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Vielle à roue : une danse d’inspiration médiévale mêlée de sonorités slaves, signée Andrey Vinogradov

musique_folk_ethno-musicologie_sonorites_medievales_vielle_a_roue_russieSujet : musiques anciennes, inspiration médiévale, folk, ethnomusicologie, musiques traditionnelles, vielle à roue, danse médiévale,
Titre :    Reverse dance,   Medieval Dance.
Compositeur/ Interprête  :  Andrey Vinogradov
Album  :   Music For Hurdy-Gurdy, 2016.
Média  : chaîne youtube officielle de l’artiste

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui,  nous effectuons un retour en musique aux inspirations médiévales du compositeur et joueur de vielle à roue Andrey Vinogradov. Cette fois, c’est une pièce dansée que nous propose le maître de musique russe.  Conforme à son style, mais aussi aux sonorités de cet instrument unique, sa composition s’étire du côté de répétitions envoûtantes. Elle a pour titre « Reverse dance » et nous espérons que vous l’apprécierez autant que nous l’apprécions nous-même. 

L’album d’Andrey Vinogradov

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Pour rappel, l’album de ce talentueux musicien est toujours  disponible à la vente en ligne, au format CD ou même MP3 dématérialisé. Pour plus d’informations, vous pouvez vous reporter au lien suivant   Music for Hurdy-Gurdy by Andrey Vinogradov

Découvrez d’autres articles au sujet de  ce  musicien que le Moyen Âge inspire :   Spiral, Medieval   Dance Ballade nordique

En vous souhaitant une belle journée.
Fred

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La Grièche d’hiver, une poésie d’anthologie de Rutebeuf sur ses misères au jeu

pauvre_rutebeuf_poesie_medievale_occitan_joan_pau_verdierSujet  : poésie médiévale, poésie réaliste,  trouvère, vieux français, langue d’oil, adaptation, traduction, jeux   de dés,  grièche
Période  : Moyen Âge central, XIIIe siècle
Auteur :   Rutebeuf (1230-1285?)
Titre  : Ci encoumence li diz de la Griesche D’Yver

Bonjour à tous,

N_lettrine_moyen_age_passionous repartons, aujourd’hui, pour le XIIIe siècle avec une nouvelle complainte du « Pauvre Rutebeuf« . Pauvreté, misère et, cette fois, jeux d’argent, on reconnaîtra sans peine, dans  les lignes du trouvère,  la source directe d’inspiration de certains vers de la chanson de Léo Ferré, à son sujet. A la fin des années 50, l’indomptable anarchiste avait, en effet, remis le poète médiéval et ses infortunes au goût du jour.  La chanson fut maintes fois reprise, et même jusqu’à l’étranger ; elle redonna une popularité toute fraîche, et un peu inattendue, à l’auteur du Moyen Âge central (voir article).

Sur la Grièche d’Hiver

Ci encoumence li diz de la Griesche D’Yver (ou, plus  La Grièche d’Hiver) est un texte d’anthologie de Rutebeuf, sans doute un de ses plus connus. Dans une certaine mesure, on peut se demander si cette poésie ne pourrait même être une clef pour expliquer les misères dont  le trouvère ne cesse de nous parler. Affligé, sans le sou, il se montre en déroute dans nombre de ses textes, même si, entre ses lignes, on détecte, tout de même, la marque d’une classe sociale qui n’est pas celle des plus déshérités  : il y parle d’un cheval, de servante, etc… Si tout cela ne respire pas non plus la grande noblesse, il en ressort les signes    d’une certaine bourgeoisie ou petite noblesse.

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Les déboires d’un joueur invétéré ?

