent dans un espace imaginaire totalement assumé entre moyen-âge et modernité.

Quand la belle qui tient la vie du roi Arthur n'est pas celle qui pourrait le mieux y prétendre
Quand la belle qui tient la vie du roi Arthur n’est pas celle qui pourrait le mieux y prétendre

Du reste, peut-être même est-ce là le propre des légendes de savoir ménager, en leur sein, des espaces de liberté « contemporains » qui permettent à chacun de pouvoir mieux s’identifier.  Au fond, lors de leurs premières écritures déjà, les aventures du bon roi de Bretagne et de ses chevaliers étaient en décalage de 600 ans avec leur propos et ne se privaient pas d’y inviter des valeurs, mais aussi de beaux châteaux de pierre et des chevaliers qui étaient bien plus de leur temps que du VIe siècle auquel elles se référaient.

chanson_renaissance_kaamelott_belle_qui_tient_ma_vie_jehan_tabourot_Thoinot_Arbeau

danse_ancienne_renaissance_jehan_tabourot_belle_qui_tiens_ma_vie_kaameloot« Le gentil-homme la peult dancer ayant la cappe & l’efpée: Et vous aultres, veftuz de voz longues robes, marchant honneftement avec une gravité posée. Et les damoifelles avec une contenance humble, les yeulx baiffez, regardant quelquefois les affiftans avec une pudeur virginale. Et quand à la Pavane, elle fert aux Roys, Princes et Seigneurs graues, pour fe monftrer en quelque jour de feftin folemnel avec leurs grands manteaux & robes de parades. »
Thoinot Arbeau – Orchésographie (basse danses et pavanes)

Comme la citation ci-dessus, la chanson « belle qui tiens ma vie » fait donc partie d’un ouvrage paru en 1588 et intitulé Orchésographie. On en trouve encore quelques exemplaires originaux, même s’il a été réédité depuis. C’est un traité de danse qui fournit des éléments de méthode, autant que des illustrations et des compositions musicales pour en faciliter l’apprentissage.

Si cela vous intéresse, vous pouvez retrouver ce petit précis de danse ancienne sur le site de la Bnf et en version numérisée ici : Orchésographie en ligne.

Ensemble DEUM et la Chorale Thomas Tallis

L’ensemble D.E.U.M. auquel nous devons la belle interprétation de cette chanson que nous vous proposons aujourd’hui est un quartet vocal italien, issu de la chorale  Thomas Tallis de Arduino Pertile. Vous pouvez retrouver de nombreuses interprétations de cette formation sur leur chaîne youtube. Elle existe en réalité depuis 1975 et a changé de nom entre temps, mais elle continue de se produire régulièrement en concert, en Italie.

chorale_musique_ancienne_pavanne_danse_musique_renaissance_medieval_belle_qui_tiens_ma_vie

chorale_formation_musique_ancienne_chaine_youtubeAu passage même si le site web de la formation vocale dont sont issus ces quatre artistes est totalement en italien et même si vous n’êtes pas italophone, je vous conseille vivement de consulter la page où ils présentent leurs membres et les portraits tordants dont ils se sont fendus (nous vous en donnons un avant-goût ci-dessus). Classicisme et sérieux dans l’interprétation ou dans le choix de répertoire ne sont, à l’évidence, pas incompatibles avec humour et bonne humeur et c’est très agréable de se le voir rappeler.

Les paroles originales de la chanson
« belle qui tiens ma vie »

« Belle qui tiens ma vie
Captive dans tes yeux,
Qui m’as l’âme ravie
D’un sourire gracieux,
Viens tôt me secourir
Ou me faudra mourir.(bis)

Pourquoi fuis-tu mignarde
Si je suis près de toi,
Quand tes yeux je regarde
Je me perds dedans moi,
Car tes perfections
Changent mes actions.(bis)

Tes beautés et ta grâce
Et tes divins propos
Ont échauffé la glace
Qui me gelait les os,
Et ont rempli mon cœur
D’une amoureuse ardeur.(bis)

Mon âme voulait être
Libre de passions,
Mais Amour s’est fait maître
De mes affections,
Et a mis sous sa loi
Et mon cœur et ma foi.(bis)

Approche donc ma belle
Approche, toi mon bien,
Ne me sois plus rebelle
Puisque mon cœur est tien.
Pour mon mal apaiser,
Donne-moi un baiser.(bis)

Je meurs mon angelette,
Je meurs en te baisant.
Ta bouche tant doucette
Va mon bien ravissant.
À ce coup mes esprits
Sont tous d’amour épris.(bis)

Plutôt on verra l’onde
Contre mont reculer,
Et plutôt l’œil du monde
Cessera de brûler,
Que l’amour qui m’époint
Décroisse d’un seul point.(bis) « 

Thoinot Arbeau (1520-1595)


Notes :  suite à une question sur la dernière strophe de la chanson, je poste ici, à toutes fins utiles, quelques éléments de réponse.

