Sujet: art martial, combat, joute médiévale, tournoi, chevalerie, histoire vivante, Fédération française de Béhourd, reconstitution historique. Période: moyen-âge central à tardif Evénement : Tournoi championnat de France
Bonjour à tous,
our faire suite à notre article sur le Béhourd de la semaine dernière, sachez que dans le cadre des championnats de France, un tournoi de sélection pour l’Equipe de France aura lieu à Saint-Dizier, dans la Haute-Marne, les 18 et 19 mars prochain.
Si vous avez la curiosité de découvrir cette forme moderne de combat médiéval et ses joutes chevaleresques, cela peut-être une occasion rêvée. Pour participer sur le terrain, bien sûr, il vous faudra d’abord vous inscrire et être adhérent. Je ne suis pas certain qu’il soit encore trop tard pour le faire mais en contactant le site officiel de la fédération sur www.combatmedieval.com, ils sauront vous le dire.
Et puisque nous sommes dans le sujet des tournois, je ne résiste pas à vous proposer un petit montage maison autour de la série télévisée Kaamelott d’Alexandre Astier (et oui je sais, mais c’est une source inépuisable d’inspiration. Il suffit de se baisser!).
ans cet épisode intitulé Morituri, Yvain (Simon Astier) et Gauvain (Aurélien Portehaut) sont sommés par le roi Arthur (Alexandre Astier) à demi-endormi et conscient de se battre à mort, sous l’oeil affligé de Calogrenant ( Stéphane Margot) et du père Blaise (Jean-Robert Lombard).
En l’occurrence, en fait de valeureux combattants de Béhourd ou même de grand héros comme nous les décrivait Michel Pastoureau dans sa conférence sur les légendes arthuriennes, ici, nous sommes un peu loin de l’ambiance du championnat de France de Béhourd mais plus proche de « sauve qui peut ».
En vous souhaitant une excellente journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : réflexions, philosophie, raison, citations médiévales, Saint chrétien, moyen-âge chrétien, théologie. mystique chrétienne. Auteur : Saint-Augustin d’Hippone (354-430) Période : aube du moyen-âge, fin de l’antiquité Ouvrages : les confessions, la cité de Dieu, De la trinité.
“Les hommes s’en vont admirer la cime des montagnes, les vagues énormes de la mer, le large cours des fleuves, les côtes de l’océan, les révolutions et les astres, et ils se détournent d’eux-mêmes.” Saint-Augustin d’Hippone (354-430) – Les confessions
Bonjour à tous,
hilosophe, théologien, brillant orateur, auteur confirmé et grand mystique chrétien de la toute fin de l’antiquité, par les réflexions et les nombreux écrits qu’il léguera, Saint-Augustin influencera de manière profonde le moyen-âge chrétien. Au delà du monde médiéval, il restera même, jusqu’à nos jours, un grand auteur de référence de la théologie chrétienne et de son enseignement, même si les conceptions de Saint Thomas d’Aquin viendront à partir du XIIIe siècle quelque peu atténuer l’influence augustinienne. Sans prétendre faire ici l’hagiographie d’Augustin d’Hippone, l’oeuvre, l’homme autant que son influence ne pouvant être traités dans le cadre d’un seul article, il est tout de même important d’en dire quelques premiers mots,
Eléments de biographie
Une vie de bonheur, n’est-ce pas la chose que tout le monde veut et quepersonne au monde ne refuse? Mais où l’a-t-on connue pour la vouloir tant? Où l’a-t-on vue pour en être si épris? Saint-Augustin d’Hippone (354-430) – Les confessions
Issu d’une famille de petits propriétaires fonciers romains, Saint Augustin naît en 354, près de la fin de l’Antiquité, dans la ville de Souk-Ahras sur le territoire de l’Algérie actuelle, appelée alors Thagaste. Il mourra 76 ans plus tard, en 430 à Annaba, l’Hippone d’alors. Durant les années de sa vie et notamment durant son ministère, Rome connaîtra de nombreuses crises sous l’impulsion des incursions barbares et bien que se tenant en Afrique, Augustin se tiendra toujours proche et à l’écoute des problématiques de l’Eglise Romaine.
Dans un IVe siècle qui voit triompher et s’officialiser la religion chrétienne comme religion unique de l’Empire romain, les écoles de pensée philosophiques et les débats théologiques essaiment, et avec eux, l’interprétation des textes et les grandes questions qu’elle soulève: manichéisme, néo-platonisme, pélagianisme, donatisme, arianisme. Au fil de sa vie, la pensée de Saint-Augustin se définira par ses propres expériences personnelles et par les écoles philosophiques l’ayant influencées, autant que par les détracteurs de l’Eglise catholique ou les différents schismes auxquels sa charge d’évêque le conduira à faire face. Ces tensions dogmatiques et philosophiques lui permettront d’affiner sa propre vision de la conversion, autant que de se prononcer sur la place de l’homme face au divin et face au monde, dans sa solitude comme dans ses cités.
