Sujet : animations médiévales, reconstitution historique, médiévalisme, compagnies médiévales, histoire vivante, guerre de cent ans, Bertrand du Guesclin. Période : Moyen Âge central, XIVe siècle. Evénement : Médiévales de Tiffauges 2024 Lieu : château de Tiffauges, Vendée, Pays de la Loire. Date : 28 & 29 septembre 2024.
Bonjour à tous,
haque année, à la fin septembre, le château vendéen de Tiffauges se drape de ses plus belles couleurs médiévales pour faire revivre à ses visiteurs d’intenses moments historiques. Nous avons toujours plaisir à relayer ces Médiévales et l’association du Roi Uther nous offre, aujourd’hui, l’opportunité de revenir en images sur l’édition 2024.
Tiffauges ou la passion de la reconstitution
Pour rappel, les Médiévales de Tiffauges sont organisées par l’association du Roi Uther, présidé par Gerard Paugam, en partenariat avec le département de Vendée. Les compagnies médiévales y sont nombreuses, en provenance de toute l’Europe mais l’événement a surtout la particularité d’être entièrement scénarisé, avec un soin exclusif apporté au détail.
Combats et mêlées, ateliers et scènes de reconstitution diverses, et jusqu’aux artisans choisis pour le marché médiéval, l’ensemble est recréé par de véritables férus de Moyen Âge, sous la houlette de Gerard Paugam, lui même passionné d’Histoire. Plus qu’une simple évocation, un vrai parti-pris pédagogique et éducatif distingue ces Médiévales dans le paysage de manifestations de ce type. L’ensemble reste aussi un grand spectacle et l’occasion de susciter l’émotion et les 15000 visiteurs annuels qui le fréquentent ne s’y sont pas trompés.
Couverture média & photographique
Si le soin apporté aux Médiévales de Tiffauges en font un événement particulièrement épique, l’organisateur sait aussi s’entourer pour en restituer au mieux l’ambiance. La galerie du jour vous le démontrera aisément. Chaque année, de vrais professionnels de l’image sont au rendez-vous pour saisir, sur le vif, les temps forts de l’événement.
La couverture média et la qualité de traitement sont même poussés d’une manière qu’on peut qualifier de cinématographique. Très honnêtement, pour avoir cherché parfois des heures pour débusquer quelques photos acceptables de certaines manifestations historiques ou médiévales, il faut vraiment saluer ici l’approche et le professionnalisme du Roi Uther pour ne rien laisser au hasard. Le studio Barry’s photographie qui signe les images de cette galerie doit également être retenu pour son travail de grande qualité. C’est du reste un des fidèles de l’événement.
Les Médiévales de Tiffauges 2024 en images
Pour rappel, le scénario de cette année évoquait l’an 1373 à Tiffauges. Nous sommes encore au cœur de la guerre de cent ans. En ce début d’année, de nouvelles troupes anglaises ont déferlé sur la Bretagne. Après quelques mois de rudes batailles, Bertrand du Guesclin et ses troupes les ont déjà repoussés en maints endroits. Quelques places fortes résistent cependant.
Replié à Tiffauges, le connétable de France et ses troupes s’apprêtent à mener une nouvelle campagne pour reprendre la ville de Brest de la main des Anglais. On y entraînera les divers corps d’armée. Un grand chantier verra s’élever de nouveaux engins de siège. L’artillerie sera également mise à l’épreuve. Autour du camp, la vie civile s’organisera aussi pour soutenir l’effort de guerre : artisanat, soin, hygiène, nourriture et divertissement sont au rendez-vous et, bien sûr, encore vie spirituelle.
Sujet : rassemblement médiéval, compagnies médiévales, marché médiéval, animations, tournois, campements, reconstituteurs. Période : Moyen Âge Evénement : le 12e Festival de la Rose d’Or Lieu : Île de la Barthelasse, Avignon, Provence-Alpes-Côte d’Azur. Date : le dimanche 13 octobre 2024
Bonjour à tous,
e week-end verra le retour du Festival médiéval de la Rose d’Or en Avignon. Ce grand rassemblement médiévaliste fêtera là sa 12e édition et de nombreuses troupes de reconstituteurs y sont attendues.