« Plutôt on verra l’onde
Contre mont reculer »

Contremont : vers le haut. En l’occurrence, en parlant d’un cours d’eau « vers l’amont » : on aura plus de chances de voir (ou on verra avant) l’eau remonter vers l’amont ou à contre-courant… »

« Et plutôt l’œil du monde
Cessera de brûler »

L’oeil du monde est le soleil. Dans l’univers platonicien, les analogies existent entre l’astre et l’oeil. On retrouve aussi cet « Oeil du monde » dans la remonstrance au peuple de France de Ronsard, poésie qui date du même siècle que la chanson :

« La nuit j’adorerais les rayons de la Lune,
Au matin le Soleil, la lumière commune,
L’oeil du monde ; et si Dieu au chef porte des yeux,
Les rayons du Soleil sont les siens radieux,
Qui donnent vie à tous, nous maintiennent et gardent,
Et les faits des humains en ce monde regardent.

Dans la même poésie de Ronsard, il est également fait allusion à l’épisode biblique de Moïse et de la mer rouge et des ondes repoussées par lui. Jehan Tabourot y fait-il une référence lointaine dans son allégorie sur l’onde ? Difficile de l’affirmer. Peut-être ne faut-il pas aller chercher si loin.

« Pour guider ses enfants par monts et par vallées,
Qui noya Pharaon sous les ondes salées
Et fit passer son peuple ainsi que par bateaux
Sans danger, à pied sec par le profond des eaux. »

Quoiqu’il en soit donc, dans l’esprit de l’auteur, ces deux choses ne peuvent survenir et si elles le devaient, elles se produiraient avant que l’amour « qui l’étreint » ait baissé en intensité (ne décroisse d’un seul point).


En vous souhaitant une excellent journée et une belle fin de semaine!

Fred
Pour moyenagepassion.com
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Kaamelott, épisode audio inédit : la Madeleine de Léodagan

kaamelott_alexandre_astier_legende_medievale_roi_arthur_moyen_age_passionSujet : Kaamelott, légendes arthuriennes, roi Arthur, humour,  comédie, série télévisée culte,  détournement, humour médiéval,
Période : moyen-âge central, haut moyen-âge pour la légende.
Auteur original: Alexandre  Astier
Distribution :   CALT production, M6
Episode audio : votre serviteur
Média : épisode Kaamelott  inédit

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous partageons aujourd’hui un nouvel épisode audio maison de la série Kaamelott. Encore une fois, il ne s’agit là que de petits exercices de style et d’écriture en forme de clin d’oeil pour prolonger le plaisir de la compagnie des personnages de la série culte.

Nous y recherchons donc « l’esprit » de Kaamelott en choquant ces derniers à de nouvelles situations. Pour emprunter une citation de la série « il faut plutôt y voir un élan« , qu’y rechercher une copie conforme. Ces épisodes sont donc des « déclinaisons » à la manière d’Alexandre Astier et s’ils parviennent à vous faire sourire ou même rire, nous aurons tenu notre pari.

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La Madeleine de Leodagan, l’épisode audio

C_lettrine_moyen_age_passionette fois-ci, nous retrouvons le  Roi Arthur à table avec son épouse Guenièvre (Anne Girouard) et sa kaamelott_cinema_trilogie_humour_alexandre_astier_news_infos_serie_cultebelle-famille, Léodagan (Lionnel Astier) et Dame Séli (Joëlle Sevilla). Pour être un des premiers épisodes que nous ayons écrit, il est sans doute celui qui se distancie le moins, en terme de trame, de la série originale. On retrouve, en effet, dans Kaamelott deux épisodes autour de la thématique du dessert raté et celui que nous vous proposons aujourd’hui en est très proche.

