Sujet : Kaamelott, médiéval-fantastique, légendes arthuriennes, cinéma, trilogie, affiche, humour, détournement. Période : haut Moyen Âge à central Auteur/réalisateur : Alexandre Astier Date de sortie : 21 juillet 2021
Bonjour à tous,
‘est l’été et nous sommes passés un peu en mode vacances, comme une partie de nos lecteurs. Ceci ne nous empêche pas, bien sûr, de continuons à suivre, de manière libre et non exhaustive, la large campagne promo de Kaamelott Premier Volet.
Désormais, cela ne devrait plus avoir échappé à personne, le film est en passe de sortir dans les salles : date fixée au 21 juillet 2021. Du même coup, radio, TV, chaînes web, l’auteur réalisateur fait, lui-même, le tour des médias et nous partageons ici un entretien qu’il a donné à Pascal Nègre sur RFM, il y a peu. Depuis quelques jours, on notera aussi que les journalistes et privilégiés ayant assisté aux avant-premières laissent filtrer quelques premiers retours élogieux sur le long métrage, tout en ayant l’élégance d’éviter de le spoiler. En l’occurrence, l’animateur radio, par ailleurs célèbre acteur de l’industrie musicale, confirme ici cette impression que donnaient déjà le trailer et l’affiche. Le format cinématographique a permis à Alexandre Astier de repousser les murs pour proposer une comédie dans un cadre somptueux et qui s’annonce véritablement épique.
« Je préfère la banalité dans l’exceptionnel. »Alexandre Astier
Pour le reste, cet entretien éclaire de nouveaux aspects sur la façon de travailler de l’auteur-réalisateur. Ce dernier y donne aussi des éléments sur sa vision de la comédie, en général, et de cette première œuvre cinématographique autour de Kaamelott, en particulier. Ceux qui ont l’habitude de suivre ses apparitions médias le savent. Il faut reconnaître à Alexandre Astier une qualité tout à fait spéciale en interview. Jamais ennuyeux, il répond toujours avec sincérité et, rarement de manière convenue ou conventionnelle. D’une nature réfléchie et finalement assez solitaire et introvertie (au moins dans les phases de création comme il le confesse lui-même), il se tient à une profondeur qui tire très souvent ses entretiens vers le haut. C’est la marque d’un véritable auteur et c’est très agréable. S’il se dit artisan, il possède aussi une personnalité artistique tout à fait unique qu’il prend soin de patiner et de ne pas dévoyer. Le temps est précieux, il en a conscience et c’est un plaisir de le voir évoluer dans son art et ses réflexions.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
NB : Au passage, la belle affiche du film Kaamelott présentée dans un article précédent nous a inspiré un détournement en forme de « cauchemar en cuisine » ou « croisons-les » imaginaires qui vous retrouvez ci-contre et en tête d’article. Cette ânerie est aussi disponible sur la page Facebook Kaamelottcreas. Pardon pour cela mais en prenant le slogan très au pied de la lettre, il nous a juste été impossible d’éviter d’évoquer la réaction de notre chef national très apprécié et très rentre-dedans : Philippe Etchebest. Lui-même officie largement sur M6 quand il n’est pas aux commandes de ses propres restaurants.
Sujet : fêtes historiques, fêtes médiévales, compagnies médiévales, spectacles, animations médiévales, marché médiéval Période : Moyen Âge, médiévalisme Evénement : Les Remparts de l’Histoire Lieu : Dinan, Côtes-d’Armor (Bretagne) Date : du 20 au 25 juillet 2021
Bonjour à tous,
i l’année 2020 a vu s’annuler un nombre incalculable d’événements culturels, dont bien sûr aussi des festivals et fêtes médiévales au motif que l’on sait, cette tendance s’est poursuivie en 2021. Le climat psychologique a joué ; il faut beaucoup d’énergie mais aussi un minimum de foi en l’avenir pour mettre en place des événements. En l’absence de visibilité, de calendrier stratégique et de directions claires, pas facile de se mobiliser.
Gestion culturelle & fêtes médiévales 2021
Plus encore, pour des raisons évidentes de logistique tout autant que de balance économique, les organisateurs n’étaient et ne sont pas toujours en situation de se plier aux mesures sanitaires et aux « jauges » imposées par l’exécutif. Enfin, Pour donner une vision complète du tableau, on pourra encore mentionner dans ces difficultés, la possibilité de décisions intempestives de dernière minute (par l’exécutif et aux mains des préfets) susceptibles de venir annuler une fête ou un festival sur le point d’être lancé et qu’on croyait acquis.
