Sujet : motte castrale, motte féodale, monde médiéval, monde féodal, châteaux à motte, château fort, reconstitution historique Période : XIIe (1150), moyen-âge central Média : chaîne youtube, vidéo, documentaire Date de mise en ligne : 2016
Bonjour à tous,
ous faisons un petit post aujourd’hui pour publier en un seul article, les liens vers les trois vidéo-épisodes réalisés sur le thème des châteaux forts de terre et de bois que sont les mottes castrales. Si vous avez manqué les articles précédents sur la question, dans ces vidéos documentaires, nous abordons de manière ludique mais sourcée et réaliste, l’histoire de ces installations féodales et défensives, en nous appuyant sur ce que l’Histoire autant que l’archéologie médiévale nous en apprend.
Les trois épisodes visent donc à aborder, de manière détaillée, l’histoire de ces constructions défensives particulières, le contexte historique de leur apparition, ainsi que leurs différentes composantes. Les vidéos se présentent toutes sous forme de balades virtuelles commentées, à l’intérieur d’un monde 3D que nous avons construit pour l’occasion. Elles totalisent une durée légèrement supérieure à 1h30 de visionnage et sont d’accès totalement gratuit sur notre chaîne youtube.
Encore une fois, même si le pari est celui de l’accessibilité et du divertissement, du point de vue des références, vous y croiserez de nombreux auteurs sur ces sujets (Eugène Viollet le Duc, Lambert d’Ardres, Michel Bur, Jean Mesqui, etc…) mais aussi des bâtiments ou architecture caractéristiques de l’an mil et des siècles suivants, reconstitués pour l’occasion.
Episode 1.
L’apparition des mottes castrales, contexte historique, topographie et généralités
Sujets abordés: l’an mil, les invasions, la naissance du monde féodal, et la structure du pouvoir féodal, architecture général défensive.
Episode 2.
La basse-cour et ses bâtiments
Sujets abordés: justice, duel judiciaire, religion, agriculture, artisanat et mode de vie médiéval, la basse cour du château-fort.
Episode 3.
Le donjon, coeur du pouvoir féodal.
Sujets abordés: agencement du donjon, fonctions défensives, militaires, religieuses, lieu de vie, la haute-cour.
En vous souhaitant une très belle journée et un bon visionnage de ces vidéo-documentaires, si vous ne les avez pas encore vus.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : mottes castrales, archéologie médiévale, château à mottes, vie médiévale, monde féodal, architecture défensive. Période : XIIe (1150), moyen-âge central Média : vidéo, documentaire, monde 3D, médiéval engineers
Auteur : votre serviteur
Titre : A la découverte des mottes castrales épisode 3
Bonjour à tous,
ujourd’hui, nous avons le plaisir de publier le troisième épisode de nos vidéos consacrées aux mottes castrales et aux châteaux forts de terre et de bois du moyen-âge central.
Après avoir vu le contexte historique et la topologie des lieux dans le premier épisode, les composantes de la basse-cour dans le second, il s’agit, dans celui-ci, de découvrir la haute-cour. Lieu de vie privilégié du seigneur, cette dernière est le coeur véritable du pouvoir féodal et, finalement, le point autour duquel gravite tout le petit monde du château à motte. Pour terminer cette série de vidéo, nous approchons donc ses bâtiments et montons à l’assaut de la butte, pour y découvrir le donjon et le logis du maître des lieux.
« Reconstituer » l’architecture de bois défensive du moyen-âge central
Du point de vue reconstitution, il faut ici préciser quelques petites choses. Le moyen-âge central des XI et XIIe siècle ne nous a pas laissé des myriades de documents sur l’architecture de bois et sur les mottes. L’archéologie médiévale est venue à son secours depuis, mais il faut bien être conscient de plusieurs éléments:
Le premier est que le bois, sauf conditions exceptionnelles ou restauration régulière dans le temps, est une matière putrescible. Cela relève de l’évidence mais il ne faut pas l’oublier. Il ne reste donc littéralement aucune trace de donjon ou de tour maîtresse de bois, hérités de ces siècles qui soit encore debout (voyez à ce sujet le très bon vidéo reportage sur les trous de poteaux ou le second vidéo-épisode de notre série sur les mottes castrales).
Le second élément est que les terrains de construction des mottes et leur butte quand ils n’ont pas été simplement abandonnés à la faveur de lieux plus propices que l’architecture de pierre et sa solidité ont, par la suite, permis de conquérir, ont accueillis, dans un certain nombre de cas, des châteaux de pierre. Quand cela s’est trouvé, on assiste alors souvent à un empilement sur les mêmes terrain des vestiges d’habitation et des traces, au fil des siècles, qui complique d’autant le travail de l’archéologue et la mise à jour de découvertes « claires ». Quand bien même, celles-ci ne donnent souvent que l’affectation des premiers niveaux d’habitations et peu d’éléments sur ce qui pouvait se trouver dans les étages, quand il y en avait.
Tout cela étant dit, et même si en croisant toutes les données, on a quand même fini par avoir une bonne idée de la conformation générale de certains de ces châteaux de terre et de bois, les détails concernant l’agencement précis de leurs bâtiments, la disposition de leurs pièces, de leurs étages et leur affectation, restent souvent une énigme à trous. Reconstituer, dans ce contexte, consiste donc à user des éléments en présence, mais aussi de son imagination, en essayant de se replacer dans le contexte de l’époque et la réalité du monde féodal des XIe et XIIe siècles. Pour rappel nous avons choisi pour ces trois vidéo-documentaire de nous situer vers le milieu du XIIe siècle (1150 – 1170).
Les Chroniques de Lambert Curé d’Ardre
C’est un document qui est longtemps resté en marge de l’Histoire mais que l’on a redécouvert par la suite, et dont on a su tirer partie. On doit notamment à ce Lambert, curé d’Ardre une description d’un logis de seigneur de bois assez sophistiqué et complexe. Michel Burnous la résume dans son article sur les châteaux fort (encyclopédie Universalis) mais l’on peut également retrouver la source de ces chroniques en fouillant un peu. L’ouvrage original, qui date de 1170, est en latin mais on en trouve des traductions en vieux-français.
Pour autant, et même si l’on peut considérer la grande valeur de ce document pour les précisions qu’il nous donne, c’est en chroniqueur témoin « émerveillé » que le curé d’Ardre nous décrit cette grande bâtisse de bois. Ce n’est pas en maître d’oeuvre, et il n’en donne aucun plan, pas plus qu’il n’en fait la monographie précise. Le document se résume à un peu moins d’un page et on ne peut considérer qu’il soit exhaustif sur l’ensemble des fonctionnalités que l’on trouve dans ce bâtiment. Entre autre chose, on ne trouve rien sur l’hygiène, d’éventuelles pièces dédiées aux bains, toilettes, Il n’y a pas non plus mention d’installations défensives de type hourd ou même de précisions sur d’éventuels accès défensifs élevés sur le toit. Et si, à l’évidence, notre curé d’Ardre, connait suffisamment le logis du seigneur, pour savoir qu’il comporte un « lieu tenu secret » réservé aux malades, il confesse aussi que c’est un labyrinthe et il faut bien en déduire que sa description se limite donc à ce qu’il en sait et qu’on a bien voulu lui montrer.
Dans ce contexte, sans doute satisfaisant pour l’Historien mais qui reste un peu flou pour le « reconstituteur » , nous avons utilisé les grandes fonctionnalités décrites par notre Lambert, pour les agencer, en quelque sorte, à notre manière, et les faire entrer dans notre tour maîtresse ou notre grand donjon de bois. Comme nous l’indiquons dans ce vidéo documentaire, le logis seigneurial qu’il nous décrit ne semble pas être un tour, mais plutôt une grande bâtisse.
Composantes « psychologiques » de l’architecture médiévale défensive
De Lambert, curé d’Ardre à Eugène Viollet le Duc
Pour le reste et aux sources de notre inspiration, nous faisons encore ici appel à Eugène Viollet le Duc et son incontournable article sur les châteaux tiré du Dictionnaire raisonné d’architecture médiévale. En croisant cette source avec la chronique du curé d’Ardre, nous recoupons cette idée d’habitation du seigneur franc qui passe sa vie avec mais surtout, sur ses gardes, (passez-moi le jeu de mots) et qui organise tout autour de lui, sa propre défense. Cette idée de labyrinthe dans laquelle la « défiance » devient une composante de l’architecture est une des sources importante de cette « reconstitution » à la croisée des possibles. Voici dans le texte, les deux extraits qui nous ont inspiré sur le fond. Nous les citons dans la vidéo, mais il est naturel qu’ils trouvent aussi leur place dans cet article:
» Retiré dans son donjon avec sa famille et quelques compagnons, la plupart ses parents moins riches que lui, il ne pouvait être assuré que ses hommes d’armes, dont le service était temporaire, séduits par les promesses de quelque voisin, n’ouvriraient pas les portes de son château à une troupe ennemie. Cette étrange existence de la noblesse féodale justifie ce système de défiance dont ses habitations ont conservé l’empreinte.
(…) Le château français ne s’élève qu’en vue de la garde du domaine féodal ; son assiette est choisie de façon à le protéger seul ; ses dispositions intérieures sont compliquées, étroites, accusant l’habitation autant que la défense ; elles indiquent la recherche d’hommes réunis en petit nombre, dont toutes les facultés intellectuelles sont préoccupées d’une seule pensée, celle de la défense personnelle. »
Eugène VIOLLET LE DUC – Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle (1868)
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« ledict Arnoul (seigneur d’Ardre) fist faire et ediffier en son chastiau et forteresse d’Ardre une maison de bois et d’aultres matieres, faicte par grand artifice et maniere, et qui excedoit en beaulté les aultres maisons que pour lors estoient au pais de Flandres. (…) et de ceste maison en fist ung lieu semblable à ung aultre labirinthe, et dont l’on ne scavoit trouver l’entrée ne l’issue. »
Chronique de Guines et d’Ardre / par Lambert, curé d’Ardre (1170)
Les autres sources d’inspiration
Au titre des références, nous devons encore quelques éléments empruntés à Jean Mesqui et encore d’autres petites choses connues de tous, mais qu’il nous a cru bon de devoir rappeler, entre autre le fonctionnement de l’ost médiéval, avant que les armées royales ne se professionnalisent.
Eléments techniques sur la réalisation
Comme pour les vidéos précédentes et pour la réalisation de ce monde 3D, nous avons encore opté pour le moteur du jeu Medieval Engineers. Il n’est pas impossible que nous soyons amenés à réviser ce choix, dans le futur, au vue des nombreux déboires occasionnés. Nous en dirons un mot plus détaillé dans un prochain article.
Voilà, mes amis, tout cela étant dit, nous espérons que vous apprécierez cette dernière vidéo publiée et que vous en tirerez quelques informations utiles, sur ce monde médiéval qui nous est si cher. Si toutefois, vous aviez manqué les premiers épisodes ce cette série sur les mottes castrales, voici les liens vous permettant de les voir :
Sujet : ville médiévale, balade virtuelle, mondes 3D Période : moyen-âge tardif Programme utilisé : blender + unity 3D, infographie 3D Infographiste : Manorial, blender artist.
ans la série « balades virtuelles » et mondes 3D reconstitués à partir de sources historiques. voici encore une vidéo qui nous transporte dans le monde médiéval et dans le moyen-âge tardif. Knightsbury est une ville fictionnelle mais qui se base sur des éléments d’époque. Elle est réalisée par une équipe d’infographistes utilisant le programme d’infographie 3D Blender, programme extrêmement complet bien qu’un peu fastidieux à prendre en main mais qui à l’avantage d’être totalement gratuit. L’infographiste qui chapeaute la réalisation de cette ville médiévale a étudié l’Histoire et l’archéologie à l’Université de Londres. Voilà ce qu’il dit de l’ambition initiale de ce projet:
« La question qui nous a fait nous lancer sur ce projet est: qu’est-ce que ça faisait de vivre dans le passé? Comment était-ce de vivre dans une ville médiévale? Une chose est de se promener à travers les rues et regarder l’architecture, une autre est de combiner cela avec une immersion totale réelle dans le passé : au fil de la promenade, des panneaux d’information apparaîtront pour en apprendre plus plus sur la vie citadine de l’époque, sur les lois, les codes, les techniques de construction etc. même si beaucoup de choses seront appris en observant simplement ce qui se passe tout autour. De toute évidence, une compréhension précise à 100% du passé est loin d’être possible; Cependant, une étude approfondie de toutes les sources que le Moyen Age nous a laissé – des documents ou poèmes jusqu’aux fresques, des manuscrits enluminés, des vestiges archéologiques – peut nous fournir les éléments qui, une fois réunis, peuvent éclairer notre compréhension de ce qui forme, en partie, notre style de vie aujourd’hui. » Source : forum blenderartists
‘intention était de pousser l’expérience plus loin et de permettre à l’utilisateur de se promener librement dans la ville en l’informant au fil de ses pérégrinations. Il semble pour l’instant que le projet soit resté au point mort. Il faut dire que le passage de la simple 3D avec vidéo à un monde interactif fait appel à d’autres ressources au niveau programmation. Cela complique donc un peu, même en se servant d’outils de type Unity 3D. Peut-être l’avenir permettra-t-il à la partie plus interactive du projet de voir le jour? En attendant, on peut déjà saluer l’impression de réalisme et le travail fait sur cette ville anglaise du XIVe siècle.
En vous souhaitant une belle journée!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes