Sujet : Saint Graal, roi Arthur, légendes arthuriennes, chevaliers de la table ronde, humour médiéval, humour, Période : médiéval fantastique, haut moyen-âge. Média : audio, mp3
Bonjour à tous,
ous n’avons pas encore trouvé le temps d’avancer sur les trente épisodes audio de notre série humoristique sur le moyen-âge. Les textes et les dialogues sont déjà en boite mais finaliser représente beaucoup de travail de post-production sur les ambiances, sans doute une musique ou deux à trouver. Bref, entre le site qui nous prend beaucoup de temps, les vidéos et les dernières corrections du roman d’aventure, le temps se fait court par moments. Du coup, en attendant, voici juste une petite ânerie sonore autour du Saint Graal.
Du dit de l’arrière-arrière petit fils de Joseph d’Arimathie et des chevaliers à sa porte (1)
« Vous dérangez pas? Bin c’est à dire qu’on était un peu à table quand même, donc bon…. Si, en fait. Mais c’était pour quoi au juste? Houla! Mais vous venez encore pour cette histoire de machin sacré là? Non mais, j’aime autant leur dire de suite par contre, i z’ont fait le trajet pour rien. C‘est marron. Bord….lique comme il était l’aïeuI, on n’en a jamais vu la couleur, nous autres, de c’truc là. C’est balot parce que j’y connais pas grand chose dans les cartes mais il me semble quand même que ça doit leur faire une trotte d’ici la Bretagne. Bref, du coup, c’est pas pour les offenser, mais ça valait vraiment pas le coup de me faire becqueter froid pour ça… »
Simon Joseph d’Arimathie,
Descendant de Joseph d’Arimathie, Jerusalem, autour de l’an 500 (par là).
Sujet : Kaamelott, trilogie, série télé, long métrage, films légendes arthuriennes, roi Arthur Auteur : Alexandre Astier Interview : L’express Date : janvier 2016 Période : haut moyen-âge forcément
on, sur ce coup là, je ne m’explique franchement pas comment j’ai fait pour passer à côté de cet interview d’Alexandre Astier par l’Express à propos de la suite des projets Kaamelott et qui date déjà de quelques mois. Ce n’est pas faute pourtant de jeter un oeil régulier sur le sujet mais entre De Joinville, Saint Louis, Froissard, les troubadours, les poètes médiévaux, les châteaux-forts, les croisades et aussi deux ou trois âneries, le temps file…
Du coup, je dois bien l’avouer, je me sens un peu comme ce type qui se pointe 5 mois après pour vous souhaiter un bon anniversaire. Mais, tant pis, notre pain noir mangé, publions la nouvelle! Elle est trop bonne pour ne pas trouver ici sa place, même avec effet retard, et je me fais même une joie de l’annoncer à tous ceux qui étaient passés à coté, aussi surprenante soit-elle: Oui, vous entendez bien! Alexandre Astier plébiscite les tee shirts marins! C’est fantastique! Mais je plaisante bien sûr, la nouvelle c’est que le bateau trilogie; long métrage sur grand écran kaamelott s’apprête à lever l’ancre et la concrétisation du projet n’a jamais été si proche (pour le jargon maritime, là par contre, ce n’est pas moi qui continue mes âneries, c’est lui dans l’interview).
Voilà tout est dit! Rien à ajouter, le capitaine de bord de la nef Kaamelott a parlé et nous serons, de toute façon et comme toujours, au rendez-vous de ses créations.
Sans parler des longs métrages et de la trilogie Kaamelott qui traiteront vraisemblablement du retour du roi Arthur et que tous les suiveurs et autres aficionados de la série télévisée attendent impatiemment depuis quelques années déjà, j’avoue que le format écrit qui semble poindre à l’horizon pour Kaamelott Resistance a, lui aussi et par anticipation, une effet assez jubilatoire. Qui sait, en effet, où l’imagination d’Alexandre Astier et son talent pourront le porter avec sa plume, une fois affranchi des contraintes budgétaires qu’emporte toujours forcément un peu la production audio-visuelle?