Alors pourquoi tant de misère ? Rutebeuf avait-il une autre activité en dehors de ses poésies ? On ne le sait pas, mais on peut supposer que son niveau de lettres et d’instruction aurait pu lui permettre d’en tenir une et d’occuper des fonctions de clerc, par exemple. deco_rutebeuf_auteur_poesie_medievale_moyen-age_XIIIe_siecle  A-t-il été pris par le jeu d’argent jusqu’à l’obsession, et les dés, dont il nous dit, ici, qu’ils le tentent et le poursuivent, auraient-ils causé sa ruine ? Le cas échéant, cela pourrait expliquer aussi cette  défiance de son entourage à son encontre (amis, préteurs, …)  qui transparaît, là aussi, dans un grand nombre de ses textes : « on lui tourne le dos,  on se rit de lui, personne ne veut plus lui prêté :

J’ai vescu de l’autrui chatei
Que hon m’a creü et prestei:
Or me faut chacuns de creance,
C’om me seit povre et endetei.

La  Pauvreté Rutebeuf

Dans cette poésie, en manière de doléance à Saint-Louis, il n’hésitait pas à affirmer que sa pauvreté et son insolvabilité étaient notoires. Mais si l’on pose que le jeu d’argent peut lever un coin du voile, il faudrait, du coup, admettre que c’est le cas d’un tas d’autres choses que l’auteur médiéval énumère, par ailleurs, pour justifier sa condition : cet ami puissant et sa cour qui lui  ont fermé leur porte (la Paix Rutebeuf), sa santé (la complainte de l’œil), la charge de sa famille, le monde et le siècle, son mauvais mariage, etc… Au fond, tout l’accable et il finit presque, invariablement, par tout nous présenter comme la cause de sa grande pauvreté. Alors, quel crédit accordé à tout cela ?  Devant le peu d’informations le concernant, hors de son oeuvre même, on en est réduit à spéculer.

 Rutebeuf au pied  de la lettre

C’est un fait pourtant. On finit, souvent, par être tenté de prendre Rutebeuf au pied de la lettre, au sujet de toutes ses  disgrâces. Léo Ferré y a lui-même souscrit en colportant l’image romantique du poète miséreux, dans le Paris médiéval du XIIIe siècle. Mais  ce n’est pas tant par les faits avérés (il n’y en a pas) que par un effet d’accumulation que nous y sommes conduits :  c’est   deco_rutebeuf_auteur_poesie_medievale_moyen-age_XIIIe_sieclele nombre de misères que Rutebeuf nous conte qui nous amène à supposer qu’il est réellement victime d’une pluie permanente d’infortunes.

Bien sûr, il y a, sans doute, un fond de vérité dans tout cela. Dans La Pauvreté  Rutebeuf  ou dans certains autres de ses envois (destinés à recueillir quelques subsides),  ces vers ne trompent pas sur la nature dramatique de sa situation financière. Certaines descriptions sont aussi très factuelles et les détails ne manquent jamais, comme ici, dans la grièche où l’on sent qu’il connaît bien son sujet. Ses vers panachent donc, à l’évidence, vécu et  littérature (caricature ?). Comme tous les auteurs, il se sert du matériau réel de sa vie pour créer son univers. C’est à tel point, d’ailleurs, qu’on dit même quelquefois de lui qu’il a été un des inaugurateur initiateur de ce « je » psychologique, affligé, affecté et ancré dans le quotidien, placé au centre de son oeuvre.

Le vrai du faux ?

Assez paradoxalement, cette même accumulation pourrait aussi nous conduire à nous questionner de manière inverse. Si les infortunes du trouvère parviennent encore à nous toucher à plus de 700 ans de son existence, sous ses dehors affichés de rustre un peu éploré et de victime permanente de tout, rien ne semble, en effet, jamais simple chez lui  :  à certains moments, peut-il s’agir d’un  « procédé »   ? Une façon de théâtraliser sa poésie ? Un tour stylistique ? Une manière qui lui serait propre  de se rire du monde et de se rire de lui-même ?  Quand il se glisse dans la peau d’un bonimenteur dans le Dit de l’Herberie, on ne doute pas, par exemple, qu’il  ne fasse, là, une pitrerie. Quand il nous conte le Testament de l’âne ou le pet du vilain,  son parti-pris humoristique est, là  encore, évident.

