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Vienne, Civitas Sancta : une balade culturelle dans un haut lieu d’intérêt historique

heraldique_vienne_histoire_moyen-age_patrimoine_festivites_medievalesSujet : lieux d’intérêt. idées sorties, ville historique, patrimoine, histoire médiévale, balades culturelles
Période : de l’antiquité au Moyen Âge tardif
Lieu :  Vienne, (Civitas Sancta)
Région : Rhône-Alpes
Département : Isère

Bonjour à tous,

D_lettrine_moyen_age_passionans le cadre de nos articles sur les lieux d’intérêt , nous vous proposons de lever avec nous les voiles pour découvrir la belle cité de Vienne en Isère et son histoire. Il y a d’ailleurs tant à en dire que nous allons débordé un peu de notre sujet habituel en survolant son antiquité et sa période gallo-romaine avant d’aborder, ensuite, sa flamboyante histoire médiévale.

A quelques pas de Lyon, sur la route du sud, et en plein cœur de la vallée du Rhône, la riche héritière gauloise qui fut un jour capitale des Allobroges, connut, en effet, de longs siècles de gloire et de prestige,  de l’antiquité à la renaissance. Le patrimoine hors du commun qu’elle a su conserver tout autant que son sol chargé d’Histoire, en font aujourd’hui un site d’intérêt pour les amateurs de Moyen Âge ou d’antiquité, comme pour les amants de flâneries culturelles.

D‘un point de vue géographique et géo-stratégique, Vienne occupe un site privilégié. Sise dans la vallée du Rhône, sur cet axe fluvial qui relie le nord au sud et que les romains surent aussi exploiter, la cité se tient encore sur un couloir qui s’ouvre sur le Massif central, à l’ouest, et sur les Alpes, à l’est. De fait, on retrouve les premières traces d’occupation de la zone, autour de l’an 5000 avant Jésus-christ, durant la période néolithique et cette présence humaine s’est confirmé également à l’âge du bronze.

Vienne, capitale des Allobroges
dans la France Gauloise

Au début de notre ère, Vienne - Capitale des Allobroges
Au début de notre ère, Vienne – Capitale des Allobroges

Durant l’antiquité, le site sera colonisé par les Allobroges, nom sous lequel on a regroupé une certain nombre de tribus celtes en provenance de Hongrie. Il se sédentarisèrent et, semble-t’il, se fédérèrent sur une bande de terre bordée au nord-est par Genève et le lac Léman, et se terminant au sud, en amont de la Ville de Valence en débordant à l’ouest du côté de l’Ardèche actuelle. Bien qu’excentrée et située à l’est du territoire des Allobroges, Vienne deviendra allobroges_gaulois_empire_romain_bataille_vindalium_conquete_de_vienneleur capitale, confirmant déjà l’importance stratégique et commerciale du site.

Au début du IIe siècle avant notre ère, autour de l’an -125, les romains viendront y guerroyer dans leur marche conquérante vers le nord des terres gauloises. Poursuivant les Salyens (ou Salluviens) peuple installé au sud et dans le midi qui s’était réfugié sur les terres des Allobroges pour fuir l’avancée de l’armée romaine, cette dernière se heurtera aux guerriers gaulois qui refuseront de lui livrer les Salyens. Suite à l’incident et sur une période de plusieurs années, la vallée du Rhône sera le théâtre de batailles d’envergure qui se solderont finalement, en l’an -121 par la défaite des Allobroges.  Les pertes seront considérables et leur alliance avec les puissants Arvernes, peuple gaulois alors installé sur le territoire de l’Auvergne actuelle qui donnera bientôt naissance au légendaire Vercingétorix, n’aura pas suffi à les prémunir de la détermination des romains. Vienne, défaite, tombera aux mains de Rome.

Les riches heures de Vienne, la Romaine

Désormais sous le joug de l’impôt romain, la Vienne des Allobroges se soulèvera encore, un peu plus d’un demi-siècle plus tard, en -61 avant Jésus-Christ, menée par un chef du nom de Catatugnos; en pure perte. Leur valeur guerrière ne pourra rien, là encore, contre  les moyens déployés par monument_patrimoine_ville_historique_vienne_temple_romainRome pour conserver la main mise sur ses conquêtes. Cette fois-ci, les Allobroges rentreront dans les rangs de l’empire, se tenant de son côté durant la guerre des Gaules et levant même des armées pour contribuer à en protéger les frontières. Vienne sera et restera romaine et dans les années qui suivent, elle deviendra même une colonie romaine prestigieuse.