Même s’il avait déjà sorti le scénario des premiers livrets en format papier, et aussi quelques bandes dessinés de choix, pour ceux qui suivent les pérégrinations du talentueux auteur et qui aiment aussi les livres, on ne peut être qu’impatient de le voir se prêter à l’exercice; si c’est bien d’un roman ou d’un livre qu’il pense nous gratifier, bien entendu, mais allez savoir avec lui. Cette manie de vouloir surprendre aussi, le pire c’est que je suis sûr qu’il a toujours été comme ça, jamais là où on l’attend…
Plaisanterie mise à part, soyons franc c’est aussi ça qui est rafraîchissant chez Alexandre Astier: ne jamais chercher à être attendu, quitte à prendre même le contre-pied. Franchement c’est un vrai bol d’air et c’est aussi un pari sur l’intelligence du public que le public lui rend bien. Combien de films avez-vous vu dernièrement dont vous connaissiez déjà la fin dès la première minute? Nous l’avons déjà dit ici mais je ne me lasse pas de le répéter parce que c’est loin d’être anodin. Dans nos sociétés « médiamétrisées » au ras du slip, tout est sacrifié sur l’autel du neuromarketing et des annonceurs: le politiquement correct, les choses attendues, les choses convenues, On ne cesse de nous diffuser de la médiocrité culturelle en nous expliquant que ce sont les gens qui en redemandent, mais au fond on continue de leur en servir à seule fin de leur vendre des cacahuètes, des salades ou des chips entre les vides des programmes: de l’émotion pas cher et bon marché contre du contenu qui fait réfléchir. Il faut que le cerveau soit mou et disposé pour consommer.
Dans ce contexte de mise à mort progressive du sens critique et de dictate du pognon à tout crin, surprendre et miser sur l’intelligence du public est devenu, de fait, rien moins qu’une forme d’acte engagé. Au delà d’être la marque d’une liberté que justement l’Art véritable devrait toujours permettre, c’est aussi une marque profonde d’empathie et de respect et même si on sent bien qu’il y a du jeu et de la complicité dans la manière dont Alexandre Astier le fait, il n’y a, pour autant, aucune facilité dans l’exercice. Ne nous y trompons pas, c’est toujours de la prise de risque et c’est aussi toujours dans le sens d’un pari d’élévation. Au delà de l’immense plaisir qu’il y a toujours à découvrir ses créations, il est aussi en train de démontrer quelque chose et d’ouvrir des voies. Alors une fois encore, respect et Grazie mille!
Juste avant de décrocher par contre et pour le relever quand même, j’ai bien aimé la question suivante du journaliste, ça sent le truc mûrement réfléchi:
– Tous les personnages de Kaamelott seront-ils dans le film ?
– Oui, tout à fait, absolument, les cent cinquante acteurs des six livres télés et des centaines d’heures vidéos seront tous là. Ils auront même une réplique chacun. Bon assez courte par contre. Va falloir que ça dépote pour que tout le monde puisse en placer une parce que même à une minute la réplique, ça va nous faire déjà un film de plus de deux heures trente. Rassurez-vous par contre le roi Arthur en aura deux. C’est le minimum que je pouvais faire quand même. Une autre question peut-être?
– Elle est où la poulette ?
– Ah voilà! Enfin, on sent que vous retombez enfin sur vos pattes. Vous dansez ?
– Non désolé. Jamais entre les repas.
– Dommage, ça aurait pu être sympa de se faire un p’tit Moon walk.
Mais allons, freinons là! Ne cédons pas à la facilité de se gausser. Le journaliste voulait surement savoir quels personnages clés on allait retrouver dans le film et soutirer quelques infos en posant la question à l’envers. A son grand dam, il fit choux blanc mais nous le remercions quoiqu’il en soit de cette interview qui, bien que publiée ici avec quelques retards, apporte son lot de vraies bonnes nouvelles pour la suite de Kaamelott et de la légende du roi Arthur, façon d’Alexandre Astier. Rassurez-vous, par contre, de notre côté, leçon bien apprise, nous avons, depuis, cherché sans relâche tel le courageux teckel explorant avec frénésie le terrier du lapin s’il y avait des nouvelles plus fraîches et point n’en avons trouvé, hormis la petite phrase de l’excellent François Rollin (le roi Loth dans Kaamelott) datant de quelques jours et qui confirme les démarrages de tournage autour des débuts 2017. Il a même ajouté qu’il était vraisemblable qu’il en fasse partie. Tant mieux que serait le royaume de Logres sans ce traître né et cet inlassable comploteur. Une autre nouvelle datant de deux jours confirme également que le tournage du film devrait démarrer cet hiver. Le sujet est donc bien plus chaud que jamais!