Pour le reste, nous avons déjà mentionné ici et les historiens qui s’y sont penchés et continuent de s’y pencher d’ailleurs n’en finissent pas de souligner le contre-pied et la distance qu’Alexandre Astier prend avec les légendes arthuriennes. S’il en suit tout de même la trame (à tout le moins celle de certains auteurs arthuriens), il prend aussi de grandes libertés avec l’oeuvre : nouveaux personnages, rencontre de personnages historiques (Attila, etc) qui n’ont pu avoir lieu, etc…

kaamelott_guenievre_anne_girouard_humour_alexandre_astier_news_serie_tele_culte_legendes_arthuriennesLoin du Graal et de sa quête, les personnages de Kaamelott finissent aussi fatalement par se débattre bien plus avec leurs propres travers et leur quotidien. Quant à notre roi Arthur, il passe la majeure partie de son temps à surnager au milieu du niveau général de compréhension de ceux qui l’entourent et qui avoisine le zéro pointé.

En fait de moyen-âge réaliste, cette symphonie dont Alexandre Astier nous régale en véritable virtuose, dans ses changements de tons ou de rythmes est résolument moderne et si, d’un point de vue arthurien, elle demeure totalement atypique, elle est, pour notre plus grand plaisir, d’une grande fraîcheur et d’une grande drôlerie.

Le mal marié et sa belle-famille ou le moderne fédérateur contre les « naguère » sauvages et inféodés

L_lettrine_moyen_age_passiones scènes de ce Roi Arthur, entouré de sa belle-famille, mal marié à une Guenièvre pour laquelle il conçoit peut-être, au final un peu de tendresse mais, au fond, si peu d’amour, kaamelott_Seli_dame_humour_alexandre_astier_news_serie_tele_culte_legendes_arthuriennessont des morceaux de choix.  Et si l’on se situe certainement dans un classique au niveau de la dynamique comique: le mari, sa femme, sa belle-famille (acariâtre) imposée, il faut encore ici lire l’opposition entre, d’un côté, cet Arthur « éclairé », élevé en partie à Rome, résolument moderne, souple et ouvert, en bref réputé civilisé et, de l’autre, ces royaumes tout juste fédérés et qui, peu de temps avant encore, n’étaient que des tribus inféodées vivant dans la violence et la barbarie.

kaamelott_leodagan_humour_alexandre_astier_news_serie_tele_culte_legendes_arthuriennesA la table d’Arthur c’est donc aussi cela qui se joue, l’opposition entre le passé « tribal » des terres de Bretagne et leur futur qu’il incarne, celle entre sa modernité et une certaine forme de sauvagerie et ce double ressort comique est pour Alexandre Astier, une source inépuisable d’inspiration et de drôlerie.

Cette belle-famille impayable, incarnée à l’écran par les deux excellents comédiens Joelle Sevilla et Lionnel Astier (qui sont dans la vie la mère et le père de l’auteur), n’hésitera d’ailleurs pas un seul instant à comploter dans le dos du roi, pour lui faire des coups bas ou même pour détourner des caisses du royaume quelques deniers.

La Madeleine de Léodagan, le script

Interieur chateau. Le roi Arthur finit de manger avec sa belle-famille et son épouse et s’apprête à sortir de table avec LeoDagan.

Arthur : Bon bin c’est pas tout ça, mais on a du pain sur la planche…

Leodagan : Allez…

Dame Séli: Stop! Personne ne bouge. C’coup là vous restez tous a table,

Leodagan : Mais quoi encore? Puisqu’on vous dit qu’on a des choses à faire…

Dame Séli: Et bien ça attendra. Pour l’instant, vous vous rasseyez fissa.

Leodagan : Non mais là, y a des moments aussi…

Leo Dagan se rassoit et Arthur aussi.

Dame Séli : C’est un jour special… Et y a du dessert…

Arthur : De quoi? Encore un truc que vous avez fait?

Dame Séli : Vous, on vous a rien demandé. Soyez déjà content qu’il reste de quoi faire à bouffer avec toutes les allées et venues dans les cuisines, la nuit…

Arthur : Hé bin! On la sent bien l’ambiance de fête en tout cas…

Leodagan : Mais qu’est ce qu’y a encore à fêter là? Encore une de vos lubbies ça…

Dame Séli : Si même vous, vous en souvenez plus, j’avoue que j’sais pas quoi vous dire…

Guenièvre (enthousiaste): Mais allez mère, dites le quoi! Qu’est ce qu’on fête?