Au premier siècle après Jésus-Christ, de riches familles venues de Rome viendront s’y établir. Ses voies de communication favorisent l’expansion de son commerce et on y exploite la terre au sein de vastes domaines au point que cet essor économique favorisera le développement des  cités voisines parmi lesquelles compteront Annecy, Aix-les-Bains et encore Genève. Signe de son opulence autant que de son importance stratégique pour Rome, Vienne se verra même autoriser par l’empire à édifier des fortifications et on y construira des remparts qui deviendront bientôt, les plus longs de la Gaulle romaine. Elle connaîtra, dès lors, de belles heures d’architecture et verra se construire, entre autres monuments, son théâtre antique, son temple d’Auguste et de Livie, et encore un cirque pour les jeux jeux_du_cirque_romain_vienne_ville_historique_patrimoine_histoire_medievalequi sera en bois au premier siècle, puis en pierre au siècle suivant; il en reste encore aujourd’hui pour témoin un monument appelé la pyramide de Vienne.

Dernier épisode anecdotique qui émaille le développement de cette Vienne romaine qui durera près de cinq siècles, à la mort de César, en l’an 44 av JS, les Allobroges feront encore parler d’eux en expulsant certains colons romains qui se seraient alors déplacés vers les plaines du lyonnais, au nord de Vienne. L’année suivante, serait fondée sur leur nouveau site d’élection, une nouvelle colonie romaine qui allait donner bientôt naissance à  Lugdunum, ville qui moins de vingt ans plus tard, deviendrait la nouvelle capitale de la gaule romaine.

Pour vous donner une ampleur de l’activité commerciale de la cité de Vienne, durant cette période romaine et ne parlant que de l’activité fluviale, les archéologues du musée gallo-romain de Saint Romain en Gal ont reconstitué d’après fouilles, une maquette de ce à quoi le port de Vienne pouvait ressembler en l’an 200 après Jésus-Christ. En voici un aperçu:

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Le port romain de Vienne et son activité débordante, en 200 après Jésus-Christ

Le haut Moyen Âge florissant de Vienne
au temps de burgondes

A l’effondrement de l’empire romain, l’ancienne capitale des Allobroges, devenue prestigieuse colonie romaine, connaîtra une période mouvementée, mais continuera pourtant sa marche vers le prestige.

La France mérovingienne du Ve siècle
La France mérovingienne du Ve siècle

A la fin du Ve siècle et sous les méronvingiens, la cité sera devenue burgonde. Le territoire que ces tribus d’origine germaine avait fondé à la faveur de la dislocation de l’empire romain n’était pas encore alors le royaume de bourgogne mais allait le devenir quelques temps après. Vienne, dit-on, y donnera bientôt naissance à une princesse nommé Clotilde, qui deviendra la deuxième épouse de Clovis, permettant à ce dernier de s’allier les puissants burgondes. Dans cette gaule devenant catholique, et du Ve au VIe siècle, l’évêché de Vienne prendra une avit_de_vienne_saint_avit_ville_historique_sortie_decouverte_patrimoine_histoire_medieval_haut_moyen-agepart active dans la conversion de chefs francs et burgondes prestigieux. Son opulence économique ne s’est toujours pas démentie mais son rayonnement sera alors devenu également religieux et spirituel. On y construira d’ailleurs, en 475, dans l’enceinte du rempart, une église qui sera l’une des plus anciennes de France, l’église Saint-Pierre de Vienne

On retiendra encore de ce siècle le nom de Avit de Vienne ou Saint Avit, (gravure ci-contre) prestigieux évêque de Vienne, d’origine Arverne. Diplomate, poète, érudit en langue latine, et écrivain on le décrira comme un des plus illustres hommes de son temps. Oeuvrant pour la paix, autant que pour la bonne tenue et les règles de l’église, il présidera notamment le concile d’Epaone et sera aussi conseiller du roi de burgonde Gondebaud, mais aussi de son fils Sigismond qu’il convertira au catholicisme.  

Clovis & Clotilde qui lui montre le Dieu unique, Antoine-Jean Gros, esquisse, XIXe siècle
Clovis & Clotilde qui lui montre le Dieu unique, Antoine-Jean Gros, esquisse, XIXe siècle

Après cette période, suivra un temps de guerres et de conflits entre les burgondes et un royaume franc devenu catholique qui s’est renforcé et unifié. De fait, les burgondes verront leur règne s’achever au début du VIe siècle avec leur dernier roi Godemar III et leur royaume sera divisé entre les différentes branches mérovingiennes qui se disputeront, tour à tour,  la main sur Vienne, jusqu’au IIXe siècle.