Les questionnements de l’homme et du divin
« Cependant, si faible que soit l’esprit humain, vicié par le péché, l’âme humaine, toujours raisonnable et intelligente… parce qu’elle a été faite à l’image de Dieu, peut, à l’aide de la raison et de l’intelligence, comprendre et voir Dieu » Saint-Augustin d’Hippone (354-430) – De la trinité
A la frontière de la philosophie et de la théologie, on glose alors, durant ces IVe, Ve siècles autour de la relation de l’homme au divin, mais aussi de l’homme au monde et les questions sont multiples.
Elles touchent la philosophie, comme la spiritualité : comment articuler foi et raison? Quel est la part de Dieu dans l’homme? Peut-il être saisi par l’esprit? Fait de chair et de matière (impure?) l’homme est-il condamné à contenir le mal en lui ou en être le foyer, contre la perfection divine de l’univers, comme les manichéens le pensent alors? Peut-il s’élever vers le divin sans renoncer totalement au monde ou se mortifier? Quelle est la place du choix dans le processus et le long chemin qui conduit à la pureté? En tant que créature de Dieu, ne la contient-il pas? Son libre arbitre seul peut-il suffire à le faire adhérer au bien et à l’affranchir du mal? Et finalement, à travers tout cela, on s’interroge sur la manière dont l’homme peut s’inscrire dans le dessein divin et y prendre sa place.
Tout au long de son ministère et à toutes les questions posées par la philosophie mais aussi par des théologiens menaçant l’église de leurs interprétations et donnant lieu aux premières hérésies, Saint-Augustin apportera la contradiction et, avec elle, la vision d’une conversion et d’une élévation faite d’une mélange entre psychologie, raison et œuvre divine, Sans démystifier l’importance des desseins et de la grâce divine à l’œuvre dans la conversion et tout en leur laissant leur part d’insaisissable et de mystère, il brossera le portrait d’une alchimie divine qui opérera le bien à travers l’homme, pour peu que ce dernier l’appel de ses vœux et soit persévérant. Se faisant, ce grand penseur, que l’on a souvent à juste titre désigné comme l’un des premiers philosophes chrétiens, se prononcera sur l’importance de l’homme, de sa raison et de ses choix au sein du destin divin.
Au delà de tous ces questionnements, Saint-Augustin introduira encore l’idée de Dieu dans la gestion de la cité et la politique et jettera les bases d’une théocratie qui entendra soumettre le pouvoir politique au divin et à ses représentants sur terre, comprenez l’Eglise et les papes.
“Ne t’en vas pas au dehors, rentre en toi-même; au cœur de la créature habite la vérité” Saint-Augustin d’Hippone (354-430) – Du maître.
Relations entre grâce et Salut, questionnement sur la liberté humaine et affirmation de la nécessité de recherches introspectives articulant foi et raison pour retrouver le chemin qui mène au divin dans une incessante quête de pureté, cité de Dieu contre cité des hommes, et tant d’autres thèmes encore, ce qui deviendra après Saint-Augustin l’augustinisme sera longtemps enseigné comme base de la philosophie. Et jusqu’à la redécouverte d’Aristote et les réflexions de Thomas d’Aquin au XIIIe siècle, les écrits et les pensées de l’évêque d’Hippone influenceront grandement le moyen-âge chrétien et la manière de penser la relation de l’homme au divin. Plus tard, dans le courant du XVIe siècle, ses pensées auront encore une grande influence sur le luthéranisme et la naissance du protestantisme. A ce jour, il demeure encore par son leg et ses œuvres une source d’inspiration et de réflexion pour les pères de l’église comme pour les philosophes chrétiens ou non d’ailleurs.
En vous souhaitant une belle journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : humour médiéval, trilogie,affiche cinéma, roi Arthur, légendes arthuriennes, série télévisée, série culte, Quête du Graal, non sens, détournement Série télévisée : Kaamelott, Auteur : Alexandre ASTIER Période : moyen-âge, moyen-âge fantastique. Média : détournement affiche cinéma kaamelott
Production : M6, CALT Production
« Ho mais le Graal, le Graal… On en fait tout un plat… »
Bonjour à tous,
e week end arrive, les oiseaux chantent, enfin ils se caillent surtout et nous postons un peu de news et d’humour à la sauce Kaamelott juste pour la détente.
Tous les fans retiennent leur souffle depuis quelques temps. Alexandre Astier est-il bien caché avec toute son équipe, loin des médias, comme la « poulette » de son mythique Kadoc (Brice fournier à l’écran), pour concocter le premier opus cinématographique de sa trilogie ? A-t-il mandé Merlin, ou même plutôt Elias, à concocter une formule magique pour éloigner les paparazzis ou les transformer en brocolis-vapeur (oui, je sais c’est très cruel) au cas où ils s’approcheraient de trop près? Impossible de le dire et le mystère s’épaissit autour du retour du bon Roi Arthur en ses terres de Logres. Et dire que pendant ce temps Lancelot (incarné par Thomas Cousseau dans la série) et ses vils hommes en blanc maintiennent le royaume sous leur joug… C’est du propre !
