Sujet: amour, séduction, exposition, monde médiéval, lieux intérèts, Jean Sans Peur, histoire médiévale, conflits armagnacs bourguignon, tour médiévale Période : moyen-âge tardif, XVe siècle Evénement : exposition l’Amour au Moyen-âge Lieu: Tour Jean-Sans-Peur, 20 Rue Étienne Marcel, 75002 Paris Dates: Jusqu’au 2 septembre 2018
Bonjour à tous,
usqu’au début du mois de septembre prochain, la Tour Jean-Sans-Peur à Paris propose une exposition thématique sur l’Amour au Moyen-âge. Nous en profitons donc pour vous vous toucher un mot de cet événement mais aussi pour remonter le fil de l’Histoire et vous présenter ce bâtiment d’intérêt historique et patrimonial qui trône en plein coeur du deuxième arrondissement de la capitale.
L’exposition « l’Amour au Moyen-âge »
A travers près de 80 reproductions (enluminures, fresques ou céramiques d’époque), cette exposition vous propose de découvrir les multiples aspects de l’amour au moyen-âge : des jeux de séduction aux amours interdites, en passant par l’amour charnel ou encore le langage et les codes de l’amour dans le monde médiéval.
Dates : juqu’au 2 septembre 2018 Tarifs, horaires, accès, etc… : voir liens en pied d’article.
La tour Jean Sans Peur, témoin des conflits entre Armagnacs et bourguignons
u début du XVe siècle, tandis que le roi de France Charles VI sombre dans la folie, les rivalités de pouvoir au sein de la lignée familiale royale ont atteint un point culminant. Les tensions avaient débutées dans le courant de l’année 1392, entre Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, frère de Charles V et oncle de Charles VI, alors dauphin, et Louis 1er d’Orléans, fils de Charles V et frère du dauphin, mais elles passèrent un cap quand Jean Sans Peur, arrivé au pouvoir au duché de Bourgogne et succédant à son père Philippe le Hardi décida de faire assassiner Louis d’Orléans, en 1407.
(ci-contre portrait de Jean Sans Peur, (1400). Vienne, Autriche, Kunsthistorisches Museum)
Rentré en grâce à Paris, quelque temps après l’assassinat, Jean Sans Peur retrouvera la proximité du pouvoir et du roi, mais le conflit larvé ne s’interrompra pas pour si peu et de nouvelles alliances se noueront bientôt. Reprenant à son compte le conflit et l’ambition qui avait porté Louis d’Orléans, le duc de Berry, oncle de Charles VI et protecteur de Charles D’Orléans, ralliera à sa cause les duchés de Bretagne, d’Orléans et le comté d’Armagnac. Le conflit entre bourguignons et armagnacs prendra alors sa pleine mesure et, malgré quelques trêves, il aura dans le temps, des allures de véritable guerre civile alors qu’en toile de fond, la guerre de cent ans reprendra, de plus belle.
C’est dans ce contexte troublé, deux ans après l’assassinat de Louis d’Orleans et revenu dans les faveurs de la cour. que Jean Sans Peur, fera édifié, entre 1409 et 1411, une tour de plus de vingt mètres de haut, véritable donjon, pour renforcer la protection de l’hôtel particulier qui lui sert de résidence quand il se tient à la capitale. Adossée à l’enceinte que Philippe-Auguste avait fait édifier dans la capitale en 1190 et 1215, la demeure qui avait été acquise par Robert II d’Artois dans le dernier tiers du XIIIe siècle, était tombée dans l’escarcelle des bourguignons en 1392, sous Philippe le Hardi et après que ce dernier ait épousé Marguerite III, comtesse de Flandre et d’Artois.
Après la disparition de Jean Sans Peur, assassiné à son tour en 1419, l’édifice restera à la main des Bourguignons jusqu’à la fin du XVe siècle. Il sera sera ensuite oublié jusqu’à sa redécouverte dans la deuxième moitié du XIXe. La tour sera alors classée monument historique (1884) et même restaurée un peu moins de dix ans plus tard.
Ouverte au public aux débuts des années 2000, la tour Jean Sans Peur est aujourd’hui un musée et elle se visite. Elle propose aussi, tout au long de l’année, des expositions variées sur le thème médiéval.
Sujet : fêtes médiévales, fêtes historiques, animations médiévales, château, agenda sortie, histoire vivante, reconstitution. Lieu : Folleville, Haut de France, Somme, Evénement : Les Médiévales de Folleville Dates : les 26 et 27 août 2017
Bonjour à tous,
u titre des événements de ce week end, il nous faut ajouter des Médiévales particulièrement originales organisées au Sud d’Amiens sur le site picard du château de Folleville.
Il s’agit là de la 15e édition de ces festivités initiées en 2002 par le groupe de passionnés d’Histoire et de moyen-âge, de l’association « Le Site de Folleville« et ayant en charge le maintien et l’animation du site du château.
Au départ, ils n’étaient qu’une simple poignée de bénévoles, et les voilà désormais plus de 300 à s’affairer durant toute l’année autour de ces médiévales de Folleville pour en assurer la pérennité et la réussite.
Au programme animations et divertissements de qualité, le tout avec un véritable parti-pris de reconstitution et d’Histoire vivante, de nombreux camps sont installés autour des restes de la forteresse et de nombreuses animations sont prévues pour une fête de deux jours pleins qui se veut résolument participative. Il s’agit bien ici et sans conteste de partager et de faire vivre une véritable passion pour le monde médiéval. Le concept ne pouvait bien sûr pas nous laisser indifférent et les visiteurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés qui accourent plus nombreux d’année en année pour se joindre à la fête.
Demandez le programme
outes équestres et lices à la façon du moyen-âge, combats à pied, démonstrations de fauconnerie et encore tirs à la machine de siège, les camps et reconstituteurs venus sur place, donneront encore l’occasion de découvrir maints autres aspects de la vie médiévale, de ses exigences, comme son artisanat, ses joies et ses fastes aussi. Le samedi, la fête se prolongera encore en soirée avec du théâtre et un grand bal médiéval.
Compagnies, camps, troupes médiévales et reconstituteurs *
Sikinis – Celestiaes – Milles bonjours – Grand bourdon – Maisnie hellequin – Mesnie Enguerran – Compagnie de l’anneau – Armoises – Compagnie du griffon – Ste barbe – Chevaliers du Comte de Boulogne – Crepuscule – Via Historiae – Ganecoux – Rougemont – Compaings de Lastours – Mesnie de la Licorne – Leus du Val de Loyre – Francs Compaings – Compagnie de la Griffe – Guerriers du Moyen-age – Ordonnance St Michel – Chevalerie Initiatique – Vita Karoli – Machina Silente – Les Regrattiers
(* liste non exhaustive et sous réserve de changement)
Un marché médiéval sera également de la fête et, là encore, la volonté des organisateurs de proposer un événement de qualité prend le pas pour s’assurer que les produits soient d’époque et que ceux qui les proposent en soient les artisans et pas uniquement les revendeurs. On l’aura compris, à Folleville, le souci de proposer deux jours de célébration et de réjouissance au plus près de l’Histoire vivante se niche jusque dans le moindre détail. Au passage, près de 60 exposants sont attendus sur cette partie de l’événement, et plus de 450 médiévistes sur le reste des animations.
lassé monument historique en 1862, le site du château connut, durant le moyen-âge central à tardif une histoire relativement mouvementée. Construit au départ au XIVe, assiégé par Talbot en personne pendant la guerre de cent ans et au milieu du XVe siècle, il fut ensuite démantelé par les bourguignons afin d’éviter que ces mêmes anglais ne s’en servent de place forte.
Plus tard, un peu avant la fin de ce même XVe, autour de 1478, le château sera reconstruit et verra même passer des rois, venus y faire des séjours : Louis XI, Charles VII et même Francois 1er dans le courant du XVIe siècle. L’édifice changera de main par la suite jusqu’au XVIIIe, siècle durant lequel il fut abandonné et même à demi démantelé, ses pierres utilisées pour la construction d’un autre château au style moins « médiéval », celui de Mailly-Raineval.
Comme de nombreux édifices du moyen-âge, il faudra attendre le XIXe siècle pour que les visées patrimoniales viennent à sa rescousse, même si le mal était en grande partie fait. Il ne demeure aujourd’hui de l’édifice qu’une haute tour de Guet et quelques murs debout : le charme incomparable des ruines, pourrait-on dire, et de chers vestiges que la Communauté de communes du Val de Noye qui en est propriétaire, ainsi que les amis du site de Folleville, organisateurs entre autres activités sur place, des Médiévales de cette fin de semaine, sont bien décidés à maintenir pour la postérité.
En vous souhaitant une belle journée et des Médiévales de Folleville très réussies si vous vous y rendez.
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
Sujet : lieux d’intérêt. idées sorties, ville historique, patrimoine, histoire médiévale, balades culturelles Période : de l’antiquité au Moyen Âge tardif Lieu : Vienne, (Civitas Sancta) Région : Rhône-Alpes Département : Isère
Bonjour à tous,
ans le cadre de nos articles sur les lieux d’intérêt , nous vous proposons de lever avec nous les voiles pour découvrir la belle cité de Vienne en Isère et son histoire. Il y a d’ailleurs tant à en dire que nous allons débordé un peu de notre sujet habituel en survolant son antiquité et sa période gallo-romaine avant d’aborder, ensuite, sa flamboyante histoire médiévale.
A quelques pas de Lyon, sur la route du sud, et en plein cœur de la vallée du Rhône, la riche héritière gauloise qui fut un jour capitale des Allobroges, connut, en effet, de longs siècles de gloire et de prestige, de l’antiquité à la renaissance. Le patrimoine hors du commun qu’elle a su conserver tout autant que son sol chargé d’Histoire, en font aujourd’hui un site d’intérêt pour les amateurs de Moyen Âge ou d’antiquité, comme pour les amants de flâneries culturelles.
D‘un point de vue géographique et géo-stratégique, Vienne occupe un site privilégié. Sise dans la vallée du Rhône, sur cet axe fluvial qui relie le nord au sud et que les romains surent aussi exploiter, la cité se tient encore sur un couloir qui s’ouvre sur le Massif central, à l’ouest, et sur les Alpes, à l’est. De fait, on retrouve les premières traces d’occupation de la zone, autour de l’an 5000 avant Jésus-christ, durant la période néolithique et cette présence humaine s’est confirmé également à l’âge du bronze.
Vienne, capitale des Allobroges
dans la France Gauloise
Durant l’antiquité, le site sera colonisé par les Allobroges, nom sous lequel on a regroupé une certain nombre de tribus celtes en provenance de Hongrie. Il se sédentarisèrent et, semble-t’il, se fédérèrent sur une bande de terre bordée au nord-est par Genève et le lac Léman, et se terminant au sud, en amont de la Ville de Valence en débordant à l’ouest du côté de l’Ardèche actuelle. Bien qu’excentrée et située à l’est du territoire des Allobroges, Vienne deviendra leur capitale, confirmant déjà l’importance stratégique et commerciale du site.
Au début du IIe siècle avant notre ère, autour de l’an -125, les romains viendront y guerroyer dans leur marche conquérante vers le nord des terres gauloises. Poursuivant les Salyens (ou Salluviens) peuple installé au sud et dans le midi qui s’était réfugié sur les terres des Allobroges pour fuir l’avancée de l’armée romaine, cette dernière se heurtera aux guerriers gaulois qui refuseront de lui livrer les Salyens. Suite à l’incident et sur une période de plusieurs années, la vallée du Rhône sera le théâtre de batailles d’envergure qui se solderont finalement, en l’an -121 par la défaite des Allobroges. Les pertes seront considérables et leur alliance avec les puissants Arvernes, peuple gaulois alors installé sur le territoire de l’Auvergne actuelle qui donnera bientôt naissance au légendaire Vercingétorix, n’aura pas suffi à les prémunir de la détermination des romains. Vienne, défaite, tombera aux mains de Rome.
Les riches heures de Vienne, la Romaine
Désormais sous le joug de l’impôt romain, la Vienne des Allobroges se soulèvera encore, un peu plus d’un demi-siècle plus tard, en -61 avant Jésus-Christ, menée par un chef du nom de Catatugnos; en pure perte. Leur valeur guerrière ne pourra rien, là encore, contre les moyens déployés par Rome pour conserver la main mise sur ses conquêtes. Cette fois-ci, les Allobroges rentreront dans les rangs de l’empire, se tenant de son côté durant la guerre des Gaules et levant même des armées pour contribuer à en protéger les frontières. Vienne sera et restera romaine et dans les années qui suivent, elle deviendra même une colonie romaine prestigieuse.
Au premier siècle après Jésus-Christ, de riches familles venues de Rome viendront s’y établir. Ses voies de communication favorisent l’expansion de son commerce et on y exploite la terre au sein de vastes domaines au point que cet essor économique favorisera le développement des cités voisines parmi lesquelles compteront Annecy, Aix-les-Bains et encore Genève. Signe de son opulence autant que de son importance stratégique pour Rome, Vienne se verra même autoriser par l’empire à édifier des fortifications et on y construira des remparts qui deviendront bientôt, les plus longs de la Gaulle romaine. Elle connaîtra, dès lors, de belles heures d’architecture et verra se construire, entre autres monuments, son théâtre antique, son temple d’Auguste et de Livie, et encore un cirque pour les jeux qui sera en bois au premier siècle, puis en pierre au siècle suivant; il en reste encore aujourd’hui pour témoin un monument appelé la pyramide de Vienne.
Dernier épisode anecdotique qui émaille le développement de cette Vienne romaine qui durera près de cinq siècles, à la mort de César, en l’an 44 av JS, les Allobroges feront encore parler d’eux en expulsant certains colons romains qui se seraient alors déplacés vers les plaines du lyonnais, au nord de Vienne. L’année suivante, serait fondée sur leur nouveau site d’élection, une nouvelle colonie romaine qui allait donner bientôt naissance à Lugdunum, ville qui moins de vingt ans plus tard, deviendrait la nouvelle capitale de la gaule romaine.
Pour vous donner une ampleur de l’activité commerciale de la cité de Vienne, durant cette période romaine et ne parlant que de l’activité fluviale, les archéologues du musée gallo-romain de Saint Romain en Gal ont reconstitué d’après fouilles, une maquette de ce à quoi le port de Vienne pouvait ressembler en l’an 200 après Jésus-Christ. En voici un aperçu:
Le haut Moyen Âge florissant de Vienne
au temps de burgondes
A l’effondrement de l’empire romain, l’ancienne capitale des Allobroges, devenue prestigieuse colonie romaine, connaîtra une période mouvementée, mais continuera pourtant sa marche vers le prestige.
A la fin du Ve siècle et sous les méronvingiens, la cité sera devenue burgonde. Le territoire que ces tribus d’origine germaine avait fondé à la faveur de la dislocation de l’empire romain n’était pas encore alors le royaume de bourgogne mais allait le devenir quelques temps après. Vienne, dit-on, y donnera bientôt naissance à une princesse nommé Clotilde, qui deviendra la deuxième épouse de Clovis, permettant à ce dernier de s’allier les puissants burgondes. Dans cette gaule devenant catholique, et du Ve au VIe siècle, l’évêché de Vienne prendra une part active dans la conversion de chefs francs et burgondes prestigieux. Son opulence économique ne s’est toujours pas démentie mais son rayonnement sera alors devenu également religieux et spirituel. On y construira d’ailleurs, en 475, dans l’enceinte du rempart, une église qui sera l’une des plus anciennes de France, l’église Saint-Pierre de Vienne.
On retiendra encore de ce siècle le nom de Avit de Vienne ou Saint Avit, (gravure ci-contre) prestigieux évêque de Vienne, d’origine Arverne. Diplomate, poète, érudit en langue latine, et écrivain on le décrira comme un des plus illustres hommes de son temps. Oeuvrant pour la paix, autant que pour la bonne tenue et les règles de l’église, il présidera notamment le concile d’Epaone et sera aussi conseiller du roi de burgonde Gondebaud, mais aussi de son fils Sigismond qu’il convertira au catholicisme.
Après cette période, suivra un temps de guerres et de conflits entre les burgondes et un royaume franc devenu catholique qui s’est renforcé et unifié. De fait, les burgondes verront leur règne s’achever au début du VIe siècle avec leur dernier roi Godemar III et leur royaume sera divisé entre les différentes branches mérovingiennes qui se disputeront, tour à tour, la main sur Vienne, jusqu’au IIXe siècle.
Au début de ce même siècle, les remparts de la cité limiteront partiellement les dégâts de l’invasion sarrasine, mais la province et les alentours auront tout de même à en souffrir les conséquences. C’est Charles Martel lui-même qui viendra libérer la vallée du Rhône et la cité de leur joug, quelques années plus tard, en 733.
Du royaume de Provence au Saint-Empire
Quand l’empire carolingien éclatera, Vienne tirera à nouveau son épingle du jeu en faisant partie d’une des toutes premières provinces autonomes de ce nouveau monde en émergence et des nouveaux ordres qui y prennent place. La province, ou plutôt le royaume, dont il est question sera revendiqué et concédé à un homme de guerre, fin seigneur et fin politique : Boson, comte d’Autun, proche et beau-frère par sa sœur du roi Charles le Chauve et qui deviendra bientôt Boson V de Provence. Il sera, en effet, le premier à tenter de fonder un royaume autonome sur les terres carolingiennes ce qui vaudra d’ailleurs à Vienne un siège en règle de plus de deux ans par les autres branches de l’empire carolingien. A l’issu des conflits, Boson l’emportera tout de même en devenant le premier roi du royaume restauré de Burgondie et de la Provence réunie. Nous sommes alors au IXe siècle, et pour rester dans le ton des invasions du temps, Vienne sera bientôt pillée par les envahisseurs hongrois.
Prés de deux siècles plus tard, au début du XIe siècle, à la mort de Rodolphe III de Bourgogne, dit le pieux ou le fainéant, le royaume bâti par Boson tombera dans l’escarcelle du Saint-Empire Germanique. Faute de descendant, Rodolphe III avait, en effet, constitué comme héritier de la province, le mari de sa soeur cadette, l’empereur Conrad II le Salique(enluminure ci-contre).
La passation n’ira pas sans heurt du côté bourguignon puisque Eudes II de Blois, neveu et fils de la soeur ainé du défunt roi, tentera par les armes de récupérer la province perdue, en dressant de puissants vassaux contre l’empereur du Saint Empire.. Les conflits dureront deux ans de 1032 à 1034, au sortir desquels l’homme finira par reculer. En 1037, il fera une nouvelle tentative mais faillira encore et mourra cette même année sur le champ de bataille. Pour ce qui est du sort de la cité de Vienne, ne laissant encore une fois derrière lui qu’un fils illégitime devenu évêque, Rodolphe III l’avait aussi déjà scellé, en cédant le comté viennois à l’église, en la personne de l’archevêque de Lyon Burchard II, qui se trouvait être son demi-frère puisque étant, lui-même, le fils illégitime du père de Rodolphe III, (Conrad III de Bourgogne), Etranges destins parfois, que celui des provinces et seigneuries médiévales qui se maintiennent ou se divisent au fil des méandres des passations familiales.
Moyen Âge central: archevêques suzerains, l’âge d’or spirituel de Vienne
De 1023 jusqu’au milieu du XVe siècle, date de rattachement du comté de Vienne à la couronne de France, les évêques resteront les seigneurs de Vienne. Dépendant directement de l’autorité du Saint-Empire et de la papauté romaine, ils y régneront avec prestige et conféreront à la cité de véritables lettres de noblesse au sein de l’église catholique. De son archevêché, déclaré Primat des primats des Gaules, en dépendront, en effet, six autres, ceux de Genève, Grenoble, Valence, Die, Viviers et Maurienne. Fait marquant, autour de l’année 1030, l’archevêque Burchard partagera le comté de Vienne en deux fiefs sans savoir que plus tard ces deux provinces allaient se mettre à guerroyer entre elles. D’un côté, il créera le comté d’Albon qui deviendrait le futur Dauphiné et de l’autre le comté de Maurienne qui serait bientôt la Savoie. Le religieux ne conservera que la cité de vienne elle-même qui restera, quant à elle et pour longtemps, sous la main des archevêques suzerains.
Dans le courant des XIIe et XIIIe siècles, la ville sera plus que jamais florissante tant au niveau économique et politique que spirituelle. La cathédrale Saint-Maurice y sera édifiée et les autres édifices religieux de la ville bénéficieront également des largeurs des évêques et des seigneurs du lieu. La ville attirera ainsi à elle d’autres communautés religieuses qui viendront s’y installer dans le courant du XIIIe siècle.
Les bourgeois et les communautés marchandes de la ville ne seront pas non plus oubliés puisqu’on leur donnera de nouvelles libertés qui favoriseront leur expansion et leur organisation. On bâtira également un prestigieux château-fort, celui de la Bâtie qui deviendra alors le lieu de résidence des archevêques, qui trouvera son usage défensif à plusieurs reprises durant les guerres de religions notamment, montrant bien, s’il en était besoin le sens de la stratégie militaire chez les religieux, au temps médiévaux. Démantelé par Richelieu, il ne reste aujourd’hui de l’édifice qu’une ruine de pierre. Au niveau politique, une nouvelle entité le chapitre de la cathédrale, sera aussi créé qui prendra, bien plus tard, une part active dans les guerres et les conflits opposant la Savoie au Dauphiné.
Point culminant de cet âge d’or des archevêques de Vienne, le tout début XIVe siècle y verra affluer le Roi Philippe le Bel et le pape Clément V, ainsi que les religieux les plus prestigieux de la papauté à l’occasion du concile de Vienne. C’est même là que se jouera le triste sort de l’ordre des templiers puisqu’il sera décidé d’y mettre fin, chose qui, on le sait, sera faite par le roi dans la lettre et dans les faits.
Une présence royale pressante
Peu de temps après le concile, le roi de France qui veut étendre sa couronne convoite la cité de Vienne. Ne pouvant pour autant, lui mettre simplement et directement la main dessus, il décidera d’annexer la ville de Sainte Colombe de l’autre côté du Rhône, sous le prétexte de la mieux protéger des voyageurs.
Il y fera édifier un rempart et une tour, la tour des Valois, et y installera même une garnison, laissant là, ce qui ressemble à un dispositif d’attaque possible de la cité de Vienne, tout autant qu’un message clair à l’attention de ses archevêques sur la proximité pressante de la présence royale. La gravure ci-dessous montre une vue très claire de Vienne depuis Saint Colombe et des remparts construits par Philippe le Bel autour de la ville et du couvent des cordeliers. Le fait que le roi avait, lors du concile de Vienne, passé la nuit dans ce même couvent a-t’il pu influencer d’une quelconque manière cette décision d’annexion? Rien n’est moins sûr et si c’est le cas, c’est un secret que l’histoire a emporté dans son cours. Quoiqu’il en soit, il ne subsiste aujourd’hui de ce dispositif qui ne laissa sans doute, à l’époque, personne dupe sur son utilité réelle, que la tour, et même le pont médiéval d’alors a été, depuis bien longtemps déjà, reconstruit plus loin.
Contre vents et marées: Vienne au Moyen Âge tardif
Frappée par les grands drames des XIVe et XVe siècles: la peste, la famine et les conséquences de la guerre de cent ans, Vienne se relèvera pourtant, maintenant sa position forte. A la cession du Dauphiné à la France par Humbert IIau milieu en 1349, la petite enclave du Saint-Empire se verra désormais cernée de toute part par le royaume de France mais continuera pourtant de converser une relative indépendance bien que de plus en plus sujette aux pressions et aux manoeuvres de la couronne pour l’annexer. Il faudra pourtant encore attendre un siècle pour que l’archevêque de Vienne se résigne à mettre fin à l’indépendance de la cité. Nous sommes alors en 1450 et cette reconnaissance ne ternira en rien le prestige de la ville pas plus qu’elle n’atermoiera la puissance de son économie.
La monnaie qu’on y frappera fera encore longtemps référence pour les autres monnaies du royaume, les foires y bâteront leur plein, et les routes qui avaient fait depuis des temps reculés de Vienne ce haut lieu commercial, stratégique et historiques continueront de lui prodiguer la manne de toujours. Sur la route des pèlerinages, les croyants venus du nord, y feront même des haltes pour venir contempler ses merveilles et ses saintes reliques. Contre vents et marées, le destin hors du commun de la cité de Vienne continuera de la faire briller de mille feux au niveau économique comme spirituel durant la renaissance. (ci contre un denier médiéval frappé à Vienne par l’archevêché).
Fidèle à notre objet médiéval, c’est là que nous laissons son histoire, aux portes du siècle des lumières, pour faire un bond dans le temps et vous inviter à achever cette longue balade historique par la Vienne d’aujourd’hui.
Vienne en Fête : histoire et culture
Outre les quelques quarante monuments classés que Vienne a conservé de sa longue et prestigieuse histoire, la ville à encore bien d’autres choses à offrir pour qui viendrait la visiter. Il y a, bien sûr, les fêtes historiques et les médiévales qui se tiennent chaque début septembre mais ce ne sont pas les seuls moments durant lesquels cette belle cité célèbre son histoire et de ce point de vue, vous y trouverez de quoi vous sustentez toute l’année; journées gallo-romaines, vendanges romaines, musée, et encore visites guidées et découvertes des monuments et de l’Histoire de la ville (une a deux fois par mois),.
Côté culture entre grands événements populaires et foires, elle vous proposera encore un festival d’écriture et un autre d’humour et pour les amateurs de musique, son magnifique théâtre antique exceptionnellement conservé est, chaque année, le théâtre de nombreux événements et concerts. Du classique au Jazz en passant par les artistes les plus variés, le lieu a vu passer des invités de prestige à la renommée internationale. Les belles heures de son festival de Jazz font aussi chaque année, au début du mois de juillet, le bonheur des amateurs du genre. On y vient, de toute la France ou de la région, son petit coussin à la main, passer des nuits entières dans la tiédeur de l’été, à se laisser bercer pas les notes chaudes, blues, feutrées ou free jazz d’artistes au sommet de leur art, dans une qualité acoustique exceptionnelle. Croyez le dauphinois qui vous parle, mes amis. Tout cela est du vécu. Il suffit de quelques instants passés au milieu des vieilles pierres du théâtre de Vienne, dans la chaleur de l’été et la magie d’un concert pour vous sentir, ici, plus seulement en terre d’histoire mais aussi en terre d’émotion et d’amitié.
Un de ces prochains week end ou même un de ces mois d’été où l’appel de la mer vous gagne, sur la route de vos vacances, plutôt que de passer trois heures à vous déshydrater dans les embouteillages, au douloureux péage d’autoroute de Reventin-Vaugris, je vous conseille volontiers de faire une belle halte en la cité de Vienne, pour venir vous rafraîchir à l’ombre de sa prestigieuse histoire et de ses merveilles. Il sera bien tant de reprendre la route à la fraîcheur du matin suivant, quand les bouchons auront sauté.
Une excellente journée à tous!
Fred
Pour moyenagepassion.com A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes
Sujet : festival , fêtes médiévales, reconstitutions historiques, idées sortie, week end. Lieu : Blain, Château de la Groulaie Département : Loire Atlantique Date : les 24 et 25 septembre 2016 Nom : Les médiévales de Blain et les 16ème joutes d’Archers,
Bonjour à tous,
ous espérons que ce billet vous trouve en forme et en joie pour débuter ce week end dans les meilleures conditions et comme nous le faisons régulièrement, nous vous invitons à nouveau à passer ces quelques jours qui viennent à vous détendre et à vous divertir. Du dépaysement, de l’émotion et du rêve donc, et un voyage qui, à l’habitude, ne se fera pas que sur une carte et dans l’espace, mais aussi dans le temps puisqu’il vous plongera au coeur du monde médiéval, le temps d’un festival.
Cette semaine, c’est du côté de la Loire Atlantique que nous vous proposons de diriger votre charrette, votre carrosse ou vos chausses vers la ville de Blain et rien moins que dans un château; celui de la Groulaie. Pour la seizième année consécutive, il s’y déroule, en effet, un événement de taille autour du moyen-âge qui commencera dès le samedi et atteindra son point culminant, le dimanche avec ses joutes d’archers et ses reconstitutions historiques.
Quand la passion est de la fête
On ne parle jamais assez de la passion qu’il faut pour animer et faire vivre de tels événements autour de l’histoire et du moyen-âge et nous voudrions, ici, prendre un instant pour le faire. Il y a, bien sûr, tout ceux qui sont tombés dans la marmite de l’histoire médiévale et qui, durant l’année, écument les routes de France et de Navarre pour s’y trouver présents: artistes, troubadours, jongleurs, saltimbanques, acteurs et comédiens, troupes et compagnies et encore artisans, passionnés et autres fondus du monde médiéval et qui y ont décidé d’y consacrer leur vie ou leurs week end, mais il y a encore tous les bénévoles qui s’associent à la fête et développent des trésors d’ingénuité et d’énergie autour d’elle, pas seulement le temps qu’elle dure mais longtemps avant et après aussi.
En l’occurrence à Blain, le château est propriété de la commune qui est totalement associée à la valorisation du site, mais il héberge aussi une association de véritables passionnés et d’habitants bien décidés à faire vivre leur histoire, autant que leur patrimoine historique, dans le but louable de vous les faire partager: l’association du Château Essor Blinois(ci contre les armoiries de l’association). L’histoire a commencé, il y a plus de vingt ans maintenant, mais la passion ne ternit pas, et l’association n’a jamais été aussi vivante. Outre les ateliers à thèmes et les visites qu’elle organise toute l’année sur site pour faire découvrir le château, il y a quelques années, entre deux grands fêtes historiques, ses bénévoles ont même recrée dans la plaine du pavé et à l’ombre des tours du château, un merveilleux jardin médiéval! Sous le signe de la passion historique, ce petit paradis de verdure est une reconstitution à la fusion de trois jardins différents du XIVe siècle.
Doté d’un verger et d’un potager où sont même cultivés des légumes ou fruits d’espèce peu communes et d’époque, le petit havre a aussi ses espaces dédiés à l’agrément, à la détente et pourquoi pas, aux élans romantiques, et héberge encore des plantes destinées à fabriquer les teintures, pour les ateliers de calligraphie aux Château. Pour finir, on y a même planté des vignes. Ceux qui ont un jour cultivé un peu de terre ou même un jardin, savent surement le temps qu’il faut y consacrer pour le maintenir et le faire vivre, que l’on sache que c’est la même flamme qui anime ces passionnés du Chateau Essor Blinois quand il s’agit d’organiser des fêtes médiévales et de célébrer le moyen-âge.
Le programme des festivités
Pour assurer toute la réussite de ces médiévales cette fin de semaine, plus de 62 compagnies et échoppes médiévales, ainsi que pas moins de 450 « reconstituteurs » seront présents sur le site du château pour y recréer pour vous faire partager dans la joie, la flamme de leur passion pour cette époque lointaine. On y trouvera un marché médiéval bien sûr, avec ses échoppes artisanales, et de nombreuses animations musicales et
festives autour du moyen-âge, nourritures et boissons à foison, dans le cadre reconstitué d’un véritable campement du XIVe siècle avec plus de quatre-vingt tentes de campagnes. Le dimanche 25, les joutes d’archers permettront aux amoureux de l’arme de jet et, notamment de l’arc long, de se mesurer mais sera aussi l’occasion de vous offrir des reconstitutions historiques grandeur nature, avec même une grande mêlée à laquelle participeront force hommes en armure et en arme! A la bataiiiiiiillle!
Pour contacter les organisateurs, réserver ou même simplement pour plus d’informations sur ces réjouissances, suivez le lien du site de l’association ou celui du Facebook.
Blain et le château de la Groulaie :
neuf siècles d’Histoire.
A quelques quarante kilomètres au nord de Nantes, et non loin de la route qui conduit à Rennes, le site de la commune de Blain a été occupé depuis des temps reculés. A l’époque gallo-romaine, les romains s’y étaient déjà établis et plus tard, les francs, à leur tour, firent de même. Ce sont eux qui élevèrent les premières fortifications au bord de l’Isac, une installation militaire proche d’une motte castrale avec son donjon de bois. Quelque temps après, au tout début du XIIe siècle, Alain IV Fergent, duc de Bretagne et comte de Nantes dressera là une nouvelle forteresse qui deviendra alors l’un des châteaux forts les plus grands et les plus imposants de Bretagne.
D’abord confié en fief par un Chevalier, du nom de Guégon, premier seigneur de Blain que l’histoire connaisse, la forteresse passera bientôt et ce jusqu’à la fin du XIVe siècle, sous la main d’une grande lignée de seigneurs de Bretagne, celle des Clisson. La seigneurie de Blain, ainsi que le château, seront ensuite transmis en héritage à la maison de Rohan, en la personne de Alain VIII, vicomte de Rohan. Les Rohans étaient alors une autre puissante famille du Duché de Bretagne qui jouera également un rôle dans l’Histoire de France. Sous leur main, le château de Blain se verra doté d’installations luxueuses et prendra des allures de palais. Plus tard, séjourneront en ses murs des rois et des reines et notamment le roi Louis XII et son épouse Anne de Bretagne(portrait ci dessus), et plus tard encore Henri II.
Aujourd’hui le site est classé monument historique et c’est à la commune de Blain, propriétaire du lieu, qu’il revient de le maintenir et de le faire vivre, ce qu’elle prend très à coeur et dont elle s’acquitte fort bien; l’événement de cette fin de semaine en est d’ailleurs la preuve, s’il en était besoin, Pour ceux qui peuvent s’y rendre, vous y êtes donc attendu à bras ouverts que vous soyez Guillaume Tell en herbe, même si le héros suisse préférait l’arbalète à l’arc long, fan de Robin des bois, ou même simplement à la recherche de belles distractions médiévales, à l’ombre des pierres d’un château de prestige.
Une fort belle journée et un excellent week end à tous!
Fred
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