Dame Séli : Oui bin la ramenez pas trop, vous non plus…Vous avez encore l’air d’avoir oublié et quand vous allez vous rappeler vous allez encore vous sentir gourde… Notez ça changera pas tellement de d’habitude…

Guenievre se renfrogne et ne dit rien.

Leodagan : Non mais ça y est… Cherchez plus je sais… Mais bon on le fête pas ça d’habitude… C’est pour ça j’ai pas raccordé… D’ailleurs je suis à deux doigts de trouver ça louche…

Dame Séli : Ne commencez pas à faire de mauvais esprit et mangez ce qu’on vous donne…

Leodagan : Non mais oui, mais c’est ça… Je me demande si je ne préfère pas quand on le fête pas, en fait…

Arthur : Bon alors vous allez dire c’que c’est ou pas? Qu’au moins on est un raison valable pour bouffer ce truc la…

Leodagan : Non mais rien… Des conneries….

Arthur : Mais quoi?

Leodagan : Rien j’vous dis.. C’est mon anniversaire… Voilà, vous êtes content?

Arthur : Ah d’accord… Bon bin, bon anniversaire, alors…Remarquez, c’est plutôt une bonne nouvelle, au moins on est sûr que ce genre de truc arrivera pas plus d’une fois par an… C’est déjà ça… (il avale une autre bouchée ) ça a un nom ce machin en revanche ? Parce que si c’est le cas, ça vaudrait l’coup quand même de le connaitre au cas où quelqu’un prenne l’idée de m’en re-proposer un jour…

Dame Séli : C’est du flan aux raisins secs. Une spécialité de la grand-mère de monsieur mon ingrat de mari…

Leodagan : Ah d’accord! Non mais oui effectivement. J’arrivais pas a mettre un nom sur les petits trucs tout secs qui ressemblent à des noyaux. Mais là ça y est, tout s’éclaire…

Dame Séli: Oh, commencez pas! Vous nous avez assez bassiné avec le flan de votre grand mère. Maintenant vous mangez…

Arthur à Leodagan : Parce que c’est ça qu’elle vous filait a becqueter votre grand mère? J’ai l’impression de comprendre plein de trucs du coup…

Leodagan : Non mais vous, tout de suite… Surtout qu’y a rien à comprendre. Non vraiment. Là par contre, faut qu’je reste honnête, ça fait pas pareil…

Dame Séli : Ah! Voilà! Non mais ça, j’en étais sûre que vous alliez encore y trouver à redire.

Leodagan : Non mais oui, mais bien sûr, ça ressemble… Mais c’est pas pareil…

Guenièvre : C’est dommage je l’ai pas tellement connu ma grand- mère.

Arthur ; Remarquez coté pâtisserie, je ne suis pas sûr que vous y avez perdu grand chose…

Dame Séli : Bon mais qu’est ce qu’y a tant qu’est différent encore ?

Leodagan : J’en sais rien… C’est pas pareil je vous dis… Non, mais c’est toute une époque aussi. C’est peut-être le fait que la grand mère elle cuisinait qu’avec les fruits, les oeufs et la farine qu’on lui ramenait des pillages. Du coup déjà là c’est pas pareil…

Arthur : Ah bin là désolé mais oui, C’est du régulier ici… Au royaume de Logres depuis qu’on est un PEU civilisé, on pille plus les campagnes comme à la « belle époque » comme vous dites…

Leodagan : Non mais cherchez pas, vous pourrez jamais comprendre ça, vous, de toute façon… (évocation) Je me souviens, ça avait toujours ce petit côté magique. On lui ramenait les trucs qu’on piquait aux pécores et pis elle nous faisait ses petits gâteaux avec. Alors souvent, le soir même, on les becquetait en même temps qu’on faisait cramer les mecs. Bon bin y avait cette petite odeur dans l’air, on les entendait gueuler, y avait le flan aux raisins secs. Non franchement ça fait pas pareil…

Arthur : vous voulez peut-être qu’on vous mette un mec à cramer pour voir si ça reprend du goût?

Leodagan. Ah mais si c’est vous qui proposez…J’avoue que je me laisserais bien tenter…

Noir

Dame Séli : Remarquez un petit geste pour l’anniversaire de votre beau-père, ça vous étoufferait pas non plus…

Arthur : Je déconnais…

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En vous souhaitant une très belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com
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