A noter que s’il ouvre sur un grand défilé de rue le samedi après-midi, ce festival historique et médiéval se concentrera uniquement sur le dimanche, cette année. Quoi qu’il en soit, avec près de 80 compagnies médiévales invitées, l’événement devrait être l’occasion d’une belle immersion au cœur du Moyen Âge.
Au programme du festival de la Rose d’Or
L’organisateur et les relais presse annoncent pas moins de 1200 chevaliers pour cette Rose d’Or 2024. Ce chiffre impressionnant fait de ce festival médiéval le plus grand du Sud de France. Il le classe également parmi les premiers événement de ce type du territoire, en nombre de reconstituteurs présents.
Joutes de chevalier, batailles et combats en armure y seront complétés par de nombreuses autres animations, au cœur des campements installés sur l’île de la Barthelasse. Théâtre de rue, saynètes et danses médiévales, mais aussi déambulations festives, jeux, ateliers (enluminure, calligraphie, etc…) sont également au programme. Côté restauration, en plus des divers stands qui ne feront pas défaut, un concours de gastronomie médiévale est prévu.
Marché artisanal et historique
Afin que la réussite soit complète, un marché artisanal et historique attend aussi les festivaliers de ce 12eme cru de ce festival de la Rose d’Or. Consultez la page Facebook de l’événement pour plus d’informations.
Pour les passionnés d’Histoire vivante, ajoutons enfin que le parti-pris historique reste de mise pour cet événement. Les organisateurs annoncent, en effet, sept périodes représentées, chacune ayant son espace réservé.
Voir d’autres articles sur ce festival médiéval : Edition 2017
En vous souhaitant une excellente journée.
Fred Pour moyenagepassion.com A la découverte du Monde Médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : animations médiévales, troubadours, festival médiéval, foire médiévale, compagnies médiévales, musique médiévale, marché artisanal, Moyen Âge festif. Evénement : le 29e festival des troubadours et saltimbanques de Souvigny. Lieu : Souvigny, Allier, Auvergne-Rhône-Alpes. Dates : du 3 au 11 août 2024.
Bonjour à tous,
epuis ce Week-end, Souvigny a réouvert les portes de sa grande foire et de son festival médiéval annuel. Il s’agira de la 29e édition de cet événement organisé par l’Association Souvigny Grand Site. Depuis 1992, cette structure locale s’est donnée pour objectif de valoriser et d’animer le riche patrimoine de la cité.
Au premier week-end d’Août, la foire médiévale et son festival des troubadours est devenue un temps fort de leur action. L’événement est soutenu par de nombreux partenaires institutionnels et médiatiques, ainsi que de nombreux bénévoles.
Au programme de la Foire médiévale 2024
Pour ce 29e cru, la fête battra son plein jusqu’au 11 août inclus. Côté festival, de nombreux concerts se tiendront, chaque jour, dans différents lieux et tavernes de la cité. Un bon lot d’animations médiévales continues viendra les compléter.
Déambulations, saltimbanques et saynètes animeront les rues. Un campement médiéval à la découverte de la vie civile et militaire au Moyen Âge central sera aussi de la fête. Les compagnies de reconstituteurs y feront revivre ateliers artisanaux, expositions variées et combats en armure. Année olympique oblige, la foire de Souvigny proposera même durant cette édition des jeux « Médiév’Olympiques » pour tous publics.
Compagnies médiévales & artistes invités
Les Tritons Ripailleurs – Compagnie du Polisson – Acus Vacuum – L’Arbre de Sovenance – Les Coupeurs de Bourses – Familia Inflama – Cie Kavance – Lames d’ Histoire – Merwenn – Ambraluna – Armiers Medieval Folk – Belli Mercator – Cie Zoolians – La Garde du Cerf Ailé – Malatitsch – Les Goliards – Facia Fusta – Vrehnd – Ménestrels de la Tsena.
Marché médiéval & Animations nocturnes
Les soirées s’annoncent, elles aussi, bien remplies entre banquets médiévaux, spectacles de feu ou encore grand bal de clôture (le 11). Tout au long du festival, le marché médiéval sera également ouvert en nocturne.
Enfin, pour les fondus de culture, la Foire Médiévale de Souvigny devrait être l’occasion de visiter les lieux patrimoniaux et les musées de la cité. Le mardi 6 août, une « balade médiévale » vous permettra également de découvrir quelques trésors cachés de la cité et de ses environs.