deco_rutebeuf_auteur_poesie_medievale_moyen-age_XIIIe_siecleLe surnom que le trouvère s’est choisi brouille aussi les cartes et on peut même se demander à quel point  il donne le La de l’ensemble de  son œuvre. Voilà, en effet, un  « bœuf un peu rustre » qui, il nous l’affirme lui-même, pourra aussi « nous mentir » par instants, exagérer, caricaturer. Imaginez un instant, un comique qui, de nos jours, se ferait appeler, disons, « Gros lourdaud ».  Une fois, un tel cadre posé, comment interpréteriez-vous ses paroles ou ses textes ?  Rutebeuf est  un grand adepte du double-sens. Sa poésie n’est pas exempte  de ce que nous appellerions, aujourd’hui, une forme de deuxième de degré. Elle s’appuie, sans doute, sur un fond de vérité, mais où placer exactement le curseur entre réalité et exagération, entre sérieux et moquerie, entre jeu et je ? Rutebeuf est-il comique, par moments et totalement tragique à d’autres ? Est-il toujours un peu, à la fois, tragi-comique ? C’est une question difficile. Analyser toutes les subtilités de ses textes et la place faite à l’humour, dans le contexte du monde médiéval et de la langue d’oïl du XIIIe siècle, relève de la gageure.

Ayant dit cela, en recul sur son œuvre, sa Grièche d’hiver résonne, pour nous  d’une grande dimension  dramatique. Aujourd’hui, on aurait même  sans doute du mal à y voir autre chose que le récit tragique d’un homme piégé par sa passion du jeu et criblé de dettes.


La grièche d’hiver de Rutebeuf
de la langue  d’oïl au français moderne

Pour cette traduction, nous nous sommes largement appuyés sur le travail déjà effectué sur l’auteur médiéval par Michel Zink.  :  Œuvres complètes de Rutebeuf, 1990, Garnier.  La traduction n’est pas une discipline fermée. Qu’il soit donc clair que  nous n’avons pas, ici la prétention de plus de justesse que le grand académicien, loin s’en faut ! Il est plutôt question d’alimenter la réflexion sur le vieux français de Rutebeuf, en proposant d’autres alternatives. Dans un bon nombre de cas, nous avons d’ailleurs reporté les traductions du célèbre médiéviste entre parenthèse pour  favoriser ce travail de comparaison et de réflexion.

Ci encoumence li diz de la Griesche D’Yver

Contre le tenz qu’aubres deffuelle,
Qu’il ne remaint en branche fuelle
Qui n’aut a terre,
Por povretei qui moi aterre,
Qui de toute part me muet guerre,
Contre l’yver,
Dont mout me sont changié li ver,
Mon dit commence trop diver
De povre estoire.

Povre sens et povre memoire
M’a Diex donei, li rois de gloire,
Et povre rente,
Et froit au cul quant byze vente:
Li vens me vient, li vens m’esvente
Et trop souvent
Plusors foies sent le vent.
Bien le m’ot griesche en couvent
Quanque me livre:
Bien me paie, bien me delivre,
Contre le sout me rent la livre
De grand poverte.

Au temps que les arbres s’effeuillent
Qu’il ne reste sur branche, feuille
Qui n’aille à terre,
Par la pauvreté qui m’atterre
De tous côtés me fait la guerre,
Au temps d’Hiver
Qui affecte jusque mes vers
Je commence mon triste dit,
Par un lamentable récit.

Pauvre esprit et pauvre mémoire,
M’a donné Dieu, le roi de gloire
Et pauvre rente,
Et froid au cul quand bise vente :
Le vent me frappe, le vent m’évente
Et sans relâche
Et je le sens à chaque instant.
La grièche m’avait bien promis
tout ce que, depuis, elle me livre:
elle me paie bien et bien me livre,
Contre un sou elle me rend une livre
de grande  misère.