Bref pas simple, même si cet été, certains organisateurs se donnent tout de même les moyens d’être dans les clous pour reprogrammer des fêtes autour du Moyen Âge. C’est notamment le cas de la cité médiévale bretonne de Dinan. En cette fin de mois de juillet, elle entend, en effet, célébrer son Moyen Âge avec une fête qui prendra, toutefois, une forme un peu différente. Présentée comme « intimiste », pour la distinguer de la traditionnelle fête des remparts, l’Association organisatrice a baptisé l’événement ”Les Remparts de l’Histoire”. Formule intermédiaire, il ne s’agit donc pas de l’habituelle Fête bisannuelle des remparts, annulée l’année dernière et qui devrait retrouver sa programmation normale en 2022.
Au programme de la fête médiévale de Dinan
Soucieux de respecter toutes les mesures encore en vigueur, les organisateurs précisent avoir tout mis en œuvre depuis un an pour proposer un événement qui corresponde aux exigences fixées par l’exécutif. Comme la situation semble s’être un peu éclaircie en matière de coercition, on peut se montrer doublement optimiste.
Si la voilure a été réduite au motif de mesures sanitaires, l’Association des Remparts a tout de même packagé, à son habitude, un événement plutôt attractif : compagnies médiévales, animations et spectacles, marché inspiré du Moyen Âge resteront au programme. Mais là où tout le centre ville se mobilise, de manière ouverte, à l’occasion de la Fête des remparts, pour ces Remparts de l’histoire, les lieux seront mieux circonscrits pour en maîtriser les accès et les règles : masques obligatoires, respect des distances, nombre de personnes en simultanée sous contrôle. L’Association précise que « L’accès se fera sans pass sanitaire car la jauge totale est inférieure à 1 000 personnes« (1).
Liste des compagnies médiévales répertoriées
Du point de vue des animations programmées à l’occasion de ces festivités de Dinan, elles se tiendront sur deux sites. Une vingtaine de compagnies médiévales y sont attendues. Des joutes et tournois à cheval sont aussi prévus. Quant au marché artisanal, un peu plus d’une trentaine d’exposants devraient y être présents.
Arkaval – Les Ecuyers de l’Histoire – Clair Obscur – L’effet Railleur – Créalid – Théâtre du Laid Cru – Les pies – OO-Kaï – Gueule de loups – Les coupeurs de Bourses – Rêves temporels – Trace du Geste – Battle of color – Belli Mercator – Sembadelle – Confrérie de Coëtquen – Vitalamine – Art’Themis – La Mesni du Goëlo – Sonjévéyés – La Chalémie – Julien Danielo
Si les visiteurs sont enjoints, comme d’habitude, à se costumer à la façon médiévale, tous les lieux de spectacles et animations seront, avec le marché d’inspiration médiévale (rebaptisé marché « médiévaliste ») accessible pour une somme modique. C’est mathématique, en réduisant la voilure, on peut moins compter sur le nombre pour aider au financement d’un tel événement, sans compter la logistique induite par le contexte.
Pour conclure, la fête s’adresse-t-elle seulement aux dinannais ou même aux habitants de Bretagne et des Côtes-d’Armor ? Loin s’en faut. Les 5 jours prévus devraient pouvoir permettre de contenter un grande nombre de visiteurs dans le respect des règles. Si vous prévoyez de venir de loin, la prudence recommanderait de contacter les organisateurs pour s’enquérir des places disponibles ou d’éventuelles réservations. Consulter le site officiel ici pour en savoir plus : Fête des remparts Dinan.
Fred Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
(1) Pardon pour cette disgression, mais il est difficile de s’empêcher de réprimer un frisson à se dire que ce type d’affirmations est peut-être, en passe, de se banaliser : « Pass sanitaire requis ou non à l’entrée ». Vous nous avez compris, pas du fait des organisateurs d’événement de taille, mais en raison des orientations politiques en cours. S’il est bien clair que les visiteurs n’auront pas à le faire à cette fête de Dinan, l’idée de devoir présenter, en d’autres circonstances, un document de santé à l’entrée d’un lieu privé et à un parfait étranger, donne franchement l’impression qu’on est en train de passer dans un monde orwellien. Si cela perdure, on peut même supposer qu’il faudra s’attendre à des baisses substantielles de fréquentation d’un nombre important de grands événements. On pense aux complications engendrées par ce genre de contrôle mais aussi à tout ceux qui se sentiront bafoués dans leur liberté et leur intimité, et seront réticents à étaler leur état de santé (chose jusque là totalement privée) à la vue de n’importe quel quidam, non officiel, non habilité, ni même lié par une quelconque obligation de secret médical. Au passage et pour clore cette parenthèse, on parle déjà de faux documents et de fausses attestations de tests et l’on mesure bien que ce pass sanitaire est un engrenage dans lequel l’exécutif s’engage sans du tout mesurer où tout cela pourra le mener et nous avec.