Au début de ce même siècle, les remparts de la cité limiteront partiellement les dégâts de l’invasion sarrasine, mais la province et les alentours auront tout de même à en souffrir les conséquences. C’est Charles Martel lui-même qui viendra libérer la vallée du Rhône et la cité de leur joug,  quelques années plus tard,  en 733. 

L'église Saint-Pierre de Vienne, une des plus anciennes de France. Construite au Ve siècle puis transformée au XI et XIIe siècle
L’église Saint-Pierre de Vienne, une des plus anciennes de France. Construite au Ve siècle puis transformée au XI et XIIe siècle

Du royaume de Provence  au Saint-Empire

Quand l’empire carolingien éclatera, Vienne tirera à nouveau son épingle du jeu en faisant partie d’une des toutes premières provinces autonomes de ce nouveau monde en émergence et des nouveaux ordres qui y prennent place. La province,  ou plutôt le royaume, dont il est question sera revendiqué et concédé à un homme de guerre, fin seigneur et fin politique : Boson, comte d’Autun, proche et beau-frère par sa sœur du roi Charles le Chauve  et qui deviendra bientôt Boson V de Provence. Il sera, en effet, le premier à tenter de fonder un royaume autonome sur les terres carolingiennes ce qui vaudra d’ailleurs à Vienne un siège en règle de plus de deux ans par les autres branches de l’empire carolingien. A l’issu des conflits, Boson l’emportera tout de même en devenant le premier roi du royaume restauré de Burgondie et de la Provence réunie. Nous sommes alors au IXe siècle, et pour rester dans le ton des invasions du temps, Vienne sera bientôt pillée par les envahisseurs hongrois.

Offrande d'un roi à un saint, fragmant d'une fresque religieuse du VIIe siècle, musée de Cluny
Le roi Boson V de provence et de bourgogne. Offrande d’un roi à un saint, fragment d’une fresque religieuse du VIIe siècle, musée de Cluny

Prés de deux siècles plus tard, au début du XIe siècle, à la mort de Rodolphe III de Bourgogne, dit le pieux ou le fainéant, le royaume bâti par Boson tombera dans l’escarcelle du Saint-Empire Germanique. Faute de descendant, Rodolphe III avait, en effet, constitué comme héritier de la province, le mari de sa soeur cadette, l’empereur conrad_le_salique_heritier_du_comte_de_vienne_histoire_monde_medievaleConrad II le Salique (enluminure ci-contre).

La passation n’ira pas sans heurt du côté bourguignon puisque Eudes II de Blois, neveu et fils de la soeur ainé du défunt roi, tentera par les armes de récupérer la province perdue, en dressant de puissants vassaux contre l’empereur du Saint Empire.. Les conflits dureront deux ans de 1032 à 1034, au sortir desquels l’homme finira par reculer. En 1037, il fera une nouvelle tentative mais faillira encore et mourra cette même année sur le champ de bataille. Pour ce qui est du sort de la cité de Vienne, ne laissant encore une fois derrière lui qu’un fils illégitime devenu évêque, Rodolphe III l’avait aussi déjà scellé, en cédant le comté viennois à l’église, en la personne de l’archevêque de Lyon Burchard II, qui se trouvait être son demi-frère puisque étant, lui-même, le fils illégitime du père de Rodolphe III, (Conrad III de Bourgogne), Etranges destins parfois, que celui des provinces et seigneuries médiévales qui se maintiennent ou se divisent au fil des méandres des passations familiales.

Moyen Âge central: archevêques suzerains, l’âge d’or spirituel de Vienne

Philippe le Bel et le Pape Clément V au concile de Vienne où se décidera le sort des templiers, gravure du IXe siècle
Philippe le Bel et le Pape Clément V au concile de Vienne où se décidera le sort des templiers, gravure du IXe siècle

De 1023 jusqu’au milieu du XVe siècle, date de rattachement du comté de Vienne à la couronne de France, les évêques resteront les seigneurs de Vienne. Dépendant directement de l’autorité du Saint-Empire et de la papauté romaine, ils y régneront avec prestige et conféreront à la cité de véritables lettres de noblesse au sein de l’église catholique. De son archevêché, déclaré Primat des primats des Gaules,  en dépendront, en effet, six autres, ceux de Genève, Grenoble, Valence, Die, Viviers et Maurienne. Fait marquant, autour de l’année 1030, l’archevêque Burchard partagera le comté de Vienne en deux fiefs sans savoir que plus tard ces deux provinces allaient se mettre à guerroyer entre elles. D’un côté, il créera le comté d’Albon qui deviendrait le futur Dauphiné et de l’autre le comté de Maurienne qui serait bientôt la Savoie. Le religieux ne conservera que la cité de vienne elle-même qui restera, quant à elle et pour longtemps, sous la main des archevêques suzerains.

Dans le courant des XIIe et XIIIe siècles, la ville sera plus que jamais florissante tant au niveau économique et politique que spirituelle. La cathédrale Saint-Maurice y sera édifiée et les autres édifices religieux de la ville bénéficieront également des largeurs des vienne_cathedrale_saint_maurice_histoire_medievale_sorties_historiques_patrimoine_historique_haut_moyen-ageévêques et des seigneurs du lieu. La ville attirera ainsi à elle d’autres communautés religieuses qui viendront s’y installer dans le courant du XIIIe siècle.

Les bourgeois et les communautés marchandes de la ville ne seront pas non plus oubliés puisqu’on leur donnera de nouvelles libertés qui favoriseront leur expansion et leur organisation. On bâtira également un prestigieux château-fort, celui de la Bâtie qui deviendra alors le lieu de résidence des archevêques, qui trouvera son usage défensif à plusieurs reprises durant les guerres de religions notamment, montrant bien, s’il en était besoin le sens de la stratégie militaire chez les religieux, au temps médiévaux. Démantelé par Richelieu, il ne reste aujourd’hui de l’édifice qu’une ruine de pierre. Au niveau politique, une nouvelle entité le chapitre de la cathédrale, sera aussi créé qui prendra, bien plus tard, une part active dans les guerres et les conflits opposant la Savoie au Dauphiné.

Point culminant de cet âge d’or des archevêques  de Vienne, le tout début XIVe siècle y verra affluer le Roi Philippe le Bel et le pape Clément V, ainsi que les religieux les plus prestigieux de la papauté à l’occasion du concile de Vienne. C’est même là que se jouera le triste sort de l’ordre des templiers puisqu’il sera décidé d’y mettre fin, chose qui, on le sait, sera faite par le roi dans la lettre et dans les faits.

Une présence royale pressante

Peu de temps après le concile, le roi de France qui veut étendre sa couronne convoite la cité de Vienne. Ne pouvant pour autant, lui mettre simplement et directement la main dessus, il décidera d’annexer la ville de Sainte Colombe de l’autre côté du Rhône, sous le prétexte de la mieux protéger des voyageurs.

tour_des_valois_sainte_colombe_philippe_le_bel_dauphine_vienne_ville_historiqueIl y fera édifier un rempart et une tour, la tour des Valois, et y installera même une garnison, laissant là, ce qui ressemble à un dispositif d’attaque possible de la cité de Vienne, tout autant qu’un message clair à l’attention de ses archevêques sur la proximité pressante de la présence royale. La gravure ci-dessous montre une vue très claire de Vienne depuis Saint Colombe et des remparts construits par Philippe le Bel autour de la ville et du couvent des cordeliers.  Le fait que le roi avait, lors du concile de Vienne, passé la nuit dans ce même couvent a-t’il pu influencer d’une quelconque manière cette décision d’annexion? Rien n’est moins sûr et si c’est le cas, c’est un secret que l’histoire a emporté dans son cours. Quoiqu’il en soit, il ne subsiste aujourd’hui de ce dispositif qui ne laissa sans doute, à l’époque, personne dupe sur son utilité réelle, que la tour, et même le pont médiéval d’alors a été, depuis bien longtemps déjà, reconstruit plus loin.

Vienne vue depuis les remparts de Sainte Colombe, Gravure du XVIIe siècle, Musée de Vienne
Vienne vue depuis les remparts de Sainte Colombe, Gravure du XVIIe siècle, Musée de Vienne

Contre vents et marées: Vienne au Moyen Âge tardif

Frappée par les grands drames des XIVe et XVe siècles: la peste, la famine et les conséquences de la guerre de cent ans, Vienne se relèvera pourtant, maintenant  sa position forte. A la cession du Dauphiné à la France par Humbert II au milieu en 1349, la petite enclave du Saint-Empire se verra désormais cernée de toute part par le royaume de France mais continuera pourtant de converser une relative indépendance bien que de plus en plus sujette aux pressions et aux manoeuvres de la couronne pour l’annexer. Il faudra pourtant encore attendre un siècle pour que l’archevêque de Vienne se résigne à mettre fin à l’indépendance de la cité. Nous sommes alors en 1450 et cette reconnaissance ne ternira en rien le prestige de la ville pas plus qu’elle n’atermoiera la puissance de son économie.

Le rattachement du Dauphiné à la France, en 1349 par Alexandre Debelle, peintre isèrois du début du XIXe siècle
Le rattachement du Dauphiné à la France, en 1349 par Alexandre Debelle, peintre isèrois du début du XIXe siècle

La monnaie qu’on y frappera fera encore longtemps référence pour les autres monnaies du royaume, les foires y bâteront leur plein, et les routes qui avaient fait depuis des temps reculés de Vienne ce haut lieu commercial, stratégique et historiques continueront de lui prodiguer la manne de toujours. Sur la route des pèlerinages, les croyants venus du nord, y feront même des haltes pour venir contempler ses merveilles et ses saintes reliques. Contre vents et marées, le destin hors du commun de la cité de Vienne continuera de la faire briller de mille feux au niveau économique comme spirituel durant la renaissance. (ci contre un denier médiéval frappé à Vienne par l’archevêché).

Fidèle à notre objet médiéval, c’est là que nous laissons son histoire, aux portes du siècle des lumières, pour faire un bond dans le temps et vous inviter à achever cette longue balade historique par la Vienne d’aujourd’hui.

Vienne en Fête : histoire et culture

Outre les quelques quarante monuments classés que Vienne a conservé de sa longue et prestigieuse histoire, la ville à encore bien d’autres choses à offrir pour qui viendrait la visiter. Il y a, bien sûr, les fêtes historiques et les médiévales qui se tiennent chaque début septembre mais ce ne sont pas les seuls moments durant lesquels cette belle cité célèbre son histoire et de ce point de vue, vous y trouverez de quoi vous sustentez toute l’année; journées gallo-romaines, vendanges romaines, musée, et encore visites guidées et découvertes des monuments et de l’Histoire de la ville (une a deux fois par mois),.

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Côté culture entre grands événements populaires et foires, elle vous proposera encore un festival d’écriture et un autre d’humour et pour les amateurs de musique, son magnifique théâtre antique exceptionnellement conservé est, chaque année, le théâtre de nombreux événements et concerts. Du classique au Jazz en passant par les artistes les plus variés, le lieu a vu passer des invités de prestige à la renommée internationale. Les belles heures de son festival de Jazz font aussi chaque année, au début du mois de juillet, le bonheur des vienne_ballade_culturelle_et_historique_ville_de_prestige_patrimoine_histoire_medievaleamateurs du genre. On y vient, de toute la France ou de la région, son petit coussin à la main, passer des nuits entières dans la tiédeur de l’été, à se laisser bercer pas les notes chaudes, blues, feutrées ou free jazz d’artistes au sommet de leur art, dans une qualité acoustique exceptionnelle. Croyez le dauphinois qui vous parle, mes amis. Tout cela est du vécu. Il suffit de quelques instants passés au milieu des vieilles pierres du théâtre de Vienne, dans la chaleur de l’été et la magie d’un concert pour vous sentir, ici, plus seulement en terre d’histoire mais aussi en terre d’émotion et d’amitié.

Un de ces prochains week end ou même un de ces mois d’été où l’appel de la mer vous gagne, sur la route de vos vacances, plutôt que de passer trois heures à vous déshydrater dans les embouteillages, au douloureux péage d’autoroute de Reventin-Vaugris, je vous conseille volontiers de faire une belle halte en la cité de Vienne, pour venir vous rafraîchir à l’ombre de sa prestigieuse histoire et de ses merveilles. Il sera bien tant de reprendre la route à la fraîcheur du matin suivant, quand les bouchons auront sauté.

Une excellente journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com
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grande fête médiévale : tous au château d’Angillon ce week end pour faire la nique à la rentrée!

heraldique_chapelle_angillon_chateau-fortSujet : réjouissances et fêtes médiévales, fêtes historiques, idées sortie, idées week end, lieu d’intérêt
Lieu : château de la  chapelle d’angillon Département : Cher
Date : 3 et 4 septembre 2016
Nom : 6ème grande fête médiévale du Château d’Angillon

Bonjour à tous,

O_lettrine_moyen_age_passionui mes amis, nous nous le sommes jurés! Bien que septembre soit déjà là et même si la liste de choses à faire pour engager cette rentrée du meilleur pied semble, pour certains d’entre vous, n’en pas finir de s’allonger, nous ne nous laisserons pas abattre, pas plus que nous ne vous laisserons céder à la fete_medievale_festivale_historique_chateau_anguillonmorosité qui, quelquefois, assaille les pauvres créatures que nous sommes face aux dures lois du temps social: ce drôle de temps qui s’est affranchi des lois naturelles et qui nous dit quand, où et comment s’affairer, se stresser, et même se détendre et qui pèse, parfois, en ces périodes de reprise, comme une fatalité sur nos fragiles épaules d’hommes et femmes modernes.