Povreteiz est sus moi reverte:
Toz jors m’en est la porte overte,
Toz jors i sui
Ne nule fois ne m’en eschui.
Par pluie muel, par chaut essui:
Ci at riche home !
Je ne dor que le premier soume.
De mon avoir ne sai la soume,
Qu’il n’i at point.
Diex me fait le tens si a point,
Noire mouche en estei me point,
En yver blanche.

Ausi sui con l’ozière franche
Ou com li oiziaux seur la branche:
En estei chante,
En yver pleure et me gaimente,
Et me despoille ausi com l’ante
Au premier giel.
En moi n’at ne venin ne fiel:
Il ne me remaint rien souz ciel,
Tout va sa voie.
Li enviauz que je savoie
M’ont avoié quanque j’avoie
Et fors voiié,
Et fors de voie desvoiié.
Foux enviaus ai envoiié,
Or m’en souvient.

La pauvreté m’est retombée dessus :
Sa porte m’est toujours ouverte,
Toujours j’en suis,
Aucune fois n’en suis sorti.
Par pluie me trempe, Au chaud, m’essuie:
Ah !  Le riche homme  que voici !
Je ne dors que mon premier somme.
De mes biens, ne connais la somme
Puisque   je n’ai rien.
Dieu me fait les saisons  à point :
Mouche noire en été me pique,
Et en Hiver, c’est la blanche.

Ainsi, suis comme l’osier franche (sauvage)
Ou comme l’oiseau sur la branche:
L’été, je chante
En hiver, pleure et me lamente,
Et me dépouille comme une ente (un greffon, une jeune pousse)
Au premier gel.
Il n’y a en moi ni venin ni fiel:
Il ne me reste rien sous le ciel,
Tout suit son cours.
Les mises dont j’étais coutumier
Ont englouti tous mes avoirs
Et  fourvoyé
Hors du chemin, m’ont dévoyé.
J’ai parié des mises insensées,
Je m’en souviens.

Or voi ge bien tot va, tot vient,
Tout venir, tout aleir convient,
Fors que bienfait.
Li dei que li decier on fait
M’ont de ma robe tot desfait,
Li dei m’ocient,
Li dei m’agaitent et espient,
Li dei m’assaillent et desfient,
Ce poize moi.
Je n’en puis mais se je m’esmai:
Ne voi venir avril ne mai,
Veiz ci la glace.

Or sui entreiz en male trace.
Li traïteur de pute estrace
M’ont mis sens robe.
Li siecles est si plains de lobe !
Qui auques a si fait le gobe;
Et ge que fais,
Qui de povretei sent le fais?
Griesche ne me lait en pais,
Mout me desroie,
Mout m’assaut et mout me guerroie;
Jamais de cest mal ne garroie
Par teil marchié.
Trop ai en mauvais leu marchié.
Li dei m’ont pris et empeschié:
Je les claim quite!

Mais à présent, je le vois bien : tout va, tout vient,
Il faut bien que tout aille et vienne,
Hormis les bienfaits.
Les dés que l’artisan a faits
M’ont dépouillé de mes habits,
Les dés me tuent,
Les dés me guettent, les dés m’épient,
Les dés m’attaquent et me défient,
Cela me pèse (j’en souffre).
Je n’y puis rien mais m’en émeus (c’est l’angoisse, je n’y peux rien) :
Ne vois venir avril ni mai,
Voici  déjà que vient le gel.

Or, me voilà sur la mauvaise pente.
Les traîtres  (trompeurs) de basse extraction (cette sale race )
M’ont laissé sans aucun habit.
Ce monde est si plein de  tromperies !
Dès qu’on possède  un peu, on fait le vaniteux ;
Et moi, qu’est-ce que je fais,
Qui sens le fardeau de la pauvreté ?
La grièche ne me laisse en paix,
Elle ne cesse de m’égarer,
de m’attaquer, me guerroyer ;
Jamais je ne guérirai de ce mal
Au vue  ma situation
    (à ce compte-là).

Je me suis placé dans un trop mauvais pas.
Les dés se sont saisis de moi :
J’y  renonce désormais ! (dico : crier « quitte » – faire grâce)

Foux est qu’a lor consoil abite :
De sa dete pas ne s’aquite,
Ansois s’encombre;
De jor en jor acroit le nombre.
En estei ne quiert il pas l’ombre
Ne froide chambre,
Que nu li sunt souvent li membre,
Dou duel son voisin ne li membre
Mais lou sien pleure.
Griesche li at corru seure,
Desnuei l’at en petit d’eure,
Et nuns ne l’ainme.

Cil qui devant cousin le claime
Li dist en riant: « Ci faut traime
Par lecherie.
Foi que tu doiz sainte Marie,
Car vai or en la draperie
Dou drap acroire,
Se li drapiers ne t’en wet croire,
Si t’en revai droit à la foire
Et vai au Change.
Se tu jures saint Michiel l’ange
Qu’il n’at sor toi ne lin ne lange
Ou ait argent,
Hon te verrat moult biau sergent,
Bien t’aparsoveront la gent:
Creuz seras.
Quant d’ilecques te partiras,
Argent ou faille enporteras. »

Or ai ma paie.
Ensi chascuns vers moi s’espaie,
Si n’en puis mais.

Explicit.

Fou est qui s’en remet à leurs conseils (qui s’obstine à les écouter):
De sa dette, jamais ne s’acquitte,
Pire,  il en alourdit la charge;
De jour en jour, en croît le nombre.
En été, il ne cherche point l’ombre
Ni chambre fraîche,
Car ses membres sont souvent nus.
La peine de son voisin, il ne s’en souvient plus,
Mais il pleure sur la sienne.
 La grièche    lui est tombée dessus,
L’a dépouillé en un instant,
Et nul ne l’aime.

Celui qui,  avant, l’appelait  « cousin »
Dit en riant: « Tu es usé jusqu’à la corde (1)
Par la luxure  (débauche).
Par la foi que tu dois à Sainte-Marie,
Rends-toi donc chez le drapier
Acheter du drap à crédit.
Si le drapier ne veut te faire confiance,
Va-t-en alors droit à la foire
Et  rends-toi au bureau de change ( voir les banquiers).
Si tu jures par l’ange Saint Michel
Que dans aucun repli de tes vêtements
Il n’y a d’argent caché,
On te trouvera bonne mine,
Et les gens te verront d’un bon œil     (tu ne passeras pas inaperçu) :
On te fera confiance.
Et quand tu en partiras,
Tu auras ramassé de l’argent ou un morceau d’étoffe (une veste). »

Me voilà bien payé !
C’est ainsi que chacun s’acquitte envers moi,
Je n’y puis rien .


(1) « Ci faut traime par lecherie »: une autre belle traduction de Michel Zink en  « tu es usé jusqu’à la corde ». Littéralement, « ici, tout va de travers », « la trame du tissu va  de travers par la faute de la   luxure ».

En vous souhaitant une belle journée.

Fred
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« Coeur qui dort n’aime pas », une chanson d’amour courtois du Codex de Montpellier

trouveres_troubadours_musique_poesie_medievale_musique_ancienneSujet :  chanson médiévale, amour courtois, vieux-français, langue d’oïl,  musique médiévale, manuscrit ancien
Période :   XIIe s,  XIIIe siècle, Moyen Âge central
Titre : 
Cuer qui dort, il n’aime pas
Auteur :    
auteur anonyme
Manuscrit ancien :   Codex de Montpellier   H196 ou     Chansonnier de Montpellier

Bonjour à tous,

A_lettrine_moyen_age_passionujourd’hui, nous vous proposons une chanson médiévale   datée entre le XIIe et   le XIIIe siècle (avant 1280). Tirée du Codex  H196 de Montpellier , cette pièce d’amour courtois est demeurée anonyme. Pour les amateurs de mélodies anciennes, ce beau manuscrit médiéval dont nous avons déjà parlé, a l’avantage de nous proposer les notations musicales de ses textes.

amour-courtois-chanson-medievale-rondeau-chansonnier-montpellier-moyen-age-sA l’image de nombreuses pièces du Chansonnier de Montpellier, la chanson du jour est en langue d’oïl. Comme son vieux français présente quelques difficultés sur certains vocables, nous avons décidé de vous en livrer une courte traduction en français moderne.   Du point de vue du contenu, nous nous situons tout à fait, dans la veine des valeurs courtoises du Moyen Âge central. Ici, le loyal amant fait le vœu de ne jamais s’endormir en amour.  Il ne connaîtra même de vrai repos tant que la belle de son cœur ne lui aura pas ouvert ses doux bras.

Si le Chansonnier de Montpellier ou ses pièces vous intéressent, vous pourrez les retrouver dans  l’ouvrage de Gaston Raynaud daté de 1881 :   Recueil de Motets français des XIIe et XIIIe siècles.


Cœur  qui dort n’aime pas

Cuer qui dort, il n’aime pas :
Ja n’i dormirai,
Toz jors penserai,
Loiauement sans gas,
A vos, simple et coie
Dont j’atent joie
Et solas ;
N’i dormirai tant que soie
Entre voz douz bras.

Cœur  qui dort n’aime pas :
Jamais je ne dormirai en cela (en amour),
Toujours je penserai,
Loyalement et sans vanterie (sans moquerie, sérieusement)
A vous, modeste (ingénu, loyal) et tranquille
Dont j’attends joie
Et réconfort ;
Et je ne dormirai tant que je serais
Entre vos doux bras.


Retrouvez ici d’autres pièces d’amour courtois tirés du Codex de Montpellier : Ne m’oubliez mie  –  Puisque Belle dame m’aime

Au sujet de la courtoisie au Moyen Âge, vous pouvez également consulter :  Monde littéraire,  monde médiéval, réflexions sur l’amour courtois au Moyen Âge.

En vous souhaitant une  excellente journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
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Béhourd : le tournoi des Flandres 2019 et un top reportage de Road N troll

Sujet  :  combat médiéval, béhourd, armes, armures anciennes, art martial, Buhurt League
Nom  Tournoi International des Flandres 2019
Lieu  : complexe sportif de la Bourgogne  Tourcoing,  Nord,   Hauts-de-France
Dates   : samedi  9    &  dimanche  10   novembre 2019
Chaîne youtube :   Road N Troll

Bonjour  à tous,

L_lettrine_moyen_age_passiones 9 et 10 novembre dernier, s’est déroulé, à Tourcoing, dans les Hauts de France, le Tournoi des Flandres de Béhourd 2019. A l’occasion de cette  5ème édition, ce grand événement  autour  de l’art martial médiéval passait un cap. Depuis cette année, il prend, en effet, sa place officielle comme tournoi « open »  du championnat européen de la Buhurt League.  A l’habitude, le tournoi de Tourcoing marquait aussi la fin de la saison 2019 et on a pu y assister à des beaux échanges.

Cela tombe bien puisque   l’équipe  de la chaîne youtube   Road N troll  a eu l’excellente idée de couvrir l’événement. Le tournoi vient à peine de se terminer qu’elle nous gratifie déjà de superbes images et d’une nouvelle vidéo à son sujet.  Du côté du  Béhourd, on se souvient  que ces vidéastes de choc (si si) avaient déjà couvert le tournoi de Saint Dizier, en mars dernier. Cette fois-ci,  le reportage est plus long. On prend mieux le temps de découvrir la dimension internationale du tournoi, ainsi que les équipes présentes et les résultats.  Conclusion  : il y  en a plus et c’est encore mieux. Au passage, n’hésitez pas à vous abonner à leur chaîne. C’est gratuit et ça fait plaisir.

Encore  bravo à eux et félicitations à tous les compétiteurs !

Béhourd : le tournoi des Flandres  2019  avec   Road N Troll

Voir nos articles précédent au sujet de ce tournoi de Béhourd : Edition 2017Edition 2018

Retrouvez tous nos articles sur le Béhourd au lien suivant.

En vous souhaitant une bonne journée.

Fred
Pour moyenagepassion.com
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