Sujet : guerre de cent ans, destin, femmes, monde médiéval, saga historique, roman, Louis d’Orleans, Charles VI. Valentine de Milan, histoire médiévale. Période : XVe siècle, Moyen Âge tardif Portrait : Valentine Visconti (1368-1408) Auteur : Xavier Leloup Ouvrage : Les Trois pouvoirs (2019-2021)
En plein Moyen Âge tardif et au cœur de la guerre de Cent Ans, le destin de grandes dames a marqué, à jamais, celui de la France. Dans ce cycle, nous vous présenterons les plus marquantes d’entre elles. Aujourd’hui, nous poursuivons avec la quatrième : la Princesse de Milan et duchesse d’Orléans, Valentine Visconti.
l n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. La princesse Valentine Visconti en aura fait l’amère expérience, elle qui, à cause de sa trop grande proximité avec le roi Charles VI, dut précipitamment quitter Paris, victime d’accusations de sorcellerie. Quand elle y fera son retour 12 ans plus tard, ce sera comme veuve. Et pour réclamer Justice.
Comme un vent de renaissance
Intelligente, belle, fortunée : à la fin du XIVe siècle, Valentine Visconti est un astre qui ne manque pas d’attraits. C’est une Italienne, une Visconti originaire du très riche duché de Milan. Mais c’est aussi une princesse française de par sa mère, Isabelle de Valois, fille du roi Jean II. Sur le marché matrimonial européen, la cousine du roi de France a donc de quoi susciter les appétits. Et ce d’autant plus que son futur époux y gagnera une dot de 450 000 florins ainsi que le comté d’Asti, auxquels vient s’ajouter un précieux droit d’héritage sur les terres milanaises de son père, Jean Galéas Visconti.
L’heureux élu n’est autre que le duc Louis d’Orléans, frère de Charles VI. Héritier putatif du royaume de France, ce prince fait figure de mari idéal aux yeux de l’ambitieux duc de Milan. Or sitôt arrivée en France, Valentine va se révéler exceptionnellement cultivée. Sous la houlette de sa grand-mère Blanche de Savoie, elle a reçu une éducation mêlant lecture, calcul, musique et poésie. Dans ce château de Pavie où elle a grandi, Valentine a été habituée à la lumière, aux vastes salles, aux grandes fenêtres, à la peinture, la mosaïque, aux poètes et aux artistes. Elle parle le français, l’allemand et l’italien. Autant dire que comme le souligne François-Marie Graves, c’est « un sentiment du beau bien supérieur à celui qui existait alors en France » qu’apporte avec elle la princesse italienne. Et ce raffinement ne tardera pas à déteindre sur son mari.
Mécénat et amour des lettres
Sous son influence, Louis d’Orléans fait bâtir une bibliothèque qui doit concurrencer celle du Louvre – ou plutôt comme on l’appelle à l’époque, une « librairie ». Le nouvel édifice va bientôt rassembler quelques 62 ouvrages parmi lesquels se trouvent La Cité de Dieu de Saint Augustin, la Politique d’Aristote ou encore La Divine Comédie d’un certain Dante dei Alighieri.
Pour Gérard de Senneville, « le mariage de Louis d’Orléans et Valentine Visconti réunit deux personnalités éprises de livres, d’art et de poésie. Elles s’employèrent ensemble à encourager les gens de lettres et les artistes ». Le médiéviste belge Alain Marchandisse note d’ailleurs que Christine de Pizan n’a pas de mots assez flatteurs, tant dans la Cité des dames que dans le Livre des fais et bonnes meurs ou le Livre du corps de policie, pour unir, dans une même estime, Louis et Valentine, son épouse, « forte et constant en courage, de grand amour a son seigneur, de bonne doctrine a ses enfants, avisée en gouvernement, juste envers tous, de maintien sage et en toute choses très vertueuse, et c’est chose notoire ».