Alors, Fi! Nenni! Et j’irais même plus loin, nenni non point! Nous ne baisserons pas la garde et nous brandirons haut et fier notre plume, telle une Excalibur rédemptrice et vengeresse, pour nous libérer du joug de ce méchant calendrier et pour démarrer ce coquin de mois de septembre sous les meilleurs auspices. Oui, vous l’avez compris, en dépit du contexte et contre vents et marées, nous vous livrerons une belle idée de sortie médiévale pour ce week end, comme pour mieux pour faire la nique aux agendas de rentrée. Alors, une fois de plus ouvrons en grand la porte au moyen-âge avec ses rêves de châteaux, de batailles, de chevaliers et de princesses.

Deux jours entiers pour célébrer
le moyen-âge au château d’Angillon

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N_lettrine_moyen_age_passionous voilà donc rendus, cette fois-ci, au centre de la France, à quelques lieues au nord de Bourges et dans le  Cher, pour nous replonger dans l’histoire du moyen-âge et nous ressourcer à l’ombre de ses vieilles pierres, et pas n’importe lesquelles puisqu’il s’agit, cette fois, de se rendre dans un château que le XIe siècle a vu naître: celui de la Chapelle d’Angillon.  Monsieur le comte Jean d’Ogny et sa famille, dont la lignée est propriétaire et fortement attachée au lieu depuis plus d’un demi-siècle vous y ont, fete_festival_moyen-age_chateau_angillon_lieux_d'interet_idee_sortie_week_enden effet, concocté deux jours de fêtes et de célébrations intensives autour du monde médiéval.

Mais de grâce, bonne gens, ne vous laissez surtout pas abuser par la taille modeste de la commune de la Chapelle d’Angillon toute proche du château pour juger de la prestigieuse histoire du site, pas d’avantage que de la qualité de ses réjouissances médiévales. C’est en effet la sixième édition de l’événement que l’on y célèbre durant cette fin de semaine et le succès y a toujours été au rendez-vous, depuis le premier jour; jugez plutôt, les cinq premières années de cette grand fête ont déjà vu passer et accueilli plus de 50 000 visiteurs au château!

Le programme des réjouissances

fetes_medievales_lieux_interet_histoire_patrimoine_historique_chateau_anguillon

P_lettrine_moyen_age_passion copiaour la modique somme de 9 euros pour les adultes et une entrée totalement gratuite pour les enfants de moins de 14 ans, vous pourrez découvrir, en plus d’un grand marché médiéval, plus de vingt troupes de professionnels venues sur place pour recréer devant vous une ambiance médiévale joyeuse et festive. Entre ateliers, jeux, théâtre, musique, troubadours, cracheurs de feu, saltimbanques, animations et spectacles, vous pourrez également revivre l’attaque du château et d’épiques combats d’époque et d’épées (Bobby lapointe sors de ce corps!), mais encore découvrir de nombreux camps médiévaux, dont un dédié au merveilleux et devenu trop rare métier de la taille de pierre avec la présence d’un compagnon, meilleur  ouvrier de France.

Pour la joie des plus petits mais aussi des plus grands qui les aiment, il faut également souligner la  grand place faite au château, aux animaux et aux spectacles les concernant. En plus des animaux de la ferme, des cerfs et des biches, vous pourrez en effet, fete_marche_festivites_medievales_chateau_angillon_cherdécouvrir une meute de loups ainsi que des démonstrations de fauconnerie, avec aigles, vautours et même hiboux!

Sur place, vous trouverez bien entendu de quoi vous sustenter mais pour les appétits plus sérieux et une fête prolongée en soirée, de grandes ripailles animées sont prévues le samedi soir sur réservation. C’est ce même soir que l’ensemble Carité de Guingamor, « compaignie de joyeux jongleurs* » (*au sens médiéval du terme) comme ils se définissent eux-même, donnera un concert de musique médiévale.

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Pour tous renseignements supplémentaires ou réservation, rendez-vous directement sur le site web du château de la Chapelle d’Angillon. Tout y est.