Mais laissons là toutes ses vaines arguties et spéculations pour laisser voguer notre imagination et vous proposer une autre de nos âneries créatives sur le thème de l’excellente série télévisée. Au programme donc, détournement d’une affiche de cinéma sur la possible suite donnée aux aventures du roi Arthur sous la plume et la direction de Mossieur Alexandre Astier. Pour le coup, AA meets Spielberg et on dirait bien , comme il le dirait lui-même, que « ça va mal se mettre »:
Chaîne youtube Kaamelott Calt Production:
pas encore ouverte partout, mais officielle!
‘en profite pour glisser une information ici pour ceux qui ne l’aurait pas. La série est maintenant disponible sur la chaîne Youtube officielle de CALT, sa société de production. Pour l’instant, le visionnage n’est possible qu’hors territoire et Benelux mais CALT nous promet une ouverture prochaine sur la Belgique et sur plus de pays. Tout le reste de la francophonie peut en tout cas désormais la découvrir de manière légale et c’est une excellente nouvelle! Merci CALT!
Du coup, j’intègre ici l’épisode « La dent de requin » de Kaamelott, auquel cette affiche détournée fait référence, en provenance de la chaîne Youtube en question. J’espère qu’il fonctionnera pour vous et de là où vous êtes, ce que je ne peux, hélas, vous garantir. Si ce n’est pas le cas, il vous faudra acquérir les DVD’s si vous ne connaissez pas la série ou si vous ne les possédez pas encore, mais comme je ne cesse de les répéter, c’est un bon investissement.
Une citation médiévale Jean De Meung, moyen-âge central
Bonjour à tous,
joie cruelle et fallacieuse de la citation hors contexte, nous voici encore au pied du Codicille du bon maître Jean de Meung, alias Jean Clopinel , grand co-auteur du Roman de la Rose et érudit du XIIIe siècle, pour nous délecter de sa sagesse toute médiévale.
Et dans ce codicille qu’il nous lègue, appendice d’un autre testament qu’il a rédigé par ailleurs, il fustige de son verbe et sans complaisance, ses contemporains et, par dessus tout, les religieux ou même les clercs savants. En l’occurrence dans cet extrait que nous vous proposons aujourd’hui en forme de citation, il s’adresse plus précisément aux chefs de l’église et aux prélats: abbés et évêques. Satire? peut-être un peu. Sermon, sans aucun doute. Mais comme tant d’autres auteurs le feront durant ce moyen-âge central et ce XIIIe siècle, c’est en homme pieu, soucieux de religion et de salut de l’âme, autant que de justice qu’il s’exprime. Il ne cherche donc pas à mettre le feu aux poudres, (ce qui serait en plus un peu anachronique pour l’époque) mais plutôt à ramener dans la juste parole et, plus encore, la juste pratique les brebis égarées de la haute hiérarchie de l’Eglise.
Pourtant, oublieux un instant du contexte, comme elle est grande la tentation, en ne prenant que ces quatre pieds de vers, de les étirer un peu et d’en faire une morale du bon ou plutôt du mauvais exercice du pouvoir sous toutes ses formes, et de sauter, allègrement hors de l’église et hors du temps :
“Se tu veulx mal user de ta grant seigneurie,
Se povres gens te foulent*, je ne m’en merveille mye;
Car quant la congnoissance est trop ensevelie,
Droiz et Dieu se consent que telz gens t’humilie.” Jean de Meung (1250-1305) Le Codicille
« Si tu veux mal user de ta grande seigneurie, Si pauvres gens te foulent, point ne m’en ébahis, car quand la connaissance est trop ensevelie, Justice* et Dieu s’accordent que tels gens t’humilient. »
*justice naturelle, nature,
Mais avant de nous reprendre par quelques médiévistes que notre glissement conceptuel et temporel ferait soudain sortir légitimement de leurs gonds, empressons-nous de revenir au contexte et au sens étroit de ces vers de Jean De Meung. Comme nous le disions, il s’adresse ici clairement au prélats et les enjoint d’être justes envers leurs propres clercs tout autant qu’envers les gens du simple. On trouvera, un peu plus haut dans son codicille, les lignes suivantes qu’il leur adressent encore:
« Sçavoir vous appartient com chascun se moyenne, Soyent clercs, soyent laiz, soyent communs ou moyenne »
Et pour ramener encore dans le giron d’une pratique plus proche de leur mission première, ces ecclésiastiques dévoyés par leur propre « fortune » et leurs propres richesses, autant que par les jeux de séduction de cour et de pouvoir, il leur dira aussi dans le même passage : « Tout est perdu fors ce qu’on fait en charité; »
Difficile de ne pas lire, en filigrane, dans ce sévère rappel à l’ordre de la part de l’auteur médiéval, la marque de ce même mouvement qu’on retrouvera encore dans les fabliaux, ou dans ces doigts qui pointeront les richesses des moines blancs ou celles des évêques, dans un XIIIe siècle qui mesure la distance laissée entre les petites gens et certains dignitaires de l’église, véritable caste aristocratique affichant les marques ostentatoires de pouvoir et d’argent, au point d’être même rappelés ici par l’auteur à ses devoirs élémentaires de charité.
En vous souhaitant une excellente journée.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.