La belle et bête
Seulement voilà, Valentine commence à faire l’objet d’accusations. Que lui reproche-ton, exactement ? Sa proximité avec son beau-frère, le roi de France. Car Charles VI, qui souffre depuis des années d’une folie intermittente, ne peut plus se passer d’elle. Alors qu’il ne reconnait plus ni son épouse ni ses enfants et va jusqu’à oublier qui il est, Valentine lui demeure familière. Il l’appelle « sa sœur bien-aimée », se fait marquer de costumes à sa devise, et même au plus fort de ses crises, va lui rendre visite quotidiennement. À beaucoup cette prédilection parait troublante. Et ce, d’autant plus que la maladie du roi, que nul médecin n’a jamais réussi à guérir, ressemble sous bien des aspects à un envoûtement. À époque aussi superstitieuse, l’Italienne fait donc figure de coupable idéale. Les mauvaises langues ne vont pas tarder à raconter que si elle a le pouvoir d’apaiser son beau-frère, c’est parce qu’elle l’aurait elle-même empoisonné.
« C’est une étrangère », insiste-t-on. Une fille de Milan, cette cité italienne où les Visconti ne reculent devant rien pour éliminer leurs adverses et font commerce spéculatif de l’argent. Les femmes n’ont-elles pas pour habitude de recourir à la magie, aux maléfices, à l’ensorcellement ? Qu’on en juge seulement : grâce à son miroir magique, un petit miroir d’acier poli qui lui permet de voir moult merveilles et d’accomplir d’étranges choses, la duchesse avait prédit qu’à une demi-lieue de Paris, un petit enfant se noierait. Elle avait alors demandé qu’on aille le quérir aux écluses du moulin et de fait, on avait retrouvé son petit corps inerte à cet endroit précis. Voilà bien la preuve de ses pouvoirs maléfiques ! Certains prétendent même qu’avec une pomme empoisonnée destinée au dauphin, la duchesse d’Orléans avait envenimé par erreur son fils de quatre ans, qui en était subitement tombé mort…
Face à de telles rumeurs, face à une telle pression exercée par l’opinion publique, la position de Valentine devient vite intenable. Il n’est pas un seul de ses déplacements, pas une seule de ses apparitions à la cour que les Parisiens n’accompagnent des plus violentes harangues. Aussi son époux le duc d’Orléans n’a-t-il finalement d’autre choix que d’éloigner de Paris, l’exilant alternativement dans leurs châteaux d’Amboise ou de Blois.
Une femme outragée
Mais si le duc d’Orléans sait protéger son épouse, cela ne l’empêchera pas de la tromper. Selon la légende, le frère du roi était à ce point amateur du beau sexe qu’il aurait fait accrocher les portraits de la centaine de dames dont il avait fait la conquête dans un couloir de son hôtel. Or parmi elles se trouve Isabelle de Bavière, la reine de France. Des années durant, ces deux-là convoleront au vu et au su de presque tout le royaume.
Une double trahison, en somme, pour le duc d’Orléans, qui trompera en même temps et son frère Charles VI et son épouse. Mais ce n’est pas tout. On compterait aussi parmi les maîtresses de Louis une certaine Mariette d’Enghien, qui n’aurait sans doute autant fait parler d’elle si elle ne lui avait donné un enfant. Le duc ne trouvera pas mieux que de confier ce bâtard aux bons soins de Valentine qui acceptera de l’élever à sa cour, aux côtés de ses enfants légitimes.
À Blois, la duchesse lui montre autant de sollicitude que s’il s’était agi de son propre fils. Pratique somme assez courante, pour l’époque. Sage décision aussi, aux regards de l’histoire, si l’on considère que petit « Jean » deviendra plus tard le « Beau Dunois », le fameux « bastard d’Orléans », célèbre compagnon d’armes de Jeanne d’Arc et véritable héros de la guerre de Cent Ans. Cette adoption n’en constitue pas moins une reconnaissance des innombrables turpitudes de son époux, qui en dit long sur l’aptitude de Valentine à l’aimer envers et contre tout.
La chef de clan
Eperdue d’amour pour son époux, Valentine Visconti aura donc tout accepté : les brimades, l’exil, l’humiliation d’être une femme trompée. Et quand Louis se fera sauvagement assassiner en plein Paris sous les ordres de son cousin de Bourgogne, l’Italienne n’hésitera pas davantage : en chef de clan, elle se rendra auprès du roi de France pour réclamer justice. Sans succès. Charles VI lui laissera, certes, la garde de ses enfants et une partie des domaines du défunt. Mais malgré son engagement solennel que « pour l’homicide et mort de son frère unique, il serait fait aussi tôt que possible bonne et brève justice », rien ne fut jamais entrepris. Le duc de Bourgogne ne fut ni arrêté, ni jugé, ni encore moins condamné. Pire encore, on le laissera justifier de son crime et le présenter comme un juste tyrannicide devant une cour de France littéralement médusée.