Les riches heures du
château de la Chapelle d’Angillon

Q_lettrine_moyen_age_passionuand bien même aucun événement n’y tiendrait place, une visite du Château d’Angillon représente, à elle seule, une plongée au coeur de neuf siècles d’Histoire. Monument classé au patrimoine historique français depuis les années soixante, le lieu se visite, par ailleurs toute l’année et c’est même le comte d’Ogny en personne qui se charge le plus souvent de vous faire découvrir le riche passé du site et son histoire.

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Songez qu’au XIe siècle, époque où l’on bâtissait presque partout en France des châteaux de bois et des mottes castrales, le site possédait déjà son donjon de pierre carré, l’un des plus anciens de la région. Gillon, l’un des fils de la puissante famille des Seuly alors propriétaire du site l’érigea autour de l’an 1050. Au cours des siècles suivants, le château s’étoffera de murailles et d’autres tours ou bâtiments, prenant des allures d’édifice plus résolument résidentiel que défensif et offrant, à lui seul, un panorama de l’architecture du moyen-âge à la renaissance.  Au delà de ses pierres, de ses tours et de ses murailles et durant ses neuf cents ans d’histoire, il verra aussi défiler de prestigieuses familles.

principaute princes boisbelle moyen age histoire chateau angillonRésidence des princes de Bois Bel (BoisBelle), dont Gillon héritera en dote, à la suite d’un mariage avec la fille du vicomte de  Bourges, le château fera alors partie d’une  principauté autonome et indépendante au coeur du royaume de France, qui sera patentée et reconnue, durant de longs siècles par les ducs de Berry et les rois de France eux-mêmes. S’il reste difficile de dater précisément la naissance de cette principauté, elle est attestée dans des documents du XIIIe siècle mais la première mention des Boisbelle datant d’avant l’an 1000, il est à supposer que la reconnaissance de l’indépendance de ce territoire était certainement antérieur à ce XIIIe.

Les seigneurs et princes de Boisbelle avaient alors sur leur domaine des privilèges souverains, y édictant les lois, rendant la justice et battant même leur propre  monnaie. Exemptés d’obligations militaires, les habitants y échappaient à l’impôt ainsi qu’à la gabelle et même aux tâches ou corvées qui sévissaient alors dans bien des seigneuries sur les terres de France. Fait intéressant qui dénote bien de l’autonomie juridique de la principauté, au moment où l’on brandissait la vieille loi salique qui proscrivait l’héritage du royaume par les femmes pour contester la légitimité d’Edouard III d’Angleterre sur le trône de France, loi qui permit notamment aux Valois de succéder aux Capétiens à la couronne, les femmes comme les hommes pouvaient hérités directement de la principauté de BoisBelle.

Quand le Berry sera rattaché à la France, l’indépendance de ce territoire perdurera et la principauté reviendra d’ailleurs en héritage à la maison de Clèves, en la personne d’Henriette de Clèves, Duchesse de Nevers, puis elle passera aux alain_fournier_grand_meaulnes_histoire_chateau_chapelle_angillonmains de Charles de Gonzague. Plus tard encore dans le temps,  ce dernier la revendra à Maximilien de Béthune célèbre ministre d’Henri IV, que l’on connaîtra mieux par la suite, sous le nom de Sully.

Pour en finir avec cette courte histoire du château d’Angillon, on ne peut bien sûr parler de l’endroit sans évoquer l’enfant du pays, né à la chapelle d’Angillon, qui au début du XXe siècle, partit mourir sous les drapeaux et pour la France, lors de la première guerre mondiale, cet écrivain qui entra dans la postérité avec un seul roman dont on parle encore et que l’on lit toujours, plus d’un siècle après, je veux parler d’Alain Fournier et du Grand Meaulnes.

Voilà donc pour cette idée sortie du week end dans la qualité. Comme je vous l’avais annoncé c’est un lieu riche en Histoire qui vous ouvre ses portes et vous invite, ce week end, à venir revivre avec lui le moyen-âge dans la joie et la bonne humeur. Alors si vous en avez l’opportunité, n’hésitez pas un seul instant à vous rendre au château de la Chapelle d’Angillon et sa grande fête médiévale.

En vous souhaitant une belle journée et un très beau vendredi!