Sujet : Cantigas de Santa Maria, galaïco-portugais, culte marial, miracle, Sainte-Marie, démon, damnation, blasphème, joueurs de dés. Période : Moyen Âge central, XIIIe siècle Auteur : Alphonse X (1221-1284) Titre : CSM 238 « O que viltar quér a Virgen de que Déus carne fillou. » Interprète : Ensemble Alfonsie, Jota Martinez, Instruments pour louer Sainte Marie (2019)
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous repartons en direction de l’Espagne médiévale pour découvrir une nouvelle Cantiga de Santa Maria du roi Alphonse X. Cette fois-ci, en fait de miracle et de salvation, ce chant marial portera sur le sort funeste réservé à un ménestrel dévoyé et de peu de foi.
Dans le courant du XIIIe siècle, les lieux de pèlerinages à la vierge étaient légion au cœur de l’Europe médiévale, et de nombreux miracles y circulaient. A la cour d’Espagne, Alphonse le savant, souverain de Castille, s’est attelé à leur compilation et même (selon ses propres dires) à leur mise en vers et en musique. Il en est résulté le riche corpus des Cantigas de Santa Maria, soit plus de 420 chants mariaux en Galaïco-portugais, annotés musicalement.
La plupart des Cantigas de Santa Maria sont des récits de miracles, entrecoupés de chants de louanges à la Sainte. Dans cet article, nous partons à la découverte de la Cantiga de Santa Maria 238, et donc, l’histoire d’un ménestrel joueur et blasphémateur qui ne sera pas sauvé.
Miracle et intercession du divin ou du diabolique dans le quotidien
Qu’est-ce que le blasphème ? Quel prix peuvent payer ceux qui s’y aventurent ? Au Moyen Âge, la séparation entre le monde spirituel et le monde matériel est assez ténue. On admet même assez facilement que le surnaturel puisse se manifester, à tout moment, dans le quotidien de l’homme médiéval. Du haut Moyen Âge au XIIe siècle, des jugements comme l’ordalie montrent bien à quel point on pense que le divin peut intervenir instantanément au soutien du juste, pour empêcher qu’il ne se brûle ou s’ébouillante. De la même façon, le mécréant s’expose au châtiment direct du divin et les portes du salut, comme celles des miracles, lui resteront, le plus souvent, fermées.
Avec les miracles des Cantigas de Santa Maria, nous sortons du registre de l’ordalie judiciaire pour entrer dans le culte marial et la dévotion à la vierge. C’est donc la mère du « Dieu mort en croix » qui viendra intercéder par sa bonté et sa miséricorde en faveur des croyants et des dévots qui l’invoquent. Certes, le diable ou les démons font aussi quelques apparitions dans le corpus d’Alphonse X. S’ils interviennent sous des formes diverses pour jouer des tours aux protagonistes, les tenter ou les remplir d’effroi, c’est souvent pour mieux être congédiés ou repoussés par la vierge. Face à la puissance de la mère du Christ, ils n’ont, en effet, guère de poids.
Fait intéressant, dans la plupart des miracles des Cantigas de Santa Maria, l’innocent, le malade, ou même encore l’impie ou le pèlerin égaré sur le chemin de la foi trouvent leur rédemption par des travers plus ou moins spectaculaires. La mansuétude et la miséricorde de la vierge restent le trait le plus souvent mis en avant. Quelques cantigas de Santa Maria comme celle du jour y font, toutefois, exception et se soldent par le châtiment cuisant du blasphémateur.
Pas de rédemption pour un ménestrel joueur et blasphémateur
La Cantigas 238 et ses enluminures dans le Banco Rari 20 de la Bibliothèque de Florence
Le miracle de la Cantiga de Santa Maria 238 nous met en présence d’un ménestrel à la vie plutôt dissolue. Originaire de la ville portugaise de Guimarães, l’homme est un joueur de dés invétéré que rien ne semble pouvoir convaincre de renoncer à son goût du blasphème, ni de respecter la morale chrétienne.
La Cantiga 238 conte comment l’homme conspuait sans cesse Dieu et la Sainte Vierge en les rendant responsables de ses pertes au jeu. Comme un chapelain passait par là, l’audience se courba respectueusement à sa vue sauf le jongleur qui continua de blasphémer et cracha même sur son passage. Revenu un peu plus tard dans les parages, le chapelain lui conseilla de faire pénitence. Il lui rappela les Saintes Écritures, le rôle de Marie et du Christ, autant que ses devoirs de croyant, en vain. Le ménestrel campa sur ses positions. Il railla même le religieux et continua de le provoquer, demandant même ouvertement qu’on le conduise au châtiment éternel et qu’on le brûle dans les flammes de l’enfer.
Dans la cantiga, son vœu fut exaucé au delà de ses espérances et s’il y eut « miracle », ce fut à ses dépens. L’ecclésiastique le prit, en effet, au mot. Il invoqua la vengeance de Jésus Christ et de la vierge et un démon ne tarda pas à apparaître pour emporter le joueur blasphémateur tout droit en enfer. Et le refrain de ce récit de vengeance céleste et divine de scander tout du long :
« O que viltar quér a Virgen de que Déus carne fillou, Se pois del filla vinganç’ a maravilla nono dou »
« Celui qui veut avilir la Vierge qui a donné chair à Dieu, S’il en reçoit, par la suite,la vengeance, il ne faudra pas s’en étonner. »
La Cantiga de Santa Maria 238 en musique
L’ensemble Alfonsi de Jota Martinez : ethno-musicologie et recherche instrumentale
La 238 nous fournit l’occasion de découvrir une nouvelle formation musicale d’origine espagnole. Fondé en 2017 par Jota Martinez, l’ensemble Alfonsí explore le répertoire médiéval avec un parti-pris de restitution sonore et d’ethnomusicologie.
Dès la fin des années 89, son directeur artistique se passionnait déjà pour la restitution d’instruments en usage dans l’Espagne médiévale. En 2004, il forma même le projet ambitieux de reconstituer tous les instruments musicaux représentés dans les manuscrits des œuvres musicales d’Alphonse X de Castille. Quand on connaît un peu les manuscrits médiévaux des Cantigas, on réalise l’ampleur de l’entreprise. Les différents codex qui ont traversé le temps regorgent, en effet, d’enluminures de troubadours et musiciens en action.
La concrétisation d’un ambitieux projet
Quelques années plus tard, le musicologue et médiévaliste a tenu son pari. Une collection unique de soixante-dix instruments a vu le jour qu’il a pu restituer en s’appuyant sur des sources historiques variées, au delà même de l’œuvre d’Alphonse X.
En 2017, cette vaste collection entra, finalement, en action. Elle donna lieu à l’ensemble Alfonsi (ou Alfonsies, soit Alphonsien), une formation musicale ayant pour objectif de s’appuyer sur ce patient travail d’ethno-musicologie et de restitution, pour faire revivre autrement les musiques du temps du roi de Castille et ses cantigas de Santa Maria.
Ajoutons que, depuis le début des années 2000, on a pu retrouver Jota Martinez dans de nombreuses collaborations avec des groupes reconnus de la scène médiévale espagnole dont la célèbre formation d’Eduardo Paniagua ou encore la Capella de Ministrers valencienne.
Autre version de la CSM 238 par Jota Martinez & des instruments médiévaux anciens
Instruments pour louer Sainte Marie, l’album
En 2019, le projet de restitution de Jota Martinez donne donc naissance à un album signature de l’ensemble Alfonsi, centré sur les Cantigas de Santa Maria.
Il a pour titre : Instrumentos para Loar a Santa María et on y retrouve la CSM 238, aux cotés de 10 autres titres pour 63 minutes d’écoute. L’album recevra le prix Carles Santos de l’Institut de la Culture de Valence. Il sera notamment salué comme « Le Meilleur travail de restitution du patrimoine musical ».
Andrés Belmonte (flûte et flûte traversière), Ángel Vallverdú (flûte et percussions), Arturo Palomares (chant), Carles Magraner (rebel), Emilio Villalba (psaltérion), Fernando Depiaggi (ta´arilla), Gloria Aleza (chant et viole), Ismael Cabero (cornemuse espagnole médiévale, flûte et instruments à vents), Joansa Maravilla (percussions, Tabal), Jota Martínez (chant, rebab, maurache, vihuela), Juanma Rivero (chant), Lluna Issa Casterà (chant), Mara Aranda (chant), Mercedes Trujillo (chant), Miguel Ángel Orero (percussions, tabal), Patricia García (viole), Pedro Víctor López Meseguer (chant), Spyros Kaniaris (vieille orientale), Voro García (nafir).