À ce moment-là, Valentine a donc presque tout perdu. Et la légende de lui prêter ces mots restés célèbres : « Rien ne m’est plus ! Plus ne m’est rien ! ». Il en faudrait cependant davantage pour l’abattre. La duchesse douairière s’en retourne à Blois où, comme l’explique Alain Marchandisse, « elle qui, jusqu’alors, était effacée, devient femme d’action et prend des mesures habituelles pour combattre ses ennemis par les armes, tout en faisant par ailleurs œuvre de gestionnaire terrienne et de femme d’Etat ». Elle ira même jusqu’à retourner à Paris entourée de ses enfants, pour plaider la cause de son mari et répondre point par point à la Justification du duc de Bourgogne. Mais à nouveau, sans résultat. Cette fois c’est le Dauphin, au nom du roi, qui se perd en promesses. La duchesse n’a alors d’autre alternative que de s’en retourner à Blois, pour cette fois ne plus jamais en sortir. Refusant toute visite, rongée par le chagrin et l’amertume, incapable de se nourrir, Valentine Visconti finit ainsi par suivre son mari dans la tombe, un an plus tard, en 1408, alors qu’elle n’avait pas encore 40 ans.
Sa tragique histoire ne pouvait toutefois s’arrêter là. D’abord parce que ce sont ses droits sur le Milanais que son petit-fils, le roi de France Louis XII, après Charles VIII, revendiquera pour mener ses guerres d’Italie. Ensuite parce que dès après sa mort, le flambeau de la lutte passera à son fils aîné, le jeune Charles d’Orléans. Presque malgré lui, le futur poète deviendra à 12 ans le chef d’une nouvelle ligue anti-bourguignonne qui prendra le nom d’ « Armagnacs ». Mais ceci est déjà une autre histoire. Une histoire qui commence avec le tome 2 des TROIS POUVOIRS.
F-M Graves, Quelques pièces relatives à la vie de Louis Ier, duc d’Orléans, et de Valentine Visconti, sa femme, p. V, Bibliothèque de XVe siècle, Honoré Champion, Paris Gérard de Senneville, Les quatre frères d’Orléans, Editions de Fallois Françoise Autrand, Charles VI, Fayard Alain Marchandisse, Milan, les Visconti, l’union de Valentine et de Louis d’Orléans, vus par Froissart et par les auteurs contemporains, Presses universitaires de Liège
NB ; sur l’image d’en-tête, on peut voir un extrait d’une toile du peintre François Fleury-Richard (1777-1852). Elle représente la duchesse d’Orléans pleurant le décès de Louis d’Orléans. Daté de 1802, elle aida notablement à la renommée de l’artiste. Elle est, aujourd’hui, conservé au musée de l’Ermitage de, Saint-Pétersbourg.
Sujet : Kaamelott, médiéval-fantastique, légendes arthuriennes, cinéma, trilogie, trailer cinéma, interview, Alexandre Astier, humour Période : haut Moyen Âge à central Auteur/réalisateur : Alexandre Astier Date de sortie : 21 juillet 2021
Bonjour à tous,
ans la foulée des bonnes nouvelles au sujet de la sortie de Kaamelott le film, au cinéma, voici le premier trailer officiel, suivi, en prime d’une interview toute fraiche du jour de l’auteur-réalisateur Alexandre Astier.
Le trailer du film Kaamelott 1er volet
D’une certaine manière, ce trailer répond à la question que nous nous posions, dans notre dernier article, sur le ton général de ce nouvel opus de Kaamelott (voir Kaamelott sortie confirmée pour juillet). Si les affiches, très artistiques, n’étaient pas dénuées d’une certaine dimension dramatique, le trailer donne un autre la et semble annoncer une comédie plutôt décapante. Je dis « semble » car une bande annonce n’est jamais tout à fait le film et on peut gager que l’auteur n’y a pas tout mis.