Frédéric EFFE
Pour moyenagepassion.com
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Roman historique et médiéval : la cathédrale de la mer

Un Roman historique sur la période médiévale et le moyen-âge

roman_livre_moyen_age_medieval_la_cathedrale_de_la_merAuteur : Ildefonso Falcones
Titre français : La cathédrale de la mer
Titre original : la catedral del mar

Genre : roman historique, moyen-âge réaliste
Période : XIVe siècle, bas moyen-âge
Date de Sortie : 2006.
Editeur : disponible chez pocket

L’histoire d’un serf épris de liberté

C_lettrine_moyen_age_passionatalogne, quatorzième siècle, Arnau Estanyol, jeune serf, issu de l’union de sa mère et du tyrannique seigneur du domaine (ayant abusé de cette dernière le jour même de son mariage), s’enfuit. Il décidera de se rendre vers la ville de Barcelone où, dit-on, un loi permet aux serfs de s’affranchir et de devenir des hommes libres. A cette période, la capitale catalane est en plein essor et l’on y construit la cathédrale Santa Maria Del Mar, un édifice majestueux élevé à la gloire de Dieu.

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La cathédrale médievale de Santa Maria del Mar, Barcelone

Tout semble possible alors dans la capitale catalane, vibrante de vie et foisonnante de projets. Le livre suivra les pérégrinations et la vie du tout jeune héros dans cette Barcelone du XIVe siècle. Il tentera d’y gravir peu à peu les échelons sociaux.

Plongé dans ce monde médiéval, que Ildefonso Falcones restitue avec les détails et la patience d’un orfèvre, on y découvrira les métiers du moyen-âge, les lois, les gens et les nobles de l’époque, et on arpentera les rues de la cité catalane, comme si l’on s’y trouvait réellement. La vie des bâtisseurs et leur travail nous roman_moyen_age_monde_medieval_cathedrale_merpermettront encore d’apprendre quelques détails d’intérêt sur l’architecture médiévale, et nous sera encore révélée la forte passion du peuple d’alors et son implication dans l’édification des bâtiments dédiés à Dieu. Sous la plume de Falcones, cette cathédrale de la mer, dédiée à la Sainte Mère Marie et au culte marial, emportera l’adhésion des citadins de Barcelone de manière toute particulière. Hélas! Quelques ombres viendront aussi ternir le tableau ; la peste noire et l’inquisition planeront, inévitablement, sur les ambitions de notre héros menaçant de faire barrage à son ascension sociale et à son avenir.

EXTRAIT DU ROMAN

"L'annonce faite à Marie" Sainte Marie,Barcelone.
« L’annonce faite à Marie »  Cathédrale Sainte Marie,Barcelone.

«Regarde Arnau – dit Bernat au garçon qui dormait paisiblement contre sa poitrine – Barcelone .. Ici nous serons libres. Si nous réussissons y vivre durant un an et un jour sans être arrêté par le Seigneur, nous obtiendrons  une lettre de quartier y nous serons alors libres. Du haut de la montagne de Collserola, sur l’ancienne voie romaine qui reliait Ampurias et Tarragone, Bernat contemplait la liberté et … la mer! Je n’avais jamais vu, ni imaginé, cette immensité qui semble ne pas avoir de fin. C’était la première fois qu’il se trouvait face à quelque chose dont on ne pouvait voir la fin ».
Idelfonso Falcones – La cathédrale de la mer.

Premier roman & best-seller au succès mondial

Avocat de métier, passionné d’histoire, Catalan pur souche, vivant encore à Barcelone, Ildefonso Falcones a rencontré, avec ce premier roman, un succès phénoménal , franchement mérité au vue de la qualité de cet auteur_roman_moyen_age_medieval_ildefonso_falcones_ouvrage. Traduit en 15 langues, vendu à des millions d’exemplaires dont un million en Espagne uniquement, ce roman sur le monde médiéval et le bas moyen-âge a pratiquement fait le tour du monde. L’histoire dit que l’auteur a mis quatre ans à l’écrire et, très franchement, je n’en serais pas surpris au vue du résultat et surtout de la précision descriptive et historique de ce livre.

Amateurs d’Histoire, de réalisme médiéval et de patient travail de reconstitution, ce livre est fait pour vous. Difficile, en effet, de faire plus précis et plus monographique. Il égale largement les fresques historiques très documentées d’un Ken Follett et vous vous y divertirez tout en apprenant. En bref, voilà un roman historique dans les règles de l’art.

Suivre les pas du héros de Falcones à Barcelone

Pour ceux que cela pourrait intéresser, il existe un circuit possible à Barcelone pour visiter les lieux mentionnés dans le livre et suivre les pas du jeune héros du roman de Idelfonso Falcones. Ce circuit est proposé par plusieurs agences de tourisme sur le web.

Bonne journée à tous!

Fred
Pour moyenagepassion.com

« L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus  Ier s. av. J.-C