La CSM 238 dans le Codice de los Musicos, Bibliothèque de l’Escurial (consulter en ligne)
La Cantiga 238 en Galaïco-portugais original
NB : du fait des périodes de vacances, nous avons différé la traduction complète de cette Cantiga de Santa Maria. Dans l’attente, nous espérons que vous saurez vous contenter de son commentaire détaillé (plus haut dans cet article). Merci de votre compréhension.
Como Déus se vingou d’un jograr tafur que jogava os dados e porque perdera descreeu en Déus e en Santa María.
Comment Dieu se vengea d’un jongleur joueur (compulsif) qui jouait aux dés et diffamait Dieu et Sainte Marie parce qu’il perdait.
O que viltar quér a Virgen de que Déus carne fillou, Se pois del filla vinganç’ a maravilla nono dou.
Celui qui veut avilir la Vierge qui a donné chair à Dieu, S’il en reçoit la vengeance, il ne faudra pas s’en étonner.
A Sennor que nos adusse salvaçôn e lum’ e luz, e que viu por nós séu Fillo mórte prender ena cruz, des i ten-nos amparados do démo que nos non nuz; en bõo día foi nado quena serviu e honrrou. O que viltar quér a Virgen de que Déus carne fillou…
E desto vos direi óra ũa vengança que fez Jesú-Crist’ en Guimarães d’un jograr mao rafez, que el e sa Virgen Madre santa e o séu bon prez, per que o mundo foi salvo, ante todos dẽostou. O que viltar quér a Virgen de que Déus carne fillou…
Aqueste jograr jogava os dados, com’ aprendí, E descreía tan muito, que quantos seían i Foron ên tan espantados que se foron os mais d’ i; Mais el de viltar a Virgen e Déus sól non s’ enfadou. O que viltar quér a Virgen de que Déus carne fillou…
Non quis catar o maldito como prendeu carne Déus Na Virgen e pois prendeü por el mórte dos judéus, Mais o coraçôn proposo e todos los sisos séus En viltar Santa María, de que Déus carne fillou. O que viltar quér a Virgen de que Déus carne fillou…
E dezía que non éra Déus nada neno séu ben, E que o da Virgen fora chufa, ca non outra ren. E el est’ e mais dizendo, ei-vos un capelán ven Que levava Córpus Crísti a un que i enfermou
Na vila. E os gẽollos ficaron todos entôn Ant’ aquel que da cadẽa nos foi tirar do dragôn; E o jograr mal-andante cospiu e disse que non Vira gente tan bavéca, e mui mal os dẽostou. O que viltar quér a Virgen de que Déus carne fillou…
O capelán, quand’ oiü dizer mal do Salvador Do mundo, mui gran despeito houve daquel traedor; E pois se tornou du ía, diss’ entôn: “Ai, pecador D’ hóme, porquê dẽostavas óra o que te formou,
O que te fez de nïente e pois há t’a desfazer, E no día do joízo estarás a séu poder, Cativ’? E non sabes esto, nen t’ar quéres connoscer A aquel que do dïabo per séu sángui te livrou? O que viltar quér a Virgen de que Déus carne fillou…
E da Virgen grorïosa te nembra, e ben farás, E filla ta pẽedença por aquesto que dit’ hás.” El respondeu escarnindo: “Crérigo, que torp’ estás! O ben, de Déus e da Virgen renégu’, e aquí me dou
Que non hajan en min parte e que xe me façan mal E me metan, se podéren, dentro no fógu’ infernal.” Quand’ est’ o crérig’ oiü, diss’: “Ai, Grorïosa, val! Déus fille de ti vingança, assí como se vingou
Do traedor Simôn Magos, encantador que viltar Foi assí Santa María e séu Fillo desdennar.” Esto diss’ o prést’ e foi-s’; e o démo vẽo travar Eno jograr que vos dixe, e assí o apertou
Que o torceu entôn todo. E assí vingar-se quis Déus por si e por sa Madre, e desto seede fis Que nunca mais falou nada; e porên, pa-San Dinís, Atanto o tev’ o démo ta que ll’ a alma sacou
Do córpo e no inférno a foi lógo sobolir; Ca assí ir devería quen quér que foss’ escarnir Da Virgen e do séu Fillo, que nos vẽo remĩir; Qual sennor ele serviü, assí llo gualardõou. O que viltar quér a Virgen de que Déus carne fillou…