Le teaser de début 2020 nous en avait déjà donné un avant-goût visuel, mais on découvre ici de nouvelles images qui laissent présager d’une belle tenue en terme de production, de décors et finalement d’aventure (avec une mention spéciale pour certains costumes plutôt spectaculaires). Bref, on est loin du format parfois un peu à huis-clos des origines. Si ce dernier avait ses charmes, on comprend mieux, à la vue de ce trailer, à quel point Alexandre Astier a pu ressentir le besoin d’en repousser les bords. Il avait d’ailleurs commencé à le faire à l’occasion du Livre V, et plus encore du Livre VI de Kaamelott tourné, en partie, à Cinecittà. Là encore, pourtant, il avait dit avoir touché de nouvelles limites en terme de format : celles de la production télévisuelle contre celles du 7ème art. L’affaire était claire ; la suite se raconterait au cinéma ou elle ne serait pas. De longues années après, la première partie de son rêve est donc en train de se concrétiser.
L’interview d’Alexandre Astier
Publiée, aujourd’hui même, sur la chaîne youtube pop corn (redif de la chaîne Twitch Domingo), Alexandre Astier y donne quelques précisions sur le film. On y fait aussi quelques agréables détours par le voyage intergalactique, la SF et quelques autres sujets. Concernant le premier long métrage Kaamelott, il y confirme ce qu’il avait déjà déclaré il y a quelques années : le fait que le temps a passé dans la vie réelle autant (et même sans doute plus) que dans l’histoire sert son propos et il s’en dit même privilégié. Pas d’artifice donc, le temps s’est écoulé pour les personnages, comme pour les acteurs.
A l’occasion ce cet entretien, l’auteur-réalisateur affirme aussi (en toute logique) que le film ne s’adresse pas spécifiquement aux inconditionnels de Kaamelott. On pourra donc aller le voir en famille même sans rien connaître de la série TV. Quant aux fans, ils y croiseront forcément des surprises même si après tout ce temps, le meilleure chose serait sans doute de rester ouvert à l’œuvre et de se défaire, si on en avait formé, de quelque attente trop précise et particulière pour retrouver un œil neuf.
Alexandre Astier part-il « gagnant » en terme de succès ? Pas nécessairement. En tout cas, on le sent sur une réserve qui semble sincère et pas le fruit d’une fausse modestie. Même si la fan base est réputée impressionnante en taille, avant la sortie concrète, il est toujours délicat pour un réalisateur de préjuger du nombre d’entrées. Avec un peu de recul et à juger les échos que fait systématiquement la presse de la moindre nouvelle autour de l’auteur et de Kaamelott, on est quand même tenté de demeurer résolument optimiste sur l’engouement du public à aller voir ce film à partir du 21 juillet.
Ecriture, réalisation, composition, montage
On saluera encore ici sa vision globale de la tenue de l’œuvre et sa façon originale d’approcher le métier. Auteur, acteur, scénariste, réalisateur, compositeur de la musique et même monteur, le parti-pris d’assumer seul cette pluralité de fonctions qu’on a plus souvent l’habitude de voir déléguer à des personnes différentes n’est pas chose commune. Qui était le dernier à l’avoir fait en France ? Gainsbourg ? Et encore sans doute pas pour une production de cette dimension.
L’auteur de Kaamelott semble, en tout cas, y trouver une liberté d’action autant qu’une façon essentielle d’exprimer, jusque dans les moindres détails, sa vision d’auteur. Dans des entretiens passés, il avait dit, à plusieurs reprises, préférer assumer les limites, voire les imperfections éventuelles d’un tel choix pour parvenir à une œuvre qui soit entièrement sienne plutôt que de prendre le risque de déléguer les choses, pour de mauvaises raisons, et pour un résultat qui soit loin de ses aspirations.
D’un point de vue de l’écriture scénaristique, autant que musicale, il faut dire que tout le monde n’a pas, non plus, sa double compétence. Et s’il n’a pas lui-même dirigé l’orchestre sur ce long métrage, il va être intéressant de voir comment sa vision, presque à la Sergio Leone, d’une musique qui préexiste au film et fait bien plus que l’accompagner se conjugue ici, toute comparaison de style gardée, avec une composition que Leone aurait inévitablement confié à Ennio Morricone. Sur Kaamelott, premier volet, c’est bien la même personne qui tiendra ces deux rôles.
Pour conclure, sachant aussi que du succès de ce premier film dépendra le déroulement et la production du reste de la trilogie, on lui souhaite, à nouveau, tout le meilleur.
En vous souhaitant une belle journée.
Frédéric EFFE Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
NB : sur l’image d’en-tête d’article issue du trailer, on reconnaître Franck Pitiot dans le rôle de Perceval et Jean-Chrstophe Hembert dans celui de Karadoc.