Pour ceux qui ne connaissent pas encore Kaamelott, les cours de rattrapage sont ici. Vous y trouverez aussi toutes les infos pour vous procurer cette excellentissime oeuvre d’Alexandre Astier autour de la légende du roi Arthur et des preux chevaliers de la table ronde. Pour le cas où vous soyez passés à côté au moment de sa diffusion télévisuelle, il y a quelques années, n’ayez aucune crainte, il ne sera jamais trop tard, c’est absolument indémodable.
Une belle journée à tous!
Fred
pour moyenagepassion.com « L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publilius Syrus Ier s. av. J.-C
Aujourd’hui, nous dédions un premier article à Jean Froissart, Chroniqueur, écrivain et poète du XIVe, reconnu comme comptant parmi les premiers historiens médiévaux par nombre de nos contemporains.
Eléments de Biographie
é à Valenciennes et ayant reçu une éducation de clerc qui le destinait à l’Eglise, Jean Froissart ne s’y incline pourtant pas et lui préfère, très tôt, le monde de l’Art, de la musique et de la poésie, autant que celui de la chevalerie. De fait, il commence, âgé à peine de vingt ans, à rédiger l’histoire des guerres de son siècle, et notamment bien sûr la guerre de cent ans, à la demande de son protecteur d’alors Robert de Namur, un noble proche du roi Edouard III d’Angleterre. C’est ce dernier qui amènera Froissart en Angleterre et l’introduira à la cour en lui présentant notamment la reine Philippe, épouse d’Edouard III. Il y reviendra plus tard, quand inconsolable et n’ayant pu séduire la dame de son coeur qui, non contente de s’être mariée, n’avait de cesse de se refuser à lui. (Vous voyez où ça mène l’amour courtois? Je plaisante, pardon, restons concentré). Quoiqu’il en soit, la reine Philippe le prendra longtemps sous son aile et grâce à elle, il pourra approcher nombre de nobles et les interroger pour continuer son entreprise d’historien et de témoin de son temps.
Curieux de tout et aimant les voyages, l’âme d’un troubadour tout autant que celle d’un chevalier (même si l’on est pas certain qu’il fut véritablement adoubé), Jean Froissart voyagera dans de nombreux pays d’Europe, pour satisfaire son insatiable appétit de découvertes; Angleterre, Pays de Galles, Pays Bas, Ecosse, Espagne, Italie, etc. Avec méthode, il interrogera ses différents protecteurs et les chevaliers qu’il croisera au hasard de sa grande destinée afin de parfaire l’oeuvre de sa vie: ses chroniques historiques. Vers la fin de son existence, il sera aussi ordonné prêtre, rattrapant en quelque sorte, la voie qu’on avait voulu lui faire suivre.
« Les Croniques de France, d’Engleterre et des païs voisins »
« Partout où je venais, je faisais enquête aux anciens chevaliers et écuyers qui avaient été dans les faits d’armes, et qui proprement en savaient parler ; et aussi aux anciens hérauts d’armes, pour vérifier et justifier les matières. Ainsi ai-je rassemblé la noble et haute histoire, et tant que je vivrai par la grâce de Dieu, je la continuerai ; car plus j’y suis et plus y labeur, plus me plaît. » Jean Froissart, Citation, Extrait.
n plus d’être considéré comme un des chroniqueurs de référence du quatorzième siècle dont il est contemporain, on doit encore à Jean Froissart des pièces lyriques, mais aussi un certain nombre d’écrits ou de poèmes qui s’inscrivent dans l’amour courtois, et également un roman « Meliador » qui se déroule dans le monde des légendes Arthuriennes qui semble loin de faire l’unanimité au niveau littéraire dans le genre et qui n’a connu qu’un petit succès.
En dehors de ses productions littéraires, et même si on y a, longtemps, peu prêté d’attention, l’Histoire retiendra bien plus ses Croniques de France, d’Engleterre et des païs voisins, fortement inspirées d’une chronique du chanoine liégeois Jean le Bel mais qu’il aura eu à coeur de compléter et d’étoffer de sa plume talentueuse, autant que du large travail de terrain qu’il aura pu effectuer tout au long de sa vie. Froissart n’est pas le premier, bien sûr, à s’essayer au genre des chroniques historiques et elles sont assez prisées des rois et des nobles durant cette partie du moyen-âge central. On les illustre et on les enlumine, en général, et elles servent tout autant à apprendre l’histoire qu’à s’y retrouver soi-même sous un jour avantageux. De fait, les chroniques de Jean Froissart ont donné lieu à un nombre impressionnant de manuscrits illustrés. (Ci-contre, Manuscrit 2643, Chroniques de Jean Froissart, BnF, XVe, Bruges)
Concernant cet ouvrage, haut en faits et en couleurs, on se doit encore ajouter que, comme pour bien des chroniques de cette période, il ne faut pas nécessairement y rechercher l’objectivité. Cela a-t’il vraiment changé de nos jours pour ce même genre, peut-être finalement plus proche d’un certain journalisme que de l’Histoire? Rien n’est moins certain. Dés l’instant où quelqu’un paye, il finit bien toujours par en demander pour son argent.
Quoiqu’il en soit, concernant les chroniques de Froissart, les dates n’ont pas la précision qu’un Historien moderne exigerait, les faits relatés ne le sont pas toujours à l’aide d’une méthodologie sans faille, les témoignages ne sont pas systématiquement recoupés, etc.., et Froissart n’échappe pas non plus à sa propre condition qui l’incline quelquefois à encenser ses protecteurs ou la chevalerie, au détriment du reste. Ce n’est, donc, bien entendu, qu’en les recoupant avec d’autres documents d’époque que l’on peut faire le tri des talents littéraires de Froissart et de ses propres implications, avec la justesse de ses vues sur les faits qu’il décrit. Il reste que son legs demeure une référence et, son approche opiniâtre pour témoigner de son époque autant que ses efforts pour la relater au plus près, lui ont gagné, pour beaucoup, une place de choix parmi les premiers historiens du monde médiéval. Ses chroniques restent aussi une oeuvre de référence majeure sur la guerre de cent ans.
Pour ce premier article le concernant, nous prenons un peu le contre-pied de l’habituel et plutôt qu’un extrait de ses chroniques, nous vous présentons, ici, une de ses ballades, ma foi, assez légère et très fleurie.
Ballade de Jean Froissart
SUS toutes flours tient on la rose à belle, Et, en après, je croi, la violette. La flour de lys est belle, et la perselle; La flour de glay est plaisans et parfette; Et li pluisour aiment moult l’anquelie; Le pyonier, le muget, la soussie, Cascune flour a par li sa merite. Mès je vous di, tant que pour ma partie: Sus toutes flours j’aimme la Margherite.
Car en tous temps, plueve, gresille ou gelle, Soit la saisons ou fresce, ou laide, ou nette, Ceste flour est gracieuse et nouvelle, Douce et plaisans, blancete et vermillette; Close est à point, ouverte et espanie; Jà n’i sera morte ne apalie. Toute bonté est dedens li escripte, Et pour un tant, quant bien g’i estudie: Sus toutes flours j’aimme la Margherite.
Mès trop grant duel me croist et renouvelle Quant me souvient de la douce flourette; Car enclose est dedens une tourelle, S’a une haie au devant de li fette, Qui nuit et jour m’empeche et contrarie; Mès s’Amours voelt estre de mon aye Jà pour creniel, pour tour ne pour garite Je ne lairai qu’à occoision ne die: Sus toutes flours j’aimme la Margherite.
Une belle journée à tous et longue Vie!
Fred
Pour moyenagepassion.com « A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes«